samedi 27 février 2021

Album - Tele Novella – Merlynn Belle

 Album - Tele Novella Merlynn Belle

 

Label: Kill Rock Stars.

Second acte du feuilleton télévisé en provenance du Texas: Merlynn Belle!

Euh, t'es gentil, mais un l suffit pour écrire Telenovela, et si t'espérais voir la séduisante Paulina Goto dans un épisode de 'Un camino hacia el destino', tu t'es trompé de chaîne.

  Lockhart, Texas, 12,698 citoyens recensés, dont Natalie Ribbons et Jason Chronis, le duo ayant fondé Tele Novella, c'était en 2013.

A l'origine, ils étaient quatre: Natalie Gordon ( (aka Natalie Ribbons), Jason Chronis, Matt Simon et Sarah La Puerta, ils sortent très vite quelques EP's, suivis par l'album 'House of Souls' en 2016, Sarah est désormais créditée sous le nom de Gautier.

L'eau coule sous les ponts du Colorado, Tele Novella se réduit à deux éléments:  Natalie Ribbons, ex-Agent Ribbons, ( lead vocals, guitar, whistle, shakers) et Jason Chronis , ex-Voxtrot ( bass, guitars), ils viennent de sortir  Merlynn Belle.

En examinant les noms crédités sur la rondelle, tu retrouves  Sarah La Puerta aux backing vocals, keys, vibraphone, piano  et harmonium, le producteur Danny Reisch se charge des drums.


TRACKLISTING:

1. Words That Stay
2. It Won't Be Long
3. Never
4. Wishing Shrine
5. One Little Pearl
6. Paper Crown
7. A Lot To Want
8. Crystal Witch
9. Desiree
10. Technicolor Town

Un coup d'oeil à la pochette, joliment colorée façon carte de Tarot, le dessin enfantin  représente une jeune femme dénudée chevauchant un lion à tête humaine, un poil kitsch, peut-être, mais très approprié en cette période de carnaval., et puis il faut savoir que Natalie tient une boutique vintage où tu peux dénicher pas mal de trucs qui plairaient à ta copine aimant les objets saugrenus.

“Words That Stay”, en mode lo-fi pop, charme d'emblée nos oreilles, restées enfantines, la voix sucrée, légèrement old-fashioned de Miss Ribbons ( on adore les fins rubans dans les cheveux qui évoquent une époque révolue, celle où Jo Stafford fredonnait ' Scarlet ribbons'), le petit côté mexicain de l'instrumentation, la naïveté ambiante,  tout contribue à nous replonger dans un climat d'insouciance qui n'a plus cours en ces temps d'anxiété.

Un charme désuet émane de 'It Won't Be Long', une chanson douce, dixit Henri Salvador. Cette berceuse ondulée suggère un monde bienveillant  et chaleureux, semblable à celui imaginé par Pamela Lyndon Travers, la créatrice du personnage de Mary Poppins.

En entendant la voix légèrement cabaret de Natalie, c'est une image de Julie Andrews que te renvoie ton cerveau, le cataclop, cataclop, tchouk, tchouk, tchouk  de la mélodie ajoute une dimension conte de fées à la plage.

La dreamy  ballad ' Never' offre de nostalgiques relents country, la voix balance, prend de l'altitude, redescend,  comme si Natalie, assise en amazone sur un cheval de bois, suivait les mouvements circulaires du carrousel.

"I wrote this song for my best friend, after her younger brother passed away unexpectedly," confie Natalie.

La ballade mélancolique 'Wishing Shrine' est introduite par un sifflement spaghetti western avant d'entendre la chanteuse reprendre un titre qu'elle avait déjà enregistré avec Agent Ribbons ' Jamaica and the Wishing Shrine'.  

La nouvelle version comprend un chapitre supplémentaire, mais elle n'a rien perdu de sa magie, ni de son charme  suranné. 

Avec 'One Little Pearl', le duo embraye sur une tranche de psychedelic folk, évoquant, puisqu'il s'agit de perles, le groupe oublié Pearls Before Swine. 

Pour amateurs de menuet et autres danses baroques! 

Tandis que tu balances toutes les coquilles d'huitres au fond du jardin sans avoir déniché la moindre perle, la coquine, aidée par le touche-à-tout Jason, se confectionne une ' Paper Crown' scintillante qui doit épater toute la ville.

On fait comme on peut pour fuir la morosité ambiante, d'ailleurs le folk forain, ça peut être sympa.

Si tu fais écouter la rengaine à ton petit-fils, c'est une certitude, en décembre, Saint- Nicolas devra déposer un glockenspiel dans son petit soulier. 

Toujours en mode rêve éveillé,  ' A lot to want'  émerveille autant par le timbre candide et pétillant de la chanteuse que par  les teintes retro  de l'harmonium, tapissant l'arrière-plan. 

La richesse de la palette sonore nous renvoie vers des groupes tels que  The Incredible String Band, le Floyd des débuts,  ou de ' The Madcap Laughs' du renversant Syd Barrett, cela se vérifie encore davantage avec la plage ' Crystal Witch'.

Assurément, Tele Novella aurait dû voir le jour dans les sixties!

Un carillon fantaisiste amorce une nouvelle tranche de pop baroque ,  'Desiree'.

L'instrumentation précieuse, agrémentée d'une foule de détails,  exhume l'univers d'artistes tels que   Left Banke,  Strawberry Alarm Clock ou  Margo Guryan.

Le pépiement clair de Natalie a rendu jaloux les mandarins de ta belle-mère qui désormais refusent  de chanter.

Un grésillement communication radio de l'armée britannique, captée à Dunkerque en 1943,  introduit 'Technicolor Town', le dernier morceau,  que la chanteuse fredonne d'une voix flottante pour accentuer l'impression d' obsolescence et de vétusté.

 

 La beauté intemporelle des chansons reprises sur  'Merlynn Belle' relève autant de l'alchimie que d'un savoir-faire incontestable. Tele Novella peut paraître  anachronique aux yeux de certains, mais le duo de Lockhart a sorti, sans conteste,  un des albums les plus intéressants de ce début d'année.

A écouter d'urgence  après avoir pris la  peine de se débarrasser d' oeillères idéologiques contraignantes!

 

 

 

 

 



 

 




vendredi 26 février 2021

Décès: épisode mensuel, depuis fin janvier ( part two)

 Cedrick "Swab" Cotton ( 46 ans) du groupe de r'n'b Ideal est mort poignardé lors d'une altercation dans un marché, le 9 février. 

Le groupe avait placé un duo de singles dans les charts et gravé un album, 'Ideal'.


Chick Corea (June 12, 1941 – February 9, 2021): "Géant parmi les géants aux cotés de Miles Davis ou d’Herbie Hancock, il aura durablement marqué de son style si créatif l’histoire de la musique" ( Gonzo Music).

Jazz Bilzen, 1972, tu y étais: Op zondag wordt uitgepakt met jazzgrootheden als Chick Corea, Charles Mingus en Sonny Rollins!

Tu n'y connaissais pas grand chose en jazz, tu es devenu fan, instantanément, après les prestations de ces trois sommités!

Chick Corea est sans doute le plus grand pianiste de jazz d'après-guerre, inventif, révolutionnaire même, il a marqué le jazz, et pas que la fusion,  de son empreinte.

 23 Grammy Awards, nominated 60 times, une discographie pléthorique, des classiques à la pelle, notamment avec Return to Forever ( Stanley Clarke, Lenny White et Al Di Meola, comme complices), plusieurs enregistrements aux côtés de Miles Davis, mais aussi d'autres stars de la Blue Note: Stan Getz, Wayne Shorter, Herbie Mann, Larry Coryell, Dee Dee Bridgewater....

Tu vas nous manquer, Chick!

Décès du singer-songwriter James "Jim" Dexter Weatherly, le 3 février, il avait 77 ans.

Parmi ses classiques, la presse mentionne trois titres pour Gladys Knight and the Pips  'Midnight Train to Georgia', (You’re The) 'Best Thing That Ever Happened to Me' et  'Someone Else’s Star'.

Sa discographie compte une dizaine d'albums et plusieurs singles classés dans les country charts.

Soultracks, le 4 février: Tonight we say a sad goodbye to talented singer Gil Saunders , best known as the decade-long lead singer of the legendary act Harold Melvin and the Bluenotes.

C'est lui qui se charge des lead vocals sur le hit de 1984 "Today's Your Lucky Day"

  Le batteur et percussionniste Milford Graves est mort le 12 février.

Connu pour ses contributions avant-garde aux côtés de Paul Bley et de Albert Ayler dans les années 60, l'homme est considéré comme un pionnier du free jazz.

