Johnny Mafia et Bigger au Retour du Jeudi, Plouha, le 21 juillet 2022
michel
Second retour du jeudi à Plouha et foule considérable, les buvettes et échoppes, débitant l'habituelle junk food, tournent à plein régime.
Nouveauté, l'organisation a prévu un horaire, partagé sur les réseaux sociaux, la partie concerts doit débuter à 21h.
20:45', en déambulant dans le centre ville, tu recenses un nombre raisonnable d'individus sous influence, pour atteindre des proportions plus conformes aux possibilités d'absorption des Bretons, il faudra attendre 23h.
Le menu musical du jour: Johnny Mafia et Bigger.
Soit des gens ayant secoué les Vieilles Charrues et un gang ayant découvert la Belgique ( Labadoux ) depuis leur signature chez Intersection Booking.
21:00 et des poussières: bigre, voilà Bigger qui .s'amène sur fond kitsch
Le groupe naît en 2016, sa composition est hybride, un Irlandais résidant en Franche-Comté, un Marseillais, pas fan de télé-réalité, un Parisien et deux Jurassiens n'ayant jamais croisé Michael Crichton.
Dans leurs bagages, deux EP's et un album, "Les Myosotis".
En 2019, aux Eurockéennes de Belfort, presse et public étaient unanimes: génial, chaud, efficace, monstrueux sur scène!
Le groupe: Kevin Twomey – vocals, guitar, Ben Muller – keyboards, Antoine Passard – drums, Mike Prenat – bass, Damien Félix – guitar.
Le set s'ouvre sur des sonorités de clavecin avant d'obliquer vers un rock sec, ' Salty Tears' va arracher des larmes à tous les fans de baroque rock, le titre inclus des envolées post punk, ou Brit pop, qui doivent plaire à ceux qui idolâtrent The Editors, Interpol, Hard-Fi, les Belges Warhaus ou le Millionaire de Tim Vanhamel.
Kevin se démène déjà comme un beau diable, il y a belle lurette que tu avais croisé la route d'un chanteur aussi charismatique.
Pour 'Lucky Lucy' l'Irish guy a déniché une acoustique, quatre voix assurent les choeurs, tandis qu'Antoine aux drums pousse des eeh hargneux, un bridge acoustique vient calmer les esprits, le temps de grimper à l'arbre le plus élevé du coin.
Petit à petit le ton monte, Lucy s'énerve salement, pas sûr, toutefois, comme le suggèrent des gens de Liverpool qu'elle ait abusé de LSD.
Damien hante la vibrato handle et tout tremble tandis qu'on fait la connaissance de l' 'Infectious Joker', un truc qui te fait penser autant à Nick Cave qu'au Rondo balancé par The Nice
Infectieux en diable et effets larsen comme cadeau Bonux.
Kevin et son léger accent irlandais annoncent ' Les Myositis'., introduit par une basse ronflante. Démarrage paisible, ambiance feutrée, voix claire et caressante, choeurs limpides, avant d'entendre la guitare déchirer le champ de fleurs en fin de morceau.
Kevin vient de ramasser une guitare électrique, ' Life' est lancé.
Que penses-tu de la vie?
Life is a bitch, en mode tango punk/rock vicieux, qui peut faire penser à T C Matic.
Quelques caresses dans le sens du poil destinées aux Plouhatin(e)s avant d'embrayer sur le mélodieux ' Brother', ce downtempo repose sur une guitare surf tandis que le chanteur croone à la manière de Peter Doherty, en villégiature normande.
Le titre, poignant, est rendu avec ferveur , le groupe étale tout son talent et se montre aussi à l'aise en mode ballade qu'en défenseur du rock âpre.
Une amorce liturgique ébauche la plage 'Vampire Thirst' parfumée de relents art rock délicats.
I see you everywhere, day and night... murmure Kevin avant de repousser l'ivrogne endormi sur les retours, bouge- toi, Jeannot, je descends de scène pour chanter parmi le peuple breton.
Une fausse fin surprend quelques inattentifs, l'orgue reprend l'office religieux, le vampire, repu, retrouve sa sépulture.
