vendredi 2 avril 2021

Album - The Paper Kites - Roses

 Album - The Paper Kites - Roses

 

 Nettwerk Records.  

La Chine, ce n'est pas uniquement le berceau de la pandémie,  de la transparence, de l'intégrité et de la liberté d'expression, c'est aussi le pays qui a vu naître le cerf-volant, la légende veut que le roi Liye, qui n'a jamais connu Jésus,  fabriquait des faucons en papier dans son palais, grâce à un malin bricolage il a réussi à faire voler sa création.

Depuis tous les petits Chinois, qui sont bien plus nombreux que ne chantait Dutronc, ont un jour reçu  le fameux aérodyne pour leur anniversaire ou lors de l'équivalent asiatique de la Saint-Nicolas, il en existe de toutes les formes et de toutes les couleurs et tous les ans, à Weifang, se tient le Festival International  du Cerf- Volant qui réunit des milliers d'amateurs. Il fait la joie des petits et grands et des photographes de tout poil.

C'est quoi, ces murmures... tu t'en fous et d'Icare, aussi!

D'accord, de toute façon, les  Paper  Kites n'ont pas vu le jour dans l'ex-Empire Céleste, le groupe s'est formé à Melbourne en 2009.

Les instigateurs se nomment  Sam Bentley et Christina Lacy qui se connaissent depuis l'école maternelle, ils ont recruté David Powys  Sam Rasmussen et Josh Bentley, des copains, tous actifs au sein d'autres formations qui foisonnaient dans la ville baignée par le fleuve Yarra.

Très vite le groupe tourne, enregistre et se forge une belle réputation, aussi bien scénique, que discographique.

Ils ont pondu quatre EP's et cinq albums studio, 'Roses', le dernier, succède à  'On the Corner Where You Live' élaboré en 2018.

 

Track Listing:
1. Walk Above the City (Feat. MARO) 
2. Climb On Your Tears (Feat. Aoife O'Donovan) 
3. Dearest (Feat. Lydia Cole) 
4. Steal My Heart Away (Feat. Ainslie Wills)
5. Without Your Love (Feat. Julia Stone) 
6. Crossfire (Feat. Amanda Bergman) 
7. Lonely (Feat. Gena Rose Bruce) 
8. Take Me Home (Feat. Nadia Reid) 
9. For All You Give (Feat. Lucy Rose) 
10. By My Side (Feat. Rosie Carney) 

The Paper Kites, line-up:


  • Sam Bentley – lead vocals, guitars, keyboards
  • Christina Lacy – guitars, keyboards, backing vocals 
  • Josh Bentley – drums, percussion 
  • David Powys – guitars, banjo, lap steel, backing vocals 
  • Sam Rasmussen – bass guitar, synthesizers 

 

  Le groupe a invité dix artistes féminines de nationalités diverses  pour participer à la réalisation de l'album, dont la pochette expose une rose écarlate, synonyme de passion et de désir intense:   Lucy Rose, forcément,  (UK), Julia Stone (AU), Nadia Reid (NZ), MARO (PT), Aoife   O'Donovan (US), Rosie   Carney (IE), Ainslie Wills (AU), Amanda Bergman (SE), Lydia Cole (NZ) et  Gena Rose Bruce (AU).

Sam a composé tous les titres.

La ballade ' Walk Above the City'  ouvre le recueil, la première chanteuse conviée à prêter sa voix aux différentes plages est Maro,  une compositrice et multi-instrumentiste de Lisbonne, partie vivre à L A,  dont le nom a largement dépassé les frontières du Portugal, elle a d'ailleurs été signée par Quincy Jones sur son label. 

Le chant murmuré de la lusitanienne et l'accompagnement sobre et tendre confèrent un caractère immatériel à cette chanson fragile, à la beauté aussi éphémère que les fleurs aperçues au loin par le couple semblant musarder dans un cosmos féérique.

La chanteuse de Boston,  Aoife O'Donovan ( ex-Crooked Still et ex- Sometymes Why), apparaît sur 'Climb on your tears' , en duo avec Sam Bentley, elle entame  une rêverie nostalgique, délicatement escortée  par la guitare  sensible de David Powys.

Un morceau vulnérable à placer aux côtés des meilleurs titres des Cowboy Junkies.

Le voyage se poursuit en compagnie de Lydia Cole, la néo-zélandaise a été invitée à prêter sa voix vaporeuse  sur le titre 'Dearest' .

