dimanche 31 juillet 2022

Les poules à facettes et Francesco Alessandrini- Il Mercante à La Guinguette au Pré, devant la salle des fêtes de Plounez, le 29 juillet 2022

 Les poules à facettes et Francesco Alessandrini- Il Mercante à La Guinguette au Pré, devant la salle des fêtes de Plounez, le 29 juillet 2022

 

michel

 

L'embarras du choix en ce vendredi toujours ensoleillé: Pontrieux avec e a Paco et Pouppette, le Foodtruck Festival à Saint- Quay,  Skøpitone Siskø au Barbe, Louis K à l'apéro-huîtres à Paimpol, et encore une dizaine d'autres concerts, finalement c'est à Plounez, pour La Guinguette au Pré, que tu atterris avec madame ( merde, j'ai oublié mes sous).

L'annonce disait: Venez découvrir Francesco Alessandrini : il mercante, l’arte di arrangiarsi  et vous pourrez poursuivre votre soirée avec Les Poules à Facettes.

T'avais croisé la route de la basse-cour en version light lors d'une soirée dédiée au ukulele à La Roche- Derrien, nous nous étions amusés comme des foufous.

Peu de monde à notre arrivée sur place, c'est pas con pour se commander à boire, pour la galette saucisse, on attend la mi-temps.

19:40', l'homme orchestre, venu de Milan dans son  Isetta carénée ( 300 000 francs,  anciens, pour le modèle né avant l'invention de l'électricité ), avise le parterre pour nous faire signe de nous approcher, tout en tirant des notes folky de son harmonica.

On nous l'avait décrit comme étant un one man band pouvant jouer de cinque strumenti en même temps, on avait omis de signaler qu'il était jongleur ( amateur), acrobate, amuseur  et  artisan, un multi-tout, quoi!

Après ce folk/blues artisanal, joué en chaussettes, il grimpe sur le podium, saisit une guitare, faite maison, un pied frappe le foot stomp placé près d'un cajon, sans marque, à sa cheville gauche il a accroché une crécelle, l'harmonica entre les dents, il est prêt à entamer un nouveau blues lombard  aussi savoureux qu'un osso buco servi avec des tagliatelle.

Ce gars est plus fort que Rémy Bricka .

Quand je vous regarde, j'ai l'impression d'avoir face à moi un public branché techno.

Henriette, 85 balais, à Gaston, son second mari: c'est quoi teknaud? 

Francesco: n'hésitez pas à escalader les tables pour mettre le feu.

Henriette: elles sont hautes, les tables!

Il attaque  'Wake me up' d' AVICII, en mode acoustic street cover , les amateurs d'electro house n'ont pas reconnu le morceau qui sent plus le country folk que les horreurs programmées à Tomorrowland.

Une confession: avant, je buvais!

Henriette: c'est triste....Gaston a soupiré!

Maintenant, ça va, je parcours le monde avec mes fabrications dont cette guitare créée à l'aide d'une caisse à vin , du Rotari, un Pinot du Trentino, un copain m'a refilé une chopine de Poretti, vide, vais l'utiliser en mode bottleneck, même si j'ai conservé la bouteille entière.

Seasick Steve, de passage dans le coin, a parlé de lui racheter sa guitare, les cigar box il en a marre!

En voiture pour une longue intro virant 'Johnny B Goode', accent rital garanti!

Roberto, paix à son âme, là-haut, a gueulé, formidable, ragazzo!

Vous voulez de l'Italien, OK,   'Tu Vuo Fa l'Americano' pour tous les Napolitains du coin.

J'écris aussi français, voilà une autobiographie, ' Le fainéant', une belle tranche de philosophie poétique.

J'ai un copain qui me suit partout, je vous présente Gianfranco, il est plus petit que Pinocchio mais danse mieux et ne ment jamais.

La minuscule marionnette va danser la tarentelle avant de se reposer, Il Mercante enchaîne sur Paolo Conte, 'Via con me (It's Wonderful)'.

Tout Plounez est conquis, le gars marie humour, bonne humeur, musicalité et illusionnisme!

En Italie, je me méfie, je n'ose plus chanter ' Bella Ciao' .

Il a réussi à transformer toute  la commune en partisans communistes.

Un banjo pour varier les plaisirs et un petit tour au pays du bluegrass avec ' Shady Grove' .

Plounez, tu aimes le rock?

Oui!

Pas de bol, je préfère la country, voici  " I am a man of constant sorrow" que tu peux entendre sur la B O de 'O Brother, Where Art Thou?'.

Et puis je vous envoie ' Summertime' en mode Pete Seeger,  pour embrayer sur un  instant de magie pure avec une version toute personnelle, travaillée à la loop station,  de ' Mad World' de Gary Jules.

Enchantement, sensibilité et émotions, il est plus fort que Popov .

'Hallelujah' de Leonard Cohen était annoncé comme dernière friandise,  mais le public ne veut pas  laisser partir l'artiste qui nous offre une version féérique de  "Bitter Sweet Symphony"  de The Verve.

S V P, encore une...

Je peux, en s'adressant à la table?

No problem!

Il a encore ébloui avec  'Reckoning Song (One Day') d'Asaf Avidan!

Elle a fermé les yeux pour ajouter, lui, je l'aime! 

 

Les Poules à Facettes.

Trois poules et un poulet, pas rôti, en 2020,  ils sont dix sur scène pour la tournée d'été 2022.

Toujours un manque de précision désarmant quant à l'identité des cocotes, pas mieux  pour l'élément masculin.

On suppose que Sandie Crampon et  Erell font toujours partie de la basse-cour, on a reconnu le troisième, joli,  oiseau qui roucoulait à La Roche - Derrien, on ne peut toujours pas décliner son nom avec certitude ( on nous dit qu'elle fait partie  de la compagnie La Cinquième Roue du Carrosse: Lila Bougeard ?), et les deux nouvelles pondeuses, question mark... ( on avance  au hasard,  la soeur d'Erell, Alwen Olivier et Edith Barre)

Julien Cornic manie les shakers, parmi les autres à la batterie, basse, flûte et guitare ou claviers , il pourrait y avoir Guillaume Lancou, Benjam Toinen, Laurent la barbe et Pascal  la flûte....  

La volaille rapplique, l'élément femelle  a sorti ses plus  belles robes vintage, à fleurs, pois ou motifs géométriques, Julien, qui rajeunit chaque année, est beau comme un Hawaïen, le bassiste barbu arbore une chemise rose sur un veston en velours d'un vert passé, le batteur a adopté le style Cornic, un rien plus sobrement, la flûte préfère le gris anthracite, le guitariste/claviériste a reçu le gilet du costume trois pièces de son cousin Léon pour la soirée.

Iels sont au top.

Les filles n'ont pas adopté la coiffure à couettes mais elles aiment Sheila, la soirée Salut les Copains débute par ' Les rois mages' , ils ont quitté la Galilée pour des vacances bretonnes.

Déjà la folie à tes côtés et cela ne prendra fin qu'après les dernières notes, à la nuit tombante..

Richard Anthony, ' A présent tu peux t'aller' , puisque tu as triché,  p s , je garde le chien!

On passe dans les seventies avec  "Chanson sur ma drôle de vie" de Véronique Sanson avant de chanter avec Frank Alamo , ' Biche, oh ma biche', la préférée de Louis de Funès.

On ' Résiste'  avec France Gall  et puis comme c'est l'heure de l'office, on suit Monseigneur Eddy Mitchell qui entame son prêche après avoir avalé un petit Scotch, ' Pas de boogie woogie '.

Tous les paroissiens ont entamé une danse, pas vraiment catholique.

Pas peur de la variole du singe, murmure Katerine, refilez moi  une 'Banane'  

Il  n'y a pas que Carlos a chanté les bisous, voici 'Zou bisou bisou' , un cha cha cha psalmodié par Gillian Hills, une copine de Roger Vadim.

La suivante s'adresse à toutes les blondes, Lio,  ' Les brunes ne comptent pas pour des prunes' .

Tu dis, Gaspard?

Lio, une bombe, oui elle avait la banane, mais pas la même que celle de Katerine!

Laurent au chant, il a refilé la basse à Lila, il reprend Philippe Lavil, ' Avec les filles je ne sais pas',  il continue,  backé par les poulettes, ' Papa tango Charly'  pour lequel Mort Shuman avait embrigadé des soubrettes pas ridicules, Dani, Nathalie Delon, Jane Birkin!

Parfois Céline Dion rocke, comme sur ' J'irai où tu iras ', un voisin headbange , il s'imagine se trouver au Hellfest.

La folie gagne toute la plaine lorsque le groupe attaque ' Vanina' .

Le prix Nobel de littérature aurait dû  être attribué  à Dave pour la phrase ... Un seul être vous manque et tout est dépeuplé!

' Bambino' de Dalida, c'était du disco avant l'heure, comment ne pas craquer!

Nettement plus intellectuel, voici  'Dans le Morbihan' que d'autres connaissent sous le titre 'La Biguine au Biniou'.

Les Charlots n'avaient plus de Problèmes, à l'époque!

Nino Ferrer, première salve', ' Les Cornichons' avant de passer plus au Nord, à Hasselt,  pour écouter Axelle Red chanter ' Sensualité'.

Dalida, bis, époque paillettes, ' Laissez-moi danser'. 

Il n'y a pas que le disco dans la vie, il y a ' Le Jerk' de  Thierry Hazard, un fan de Dolly Parton.

Julien, tu chantes?

OK, ' Cendrillon' de Téléphone.

Au suivant, on refile le micro au guitariste pour   l'homérique   'Nathalie mon amour des JMJ '  de Oldelaf et Monsieur D, un titre que Charles Trenet aurait voulu écrire!.

Après les pitreries, un brin de poésie ça fait du bien, ' Le Sud' de Nino Ferrer reste une des plus grandes chansons françaises jamais gravées, et prémonitoire en plus ... 


