jeudi 31 décembre 2020

Album - Shore by Fleet Foxes

 Florian Hexagen survole les sorties musicales en cette fin 2020

 

 Album - Shore by Fleet Foxes

Anti ( record label)

 

Tracks-

 

1. "Wading in Waist-High Water" 2:15
2. "Sunblind" 4:13
3. "Can I Believe You" 4:04
4. "Jara" 4:09
5. "Featherweight" 3:50
6. "A Long Way Past the Past" 3:59
7. "For a Week or Two" 2:11
8. "Maestranza" 3:03
9. "Young Man's Game" 3:11
10. "I'm Not My Season" 3:11
11. "Quiet Air / Gioia" 4:27
12. "Going-to-the-Sun Road"
PecknoldTim Bernardes
3:58
13. "Thymia" 2:22
14. "Cradling Mother, Cradling Woman" 5:10
15. "Shore" 4:19
Total length: 54:22

 

Musicians
Robin Pecknold – vocals, instrumental performance, arrangements
Uwade Akhere – vocals (tracks 1, 3, 15)
The Westerlies
Riley Mulherkar – trumpet (tracks 1, 2, 6, 12, 13, 14, 15)
Chloe Rowlands – trumpet (tracks 1, 2, 6, 12, 13, 14, 15)
Andy Clausen – trombone (tracks 1, 2, 6, 12, 13, 14, 15)
Willem de Koch – trombone (tracks 1, 2, 6, 12, 13, 14, 15)
Joshua Jaeger – drum-kit (tracks 2, 6, 11 15), percussion (tracks 2, 6, 11 15)
Marta Sofia Honer – violin (track 14), viola (track 14)
Michael Bloch – classical guitar (track 5)
Christopher Bear – drum-kit (tracks 1, 2, 3, 4, 5, 11, 12, 14, 15), percussion (tracks 1, 2, 3, 4, 5, 11, 12, 14, 15)
Daniel Rossen – electric guitar (track 14), acoustic guitar (track 14), piano (track 14)
Homer Steinweiss – drum-kit (tracks 2, 4, 8, 9)
Kevin Morby – vocals (track 2)[1]
Meara O'Reilly – vocals (tracks 4, 6, 14, 15), vocal arrangements (tracks 4, 6, 14, 15)
Tim Bernardes – vocals (track 12)
Georgiana Leithauser – vocals (tracks 1, 9)
Frederika Leithauser – vocals (tracks 1, 9)
Juliet Butters – vocals (tracks 1, 9)
Faye Butters – vocals (tracks 1, 9)
Beatriz Artola – spoken dialog (track 14)

 

 

Comme c'était prévisible parce que c'est TOUJOURS comme ça avec eux, le dernier album des Fleet Foxes, intitulé "Shore", est aussi BEAU que CHIANT.
Du genre à la première chanson tu es content de les retrouver, ça réchauffe un peu ton petit coeur confiné et frigorifié par la rigueur hivernale, et puis 10-15 minutes plus tard tu regardes déjà ta montre et tu te dis "oh putain, encore 50 minutes à se taper leurs complaintes chorales indie, je vais mourir d'ennui".
Et là, tu te rappelles qu'en fait, c'est la même chose que les fois précédentes.
Bref, le cru 2020 du band de Seattle ressemble finalement aux autres: rien de nouveau pour cet indie folk pastoral balancé sous la grisaille de l'Etat de Washington, un marshmallow rose passé sans trop de saveur qui saura certes vous réconforter au coin du feu (si vous en avez un) ou à bouquiner sous la couette, mais ne rien faire d'autre pendant son écoute vous conduira inexorablement à un état presque proche de l'énervement voire de la haine, rien qu'à imaginer des moutons paissant dans une bergerie sous une fine couche de givre et ces connards de hippies aux cheveux longs grattant / tapant sur leurs instruments comme si leur vie n'en dépendait mais alors absolument pas du tout.
Il paraît que cet album est très lié à l'anxiété de leur leader, Robin Pecknold (Péquenaud? - roooo le méchant . Moi, je préfère la transposition en musique des souffrances mentales de Dara Kiely et de sa clique dans Girl Band. Là, si tu me dis que le Robin a trouvé le bonheur dans sa cabane au fin fond de la campagne boisée, je n'ai aucun souci à te croire en écoutant ce "Shore". En revanche, si tu me dis la même chose concernant le désormais fameux "The Talkies" des Irish, là, par contre, j'explose de rire (malsain)! 
Allez, pour résumer, ne vous faites pas chier à l'écouter si leurs précédents disques ont déjà eu fortement tendance à vous ennuyer, vous n'y trouverez ici rien de mieux, si ce n'est une furieuse envie de vous foutre du noise bien vicelard et intense juste après.
Dernière chose: on vit dans un monde tellement aseptisé que je suis quasi certain que tous les magazines de zik un peu "arty" / "hipster" et qui se prétendent la jouer cool et rebelle vont irrémédiablement coller ce truc ultra fadasse dans leur top 5 annuel, si ce n'est déjà fait...! 

mercredi 30 décembre 2020

Album - Nothing as the Ideal - All Them Witches

 Florian Hexagen survole les sorties musicales en cette fin 2020

 

 Album - Nothing as the IdealAll Them Witches

 

 New West Records

 

tracks-


1- Saturnine & Iron Jaw / 2- Enemy of My Enemy / 3- Everest / 4- See You Next Fall / 5- The Children of Coyote Woman / 6- 41 / 7- Lights Out / 8- Rats in Ruin 

 
Produced by ATW and Mikey Allred
Mixed / Mastered: Mikey Allred
Assistant Engineer: Neil Dawes

Michael Parks Jr. - vocals, bass, guitar, loops, piano
Ben McLeod - guitar, resonator, loops, piano
Robby Staebler - drums, synth, loops, tapes

 

 

Pas totalement emballé par la nouvelle production des All Them Witches intitulée "Nothing as the Ideal" (il s'en est fallu d'un cheveu pourtant aux réécoutes).
Alors certes j'apprécie l'éclectisme en musique, mais là, on a parfois l'impression de l'absence d'une véritable colonne vertébrale à ce disque.
Sans compter les quelques délires métal prog rock qui viennent semer le trouble ici et là pour achever de toute façon les chances d'emporter totalement mon adhésion.
C'est con, parce que ce choix (inexplicable de mauvais goût pour moi) gâche par exemple le plaisir de chansons stoner psyché qui démarraient pourtant fort bien (coucou "Enemy of My Enemy" ou dans une moindre misère "Lights Out").
Les pièces "See You Next Fall" ou "41" ne "dérapent" pas elles par exemple.
Vraiment dommage donc, d'autant plus qu'il y a également des morceaux calmes, posés, finalement plus "classiques" qui se révèlent très classes, du genre de "The Children of Coyote Woman" ou bien encore "Rats in Ruin".
Le jour où les ATW se débarrasseront de leurs excès métalleux prog', ils feront des disques de feu

Album - Falling Sands par The Equatorial Group

 Album -   Falling Sands par The Equatorial Group

 

self-released

 

Eastbourne, les guides touristiques: les cendres de  Friedrich Engels ont été dispersées dans les flots de la Manche depuis Beachy Head.