Il laisse, à peine, cinq enregistrements sous son nom, mais est cité sur un fameux paquet de disques comme sideman, notamment aux côtés de Miriam Makeba, Bill Laswell ou Don Pullen.

Enrico Greppi, alias Erriquez, (60 ans) chanteur et guitariste du groupe de folk rock transalpin Bandabardò est décédé le 14 février.

Leur cinquième disque, 'Tre Passi Avanti' est l'album le plus vendu du groupe.

Le 14 février, Ari Gold est décédé à l'âge de 47 ans après un long combat contre le cancer.

Ari Gold a produit  sept albums, mixant pop,  R'n'B et soul.

Ari a la particularité d'être un des premiers artistes ouvertement gay à avoir réussi à s'imposer sur la scène internationale.

Raymond Lévesque ( 92 ans) , l'auteur de « Quand les hommes vivront d'amour », est décédé du Covid-19, le 15 février.

Le Devoir. com:
Épris de liberté et d'indépendance, il a écrit quelques-unes des plus belles pages de la chanson engagée au Québec, ses chansons ont été interprétées par les plus grands de la francophonie, de Barbara à Pauline Julien en passant par Cora Vaucaire, Eddie Constantine, Gilles Vigneault, Félix Leclerc ou Robert Charlebois.

 

Tonton David ( 53 ans) a quitté la route le 16 février.

Dans les années 90, le roi du dancehall frenchie accumule les tubes ( Chacun sa route, Peuples du monde, Allez leur dire ou Le Blues des racailles...) avant de voir son étoile pâlir. 

Tonton David était sur le point de sortir un nouvel album, l'objet devrait voir le jour dans un avenir pas trop éloigné.

Françoise Cactus est morte le 17 février.

Qui, une copine de Jacques Dutronc?

Mais non, Françoise Cactus , née Françoise Vanhove, la chanteuse du tandem zozo Stereo Total.

Françoise, ex-batteuse et chanteuse des Lolita, et Brezel Göring, sévissent depuis 1995 sur les scènes européennes, et tous ceux qui les ont vus un jour sur scène se souviennent encore de leur humour décapant et leur bonne humeur contagieuse.

Stereo Total nous laisse en héritage quelques perles: 'L'amour à 3' , 'Keine Musik' , 'Relax Baby Be Cool', '  Zu schön für dich', "Ich bin der Stricherjunge", et des dizaines d'autres titres plus désopilants les uns que les autres.

 

Disparition d'une légende du rock'n'roll le 17 février, Gene Summers, hospitalisé depuis de longs mois, s'est éteint à Dallas.

On relaye une partie du message facebook:  "Texas Rock ‘n Roll pioneer Gene Summers (born David Eugene Summers), passed away in Dallas on the evening of Feb 17th. The “Texas Rebel”, with his sons Steven and Shawn by his side, slipped away peacefully."

Son ' School of Rock'n' Roll' reste un classique indémodable! 

En 1997, Gene  trouve sa place dans le Rockabilly Hall Of Fame.

Oui, Candy?

Ton titre préféré est 'Almost Persuaded' de 1958.

OK,Miss,  on le signale! 

Miles  Seaton était l'un des co-fondateurs d'Akron/Family en compagnie de Dana Janssen et Seth Olinsky, il est décédé il y a une semaine.

Après avoir enregistré 7 albums, le groupe avait splitté en 2013, Miles avait débuté une carrière solo et gravé trois disques.

James Burke ( 70) , member of the Five Stairsteps, who had a hit in 1970 with “O-o-h Child,” died Friday Feb 19  of pneumonia.

Le Chicago soul group, actif de 1965 à 1981, avec un break de 1976 à 1979, avait placé 19 singles dans les r'n'b charts, et enregistré 7 albums.

Philippe Chatel ( 72 ans) , notamment connu pour avoir signé la comédie musicale 'Emilie Jolie', est mort le 19 février.

Sa plus belle chanson, 'J't'aime bien Lili' date de 1977. Il connaîtra d'autres succès dont 'Ma lycéenne', 'Tout quitter mais tout emporter', et  'Mister Hyde'.

C'est avec 'Emilie Jolie' qu'il touche le jackpot.

Son dernier album ' Renaissance' a vu le jour en 2016.

Le 21 février sur la page facebook de Geneviève Dartevelle, la meilleure harmoniciste du plat pays: 

"R.I.P. GENE TAYLOR 

Très triste nouvelle, je suis sans voix !!! MERCI Gene pour ta musique et ton talent, merci pour Tout, ta gentillesse aussi !
Rest in Peace"
Tu as peine à le croire, tu as vu des dizaines de fois  le pianiste californien que la Belgique avait adopté, que ce soit en solitaire où, au son du boogie-woogie, il a fait tressauter des centaines de bruxellois dans tous les cafés-concerts situés près de chez Manneken-Pis, que ce soit en formule duo, trio avec Harmogene et James Harman, ou en formation complète, l'ancien Canned Heat, Fabulous Thunderbirds,  Blasters, qui avait joué avec des grands du blues ( Big Joe Turner, T-Bone Walker...)  ne laissait personne indifférent.
Simplicité , bonne humeur et talent, c'était sa marque de fabrique.
So long, Gene!

Le Figaro: " Interprète inspirée d'Aragon et de Giono, Hélène Martin, la récipiendaire du Prix de l'Humour noir en 1967 est morte le 21 février à l'âge de 92 ans."
 Elle avait débuté en 1956 à Paris dans les cabarets de la rive gauche.
Celle qui a chanté les poètes nous laisse une trentaine d'albums , elle a été   primée par l'Académie Charles Cros, par l'Académie du Disque français, et par la Sacem et nommée Officier de l'Ordre des Arts et Lettres.
' Voyage en Hélènie', un   coffret de treize CD retraçant sa carrière, est paru en 2010.


Sean Kennedy ( 35 ans) , bassiste chez Deez Nuts et I Killed The Prom Queen, groupes de hardcore australiens est décédé le 23 février. 
Les causes de la mort restent floues.

 



Album - Thorium - Empires in the Sun

 Album - Thorium - Empires in the Sun

 

Par NoPo

 Freya Records

 THORIUM Empires in the Sun 2021

Après avoir jeté une oreille ('j'men fous il m'en reste une!' disait le père de Bernie) aux 80's Ostrogoth reformés en 2010, je m'attends à des étincelles avec cette nouvelle association.
3 des guitaristes belges (pendant 7 ans... dans le groupe... pas belges pendant 7 ans) s'adressent à Thor (plutôt à raison d'ailleurs), Dieu nordique du tonnerre qui les initie (si si c'est possip!) à son métal.
Pour prendre leur essor, ils déclinent donc leur patronyme en Thorium après avoir complété l'équipe de forgerons par un chanteur et un batteur en 2018.
Justement 'Empires in the Sun' relate le déclin de la gloire éphémère (sur le modèle de Ramsès II, Ozymandias du poème de Percy Shelley) dont il ne reste, un jour, plus rien sauf des ruines et le sable à l'infini.

Pratique cette pochette (peinture de Velio Josto, auteur d'oeuvres pour Riot ou Enforcer notamment), on a pu jouer aux 7 merveilles du monde avec mon petit fils : la pyramide de Khéops, Chichén Itzá au Mexique, la grande muraille de Chine, la Khazneh de Pétra, et ... le Taj Mahal me suggère Timaël.
Damned, il en manque! Au premier plan, un chemin sculpté, bordé à gauche, d'un glaive dans le roc et de canons à l'arrière et d'un bouclier à droite, conduit sous les vestiges d'une arche qui se découpe dans un ciel bleu nuageux au soleil couchant.
Sur le fronton de l'arche, une gravure 'Beneath behind and between' semble faire référence à Rush (premier texte écrit par Neil Peart).
Le logo du groupe taillé en triangle, dans un aspect de pierre, s'accroche au dessus, pointe vers le bas. Le titre du disque se pose sur le chemin dans une écriture sophistiquée de lettres en forme de flèche ou soulignées.


'Dreams of Empire' aurait pu être interprété par Steve Hackett ou Ritchie Blackmore ('s Night) voir même Tony Iommi (remember 'Orchyd').
Un duo d'arpèges de guitares cristallines marquées, sur le final, par un claquement de palmas, ouvre superbement l'album comme un lever de soleil champêtre.

A côté de ça 'Exquisite' embraye à l'allemande façon Helloween ou Edguy pour un grand prix plein de virtuosité (Schumi aurait apprécié).
A mi-morceau, un riff délicieusement doublé laisse passer la 4è aux twins guitares mais en solo cette fois. Aucun relâchement ne se ressent jusqu'à l'explosion des dernières secondes.

