11. My Power
Credits: Edie Brickell (vocals, guitars), producer Kyle Crusham (background vocals, mellotron, piano, Rhodes, synthesizer) and the New Bohemians: Brandon Aly (drums), John Bush (drums, percussion), Brad Houser (bass, synthesizer) and Kenny Withrow (bass, guitars, synthesizer) , the album also features Matt Hubbard (background vocals, organ, piano, synthesizer, wurlitzer), Burton Lee (pedal steel) and background vocals from Kelly Micwee and Alice Spencer.
Il s'agit de se retrousser les manches, voici 'Sleeve' , tu les relèves bien haut si tu envisages plus de 20 tatouages.
Sur fond pop psychédélique , oui, il y a des champignons et des éléphants, peut-être roses, Edie débite sa fable de manière désinvolte tandis que les copains jamment sans retenue .
La guitare dessine des arabesques frivoles, la basse de Brad et les drums maintiennent un rythme soutenu, Matt ajoute quelques touches de claviers pas ridicules, ils semblent tous prendre un malin plaisir lors de l'interprétation de cette plage où le groove et les envolées improvisées cohabitent pour le meilleur.
Le pire n'étant pas au programme.
' Don’t Get In The Bed Dirty' rappe à la manière de Blondie dans 'Rapture' , les connotations sexuelles font partie de la trame et, forcément, la notion de sex-appeal sollicite l'image de Prince et surtout celle des fameuses basslines d' Ida Nielsen ou de Rhonda Smith.
Brad, s'en inspire et, en tant que fan de Jaco Pastorius, avoue "I haven’t been able to put a lot of super funky stuff on our recordings, and that’s one of the funkier things I’ve ever played."
Et sinon, je me douche et je me couche, comme le demande la madame!
Avec ' I don't know' Edie s'aventure, avec grâce, pas Kelly, dans le domaine dance-pop remuant , la batterie, métronomique, permet aux autres fils du vent de discourir sans gêne, ils ne s'en privent pas.
Edie, donc, tu ne te souviens plus avec qui tu as passé la nuit?
... Who's that waking up beside me... I don't know I don't know I don't know anymore...
Abus d'alcool, une soirée fumette?
C'est un interrogatoire, I repeat it, I don't know!
'Stubborn Love' est introduit au Rhodes, raison pour laquelle un gars avance le nom de Donald Fagen, il y a pire comme parallèle, puis Edie rapporte l'histoire d'une aventure amoureuse démarrant au bowling. Pour lui, un one-night-stand, pour elle, 'he was the one' , résultat: un bébé, un mariage, un divorce!
L'American way of life !
Une des chansons les plus sincères de la collection est à coup sûr ' Rough beginnings' relatant l'histoire de Jasmine, d'Abilene, serveuse la nuit pour payer ses études, elle s'en sort, grimpe l'échelle dans son boulot, épouse un brave gars avec lequel elle fait deux gosses, le matin elle se lève de bonne humeur pour aller bosser, en rentrant en début de soirée elle promène le chien, puis prépare le dîner, un album de Dolly Parton glissé dans le lecteur.
Rough beginnings, peut-être, mais jamais une plainte, la resonator de Kenny Withrow brode en finesse tandis qu' Edie colle une voix pure sur la mélodie, rien de plus, l'art réside dans la simplicité.
'Tripwire' is a freakshow, déclare Kenny, il a raison, pendant 90 secondes, sur un simple drumbeat et une guitare répétitive, Edie déraille grave en crachotant des incohérences ... Awu, hwah, hwah, awu, hwah, hwah....
Dans le genre, tu préférais ' Kili Watch' des Cousins!
Retour aux choses sérieuses avec le country/Southern rock ' Horse's mouth' embelli d'un beau solo de guitare et d'un déboulé de piano emballant et puis, tu la replaceras celle-là: “Hey, if you don’t hear it from the horse’s mouth, you’re hearing it from the horse’s ass.”
Qui disait, parle à mon cul, ma tête est malade?
Il fallait une romance fleur bleue, là voilà ' I found you' .
Mrs Brickell semble déclarer son amour à l'être chéri, mais en fait l'idée vient de Brad qui dédie la chanson à sa fiancée, quant à Brandon, il marque le rythme par un drumming tribal.
Le point fort est toutefois le superbe bridge à la guitare.
'Miracles' are just for believers, merci Bernadette!
A part ça, ce downtempo est une véritable petite merveille, dégageant grâce et délicatesse, tout y est subtil: la voix, fragile, les claviers quintessenciés, la guitare aux effluves latines et le drumming feutré, bien joué, les gars!
Ce 'Miracles' vaut les meilleurs Steely Dan.
Après la perle, vient l'improvisation, l'instrumental ' Evidence' permet aux guitares de lancer des piques psychédéliques pendant que madame, au chômage, se fait draguer au bar par un gigolo.
L'énergique 'My Power' termine l'album sur une note punchy.
Toute la puissance de la pièce repose sur une basse au galop, elle imprime un groove irrésistible, alors que la sirène s'essaye, avec succès, au chant en falsetto.
Un album varié qui ne décevra pas les fans d'Edie Brickell mais laissera de marbre les fervents de Rémy Bricka, à chacun sa religion!