jeudi 21 janvier 2021

Imogen Clark – The Making of Me EP

 Imogen Clark The Making of Me EP

 Ça va, on te voit venir, Imogène, c'est ça qui te gêne, et sur-le-champ tu évoques Catherine Frot, alias Imogène McCarthery, ou Imogène Le Dantec, incarnée par Dominique Lavanant.

Tu aurais pu avancer Imogen Heap ou la triathlète, ironwoman, Imogen Simmonds.... il est vrai que Imogène est repris dans la liste des prénoms peu communs, on n'en fera pas un fromage, Imogen se rattrape avec  Clark, the twenty-seventh most common surname in the United Kingdom.

Trêve de billevesées,  revenons à nos brebis, en automne 2020, Imogen Clark a sorti l'EP 'The Making Of Me', que l'agence Sideways Inc. te recommande.

Imogen, originaire de Bowen Mountain (Nouvelle-Galles du Sud, en Australie)  , ne peut être considérée comme une néophyte, en 2016, elle réalisait son debut album  'Love And Lovely Lies', catalogué alt.country, cette production avait été précédée par l'éclosion de quelques EP's, dont 'Sky Stands Still' ( en 2010), ' Under the Fairy Lights' ( 2011)  ou  'Stories From A Porcelain City' en 2013, ce dernier lui a valu d'arriver en finale à The International Songwriting Competition à Nashville.

Un second full album ' Collide' paraît en 2018, il confirme le talent de la demoiselle, qui désormais collectionne les nominations ( Best Female Artist, Australian Video of the Year ...)  pour la remise des country awards en Australie.

2020, après une période noire, un bouleversement émotionnel, Imogen met le cap sur Los Angeles où elle travaille avec le producteur  Mike Bloom ( Rilo Kiley, Jenny Lewis, Rachael Yamagata...) pour enregistrer le six-track EP The Making of Me.

Tracks-

 
1. My Own Worst Enemy
2. Inside Out
3. Push Me Down
4. Paper Boat
5. The Making of Me
6. Found Me 

 Label: Potts Entertainment/MGM.

 

Elle a réuni quelques grands noms pour la confection de l'objet, notamment  le sorcier des claviers Benmont Tench ( Tom Petty, Stevie Nicks, Bob Dylan, Alanis Morissette...) ou le drummer Pete Thomas ( Elvis Costello, John Stewart, Sheryl Crow, Bonnie Raitt, Tasmin Archer, on en passe et des pas bidon), Alex Lahey, qui a collaboré à l'écriture, est créditée à la guitare et au synthé sur le premier morceau, Mike Bloom, lui-même, joue de différentes guitares et de la basse, du piano,  du mellotron ou du dulcimer, le vétéran Peter Adams se charge du piano, de l'Hammond M3 ou de l'orgue, sans oublier les choristes ( Emma Swift, Anita Lester, Clare Bowen) et les percussionnistes ( Daniel Brummel et Will Golden).

Du beau monde!



"My Own Worst Enemy” a donc été composé avec l'aide d' Alex Lahey, elle aussi singer-songwriter , originaire de la ville qui a vu naître le band Crowded House, cet uptempo pop: rock ne te donne qu'une envie, celle d'accompagner la rengaine en battant le sol du talon, tandis que les copains/copines de la madame battent des mains, claquent des doigts et décorent la mélodie de petits oohs oohs attrayants.

Tu aimes Fleetwood Mac ( période américaine), Heart, Pat Benatar,  Amy Macdonald...tu risques de craquer pour Imogen Clark.

Et si t'as le temps, jette un oeil à la vidéo et essaye de reconnaître les personnalités locales s'illustrant sur le film!

'Inside out' joue la carte ballade bluesy , l'influence de Benmont  Tench y est considérable. Le morceau, sentant le Tom Petty à plein nez, est chanté d'une voix  énergique, remuant tout ton être lorsqu'elle lance...  I'll rock you inside out... une guitare en mode laidback s'oppose aux sonorités caractéristiques de l'Hammond pour transformer cette plage en must pour tout amateur de classic rock et de voix féminine à la fois vibrante et puissante.

'Push me down' est signé Imogen Clark/Emma Swift, cette dernière qui vient de sortir un album où elle reprend 8 titres de Bob Dylan, est considérée comme une des meilleures représentantes  alt-country  en provenance de the land down under.

D'une voix traînante Imogen transforme le titre en country rock imparable, Emma se chargeant des backings, mais ce sont les guitares de  Mike Bloom qui tirent les ficelles, une acoustique pour démarrer en douceur, avant la déferlante électrique, pour accentuer la touche country il a sorti la lap steel.

A powerful song!

 Imogen Clark et Anita Lester sont créditées pour la ballade ' Paper Boat', qu'un journaliste australien rapproche de certaines compositions de Joni Mitchell, un compliment ( mérité), même si vocalement les deux artistes ne travaillent pas dans le même registre.

Le texte, imagé, traite d'une relation délétère qui va te laisser sur le carreau, un bateau en papier ne peut rien qu'entre une mer démontée et infestée de requins.

Une nouvelle réussite.

Le titletrack, ' The Making of Me' est le morceau le plus minimaliste du lot, une voix et un accompagnement sobre au piano, dulcimer, moog, sur fond de drumming discret.

Il a a été écrit après une rupture, l'artiste y déballe son âme avec honnêteté, sans pathos,  ni effets de voix outranciers, la beauté réside souvent dans la simplicité. 

Le dernier chapitre 'Found Me ',  signé  Imogen Clark, Clare Bowen ( actrice connue pour son rôle dans la série Nashville) et  Brandon Robert Young ( acteur, le mari de la précédente), balance généreusement et  joue la carte fresh  pop, à la manière d'une Cindy Lauper ou de Belinda Carlisle.

 

Les six titres de 'The Making of Me'  révèlent le talent indéniable d'une artiste maîtrisant son art à la perfection, une singer/songwriter faisant preuve d'un éclectisme de bon aloi et  sachant s'entourer de musiciens brillants, musiciens ayant senti tout le potentiel  qu'elle dégage.

A 25 ans, Imogen Clark n'a pas encore atteint les plus hauts sommets, ce n'est qu'une question de temps, l'Europe ne devrait pas tarder à la découvrir et à l'apprécier!