Festival Les Soudeurs du Soir avec Head Line au Haras de Lamballe, le 8 octobre 2022
NoPo
HEAD LINE Festival des soudeurs du soir - Haras de Lamballe - Samedi 08/10/2022
Quelle idée lumineuse ce festival! Accueil, ambiance, R&R et grosse
galette (c'est Lavilliers qui me l'a soufflée), tout y est et ça envoie!
L'endroit idéal pour donner un concert, ça soude!
Headline? On connait un bon groupe progressif français de ce nom, fin 90's.
Les punky Headlines existent aussi mais là c'est HEAD LINE, c'est poh pareil!
Formés en Mai 2019 (période idéale pour démarrer et peaufiner des
morceaux n'est-ce pas?), ils sortent un album fin 2021, enregistré en
conditions live (mais sans le public déchainé qui aurait pu parasiter).
Les 4 locaux :
Béa 'Triss' Rouillé (ex Chrom'Attic) à la guitare et aux choeurs,
Yann Lorcet à la basse et aux choeurs,
Olivier Mallet à la batterie et au choeurs,
Richard Legrand au chant,
n'hésitent pas à faire une déclaration punch line sur Bandcamp "Head Line entend bien réveiller la scène Rock".
Ya plus k! C'est parti pour carrément 1H30 de concert... oui! Ils ont du punch les lamballais!
Y'a une prof de Maths à la gratte, douée pour les cases à cocher avec
les doigts! On commence par 'No paraiso', y'a un prof d'espagnol aussi?
On voit de suite que le groupe a envie d'en découdre, surtout les 2,
devant, forts en gueule et en grimaces et même en gymnastique : Richard
et Yann.
Béa ne s'en laisse pas compter (évidemment), ses riffs tranchants ne
passent pas inaperçus. Olivier, lui, ne compte pas ses coups, nombreux
et claquants.
'Ne fais pas ci, ne fais pas ça' se démarque de Dutronc. Avec le 'Ne' à
sa tête (et pas à l'envers la tête de noeuds!), le morceau y va franc de
la rythmique.
Pas de voix de tête avec Richard, tout en harangues et parfois cependant, il se met à prier, genou à terre, devant sa dulcinée.
Elle lui répond par une guitare hurlante et un solo qui gratte aux entournures.
Une basse sourde parvient aux oreilles à l'entrée de 'El camino'. Yann
règne en roi de la jump. On essaie, c'est plus balourd...
Le chant déroule quasiment parlé sur un chemin bien tracé. La gratte lacère et laisse des cicatrices.
Ils aiment No One is Innocent. On ne peut pas ignorer Mass Hysteria non plus même si la croute reste moins rugueuse...
Un rythme heurté entraine 'Please' sur une autre piste chaotique. Basse
et guitare se croisent sombrement sur scène et dans le son.
Le solo creuse un sillon en prenant la tangente et parfois la droite qu'on encaisse dans les tripes.
'No me robes El corazon' file droit avec une basse bien marquée, giflée
par la caisse claire dans une cadence aussitôt entrainante.
Les riffs (oui, y'en a plein!) variés et tranchants régalent les esgourdes.
Ici, les vocaux alternent spoken words et montées plus ardentes sur le refrain.
Au final prolongé, Olivier, lui aussi, se régale en distribuant les coups sur les toms.
Il se sert de toute sa riche panoplie, le bougre. On croit même deviner une double-pédale...
Le groupe dispose d'une réserve de morceaux n'apparaissant pas sur
l'album, tous aussi passionnants les uns que les autres. D'ailleurs les
musiciens ne boudent pas leur plaisir qui se propage au public.
Souvent, le jeu se finit en longs roulements, mélangés aux autres
instruments maltraités, et c'est Olivier qui décide du stop ou encore.
Il reste juste le saut final à mettre au point collectivement!
On commençait à se les geler avec 8 petits degrés malgré nos déhanchements et vla ti pas que le cracheur de feu s'amène.
Quels magnifiques jets, il en a sous le kilt et pas que. Le gain calorifique atteint l'efficacité d'un bon poêle à bois.
Merci pour la chaleur du spectacle Monsieur! Les artistes
s'applaudissent mutuellement. 'A l'année prochaine!' plaisante Richard.
Devant moi, ça reste pêchu, ils ne sont pas cramés les zycos!
Derrière moi, Lo et Yann soulignent les éclairs de la guitare toujours
mélodieuse, la fougue de l'interprétation et la consistance des
compositions.
Tout en finesse, le riff de 'Peux-tu me dire?' rentre en zigzag dans la tête et n'en sort plus.
Le second riff, vif et très aiguisé, vient titiller la voix, plus
agressive sur des paroles douloureuses 'Peux-tu me dire exactement ce
qui nous irait comme un gant?'. Basse batterie cognent ensemble.
Le solo lancinant part en wah wah et l'effet ne se fait pas attendre. ça
claque de partout. Sous les tirs de mortier, on saute, patauds comme un
éléphant dans une course en sacs.
Un brûlot ce titre!
Une superbe trame mélodique à la basse démarre 'N'aie pas peur' puis la guitare tisse sa toile.
Saperlipopette! La mélodie vocale nous chavire avec élégance. A nouveau
un (attract)riff conduit sur un mid tempo cadencé aux baguettes lourdes.
Tralala, un délice totalement envoûtant!
7 plages vont suivre, largement assez pour graver une autre plaque...
Dans leurs lignes de vie, on a cru voir un futur pour 'Head line'.
Et pourtant, comme son nom l'indique, l'antépénultième 'Punky' chante 'No future'. Un fake, on l'espère!
Le riff, acéré, du dernier morceau, posé sur une basse roulante, devrait
plaire à Nono de Trust, ça gicle d'énergie! Richard force le ton en
graissant son timbre. On perçoit même des effluves de Noir Des.
'Le bruit' conclut brillamment, en feu d'artifices, ce set convaincant.
On ne compte plus le nombre de mouvements plus ou moins harmonieux qu'on
a tentés (on aurait ptet pas dû).
Du bruit? Je n'ai pas réussi à bien comprendre les paroles de Richard, l'âge de mes tympans certainement!
Ce soir rockeur rime avec soudeur. Ils ont partagé arcs et flammes, éclats et rayons.
Nous, on s'est pris pour Jeanne d'Arc, carbonisés mais avec délectation. C'est toujours mieux que de finir dessoudés!
1-No paraiso
2-Ne fais pas ci, ne fais pas ça
3-El Camino
4-Please
5-No me robes El corazon
6-Would like to be
7-Avaler les falaises
8-Autant dire
9-Peux-tu me dire?
10-N'ai pas peur
11-Kill me
12-Attendre quoi
13-Dis-moi
14-Envahi
15-Shoud'nt tell you
16-Punky
17-Le bruit
Composition : Béa, Yann et Olivier
Paroles : Richard