Karl Marx y venait humer l'air marin, Debussy, depuis le balcon du Grand Hotel, contemplait la mer, Lewis Carroll y aurait aperçu Alice, Timothy 007 Dalton y est passé pour tourner The Living Daylights, en 2007, Justine Henin triomphe d'Amélie Mauresmo on the Eastbourne grass.

2013, dans le coin, le Lammas Festival, pour la première fois, tu vois apparaître le nom du band  The Equatorial Group, la date de naissance officielle du five-piece combo reste à découvrir!

Origine du nom?

 Our name comes from the group of telescopes which reside in The Observatory Science Centre!

Enregistrements?

Deux  EP's: 'Glebe' et  ' Elvis' , deux albums:  'Apricity'  et ' Falling Sands', sorti fin 2019.

Line-up: 

Helen Weeks (vocals, acoustic guitar and pedal steel), Dave Davies (guitar and vocals), Andy Tourle (bass and vocals), Mike Tourle (drums) and Teresa Fox (keyboards and vocals).

Sur le dernier album Neil Grimes est également mentionné on drums.

 

Tracklist- 

1. Oklahoma 2. Rancho 3. Big Mouth 4. Freight Train 5. Catch Your Ride 6. Only One 7. Cups 8. Let This Lie 9. Prague 10. Oh Smile 


Non, Eastbourne ne se situe pas dans la patrie d'Abraham Lincoln, même si les sons produits par The Equatorial Group renvoient vers les grandes plaines de l'Ouest et la roots music aux senteurs Poco, Nitty Gritty Dirt Band ou Uncle Tupelo, tu n'es donc guère surpris en voyant que la première plage a été dotée du titre ' Oklahoma'.

Une plage où la  pedal steel de d'Helen Weeks fait merveille,  tu te laisses bercer au gré de cette mélodie cosmique.

Tu as vraiment peine à croire les gazettes indiquant que la qualité de l'air dans cet état is getting worse and worse, le morceau paraît si lumineux et serein, que tu ouvres grand tes poumons pour respirer le fluide gazeux tonique et puis tu as Helen qui  murmure... In these mornings of perfume and light I leave you sleeping as I take flight... , d'une voix aussi douce que celle de Margo Timmins,   tu pourrais bien tomber amoureux!

Les harmonies vocales illustrant 'Rancho' approchent de la perfection, tu n'es nullement étonné de lire que certains tracent des parallèles avec le Fleetwood Mac période américaine, et comme de surcroit, les guitares dessinent de fines arabesques, plus belles que la toile  tissée ce matin dans le jardin par une épeire à l'âme poétique, ton admiration prend des formes démesurées.

'Big Mouth' n'a aucun rapport avec  Morrissey striking again, il s'agit d'une chanson traitant d'une rupture, traitée sur un mode relativement léger et passablement ironique.

Non, il ne s'agit pas du fameux ' Freight Train' d'Elizabeth Cotten, le train qui a déraillé emportait toutes les larmes que Helen avaient versées car leurs chemins se séparaient.

Tu lui aurais bien proposé de la faire tourner au rythme de la valse, en la serrant dans tes bras,  malheureusement tu danses comme un canard boiteux.

' Catch your ride' est porté par une voix mâle, les filles assurant les backings, le morceau s'écoule avec la  limpidité d' un cours d'eau à peine agité, quand sans prévenir, lors d'un méandre, c'est une fille qui prend le relais vocal avant une accélération subite qui te fait penser aux meilleurs moments de Crazy Horse.

Tu dis... les paillettes, les longues jambes, le faux champagne et l'addition salée... tu oublies, on te parle du groupe comprenant Danny Whitten, Ralph Molina et Billy Talbot. 

Il est beaucoup question de pleurs dans les lyrics proposés par Helen Weeks et  Dave Davies, le concis ' Only One' transpire la mélancolie, une nouvelle fois soulignée par la majestueuse pedal steel et la voix veloutée de Miss Weeks.

Elles sont faites de précieuse porcelaine les 'Cups' chantées par The Equatorial Group, rien de tel qu'une réconfortante tasse de thé au coin du feu, car l'hiver sera longtemps sans toi. 

...The mornings seem darker now you’ve gone...

La guitare sur 'Let this lie' prend tour à tour des accents reggae ( à la Police) , puis  des effluves spaghetti à la sauce reverb, avant de virer country rock tandis que d'une voix satinée Helen Weeks psalmodie sa litanie vaporeuse.

Du travail de ciseleur.

'Prague', la plage la plus longue, fait près de sept minutes.

En vain, tu as cherché les raisons du choix de ce  titre, aucun lien avec la Bohême, aucune trace d'âme slave, pas de Danube bleu,  mais un déboulé de guitares à rendre jaloux Roger McGuinn , Gene Clark, Gram Parsons et autres oiseaux californiens, en arrière-plan, l'orgue subtil de Twe Fox fait merveille, quant aux harmonies vocales, elles sont imperfectibles.

La grande classe!

L'album s'achève sur une dernière note mélancolique avec la berceuse minimaliste  ' Oh Smile' .


Si ton dada, c'est le folk/country rock américain avec de grandes envolés de guitares, des harmonies soignées, des morceaux bien charpentés, si tu aimes  les  couleurs du désert, 'Eight Miles High' des Byrds, 'Rocky Mountain Way' de Joe Walsh ou 'Dreams' de Fleetwood Mac, The Equatorial Group doit pouvoir te séduire!





 




 

Album - Eyelet par Islet

 Florian Hexagen survole les sorties musicales en cette fin 2020

 

 Album - Eyelet par Islet

 

Fire Records

 

 Titres :
 Caterpillar
 Good grief
 Treasure
 Geese
 Sgwylfa rock
 Radel 10
 Clouds
 Florist
 Moon
 No host
 Gyratory circus

 

 

 All songs* written and performed by Islet: Emma Daman Thomas, Mark Daman Thomas, Alex Williams.

