Album - Pillow Queens - In Waiting
Dans le classement des stéréotypes lesbiens, ' Pillow Princess' occupe une place de choix, un magazine féminin tente une définition: "A lesbian who likes to lay back and receive all the pleasure without reciprocating. Sometimes believed to be straight but wanting the pleasure."
Et là, il est question de princesses, à Dublin, il existe quatre nanas se taxant d'être les reines de l'oreiller, Pillow Queens are one of Ireland's best lesbian guitar bands, elles défrayent les chroniques depuis leur naissance et leur baptême par a female vicar, en 2016.
Sarah Corcoran ( ex- Kate’s Party) et Pamela Connolly ( ex The Trouble Is) recrutent des copines, Cathy McGuinness ( ex- Bear Plays Spoons) et Rachel Lyons ( The Skuts) , pour former an all-female queer band: Pillow Queens voit le jour.
Premier concert ( a fundraiser for rescue dogs) en décembre 2016, à la grande surprise des filles, sold-out, d'emblée.
Plus tard, elles assurent l'avant-programme des Pussy Riot, du coup elles font le buzz, leur premier demo extended play, 'Calm Girls' , leur permet de tourner dans tout le UK et sur le continent, des singles suivent ainsi que l'EP ' State of the State', et, enfin, à l'automne 2020, un premier album: ' In Waiting'.
Tracks-
1. Holy Show
2. Child Of Prague
3. Handsome Wife
4. HowDoILook
5. Liffey
6. A Dog’s Life
7. Gay Girls
8. Harvey
9. Brothers
10. Donaghmede
All songs written and performed by Pillow Queens.
Rachel Lyons (drums, vocals, from Kill, Co Kildare)/ Cathy McGuinness
(guitar, vocals, from Arklow, Co Wicklow)/ Pamela Connolly (bass,
guitar, lead vocals, from Donaghmede in Dublin) and Sarah Corcoran
(guitar, bass, lead vocals, from Finglas in Dublin)
Produced by Tommy McLaughlin in Attica Audio Recording Studios, Donegal.
Uilleann pipes by Calum Stewart.
Organ by John McCullough.
Label: Pillow Queens Records
L'attente a assez duré, 'Holy Show' ouvre le bal.
Donc, elles se sont donné en spectacle, sans en être fières.
La mélodie oisive, embellie par de catchy guitar licks et des vocaux transis, évoquant les Breeders , dispense un message “It’s a song that relays the feeling of regret and insecurity about past words spoken and actions taken, even when they’re ultimately meaningless,” say the band.
Une entrée en matière tout en douceur pour entamer le trip.
Le tout aussi mélodieux ' Child of Prague' succède à la plage inaugurale, des guitares carillonnantes et des ooohs ooohs, affectueux instaurent un climat sentimental romantique. Le titre mérite une explication, il est de tradition en Irlande de brûler une chandelle représentant l'Enfant Jésus de Prague pour garantir une météo clémente.
L'hiver 2018, particulièrement rude à Dublin, aurait servi de source d'inspiration aux filles.
En opposition aux relations hétéro, à l'intolérance des milieux religieux et pour louanger le queer love , les nanas proposent ' Handsome Wife' , a poppy song, mixant shoegaze et indie rock, elle est jouée sur un rythme preste. Cet hymne ensoleillé, propice à la rêverie et aux amours libres, est bien réconfortant en ces temps de froid polaire et d'angoisses permanentes liées à la pandémie.
Elles se posent des questions... It took a while but I don’t mind
How does my body look in this light?... ainsi démarre ' HowDoILook' .
Plein de reverb sur les guitares, changements de rythme constants, chant choral, pour exprimer la recherche de confiance en soi, et tes pieds qui battent la mesure, tandis que tu brailles comme elles ... How do I look now? How do I look now?.... avant que les grattes ne fassent silence.
It took a while, mais tu as fini par accepter ton apparence physique.
Allumage en mode fuzz pour 'Liffey' , la plage la plus rageuse de l'album, tirant son nom du fleuve traversant Dublin.
Les vocaux, proches de ceux de la regrettée Dolores O'Riordan, forment un sérieux contraste par rapport au fond grunge, confectionné par les guitares, basse et drums.
Retour aux sujets sociaux avec ' A dog's life' esquissant la crise du logement en Irlande. Musicalement, les quatre queens expriment leurs frustrations sur tapis agressif: batterie fougueuse, basse au galop, guitares rageuses et vocaux courroucés, répétant encore et encore ... it's a dog's life'... pour l'ancrer profond dans ta petite cervelle!
Pour chanter l''identité queer quoi de mieux que d'intituler ta chanson 'Gay Girls'?
Mais dans un pays catholique comme l'Eire, c'est pas gagné.
Le côté grunge de la chanson est tempéré par l'usage, très celtique, des Uilleann pipes, jouées par le virtuose Calum Stewart et, comme il est question de catholicisme, on a ajouté un choeur liturgique pour terminer la plage en état de grâce.
Tu veux une lovesong aus parfums années cinquante, voici ' Harvey' , pas aussi purulent que ' Since I Don't Have You ' des Skyliners, mais presque!
Le mélancolique et touchant ' Brothers' a été composé suite à la perte d'un membre de la famille , le morceau s'éloigne des thèmes sociaux ou des sujets traitant de sexualité et de religion, associés aux précédents titres.
Pour leur dernière soumission, les demoiselles de Dublin proposent une balade dans un quartier résidentiel du nord de la capitale, 'Donaghmede', un coin dont sont originaires, ne ris pas, deux Boyzone.
Si la guitare minimaliste et la voix mélancolique, amorçant la plage, annoncent une flânerie paisible, il n'en est plus de même après 90 secondes, un rifff acéré vient déchirer la mélodie, le chant vire vibrant, la tension monte pour atteindre un climax noisy poignant.
Un morceau justifiant à lui seul l'achat de ce superbe album.
Tom , qu'en penses-tu?
Sing If You're Glad To Be Gay...
Et toi, Jimmy?
Run away, turn away, run away, turn away, run away..
Dans un passé pas trop éloigné, Dublin nous avait envoyé Thin Lizzy, U2, les Pogues, Boomtown Rats, les Cranberries et, euh, Westlife, la relève est là, et bien là: Pillow Queens, Fontaines D.C,The Murder Capital, The Riptide Movement ou Sick Love, tous sont originaires de la ville où les bébés sont biberonnés à la Guinness.