Un jour ou l'autre il faudra qu'il y ait la guerre
On le sait bien
On n'aime pas ça, mais on ne sait pas quoi faire
On dit, "c'est le destin"...
 
Un texte que les filles ont préféré adapter!
 
Merci, Plounez, on doit regagner la ferme!
 
Et les bis?
Ah, oui, on a eu une requête, tu t'y colles, Laurent?
Il chantonne la ballade,  ' Doudou s'en fout' de Renaud. 
La troupe enchaîne sur le truc qui rend dingo, on a tous mis le cerveau au point mort pour reprendre ' Siffler sur la Colline' avec Joe Dassin et les filles.
C'est complètement débile, en dormant tu la chantais encore!
La fête doit bien finir, c'est avec la sucrerie de 1964, "Laisse tomber les filles", que Les Poules à Facettes prennent définitivement congé!
 
Le dernier mot pour  Fanny Chappé, maire de Paimpol, " Une ambiance estivale comme on les aime "!
 
 



 




 

 

Judas Priest at 013 Poppodium, Tilburg ( NL) - le 28 juillet 2022

 Judas Priest at  013 Poppodium, Tilburg ( NL) - le 28 juillet 2022

 

Mitch ZoSo Duterck

 

JUDAS PRIEST – “50 Years of Metal - Tour” 013 Poppodium – Tilburg, Netherlands – 2022.07.28
Set List:
01. Intro - War Pigs (Black Sabbath tape)
02. One Shot At Glory. (Painkiller – 1990)
03. Lightning Strike. (Firepower – 2018)
04. You’ve Got Another Thing Comin’. (Screaming For Vengeance – 1982)
05. Freewheel Burning. (Defenders Of The Faith – 1984)
06. Turbo Lover. (Turbo – 1986)
07. Hell Patrol. (Painkiller – 1990)
08. The Sentinel. (Defenders Of The Faith – 1984)
09. A Touch Of Evil. (Painkiller – 1990)
10. Victim Of Changes. (Sad Wings Of Destiny – 1976)
11. Blood Red Skies. (Ram It Down – 1988)
12. The Green Manalishi (With The Two Prong Crown). (Fleetwood Mac cover) (Hell Bent For Leather – 1978)
13. Diamonds And Rust. (Joan Baez cover) (Sin After Sin – 1977)
14. Painkiller. (Painkiller - 1990)
15. The Hellion. (Screaming For Vengeance – 1982)
16. Electric Eye. (Screaming For Vengeance – 1982)
17. Hell Bent For Leather. (Hell Bent For Leather- 1978)
18. Breaking The Law. (British Steel – 1980)
19. Living After Midnight. (British Steel – 1980)
20. Outro - We Are The Champions (Queen tape)
Line up:
Robert HALFORD: Lead Vocals
Ian HILL: Bass Guitar
Scott TRAVIS: Drums
Richie FAULKNER: Lead Guitar
Andy SNEAP: Lead Guitar
"The Priest Is Back!” Cette annonce a toujours exercé un énorme pouvoir d’attraction sur moi et je ne suis heureusement pas un cas isolé, et puis comme ça, on se sent moins seul au concert. Depuis que j’ai découvert leur album « Sad Wings Of Destiny » à la « Disquerie », rue Saint-Jacques à Namur en 1976 pour ceux qui ont connu, j’ai reçu la morsure qui a fidélisé et renforcé mon attachement au groupe au fil des années. C’est un peu comme une piqûre de guêpe sinon que celle du Priest, tu n’en guéris pas.
Le groupe a été fondé en 1969 à Birmingham par le bassiste Ian Hill et son ami d’enfance, le guitariste K.K.Downing. J’anticipe ta question : le band tire son nom de la chanson « The Ballad of Frankie Lee and Judas Priest » que l’on retrouve sur l’album « John Wesley Harding » de Bob Dylan, sorti en 1967. Tu vois comme je prends soin de toi, fidèle lecteur, il ne m’a pas fallu 10 lignes et hop, tu as déjà appris quelque chose de neuf (à la coque).
Contrairement aux autres groupes de métal, Judas (pour les intimes) n’a jamais perdu de sa superbe lorsqu’il subissait un changement de personnel. Rappelez-vous l’intérim vocal assuré par Tim « Ripper » Owens. Ici, on va à l’essentiel, par exemple, pas besoin d’ajouter un troisième guitariste qui passe son temps à promener sa guitare sur scène au lieu d’en jouer !
La musique du Priest (pour les intimes aussi), c’est du Heavy Metal, point-barre (comme dirait la belle Delphine). Tu sais à quoi t’attendre et je n’ai personnellement jamais été déçu en écoutant un album des gars des Midlands. Judas Priest est une valeur sûre du Rock anglais, tout comme l’étaient Iron Maiden (qui a complètement raté ses reconversions musicales) et Motörhead le groupe de Rock’n’Roll ultime par excellence.
Ce qui fait la force et la signature artistique de Judas Priest c’est avant tout l’énorme volume vocal de Rob Halford qui, du haut de ses 71 ans, continue à monter dans les aigües aussi facilement que d’autres montent un escalier, même vers le ciel. Cette voix d’un autre monde c’est aussi l’image d’un affrontement tout là-haut avec les deux solistes virtuoses de la six cordes. Sorte de duel astral disputé dans l’éther intersidéral. Et dans ce domaine, le Métal God n’a jamais eu aucun rival, si ce n’est peut-être Geoff Tate de Queensrÿche à une époque malheureusement révolue.
Au fur et à mesure du concert, j’ai pu constater à quel point tous les métalleux présents « in situ » connaissaient le répertoire de l’oncle Judas. Il n’y a pas une seule composition que les afficionados ne connaissent de A à Z. Résultat, le groupe était vachement porté par des chœurs aussi spontanés qu’enjoués, j’en avais des frissons. Les Néerlandais eux, en avaient des Frisons !
Question de timing, après une Leffe et un coca (een cola en dialecte commercial local) mon pote Guy et moi intégrons la file d’attente au bon moment, ce qui nous permet, dès l’ouverture des portes, de foncer dans la salle pour y choisir un emplacement se révélant pour l’instant stratégique et bien tranquille, tout en sachant pertinemment bien qu’avec un concert « sold out », on devra faire avec et céder du terrain. Et ce ne sont pas les trois tours bataves qui, une fois les lumières éteintes, viennent s’imposer presque sur nos pieds à grands renforts de raclements de gorge, qui me contrediront. C’est vrai que quand tu les entends, tu as la nette impression de visiter un centre fermé pour vieillards cacochymes qui ont une arête de poisson coincée dans la gorge. Nous avons droit à un éventail sonore complet des variations sur un même thème qui peuvent être faites autour de la lettre « r » à laquelle ils combinent parfois un espèce de « h » expiré. Sans oublier une habile et déroutante association du « e » et du « u » ce qui donne des trucs du genre « rheu rheu rheu » du plus bel effet. A certains moments, surtout quand ils rigolent entre-eux, tu finis en apnée, tu hésites, tu as envie de foncer chercher les secours en hurlant qu’il y a un mec en train de s’étouffer avec un fishstick. Ça fait vraiment flipper je vous jure.
Dès le quatrième titre, on entre de plain-pied dans le domaine des tous grands classiques avec « You’ve Got An Other Thing Coming » ce qui veut dire « Tu te trompes fameusement », « Tu te mets le doigt dans l’œil ». En tout cas, le public, lui, ne s’y trompe pas, bingo ! Surtout que Robert, barbe blanche déployée, vient de faire un truc de chez truc en tombant ses éternelles lunettes miroir derrière lesquelles il se réfugiait depuis des lustres. Il affiche aux yeux de tous son visage qui révèle indiscutablement ses 71 ans. Et comme il ne triche pas, la foule apprécie. Ovation du tonnerre au Dieu du Métal. « Freewheel Burning » un morceau au tempo furieux déboule comme à l’époque de sa sortie et, plus le temps passe, plus on est bien forcés de constater que le répertoire n’a pas pris une ride. La musique de Judas Priest est marquée du sceau des grands, des immortels.
Et puis il y a un passage du concert où le groupe rend hommage Glenn Tipton, leur guitariste souvent mis en avant par son jeu complexe et ses soli influencés par la musique classique.
Glenn est frappé par la maladie de Parkinson, ce qui l’a obligé à renoncer peu à peu et à se retirer du groupe. Et pourtant, à de rares occasions, il monte encore sur scène un bref moment rejoindre ses frères d’armes, jouant de tout son cœur, comme si c’était la dernière fois. Je sais ce que tu ressens mec, toi et moi partageons la même saloperie de maladie et le même instrument. C’est très émouvant de le voir apparaître à l’écran.
Dans le même panthéon des classiques, le magistral « Victim of Changes », « The Green Manalishi » ou encore « Diamonds and Rust », ces deux derniers étant des reprises magnifiées par le gang de Birmingham. Et puis voici celui qui est devenu le numéro un dans l’énorme discographie de Judas Priest : « Painkiller » un cataclysme avec une intro qui te cloue au sol. La tuerie ultime avant un autre titre majestueux « The Hellion – Electric Eye ». En fait, toutes les compos sont des classiques, simplement, il y en a qui le sont encore plus que d’autres. « Breaking The What ? Breaking The What, » hurle le meneur de revue alors que le public répond « The Law ». Oui, on bafouera encore une fois la loi tous ensemble avant de voir entrer Rob Halford sur scène. Chevauchant son chopper Harley Davidson pétaradant, tout de cuir clouté vêtu, dans le style très sado-maso-homo qui l’a rendu célèbre bien avant son courageux coming out, le Prêtre dirige jusqu’à la dernière note de « Living After Midnight » les bacchanales dans lesquelles nous avons sombré corps et âme.
Bien sûr, les tatillons diront qu’il est parfois un peu court en voix mais qui ne le serait pas, à de rares exceptions, après une carrière aussi longue. Avant de débarquer en Europe pour une cinquantaine de concerts, Judas Priest en avait déjà donné cinquante autres aux Etats-Unis. Même à raison d’un show tous les deux jours, vocalement il faut y aller tout de même. Dommage d’avoir occulté complètement l’album « Point of Entry » ainsi que le merveilleux « Beyond the Realms of Death ». Tel est Priest qui croyait prendre !
Merci à mon ami Guy d’avoir conservé bien précieusement nos places pendant deux ans, ça valait franchement le déplacement.
Mitch « ZoSo » Duterck

samedi 30 juillet 2022

Cathy Le Goff et Sunny Soul Gospel au Char à bancs à Plélo,le 27 juillet 2022

 Cathy Le Goff et Sunny Soul Gospel au Char à bancs à Plélo,le 27 juillet 2022

 

michel

La ferme auberge le Char à Bancs est une institution dans la commune arrosée par l'Ic et le Leff, on y mange bien, le cadre est superbe, il invite à la flânerie, tandis que les gosses se baladent à dos de poney.  