Recorded, produced and mixed by Rob Jones at Yr Hen Reithordy.

Mastered by Brian Pyle

*Except drums on ‘Good Grief’ and ‘Gyratory Circus’ performed and recorded by John Thomas at Pontvane 

 

 Le dernier Islet, intitulé "Eyelet", ressemble un peu à la rencontre étrange entre un Architecture in Helsinki sous champi et un Radiohead période "Kid A / Amnesiac" dans une pièce soumise à une gravité inversée dans laquelle on insufflerait en plus un nuage de marijuana bien épais. En tous cas, leur indie pop expérimentale est toujours aussi psyché et hypnotique, sans compter la présence de quelques tubes déviants ultra bien chiadés ("Good Grief”, “Treasure”, “Geese", ou alors le génialement dansant “Radel 10”, l'un des morceaux de 2020 ici). Bref, encore une superbe plaquette barrée du trio gallois, on y est habitués désormais...


mardi 29 décembre 2020

Album - Cabane - Grande est la Maison.

 Florian Hexagen survole les sorties musicales en cette fin 2020

 

 Album -  Cabane - Grande est la Maison.

tracks-

 Tu ne joueras plus à l’amour
Now, Winter Comes
Easily We’ll See
Îlot (Part II)
By the Sea
Take Me Home (Part I)
Sangokaku
Îlot (Part III)
Take Me Home (part II)
Until the Summer Comes

 

 

Credits

 All songs by Thomas jean henri except « tu ne joueras plus à l’amour »
& « by the sea » by Thomas jean henri & Sean O’Hagan.
All lyrics by Caroline Gabard & Thomas jean henri except «take me home (part I & II)» & «by the sea» by Sam Genders.
All songs were recorded by Thomas at home, Brussels, at Moriame’s house at Rofessart & Duinbergen expet some guitars, wurlytzer and keys played and recorded by Sean O’hagan at Peckham and the drum machine part on « tu ne joueras plus à l’amour » played and recorded by Andy Ramsay at Press Play Studio.
Kate Stables’s voice was recorded by Thomas at the house of Clementine in Paris
Bonnie ‘Prince’ billy’s voice was recorded at house of the dead (Louisville)
Bostgehio Choir was recording by Oihan Oliarj-Ines at Les Écuries de Baroja (Anglet) and at Karrikia (Alos)
Bostgehio : Laura Etchegoyhen, Maider Martineau, Manon Irigoyen,
Alexa Dulin & Pauline Lafitte

All strings were written by Sean O’hagan and recorded by Andy Ramsay at Press Play Studio (London)
Violin : Cindy Foster (7) , Dorina Markoff-McNulty (1 ,2,3,5,10), Jeremy Isaac (7),
Jonathan Lee (1,2,3), Tom Pigott-Smith (5,10) , Patrick Roberts(7),
Patrick Savage (1,2,3,5,10)
Cello : Rachael Lander (1,2,3), Chris Fish (5,10), Nick Squires (7)

Mixed by Ash Workman at Electric Beach Studio
Mastered by Pieter De Wagter at Equus Studio
Vinyl Mastering Engineer, Frederic Alstadt at Ångström Mastering

Kate Sables appears courtesy of Rough Trade Records Ltd
Will Oldham appears with courtesy of his own damn self
Sean O'hagan appears with courtesy of Domino Publishing 

 Découvert le groupe  Cabane sur La Première ( RTBF) ce matin (oui, ils peuvent parfois surprendre, en bien!  ), et bien je dois reconnaître que ce "grande est la maison" est un véritable petit bijou indie folk, un pur "travail d'orfèvre pop" comme le disait la présentatrice qui intervenait dans le cadre du "disque de l'année". Bon après, quand on a l'intelligence de collaborer avec des personnalités musicales telles que Bonnie Prince Billy et Kate Stables ( This is the Kit) rien de très étonnant à ce que l'album soit réussi. 

Bravo au Bruxellois

pour ce très joli travail, qui vient apaiser les esprits et réchauffer les coeurs en cette fin d'année très étrange.

 

 

Album - The Fallen Crimson par Envy

 Florian Hexagen survole les sorties musicales en cette fin 2020

 

 Album -   The Fallen Crimson par Envy

 chez Pelagic Records

 

 Tracklist
01. Statement Of Freedom
02. Swaying Leaves And Scattering Breath
03. A Faint New World
04. Rhythm
05. Marginalized Thread
06. Hikari
07. Eternal Memories And Reincarnation
08. Fingerprint Mark
09. Dawn And Gaze
10. Memories And The Limit
11. A Step In The Morning Glow

 
- Tetsuya Fukagawa (chant, claviers)
- Nobukata Kawai (guitare)
- Manabu Nakagawa (basse)
- Yoshi (guitare)
- Yoshimitsu Taki (guitare)
- Hiroki Watanabe (batterie)

 

 

La puissance d' Envy toujours intacte dans ce "The Fallen Crimson" screamo post-rock à souhait.
J'aurais toujours une préférence pour les premiers bien sûr, encore plus intenses, mais franchement, il faudrait être d'assez mauvaise foi pour ne pas reconnaître la classe de titres tels que "Statement of Freedom", "Marginalized Thread" ou bien encore "A Faint New World".
Hâte de les revoir sur scène en tous cas, là où leur art peut s'exprimer pleinement (haaaaa ce concert avec Amenra y a des plombes au VK, il me restera pour toujours en tête).

lundi 28 décembre 2020

Album- Harakiri For The Sky - Mære

 Album- Harakiri For The Sky - Mære

 AOP Records

Par NoPo

 HARAKIRI FOR THE SKY ‘MAERE’ 2020

Harakiri for the Sky vient de la région des valses et de Sissi l'impératrice mais le groupe ne semble pas avoir le mal du pays car, musicalement,  la Scandinavie l'emporte.
Les Autrichiens peignent un profond blackgaze à la fois dépressif (harakiri n'est pas une ferme où les chevaux s'amusent!), atmosphérique et mélodique.
9 ans après leur (mal)formation, sort leur 5è album 'Maere', ville qui était l'un des principaux centres religieux de Norvège, adepte du sacrifice.
Bienvenu au Black métal givré, spécialité norvégienne (comme l'omelette qui ne l'est pas d'ailleurs!)

