Trouz An Noz - session live de Radio Activ' 101.9 FM , Espace culturel Le Grand Pré à Langueux, le 20 octobre 2022
NoPo
TROUZ AN NOZ session live Radio Activ' - Jeudi 20/10/2022 19H
Le 'Grand pré', pas réservé à l'amour, nous accueille à Langueux ce soir pour une spéciale Carnavalorock.
Vu la date, ce festival mythique pourra bientôt s'appeler Halloweenorock!
J'écoute
dans la voiture l'interview de Joc et Job, les 2 locaux de l'hydre
FauxX à 2 'X', Job tapant aussi dans Tagada Jones, et les 2 groupes
rendant leur copie demain, vendredi 21 Octobre à Saint-Brieuc.
Pour
Trouz an Noz qui s'échauffe par la session de ce soir, ce sera samedi
soir en ouverture du dit festival.
Weekend chargé en perspective!
Formé
en 2007 à St Brieuc, TAN, c'est d'abord Nico (Nicolas Montfort,
Melmor-le retour- et ex Nevrotic Explosion) avec un DJ. Il aime le punk,
sa région et autant le breton que le gallo.
Fallait quand même oser
intituler un morceau 'Tchi queï qui caouse gallo un p'ti? ' en 2010
(pour la traduction, écrire à Concert Monkey, le jumelage Bruxelles
Goëlo marche à fond!)
note de la rédaction : a ha, take on me!
Tant qu'à faire, 'On peut enregistrer à St Carreuc vortié?', c'est fait!
Un
violon vient se greffer et s'installer malgré une formation qui évolue
de nombreuses fois. Dernier disque en date, l'EP 'Hentoù-Treuz' en
2019.
Evidemment, impossible de ne pas faire le rapprochement
avec les Ramoneurs de Menhirs et notamment le côté revendicatif et, en
live, une rythmique bourrine au sampler.
Pour ma part, les souvenirs
de EV, troupe celtique nantaise des 80's, me reviennent, eux qui ont
arrêté lorsque TAN a commencé... transmission, hérédité?
Après pas mal de mouvements, on retrouve un quatuor :
Nico chant, guitare
Isabelle chant, violon
Olivier, vidéo
Alex, guitare (dans Melmor aussi, il a le teeshirt)
Avec
grand plaisir, on ouvre les portes de la salle pour retrouver
l'ambiance enjouée des radioactivistes et 'Trouz an noz' s'inscrit bien
dans le thème.
Particularités, Olivier, le barbu à casquette, s'occupe des performances vidéo ad hoc et pertinentes.
Intro
mélangeant images, reverb et stridences, puis on entre dans le bain
sous des riffs de guitares quasi métal. Le chant, vindicatif et rugueux,
et la cadence élevée en beat électros, corrigent... le style se veut
punk.
D'emblée, on monte sur les 'Barricades'. Le violon s'enflamme et nous avec. Consistant les deux grattes!
Au milieu, un passage une voix appelle (au secours?) 'oh et oh', onomato(a)pées tellement adapt(ap)ées aux matraques.
'Chome Taï!', un hymne à l'accueil et la tolérance 'Reste pas tout sou viens canté maï'. Evidemment toujours d'actualité!
Alex,
le barbu sans casquette, prend vraiment des positions et des tons de
métalleux. Un ptit coup de synthé gicle! Sous sa robe abimée (ou le
contraire), la mariée reste belle dans l'adversité et sa mélodie.
Echo
de la voix sur l'enchainement suivant comme une invite à la fête
foraine. Le riff griffe sombrement. La harangue hurle 'Christ kills'.
ça crie, ça crie, sacrilège?
Crimes abominables dénoncés et pourtant, on a envie de reprendre en choeurs 'Et ho, zero!' Putain que ça déménage!!
"On continue avec 'Fachist brein', je crois", oui c'est ça Nico! Inutile de traduire...