'Powder and Arms II' ralentit le rythme très (très) légèrement pour un climat heavy maidenien à souhait. La frappe fait parler la poudre en évoquant un tir d'artillerie ou une marche forcée mais les guitares laser s'envolent toujours aussi gracieusement.

'Where Do We Go' sait où il va sans se poser de questions. Les guitares de Dario Frodo et Tom Tee fusionnent magnifiquement leur travail d'orfèvres.
La voix, après un démarrage dans des basses rugueuses, se cale entre celle de Tobias Samett et de Bruce Dickinson pour notre plus grand plaisir.

'More Than Meets the Eye' Une guitare façon scie circulaire duellise avec une seconde gratte qui se la joue tronçonneuse si loin du massacre. Dans cette entrée explosive, ça sert les dents!
La basse tonne pour ne pas être en reste pendant que la batterie s'en cogne. Quelle intronitruante qui donne l'impression de se prolonger... jusqu'au bout du round!

La voix narrée par Norman Eshley (Blind Guardian) introduit 'Empires in the sun' en faisant penser à 'The number of the beast' de la vierge de fer, mais, ensuite, ce sont les citrouilles qui font le numéro.
Posé sur un riff onctueux, le chant de David Marcelis s'acoquine avec le timbre d'Andi Deris (Helloween) qui lui colle aux cordes vocales et les escalade aussi haut que l'aurait fait Kiske (Helloween).
Un break aérien, d'un peu plus d'une minute, permet de reprendre son souffle qui s'enflamme à nouveau au final.

'Old Generation' le fait à l'ancienne commençant par une double-pédale à la vitesse de l'excès, puis une éructation de basse propulse la guitare en riff tranchant, apprécié dans un cri de plaisir aigu.
L'effet de la guitare possède un lécher synthétique. La rythmique se la joue Speedy Gonzales avec une entente Van der Linden/Lawless exceptionnelle (tout au long du disque d'ailleurs).
Derrière un arrêt brutal, un double fond nous piège par une outro (qui aurait pu être une belle intro) fignolé à signature NWOBHM.

'Winterfall' une basse métallique, confrontée à une frappe puissante, percute un riff saturé avant l'envol d'une seconde guitare, puis par un contre-pied, la main change le riff en saccades.
Les secousses pachydermiques s'opposent à un chant très aigu proche du métal God.
A mi-morceau, la voix narrée ne rigole pas, mais la folie, un instant, s'empare de celle du chanteur partie en vrille. La composition bascule alors de la lourdeur de Judas Priest aux fulgurances de Dream Theatre comme par enchantement.

'Itchin' and Achin', sans surprise, réinvente le early speed metal à la Helloween. Les guitares martelées au piledriver s'empilent en couches, conduites par de sacrés pilotes qui en tirent un chaud son puissant et tranchant.   

La trilogie 1302 :
'The minstrel part I' Une guitare sèche, en accords légers, invite un chant de ménestrel dans une galerie jusqu'à la sortie sous des choeurs lumineux.
'The Golden Shadow' Changements de rythme et hymnes scandés caractérisent cette longue plage dorée. Sa construction ambitieuse reste passionnante sans grandiloquence.
Les guitares ne lâchent rien ou plutôt... l'inverse, elles lâchent tout et font feu de toutes leurs cordes. Un passage plus agressif perfore le centre du morceau qui se brise en d'autres morceaux chantés par plusieurs interprètes avec des atmosphères variées.
Les architectes du son élaborent ce monument comme une merveille éblouissante.
'The minstrel part II' dégage une ambiance moyenâgeuse, rendue par une guitare acoustique (parfois une deuxième en lead), enveloppée de choeurs aériens en coda magnifique a capella.


Le groupe belge tord le cou aux idées préconçues. Si, si on peut passer en revue de nombreux styles (power, speed, heavy voir prog) sans perdre le fil de son métal!
La production rutilante combinée à la virtuosité des musiciens nous accueille ici dans un véritable audi...torium. Impossible de passer sous silence les mélodies retentissantes et les éclairs aux cordes et au cordeau.
Cependant, malgré toutes ses qualités, cette oeuvre suivra les traces de ces empires... en cendres comme au créma...torium...


Line-Up:
David Marcelis: lead vocals
Tom Tee: electric, acoustic and classical guitars, backing vocals
Dario Frodo: guitars, backing vocals
Kurk “Stripe” Lawless: bass guitar, backing vocals
Louis Van der Linden: drums & percussion

Invités:
Norman Eshley: narration
Arjen Anthony Lucassen: lead vocals
Joe Van Audenhove: lead vocals
Anneleen Olbrechts: lead & backing vocals
Benny 'Zors' Willaert: lead & backing vocals

  1. Dreams of Empire (A Pastorale) (0:53)
  2. Exquisite (3:52)
  3. Powder and Arms II (3:08)
  4. Where Do We Go (4:34)
  5. More Than Meets the Eye (4:42)
  6. Empires in the Sun (5:12)
  7. The Old Generation (4:44)
  8. Winterfall (5:15)
  9. Itching and Aching (Dead-Eyed Society) (3:18)
  10. 1302: The Minstrel [Part I] (3:09)
  11. 1302: The Golden Shadow (13:02)
  12. 1302: The Minstrel [Part II] (2:15)

jeudi 25 février 2021

Décès: épisode mensuel, depuis fin janvier ( part one)

Grady Gaines, sax player in Little Richard's band who toured, among others,  with James Brown and  Jackie Wilson died on Jan. 29.

Le fameux saxophoniste était âgé de 86 ans.

Il commence sa carrière en jouant à Houston, dans le club The Whispering Pines, repéré par un agent, il est engagé comme session musician chez Peacock Records. 

Avant de rejoindre le gang de Little Richard ( The Upsetters) , il joue, e a, pour Clarence Gatemouth Brown. Quand le petit Richard décide de prendre une pause, The Upsetters tournent avec d'autres cracks:  Little Willie John, James Brown, Jackie Wilson, et Joe Tex.

Puis Grady rejoint Sam Cooke, avant de tourner avec Millie Jackson et Curtis Mayfield. 

En 1980, il arrête, momentanément la musique pour revenir en 1985 et enregistrer trois albums: Full Gain (1988), Horn of Plenty (1992), Jump Start (2002).

 Soul and Jazz and Funk: "Gaines and his band were a popular draw on the Texas live music scene and by all accounts they always gave a lively, energetic and spirited performance."

Sophie, musicienne, DJ,  et  productrice, est décédée le samedi 30 janvier matin, dans un accident, à Athènes, elle avait 34 ans.

Considérée comme une visionnaire, la jeune écossaise a souvent défrayé les chroniques par l'audace de ses productions.

Peu avant son décès elle sortait le single 'Unisil'.

Music in Africa: Malawi mourns musician Wambali Mkandawire

Le covid a emporté un des plus grands musiciens du Malawi.

Le jazzman, et aussi activiste ( he fought for multi-party democracy in Malawi)  a sorti quatre albums, dont 'Calabrash Breath' en 2015.

  Hilton Valentine est mort le 29 janvier, à l’âge de 77 ans.

Avec le décès du guitariste, c'est encore un membre des fameux Animals qui disparaît.

Hilton faisait partie du groupe des débuts : Eric Burdon (vocals), Alan Price (organ and keyboards), Hilton Valentine (guitar), John Steel (drums), and Bryan "Chas" Chandler (bass) .

Il était déjà guitariste du Alan Price Rhythm and Blues Combo, le groupe précurseur.

Tout le monde connaît les tumultes et guerres juridiques touchant aux Animals, lorsque le groupe splitte en 1966, Hilton met le cap sur les States où il enregistre un album solo, un flop.

Second essai en  2011, pas plus de succès, il nous reste son intro immortelle sur ' The House of The Rising Sun'.

Le monde de la musique rock à Liège est en deuil…Le guitariste/compositeur Michel Leclercq nous a quittés début février.

Il avait fait partie du groupe de hard,  Danger.

 Il faut attendre 2018 pour la parution d'un album solo: « After The Waiting »!

Brooklyn Vegan: Aaron Wegelin, who drummed for Elf Power from 1996 to 2004, has passed away.

On retrouve Aaron sur plusieurs albums du groupe d'Athens. 

Décès de la chanteuse et activiste Anne Feeney le 3 février, elle avait 69 ans.

Rendue célèbre par le titre « Have You Been to Jail for Justice », repris par Peter, Paul and Mary, la folk singer a gravé une douzaine d'albums. 

 Kris De Bruyne wordt beschouwd als een van Vlaanderens meest getalenteerde singer-songwriters.

