Album - Elysium- Julian Shah-Tayler, The Singularity
Impossible Things Records
michel
On avait laissé le caméléon, Julian Shah-Tayler, mariner après la sortie de l' EP - The Torment Suite. Il n'a pourtant pas chômé en 2021, sortant plusieurs singles, le dernier “Darkling Universe” faisant référence au poème ' Darkness' de Lord Byron, il s'est aussi produit avec Strangelove, un Depeche Mode Tribute Act, ou avec The Band That Fell To Earth, son David Bowie Tribute band.
Là; il revient sous le label The Singularity et propose l'album "Elysium"!
Tracklist:
1 End of the Line
03:58
2 The Devil Knows (Elysium Version)
03:32
3 Melt
4 Secret (Elysium Version)
03:58
5 Evolution (Elysium Version)
04:12
6 Lupine
04:19
7 All Good Soldiers
04:07
8 Head up High
03:42
9 Kintsugi
02:58
10 Earthquakes
04:36
11 Bet Your Life
05:28
12 Darkling U
05:38
Crédits:
ELYSIUM” was written, produced, mixed and performed by Julian at his “TARDIS” and “Bird of Paradigm” studios, LA
with guest appearances on
“END OF THE LINE”/“SECRET/FISK” co-produced with Robert Margouleff (DEVO/Stevie Wonder) and mixed by Zeus
“DEVIL KNOWS” from David J (Bauhaus/Love and Rockets) - BASS, MGT (Tricky/Mission UK) - GUITARS
“EVOLUTION” from MGT and Gene Micofsky - GUITARS
“MELT” and “KINTSUGI” from Chris J Olivas (Berlin) - DRUMS
HEAD UP HIGH from Sam West - DRUMS, Nathan van Hala - KEYS
Nathan also mixed “HEAD UP HIGH” and “DARKLING U”
with guest appearances on
“END OF THE LINE”/“SECRET/FISK” co-produced with Robert Margouleff (DEVO/Stevie Wonder) and mixed by Zeus
“DEVIL KNOWS” from David J (Bauhaus/Love and Rockets) - BASS, MGT (Tricky/Mission UK) - GUITARS
“EVOLUTION” from MGT and Gene Micofsky - GUITARS
“MELT” and “KINTSUGI” from Chris J Olivas (Berlin) - DRUMS
HEAD UP HIGH from Sam West - DRUMS, Nathan van Hala - KEYS
Nathan also mixed “HEAD UP HIGH” and “DARKLING U”
Pour la petite histoire, ne cherche aucun rapport entre Elysium et les Champs-Elysées, ni avec le site d'un éminent personnage français, le titre de l'album fait référence à une boîte de nuit d'Austin, où le fantasque natif de Leeds a rencontré sa bien-aimée.
Ne nous demande pas s'il s'agit de l'élégante personne, de noir vêtue, portant haut ses talons et promenant un toutou à la recherche d'une bordure de gazon pour se soulager, que tu distingues sur l'artwork.
Sur le trottoir d'un blanc immaculé, non, tu n'es pas dans le quartier de Noailles à Marseille où l'insalubrité règne, elle feint d'ignorer les faits et gestes du clébard et, cachée derrière des lunettes de soleil glamour, contemple on ne sait quoi à l'horizon.
'End of the line' ouvre l'album, d'emblée on retrouve la voix caractéristique de Julian, si proche du timbre aristocratique de David Bowie.
L'accompagnement sonore mixe savamment electro rock, funk et new wave .
Après la soufflerie ouvrant le morceau, c'est par une basse ronflante qu'on entre dans le vif du sujet, Julian scande son texte, guitares et synthés évoquent le Roxy Music des débuts, tout comme Japan ou Blancmange. Que le nom de Robert Margouleff, qui a co-produit la plage, soit associé à Devo n'est pas anecdotique, sa patte est incontestable!
Sur “Devil Knows” on retrouve David John Haskins, un copain de Peter Murphy, à la basse, la guitare tranchante de Mark Gemini Thwaite, quant à elle, vient lacérer la plage de long en large, Julian Shah-Tayler s'occupe du reste, des vocaux moirés, aux synthés rappelant Gary Numan, le diable lui en est reconnaissant.
Christopher J Olivas, qui pendant 19 ans aura été le batteur de Berlin et pendant un temps celui de Crisis, est crédité sur ' Melt', un morceau au rythme lent, qui vibre au gré des éléments: éclairs zébrés des guitares ou envolées lyriques des synthés.
Tu l'imagines, le couple enlacé, ne formant qu'un et dansant on laserbeams, tandis que le froid nocturne s'installe.