Pendant l'été, les patrons de l' ancienne minoterie programment des apéro-concerts au bord de l'eau, le menu du jour:   Cathy Le Goff et  la chorale Sunny Soul Gospel dans le cadre de la Route du Jazz, 100% féminin.

On disait 17h, à 16:58', l'équipe s'affaire, il faut monter tout le matos, sont installés: un Korg et cinq micros, sans les fils.

Un coup d'oeil vers Cathy Le Goff  qui dirige la chorale, elle  se déplace à l'aide de béquilles, Gérard Blanchard, l'organisateur de l'événement, paraît crispé, il manque plusieurs éléments de la troupe.

Le flou artistique peut séduire en photographie mais la ponctualité c'est pas mal lorsqu'il s'agit d'un concert.

Pour patienter, tu sirotes une fraîche Affligem, pas de bol, une guêpe a décidé d'apprendre à nager dans ce breuvage, deux options, lui jeter une bouée ou vider ton verre sur les bégonias, ce que tu fis.

Après 55' d'attente, les filles sont arrivées, le temps d'enfiler leur tenue de scène, ensemble noir et foulard orange, sauf pour une lady en provenance du UK ,qui refuse de porter la couleur de l'équipe néerlandaise, et le concert peur commencer.

Cathy explique: mesdames et messieurs vous avez face à vous trois alti, trois ténors de sexe féminin, deux basses sans barbe et deux sopranes, au piano pour accompagner l'escouade , Françoise Sollier ( orthographe à vérifier).

On démarre avec le classique  ' Go down Moses' ( Let my people go) , dix voix à l'unisson, un piano serein et le filet d'eau en bruit de fond.

Cathy se charge des lead vocals, tandis que sa voix profonde touche nos âmes, les filles rythment le negro spiriritual en battant des mains.

Moïse, caché dans un buisson, fait de même.

Elles enchaînent sur le traditionnel "Soon I Will Be Done (With the Troubles of the World)", un acte de foi qui te conduit droit au couvent.

Peut-être encore plus connu, voici ' Nobody Knows' , une version moins mâle que celle du Golden Gate Quartet, mais le Seigneur accueille toutes les brebis, égarées ou civilisées.

'Oh Freedom' is one of the best Civil Rights songs, la voix somptueuse du maître de chorale va libérer de leurs chaînes tous les esclaves de la planète.

Pas le même style que le 'Freedom' de Richie Havens, mais tout aussi efficace!

Première pièce plus récente mais certainement pas moins mystique, le grandiose ' Hallelujah' de Leonard Cohen.

L'assistance est parcourue de frissons, la ferveur est totale.

Elles attaquent un nouvel hymne chrétien qui doit apporter la paix sur notre monde en perdition,   'Take It to the Lord in Prayer'.

Quincy Jones te conseille la version de Sheléa , once a a backup singer for Stevie  Wonder.

Elles décident d'apporter une touche plus moderne au répertoire en reprenant  'You've Got to Give Him Up'  ( Conqueror's Quartet) un rhythm'n' blues juteux.

C'est par des fingersnaps que les filles introduisent 'Son of a Preacherman'.

Leur version, vibrante malgré tout,  est fort éloignée de la magistrale interprétation de Dusty Springfield, pour laquelle tu as toujours craqué!

Monsieur...

Oui?

Pouvez-vous aider notre pianiste,les partitions ont tendance à vouloir s'échapper, elle commence à paniquer. 

Te voilà transformé en tourneuse de pages, Catherine Frot t'en est reconnaissante!

'  Down To The River To Pray' a été repris sur la B O de "O Brother, Where Art Thou?", quand le texte se trouve sous les signes, c'est pas trop dur de suivre la lecture des notes. 

Un nouveau R&B pour suivre, la perle "Ain't No Mountain High Enough" suivi par ' Joyful Joyful' que tu as entendu en regardant Sister Act 2.

Quelle chance, te souffle Françoise, aucune participation à surveiller, la musique a été enregistrée sur mon smartphone.

Groove et swing, ça balance à Plélo!

On poursuit avec another classic choir anthem, ' Total Praise' .

Puissance vocale et foi irréductible.

Le Seigneur est à nos côtés.

Amen!

On abandonne les chants pieux pour un medley Ray Charles,    "Hallelujah I Love Her So " / " Georgia on my mind"/ et l'imparable ' What'd  I say'

Du calme, Françoise, t'es pas Jerry Lee Lewis, baby!

Elle sourit!

On arrive au terme du set, c'est l'heure de penser au dîner, donc on vous propose le gospel culinaire  'At the Table', musique enregistrée sur le cell phone.

 

Les clients peuvent passe à table, Dieu a béni la soupe.

 

Le jeudi 4 août , le Char à Bancs accueille le Stratus Sextet!

 





vendredi 29 juillet 2022

MulliJazz Quintet, sur la terrasse du Barbe au marché de Plouha , le 27 juillet 2022

 MulliJazz Quintet, sur la terrasse du Barbe au marché de Plouha , le 27 juillet 2022

 

michel

Excellente idée que d'organiser des concerts lors du marché hebdomadaire, après Pléhédel, Plouha a suivi l'exemple.

Avec des gens aussi dynamiques que les patrons du Barbe, la petite ville, endormie, va dépasser Saint-Quay du point de vue animations!

En ce mercredi radieux, c'est le jazz combo   MulliJazz Quintet qui doit égayer les clients installés sur la terrasse du zinc.

En dévisageant les musiciens, qui eux aussi t'ont à l'oeil, tu te dis que t'as déjà croisé la route de ces braves gens.

Oui, dit la flûte, au Kasino, à Saint- Quay - Portrieux!

Effectivement en 2019, lors d'une soirée organisée par Jazz ô Château, sur le podium du Kasino, se produisait un quintet baptisé All Jazz Quintet, il t'avait laissé une excellente impression.

2022, ils ont changé d'identité, Mullijazz Quintet, le sax étant un grand fan de Mulligan, non, pas l'actrice Carey Mulligan  que tu as peut-être vue dans Far from the Madding Crowd de Thomas Vinterberg, mais bien Gerald Joseph « Gerry » Mulligan, un des  saxophonistes vedette du courant cool jazz.

A l'époque, le line-up était constitué de  Antoine Perier – saxophones alto et baryton/ Christophe Aubry – flûte traversière/ Emmanuel Quidet – piano./Etienne Merel – contrebasse. et Victor Jarry – batterie .

En 2022, plus de contrebasse, mais une basse électrique, maniée par un copain de Victor, ils s'ébattent tous deux chez VLAP: Quentin Barret.

Mise en place à gauche de l'entrée du troquet, comme le sol est inégal, on a casé le piano à cinq mètres, il est caché par un arbre dont les racines sont responsables  du bossellement du trottoir.

11:30', c'est parti.

On cite les titres pour Tintin, le célèbre reporter belge qui a vendu Milou à un Chinois, voici le fameux ' Bernie's tune' , written by Bernie Miller, un titre que Gerry Mulligan s'est approprié dès l'année de sa création.

Bizarre d'entendre ce midnight jazz tune à l'heure de l'apéro.

Après un soliloque du baryton, la flûte prend le relais, la rythmique assurant un tempo soutenu, le piano, piqué au vif, sort de son trou  pour batifoler en roue libre.

Un signe de la main du bandleader signale que l'heure des improvisations est passée, on reprend le thème!

Pour connaître le fin mot de l'histoire de song ' For an unfinished woman', tu dois t'adresser à Gerry Mulligan,  on te signale tout de même que la Vénus de Milo n'était pas née sans bras.

Elégance et savoir-faire caractérisent le rendu du quintette, une voisine suggère que cette plage pourrait servir de bande-sonore à une aventure de Lemmy Caution, interprété par l'inimitable Eddie Constantine.


Pendant ces considérations, la flûte et le sax prennent une pause, laissant le soin au piano, à la batterie et à la basse de placer une pétillante séquence Horace Silver Trio.

Du groove classieux!

Gerry Mulligan n'a pas vu le vaisseau fantôme Le Hollandais Volant, mais ' The Flying Scotsman' était à son répertoire.

Précisions données par Antoine, l'encyclopédiste, il s'agit d'un train express reliant Édimbourg et Londres.

Express = rapide, comme le tempo imprimé par la  brillante jeune rythmique du combo, sax, flûte et piano peuvent divaguer à l'aise.

Gare en vue, un coup de sifflet, tout le monte descend!

T'as un problème, Christophe?

Je me méfie des mouettes mélomanes, il y a trois jours l'une d'entre elles a piqué une de mes partitions. 

' Lady Bird' des Jazz Messengers?

Fais le malin, gamin!

Assez ri, voici ' Out back of the barn' , un blues sentant la paille.

Ne pas confondre ' Unsquare dance' de Dave Brubeck avec un quadrille des Appalaches.

Plouha, tu bats des mains, mais fais gaffe le rythme est irrégulier.