Ce monument de ce que la presse néerlandaise a baptisé kleinkunst est décédé le 3 février, il avait 70 ans.

Il nous laisse une oeuvre riche d'une petite vingtaine d'albums et des titres aussi forts que  'Als je weggaat', 'Vilvoorde City' , 'Amsterdam', que les auditeurs de Radio 1 ont plébiscité comme meilleure chanson dans le Belpop 100,  ou 'Arme Lolita Van Over Het Veld'... 

The most popular line-up  of The Ikettes consisted of Robbie Montgomery, Venetta Fields, and Jessie Smith. 

La dernière, membre du groupe de 1961 à 1965,  est  décédée le 4 février.

Les Ikettes sont à jamais associées à Ike et Tina Turner, mais le trio avait également sorti des singles à succès sous leur nom, ainsi que l'album ' Soul the Hits'.

A noter que P P Arnold et Bonnie Bramlette ont également oeuvré en tant que Ikette avant de devenir célèbres.

Après l'épisode Ike and Tina Turner, Jessie Smith a assuré les choeurs pour Dr. John, Paul Williams, Al Kooper, José Feliciano, Leon Ware et même Bryan Ferry.

NME- Northern soul singer Nolan Porter has died ( aged 71).

Les titres ‘If I Could Only Be Sure’ et  ‘Keep On Keepin’ On’, enregistrés aux débuts des années 70, ont fait connaître le soulman de L A au UK.

Le chanteur n'a gravé que deux albums.

 A noter: Paul Weller  a repris ‘If I Could Only Be Sure’ sur son album de covers.

Matt Harris, the bassist for the Posies from 2001 till 2014, has passed away.

On l'entend sur les albums "Every Kind of Light (2005) et  " Blood Candy" (2010)

Dans les 90's Matt a fait partie d'Oranger et d'Overwhelming Colorfast.

  Mary Wilson, Florence Ballard et Diana Ross + l'oubliée Betty McGlown, forment les Primettes à la fin des années 50, très vite elles changent d'identité pour devenir The Supremes, Betty est écartée.

La Motown a trouvé un filon, les disques d'or se succèdent.

L'ego des madames est surdimensionné, Florence se tire et puis, Diana, Mary poursuit l'aventure avec de nouvelles copines. 

La grande dame pond également deux albums solo et se met à l'écriture, son dernier bouquin Supreme Glamour retrace l'aventure des Supremes.

En 2014, tu as la chance inouïe de voir la star sur une scène à taille humaine, Het Depot, à Louvain, elle est invitée par une autre sommité,  Bill Wyman, qui se produit avec ses Rhythm Kings ( dont Albert Lee) . 

Miss Wilson a ébloui l'ancien cinéma par son talent et sa puissance vocale, et puis entendre ' Baby Love' , 'Stop in the name of love' et ' You can't hurry love' par une Supreme, c'est mieux qu'une soupe aux navets.

Malheureusement, la belle Mary ( 76) s'en est allée, et il te reste à chanter ' My world is empty without you'!


End of part one!





Single - La Feuille – DagoDago

Single - La Feuille DagoDago 

par Monique Laleeuwe



DagoDago


C’est trois zicos de course et trois ingénieurs du son qui se mettent à écrire, à groover, à chanter.
C’est du refrain qui pète, de la voix qui mord, du texte qui s’aiguise au couteau et de l’amour à la
sulfateuse. C’est aussi un projet, celui de redonner sa conscience à un monde qui tourne fou.
C’est à Louvain-la-Neuve - dans le cadre de ses études de son - qu’Eric croise Marc De Martelaer qui
deviendra son coéquipier-bassiste de toujours.
Ensemble ils créent le groupe « Papa Gizz » (Acid-Jazz-Rock en français).
Un premier single (45 tours) voit le jour appelé « Barbarous».
Quelques années plus tard et après un passage à la RTBF comme ingénieur du son, puis journaliste, Éric
se lance dans une expérience cinématographique qui ne le laisse pas indemne : "LA NEF DES FOUS »
(long métrage – nomination Magritte 2015).
Ce film est une immersion de deux années dans l’annexe psychiatrique de Forest (prison pour fous
dangereux). C’est alors qu’Éric se met à écrire par nécessité, par besoin, par survie.
Le projet Dago germe dans sa tête.
Eric aiguise ses textes grâce à la rencontre des paroliers Iza Loris, Jacques Roure et Christophe Marie,
devenus depuis ses conseillers et frères/soeur d’écriture.
C’est à la rencontre d'Amine Doukkali, jeune musicien et ingénieur du son d’un talent fou qu'Eric se lance
dans l'aventure « Dago Dago ».
Eric veut faire de la pop, de la chanson, des refrains qui pètent et des mots qui touchent. Marc De
Martelaer croit également au projet et rejoint les deux musiciens.
La suite...vous connaissez, 16 morceaux écrits en deux ans et une envie de scène qui les démange.
Le trio DagoDago algéro-belgo-flamand, tels des loups dans leur forêt, travaillent et attendent l’heure de
mettre le feu à toutes les scènes de Belgique et de Navarre.
Eric nous parle de la feuille :
https://www.youtube.com/watch?v=fRiMyOlH7z0
Découvrez le groupe Dago Dago
https://www.youtube.com/channel/UCa5UmroKOjEU28OGVeaeZjQ

dimanche 21 février 2021

Album - Glare of Deliverance by Genus Ordinis Dei

 Album -  Glare of Deliverance   by Genus Ordinis Dei 


NoPo

Label/Eclipse Records

Une fois de plus, Eclipse Records en met plein les yeux et les oreilles avec la publication du 3è album de G(enus) O(rdinis) D(ei) qui s'intitule G(lare) O(f) D(eliverance).
La loge se compose de la crème musicale de Crema (leur ville d'origine en Lombardie).

Niccolò (Nick K’) Cadregari – voix, guitares
Tommaso (Tommy) Monticelli – guitares, claviers, orchestration
Richard Meiz – batterie
Steven F. Olda – basse

La pochette éclabousse de lumière le dessin d'une jeune femme nue, aussi diaphane et figée qu'une statue. 
Une pierre magique semble incrustée dans son ventre vers lequel se concentrent tous les faisceaux lumineux provoqués par une explosion dégageant nuages et flammes.
Une calligraphie très alambiquée marque le nom du groupe, en haut dans un blanc flamboyant. Le titre en bas, de même couleur, figure plus discrètement. Le tout repose sur un fond cosmique.

Pour les étagères, on glisse le disque pas trop loin d'Epica et Within Temptation dans la case death métal symphonique et mélodique (quoique ... l'ordre alphabétique, y a que ça de vrai!).
Les sonorités musicales rapprochent surtout les italiens de leurs compatriotes et amis de Lacuna Coil sans la voix féminine mais avec une voix death prépondérante qui peut, plus encore, faire penser à Eternal Tears of Sorrow.

L'oeuvre cuisine une crème sonore comme personne, souvent fouettée, parfois brûlée, parfois glacée. 10 recettes sont filmées en séries condensées très esthétiques avec des durées raccourcies par rapport au CD.
Théâtraux tout comme l'artwork, ces épiques épisodes se combinent pour former l'histoire d'une jeune femme nommée Eleanor persécutée par la Sainte Inquisition.
Les morceaux sonnent, en effet, très cinématographiques. Quelqu'un suggère concept album ?

1. Ritual
2. Hunt
3. Edict
4. Examination
5. Torture
6. Judgement
7. Dream
8. Abjuration
9. Exorcism
10. Fire

'Ritual' introduit d'une belle ambiance opératique la superproduction. Des synthés en symphonie soutiennent des choeurs amples puis un rythme martial assombrit le ciel devant une guitare rayonnante.

L'ouverture de la chasse poursuit une voix de bête entre grognements et déchirements. 'Hunt' enchaîne parfaitement sur la plage précédente avec ses claviers grandiloquents et sa batterie éloquente de blast beat.
Alors qu'on s'attend à un chant lyrique, des cris de Satan contrastent avec la musique orchestrale.

'Edict' fait scintiller 2 guitares dans un riff moiré d'abord de nature progressive et séduisante. Puis les guitares, les claviers, les choeurs et la batterie font corps dans des montées atmosphériques.
La voix monstrueuse scande agressivement en faisant monter la pression. Le morceau alterne entre choeurs angéliques et voix démoniaque.
Juste avant les dernières notes, un passage invite une cloche à sonner le glas au milieu de cymbales crashées.

'Examination' passe son examen death mélo et en même temps, que le mur du son pour les guitares. La voix chuchote de façon menaçante avant de libérer sa langue de serpent venimeux.
Par instants, des claviers onctueux adoucissent le propos.