Lydia, désormais berlinoise,  dont le second album ' The Lay of the Land'  a fait l'unanimité, enjolive cette belle ballade, d'un romantisme désuet, en donnant la réplique à Sam Bentley. L'instrumentation minimaliste, une guitare discrète, jouée en fingerpicking,  permet la mise en évidence des voix et fait de 'Dearest' un summum de délicatesse. 

Pour 'Steal my heart away', les Paper Kites ont fait appel à une compatriote, Ainslie Wills,  nominated for  The Australian Music Prize, en 2019, pour son second album, 'All You Have Is All You Need'.

Le groupe ne déroge pas au caractère de l'album et persévère en mode downtempo malgré un apport instrumental plus complexe, avec la prédominance de synthés, apportant une touche pop à la  Tears for Fears à la plage numéro quatre de 'Roses'.

' Without Your Love' features l'incomparable Julia Stone, encore une concitoyenne, dont la voix enfantine et radieuse vient embellir cette tranche de pop rock,  sérieusement secouée par une guitare déterminée, alors que le refrain ...Without your love, without your love Yeah it ain’t nothing  ...vient insidieusement s'imprégner dans ton crâne.

Oui, Melissa?

 I get obsessed with this song, c'est grave, doc?

Non, c'est logique!

La voix la plus sensuelle est à mettre au compte d' Amanda Bergman, une singer-songwriter suédoise, également active au sein du groupe Amason, que The Guardian n'hésite pas à comparer à Fleetwood Mac, elle illumine le slow "Crossfire" de sa classe.

Une guitare en mode Chris Isaak,  un orgue balsamique et deux voix veloutées, il n'en faut pas plus pour tomber en pâmoison.

Un mec qui a tout compris commente:  "Twin Peaks vibes!"

Une troisième chanteuse australienne entre en piste, Gena Rose Bruce fredonne ' Lonely'.

Belle découverte que cette Gena Rose Bruce qui jusqu'ici a enregistré quelques EP's et l'album, 'Can't make you love me'.

Ecoute, Gena Rose si ce gars persiste à t'ignorer, je te refile mon numéro de portable, tu appelles, je règle le divorce, je lui laisse le chat et je mets le cap sur  Melbourne.

Dorénavant si quelqu'un avance ' Lonely' et demande de l'associer à un chanteur ou à une chanteuse, ce ne sera plus à Roy Orbison ( Only the Lonely) que tu penseras mais aux Paper Kites et à Gena Rose Bruce.

Avec Nadia Reid on se paye une seconde expédition en Nouvelle-Zélande.

Tu te souviens avoir vu Nadia en concert à l'Ancienne Belgique en 2016, elle venait d'enregistrer
'Listen To Formation, Look For The Signs', son premier album.

Elle avait fait impression, tout comme sa performance sur l'alt country track 'Take me Home' en fera frémir plus d'un.

Il ne faut pas grand chose pour construire un grand morceau, quelques accords de guitares ( acoustique et électrique) et une voix frémissante, et le tour est joué!

C'est également à Bruxelles, dans la cave du  Botanique, en octobre 2012, que tu assistes au concert de Lucy Rose, native du Surrey, qui présentait son premier album, 'Like I Used To'.

Encore timide, elle dégageait pourtant un potentiel déjà consistant.

Douze ans plus tard, Lucy a fait son chemin, "she  has built up her reputation as a singer songwriter and credible musician" se lit sur la fiche de présentation annonçant ses concerts qui ne sont plus donnés devant 45 pelés mais devant une foule compacte. 

Elle accompagne Sam et Christina sur 'For All You Give', une romance  folk lumineuse et fluette, reposant sur une guitare acoustique précieuse.

Après ce nième moment de grâce, on arrive au terme de la lecture en compagnie de l'Irlandaise  Rosie Carney, une demoiselle qui a eu l'honneur de converser avec Dieu, pas Clapton, the real Lord, qui règne au royaume des cieux, elle  interprète  'By my Side' en compagnie de Sam.

Pas d'agitation prévue au programme, les forces de l'ordre n'auront pas à  utiliser le canon à eau, la dernière plage s'avère une nouvelle fois a  very low-tempo song , mélodieuse et sentimentale, avec un travail méticuleux de David Powys à la lap-steel.

That's all, folks!

 

Un superbe album à écouter les paupières closes tout en rêvant à des jours meilleurs.

En conclusion,  Low a fait des émules en Australie, le slowcore a encore un bel  avenir!