Clap, clap, clap, clap...clap, clap...clap... en sept temps, t'as pigé ?

Oui, prof!

Manu, c'est toi le bouc émissaire, tu lances!

Et donc, le piano attaque ' Blue rondo à la Turk'  et comme les Turcs ne dansent pas comme le commun des mortels, méfie des métriques impaires!

Keske tu fous, Chistophe?

J'ai paumé ma partition!

Le temps de passer allumer un cierge à l'église, située à 75 mètres, tu reviens, Ali Ryerson a retrouvé ses notes, l'équipe attaque le jazz  latino ' Bluellespie' .

T'avais pas remarqué la cowbell attachée sur le drumkit, elle a servi.

La sauce a pris, elle pique un peu!

On termine le premier set par l'énorme ' Take Five'.

Non, mec, c'est pas Dave qui a composé ce titre, mais son copain Paul Desmond!

 

Merci, prof!

 

Pause,  mais fin de partie pour nous, madame ayant décidé qu'il était l'heure de passer à table! 


Samedi ( le 30/7) le quintet sera au Chaland Qui Passe à Binic!





 

jeudi 28 juillet 2022

Monsieur William aux Mardis de Paimpol, Quai Dugay-Trouin, le 26 juillet 2022

 Monsieur William aux Mardis de Paimpol, Quai Dugay-Trouin, le 26 juillet 2022

 

michel

 

Déjà un troisième Mardi de Paimpol sur le quai Dugay-Trouin, au menu:  Monsieur William et Excellento,  pour un double  concert de chanson française et de punk.

T'avais reçu la permission de quitter l'Ehpad jusqu'à une heure respectable, direction le port pour le concert de Monsieur William.

Oui, le duo a choisi son patronyme en écoutant Léo Ferré, non, il ne s'agit pas d'un domaine viticole.

Pour ne pas déroger aux ( pas bonnes) habitudes, le concert débutera avec un léger retard.

Donc Monsieur William, un duo, guitare ( stomp box aux pieds) /accordéon  et chant pour tous les deux , rapplique devant un public épars pour un concert de chansons françaises, fourchant tantôt vers le festif, occasionnellement vers la chanson à texte, souvent vers la musette, de temps en temps vers la java, mais aussi vers le manouche et le swing.

Mikel Dronval ( la guitare au crâne dégarni) et Willy Abaro ( l'accordéon des îles), on vient de Quimper, annonce le premier,  sillonnent la France depuis pas mal d'années , ils ont gravé deux albums, "Monsieur William' et "C'est du Cinéma".

Et?

Willy pratique le jazz musette avec son trio, il tourne en duo avec  Gildas Scouarnec, on l'a vu ( pas dans le Vercors) accompagner la violoniste Natalia Ermilova.

Son copain? 

Avec l'aristocrate Anne Roturier, il a créé une bande-son pour le long-métrage ' Metropolis', il fait partie du duo ' Le Fil de Marianne' , plus fiable que celui d'Ariane , il s'est amusé avec le  Concarneau Irish Team, qui fait dans l'Irlandais.

Pour débuter le set , Monsieur William nous invite à faire la connaissance de 'Tante  Renée', une tata qui pique et que t'as vraiment pas envie de voir, elle te flanque la trouille, elle sent le vieux, un soir, tu la surveilles,  elle se rase, ôte sa perruque, mais c'est pas vrai, tante Renée est un homme.

Ça c'est de la chanson réaliste!

La musette aux odeurs marché aux puces, 'Memorabilia' se rapporte aux collectionneurs de tous poils, elle est suivie par ' C'est la vie, Lily ' de Joe Dassin, une Lily qui vend des roses et qui fréquente les soldats.

Souvenirs, souvenirs... 

On quitte la marchande de fleurs pour mettre le cap sur l'Argentine, et sur qui on tombe?

Guy Marchand qui a fait la connaissance d'Astor Piazzolla et a adapté son ' Libertango' pour en faire 'Moi, je suis tango'.

Carlos Gardel en visite sur le port se dit, faut que je les fasse venir à Buenos-Aires et que je les présente à Eva Perron.

Les matous: aussi aiment le tango, tendance swing,  voici 'Comme un chat' , moins rock que les Stray Cats , mais  aussi coquin que le minet de Philippe Geluck .

Paimpol ronronne, la soirée est douce, les enfants sont sages, le soleil brille, la bière se laisse boire,  ça baigne.

Mikel; Willy a composé la suivante, hier.

T'es pas obligé de le croire, car Lucienne Delyle chantait déjà ' "Mon amant de Saint - Jean"  en 1942, et depuis tous les accordéonistes ont repris cette rengaine.

Willy Albaro travaille en solitaire pour entamer la romance 'Lui m'aime'  en mode Serge Lama, dans le même style on te conseille ' Entre elle et moi' de  Claude-Michel Schönberg.

Le duo enchaîne sur le titletrack du dernier CD, ' C'est du cinéma' pour lequel Mikel a décidé de s'attaquer au record du monde de l'accord en do mineur.

Et donc, ' Monsieur William' c'est de Léo Ferré, mais le texte est de  Jean-Roger Caussimon, celui qui a écrit 'Comme à Ostende' pour Arno.

Après ce film noir en noir et blanc, on passe à ' Je suis braqueur', une java rocambolesque , décrivant un Jules Bonnot pusillanime, à une époque où personne ne connaissait la carte Visa. 

Et on  t'envoie une nouvelle tranche de vie, pas rose, voici ' Négoce' , le chant des éboueurs, des boueux, de ceux qui récurent vos crasses

Aïe, une mamie t'invite à valser...

Jamais entre les repas, madame, merci!

Vous êtes pédé, monsieur?

G, t'as ajouté, PDG âgé!

Le duo attaque ' Médisante', un rendez-vous avec les commères du village  avant de proposer 'Johnny tu n'es pas un ange' , ou comment un air roumain, adapté par Francis Lemarque, devient un tube magistral.

Triste constat, comme le disait le général,  ' Tout fout le camp' , Paimpol danse.

Voilà, braves gens, on arrive au terme du voyage, voici 'Charles', un titre participatif légèrement libidineux. 

Chauffe, Marcel, avance un Belge, tout bouge,  réplique une compatriote, Paimpol s'est éveillé!

Du coup, le duo propose un bis pour Jane et Tarzan, ' J'veux du soleil' de Au P'Tit Bonheur.

Public ravi, musiciens contents, c'est la fête!

 


 






Paimpol In Rock - Fuzzy Grass - quai Pierre Loti - Paimpol, le 23 juillet 2022

Paimpol In Rock - Fuzzy Grass - quai Pierre Loti - Paimpol, le 23 juillet 2022

 

NoPo - photos Noëlle.

 FUZZY GRASS Paimpol in rock samedi 23/07/2022 20H

On démarre ce concert en mode alimentation (faut bien pour tenir!), assis sur des marches, avec une vision de côté.
Dingue, on se prend directement un survoltage venant de la scène, un coup de fusil quoi!
J'ai l'impression que le public devant en tremble tout autant que nous.

Le titre d'ouverture explique tout : 'I'm alright', une décharge d'adrénaline. Un truc vicieux, rampant qui vous prend par surprise, ça me fait penser à la claque par les nantais d'OHM, même endroit, l'année dernière. On tend l'autre joue cette année (heureusement, on peut tourner la tête plusieurs fois!).
Audric Faucheux chante, totalement allumé, et n'hésite pas à tâter du tambourin et ajouter des effets au synthé.
Soudain nous sommes pris dans un tourbillon à la guitare, heroe? Laura Luiz, tout en blanc et flamboyante, sans doute amatrice de Jimi Hendrix ou son disciple Robin Trower.
La pédale wah wahva chauffer pendant tout le set.
Et la rythmique me direz-vous? Basse au son chaud et rond produit par le discret mais teigneux Thomas Hobeck. Batterie lourde et roulante par le sec et chevelu Clément Gaudry, d'emblée torse nu, ça promet!
Formés en 2015, ils viennent de Toulouse et ont publié '1971' en 2018. ça vous positionne un musicien non?
Présentations faites, la température va continuer de monter!

'Insight' donne dans le blues rock enflammé à la Cactus voir même à la Blues Pills plus récemment. Le riff saccadé déménage, nous sommes déjà en nage pourtant encore en déséquilibre sur les marches .
Le long solo de guitare vindicatif tournoie dans les airs.

Un nouveau titre? 'Phanaon' démarre dans une ambiance psychédélique à l'accordéon puis la guitare ardente derrière une grosse réverb.
Le chant entonne d'abord une prière. Un passage aux claviers rappelle les Doors.
Les vocaux montent, de plus en plus fiévreux, et Audric s'amuse avec un thérémine. Il est temps de venir se trémousser au premier rang!

'Why you stop me' ne figure pas plus sur le premier album. La plage heavy bouillonne sérieusement. Clément s'en donne à coeur joie et baguettes joyeuses.
Par moments, Audric éructe, comme possédé, et presque en transes, il tressaute!

'Living in time' est annoncé sur le 2è album. Le riff déchire en tournoyant.
Laura attire tous les objectifs photos et les vidéos des smartphones. Il faut dire que sa longue chevelure noire vole en arabesques.
Un couloir central part en vrille psyche avec un synthé tripatouillé (Hawkwind par instants). Basse, batterie, bétonnent, libérant la créativité de la guitare par des arpèges de feu et du fuzz en veux-tu en voilà, ça appuie sur le champignon quand ça ne l'ingère pas! Clément se paye une tranche de solo échevelé, il faut dire que les morceaux continuent dans la générosité, on est 70's ou on ne l'est pas!

'The winzor haze' met tout de suite à l'aise. Le riff voodoo écorche sur une rythmique plombée à la John Bonham. Avec ce tempo, on peut parler de stoner pour cette composition intense.
La voix tonitruante délire en hurlements au bout des cordes. Les solos rouillés (les? oui y'en a beaucoup sur chaque plage) dévastent tout. Le synthé saccage dans sa cage en bois.