... And you’re all dressed in black making shapes like an angel... pour faire mentir David Bowie qui sur l'album 'Heathen', chantait angels have gone, pas tous, donc!
Hey, Julian, t'as un secret pour combattre la déprime?
Ecoute ' Secret' et suis-moi dans la L A nightlife, je connais quelques boîtes sympa , tu pourras te laisser aller sur les guitares qui pulsent, les sonorités de cuivre produites par les synthés et la ligne de basse inflexible, tu ne voudras plus rentrer chez toi!
Quand la synth pop se coltine avec les guitares post punk de Mark Gemini Thwaite et de Gene Micofsky, cela donne ' Evolution' , une plage bourrée d'effets hypnotiques et de choeurs insolents, tandis que la voix magnétique du néo-Californien débite un propos effleurant les vicissitudes de l'amour et de la douleur.
Non, il ne s'agit pas de fleurs, l'étymologie de 'Lupine' est à chercher du côté du canis lupus, d 'ailleurs il révèle... I’ve got a wolf inside of me, he’s been sleeping so long but you have set him free... c'était pas une bonne idée, car la bête va te harceler comme le lycanthrope des légendes antiques.
Tu auras beau hurler à la lune, comme l'a fait en mode folk pop le gentil Milow, rien n'y fera , il t'a jeté un sort, tu dois succomber à ce dark electro agité.
Lorsque tu avais entendu ' All good soldiers' sur l'EP 'The Torment Suite', un nom s'imposait: David Bowie!
Julian Shah-Tayler a décidé d'inclure une version légèrement remaniée sur le nouvel album, elle s'inscrit dans une logique cohérente.
Avec ' Head up High', l'auditeur obtient une première ballade, bourrée d'images déprimantes.. si je ne veux pas finir noyer par le chagrin, il faut que je sorte la tête de l'eau, que j'enseigne les principes de la brasse ou du crawl à ma douleur...
A neo classical synth pop waltz, dont la majesté rappelle l'immortel 'Maid Of Orleans' d'Orchestral Manoeuvres in the Dark ou encore ' Vienna' d'Ultravox.
La dernière fois que tu as entendu un groupe interpréter un titre baptisé ' Kintsugi', c'était lors de l' édition 2022 de Jazz ô Château, Dock in Absolute nous expliquait, en musique, toutes les finesses de l'art japonais consistant à réparer la porcelaine.
Le ' Kintsugi' de Julian Shah-Tayler, tout en empruntant des chemins moins Blue Note car son univers c'est la dark wave , le post punk, ou le goth rock, offre lui aussi des vertus curatives.
Ce sont les guitares, bourrées de reverb, qui se détachent sur le midtempo ' Earthquakes' , pour les lignes de basse, l'artiste annonce avoir emprunté la fretless bass de David John Haskins, quant aux drum samples, il avoue avoir utilisé des échantillons piqués à Mick Fleetwood et à Sigtryggur "Siggi" Baldursson des Sugarcubes.
L'imagerie romantique ne doit rien à personne, elle est le résultat de ses talents exceptionnels de songwriter.
'Bet your life' est amorcé à l'acoustique, la voix pondérée se pose gentiment sur les accords de guitare, avant l'entrée en matière de l'artillerie électronique, de guitares ciselées et de gimmicks indus, tandis que la voix débite un texte, abordant les complexités d'une relation amoureuse.
' Darkling U', on a l'a écrit plus haut, s'inspire d'une poésie de Lord Byron. Ce n'est pas anodin, le plus flamboyant des romantiques britanniques ne pouvait qu'enflammer un artiste séduit par le goth rock, et qui a, notamment, collaboré au projet Beauty in Chaos, dans lequel tu retrouves des gens aussi influents que Simon Gallup, Wayne Hussey, Al Jourgensen ( The Ministy) ou Michael Ciravolo ( Gene Loves Jezabel)...
Ce dernier morceau, officiel sur le lien envoyé, rocke, énergiquement, en mariant sonorités Einstürzende Neubauten , vocalises Wutheing Heights et un chant dramatique.
Bandcamp offre deux bonus tracks , dont une version retravaillée de la rêverie 'Living in a Dream' ainsi qu'une relecture de ' Fisk' , un morceau dont a retrouvé une vidéo datant de 2011.
A savourer: les arrangements alambiqués, incluant des nappés de violons , un jeu de batterie mécanique, et des choeurs rappelant vaguement le 'Under Pressure' de Queen.
Julian Shah - Tayler a bien choisi son surnom, The Singularity, son univers, personnel, et ses créations atypiques méritent toute notre attention!