La pochette présente un dessin monochrome de loup sur fond bordeaux. Deux mains écartent fermement sa peau sur le museau pour dévoiler une mâchoire de loup garou. Deux os croisés en 'X' séparent les initiales du patronyme 'H' en haut, 'F' à gauche 'T' à droite et 'S' en bas et le nom 'MAERE' en dessous.

En les écoutant, on perçoit des vagues d'Agalloch, l’américain mais il n'est pas interdit de sentir les suédois de Soilwork et surtout nos compatriotes Alcest dont on va reparler.
Le chant hurlé (inflexion screamo), les blast beat dans un débit élevé et les guitares tendues en filets arachnéens caractérisent leur musique à haute tension.
A part le dernier, tous les titres s'allongent entre 7 et 11 minutes de quoi s'exprimer librement.

'I, Pallbearer' en guise d'apéro, offre une bière au porteur de cercueil qui démarre par un riff poignant, soutenu par une 2è guitare, l'ensemble, giflé au milieu des cymbales.
La batterie monte ensuite d'un ton sur les toms pendant qu'une 6 cordes délivre quelques harmoniques aguichantes.
On entre alors dans le corps de la (dé)composition saturée par le chant aigu, extirpé du fond de la gorge, et des frappes à 500 BPM cependant la guitare trace la voie.
Le morceau se termine dans une minute de recueillement sur un piano mélancolique.

'Sing for the damage we've done' introduit d'abord des accords de guitare, mêlés aux notes d'un piano, martelés par des coups puissants. L'effet séduisant contraste avec la suite (jouée à la vitesse de l’éclair comme le morceau précédent) entrecoupée de courts passages planants et parfois des chœurs angéliques.  Neige (Alcest) y ajoute une couche de cris douloureux. Des instants d'amertume parfument ce titre qui reste prenant jusqu'à son arrêt brutal.

'Us againts December skies' maintient la température glaciale et angoissante de Décembre dans la durée. Peu de respiration, en effet, dans cette valse désespérée à la relance continuelle (sauf une petite minute de répit qui s'évapore vite).
On suffoque dans la tempête de neige et les chutes de congères mais on avance sur un chemin musical bien balisé.

Un riff à la Paradise Lost lance 'I'm all about the dusk' plus lent et lourd au départ. Ici, l'éternité dure 11 minutes. On se sent transi dans un froid crépusculaire et secoué par des vagues imposantes après un naufrage. Des passages vers la 3è minute et surtout la 10è font espérer le sauvetage en mer mais on finit par sombrer dans un abime profond.

'Three empty words' part sur les chapeaux de roue et se stabilise rapidement dans une accalmie puis s'installe sur un rythme élevé mais régulier. La trame torturée, en incantations, bouleverse. Puis, un répit, une nouvelle fois de courte durée, annonce une fin dans un chaos organisé.

'Once upon a winter' commence par une menace sur un riff tendu et répétitif puis on pourrait presque croire à une berceuse, un peu énervée, certes, mais ce serait une ballade selon Harakiri que je ne serais pas surpris.
Mais l'hiver est long (10'26), il faut bien se réchauffer alors ça finit quand même par accélérer.
Toutefois, un ralentissement gracieux et bienvenu, un peu avant la 9è minute, illumine la compo qui se termine dans un temps lancinant à la Evergrey.

'And oceans between us' fait monter des vagues d'émotions. Si ce n'est la voix hurlée, l'ambiance générale épique, alterne creux et bosses, bosses et plaies, de nouveau en souvenirs d'Evergrey. La mélodie puissante portée par la guitare ne nous lâche pas le cerveau d'un neurone.

'Silver needle-Golden dawn' accueille le chanteur masqué du groupe portugais Gaerea.
Un piano aux accords mineurs entraine une guitare dans un torrent musical. A nouveau la mélodie met notre système sensoriel à rude épreuve. On aimerait crier de joie, par moments, mais, après une respiration à 5'30, c'est le déchirement qui s'empare finalement de nous.

'Time is a ghost' nous piège d'abord à contre-corde par sa guitare sèche en arpèges, cependant la douceur ne fait pas long feu (36 secondes) avant que tout s'embrase. Un magma de braises étouffantes envahit l’atmosphère et, à nouveau, des éruptions volcaniques crachent leur sève brûlante.
Dans une dernière phase à 6'45, un son de guitare acoustique, accompagné d'une autre guitare au timbre de violon, annonce une fin progressivement violente.

Surprise (ou pas) l'album s’achève par la reprise de 'Song to say goodbye' de PLACEBO (album 'Meds' 2006) dont la musique possède aussi ce côté mélancolique qui sied si bien à HFTS.
Le thème joué principalement au piano se marie parfaitement au climat général de l'album en crève-coeur. La compo originale,  défigurée, ne se reconnaît que par son gimmick au piano et un duo clavier guitare de quelques secondes.

"Maere" impose un bloc monolithique et pourtant l'émotion suinte sur la matière scintillante.
Sous pression, l'expression de la douleur, comme un éclatement, fait office de purification.
Le cri viscéral, craché, porte l'angoisse, l'instrumentation la tension, le tout capte l'attention.
Sous sa couverture de métal extrême, la musique de Harakiri for the Sky se veut bien plus sensible qu'il n'y parait; elle mérite de profonds plongeons dans sa triste matrice.


LINE UP

M.S. - guitar, bass, songwriting
J.J. - vocals, lyrics
batteur de session Kerim « Krimh » Lechner (Septic flesh)

Track-listing :
01. I, Pallbearer
02. Sing For The Damage We've Done
03. Us Against December Skies
04. I'm All About The Dusk
05. Three Empty Words
06. Once Upon A Winter
07. And Oceans Between Us
08. Silver Needle // Golden Dawn
09. Time Is A Ghost
10. Song To Say Goodbye




 

 


Album - Coriky – Coriky

 Florian Hexagen survole les sorties musicales en cette fin 2020

 

 Album - CorikyCoriky

 Label    - Dischord

 

 tracks-

  1. "Clean Kill" - 4:12
  2. "Hard to Explain" - 3:03
  3. "Say Yes" - 2:35
  4. "Have a Cup of Tea" - 3:33
  5. "Too Many Husbands" - 3:02
  6. "BQM" - 1:52
  7. "Last Thing" - 3:27
  8. "Jack Says" - 2:33
  9. "Shedileebop" - 3:36
  10. "Inauguration Day" - 3:49
  11. "Woulda Coulda" - 5:24

 