'Upside down' ne descend pas de Diana Ross pourtant le titre parait déjà un classique avec son riff incendiaire et hendrixien.
Audric se moque de son accent mais on s'en fout! Il monte furieusement dans les aigus tel un fou (furieux donc!), tout en lâchant les sirènes au synthé.
A travers un solo en coulées de lave, Laura se délite pareil à un pantin désarticulé.

'Round about' claironné comme extrait du 3è album suivant le second (normal jusque là!), mais ce dernier n'est pas encore sorti! Ils voient loin les toulousains...
Le riff donne le tournis. Laura, inépuisable, délivre un solo incandescent alors que le synthé essaie de la calmer.
Clément ne lâche rien, tel Samson, il doit tirer sa force de sa chevelure. Thomas donne du volume au son, sa basse gronde, ronronne, vibre...

Un rappel, réclament les spectateurs! On y va avec 'Healed by the fire' encore un brûlot évidemment. La fusion entre les musiciens s'établit en constance.
Le riff virevolte, la rythmique défonce, la voix aboie jusqu'au dérapage contrôlé.



Grâce, Grâce implore-t-on! Trop tard, nous somme achevés jusqu'au bout des cheveux.
Je dois reconnaitre que cette musique vintage me transperce et me bouscule jusqu'au headbang (normal dit le fuzzy!).
Visiblement, je ne suis pas le seul dans cet état. Damned, gimme gimme gimme!!



SET LIST
I"m alright
Insight
Phanaon
Why you stop me
Living in time
Winter haze
Upside down
Round about
Healed by fire

Fuzzy Grass :
Audric Faucheux : Vocals, Strange Machines
Laura Luiz : Guitar
Thomas Hobeck : Bass
Clément Gaudry-Santiago : Drums, MS20



Paimpol in rock
A suivre Cachemira et Komodrag and the Mounodor



mardi 26 juillet 2022

Julia Guez: EP “2 Days In Paris”

 Julia Guez: EP “2 Days In Paris”

 Nash Production

michel 

Guess who is Julia Guez?

Pas que nous soyons fan de Zouk Machine, mais il semblerait que Julia Guez soit née avec la musique dans la peau.

Des études de piano, de chant, de danse, un passage aux States pour se familiariser avec le jazz et les musicals, elle s'illustre lors du  Concours International de Comédie Musicale en 2011, et se produit ensuite  dans plusieurs spectacles chantés, notamment dans « Peter Pan, The Never Ending Story » ou dans « Monte Cristo, La Main de Dieu ».

La suite?

Je me lance solo, décide Julia.

Des scènes suivent, des disques paraissent, on ne compte pas son featuring sur 'Mounce Back to Me' de Chephren Blake, pour se concentrer sur ses productions,  quelques singles précèdent la sortie du premier album "Champs- Elysées" qui existe également en version de luxe, "Live à l'Olympia" paraît en 2020 et enfin, elle lâche l'EP " 2 Days In Paris" ( oui, comme le film de Julie Delpy) au printemps 2022 .

Trois titres seulement:

Fixe

L’amour je fais pas 

 Demain

 L’EP acoustique a été  enregistré en piano-guitare-voix, Michel Amsellem au piano  et Brice Delage à la guitare accompagnent la chanteuse.

Le premier nommé peut présenter une carte de visite qui fait baver d'envie: Johnny, Sheila, Patricia Kaas, Biolay, Eddy Mitchell, Sylvie Vartan, Françoise Hardy, Zaz, Henri Salvador, etc..

Le second est classé parmi les plus grands guitaristes bleu, blanc, rouge en activité, il peut tout jouer, du rock, du blues, du jazz... avec ses City Slackers il a notamment fait la première de Robben Ford, sinon, il a accompagné Ramon Pipin ou Nono ( Trust)  et d'autres cadors.

Pochette: sur fond bleu, Julia, séduisante,  longue chevelure noire,  T-shirt blanc et jeans,  fixe l'objectif en ayant l'air de penser kesk' il attend pour pousser sur le déclencheur, je veux bien garder la pose et esquisser un vague sourire mais pas pendant des heures...

'Fixe' ouvre le mini-recueil: douceur, poésie à fleur de peau, voix  en apesanteur et un  accompagnement sonore discret, évoquant les titres les plus intimes de Maxime Le Forestier.

Comment retenir le temps qui défile comme les grains de la poignée  de sable  que tu as glané sur la plage.

Si ta compagne, qui passait par là te souffle, c'est beau, c'est que c'est beau!

Elle ajoute: Carla Bruni?

Tu lui fais un signe négatif avant de lâcher, Julia Guez!

' L’amour je fais pas ', au texte  signé Guez Julia sur une musique composée  par Jules Jaconelli.

Une confession sans passer par l'isoloir, où le prêtre absoudra tes péchés si tu récites le Je vous salue Marie une vingtaine de fois.

La voix, cristalline,  se greffe sur de beaux et limpides arpèges, tandis que Michel  Amsellem plaque quelques notes frémissantes sur le Steinway ou le Yamaha, t'iras lui demander!

Et puis, comme Clara, elle le sait qu'on ne meurt pas d'amour, mais la douleur, elle n'en veut pas, ne pas dire 'toujours' car tu as peur du lendemain.

Une belle chanson, fragile, essentiellement féminine!

'Demain' était sorti en single en 2021, sur l'EP, Julia propose une version acoustique, plus épurée que   l'habillage  electro pop  du 45 tours.

Si  Koen  écrit ' mooi'  depuis sa Flandre natale, c'est que ce titre touche toutes les âmes.

Ici, la voix se fait plus ample, implorante parfois  et le texte, lucide, interpelle.

En moins de dix minutes, Julia Guez a conquis ton coeur, tu attends la suite avec impatience!





Paimpol In Rock - Brieg Guerveno- quai Pierre Loti - Paimpol, le 23 juillet 2022

Paimpol In Rock - Brieg Guerveno-  quai Pierre Loti - Paimpol, le 23 juillet 2022

 NoPo - photos: Noëlle

 

 BRIEG GUERVENO Paimpol in rock samedi 23/07/2022 18H30

Brieg, on l'a vu et entendu, en mode métal et en mode folk, en big band ou en duo, trio... mono et stéréo.
Ce soir, il partage la scène avec Bahia El Bacha au violoncelle, une formation déjà appréciée, il y a un an, un après-midi à Bonjour Minuit (l'après-midi à minuit? si c possip!!).
Il atteint, à présent, un niveau de maturité et de popularité qui lui offre de belles sollicitations notamment au niveau de la capitale (française pas bretonne, enfin bretonne aussi!).
On lit des articles dans les Inrocks ou Rock Hard, on le cite sur les ondes. Il fait les Vieilles (les pauvres!).
Brieg suit son chemin sans trop se poser de questions métaphysiques ou y répond en breton.
Cette fin d'après-midi (ou début de soirée mais le nom a déjà été pris...), il arrive discrètement sur la scène marine.

Début tranquille à la gratte aussi sèche que la voix fragile, avec le dépouillé 'Em digenvez' qui clôturait 'Vel ma vin', avant que Bahia ne vienne donner une seconde dimension.

Les arpèges de l'instrumental 'litoriennig' sont chiadés, on pourrait presque sentir l'inspiration bucolique du early Genesis. L'arrivée du violoncelle, sous le regard noir de Bahia, dramatise le déroulé.
Les musiciens maitrisent techniquement leur sujet et transmettent une émotion épaisse, palpable et vivace.

Au fil du temps, 'An treizh' devient un classique. Sa mélancolie déverse un flot de frissons à couper au couteau. Le violoncelle sombre, sous les mouvements parfois rudes de Bahia, tranche avec les accords lumineux à la guitare folk.
Avec l'expérience, la voix de Brieg patine tout en avançant sur des chemins aériens et divins. La combinaison avec celle de Bahia chamboule.

Et que dire de 'Petra zo bet', sensible et profond derrière des accords pourtant légers? Sa mélodie a, depuis longtemps, tapissé mon esprit.
Brieg y chante magnifiquement et son entente avec Bahia semble parfaite, il suffit de remarquer les échanges de regards et de sourires.
Lorsque l'archet vient glisser sur le violoncelle, c'est comme une caresse sur mon épiderme.

'Tra ma vo' écrit avec Nolwenn Korbell, étire une mélopée éthérée et hypnotique avec un premier arpège en boucle qui revient tout au long du morceau.
La superbe mélodie traduit la mélancolie. Si l'air qu'on respire pouvait être aussi transparent, nous serions bien abreuvés.

'Noziou' cet ancien titre de 2011 n'a plus rien à voir, rafraichi par ses nouveaux arrangements!

'Vel Pa Vefemp' ouvrait 'Vel ma vin' dans un voyage pesant traversé d'éclairs poignants encore plus bouleversants lorsque le violoncelle intervient.
J'en veux pour preuve le long final à pleurer, en entrelacements de cordes.

'Ar spilhenn' figurait sur 'Ar Bed Kloz' de 2014. Les accords lents à la guitare, accompagnés par le pincement des cordes du violoncelle (comme une contrebasse) pratiqués sur plusieurs chansons, invitent à l'introspection.
Les choeurs mixtes dégagent une ambiance romantique.

'Skornet' s'extrait du même album, morceau que je considère comme majeur.
Il faisait partie de la playlist métal mais, ici, joué en acoustique, il parait toujours aussi puissant!
Une bonne composition reste une bonne composition même à la mode bourrée corrézienne!


Le set matche, intime et intense. On ne se lasse pas des concerts de Brieg, variés selon la configuration.
Le personnage reste toujours entier, sincère et passionné. S'immerger dans sa musique procure un bien être revigorant.


