EP, Love Is a Dirty Word by Emily Taylor Hudson
self- produced
NoPo
Emily Taylor Hudson EP Love is a dirty word 2021
Emily? Oui! Jolie? Oui mais nan, c'est pas la même!
Emily dessine... plutôt bien d'ailleurs, dans un style graffiti griffonné gribouillé et bariolé de couleurs flashy.
"Ma pochette d'album… elle capture juste l'émotion de l'amour... un gros mot!" Ah bon, un autoportrait?
Une chevelure ondulée et laiteuse, des yeux et une bouche maquillée, des
chouchous fluo en forme de coeur, un collier vert raz de cou (ou ce
que l'on devine comme un cou), une salopette noire à liseré gris, une
griffe rouge en guise de signature.
Emily joue de la guitare, chante aussi... plutôt bien et s'écrie
parfois. Et je ne sais pas si elle écrit tôt mais elle écrit tout...
paroles et musique.
Emily lit sans doute aussi... et sait faire le café, sûr, pourtant je
n'oserais pas avancer qu'elle serait bonne à tout faire (Oups! Trop
tard, on va me lyncher, pardon!). En tous cas, elle semble réussir ce
qu'elle entreprend.
Fille de Bill Hudson des poppy ricains Hudson Brothers et fan des
Beatles (elle cite 'Revolution' en tête de sa playlist) et plus
particulièrement de John Lennon, à qui elle pense en publiant son EP sur
les plateformes de streaming le 9 Octobre 2020 :
"I dropped my EP today on John Lennon’s birthday. His music and force has inspired and shaped me into the writer..."
Elle enregistre ses chansons d'abord en duo avec son ami Billy Newsome,
guitariste, puis, son frère, Zak Hudson, complète par la basse et la
batterie.
Les choses se passent quasiment sur un coin de table, dans une caravane
et un local de rangement... Si c'est pas de l'artisanat, ça!
Ce naturel produit un son brut. Les textes tournent autour d'une rupture
mal vécue et ça produit... aussi un son brut. Y'a pas d'arrangements?
Dame si, elle travaille joliment ses mélodies gorgées de power pop rock; le tout sent la fraîcheur et l'amour du 'fait maison'.
Le 1er morceau 'Hearts wanna break' annonce la couleur (fluorescente)
avec le balancement de plusieurs couches de guitares tranchantes, échos
harmoniques, effets minés et félins.
2 coeurs s'entendent pour se briser, et ça s'entend!
La voix veloutée d'Emily me fait penser à celle de Nina Persson (c'est
quelqu'un puisqu'elle tient le micro chez les Cardigans, notamment).
Basse batterie s'entendent aussi comme larrons en foire, Zak réussit là une ubiquité complice.
Le refrain catchy donne envie de chanter à tue tête... mais, pour
certains, vaut mieux pas... (ou juste sous la douche en évitant de la
faire tomber du ciel).
'You're so nice' Thanks, même après le coup du café? Ah zut, c'est pas
moi le nice? La compo déroule comme un truc familier qui rassure.
Vous savez, ça arrive parfois quand on rencontre quelqu'un avec
l'impression de le connaître depuis longtemps et ça matche de suite.
Ça ne retire rien à cette construction bien foutue tombée dans la marmite rock.
Les grattes règnent en maîtresses parfois dans des frottements, parfois
dans des feulements avec un refrain qui accélère le pouls et gonfle les
poumons.
'True sensation' Voix suave et facile d'abord puis 2, 3 guitares par
instant, remplissent l'espace et l'esprit de bonnes sensations au plus
haut dans les '...True wouh wouh wouh ouh'.
Aucune batterie ni percussions ne se manifestent mais le rythme sobre
vit par le mouvement des doigts sur les cordes et l'intonation d'Emily.
L'enchaînement se fait de façon fluide vers 'Famous fantasy' sauf que
cette fois la batterie vient cogner un air facile à expulser en
sifflant.
Le riff accapare l'oreille aussitôt et de façon encore plus éclatante sur le chorus musclé.
L'intro de 'Tone of the siren' au son inversé lâche un riff de guitare
qui donne des sensations d'allers-retours. Par moments, des cris se
jettent en fin de phrasé et c'est Emily qui plonge.
Sur le refrain, des choeurs langoureux se joignent au chant de la
sirène. Conclusion des plus fringantes malgré des paroles amères tout au
long du disque.
Emily Taylor is rich de son savoir faire, de sa culture musicale et de son énergie.
On lui trouve du caractère comme chez Pat Benatar ou Joan Jett. Love is a dirty word?
Ben, pas toujours!
Un EP fougueux, revigorant, organique, simply rock!
Titres enregistrés dans un coin et mixés par J.P Hesser aux Castaway 7 Studios
01-HEARTS WE WANNA BREAK
02-YOU_RE SO NICE
03-TRUE SENSATION
04-FAMOUS FANTASY
05-TONE OF THE SIREN