Ian MacKaye – guitar, vocals
Joe Lally – bass, vocals
Amy Farina – drums, vocals
 
Avalanche de tubes indie punk rock à la cool "from DC" de la part du nouveau "super groupe" formé par rien de moins que Ian MacKaye (Minor Threat, Fugazi, The Evens), Amy Farina (The Warmers, The Evens) et Joe Lally (Fugazi, The Messthetics), avec cet album éponyme juste miraculeux sorti cet été, au moment où tout le monde ou presque s'en foutait.
"Clean Kill", "Have a Cup of Tea", "Bqm" ou encore "Last Thing", chaque morceau proposé ici transpire la classe naturelle de la scène indé originelle de Washington, qu'il est (putain de) si bon de retrouver ENFIN.
Mais pouvait-il en être autrement de toute façon...?! La question, elle est vite répondue je crois !
Le rêve: les découvrir sur la scène du Magasin 4 en 2021
"Peeeetiiiit Paaapaaaa Nooooëeeeel, quand tu deeesceeeendraaaas duuuu cieeeeeeel, ..." 
MAIS FUCK YOU VERY MUCH, COVID-19!!!

Album - HEALTH - DISCO 4 :: PART I

  Florian Hexagen survole les sorties musicales en cette fin 2020

 

 Album - HEALTH - DISCO 4 :: PART I

 

 Loma Vista Recordings

 


DISCO4 :: PART I

01. CYBERPUNK 2.0.2.0
02. BODY/PRISON ft. PERTURBATOR
03. POWER FANTASY ft 100 Gecs
04. JUDGEMENT NIGHT ft. Ghostemane
05. INNOCENCE ft. Youth Code
06. FULL OF HEALTH ft. Full of Hell
07. COLORS ft. The Soft Moon
08. HATE YOU ft. JPEGMAFIA
09. D.F. LOOKS ft. Brothel
10. MASS GRAVE ft. SOCCER MOMMY
11. DELICIOUS APE ft. Xiu Xiu
12. HARD TO BE A GOD ft. NOLIFE
 
 Jake Duzsik (chant et guitare), John Famiglietti (basse) et BJ Miller (Batterie)+ des tonnes de guests

 

 

Malgré les nombreuses collaborations avec des groupes que j'apprécie particulièrement (Perturbator, Youth Code, The Soft Moon, JPEGMAFIA et Xiu Xiu!), je ne me retrouve pas vraiment séduit par ce nouvel enregistrement de HEALTH (que j'aime pourtant beaucoup aussi, même si moins fan de leurs tous derniers efforts).
Au vu des acteurs présents ici, on aurait du se retrouver avec un disque beaucoup plus radical, puissant et dérangeant.
Là, on a l'impression de surfer toujours sur une bande-son noise-indus-electro de jeu vidéo sans les aspérités tant attendues à la découverte du casting.
Ou alors deviendrais-je peut-être trop exigeant avec l'âge...?

dimanche 27 décembre 2020

Album- X: The Godless Void and Other Stories de And You Will Know Us By The Trail Of Dead

 Florian Hexagen survole les sorties musicales en cette fin 2020

 

Album-  X: The Godless Void and Other Stories de And You Will Know Us By The Trail Of Dead

 Label - Richter Scale/Dine Alone

tracks-

 

1. "The Opening Crescendo" 2:53
2. "All Who Wander" 4:53
3. "Something Like This" 4:35
4. "Into the Godless Void" 3:57
5. "Don't Look Down" 4:41
6. "Gone" 4:04
7. "Children of the Sky" 4:37
8. "Who Haunts the Haunter" 5:30
9. "Eyes of the Overworld" 1:46
10. "Gravity" 3:45
11. "Blade of Wind" 5:41
12. "Through the Sunlit Door" 3:48
Total length: 50:10
 
credits-
 
Jason Reece – songwriter, performer
Conrad Keely – producer, recording, writer, performer, artwork, design

Additional musicians

Aaron Blount – guitar
Will Courtney – backing vocals (track 10)
Autry Fulbright – bass guitar
Jamie Miller – drums, percussion (tracks 1, 2, 4, 8 and 12)
Krystal Morris – vocal percussion (sampling) (track 1)
Cully Symington – drums (tracks 1, 2, 3 and 5)

Production

Charles Godfrey – producer, recording
Rich Mendez – pre-production assistant
Peter Van 't Riet – mastering
 
 
A la réécoute, le dernier Trail of Dead intitulé pompeusement "X: The Godless Void and Other Stories" n'est pas si catastrophique que cela (même si on est quand même bien loin d'un "Madonna" ou d'un "Source Tags & Codes"). Trop d'emphase, trop "américanisé" dans l'approche et la production, tout ça manque de l'énergie et de l'inventivité que le groupe sait pourtant encore déployer sur scène en 2020 (on les a vus, ça tabasse toujours).
Bref, pour les amateur-ices de la première heure, celle de l'indie rock noisy de leurs débuts, pas sûr que vous vous y retrouviez ici...

Mini-album - Exempt de 2kilos&More

  

 

Florian Hexagen survole les sorties musicales en cette fin 2020

 

Mini-album - Exempt de 2kilos& More 

Label(s)-  Ant-Zen, Audiotrauma et Le Label Beige

 

All tracks written by 2kilos and More
Basslines (1, 2, 3, 6) written by Def
Lyrics (3) by Black Sifichi

Drums - guitars recorded by Sylvain Livache/
Twaague @ Salon Berlin Recordings
Mixed -  Produced by Def in Paris
Mastered by Norscq 

 

Tracks
1. Circular
2. Wieder
3. Decibels
4. Aspect
5. Trilogie I
6. Trilogie II
7. Trilogie III 


Vraiment bien foutu et planant que cet "Exempt" de
2kilos &More
, à mi-chemin entre post-rock et electronica.
Leur bandcamp dit de cet album qu'il s'agit d'un "true deep dive into cerebral rapture, your body is immersed in vibrations, your mind is submerged in hypnotic frequencies. You’ll forget what’s happening on the surface. It's something that happens to scuba divers, they call it raptures of the deep", et il est vrai que certains morceaux l'assurent totalement, cette sensation de flottement et de ravissement profond. 
Très beau travail!

samedi 26 décembre 2020

EP - Over The Bridge - Lou Demontis

 EP - Over The Bridge - Lou Demontis

 

 Autoproduction 

 

Faut pas plonger jusqu'au mésolithique mais presque, Lou Demontis parcourt les routes et les scènes du monde rock  depuis plus de 40 ans.

