10. HOW DO I SAY NO
Credits-
All songs written by John Paul Keith except "The Sun's Gonna Shine Again", written by John Paul Keith and Scott Bomar.
Produced by John Paul Keith
Executive producer: Ronny Russell
Engineered by Scott Bomar and Adam Hill and mixed by Scott Bomar at Electraphonic Recording, Memphis, TN
Mastered by Jim Demain
Horn arrangements on tracks 1, 2, 7, and 9 by Art Edmaiston
Horn arrangements on tracks 3, 4, 5, 6, 8, and 10 by Marc Franklin
John Paul Keith: vocals, guitar
Tierinii Jackson: vocals
Tikyra Jackson: vocals
Matthew Wilson: bass, vocals
Danny Banks: drums, vocals
Al Gamble: organ, piano
Marc Franklin: trumpet
Art Edmaiston: tenor saxophone
Kirk Smothers: baritone saxophone
Archie “Hubbie” Turner: clavinet
Si tu aimes la white soul ou les productions de chez Stax, ce qui se faisait de mieux en r'n'b à Memphis, tu sais, Otis Redding, Eddie Floyd ou Wilson Pickett, tu vas craquer, comme moi, pour la plage inaugurale, 'How can you walk away'.
Tout y est: les cuivres rutilants, à rendre jaloux les Memphis Horns, l'orgue d'Al Gamble ( St Paul and The Broken Bones) omniprésent, le solo de guitare typiquement Steve Cropper, sans oublier les backings sensuels des soeurs Tierinii et Tikyra Jackson du groupe Southern Avenue.
La classe à l'état pur, ce morceau!
Mais pourquoi cette nana lui a tourné le dos, on ne largue pas un mec qui chante si divinement.
Décidément, elles sont imprévisibles les filles du Tennessee.
Avec ' Love love love' il embraye sur un rock sentant bon les années 50.
Buddy Holly, Chuck Berry ou Elvis, revisités en 2021, vaut mieux entendre ça que de se taper Amir, M Pokora ou Soprano.
Les prévisions météo, John Paul?
'The sun's gonna shine again'!
Ce soul shuffle, en mode mid-tempo, rappelle l'univers de Boz Scaggs , l'artiste ajoute avoir incorporé les lignes d'electric sitar en hommage au guitariste légendaire des Memphis Boys, le house band de l'American Sound Studio, Reggie Young, un gars que tu peux entendre sur des enregistrements du King, de Joe Cocker, JJ Cale, Waylon Jennings, pour n'en citer qu'une poignée.
Et quand le soleil brillera, t'iras te promener dans Beale Street en ayant 'Green Onions' de Booker T and The M G's ancré dans ton crâne.
Place, aux nouveaux consommateurs, sorry, c'est maladif, la pub envahit tout, place au titletrack ' The rhythm of the city', une tranche de cake soul glorifiant la ville où niche le Sun Studio.
Sur un tempo paresseux, le roots-rocker te propose une balade nonchalante en longeant le Mississippi. Pour les nostalgiques, il a demandé à Archie “Hubbie” Turner d'agrémenter la plage d'effets décollage d'avion avec son clavinet, afin de retrouver les sonorités utilisées par les Box Tops pour leur inoubliable 'The Letter'.
Ce n'est qu'un des points forts du morceau, une nouvelle fois la section de cuivres, les choristes et l'orgue, abattent un boulot formidable et le solo de guitare, déchirant la mélodie après quatre minutes languissantes, viendra te couper le souffle.
'Keep on, Keep on' exsude un groove corrosif et, comme le dit le mec, s'il faut engager une escarmouche avec un lion de l'Atlas pour gagner tes faveurs, baby, n'aie crainte, je serai ton homme!
Le retro feeling présent dans la ballade 'I don't wanna know' évoque les plus belles complaintes d'Al Green, l'intro, quant à elle, te renvoie vers le slow le plus poignant jamais composé, ' I'd rather go blind'.
On persévère avec les rapprochements, c'est Roy Orbison qui te vient à l'esprit à l'écoute du fringant 'Ain't Done Loving You yet'.
Soul et country sont souvent cités comme antagonistes et pourtant, 'If I ever get the chance again' couvre les deux genres, le phrasé à la George Jones et le texte sentimental transpirent Nashville, les saxophones, les choeurs et les claviers renvoient, eux, vers l'écurie Stax.
On avait déjà mentionné Booker T Jones, les interventions à l'orgue d'Al Gamble sur le rhythm'n' blues flamboyant ' If I had money' conduisent vers les traits de génie de la légende de chez Stax.
Ici, tout semble couler de source, suffit de se laisser aller et de se déhancher aux élans des saxophones ou aux digressions juteuses de la gratte.
Ooh, qu'il dit au bout de quatre minutes, après un solo foudroyant, ooh ooh, t'as répondu sans t'arrêter de chalouper.
L'ultime pièce de la collection, 'How do I say No' ramène le calme, c'est en crooner blue-eyed soul que le gars de Knoxville termine son brillant exposé.
A Memphis, les pulsations urbaines sont loin d'être toxiques, au contraire, r'n'b, gospel, jazz, blues, soul, rock ou rockabilly vont t'aider à bannir tout état d'esprit morbide.
Merci John Paul Keith, great job, man!