Jens Petter Antonsen: trumpet
Sur la pochette, on admire le gentleman coiffé d'un feutre seyant, barbe soignée, lunettes d'un classicisme vertueux, il est vêtu d'un veston qui doit faire pâlir Charlie Winston d'envie, le gilet, la chemise et le gilet assortis sont rehaussés par le détail qui assure une touche classieuse, un foulard et une pochette de dandy.
Il pose pour le photographe à la manière de Mona Lisa pour le brave Leonardo, c'est une évidence, le contenu ne sera ni hardcore, ni grunge et encore moins rap salace.
Allez, c'est parti, direction le paradis à la rencontre des better angels!
'Joyous We’ll Be' ( Musikk & melodi: Adam Douglas -
Tekst: Jeff Wasserman), comme Adam, Jeff est un expat, en provenance de East Norwich, pas loin de Long Island.
La Norvège semble attirer pas mal d' amateurs d'Americana.
Le gars a fait partie de Gone At Last et ensuite de Jeffrey and the Free Radikals, en 2018 il a sorti , sous son nom, l'album 'The Meeting of The Waters'.
Le jovial gospel ' Joyous We'll Be' respire les sonorités de chez Stax, une voix noire, chaude, des cuivres baveux et des choeurs tout aussi sirupeux, soutenant un jeu de guitare se référant à l'as, Steve Cropper, sans oublier l' orgue frétillant de Thor Erik Fjellvang, qui lie la sauce.
On ignore si les fidèles se rendant aux offices religieux dans les églises luthériennes du royaume nordique ont l'habitude de prier en chantant comme les congrégations se réunissant dans les lieux de culte baptistes, ce qui est certain, par contre, c'est que en entonnant à pleine voix ' Joyous We'll Be' tu vas te rapprocher du Seigneur et des anges asexués.
Le texte de la seconde plage ' Into my Life' est de la plume de Cory Chisel, un gars du Wisconsin jouissant d'une belle renommée dans la sphère Folk Rock/Americana.
Les cuivres tiennent à nouveau une place prépondérante dans ce pop/soul track chanté d'un timbre proche du crooner Michael McDonald, la voix chaude des Doobie Brothers.
Tu lui donnes ce titre, ou tu le refiles à Michael Bolton et ça cartonne à mort.
Gaffe aux étincelles, he's gonna 'Build A Fire', toujours avec l'aide de Cory Chisel, qui n'a pas oublié les allumettes.
La chanson est dédiée à sa tendre moitié et on ose espérer qu'elle aime les soli de guitare bien dégoulinants, les cuivres flamboyants et les arrangements cossus, car ce titre, torride, n'en est pas dépourvu.
'So Naive': Adam, on a tous été crédules, on a cru à nos rêves, on pensait que le bonheur était à ramasser sans se baisser, aveugles, étions-nous, oui,tu as raison:
....What do I do now that I see? It's all smoke and mirrors, screens, and fantasy ..
Je remplace ton I par We: Could we be so naive?
Après la tartine philosophique, on passe à la ballade 'Change My Mind', une composition de la singer- songwriter Lucie Silvas qu'elle a gravée sur l'album E.G.O.
Adam Douglas transforme l'original en slow orchestral ( avec violoncelle, violon, choeurs, et effets de voix), qui aurait parfaitement convenu à Joe Cocker.
Chanté en duo ( avec Beate S. Lech, la frontwoman de Beady Belle), 'Where I wanna Be' exhale un groove imparable, et qu'on ne vienne plus nous parler de gens froids et distants pour qualifier les Scandinaves, à l'écoute de ce ' Where I wanna be' on a la nette impression que lasciveté ou sensualité sont des spécificités correspondant plus à leur tempérament.
Avec le bluesy 'Blue White Lie', réapparaît le nom de Jeff Wasserman.
Etrange, ce titre, t'as demandé une explication au chat, qui dans une autre vie a été psy: What is a blue lie?
A blue lie draws a line between good and evil.
Ecoute, Whisky ( c'est le nom du chat), il est question de mensonge bleu, blanc, non, n'ajoute pas rouge, nous sommes végétariens!
Donc, aucune explication, on se contente d'apprécier ce morceau sonnant Ray Lamontagne ou Amos Lee.
Bon, Adam, t'es chef de gare, oui ou non, au boulot you've got 'A Whistle To Blow'.
Et le train file à fond la caisse, direction Memphis.
Euh, depuis la Norvège?
Pas de panique, mec, on ne passe pas par le Canal de Suez!
Blow your horns, guys, on arrive!
Faut se contenir, la machine est sous pression, c'est l'heure du softer et mélancolique ' Both Ways'.