OK, on ne va pas remonter jusqu'à l'école gardienne, où déjà il poussait la chansonnette pour la plus grande joie de mademoiselle de Fromont, une vieille fille, puéricultrice, diplômée peu après le second conflit mondial,  qui adorait les gosses, non, on  lance la machine à remonter le temps en 1977 pour te causer du groupe parisien Ciné Palace qui a eu l'honneur de se produire à l'Olympia .

Un archéologue a retrouvé le line-up: Lou Demontis (chant) , Yves Danacker (guitare) - Pecos (basse) - Thierry Danacker (batterie).

Certains affirment que le frangin de Lou,  Alain Abad tenait la basse lors du passage à l'Olympia, un garçon qui lui aussi peut afficher un beau bristol, il affiche  notamment une tournée avec Johnny Thunders.

Poursuivons: signature chez Philips, sortie de l'album ' Cocktail' en 1979, suivi par 'Rue Camille Niel' en 1981, puis, comme tous les petits cinés si bien chantés par Monsieur Eddy, le groupe se sépare, faute de succès.

Le FBI perd sa trace, il paraît qu'il bourlinguait et se produisait solo à droite et à gauche, sans perdre la foi mais aussi sans amasser des fortunes.

Retour de flamme dans les nineties avec The Flame Tattoo ( Alain Abad est dans le coup) ,  un groupe qui avait de la gueule, qui est passé par le Marquee et dont l'EP 'Singled Out' vaut une fortune.

Ils nous laissent également  un CD 'Take it or leave it', mais  peu après les flammes s'éteignent.

Infatigable, à l'image de Gérard Manset,  Lou reprend la route en solitaire.

Les enregistrements suivent: 2008, Never say Never - 2011, On the Avenue - 2017, Living the Dream- 2018, Heaven - et, enfin, 2020,  l'EP 'Over the Bridge' qui s'oppose à Under the Bridge de Flea et de ses copains.

Quoi, non,  on ne peut répondre à ta question concernant la troubled water!


Tracklist-

1 Now You're Gone 3:50

2 If I Loose You Win 4:54

3 Calling out My Angel 4:11

4 Going Down 3:24

5 I Know You Know 3:28

6 Over the Bridge 3:38

Lou Demontis and Ivan Malherbe play all instruments
Sabine Rouche: piano,  Hammond
Songs composed by Lou Demontis.
 
Parenthèse, Lou et Ivan sont tous deux professeurs de guitare à l' École des 4 z'Arts à Magnanville.

'Now, You're Gone', tu te dis qu'avec un titre pareil tu auras droit à un blues pur jus puisque Buddy Guy a choisi cette formulation pour une de ses plages les plus sombres.
Pas tout à fait blues, le morceau se meut en mode midtempo rock, un style qui va si bien à des gens aussi talentueux que Willy DeVille, le Boss et surtout Elliott Murphy, auquel ce titre te fait immédiatement songer.
La voix éraillée  pointe le bout du nez après quelques coups de baguettes sur la cowbell et une intro au piano presque latino, à laquelle se colle une guitare acoustique allègre.
Le mec ne semble pas pleurer à chaudes larmes, il accepte le départ de la madame qui risque bien de jouer le même jeu avec le successeur de celui qui désormais se retrouve comme un  lonely one. 
Ecoute, Lou, on ne tient pas à chicaner,  ton 'If I Loose You Win' est super cool, on adore ce tempo lent, cet air de ne pas y toucher, les castagnettes Spanish Stroll, mais bordel, un seul o à lose suffit, donc, If I lose you win!
D'ailleurs Supertramp confirme: You Win, I Lose.
Avec ' Calling out my Angel', Lou nous offre la ballade  suprême ( aux relents country significatifs, question 'train' tu te souviens de Merle Haggard attendant le sien en chantant du Jimmie Rodgers) ), elle est  posée sur un son d'orgue ( coup de chapeau à Sabine)  aussi  majestueux que celui  que  Matthew Fisher a appliqué sur  le plus grand succès de Procol Harum, 
Mr Demontis touche à la corde sensible et nous oblige à clore les paupières afin d' imaginer l'ange descendant précautionneusement  du train.
Un futur classique dont la ligne inaugurale évoque le fameux 'I shall be released' de Bob Dylan, du coup ... I see my light come shinin'  from the West down to the East... te trotte dans la tête jusqu'à te rendre fou.
De Freddie King à Bruce Springsteen, en passant par Status Quo ou Jeff Beck, ils ont tous touché le fond. 
Lou Demontis lui aussi y va de son ' Going Down' .
Voir ses rêves d'enfant s'évanouir, c'est particulièrement moche.
C'est sur une toile americana que le rockeur grisonnant plaque sa tirade mélancolique, enjolivée par des choeurs féminins célestes ( by the way, who are the girls, they sound oh so sweet, my lord?). 
D'un timbre poussiéreux, fait de rocailles concassées, comme s'il revenait d'un désert du Nevada, plus proche de Carson City que des lumières de Las Vegas, il attaque 'I Know You Know' , un nocturne américain évoquant d'autres singer-songwriters restés dans l'ombre: Willie Nile, Steve Forbert ou le copain du Loner et du Boss, Nils Lofgren!
Pour arriver au terme de la bordée,  il faut traverser le pont, là-dessous coule un cours d'eau te renvoyant des images estompées de celle que tu chérissais.
Une belle tranche d'alt-country  nostalgique que ce 'Over the Bridge' .
 
Si Madame, qui passait dans le bureau, s'arrête, dit oh, c'est qui, tu me prêtes le disque, c'est que Lou Demontis est dans le bon!
Madame est difficile et n'écoute que du sérieux!
Voilà, tu classes à côté de Lou Doillon sur l'étagère!




vendredi 25 décembre 2020

EP - Early Eyes - Sunbathing

 EP - Early Eyes  - Sunbathing

 

par NoPo

Label:  Epitaph Records

 EP track list
1. Wander
2. Clarity
3. Better At Home
4. Marigolds
5. Sunbathing


Le groupe de Minneapolis empile sa 4è face depuis sa formation en 2016.
Début 2020, ils partagent le clip single "I'm enough", composition guillerette exprimant pourtant une forme de stress et une manière un peu décalée de se préparer pour une soirée (leur chanteur a peut-être hésité avec "I'm too much").
Crosby Stills Nash and Young chantaient 'Almost cut my hair', les Eyes préfèrent couper leurs fringues...  'All I do is cut my clothes to feel alive' (extrait du texte) confirme leur originalité.
Leur parolier, Jake Berglove, cite les influences de Marvin Gaye, et Tatsuro Yamashita (qui ça? Je me suis aussitôt rencardé mais lui, il est vraiment 'too much'!).
Je compléterais par Hipsway (dont le guitariste Ally McErlaine et le bassiste Johnny McElhone iront jouer aux 'faux' cowboys dans l'écossais TEXAS).
Pour des rapprochements plus récents, on peut sentir la respiration des Citizens! (pas les footballeurs), Jungle, et encore plus celle des Australiens de Parcels (superbe référence).

