jeudi 7 juillet 2022

EP - Betraying The Martyrs – Silver Lining

EP - Betraying The Martyrs – Silver Lining 

 Out Of Line Records.

NoPo

BETRAYING THE MARTYRS Silver lining EP 2022

Le groupe nait en 2008 dans la capitale parisienne et son nom de baptême traduit, assez bien, un décor au deathcore à évolution vers le metalcore.
Pour repères, on cherchera du côté de As I lay dying, Bullet for My Valentine, Northlane ou Architects.

La formation s'assoit en 2022 sur :
Vocals : Rui Martins
Guitar : Baptiste Vigier
Guitar : Steeve Hostin
Keys and Vocals : Victor Guillet
Bass : Valentin Hauser
Drums : Boris le Gal
Le quasi débutant Rui Martins, en provenance du Portugal, remplace cette année, l'expérimenté Aaron Matts (parti fonder Ten56).

Les anciens possèdent déjà un beau CV avec 4 LP et 1 EP (avant le présent).
2009 : The Hurt the divine the light EP
2011 : Breathe in Life (Sumerian Records, Listenable Records)
2014 : Phantom (Sumerian Records)
2017 : The Resilient (Sumerian Records)
2019 : Rapture (Sumerian Records) 
2022 : Silver lining EP (Out Of Line Music)

Les gars trainent leur spleen et leur mauvaise humeur(stylistique!) pour réjouir la nôtre, sur toutes les scènes métal dont le Hellfest 2022 (3è fois déjà, leur passage précédent datant de 2017).
Visiblement bien énervés, ils composent leur dernier EP dans une ferme bretonne.
Si vous sentez une évolution au niveau du son des guitares par rapport aux albums précédents, c'est que l'accordage s'effectue différemment, dixit Baptiste.

La pochette précédente (Rapture) ravivait déjà les dessins au spirographe. On retrouve, à nouveau, ces imbrications de cercles, comme focalisés sur un trou noir dans le cosmos.
Le monochrome domine les teintes ('Silver linings') à l'exception d'une auréole, peinte en pourpre et légèrement excentrée. Les intitulés de couleur blanche, s'accrochent, en bas, parmi les têtes d'étoiles et des volutes gazeuses.
Naturellement extrait en single, 'Black Hole' présente une variante d'image mélangeant le pourpre et le bleu d'un ciel perturbé où l'on devine une cabine de sauvetage secouée, tel un volant de badminton, dans une constellation en forme de corps bleuté féminin.
BTM, les 'Architects' de l'espace?


'Black hole' réussit son décollage parmi des explosions de guitares et le fouet du synthé. La batterie, jalouse, frappe de grands coups.
La voix, même pas mal, démarre tranquillement. Elle monte d'un ton et les choeurs viennent donner de l'emphase en plusieurs couches.
Le cafard domine les sentiments ressentis avant que la voix, au grain épais, ne se fâche. La guitare s'offre quelques arpèges aériens et les vocaux menacent.
Le mur du son s'élève, sous le plomb rythmique des cordes et peaux, ensemble. La syncope favorise le headbanging jusqu'à l'évanouissement.
Le morceau se boit sans soif au point de finir le verre sans même s'en apercevoir.
A force de tomber dans un trou noir, "Nothing left for you to see", circulez, y'a rien à voir ... mais beaucoup à goûter!

L'entrée de 'Pressure' ne fait pas de quartiers. La batterie avale la basse, les guitares lacèrent, se mêlant au tournoiement du synthé.
Sous pression, les vocaux deviennent agressifs, passant du hurlement, au growl et inversement. Comme possédé "Too long you've been inside of my head", l'auteur mène un combat intérieur "What doesn't kill me Will inevitably strengthen me".
Le refrain' embarque des voix multipliées sur une nappe orchestrale déchirée par des roulements telluriques. Puis on perçoit le tremblement des grattes transformées en marteaux-piqueurs.
Seul, le passage par la terre du milieu laisse la place aux voix claires. Ce break reste l'unique moment d'accalmie avant de replonger sur cette plage étouffante.

L'intro nu metal presque sereine, à voix claire, piège l'auditeur. "Watch it burn, watch it burn"...
La métaphore demeure d'actualité avec 'Embers' qui avance sur des braises rampantes, on peut le dire (oui, il peut le dire!).
Lorsqu'on sait que l'image correspond à l'état d'esprit du protagoniste, ça craint!
Un piano, envolé, permet de s'échapper un peu mais pas pour longtemps, il ne reste que des cendres à respirer "Inheriting ash to breathe".

Une corde à vide lance le chaos de 'Mirror'. La recherche de l'équilibre se fait dans la difficulté "Don't be fooled by yourself Don't be full of yourself". Peux-tu te regarder dans un miroir?
La voix claire revient parfois à la surface réfléchissante, comme une résurrection, apportant un peu de mélodie mais la dépression prend le dessus dans des ruptures, des cris féroces, la douleur...
A l'agonie, le morceau s'éteint sur un malaise au ralenti "Become the person you've always wanted to be".

Le rouleau compresseur entre en action : blastbeat, bruits métalliques, parpaings de guitares.
Malgré un instant plus calme à voix claire, cordes suspendues, bruissements électroniques inquiétants et frappes sur le cercle, ça craque, craque, craque... bien plus violemment que le 'Cracked actor' de Bowie.
'Cus when It's black, black, black In every part of my brain When It’s dark, dark, dark And I'm going insane all around in circles" une inspiration du film du même nom où un homme est touché par une maladie incurable?
Ils appuient où ça fait mal, alternant harmonies caressantes, ruptures et morsures.
'Swan Song' contient énormément de guitares virulentes et de baston soutenue, c'est pourtant un piano moniteur électrocardiogramme qui nous achève.


A force de grands écarts de riffs... précaire reste la position!
Les motifs à la batterie jouent les seuls pitons d'amarrage, l'instrumentation massive cherche continuellement à nous entrainer vers le bas, dans une chute à grand fracas.
Pour les vertiges, secousses et autres tremblements, faites confiance à BETRAYING THE MARTYRS.

Chouette! Carnavalorock les accueille à St Brieuc en Octobre!


Tracklist :

1. Black Hole
2. Pressure
3. Embers
4. Mirror
5. Swan Song