Paimpol In Rock - Dorian Sorriaux- quai Pierre Loti - Paimpol, le 23 juillet 2022
NoPo
DORIAN SORRIAUX Paimpol in Rock Samedi 23/07/2022 17H
Fait chaud dans le port et les 2 musiciens, sur scène, le sentent encore
plus. Soleil haut, il est encore un peu tôt pour du heavy rock, ça
tombe bien Dorian fait du light!
Sur le site déambulent ceux de l'asso paimpolaise Odelectric Records,
les techniciens, les gens dans les stands du marché d’art vintage, les
potes et autres musiciens et les branchés sachant que Dorian est un
artiste à suivre (certains un peu tout ça à la fois).
Le breton de Douarnenez quitte son foyer, en effet, jeune pour faire de la musique et partir vers le Nord.
Non pas chez les chtis mais en Suède où il brille avec sa guitare dans
BLUES PILLS, groupe blues rock haut de gamme (vu à La Citrouille de St
Brieuc en 2016, après un rendez-vous raté à Art Rock 2015).
A présent, Dorian pratique l'acoustique (pas le cornet) tout en finesse
sur les traces des ascètes ou solitaires tels que Nick Drake, Tim
Buckley, Neil Young, John Martyn et Bert Jansch (que je ne connaissais
pas!).
Un EP 'Hungry ghost' en 2018 devait précéder un album un peu retardé, jusqu'à cette année normalement.
Après avoir fignolé un réglage son impeccable, Dorian sèche ou coule (au
choix) carrément au soleil, en tête à tête, avec sa guitare acoustique.
Il plante aussitôt le décor devant quelques spectateurs revenus d'un
voyage dans le temps du flower power (bien présent ce soir par des
accoutrements magnifiques sur scène mais pas que...), va falloir arroser
tout ça!
Ambiance beatnik? Non, c'est pas un gros mot! Sur un fil ténu, 'Just a little more' a filé...
Sous ses cheveux frisés, l'auteur-compositeur, tout sourire, dégage un
sacré charisme avec sa barbe de mormon et ses yeux bleus au regard
transperçant.
2è titre 'Yet We have changed' : Y'a un piano sur scène, Nikita Gouëzel
(non, il ne connait pas Elton) vient le faire briller et il sait s'y
prendre le bougre!
Réalisateur et ancien habitant de la Drôme, on le sent chez lui et content d'être là (il a des racines en Côtes d'Armor)!
Changement climatique? Non, pourtant cette compo diffuse une odeur
agréable d'arbres fruitiers dans une brise légère, cheveux au vent (pour
ceux qui en ont!). Pourquoi? Ben passque tiens!
'Light in the dark' développe des arpèges extrêmement travaillés. La
voix maitrisée monte dans les tours en tirant vers le loner.
Ce chant profond se destine aux âmes sensibles (j'en suis).
Dans 'I believe that you can change', on entend des 'mhmh' dans une
mélodie murmurée. La guitare produit des sonorités de harpe par instant.
De nombreux échanges musicaux avec Nikita dynamisent la chanson.
'Hungry ghost' (clippé) n'évoque pas ces chers disparus mais ce besoin
incontrôlable de choses extérieures à nous même et qui finit par nous
hanter.
Des accords mélancoliques, fermement brossés et ponctués par le piano,
ouvrent la porte aux esprits appelés par la voix du gourou. Un fantôme
passe.
Changement de guitare pour 'To the water'. L'instrument, en partie noir, ressemble à un jouet pour enfants.
Le piano trotte derrière les arpèges agiles grattés par les ongles longs
de Dorian. Plus loin, les artistes fredonnent la mélodie à 2 voix.
Dans la suivante ‘In the end’, alternent arpèges et accords. Un passage
instrumental distille des senteurs bucoliques de ressourcement.
'Shine so bright', plus rythmé, muscle un poil le propos, et réveille les Mamas and Papas.
Des accords brossés à la guitare, très touchants, font monter l'émotion.
Solides références, il s'agit de 'Streets of Arklow' de Van Morisson
(1974).
2 solos célestes viennent agrémenter la composition.
Sur 'Need to love', les accords font trembler mon âme. La plage
supporterait un harmonica. Les paroles s'inspirent d'une rencontre avec
les junkies en souffrance 'no future'.
Neil n'aurait pas dit non mais l'aurait chanté sur un ton plus nasillard. L'ensemble se mêle dans une ambiance poignante.
'Children of the moon' se meut, à travers un balancement souple, accompagné d'un piano joyeux. Il paraitra sur le prochain disque.
PS : Ah dommage, il nous manque 'Hello my friend' (présent sur l'EP) triste à pleurer, dans un arpège en boucle.
Voilà, on commence en douceur comme en début d'apéro en plein air
(apérobique alors !). Il n'empêche que les musiciens finissent moites
dans leurs vêtements trop noirs qui attirent le soleil flamboyant.
Cette musique introspective ('transcendance' dit Dorian) nous est livrée
à fleur de peau et à la maison (en concert quasi privé). Les titres
moissonnés s'inscrivent dans un folk millésimé. Du grand Art rempli de
modestie et de sobriété!
SETLIST Dorian Sorriaux
Just a little more
Yet We have changed
Light in the dark
I believe that you can change
Hungry Ghost
To the water
In the end
Shine so bright
Streets of Arklow reprise de de Van Morrison
Need To Love
Children of the moon
Paimpol in rock
A suivre Brieg Guerveno, Fuzzy Grass, Cachemira et Komodrag and the mounodor