Ce melting-pot fait de leur style une espèce de pop jazz dansant avec une pointe de soul.

Examinons leur dernière création à suspendre, comme une guirlande, dans le sapin!
La pochette crayonne naïvement un bouquet de fleurs jaunes dans un vase bleu transparent et leur ombre au sol. 2 ellipses semblent extraire une partie du vase.
Le texte identifiant le groupe et le titre s'écrivent, en noir, d'une grande sobriété.
Ici, le cadeau consiste en un EP délicieux de 5 morceaux pour 6 convives (max à Noël) dont on se régale de préférence sur un dance floor.

'Wander' fait figure d'ouverture ensoleillée et sautillante par une balade à vélo (qui rappelle 'Tieduprightnow' des Parcels) .
Les fourmis, plein les jambes, nous démangent, autant se laisser aller à un peu d'exercice qui ne fera pas de mal (avant le repas de fête)!
Une partie des musiciens a suivi une high school jazz band et ça s'entend dans leur maîtrise technique fluide. Le dérailleur est bien huilé et ça roule sans effort.

'Clarity' commence par un clavier ondoyant et légèrement mélancolique. Le chanteur s'interroge sur lui même et se sent un peu perdu.
Même s'il cherche sa voie, le titre reste chaleureux et accrocheur. La basse rebondit sur les peaux de batterie nous incitant au même mouvement. Les guitares fouettent et grattent gentiment le dos de la mélodie.

'Better at home' sonne joyeusement paresseuse. La trame de guitare séduit d'emblée par son évidence.
Le titre déroule avec beaucoup de naturel, plus tonique sur le refrain. En fin d'exercice, la batterie, qui jusque là jouait parfois à la boite à rythmes, s'extirpe dans un déboulé plaisant qui entraîne le refrain sur des hauteurs enivrantes.

'Marigolds' touche par ses premières notes au piano puis explose dans un rythme carrément funky à la batterie métronomique et sons de trompette en trompe l'œil (l'oreille?).
Bien que ce mot signifie 'soucis', le thème réside dans la reconnaissance qui commence par ... la reconnaissance de pas dans la maison.

'Sunbathing' conclut l'album dans un état d'esprit positif : 'The apogee of being me'. Le bain de soleil revient en boucle sur des joyeux 'Ooh-la-la, ooh-la-la-la-la'.
Le rythme donne des envies d'arabesques avec le corps ... pour ceux qui sont souples, les autres pourront se contenter de taper du pied et des mains et dodeliner de la tête (attention quand même au torticolis!).
Le ressenti ressemble à la chaleur des rayons de soleil sur la peau (...pière pour les eyes).

Ces jeunes artistes (issus du campus), sensibles, sont, sans doute, précoces mais aussi précautionneux voire pointilleux. Leurs compositions abouties et magnifiquement ciselées assurent sans hésitation.
Jake écrit des paroles assumées, très personnelles, qui se marient parfaitement avec l'ambiance musicale. On ressort de l'écoute avec une envie... y retourner en dansant autour du sapin.

Line up
Jake Berglove guitare, voix
Des Lawrence basse
Joe Villano guitare
John O'Brien guitare
Wyatt Fuller batterie

mercredi 23 décembre 2020

EP - Alquimia - Julia Samadhi

 EP - Alquimia - Julia Samadhi 

 

L'artiste multi-disciplinaire ( pianista, cantante, compositora y pintora)  Julia Samadhi ( Granada) vient de sortir un premier EP cinq-titres  sous son nom, 'Alquimia' (t'as deviné,  Alchimie) .

Après des études de classical et de jazz  piano, elle fait partie de plusieurs groupes de rock ou de métal locaux pour ensuite jouer de la bossa nova et du jazz latino avec le guitariste Antón Presser.

Ils montent la formation  Momoama ( auteur d'un album portant le nom du groupe,  en 2019).

Désirant s'ouvrir à d'autres styles, Julia rejoint le progressive rock band Ataräxia , qui lui aussi vient de pondre un album.

Diane avait plusieurs flèches dans son carquois, Julia semble avoir pris exemple sur la chasseresse mythique, avec son premier EP solo, elle évolue dans une sphère r'n'b,/néo soul, sous  influence Alicia Keys.

L'EP est auto-produit et distribué online par Distrokid.

Un fameux bémol, aucun détail n'apparaît à propos des musiciens ayant participé à la confection des cinq titres composés par Julia Samadhi,  qui signale que cet EP est un hommage à toutes les femmes de sa famille, en commençant par sa grand-mère, Bernarda, décédée du covid en début d'année.

 

 Tracks

01 Oh mi amor, Canción de Esperanza

02 Mi Verdad

03 It’s time

04 Atrévete

05 Oh mi amor, Hope song
 
Inspiré par le poème 'And the people stayed home' évoquant la pandémie actuelle, texte  écrit en une vingtaine  de minutes par Kitty O’Meara , une prof à la retraite, ' Oh mi amor, Canción de Esperanza' mi-chanté, mi-récité, comme le dit le titre, est un chant d'espoir, qui pour Julia prend encore plus de consistance après le décès de sa  grand-mère bien aimée.
Tendresse, émotion, timbre déchirant, qui évoque celui d'Ana Torroja, la front lady de Mecano, et choeurs angéliques sur fond nu soul/electro, caractérisent un morceau qui ira droit au coeur des âmes sensibles.
En 2015, Mana, secondé par Shakira, grave le titre ' Mi Verdad', Julia Samardhi chante sa propre vérité, son combat qui est celui de nombreuses femmes  vivant sous le joug du patriarcat.
Un patriarcat qui, par exemple,  à l'époque de la Guerre Civile a étouffé les talents de chanteuse de sa grand-mère.
C'est un cri sur fond electro tribal, fébrile et tumultueux, qui n'est pas sans rappeler certaines cabrioles de tUnE-yArDs.
Elle passe à l'anglais pour 'It's Time', une plage nu-soul l'invitant à enfin écouter la voix intérieure la poussant à agir pour changer de vie.
Julia a beaucoup écouté Erykah Badu , Jill Scott et Lauryn Hill et nous livre un track  n'ayant rien à envier aux productions US.
'Atrévete':  mujeres, osez, osez, brisez le silence, libérez-vous, l'ère de la femme au foyer, silencieuse et servile, est révolue.
C'est d'un timbre lyrique, à la Céline Dion ou Lara Fabian, que la chanteuse nous délivre ce message reposant sur un piano dramatique et des backings profonds.
Pour sceller l'enveloppe musicale, Julia nous propose une version anglaise  de 'Oh mi amor, Canción de Esperanza', cela donne ' Hope Song' qu'elle chante en duo avec Nat Shervington, un singer/songwriter de Bristol avec lequel elle a enregistré plusieurs reprises de classiques rock, dont 'Highway to Hell', 'Friday I'm in Love' ou 'Sweet Child o' Mine'.
 