D'emblée, 'Torture' tapisse de cris de douleurs un climat lourd et tempétueux.
Un court passage fait espérer un répit, grâce aux violons, mais des phrases, en latin, crachées, comme les glaires de la délivrance, augmentent l'impression dramatique qui s'amplifie jusqu'à la fin.

Un riff, prenant, lent et triste à la guitare, tinté de cloche et violon en fond, lance 'Judgement' qui aurait pu être le dernier.
Comme les précédentes, cette plage aime jouer au flux et reflux, dans des envolées d'écume à choeurs ouverts.
Un couloir atmosphérique sous la vague conduit, ensuite, à une grotte pleine de guitares et voix growlées. Un balancement groovy nous invite à crawler.
La longue marée s'achève, délicieusement, au piano.

Lors d'une première phase calme, 'Dream' mélange délicatement la rythmique avec une basse vibrante prédominante, des guitares chatoyantes et des petites touches de piano.
Puis, dans une deuxième phase plus perturbée, des saccades prolongent le mouvement rejoint par la voix engorgée.
Le côté orchestral, un peu moins envahissant, rend, alors, le développement plus léger. Enfin, le retour de la cadence saccadée remet sous tension la fin de rêve.

Il faut écouter les chants de moines d'Abjuration' le dimanche matin à l'heure de la messe. Les 1ères cordes légèrement pincées se croisent avec quelques notes de piano. Puis le morceau part dans une procession au motif tribal.
Le chant arrive tardivement, mixant superbement, une voix grave et des choeurs aériens, tout en contraste avec la voix d'outre tombe qui leur répond et finit par l'emporter.

Une valse légère fait tournoyer 'Exorcism' avant de prendre le contrepied dans un climat pesant sous un ciel ténébreux. Quelques choeurs s'essaient à soulager l'angoisse mais c'est peine perdue!

Des bruits d'émeute attisent un 'Fire' flamboyant qui met du temps à s'éteindre (16 mns!). La voix death échange avec les guitares sur un rythme groovy surprenant.
Un 1er pont ouvre un chemin plus sombre. Un deuxième pont monte dans le ciel avec une légèreté à l'opposé du passage précédent avant de basculer sur un champ de bataille homérique.
Le bloc, insatiable, fait défiler de nombreux paysages très contrastés de douceur à violence. La surprise de dernière minute conclut en une marche sereine de musique classique.

Gisemonde : "Cette oeuvre oppressionne par sa puissance et sa cohésion monolithique!"
Lucette : "Son côté pompier douche, parfois, notre enthousiasme ...."
Gisemonde : "... finalement pas tant que ça! ça scintibouillonne en diable!"
Lucette : "Ouais, ce disque tabasse mais il hésite entre ambition et mégalomanie..."
Gisemonde : "Plein les esgourdes, hein? Oui, le style l'exige mais ça vaut bien une messe."
Lucette ou Gisemeonde? Faites vos jeux, Ite Missa Est!



Album- Edie Brickell and New Bohemians – Hunter And The Dog Star

 Album- Edie Brickell and  New Bohemians – Hunter And The Dog Star 

Label: Thirty Tigers


Edie Brickell, oui, tu connais: un tube immense en 1988, ' What I am', extrait du premier album qu'elle enregistre avec les New Bohemians ( Shooting Rubberbands at the Stars).

Ce n'est pas la troisième épouse de Paul Simon?

Effectivement, une relation orageuse qui ne les a pas empêchés d'avoir trois enfants.

Si tu t'intéresses aux ragots, une cousine de ma voisine qui, de temps à autre, feuillette The National Enquirer et qui gobe tout ce que raconte  Oprah Winfrey, te signale que la vie amoureuse du 5ft 3 Paul Simon n'est pas triste, en dehors des filles passées devant le maire, il a collectionné les conquêtes.

Plus de détails....écoute Gossip de Beth Ditto.

Edie Brickell, qui avait donc rejoint les Bohémiens en 1985, invitée par un des fondateurs, Brad Houser,  pond avec eux un second album, apprécié, en 1990, ' Ghost of a Dog', avant une longue période de silence.

 Devenue l'épouse de Mr Graceland, elle s'embarque pour une aventure solitaire qui la voit enregistrer deux galettes.

Après un hiatus d'une quinzaine d'années, elle retrouve les New Bohemians pour  'Stranger Things', suivi, douze ans plus tard ( 2018), par 'Rocket'.

Douze ans, c'est long, la Texane  a repris sa carrière solo et signe deux disques, puis elle fait partie des Gaddabouts, un supergroupe dans lequel figurent Steve Gadd, Andy Fairweather Low et Pino Palladino.

La clique grave deux albums.

Plus étrange est son association avec l'entertainer Steve Martin, par ailleurs pas un âne au banjo, on leur connaît trois albums, dont un Live.

2021 marque le retour d' Edie Brickell and  New Bohemians avec l'album 'Hunter And The Dog Star'! 

T'as vu le clebs sur la pochette, perché sur un roc surmontant une forêt de pins, peinte en teintes violacées, il semble hurler à la mort à la vision de la constellation du Grand Chien, a-t- il lu le post-apocalyptic fiction novel de Peter Heller ' The Dog Stars'?

 

HUNTER AND THE DOG STAR TRACK LIST

1. Sleeve

2. Don’t Get In The Bed Dirty

3. I Don’t Know

4. Stubborn Love

5. Rough Beginnings

6. Tripwire

7. Horse’s Mouth

8. I Found You

9. Miracles

10. Evidence

11. My Power
 
Credits: Edie Brickell (vocals, guitars), producer Kyle Crusham (background vocals, mellotron, piano, Rhodes, synthesizer) and the New Bohemians: Brandon Aly (drums), John Bush (drums, percussion), Brad Houser (bass, synthesizer) and Kenny Withrow (bass, guitars, synthesizer) , the album also features Matt Hubbard (background vocals, organ, piano, synthesizer, wurlitzer), Burton Lee (pedal steel) and background vocals from Kelly Micwee and Alice Spencer. 
 
Il s'agit de se retrousser les manches, voici 'Sleeve' , tu les relèves bien haut si tu envisages plus de 20 tatouages.
Sur fond pop psychédélique , oui, il y a des champignons et des éléphants, peut-être roses, Edie débite sa fable de manière désinvolte tandis que les copains jamment sans retenue .
La guitare dessine des arabesques frivoles, la basse de Brad et les drums maintiennent un rythme soutenu, Matt ajoute quelques touches de claviers pas ridicules, ils semblent tous prendre un malin  plaisir lors de l'interprétation de cette plage où le groove et les envolées improvisées cohabitent pour le meilleur.
Le pire n'étant pas au programme.
Don’t Get In The Bed Dirty' rappe à la manière de Blondie dans 'Rapture' , les connotations sexuelles font partie de la trame et, forcément, la notion de  sex-appeal sollicite  l'image de Prince et surtout celle des fameuses basslines d' Ida Nielsen ou de Rhonda Smith.
Brad, s'en inspire et, en tant que fan de Jaco Pastorius,  avoue "I haven’t been able to put a lot of super funky stuff on our recordings, and that’s one of the funkier things I’ve ever played."
Et sinon, je me douche et je me couche, comme le demande la madame! 
Avec ' I don't know'  Edie s'aventure, avec grâce, pas Kelly,   dans le domaine dance-pop remuant , la batterie, métronomique, permet aux autres fils du vent de discourir sans gêne, ils ne s'en privent pas.
 Edie, donc, tu ne te souviens plus avec qui tu as passé la nuit?
... Who's that waking up beside me... I don't know I don't know I don't know anymore...
Abus d'alcool, une soirée fumette?
C'est un interrogatoire,  I repeat it, I don't know!
'Stubborn Love' est introduit au Rhodes, raison pour laquelle un gars avance le nom de Donald Fagen, il y a pire comme parallèle, puis Edie rapporte l'histoire d'une aventure amoureuse démarrant au bowling. Pour lui, un one-night-stand, pour elle, 'he was the one' , résultat: un bébé, un mariage, un divorce!
L'American way of life !
Une des chansons les plus sincères de la collection est à coup sûr ' Rough beginnings' relatant l'histoire de Jasmine, d'Abilene, serveuse la nuit pour payer ses études, elle s'en sort, grimpe l'échelle dans son boulot, épouse un brave gars avec lequel elle fait deux gosses, le matin elle se lève de bonne humeur pour aller bosser, en rentrant en début de soirée elle promène le chien, puis prépare le dîner,  un album de  Dolly Parton glissé dans le lecteur.
Rough beginnings, peut-être, mais jamais une plainte, la resonator de Kenny Withrow brode en finesse tandis qu' Edie colle une voix pure sur la mélodie,  rien de plus, l'art réside dans  la simplicité.
'Tripwire' is a freakshow, déclare Kenny, il a raison, pendant 90 secondes, sur un simple drumbeat et une guitare répétitive, Edie déraille grave en crachotant  des incohérences ... Awu, hwah, hwah, awu, hwah, hwah.... 
Dans le genre, tu préférais ' Kili Watch' des Cousins!
Retour aux choses sérieuses avec le country/Southern rock ' Horse's mouth'  embelli d'un beau solo de guitare et d'un déboulé de piano emballant et puis, tu la replaceras celle-là: “Hey, if you don’t hear it from the horse’s mouth, you’re hearing it from the horse’s ass.”
Qui disait, parle à mon cul, ma tête est malade? 
Il fallait une romance fleur bleue, là voilà ' I found you' .
 Mrs Brickell semble déclarer son amour à l'être chéri, mais en fait  l'idée vient de Brad  qui dédie la chanson à sa fiancée, quant à Brandon, il marque le rythme par un drumming tribal.
Le point fort est toutefois le superbe bridge à la guitare.
'Miracles' are just for believers, merci Bernadette!
A part ça, ce downtempo est une véritable  petite merveille, dégageant grâce et  délicatesse, tout  y est subtil: la voix, fragile, les claviers  quintessenciés, la guitare aux effluves latines et le drumming feutré, bien joué, les gars!
Ce 'Miracles' vaut les meilleurs Steely Dan.
Après la perle, vient l'improvisation, l'instrumental ' Evidence' permet aux guitares de lancer des piques psychédéliques pendant que madame, au chômage, se fait draguer au bar par un gigolo.
L'énergique 'My Power' termine l'album sur une note punchy.
 Toute la puissance de la pièce repose sur une basse au galop, elle imprime un groove irrésistible, alors que la sirène s'essaye, avec succès, au chant en  falsetto.
 