SET LIST (partielle)
Em digenvez,
litoriennig,
an treizh,
petra zo bet,
tra ma vo,
noziou,
Vel Pa Vefemp,
Ar Spilhenn,
Skornet


Paimpol in rock

lundi 25 juillet 2022

Album - Sweet Bourbon – Slippery Slopes

Album - Sweet Bourbon – Slippery Slopes
 
michel 
 
Hiver 2021, le facteur déposait 'Born a Rebel' de Sweet Bourbon dans ta boîte postale.
Quinze mois plus tard, le bluesband de Nimègue, qui a le bon goût de préférer le Bourbon à la Heineken, délivre une nouvelle plaque, enregistrée live, en octobre 2021,  au Bluesmoose Café à Groesbeek, il baptise l'objet ' Slippery Slopes'.
Tu décides de ne pas te laisser entraîner sur une pente savonneuse et tu glisses l'album des Néerlandais dans le lecteur.
Après ' Live at Trianon, 'Night Turned Into Day' et 'Born A Rebel', ' Slippery Slopes' est déjà le quatrième effort discographique d'un groupe, né en 2014, qui fait partie intégrante de la dynamique Nederlandse bluesscene.
Pour figurer sur l'album le groupe a choisi les titres suivants, joués live à Groesbeek.
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Tracks cd:
Kicked me out
Cool down
2nd Wall Street
Asked you a question
Muddy footprints
Born a rebel
Swan
Just a silly dream
Texas woman 
 
Line-up:
Chris Janssen – guitars
René van Onna – vocals, guitar
Willem van der Schoof – keyboards, bluesharp
Roeland van Laar – bass
Ruben Ramirez – drums
Suzan Wattimena – backing vocals
Henny Oudesluijs – ukelele, backing vocals, percussion
 
Rayon disparition depuis 'Born a Rebel' : Laura van der Vange
 
Une pochette sobre dans les tons gris/bleu représentant un décor flou et incertain, la mer, de la boue, un paysage lunaire...au choix!
 
Direction le Texas pour un shuffle sentant bon Stevie Ray, 'Kicked me out' ( datant de l'album 'Night Turned Into Day') .
René possède un baryton adipeux convenant à merveille au genre.
Après le signal de départ donné par deux coups de baguettes et l'entrée en action des guitares, de la basse et de l'orgue, 'Kicked me out' adopte un rythme de croisière souple, à l'arrière Suzan, sortant du bain, roucoule à faire frémir les costauds accoudés au comptoir, Willem s'amuse à construire un son groovy bien sirupeux, avant d'entendre Chris placé un solo pas malvenu.
Une question demeure pourquoi la nana s'est-elle débarrassée de lui?
La basse de Roeland van Laer lance 'Cool down', tchik tchik tchik fait la guitare, tiens, voilà René...I'm always in a hurry... Suzan et Henny lui proposent de ralentir... mec, ça sert à rien de t'énerver comme ça ...cool down, ease up.....
Ici , à nouveau,  l'Hammond, joué par Willem, brille de mille feux, quelque peu jaloux, Chris fait pleurer sa guitare, tandis que la rythmique tapisse un arrière- plan funky en diable.
Bien gluant ce morceau qui  précède ' 2nd Wallstreet' . 
La wah wah abat le grand jeu , mais c'est l'orgue qui doit sortir le pauvre gars, ayant un sérieux verre dans le nez, des griffes des flics lui ayant intimé l'ordre de s'arrêter et de présenter son permis.
Quelle idée avait-il dans le crâne d'emprunter cette artère bourrée de poulets et de banquiers?
Ce fait divers digne du dirty realism, qu'on retrouve chez des auteurs tels que Raymond Carver ou Charles Bukowski, aurait pu s'intituler, comme le poème du premier nommé, ' Drinking While Driving'!
En 2022, ce n'est plus conseillé!
Après trois morceaux issus de 'Night Turned Into Day', ils optent pour ' Asked you a question' un acoustic country blues issu de ' Born a Rebel' .
Harmonica voyageur, slide omniprésente, tambourin allègre, et backing vocals radieux, tout baigne, mais s v p, réponds-moi sans mentir, baby.
Avec 'Muddy Footprints' , le gang du Gelderland s'aventure dans un territoire voodoo blues menaçant, il y a du Dr John ou du Lightnin Slim dans la démarche choisie.
Le chant hanté de  René van Onna te refile des frissons froids dans le dos, le tempo d'une lenteur extrême n'est pas là pour te redonner de l'assurance, l'orgue lancinant, le drumming répétitif et la basse sombre,  permettent à la guitare  de Chris Janssen  de divaguer librement, les backings, en fin de morceau, ne vont pas te tirer d'affaire, merde qui a laissé ces traces dans ce terrain marécageux, ça craint, un max!
Accélération sérieuse avec ' Born a Rebel' qui rocke et tourbillonne sur un tempo soutenu,  même sans la section de cuivre présente sur l'album du même nom. 
Le titre porte bien son nom, James Dean qui passait par là sur sa fameuse  Triumph Trophy TR5,  proclame...sont bien ces  bataves, le morceau secoue!
Il fallait bien un slow blues, ' Swan' est là!
Ce morceau est à classer aux côtés  des meilleurs Fleetwood Mac, la guitare rivalise facilement avec celle de Peter Green  et le jeu d'orgue nous renvoie vers Christine Perfect, pas encore devenue McVie.
Le seul inédit a été baptisé   ' Just a silly dream' ,  ce songe d'une nuit d'été est loin d'être silly, au contraire, en mode midtempo,  le groupe propose un blues, aux  accents sudistes prononcés , signé Rita Derks/ René Van Onna.
Pour terminer l'exercice, l'escouade décide de rendre un hommage à l'immense Stevie Ray Vaughan avec un 'Texas Woman'   juteux en diable.
Toute l'équipe tire une nouvelle fois son épingle du jeu, chez Sweet Bourbon, il n'y a pas de vedettes, pas de Neymar faisant son show, ils sont tous à leur place et partagent leur plaisir de jouer.

Un band à voir live assurément!

Slippery When Wet  d'après Bon Jovi, nous, on préfère Slippery Slopes de Sweet Bourbon, sans glace, merci!

Paimpol In Rock - Dorian Sorriaux- quai Pierre Loti - Paimpol, le 23 juillet 2022

Paimpol In Rock - Dorian Sorriaux- quai Pierre Loti - Paimpol, le 23 juillet 2022

 

NoPo

 DORIAN SORRIAUX Paimpol in Rock Samedi 23/07/2022 17H


Fait chaud dans le port et les 2 musiciens, sur scène, le sentent encore plus. Soleil haut, il est encore un peu tôt pour du heavy rock, ça tombe bien Dorian fait du light!
Sur le site déambulent ceux de l'asso paimpolaise Odelectric Records, les techniciens, les gens dans les stands du marché d’art vintage, les potes et autres musiciens et les branchés sachant que Dorian est un artiste à suivre (certains un peu tout ça à la fois).
Le breton de Douarnenez quitte son foyer, en effet, jeune pour faire de la musique et partir vers le Nord.
Non pas chez les chtis mais en Suède où il brille avec sa guitare dans BLUES PILLS, groupe blues rock haut de gamme (vu à La Citrouille de St Brieuc en 2016, après un rendez-vous raté à Art Rock 2015).

A présent, Dorian pratique l'acoustique (pas le cornet) tout en finesse sur les traces des ascètes ou solitaires tels que Nick Drake, Tim Buckley, Neil Young, John Martyn et Bert Jansch (que je ne connaissais pas!).
Un EP 'Hungry ghost' en 2018 devait précéder un album un peu retardé, jusqu'à cette année normalement.


Après avoir fignolé un réglage son impeccable, Dorian sèche ou coule (au choix) carrément au soleil, en tête à tête, avec sa guitare acoustique.
Il plante aussitôt le décor devant quelques spectateurs revenus d'un voyage dans le temps du flower power (bien présent ce soir par des accoutrements magnifiques sur scène mais pas que...), va falloir arroser tout ça!
Ambiance beatnik? Non, c'est pas un gros mot! Sur un fil ténu, 'Just a little more' a filé...
Sous ses cheveux frisés, l'auteur-compositeur, tout sourire, dégage un sacré charisme avec sa barbe de mormon et ses yeux bleus au regard transperçant.

2è titre 'Yet We have changed' : Y'a un piano sur scène, Nikita Gouëzel (non, il ne connait pas Elton) vient le faire briller et il sait s'y prendre le bougre!
Réalisateur et ancien habitant de la Drôme, on le sent chez lui et content d'être là (il a des racines en Côtes d'Armor)!
Changement climatique? Non, pourtant cette compo diffuse une odeur agréable d'arbres fruitiers dans une brise légère, cheveux au vent (pour ceux qui en ont!). Pourquoi? Ben passque tiens!

'Light in the dark' développe des arpèges extrêmement travaillés. La voix maitrisée monte dans les tours en tirant vers le loner.
Ce chant profond se destine aux âmes sensibles (j'en suis).

Dans 'I believe that you can change', on entend des 'mhmh' dans une mélodie murmurée. La guitare produit des sonorités de harpe par instant.
De nombreux échanges musicaux avec Nikita dynamisent la chanson.

'Hungry ghost' (clippé) n'évoque pas ces chers disparus mais ce besoin incontrôlable de choses extérieures à nous même et qui finit par nous hanter.
Des accords mélancoliques, fermement brossés et ponctués par le piano, ouvrent la porte aux esprits appelés par la voix du gourou. Un fantôme passe.

Changement de guitare pour 'To the water'. L'instrument, en partie noir, ressemble à un jouet pour enfants.
Le piano trotte derrière les arpèges agiles grattés par les ongles longs de Dorian. Plus loin, les artistes fredonnent la mélodie à 2 voix.

Dans la suivante ‘In the end’, alternent arpèges et accords. Un passage instrumental distille des senteurs bucoliques de ressourcement.

