Festival Art Rock 2023, alt-J, Grande Scène, Saint-Brieuc, le 26 mai 2023
michel
Retour sur le site et coup de bol, après la prestation du rappeur Dinos, qui s'est tapé un stage diving sans costume de bain, les fans d'urban se tirent en masse et des places se libèrent aux premiers rangs.
alt-J
Après une tournée aux antipodes, le trio de Leeds commence son périple européen à Saint-Brieuc.
Pas d'actualité discographique, leur dernier ( cinquième) album ' The Dream' date de 2022.
Pas besoin d'appuyer sur la touche Ctrl pour lire la chronique concernant Joe Newman (guitar/ bass/lead vocals), Thom Sonny Green (drums, electronic percussion), Gus Unger-Hamilton (keyboards/vocals, fluent French), t'as qu' à suivre le fil.
C'est parti pour un long et exaltant voyage dans les royaumes artrock, folktronica, prog et avant -garde.
Après avoir entendu Beck chanté son ' Loser' en intro, alt-J envoie les premières notes psychédéliques de ' Bane'.
Très vite le public se trouve immergé dans un univers mixant trip hop, British folk et prog rock hautement hypnotique.
Le mariage des voix de Joe et Gus est tout bonnement grandiose, il y a du Pink Floyd ou du Genesis ( époque Peter Gabriel) dans le rendu époustouflant.
La plage se fond dans ' Every other freckle' avant d'entendre Gus prononcer un bonsoir les Bretons, accueilli par nos applaudissements.
Le cinématique ' The actor' met en évidence leur incroyable synchronicité et la fluidité de leur musique.
La fascination du public ne diminue pas d'un iota avec les plages suivantes, l'inquiétant ' In cold blood' et ses la la la la trompeurs, la suivante se nomme ' Deadcrush', annonce le claviériste.
T'aimerais planer à l'aise, malheureusement à tes côtés une détraquée gesticule comme une échappée de Charenton et gâche ton plaisir.
Joe est passé à la basse pour ' Ripe & Ruin' au chant choral fleuri, avec une séquence a capella sidérante.
Puis vient ' Tessellate' d'une richesse instrumentale effarante, les trouvailles se succèdent.
Retour au psychédélisme folky et ensoleillé sur ' U&ME' .
'Matilda', un hommage au score signé Eric Serra, est repris en choeur par une bonne partie de l'assistance, il est suivi par l'apaisé ' Chicago' et ses arpèges précieux, tandis que le chant en trémolo de Joe vient chatouiller tes tripes.
Grosse attaque aux drums pour amorcer ' Something good' , extrait de 'An Awesome Wave' de 2012.
' Nara' te fait penser à l'âge d'or du British progressive folk avec des groupes tels que Comus ou Magna Carta.
Un voisin avance Barclay James Harvest, pourquoi pas?
Une intro orientale amorce 'Bloodflood', trop tard pour les cerisiers en fleur du Japon, mais le titre n'en émerveille pas moins.
Le band déroule ' The gospel of John Hurt' , le lyrique 'Philadelphia' aux senteurs rhapsodie à la Queen, et puis annonce trois titres de leurs débuts, 'Taro' ( apparition d'un glockenspiel), 'Dissolve me' et ' Fitzpleasure', chanté d'une voix de fausset, qui mettent un terme au set, mais le public sait qu'ils reviendront.
Les bis démarrent avec ' Hard drive gold' , un morceau gentiment dansant, il est suivi par 'Left hand free' , un extrait, aux accents rock, de leur second album 'This is all yours'.
Ce show soigné ayant enthousiasmé un public heureux d'assister à autre chose que du charabia balancé sur des bandes s'achève par ' Breezeblocks'.
Les plus courageux ont pris la direction du forum ou ont attendu Jeff Mills, t'es pas héroïque, t'as fendu la foule à la recherche de ton char, largué à des kilomètres.