Un album varié qui ne décevra pas les fans d'Edie Brickell mais laissera de marbre les fervents de Rémy Bricka, à chacun sa religion!
 
 
 
 



 

 

 



vendredi 19 février 2021

EP - Epilexique - Cérébro Dancing

 EP - Epilexique - Cérébro Dancing

 

 Label : Cie Débrouill'Art

 

A Montpellier, il est une abeille qui butine les épigrammes comme d'autres recherchent le nectar enfoui dans le pistil des sourcis-de-Vénus,  Mâya Defay a été salée dans Branlade de Morue , elle est désormais convulsée dans Epilexique.

Comme bourdon, elle s'est choisi Quentin Pourchot, un jeune homme qui, il y a une dizaine d'années s'adonnait, e a,  au flamenco au sein de Fantasia Flamenca,  mais qui depuis s'amuse avec des boîtes à rythme, des synthés et d'autres ustensiles, inutiles en cuisine.

Donc, on commande une branlade de morue, on tombe sur Radio Alliance, fin 2017,  Mâya Heuse-Defay (texte) et Quentin Pourchot (musique) slamment et turbinent avec des machines pour un spoken-word techno, baptisé 'Le chant des marteaux-piqueurs'.

Piqué au vif, tu questionnes la toile, à la manière de Vassiliu, c'est qui cette nana, c'est qui ce lascar?  

A Barbès, Maya, enfant, s'adonnait, comme Charlélie, à la couture, dans la poche d'un veston elle trouve un stylo à bille et se met à écrire, des textes déjà borderline, pour ne pas dire délique, faut manger, je distribue le courrier dans le Gard , j'étudie pour devenir l'équivalent de  Marcel Griaule, spécialiste des Dogons,  je continue à étaler mes pensées sur la page blanche et je conte mes récits à qui veut les entendre.

Mon modèle, c'est Brigitte Fontaine.

Au fond, pour narrer mes analyses freudiennes, un fond musical serait le bienvenu, c'est là qu'intervient  Quentin Pourchot.

Un musicien avant-garde, influencé par Coltrane et Christian Vanderschueren, devenu Vander, pour ne pas ressembler à un coureur cycliste.

Il étudie le saxophone et les percussions exotiques, joue dans différentes formations avant de  faire équipe avec celle qui s'est chargé de la direction artistique pour le livre sonore  Hubert Félix Thiéfaine lit 'Les carnets du sous-sol' (ou 'Notes d'un souterrain') de Fédor Dostoïevski.

Les branlades, c'est du passé, désormais, le duo s'est transformé en Epilexique.

Il existe un album ' Cérébro Dancing' ( dix plages), c'est l'EP, quatre titres, que tu as sous la main.

1 Les Têtes.

2 Trump la Mort

3 C'est, c'était.

Coïto ergo soy orgasum in vitro veritas ejaculum.

L'avion va décoller, test PCR à bord, fasten your seat belt,  let's go!

Le moteur vrombit, quelques bleep bleep caoutchouteux annoncent  'Les Têtes' , Mâya, déchaînée, déblatère son laïus accusateur, Quentin est passé à la vitesse supérieure, il  nous matraque avec une techno industrielle, brutale et obsédante.

Tu ne sais plus si il faut écouter les harangues de la harpie furibonde, qui font passer  François Ruffin pour un boy-scout, ou te mettre à danser sur la hardcore techno ( style Angerfist) façonnée par son copain. 

Toi et tes semblables n' aviez aucune envie d'être comparés à du bétail, mais en réécoutant le texte, tu te dis que la poétesse slam  a raison, on se fout de nous, on nous rend fous, à force de tourbillonner, nos têtes vont exploser.

Tu n'avais plus entendu un discours aussi fort depuis le show de Clotilde de Brito aux Escales de  Binic, seulement, la gentille Clotilde fait dans le poétique subtil et raffiné, tandis que Mâya n'hésite pas à frapper sous la ceinture, la chienne!

' Trump la Mort' n'est pas le morceau que Donald, qui échappe toujours aux destitutions,   choisira pour l'accompagner lors de son dernier voyage, il est possible que les mycologues l'utilisent comme musique de fond pour une conférence sur le craterellus cornucopioides, mais ils risquent d'en perdre la saveur.

Entre frasques politico - sociales et lucidité exacerbée, le duo examine le paysage dévasté d'une société occidentale malade.

Elle n'épargne rien, ni personne, au passage si t'es fan de Walt, tu reconnaîtras Donald, forcément, Mickey Macron, l'invalide qui valide,  t'as cherché Picsou,  t'as vu le Tsar... allitérations et métaphores, chiasmes et litotes se succèdent, pas moyen de la brider, pendant près de six minutes, elle déblatère ses griefs, tandis que l'autre te balance sa panade technoïde hallucinée  qui finit par te transformer en robot sans neurones.

T'as appelé Mar-a-Lago, pour lui demander son avis, can I speak to Donald, bitte!

Sorry, il se détend sur le parcours vert, le panneau dit DO NOT DISTURB!

T'as pas insisté, t'as essayé Marine, on t'a dit,  elle est  chez Tarik, couscous à volonté, ce soir!

Dernière option, sortir la carte de crédit pour se faire une ligne de poudre blanche. 

Tu veux du saccadé, du fêlé, du complètement ravagé, écoute ' C'est, c'était'. 

Comme elle l'éructe, c'était l'été, c'était la fête, maintenant c'est le bordel, t'es bon pour un séjour à  l' Oregon State Hospital, méfie-toi de Nurse Ratched!

Si tu t'en sors, tu peux adopter un chien et mener une vie saine quelque part dans le Couserans!

Pline l'Ancien: ' In Vino Veritas'.

'In Vitro Verita', une BD signée Lapuss', dans le verre, quelques milliers de spermatozoïdes, pour  résoudre les problèmes de stérilité.

' Coïto ergo soy orgasum in vitro veritas ejaculum' , un détournement signé Epilexique.

Démarrage sermon en latin, signé Monseigneur Marcel Lefebvre, déjà sur base  electro Chicks on Speed, avant un virage réseaux sociaux en folie.

Je like, je clique et puis je claque.

Voilà, tu es banni de Facebook, ce statut ne respecte pas nos standards de la communauté en matière de contenus indésirables.

 

En résumé, Epilexique est là pour te secouer, vigilance orange, vents violents, si Aquilon t'indispose, tu t'abstiens, si tu n'as pas froid aux yeux, tu tends l'oreille!