Changement de cap avec le tourbillon, ' Hold On' , un titre tribal que le futé Ben décore de quelques mesures de ' Caravan'.
Your face is such a mess, ainsi débute ' Freaky Face' qui voit Kevin descendre prendre le pouls du public lors d'un second bain de foule, passe-moi ta bière, Léonard, j'ai une petite soif.
Grosse ambiance à Plouha!
On termine avec le garage rock flamboyant ' Super Zero' , aussi performant que les meilleurs choses sorties par les Datsuns.
Pas question de les laisser partir sans un bis, ce sera ' Circus' , une valse circassienne, perverse et tonitruante,, transpercée de riffs colériques, qui clôture une prestation exemplaire.
Bigger can only get bigger, certainly bigger than Mr Big!
Il est peu probable que Johnny Mafia, de Sens, débute à 22:30', même si les roadies et musiciens font preuve de zèle pour monter le matos.
A 22:45', la Cosa Nostra bourguignonne est fin prête, ça va chauffer sur la place, d'autant plus que les éléments sobres n'ont plus la majorité à l'assemblée, les insoumis, à moitié cuits, font la loi.
William Aguedach, un cousin de Boujenah ( basse) , Théo Courtet ( chant et guitare) , Enzo Boulanger ( drums) et l'allumé Fabio Amico ( guitare, backings) viennent de signaler à l'ingé son que le premier titre , ' Big Boobs', pas forcément dédié à Dolly Parton, servira de balance générale.
En 2' d'un punk primaire et bestial , ...ya, ya, ya... , les guignols ont conquis la masse.
Pendant une bonne heure, ils vont nous asséner des titres prélevés de leur discographie, trois albums ( le dernier "Sentimental") , un split, un EP.
Pas question de modérer la vitesse, on ne se refuse rien voici ' Refused' , aux saveurs Weezer, plus qu'au parfum Ramones.
Quelques vannes, non originaires du Morbihan, et on entame un machin légèrement plus calme mais bourré de fuzz, 'Sun 41'.
T'as pigé l'astuce, composé à 40% d'alcool, le cocktail peut plaire à tous les Canadiens en manque!
On enfile la tenue de rigueur, les combat ' Black Shoes', et on retourne au front, la fleur au fusil.
Ces sales gamins tirent tous la langue, sauf Enzo, le mieux éduqué, qui lui bastonne comme une bête, les autres tirant à balles fumantes.
Toujours en mode il est beau mon légionnaire, voici ' Nail Gun' .
Green Day ,The Offspring, Blink - 182, Fall Out Boy ou les belges de Janez Detd ont trouvé des copains en Bourgogne.
Ils enfilent les volées sans ménager leur peine, ' No More Toes' , ' Feel Fine Feel Time' ( belle intro à la basse), ' Problem' , bourré d'éclairs soniques et décoré d'un petit son de glockenspiel caché, un titre dépassant les 3 minutes, faut le signaler.
Un comique refile une flasque d'Armagnac au bassiste: bois, garçon!
William, un buveur d'eau mais pas de poire à son nom, n'ose refuser, le flacon circule, le groupe attaque 'I'm sentimental' et n'arrête pas de répéter... I'm sorry, ce qui n'a pas plu à Brenda Lee.
Ils reprennent leur chapelet, ' Sleeping', il a dû faire un cauchemar, son sommeil est agité.
Frontstage aussi ça s'ébroue, tu recules de trois mètres, pour faire la connaissance de ' Trevor Philippe' et avec eux , tu chantes un ' Aria' que Verdi parle d'introduire dans son prochain opéra.
I'm getting 'On my knees' pour la prière du soir avant la spéciale dédicace pour Fred, notre manager qui nous quitte, une fausse ballade 'Love me Love me' truffée de vocalises évoquant ' Ça plane pour moi'.
'Phone number' est tendu à mort, il précède le chaotique ' Split Tongue' dominé par un jeu de batterie viril.
Sur la lancée ils lâchent une dernière tirade ' Crystal Clear' avant de saluer la foule.
Oui, Irène?
Je suis lessivée, ces mecs sont déments...
Goodnight Irene, goodnight Irene
I'll get you in my dream...