Alchimie réussie pour Julia Samadhi!
 
 

 


mardi 22 décembre 2020

Rise - EP. WILLOW and Jahnavi Harrison

  Rise - EP. WILLOW and Jahnavi Harrison

 

 Label MSFTS Music +  Roc Nation

 

Tracklist-

 

1
Rise 03:39
2
Gajendra 03:06
3
Adore 02:17
4
Born To Give 05:13
5
Brahma’s Song 02:52
6
Kairava 01:56

 

 Credits-
Producers WILLOW
Writers Jahnavi Harrison and WILLOW
Acoustic Guitar WILLOW
Bass WILLOW
Copyright © MSFTS Music - Roc Nation
Drum WILLOW
Kalimba Jahnavi Harrison
Label MSFTS Music - Roc Nation
Mastering Engineer Joe LaPorta
Mixing Engineer James Rim
Phonographic Copyright ℗ MSFTS Music & Roc Nation
Primary Artists Jahnavi Harrison and WILLOW
Recording Engineer James Rim a,d Zach Brown
Shaker Jahnavi Harrison
Studio Personnel James Rim, Joe LaPorta and Zach Brown
Violin Jahnavi Harrison
Vocals Jahnavi Harrison and WILLOW
 
Willow Smith, fille de Will Smith, suit l'exemple de papa à 90%, elle fait carrière au cinéma et chante, à ce jour on n'ajoutera pas ' elle produit' sur la carte de visite.
 Parenthèse, personne ne lui a révélé qu'un groupe belge avait déjà choisi la dénomination Willow,
A peine débarrassée de ses dents de lait, la petite sort une flopée de singles, le premier ' Whip my hair' fait même un tabac en Wallonie.
Les choses sérieuses débutent avec la parution de 2 EP's en 2015; suivis de près par l'album 'Ardipithecus'.
Fin 2020, on décompte trois albums et quatre Extended Play's, le dernier ' RISE' en collaboration avec Jahnavi Harrison.
Leur partenariat avait débuté en mai 2020 avec la parution du single "Surrender (Krishna Keshava)", un hymne sacré en provenance de l'Inde.
 
 Jahnavi Harrison was raised in a family of Bhakti-yoga practitioners at Bhaktivedanta Manor, one of England’s most important spiritual landmarks.
Elle va à l'école, elle est sage et obtient une licence en Linguistique et Creative Writing avant d'enseigner la paix de la méditation et des mantras.
En 2015 paraît un premier album, 'Like a River to the Sea' , ensuite elle figure sur un morceau de 'Bhakti Without Borders', un charity album réalisé par le yogi Madi Das, elle avait également participé à la confection des compilations Mantra Lounge, un pendant mystique des plus terriens Hôtel Costes.
 
En cette période de l'année où les chants de Noël prolifèrent comme les sauterelles en Ethiopie, nous décidons de faire abstraction pour nous plonger dans un univers plus contemplatif.
'Rise' nous transporte sur-le-champ au sommet de la montagne sacrée, endroit idéal pour admirer le lever du soleil, à cent mille lieues de notre absurde et vulgaire  monde matérialiste.
Les voix éthérées, la guitare acoustique fragile,les choeurs en loop, constituent une toile de fond idéale pour  s'échapper et se fondre dans un milieu spirituel qui doit te conduire à l'euphorie sans faire appel à des substances toxiques.
Beau et reposant! 
L'instrumentation apaisante ( guitare acoustique, drums timides, basse discrète et violon onctueux , les vocaux vibrants ( chantés en anglais et hindi),  utilisés sur  'Gajendra', agissent comme un baume cicatrisant, un onguent bienfaisant qui vont te guérir de tous les maux dont tu as souffert.
Comme les filles, tu adoptes la position du lotus pour sonder ton âme et libérer ton esprit de toute pensée fielleuse.
Zénitude totale, disait l'autre!
Le céleste 'Adore', joliment décoré d'un kalimba mélodique et gracieux, est basé sur la  Bhagavad-Gita ( le chant du bienheureux), ....  to adore you is a door into myself... susurrent les filles et tu n'as plus entendu un chant aussi précieux depuis le fameux ' Lovin' You' de Minnie Riperton. 
Nouvelle tranche de spiritualité balsamique avec 'Born to Give' , un psaume altruiste qui, si tu l'appliques, doit te refiler les clés du paradis.
Délicatesse, bienveillance, harmonie, musicalité, difficile de trouver un cocktail plus judicieux  pour communiquer avec Krishna, Vishnu ou Ganesh.
" My hope for this EP is that it can soothe, uplift and inspire, as well as open a little sacred space within, to pray, meditate or just pause", concède Jahnavi.
Rien de mieux pour accéder au repos de l'âme et de l'esprit que l' hymne dédié au dieu créateur du monde,  en fredonnant, en sanskrit,  'Brahma's song'  tu dois te souvenir que le divin est en chacun de nous et en toute chose.  
Tu dis, Avikesh?
 A symphony of pure love and bliss!
Ce n'est qu'un des deux cents commentaires rédigés sous le clip YouTube.
Si tu n'atteins pas la sérénité à l'écoute de ' Brahma's Song' , aucune musique n'y parviendra.
Pour arriver au terme de la vingtaine de minutes qui constituent l'EP, les filles proposent 'Kairava' ou leur ( courte) version du mantra célébrant Krishna et Rama.
Elle est nettement moins fête foraine que celle du London Radha Krsna Temple, qui avait été produite par George Harrison.

Willow et Hahnavi Harrison ont promis de poursuivre leur collaboration, le monde peut donc espérer voir émerger d'autres productions extatiques ayant la qualité de ' Rise'.