'Ouh ha, ouha' pour battre le rappel et plus loin 'hohowo woohohoh' parsèment les paroles du morceau pour embarquer le public.
Le
riff sonne, court et direct comme une frappe de boxeur! 'Le facho qui
s'affiche dans la rue finira face à terre', belle poésie!
On
flirte, ensuite, avec une influence orientalisante. Le violon prend son
pied (pas le seul!). Faut dire que brille 'La netei sous l'soulail'.
Le
rythme percussif fixe le point pour les circonvolutions de la danse du
ventre... plein ou vide? Le truc demeure emballant de bout en bout qu'on
comprenne ou pas le gallo.
'Daouzek (12) Boled (balles)' inspiré
des écrits de Louis Guilloux, tire à balles réelles en s'arrimant
fortement à la tradition bretonne.
On pourrait même croire au kan-ah-diskan sur ce violon surexcité et balafré par des guitares agressives.
'Trugarez!' disent les musicos pour remercier. C'est nous!
'Kendal
Breizh' fusionne Bretagne et Syrie. Une ouverture au son de Duduk,
suivi d'un riff angoissant. Le chant mélange masculin/féminin.
Malgré
la projection vidéo, on ne capte pas. On se regarde avec Laurence et
Jeremy, c'est qui Kendal Breizh (à reprendre à l'unisson)?
Bande
d'ignares! Olivier Le Clainche, de Malestroit, combattait aux côtés des
forces kurdes, il est mort d'une explosion en 2018. "Je suis prêt à
mourir pour mes idées" avait-il déclaré.
'L'enfer du décor', un
jeu de mots comme je les aime, met en avant un riff de guitare métal
poursuivi par le violon tournoyant. Au chant, Isabelle accompagne ou
répond, avec morgue, à Nico.
Les musiciens dégagent une énergie
phénoménale, couplée au plaisir de jouer, palpable. Contagieux! On n'a
qu'une envie : sauter et tourner sur place.
'Tant de noir sur ta
mémoire, tant de noir sur ton espoir', 'Partisan' (où es-tu?) ne fait
pas dans l'allégresse. Le gimmick électro, dansant sur roulements,
habille un peu le moral et huile la mécanique de nos guiboles sur le
sol.
Quelques zébrures synthétiques giflent la trame lourde. Le
violon donne des airs virevoltants si magnifiques à la compo. C'est
roots, c'est moderne, c'est triste, c'est joyeux, rire et pleurer c'est
la vie!
Nico s'arrête s'apercevant qu'on a dû refuser du
monde...'. C'est l'heure de l'interview. Marcus, lui, sait qui est
'Kendal Breizh'.
15 ans ce jour, date anniversaire du groupe. La
courte prestation, en rodage, préparée en résidence avec Diogène, se
cale pour Carnavalo. De nouveaux titres sont en cours d'enregistrement.
Les remerciements vont aussi à Sam Burlot, organisateur à l'origine de Carnavalo, qui y avait invité Melmor en 92.
On
rebranche l'ordi qui fait 'bloup' et on y retourne au mastic. La
brigade remet le couvert avec 2 titres servis en début de repas (c'est
encore meilleur en rab!) :
'Chome Taï!' et 'chante chante les chantous' puis 'Christ kills' à chanter en cantique.
'Kenavo à la perchaine!' lance Isabelle.
Pas
spécialement destinés à être joués sous la fenêtre de sa bien aimée (à
moins qu'elle soit keuponne!), ces bruits de la nuit (traduction du nom
du bagad) donnent une patate d'enfer (spécialité bretonne).
Y'a qu'à
nous voir danser sur le parquet du pré! Pas toujours très souples mais
bien déchainés. Malgré ces propos forts, 'Dancing in the dark' (mais
sans fermer les yeux ni les oreilles) permet encore d'évacuer et de
fraterniser.
A la perchaine, samedi salle de Robien.