Album - It's Still Now by Carolina Lee
michel
Marzipan Records
indie/dream pop
Carolina Lee?
La fille du général?
Une copine à Shaggy?
Une nana adepte du Southern rock?
Bien essayé, mais il faudra revoir ton viseur, Carolina Lee est une formation berlinoise pratiquant de l' indie/dream pop mélancolique, un brin psychédélique.
L'élément central se nomme Nadja Höhfeld, alias Nadja Carolina pour les besoins de la cause, Nadja est non seulement singer songwriter mais encore scénariste, elle s'investit aussi dans le Suture Soven Festival.
Influencée par la vague slowcore elle monte le projet Carolina Lee qui publie un premier album 'Haunted Houses ' en 2021
Un gars,inspiré, nous informe: Zwischen Emotionalität und Humor entsteht eine Spannung, die mal an das dunkle Timbre von Karen Dalton, mal an die verträumte Schlichtheit von Mazzy Star erinnert...
De belles références!
Fin 2024, un second jet: It's Still Now!
Pour accompagner Nadja ( vocals, guitar), sont cités: Simon Grote (Gitarre, Orgel, Gesang), Leah Corper (Bass, Gesang), elle remplace Jule Schröder, active sur le premier album, und Lutz Oliver (Schlagzeug, Gitarre) .
Tracks:
Letting Go · Change of Mind · Savvy Heart · A Walk in the Park · If I Try · One More Day · Seven · Ahead of Me.
L'artwork, d'inspiration Piet Mondriaan, est signé Laura Braun.
'Lertting go' oui, laisse-toi aller, pénètre avec Nadja et ses copains dans cet univers flou et feutré, propice aux songes, à la méditation ou au recueillement.
HerbstMusik, signale un converti en entendant les gentle jangly guitar riffs, baignés dans un effet de reverb filandreux, ces tonalités peuvent évoquer à la fois les précurseurs The Byrds, ou le jeu de Johnny Marr avec The Smiths, les 10 000 Maniacs rôdent dans le coin aussi.
Et puis, il y a le timbre grave de la fille qui explique ...Letting Go is a song about loss..., forcément tu ne dois pas d'attendre à une explosion de joie, tout est dans la retenue, la modération, la sobriété.
La ballade folky 'Change of Mind', décorée d'un orgue Casio vintage , offre un angle un brin kitsch, les guitares, et la rythmique restent en retrait jusqu'au petit solo de basse pudique de Leah, mais c'est toujours la voix fragile de Nadja, émergeant de la brume, qui retient l'attention.
Sur un tempo engourdi ' Savvy Heart' vient s'imprégner dans tes cellules.
Ici la chanteuse laisse plus d'espace à ses musiciens, la guitare en profite pour placer quelques arpèges psychédéliques, tandis que Lutz Oliver et la basse maintiennent un cap aux relents jazzy.
Toute la nostalgie de la plage est rendue par la sensation de Sehnsucht exprimée par la voix caractéristique de l'artiste.
Franz Schubert a fait des émules dans le monde pop.
C'est Nico (Christa Päffgen est plus germanique) que tu revois à l'écoute de ' A walk in the park' , un titre aérien, doté d'une chorale angélique, descendue d'un ciel étoilé, et d'un orgue sonnant glockenspiel.
Dans Velvet Underground, il y avait Nico, mais aussi, e a, un certain Lou Reed, ' If I try' , immanquablement, te renvoie vers Lou, qui a d'ailleurs rendu hommage à Berlin avec son troisième album solo, un disque torturé qui aura servi de catharsis au génie de Long Island.
L'intro de If I try est légèrement pompée sur les accords de guitare de 'Sweet Jane', plus dans la version des Cowboy Junkies que dans celle de 'Rock'n'Roll Animal', la chanson d'amour interprétée tout en délicatesse est là pour apaiser et séduire tous ceux qui ne supportent plus les débordements de violence quotidiens.
Le printemps pointe, l'herbe repousse, la nature revit, oui mais quelles sont tes intentions, won't you stay ' One more day' ?
Une ombre vient obscurcir l'horizon, malgré la chorale gracieuse et l'entrefilet de guitares et de claviers éthérés, la voix demeure soucieuse et chagrine.