lundi 25 juillet 2022

Paimpol In Rock - Dorian Sorriaux- quai Pierre Loti - Paimpol, le 23 juillet 2022

Paimpol In Rock - Dorian Sorriaux- quai Pierre Loti - Paimpol, le 23 juillet 2022

 

NoPo

 DORIAN SORRIAUX Paimpol in Rock Samedi 23/07/2022 17H


Fait chaud dans le port et les 2 musiciens, sur scène, le sentent encore plus. Soleil haut, il est encore un peu tôt pour du heavy rock, ça tombe bien Dorian fait du light!
Sur le site déambulent ceux de l'asso paimpolaise Odelectric Records, les techniciens, les gens dans les stands du marché d’art vintage, les potes et autres musiciens et les branchés sachant que Dorian est un artiste à suivre (certains un peu tout ça à la fois).
Le breton de Douarnenez quitte son foyer, en effet, jeune pour faire de la musique et partir vers le Nord.
Non pas chez les chtis mais en Suède où il brille avec sa guitare dans BLUES PILLS, groupe blues rock haut de gamme (vu à La Citrouille de St Brieuc en 2016, après un rendez-vous raté à Art Rock 2015).

A présent, Dorian pratique l'acoustique (pas le cornet) tout en finesse sur les traces des ascètes ou solitaires tels que Nick Drake, Tim Buckley, Neil Young, John Martyn et Bert Jansch (que je ne connaissais pas!).
Un EP 'Hungry ghost' en 2018 devait précéder un album un peu retardé, jusqu'à cette année normalement.


Après avoir fignolé un réglage son impeccable, Dorian sèche ou coule (au choix) carrément au soleil, en tête à tête, avec sa guitare acoustique.
Il plante aussitôt le décor devant quelques spectateurs revenus d'un voyage dans le temps du flower power (bien présent ce soir par des accoutrements magnifiques sur scène mais pas que...), va falloir arroser tout ça!
Ambiance beatnik? Non, c'est pas un gros mot! Sur un fil ténu, 'Just a little more' a filé...
Sous ses cheveux frisés, l'auteur-compositeur, tout sourire, dégage un sacré charisme avec sa barbe de mormon et ses yeux bleus au regard transperçant.

2è titre 'Yet We have changed' : Y'a un piano sur scène, Nikita Gouëzel (non, il ne connait pas Elton) vient le faire briller et il sait s'y prendre le bougre!
Réalisateur et ancien habitant de la Drôme, on le sent chez lui et content d'être là (il a des racines en Côtes d'Armor)!
Changement climatique? Non, pourtant cette compo diffuse une odeur agréable d'arbres fruitiers dans une brise légère, cheveux au vent (pour ceux qui en ont!). Pourquoi? Ben passque tiens!

'Light in the dark' développe des arpèges extrêmement travaillés. La voix maitrisée monte dans les tours en tirant vers le loner.
Ce chant profond se destine aux âmes sensibles (j'en suis).

Dans 'I believe that you can change', on entend des 'mhmh' dans une mélodie murmurée. La guitare produit des sonorités de harpe par instant.
De nombreux échanges musicaux avec Nikita dynamisent la chanson.

'Hungry ghost' (clippé) n'évoque pas ces chers disparus mais ce besoin incontrôlable de choses extérieures à nous même et qui finit par nous hanter.
Des accords mélancoliques, fermement brossés et ponctués par le piano, ouvrent la porte aux esprits appelés par la voix du gourou. Un fantôme passe.

Changement de guitare pour 'To the water'. L'instrument, en partie noir, ressemble à un jouet pour enfants.
Le piano trotte derrière les arpèges agiles grattés par les ongles longs de Dorian. Plus loin, les artistes fredonnent la mélodie à 2 voix.

Dans la suivante ‘In the end’, alternent arpèges et accords. Un passage instrumental distille des senteurs bucoliques de ressourcement.

'Shine so bright', plus rythmé, muscle un poil le propos, et réveille les Mamas and Papas.

Des accords brossés à la guitare, très touchants, font monter l'émotion. Solides références, il s'agit de 'Streets of Arklow' de Van Morisson (1974).
2 solos célestes viennent agrémenter la composition.

Sur 'Need to love', les accords font trembler mon âme. La plage supporterait un harmonica. Les paroles s'inspirent d'une rencontre avec les junkies en souffrance 'no future'.
Neil n'aurait pas dit non mais l'aurait chanté sur un ton plus nasillard. L'ensemble se mêle dans une ambiance poignante.

'Children of the moon' se meut, à travers un balancement souple, accompagné d'un piano joyeux. Il paraitra sur le prochain disque.

PS : Ah dommage, il nous manque 'Hello my friend' (présent sur l'EP) triste à pleurer, dans un arpège en boucle.


Voilà, on commence en douceur comme en début d'apéro en plein air (apérobique alors !). Il n'empêche que les musiciens finissent moites dans leurs vêtements trop noirs qui attirent le soleil flamboyant.
Cette musique introspective ('transcendance' dit Dorian) nous est livrée à fleur de peau et à la maison (en concert quasi privé). Les titres moissonnés s'inscrivent dans un folk millésimé. Du grand Art rempli de modestie et de sobriété!


SETLIST Dorian Sorriaux
Just a little more
Yet We have changed
Light in the dark
I believe that you can change
Hungry Ghost
To the water
In the end
Shine so bright
Streets of Arklow reprise de de Van Morrison
Need To Love
Children of the moon

Paimpol in rock
A suivre Brieg Guerveno, Fuzzy Grass, Cachemira et Komodrag and the mounodor