 







mercredi 17 février 2021

EP- Promise Down - I Bleed Rock 'N Roll

 EP-  Promise Down - I Bleed Rock 'N Roll 


par NoPo

PROMISE DOWN I Bleed Rock 'n 'Roll 2021

Quasi tout neuf de 2019, le gang belge de Promise Down pisse le rock 'n' roll comme Lemmy le sue dans Motörhead. Le savoir c'est bien, mais le faire savoir c'est ... bien aussi!
Ici, les grattes démangent et la voix montre la voie du gros rock qui tâche.
Et là, la couverture trempe dans l'hémoglobine. Au milieu, une espèce de grosse couronne tressée d'épines blanches (le logo) fait mal.

Give me five!

'Turn to break the seal' On dirait le Sud... direction Molly Hatchet, The Outlaws, Blackfoot.
Le riff déchire comme un tir de Smith et Wesson perçant l'air du grand ouest et le rythme cavale à flanc d'Appaloosa, avec la double-pédale, étrier à portée de pied.
La voix de cowboy apprécie le whisky et le scotch (c'est écrit dans le texte) jusqu'à friser le growl, c'est drôle!
Le solide solo de guitare monte les degrés et scotche tout autant!

'Furious Masturbator' violente le manche et c'est bon! Rythmique ou solo, la 6 cordes, bien hard, gicle partout sur son passage.
Batterie et basse ne font qu'une. Jouissif, la bande sent bon le Z(i)Z(i) (Top)!
Ben quoi? J'essaie de me mettre au diapason de leur subtile poésie rock 'n' roll.

'Don't' démarre péniblement, réveil blues du dimanche matin, la tête dans le sac (ou pire... soupirs)! Fais ce que tu veux, baby, mais surtout ne me réveille pas!
Soudain, le pied colle l'accélérateur au plancher! Riff dévastateur, la grosse voix pleure sa mère, ça cogne comme dans la tête, hier c'était samedi (le top pour friter dans la bagarre disait Elton, les belges acquiescent)! 
'You can crash my car, you can drink my wine, but don't wake me up!'(y a des limites). Le récital de la scie cordes sonne chaotiquement bien.
Des paroles désopilantes ... à condition de ne pas être celui sous les draps!

'Let it out' Ça le susurre à ses entournures, c'est comme ça... Faut que ça sorte!
La voix de ptit graisseux gronde, prise dans les rouleaux de la batterie comme dans un tambour de machine à laver.
La guitare tire sur tout ce qui bouge, faut que j'move. Je pars dans le zig, le riff me rafle, je pars dans le zag, le solo dans ma sono tonne.
Impossible de rester de bois, c'est comme ça lalalalala!

'I bleed rock 'n( roll' explose son riff boogie Status Quo à ne pas rester en place. Ces musiciens ont de la veine, le R'n'R saigne par tous leurs vaisseaux.
Que dire de plus, tellement ça coule?

Les gentils bell(g)iqueux ont déjà bien roulé leur bosse pourtant leur cocktail dégage une sacrée fraîcheur adolescente, même bien trempée au whisky de 20 ans d'âge.
Leur spontanéité se perçoit à chaque note, celle qu'on attend justement, et leur plaisir sincère devient très vite contagieux.
Ah ce burning rock sévèrement burné, champions du monde, les gars! Pas de fioritures, juste le pied, mon pote! Comprends celui qu'on prend!


Lineup
William ‘Lawson’ Debaene chant
Daniel ‘Dax’ Aertssen Guitare
Ronny ‘Don’ Clé Basse
Marc Peeters Batterie

Titres autoproduits
01- Turn to break the seal
02- Furious masturbation
03- Don't
04- Let it out!
05- I bleed rock 'n' roll







mardi 16 février 2021

Album - Philip Parfitt - Mental Home Recordings

 Album - Philip Parfitt - Mental Home Recordings

 

Label -  A Turntable Friend Records

Philip Parfitt, à ne pas confondre avec feu Rick Parfitt de Status Quo, est surtout cité comme membre fondateur de The Perfect Disaster, un groupe relativement ignoré par la presse musicale du UK.

Doit-on cette indifférence aux nombreux changements de nom et de personnel,?

Un critique qualifie le groupe de strange bird dans une volière où les autres zozios sont  d'accès plus aisé.

Début 80, Orange Disaster voit le jour, la faute à Andy Warhol?

 Les chercheurs dénichent un 7", ' Something's Got To Give', ils étaient trois,  Phil Parfitt ( vocals, guitar)  Ken Renny (bass) et  Alison Pate (guitar).

Changement d'identité et de line-up:  The Architects of Disaster, Phil est toujours l'architecte en chef.

Deux membres du groupe se tirent pour former  Fields of the Nephilim, Phil persévère avec d'autres mercenaires, désormais ils naviguent sous la bannière The Perfect Disaster!

Le groupe conçoit quatre albums, le dernier' Heaven Sent' ( 1990) reçoit une constellation d'étoiles, mais ne se vend pas des masses.

On tire un trait sur ce désastre.

Philip Parfitt se lance solo avec le projet   Oediupussy, qui sort un album, avant de poursuivre sous son nom et d'enregistrer deux EP 's et deux albums: 'I'm Not The Man I Used To Be' en 2014 et le tout récent 'Mental Home Recordings'.

Les encyclopédistes mentionnent que PP s'est amusé au sein de  Psychotropic Vibration et, avant les épisodes Disaster, il jouait pour le combo punk Varicose Veins. Ajoutons que le monsieur a des copains pas idiots, ainsi, ont notamment participé à certains moments à l'aventure chaotique: Josephine Wiggs ( The Breeders), Malcolm Catto ( The Heliocentrics) ou Jon Mattock ( Spacemen 3, The Breeders, Baxter Dury, Spiritualized...).

 TRACK LIST - Mental Home Recordings
1. Somebody Called Me In
2. All Fucked Up
3. If I Wake Up
4. Don‘t Wait (Until I Am Dead Before You Tell Me That You Love Me)
5. John Clare
6. I Saw There Beside Me
7. Bones Cold
8. My Love
9. Are We Really Still The Same
10. Of Nothing In Particular (Bonus Track)

 

CREDITS
Written and performed by Philip Parfitt
Produced, mixed and mastered by Philip Parfitt
Recorded by Parfitt and Alex Creepy Mojo
Alex Creepy Mojo – guitar 
, e a , Jon Mattock (drums) and John Saltwell (bass), Andrea Parra,(additional percussion)  Valerie Hely, (voice)  making brief guest appearances.
 
Installe-toi confortablement dans ton fauteuil victorien, opte pour une lumière tamisée, propice à la détente, oh et puis, ajoute une bûche dans le foyer, flatte le dos de la chatte en passant, voilà le décor est planté, l'environnement paisible et tiède conviendra très bien à l'écoute du second album de Philip Parfitt qui démarre sur une note mélancolique avec le languide ' Somebody called me in'.
La voix, mâture, chaude, à peine un murmure se promenant sur une valse folk d'une autre époque, va bercer ton âme et tes sens. 
L'ex-Perfect Disaster passe de la guitare acoustique au piano, quand il ne caresse pas un violon, il  s'amuse avec des percussions, bien secondé par  Alex Creep Mojo, et ses effets d'ebow, John Saltwell à la basse  et Andrea Parra, aux percussions additionnelles, le crooner compte sur la voix de Valerie Hely pour faire écho à son frémissement serein.
6'30"" de bonheur nonchalant, de douce  béatitude.
Toujours en adoptant une vitesse de croisière similaire à celle d'un tortillard gravissant une colline  abrupte, le singer-songwriter enchaîne sur 'All Fucked up', la voix, traînante, ravive en toi des souvenirs de Peter Perrett des extraordinaires Only Ones. 
La reverb sur la guitare ajoute une couche brumeuse, recouvrant  la voie de chemin de fer sur laquelle se traîne le milk train.
T'as le temps de voir défiler, au ralenti, nuages et paysages sylvestres en pensant à celle qui t'attend, peut-être, à la maison. 
 ‘If I Wake Up’ est encore plus lent, une trompette étouffée en toile de fond , dépeint les sentiments de solitude ressentis par le pauvre gars, désabusé, qui récite ...If I wake up and you're gone, it won't be wrong... en embrassant les intonations d'un Lou Reed marmonnant tout ' Berlin'.
Dans le style Leonard Cohen se lamente,  'Don‘t Wait' (Until I Am Dead Before You Tell Me That You Love Me) s'apparente à une prière poignante adressée à celle qu'il aime mais ne manifeste pas clairement son amour.
Les choeurs affectés en toile de fond ajoute un climat monacal au propos, déjà austère.
'John Clare', fils de fermier, est surnommé le poète paysan du Northamptonshire, à l'instar de John Constable pour l'art pictural, il est une des plus grandes figures du romantisme rural.
Philip Parfitt lui dédie une chanson minimaliste et rêveuse.
En mode contemplatif,  ‘I Saw There Beside Me’ décrit les difficultés relationnelles dans le couple... je l'appelle, elle ne m'entend pas, elle paraît si loin... Un plumitif anglais rapproche cette plage de l'immortel ' Sunday Morning' du Velvet Underground, porté par la voix caractéristique de Nico, la mélancolie dégouline à grands flots, comme dans le ' Ruby Tuesday' des Stones.
Tu dis, Charles?
La mélancolie est l'illustre compagnon de la beauté.
Je te commande une absinthe?
Toujours aucun signe de liesse généralisée avec la suivante, ' Bones Cold', qui risque effectivement de te glacer les os. 
Amour transi et fatalisme, retranscrits en lettres pâles, on se promène ici aux côtés d'un esthète, adepte du rock atmosphérique, cher au groupe de Sydney, The Church.
Et soudain vint la lumière sous la forme d'une chanson d'amour, presque légère: 'My Love'.
Avec 'Are We Really Still The Same' et son sifflement digne de Curro Savoy, un   copain de Sergio Leone et d'Ennio Morricone, Philip Parfitt nous emmène du côté du désert.
Pour amateurs de dark folk et d'expressionnisme ne jurant que par Nick Cave.
A écouter en avalant un spaghetti épicé, pour le vin, tu as le choix: Chianti, Barolo, Brunello di Montalcino, et si tu as des accointances maffieuses, un Nero d'Avola.
Tu risques d'appuyer sur la touche 'replay',  ce morceau  exige plusieurs écoutes pour l'apprécier à sa juste mesure.
Le dixième chapitre, un bonus track lumineux, ‘Of Nothing in Particular’, révèle un  troubadour  apaisé, contemplant la pluie frappant la fenêtre, sans que cela ne l'affecte particulièrement.
L'album s'achève paresseusement,  si tu as fait attention, tu as pu apercevoir dans ce petit café, le dandy   sirotant sa tasse de thé, tandis que le film de sa vie défile sur son écran cérébral. 
 
