1 How Can That Be?
2 Piccolo Paradiso
3 Walk On
4 Houdini's Coffin
5 Dream a Dream
6 The Breakupper and the Breakupee
7 What Became of You?
8 Who Seduced Who?
9 De Kastaar
10 The Race
11 A Most Boring Afternoon
12 Radioactive Song
13 By the Sea
14 Tic Tac
15 What's Inside You.
Piano/ voix et cordes pour la ballade Mary Poppins ' How Can That Be' chanté à la manière de Tiny Tim, ce n'est ni du rock, ni du rap, mais de la Broadway music devant plaire aux fans de Judy Garland ou de Bette Midler.
C'est délicieusement désuet et monstrueusement intemporel.
L'instrumental 'Piccolo Paradiso' est idéal pour prendre le thé avec ta belle-mère, tu peux même goûter au cake, immangeable, qu'elle t'a refilé en te faisant les yeux doux.
Chouette petit blues, singulier, ce ' Walk On', pas on the wild site, mais sur des sentiers pavés de bonnes intentions .
On adore la voix mâture et expressive de Karen Boelaerts.
Un piano et des cordes macabres te proposent d'aller scruter le cercueil de Harry Houdini, t'as rien vu dans le coffre, du coup Mike Oldfiels a secoué les Tubular Bells.
Cinématographique, ce 'Houdini's Coffin'.
Après le cauchemar, un rêve ' Dream a Dream' en mode Tom Waits, chanté/récité par la madame, sur fond cabaret.
Jusqu'ici aucune plage ne dépasse les 190 secondes, ce qui a l'avantage de ne pas t'assommer.
Son de clavecin à l'heure du thé 'The Breakupper and the Breakupee', une valse pour annoncer une séparation, sans braillements et sans larmes.
C'est pas pour te soulager, mais un mec, un jour, a dit: No one likes a breakup, not the breakupper or the breakupee, but sometimes it needs to be done.
Philosophie de café!
Cet album est bourré de surprises, impossible de lui coller une étiquette: variété, blues, cabaret, pop, levensliedjes, comment cataloguer le drame ' What became of you' ?
Et, toi, Guido, t'en penses quoi?
Een Zanger Moet Trachten Pijn Te Verzachten ...
J'ai mal aux dents, chante-moi un truc!
Après un démarrage Chopin meets dark pop, ' Who seduced who ?' est répété à l'infini d'une voix d'outre-tombe.
T'attends toujours la réponse.
Avant d'aller décapsuler une cerveza, tu retournes le disque, un cliché en noir et blanc, Federico Garcia-Lorca fusillé par des soldats franquistes, et du coup ton cerveau t'envoie une image du tableau de Picasso, ' Guernica', et puis tu repenses au documentaire 'Mourir à Madrid' de Frédéric Rossif !
Interlude, orgue de barbarie et grésillements , ' De Kastaar' t'invite à un tour de manège.
A Kessel-Lo, t'as un bistro, si t'es gentil et poli, le patron te refilera la galette que je dissèque.
' The Race'.
Yello?
Gun, ah non, c'était 'Race with the devil'.
Queen, en bicyclette?
Il s'agit d'une course au ralenti sur le terrain de jeu, en forme de concerto baroque.
C'était en 1930 ou 1931, en automne, l'après-midi, il pleuvait, t'étais comme Moravia, t'éprouvais une grande lassitude, tu te morfondais dans ton vieux salon, par pur désoeuvrement, tu te rabats sur le poste de TSF, tu tripotes le bouton de bakélite, grrr, grrr, grrr fait La Voix de son Maître avant de diffuser un polar radiophonique, lu par une dame à la diction précieuse, il était question d'araignées, de frayeur, de vide... ce ' A Most Boring Afternoon' t'a refilé les boules, t'as hurlé et jeté une savate sur l'appareil.
What a nightmare!
Nouvel intermezzo sans paroles, comme une petite musique de nuit 'Radioactive song' était sensé t'aider à trouver le sommeil, tu parles, après la poussiéreuse mélodie au piano, le truc se déglingue, des stridences discordantes et bruits de bottes sinistres viennent troubler ta rêverie.
Le commandant Cousteau, Ernest Hemingway, Léon Spilliaert ou James Ensor , ton esprit troublé les passe tous en images à l'écoute de ' By the Sea'.
... Et s'ils tremblent un peu est-ce de voir vieillir la pendule
d'argent qui ronronne au salon qui dit oui qui dit non qui dit je
vous attends... le même thème est repris dans le Brechtien ' Tic Tac' que Karen chante d'un timbre lugubre.
C'est incroyable le pouvoir suggestif que procure l'écoute de ces chansons d'un autre âge.
Le voyage rocambolesque et original se termine par le poignant ' What's inside you'.
Tu veux du différent, du déconcertant, de l'inattendu, tu écoutes 'From Shortmountain to Sharphill' de Lars Tanésy.