Oberbaum à L'Estaminet 1030, Schaerbeek, le 17 novembre 2022
Michel
La Maison des Arts de Schaerbeek : bonne nouvelle, l’Estaminet réouvre ses portes!
Fleur et Sterre ont repris l'ancien Staminee, dissimulé dans une cour bien cachée de la Chaussée de Haecht ( en travaux), l'établissement ( minuscule, la terrasse par contre est vaste) propose à boire et à manger, à des prix d'avant l'inflation et organise diverses activités culturelles.
Ce soir à 19h, l'invitée se nomme Oberbaum, le nom choisi par Lucie Rezsöhazy, qui avait en tête l'Oberbaumbrücke à Berlin, un pont à deux étages qui relie die Bezirke Friedrichshain und Kreuzberg und gilt als schönste Brücke Berlins.
C'est fin 2021, que la jeune dame, production coordinator at RTBF, décide de se lancer dans la carrière musicale, comme Zouk Machine, la musique ( pas forcément la même), elle l'a dans la peau.
Après une formation classique et jazz, elle adhère au pop rock des seventies et eighties et sort, après avoir collaboré avec Fabiola, Condore ou Les Juliens, un premier single prometteur ' We Yearn' , c'était il y a un an.
Elle poursuit son bonhomme de chemin, participe au Concours Circuit, tâte de la scène avec succès et lâche deux nouvelles chansons ( tout récemment The Absence of Misery), un premier album est prêt, il sera baptisé au Botanique en février.
Aurélien Auchain (Mountain Bike, June Moan) à la basse et Antoine Pasqualini (Monolithe Noir) à la batterie l'accompagneront, probablement , lors de la release party.
Ce soir, c'est seule, en formule épurée piano/voix, que Lucie présentera quelques titres du futur album devant une mini-salle, attentive, qui a fait le plein.
Son dada c'est le piano pop, moins poppy que Kate Nash ou Cobbie Caillat, on aurait plutôt tendance à la rapprocher de la Cornflake Girl, Tori Amos, de Fiona Apple ou de Bat For Lashes.
Une première ballade mélancolique ( 'Fomo' dit le papier, on n'a pas réussi à déchiffrer le titre véritable ) ouvre le set, la voix est claire, le jeu soigné et on la suit lorsqu'elle nous serine ...you've got to let it go... faut lâcher la bride, ne pas trop s'en faire même si comme elle... you're not having fun.
Elle enchaîne sur 'Sobbing dry' , sorti en single en janvier, Ray Davies n'était pas là pour lui chanter Stop your Sobbing, tu ne lui as pas tendu un kleenex, she was sobbing dry, et pourtant elle t'a ému.
Tu as décidé de la rapprocher de la Ann Pierlé des débuts, à l'époque de ' Mud Stories'.
Ce soir, je vous joue mes chansons à la manière dont je les ai composées dans ma chambre, elles sont nues, c'est comme un retour aux sources, la suivante est une chanson d'amour ( Cherry, dit le petit papier).
C'est Ferrat qui déclarait ' L'amour est cerise' mais nous, on a pensé à Regina Spektor.
Les gens cultivées, eux avancent Julia Jacklin, une singer/songwriter , qui aime mettre son coeur à nu, étant passée par le Trix il y a moins d'une semaine.
Pendant le titre poétique 'Run out' ( intitulé à vérifier), un incident fortuit vient perturber le public, une spectatrice, confuse, fait chuter une veilleuse, disposée sur une caisse à ses côtés, sans toutefois ébranler l'artiste, qui nous surprendra par un final abrupt, avant de nous adresser un sourire espiègle.
Une reprise au menu, 'Not going anywhere' de Keren Ann, un titre murmuré qui lui va comme un gant ( de soie).
On reste en mode déprime, sans les violons typiques de l'automne, avec la suivante ( Naptime?) aux accords majestueux.
Il m'arrive de ne pas chanter et de laisser le piano s'exprimer, et elle entame une mélodie sur un tempo plus proche d'une rhapsodie, pas forcément bleue, que d'un nocturne de Chopin.
Polnareff aussi pouvait construire des études somptueuses au piano ( 'Lettre à France', notamment).
Elle annonce ' Never the right time' et ton esprit voyage du côté du très British Gilbert O 'Sullivan, avant de proposer le morceau l'ayant lancée, 'We Yearn', pendant lequel la lampe de chevet se décide à plonger pour la seconde fois, sans trop de casse.
Voilà, merci pour votre écoute... euh, un bis, why not, les Cardigans, ça vous va?
Comme t'es fan de Nina Persson , ton cerveau a dit oui. Elle a chanté la romance jazzy ' After All' avant d'aller fumer une cigarette avec les copines.