Lors d'une interview, le singer-songwriter avait déclaré: "Je suis vieille école dans ce monde actuel"…, ça tombe bien, on adore ce qui est old-fashioned, les gens qui prennent leur temps, l'élégance  des voix monocordes, la justesse de ton, l'humilité et les chansons ténébreuses, en général.

'Mental Home Recordings' ne sera pas exploité par les deejays du Djoon ou du Glazart, mais l'album plaira aux oreilles attentives et aux esprits ouverts.
 
 
  

   
 
 

 


 

 



dimanche 14 février 2021

Album - Hearts and Hand Grenades - Turning To Ashes

 Album - Hearts and Hand Grenades - Turning To Ashes

 

par NoPo

 Eclipse Records

 

 Hearts and  Hand Grenades - Turning To Ashes 2021

Les grenadiers bombardent leur communication de critiques de mags, toutes plus élogieuses les unes que les autres. Leur label Eclipse Records envoie la totale et ça se voit!
Le groupe américain de Buffalo (Etat de New-York), a l'habitude de rendre hommage par des reprises depuis 2012 plutôt que composer lui même.
Repérés par Robby Takac, chanteur bassiste des Goo Goo Dolls, ils enregistrent cet incipit avec Justin Rose, peu spécialiste du hard rock, ce qui donne un son plus fleuri, peu classique pour ce genre.
La voix énergique de Stephanie Wlosinski me rappelle un peu les intonations de Liv Jagrell, du groupe suédois Sister Sin, mais avec une agressivité moins exacerbée et un timbre du cru de Mötley (Vince Neil).
Cette énergie possède aussi le goût fruité à la pêche de DORO.

Sur la pochette, une harpie, aux cheveux longs en désordre, les yeux allumés et dans une robe grise et décolletée, parcourt la rue vide d'une ville au milieu de buildings où s'accroche le nom de l'album, à droite.
Une jambe nue devant l'autre et les bras déployés, elle semble semer des braises orangées autour de sa silhouette. Jeff Balance (oui, on peut le dire!), balance ce dessin dans le style mordant du premier Iron Maiden.
Après enquête, Tintin découvre que 'Heart like a Hand gGenade' provient de la chanson 'She's a Rebel' de Green Day et qu'elle inspire la pochette de 'American Idiot'! La furie sur l'art-work est-elle aussi une rebelle?

L'oeuvre traite principalement de relations humaines, difficiles et même toxiques, dégradées par un manque de respect de l'autre et de reconnaissance de soi-même.

L'album commence comme il s'appelle, dans des cendres encore chaudes. Un riff sombre s'annonce d'entrée. La voix de Stephanie s'élève, ardente, comme les nuées toxiques qui étouffent son assomption.
La rythmique installe un magma compact. La guitare place son riff en retrait jusqu'a l'éruption du solo, enlevé.

'For The Weakened' martèle lourdement, sous riff lancinant, dans les pas d'un Sister Sin. Au milieu, un pont planant surprend.
Les choeurs virils donnent une grande force à la compo (tout à l'opposé de l'intitulé) et finissent par l'emporter par un 'Raise your fist and yell' hurlé par la chanteuse!

'Daggers' tranche dans le vif par ses guitares saignantes et un solo étincelant. En cours de phrasé, Stephanie utilise fréquemment sa voix à vibration granuleuse qui donne plus d'intensité.
On retrouve cette technique tout au long des 8 titres.

Une intro lente, avec une combinaison de 2 guitares une basse, une jouant plus haut puis un léger gratté derrière, suggère Iron Maiden.
'I Hide' enchaine vite sur ce riff dramatique et sous-accordé, du plus bel effet, qui creuse, en saccades, une ouverture au refrain entraînant, ample, imparable...
La voix modulée, en plusieurs couches, accentue l'attrait de la mélodie.

Sur le second single, Stephanie crie 'Adrenaline' pour qu'elle revienne. Le texte exprime, en effet, leur envie de performances scéniques.
Des battements de coeur marquent le tempo devant le riff introducteur.
Cette piste, plus longue et louvoyante, donne du temps aux soli de guitare et se termine dans une accélération déjà tentée en cours de morceau.

'Nothing Left', le single, sort en tête pour présenter l'équipe sous ses meilleurs atours. Une gratte menaçante, façon mur du son, embraye sur un riff émoustillant et contagieux.
Le refrain, très attrayant, donne envie d'accompagner les choeurs à l'ouvrage (c'est bien de cela qu'il s'agit). Le solo tourbillonnant capte l'attention.

'The In Crowd' interpelle par ses ruptures de rythmes abruptes. Tout commence par une courte intro bluesy en balancements qui précède un passage énervé et très véloce, enveloppé dans des choeurs aériens.
Retour à la case départ, puis accélération à nouveau avant un magnifique solo de guitare vivifiant et échevelé. Cette plage chaotique correspondrait bien à l'ambiance de la pochette :
'I walk my streets in a tailored suit
I’m looking for trouble not looking for you
I got nine lives and I’m spending them like cash
In the face of danger I smile and wave
In the arms of terror I find my place
It's a song and dance with the best of them at last'

'My Sickness' débute dans un riff orageux très prenant. La suite ne déçoit pas par la mélodie addictive et la voix hargneuse.
Ici, carte blanche à la batterie qui s'en donne à coeur joie après un très beau solo de guitare.
Les roulements puissants explosent, combinés aux frappes giflées sur les cymbales, et achèvent le morceau sans pitié.
Ce final nous laisse sur une belle impression et nous tient en haleine.

La force principale de cet album, d'une indéfinissable séduction, vient de sa cohésion tant au niveau du jeu des musiciens qu'au niveau de la qualité constante des compositions (et même jusqu'à leur durée).
On aurait pu s'ennuyer mais, pas du tout, d'autant que le disque est court et efficace. Une certaine euphorie de jouer, très palpable, prédomine.
Pourtant, l'instrumentation n'en met pas plein les oreilles et la production n'en rajoute pas outre mesure. C'est d'ailleurs assez intrigant pour un album plus hard rock que métal (entre heavy rock et heavy metal).
Tout simplement, le coeur y est et la grenade musicale bien goupillée.


Line Up
Stephanie Wlosinski chant, basse
Kenny Blesy Guitare
Mike Bress Guitare
Tom Lafferty Batterie


Titres
  Turning To Ashes      4:18   
  For The Weakened      4:06   
  Daggers               3:39   
  I Hide                4:23   
  Adrenaline            5:30   
  Nothing Left          4:10   
  The In Crowd          3:51   
  My Sickness           4:18