'Shine so bright', plus rythmé, muscle un poil le propos, et réveille les Mamas and Papas.

Des accords brossés à la guitare, très touchants, font monter l'émotion. Solides références, il s'agit de 'Streets of Arklow' de Van Morisson (1974).
2 solos célestes viennent agrémenter la composition.

Sur 'Need to love', les accords font trembler mon âme. La plage supporterait un harmonica. Les paroles s'inspirent d'une rencontre avec les junkies en souffrance 'no future'.
Neil n'aurait pas dit non mais l'aurait chanté sur un ton plus nasillard. L'ensemble se mêle dans une ambiance poignante.

'Children of the moon' se meut, à travers un balancement souple, accompagné d'un piano joyeux. Il paraitra sur le prochain disque.

PS : Ah dommage, il nous manque 'Hello my friend' (présent sur l'EP) triste à pleurer, dans un arpège en boucle.


Voilà, on commence en douceur comme en début d'apéro en plein air (apérobique alors !). Il n'empêche que les musiciens finissent moites dans leurs vêtements trop noirs qui attirent le soleil flamboyant.
Cette musique introspective ('transcendance' dit Dorian) nous est livrée à fleur de peau et à la maison (en concert quasi privé). Les titres moissonnés s'inscrivent dans un folk millésimé. Du grand Art rempli de modestie et de sobriété!


SETLIST Dorian Sorriaux
Just a little more
Yet We have changed
Light in the dark
I believe that you can change
Hungry Ghost
To the water
In the end
Shine so bright
Streets of Arklow reprise de de Van Morrison
Need To Love
Children of the moon

Paimpol in rock
A suivre Brieg Guerveno, Fuzzy Grass, Cachemira et Komodrag and the mounodor

samedi 23 juillet 2022

Johnny Mafia et Bigger au Retour du Jeudi, Plouha, le 21 juillet 2022

 Johnny Mafia et Bigger au Retour du Jeudi, Plouha, le 21 juillet 2022 


michel


Second retour du jeudi à Plouha  et foule considérable, les buvettes et échoppes, débitant l'habituelle junk food, tournent à plein régime.

Nouveauté, l'organisation a prévu un horaire, partagé sur les réseaux sociaux, la partie concerts doit débuter à 21h.

20:45', en déambulant dans le centre ville, tu recenses  un nombre raisonnable d'individus sous influence, pour atteindre des proportions plus conformes aux possibilités d'absorption des Bretons, il faudra attendre 23h.

Le menu musical du jour:   Johnny Mafia et Bigger.

Soit des gens ayant secoué les Vieilles Charrues et  un gang ayant découvert la Belgique ( Labadoux ) depuis leur signature chez Intersection Booking.


21:00 et des poussières: bigre, voilà Bigger qui .s'amène sur fond kitsch

Le groupe naît en 2016, sa composition est hybride, un Irlandais résidant en Franche-Comté, un Marseillais, pas fan de télé-réalité, un Parisien et  deux Jurassiens n'ayant jamais croisé Michael Crichton.

Dans leurs bagages, deux EP's et un album,  "Les Myosotis".

En 2019, aux Eurockéennes de Belfort, presse et public étaient unanimes:  génial, chaud, efficace, monstrueux sur scène! 

Le groupe: Kevin Twomey – vocals, guitar, Ben Muller – keyboards, Antoine Passard – drums, Mike Prenat – bass, Damien Félix – guitar.

Le set s'ouvre sur des sonorités de clavecin avant d'obliquer vers un rock sec, ' Salty Tears' va arracher des larmes à tous les fans de baroque rock, le titre  inclus des envolées post punk, ou Brit pop, qui doivent plaire à ceux qui idolâtrent The Editors, Interpol, Hard-Fi, les Belges Warhaus ou le Millionaire de Tim Vanhamel.

Kevin se démène déjà comme un beau diable, il y a belle lurette que tu avais croisé la route d'un chanteur aussi charismatique.

Pour 'Lucky Lucy'  l'Irish guy a déniché une acoustique, quatre voix assurent les choeurs, tandis qu'Antoine aux drums pousse des eeh hargneux, un bridge acoustique vient calmer les esprits, le temps de grimper à l'arbre le plus élevé du coin. 

Petit à petit le ton monte,  Lucy s'énerve salement, pas sûr, toutefois, comme le suggèrent des gens de Liverpool qu'elle ait abusé de LSD.

Damien hante la vibrato handle et tout tremble tandis qu'on fait la connaissance de l' 'Infectious Joker', un truc qui te fait penser autant à Nick Cave qu'au Rondo balancé par The Nice

Infectieux en diable et effets larsen comme cadeau Bonux.

Kevin et son léger accent irlandais annoncent ' Les Myositis'., introduit par une basse ronflante. Démarrage paisible, ambiance feutrée, voix claire et  caressante, choeurs limpides,   avant d'entendre la guitare déchirer le champ de fleurs en fin de morceau.

Kevin vient de ramasser une guitare électrique, ' Life' est lancé.

Que penses-tu de la vie?

Life is a bitch, en mode tango punk/rock vicieux,  qui peut faire penser à T C Matic.

Quelques caresses dans le sens du poil destinées aux Plouhatin(e)s avant d'embrayer sur le mélodieux ' Brother', ce downtempo repose sur une guitare surf tandis que le chanteur croone à la manière de Peter Doherty, en villégiature normande.

Le titre,  poignant, est rendu avec ferveur , le groupe étale tout son talent et se montre aussi à l'aise en mode ballade qu'en défenseur du rock âpre.

Une amorce liturgique ébauche  la plage 'Vampire Thirst'  parfumée de  relents art rock délicats.

I see you everywhere, day and night... murmure Kevin avant de repousser l'ivrogne endormi sur les retours, bouge- toi, Jeannot, je descends de scène pour chanter parmi le peuple breton.

Une fausse fin surprend quelques inattentifs, l'orgue reprend l'office religieux, le vampire, repu, retrouve sa sépulture.

Changement de cap avec le tourbillon, ' Hold On' , un titre tribal  que le futé Ben décore de quelques mesures de ' Caravan'.

Your face is such a mess, ainsi débute ' Freaky Face'  qui voit Kevin descendre prendre le pouls du public lors d'un second bain de foule, passe-moi ta bière, Léonard, j'ai une petite soif.

Grosse ambiance à Plouha!

On termine avec le garage rock  flamboyant ' Super Zero' , aussi performant que les meilleurs choses sorties par les Datsuns.

Pas question de les laisser partir sans un bis, ce sera ' Circus' , une valse circassienne, perverse et tonitruante,,  transpercée de riffs colériques,  qui clôture une prestation exemplaire.

Bigger can only get bigger, certainly bigger than Mr Big! 


Il est peu probable que Johnny Mafia, de Sens, débute à 22:30', même si les roadies et musiciens font preuve de zèle pour monter le matos.

A 22:45', la Cosa Nostra bourguignonne est fin prête, ça va chauffer sur la place, d'autant plus que les éléments sobres n'ont plus la majorité à l'assemblée, les insoumis, à moitié cuits, font la loi.

 William Aguedach, un cousin de Boujenah ( basse) , Théo Courtet ( chant et guitare) , Enzo Boulanger ( drums)  et l'allumé   Fabio Amico ( guitare, backings) viennent de signaler à l'ingé son que le premier titre , ' Big Boobs',  pas forcément dédié à Dolly Parton, servira de balance générale.

En 2' d'un punk primaire et bestial , ...ya, ya, ya... , les guignols ont conquis la masse.

Pendant une bonne heure, ils vont nous asséner des titres prélevés de leur discographie, trois albums ( le dernier "Sentimental") , un split, un EP.

Pas  question de modérer la vitesse, on ne se refuse rien voici ' Refused' , aux saveurs  Weezer, plus  qu'au  parfum  Ramones.

Quelques vannes, non originaires du Morbihan, et on entame un machin légèrement plus calme mais bourré de fuzz, 'Sun 41'.

T'as pigé l'astuce, composé à 40% d'alcool, le cocktail peut plaire à tous les Canadiens en manque!

On enfile la tenue de rigueur,  les combat ' Black Shoes', et on retourne au front, la fleur au fusil.

Ces sales gamins tirent tous la langue, sauf Enzo, le mieux éduqué, qui lui bastonne comme une bête, les autres tirant à balles fumantes.

Toujours en mode il est beau mon légionnaire, voici ' Nail Gun' .

Green Day ,The Offspring, Blink - 182, Fall Out Boy  ou les belges de Janez Detd ont trouvé des copains en Bourgogne.

Ils enfilent les volées sans ménager leur peine, ' No More Toes' , ' Feel Fine Feel Time' ( belle intro à la basse), ' Problem' , bourré d'éclairs soniques et décoré d'un petit son de glockenspiel caché, un titre dépassant les 3 minutes, faut le signaler.

Un comique refile une flasque d'Armagnac au bassiste: bois, garçon!

William, un buveur d'eau mais pas de poire à son nom, n'ose refuser, le flacon circule, le groupe attaque 'I'm sentimental' et n'arrête pas de répéter... I'm sorry, ce qui n'a pas plu à Brenda Lee.

Ils reprennent leur chapelet, ' Sleeping', il a dû faire un cauchemar, son sommeil est agité.

Frontstage aussi ça s'ébroue, tu recules de trois mètres, pour faire la connaissance de ' Trevor Philippe' et  avec eux , tu  chantes un ' Aria'   que Verdi parle d'introduire dans son prochain opéra.

I'm getting 'On my knees' pour la prière du soir avant la spéciale dédicace pour Fred, notre manager qui nous quitte, une fausse  ballade 'Love me Love me' truffée de vocalises évoquant ' Ça plane pour moi'.

'Phone number' est tendu à mort, il précède le chaotique ' Split Tongue' dominé par un jeu de batterie viril.

Sur la lancée ils lâchent une dernière tirade ' Crystal Clear' avant de saluer la foule.

Oui, Irène?

