Betraying The Martyrs à Carnavalorock, Salle de Robien, Saint-Brieuc, le 22 octobre 2022
NoPo - crédit photos: LLG
BETRAYING THE MARTYRS à Carnavalo rock - Samedi 22 Octobre - Salle de Robien Saint-Brieuc
On atteint le bout de Carnavalo et on commence à avoir le masque (pas tous de la même couleur).
Pour Nico le métalleux, l'épiderme prend des couleurs vives car c'est l'heure... l'heure des vrais!
J'avais à coeur de profiter de ce moment (dans ma tête depuis quelques temps http://www.concertmonkey.be/
Effectivement, ici l'affluence s'est bien réduite de moitié pour le dernier groupe deathcore à tendance emo.
Hein? Kesako? Tout le monde ne parle pas métal 1ère langue?
Aparté : cours de métallurgie.
Le
metalcore prend les bases du heavy metal en élevant le degré de
violence et en abandonnant partiellement ou totalement les voix claires.
Dans le death, les voix prennent un ton guttural uniquement.
Dans
le deathcore, on utilise cette voix caverneuse (growl) mais aussi une
voix hurlée (scream) traduisant une émotion vive plus ou moins tragique.
En
commun avec d'autres styles métal : Le son des guitares s'élève le plus
souvent en parpaings et la batterie peut atteindre des rythmes élevés
en blast beat notamment grâce à la double pédale grosse caisse alternée
avec les baguettes sur les cymbales et caisse claire.
Fin de l'aparté.
Entrée en scène des artistes, on peut parler de bloc-équipe, ils sont 6 :
Vocals : Rui Martins
Guitar : Baptiste Vigier
Guitar : Steeve Hostin
Keys and Vocals : Victor Guillet
Bass : Valentin Hauser
Drums : Boris le Gal
Ils
décollent aussitôt en enchainant 'Ignite' évanescent dans ses quelques
notes au clavier et 'Eternal machine' (extraits de 'Rapture' sorti en
2019) et montrent, d'emblée, de quel bois les martyrs se chauffent.
Sans aucun échauffement préalable, ça bondit, ça tressaute, ça secoue dans tous les coins :
Viktor,
à gauche, derrière un gros clavier penché vers le public, Baptiste et
Steeve de chaque côté, la colonne vertébrale s'établit entre Boris avec
sa batterie au fond et Valentin juste devant.
La voix death de Rui (au centre évidemment) fait un carnage et il frappe du pied comme un malade.
Il nous explique, en anglais, son intégration récente dans le groupe. On a plutôt l'impression qu'il y est depuis des lustres.
Un bon exemple de deathcore 'Lost of words' (the resilient 2017) arrive ensuite.
Le
morceau utilise une large panoplie : passages atmosphériques à voix
death, accélérations qui font la part belle aux blast beat et breakdown
hurlés.
Les mouvements se répètent, secs et cadencés, les cheveux suivent assis, debout, couchés... au pied!
Je jump aussi et je vois les yeux de Nicolas qui brillent pendant que mes genoux pleurent!
Laurence,
notre hellfesteuse tient bien la marée (même si ses cheveux, trop
courts, ne sautent pas) mais ça devient plus dur pour Noëlle,
martyrisée, qui ne s'attendait pas à l'apocalypse ce soir!
'Swan
song' ouvre avec une guitare épaisse et virulente, grattée méchamment
sous un déluge de frappes qui s'éteint brutalement dans une accalmie
vicieuse.
Puis, on a carrément le droit à un refrain mélodieux,
chanté à plusieurs voix claires, puis hurlées ensuite. Ils cognent ou
caressent en alternance, en harmonies puis en ruptures.
Rui et
Victor trépignent en rythme dans des élans nerveux. Ce dernier ne tient
pas en place et traverse la scène, clavier en bandoulière.
Un regret,
on n'entend pas assez sa voix et on ne perçoit pas assez la finesse de
son clavier, pourtant caractéristique du style sur disque (mais cette
salle demeure difficile à sonoriser surtout pour des musiques
puissantes).
On continue avec 'Parasite' (Rapture 2019) au rythme
primal rampant. La bête râle, derrière une batterie désarticulée, puis
des vocaux, plutôt chantés, l'accompagnent.
Valentin impressionne
par sa carrure et sa pilosité qu'il n'hésite pas à secouer en cadence et
en ellipses que je n'aurais pas supportées.
Les passages, plus
ambiancés au clavier, laissent flotter un ange musical qui se fait
dézinguer en plein vol dans les dernières secondes.
'LIBERATE me
ex inferis' (extrait du premier album de 2011 'Breathe in life') gifle
durement et lourdement avec des cymbales qui crachent, des guitares
bétonnées au son venu d'ailleurs, une basse en feu et des cris
inhumains.
Une machine de guerre, excellent prétexte pour le
headbanging pratiqué sur la scène et, qui avec la tête, et qui avec le
corps entier, et Boris avec ce qu'il peut.
'Life is precious'
suit (du même album), juste une tuerie passant du fin fond des
hécatombes à une certaine volupté au clavier/guitares et chant clair.
C'est
à nouveau l'heure du headbang, les cheveux et la transpi volent et
après un roulement tellurique Victor finit, en slam, porté par les
premiers rangs en folie.
'Unregistered' ('The resilient' 2017) entame avec des cordes détendues au son de métal rouillé.
Trame violente d'abord, l'arrivée du refrain, à plusieurs voix, fait, immanquablement, penser à Bullet for My Valentine.
Le breakdown s'annonce tellurique, ça fume et ça tabasse.
Les
'vrais' entament un wall of death suivi d'un mosh pit. Nico ne se sent
plus de joie, il ouvre largement les bras et s'enfonce dans la mêlée.
Je le regarde placidement... ben non, jsuis pas un vrai de vrai Nico!
Victor, ravi, fait honneur aux danseurs les élevant au rang de 'tarés'.
'Black hole' ('Silver lining 2022) entonne une superbe mélodie et le refrain, hurlé, transmet des ondes mélancoliques.
Le rythme remarquable, parsemé d'explosions à la batterie, incite aux saccades régulières du corps.
La voix graisse fortement en fin de morceau sans lâcher l'emphase.
Suit 'The great disillusion' ('The resilient' 2017) avec de nombreuses parties chantées ensemble.
Des guitares atmosphériques s'opposent à d'autres, élevées en parpaing, le choc est rude, l'effet immédiat.
Idéal pour un circle pit!
Fin
des hostilités avec 'The resilient' (2017). Le morceau. comporte des
passages symphoniques passant le relai à un refrain particulièrement
harmonieux à reprendre en choeurs.
Les guitares, acérées, prennent
des solos tranchants. Entre temps, Rui gronde et tempête de plaisir. Ce
mot convient parfaitement à la conclusion.
Les musiciens
auront gardé la banane et la patate pendant tout le set. Des Parisiens
magnifiquement accueillis par des Bretons, à noter non? Il faut dire
qu'ils ont enregistré leur dernier disque chez nous...
Faites du
bruit pour 'Betraying the martyrs'! Finalement non, c'est bon, ils s'en
chargent admirablement eux-mêmes! Faites plutôt les cornes du diable
avec les doigts!
Demain je vais, sûrement, sentir les courbatures comme après un marathon!
SETLIST
Ignite
eternal Machine
Lost for words
Swan song
parasite
LIBERATE me ex inferis
life is PRECIOUS
unregistered
black hole
the great disillusion
the resilient