Album - Feed The Monster by Onyria
- Label: Independent
NoPo
ONYRIA Feed the monster 2022
Italiens? Non Français! Quoique... Sur Bandcamp ( https://onyria.bandcamp.com/ ), on note "Alternative Rock / Post Grunge band from France".
On trouve leurs traces d'abord à Bolzano puis à Nice, changeant provisoirement de nom pour Hellektra.
Elena Pinna: Singer, Simon J. Gillman: Lead Guitarist/Composer/Songwriter signent la plupart des titres.
Ces deux là commencent ensemble dès 2012, en Italie, et publient 'Break the Silence' en 2015.
Pour 'Feed the Monster', on découvre (en cherchant) une formation plus complète :
Elena Pinna: Singer
Simon J. Gillman: Lead Guitarist/Songwriter
Valérian Fourmy: Bassist
Florian Magagnosc: Drummer
Thomas Albanel: Rhythm Guitarist (plutôt en tant qu'invité)
... ce qui ajoute à la confusion avec quelques consonances réellement françaises.
Va-t-on
s'arracher Onyria? Honi soit qui mal y pense! Je crois qu'ils
s'entendent parfaitement et que le résultat est à la hauteur.
La nationalité est ROCK.
'Sophomore'
disent les anglophones. Le terme ne veut pas forcément dire plus de
sagesse et ce second disque ne contient aucun produit soporifique.
Si
on veut ranger, on peut choisir le métal alternatif entre Sirenia,
Skunk Anansie, Seas on the Moon avec quelques traces de hard-rock plus
traditionnel... De quoi nourrir le monstre, présent sur la pochette,
sous forme d'un presqu'humain à tête de broche (ou montre) mécanique
ovale, serrée entre deux mains et dont la transparence laisse apparaitre
des yeux exorbités.
L'intitulé de l'album figure en grosses lettres
blanches sur lesquelles est griffonné de rouge "Onyria", le tout sur un
fond noirâtre ressemblant à un tableau annoté à la craie.
Onirique? Pas vraiment! Voyons l'écrit dans les cris (ou le contraire) du monstre :
Après
l'intro planante, un rythme saccadé, sur guitare à canon scié, lance
l'attaque. Les frappes toniques aiment les cymbales tanniques.
La
finesse du chant s'entend de façon flagrante, dès le premier titre
'Denial', sur un thème de résistance : "We won’t surrender To this reign
of hate".
Tendue, la composition synthétise progressivement de l'adrénaline.
La
déception, dénoncée sur 'Living The Lie', descend des rapides
débouchant sur un refrain emphatique, boosté par la voix d'Elena.
Une
basse grondante soutient la six cordes tournoyante. La chanteuse
prouve, dès le pont central, que son cri puissant tient la distance avec
vigueur jusqu'au final.
Deux grattes se répondent puis le
timbre devient grave sur un rythme cassant. Elena chante fiévreusement
'No obedience' allant jusqu'à la fougue sur le refrain.
Les textes incitent à la rébellion "That’s what they teach That’s what they preach... No obedience I prefer to burn away "
Plus
loin, la chanteuse n'hésite pas à sortir des miaulements félins mais
c'est pour mieux griffer. Le morceau entraine et encourage le
balancement. Catchy!
Des cordes étouffées, battues en staccato,
lancent la mélodie de 'Be yourself' sous forme d'une ballade, un peu
nostalgique, néanmoins aux paroles positives :
"Be yourself Chase your dreams and make it right And just be the great thing ... Love yourself one more time"
Un beau solo de guitare transperce le morceau par son milieu avant le crescendo du chant écorché.
La
batterie musclée dans un moulin se terminant en fla ('clac-clac') donne
un tonus remarquable à 'Drowning'. La guitare pose un arpège séduisant.
La chanteuse s'y accroche et dépasse même cette énergie du désespoir "We feel like, like we’re drowning In silence".
La
basse accompagne la plongée par paliers. Après un moment grave sur
roulements et guitare parsemée, Elena, a capella, murmure pour mieux
hurler à la fin.
Les instruments, à pleine puissance, démarrent
'Insane'. Une plainte, en fond, laisse passer un son de saxophone. Par
instants, s'envolent des vocalises.
Le riff, gratté, dégage du tonus.
C'est pourtant le refrain qui déborde d'énergie et libère toute la
force de la voix grimpant dans les aigus.
Un moment d'accalmie
s'installe avec "Little man" et sa belle mélodie légèrement houleuse. La
batterie reste adepte des roulements océaniques.
La femme se
retient beaucoup plus dans ses intonations, à l'inverse, dans les
textes, elle montre sa force vindicative "In my eyes you will see The
reflection of the little man you are, you are So insecure and
complexed".
Un riff heavy met 'Blind nation' sur les bons rails. Basse/batterie n'y vont pas par quatre chemins.
On retrouve la virulence, à peine canalisée, dans la voix d'Elena. Ce titre attire autant que deux aimants magnétiques.
Derrière
les regrets des paroles, apparait l'espoir : "Children of a blind
nation We’re guilty of this deception All together with a single vision
Keep positive, we are the right people"
On est touché par les accords nostalgiques de 'Still here' avec l'impression de déjà connaitre cette superbe ballade.
Les
textes comportent un mélange d'apitoiement et de ténacité : "When I
feel I’m torn apart And I’m covered in scars I still fight Yeah I’ll
still fight".
Les modulations du chant, aussi fragile qu'énervé par
instants, transportent une émotion tangible. Le solo de guitare fait son
effet. Beau à pleurer!
Happé par le déroulé de 'Price of souls'
(la préférée d'Elena publiée en clip), on se laisse captiver avec
délice. Le riff principal, sinueux, entre subrepticement dans l'esprit
alors qu'un second, orientalisant, tapisse les méninges.
Un passage
planant coupe la compo en deux avant de lâcher le refrain en boucle. Le
sens de "Price of souls" reprend le classique thème de la fatalité du
prix à payer.
Morceaux courts et punchy, intitulés courts,
mélodies claquantes, ambiance enflammée, cet album défile dans une
efficacité diabolique rare et radiophonique.
Evidemment, le groupe
possède un atout majeur avec Elena qui transcende l'interprétation.
Comment résister? Même pas la peine d'essayer!
1.Living The Lie 03:26
2.Denial 03:34
3.No Obedience 03:22
4.Be Yourself 03:12
5.Drowning 03:06
6.Insane 03:28
7.Little Man 03:37
8.Blind Nation 03:10
9.Still Here 03:42
10.Price Of Souls 03:42
Vocals: Elena Pinna
Music: Simon J. Gillman
Mixing & Mastering: Simon J. Gillman
Additional Mixing & Mastering: Georg Cotta (Mix-Ready)
Recorded at Altherax Music & Onyria Records