Je suis lessivée, ces mecs sont déments...

 Goodnight Irene, goodnight Irene
I'll get you in my dream...

 

 



 

 

 



jeudi 21 juillet 2022

Diplomatik'o, place de l'église à Lanvollon, le 20 juillet 2022

 Diplomatik'o, place de l'église à Lanvollon, le 20 juillet 2022

 michel

 

Lanvollon bouge ( il était temps) et propose  les Mercredis en fête.

Une première soiré se déroule Place du Martray à côté de l'église, le 20 juillet.

Au menu:  Diplomatik’O , des régionaux!

C'est l'occasion pour toi de remettre les pieds au Café des Sports, que tu n'avais plus fréquenté depuis avant le C.

Face à une Grimbergen, tu examines le centre du bourg, bien triste depuis qu'il est vidé de plusieurs commerces.

La municipalité a le mérite d'essayer de redynamiser  le coin.

A 19:40',  Diplomatik'O, qui n'est pas un rhum élaboré au Venezuela, ni un cigare cubain,  rapplique, une madame, quatre jeunes, et un peu moins jeunes, gens,  peu bavards.

Line-up: Julie Dagorn (chant), Michel Nicolas (clavier), Laurent Nicolas (basse), Jean-Luc Langlois , super le T-shirt, (batterie) et Pascal Prevost (guitare). 

Branche: des covers pop rock hétéroclites, servies à volonté.

Commencer un set en reprenant Joss Stone, ' Tell me about it', est un gage de bon goût, Julie possède le timbre adéquat, l'élément mâle assure,  ce rhythm'n'blues/funk leur convient très bien, avec une plume spéciale pour le travail soigné de P P à la guitare. 

Lanvollon réagit mollement.

Parenthèse, on n'a pas eu de setlist sous les yeux, pour les titres joués, tu t'adresses à la Sacem ou au pape, au choix!

Tu connaissais ' Freedom' de Richie Havens, tu ne connaissais pas ' Freedom' d'  Anthony Hamilton.

Un excellent titre que la guitare déchire à nouveau par une intervention lumineuse.

Comme natif de Bruxelles, ' Raggamuffin' de Selah Sue, t'as pas besoin de dessin, par contre  que 'Rip the Sack' de Beverly Jo Scott soit au répertoire d'un groupe breton, ça tient du miracle!

Une Alabama wah wah crache des flammes, avec tous les pompiers du coin à l'oeuvre dans les Monts d'Arrée, ça craint!

Tac, tac, tac...  fait Jean-Luc, c'est le signal pour un premier titre en français 'Dingdingdong' , suivi par le sautillant ' Stop this Flame' de  Celeste.

 My heart goes up 

My heart goes down 

We fall in love

 

Boom boom, je t'aime, un grand morceau bourré d'électricité, autonomie éternelle!

Ils embrayent sur 'Fly',  une ballade aux touches  jazzy  suivie par le disco classic ' Never can say goodbye' , sans les paillettes.

Les claviers sous les spotlights pour le slow 'Weak and OK' de Kimberose, suivi par Alain  Bashung en randonnée dans le Vercors, ' La nuit je mens'.

Grosse claque avec le classique d'Aretha Franklin,  "(You Make Me Feel Like) A Natural Woman" , interprété sobrement en mode guitare/voix.

Retour de l'équipe pour une nouvelle pépite, '  Feel Like Makin' Love' de Roberta Flack, si un jour tu fais la connerie de te remarier, tu ouvriras le bal sur ce slow sensuel.

Tiens, c'est Christophe qui voit une fille sortir de la mairie, il lui dira ' Les mots bleus' , elle va craquer!

Intro au piano pour la ballade ' Look what you 've done' d'Emeli Sandé, puis sérieuse accélération avec ' Como Va' de Catherine Ringer, qui a bien écouté Santana.

Tracy Chapman se pose des questions,  'Give Me One Reason'. Mec, t'as mon numéro, pourquoi tu n'appelles pas?

Sur le macadam un ou deux couples se dandinent, ils vont continuer sur les rythmes reggae de Y'akoto "Without You".

Il manquait la voix de fausset de Barry Gibb pour ' Staying Alive', ça t'a perturbé, mais pas les danseurs.

Virage rock fusion salement saccadé  avec la suivante,  'Love Rears Its Ugly Head' de Living Colour.

Ensuite les Bellrays nous proposent un tour au ' Blue Cirque' 

L'éclectisme est roi ce soir, après la chaleur moite proposée par Lisa Kekaula, on passe à la sophistication de Michael Jackson, 'Man in the Middle'.

Le groupe se défend sur tous les terrains, le seul, petit, reproche à faire est peut-être un manque d'enthousiasme et un certain statisme sur scène.

T'allais te demander mais où reste ' Proud Mary',  là voilà pour terminer le concert.

Du coup toutes les sirènes du Mississippi ( sauf Catherine Deneuve) twistent face à l'église.

Game over!

C'est sans compter sur le fan club qui exige un rappel, palabres, Joss Stone?

La wah wah poisseuse tire ses dernières cartouches.

Les groupies en folie insistent et pendant que tu rejoins ton char, la troupe s'attaque aux Stones ...Pleased to meet you, hope you guess my name.... il est sympa, le diable!

Oh, yeah.

 

ooh, ooh, ooh...

 

 


 

 


 

 




 

 

 

mercredi 20 juillet 2022

Jocrisse aux Mardis de Paimpol, Quai Duguay-Trouin, le 19 juillet 2022

 Jocrisse aux Mardis de Paimpol, Quai Duguay-Trouin , le 19 juillet 2022

 

michel 


Paimpol, pendant les vacances, le mardi est synonyme de marché artisanal en nocturne, art de rue et concerts.

Le programme du second mardi festif prévoit deux groupes, Jocrisse et Freak it out, pour ( dixit) une Soirée Funk Disco Rap. 

Comme tu avais déjà eu l'occasion de croiser la route des farfelus et brillants Freaks, tu te déplaces pour Jocrisse.

Pas trop de monde sur le   Quai Duguay-Trouin, face au podium, par contre les serveuses des terrasses turbinent à plein régime.

Avec un retard minime, Jocrisse, from Rennes, prend place.

Jocrisse, tu dis, ils ont lu Molière, la Comtesse de Ségur,  Dorvigny et connaissent toute la panoplie des jurons du Capitaine Haddock?

Aucune idée, ces jeunes gens se disent faire  du funk et d'après leur page web, après une période léthargique, ils ont repris du poil de la bête avec un équipage remanié, désormais le line-up affiché se lit : Robin Rivoal : guitare/chant - Fabien Aezrgt : basse -   Axelle Naulet : claviers/chant - Guillaume Linay : batterie .

Sont beaux avec leurs chemises à jabot, liquette hawaïenne,  chemisier fleuri  d'une autre époque, et comme le supermarché proposait une paire de lunettes de soleil gratuite à l'achat de trois exemplaires, ils se sont rués sur l'occasion.

Après un petit bonjour, ça va, on est contents d'être là, ils démarrent sur une intro planante virant disco funk.

On n'a pas entrevu la moindre setlist, mais le premier morceau  qui balance allègrement, en mode Kool & the Gang ou Eath , Wind & Fire, version Ille-et-Vilaine, pourrait s'intituler  'Lady Paradise'  sans dashboard light.

La basse ronronne, la guitare place des petits riffs incisifs, Axelle lie la sauce, et Guillaume, à l'arrière, ne ménage pas sa peine.

Paimpol a trop chaud pour remuer, sauf le petit Camille qui s'agite fébrilement.

Papa et Maman sont ravis, il dormira du sommeil du juste cette nuit!

Robin, le chef ( pas des bois), un ex The Cuttles explique:  ' The Monster ' traite du réchauffement climatique, de la fin du monde et d'autres épisodes apocalyptiques.

Le manque de bière, ajoute, sournoisement, un pas clair, assis à côté d'une canette vide.

Sinon le monstre est juteux et invite aux mouvements chaloupés, un moment plus calme désarçonne le petit Camille qui reprend ses exercices dès que le tempo accélère.

Après le bla bla bla  rituel, ça va, Paimpol, t'as pas trop chaud, on veut te voir bouger sur la suivante... Jocrisse balance l'instrumental 'Casiocrisse' , moins torride que le 'Pick up the pieces' d'Average White Band ( un monument), mais le truc balance joyeusement.

La guitare se laisse aller, elle place un coulis fluide avant d'être relayée par les claviers, pas fades,   de Miss Naulet.


Et moi, et moi, et moi, se dit Fabien?

Vas-y, place ta tirade, gamin!

Non, rien à voir avec Bruce Springsteen, l'eau de la' River', dans laquelle ils se baignent nus,  est fraîche et limpide.

Cool, ce titre!

En vue de se sécher  au soleil,  ils enchaînent, logiquement,  sur 'A bright promising sun', une plage radieuse reposant sur un orgue forain.

Tout ça est bien propre et catchy, même ta grand-mère qui ne supporte pas Rammstein, ni Booba , ne criera pas au scandale.

On va faire la connaissance de 'Samantha'.

Non, pas le renard, une fille quelque peu volage,  dont le chanteur semble amouraché.

On va la rejoindre du côté de Copacabana, avaler deux ou trois piña colada's,  en pensant à Dani, qui nous a quittés, et en sifflotant un air ringard de Barry Manilow.

Quoi?

Si Philippe Lavil, c'est funky?

Moins que Sheila E mais plus que Ringo.

Axelle, d'une voix trafiquée, qui la fait ressembler à un melodica,  chantonne, Robin nous place un solo de guitare digne de Pat Metheny,  en mode Brazilian jazz, les copains assurent.

Samantha n'est pas revenue, Jocrisse a empaqueté son matos après avoir remercié organisateurs, techniciens, service d'ordre et public.

Un public qui a applaudi généreusement à cette prestation plaisante à défaut d'être transcendante.