mercredi 24 septembre 2014

Tony Bennett au Cirque Royal- Bruxelles, le 22 septembre 2014

Une organisation Gracia Live!

Quand une légende de 88 ans vous fait l'honneur de monter sur scène dans une salle bruxelloise de capacité moyenne, on estime que la salle se doit d'être pleine, et bien non, le Cirque Royal n'affichait pas sold-out pour la venue de Tony Bennett.
Du beau monde, sans conteste: Lou Deprijck, Will Tura, Adamo et un public de connaisseurs!

En début de soirée Anthony Dominick Benedetto et Lady Gaga donnent une conférence de presse à l'Hôtel de Ville sur une Grand-Place où le duo doit se produire à 22:30', devant une foule invitée par un opérateur de téléphonie mobile et les heureux possesseurs d'un ticket du Cirque Royal.
 A 20:30', pile, le Tony Bennett Quartet monte sur scène pour une intro de +/- 15 minutes , quatre standards jazz en guise d'échauffement.
Parlons-en de ce quartet, en commençant par le drummer Harold Jones qui a encore joué aux côtés de Count Basie, Duke Ellington ou Ella Fitzgerald, le singer's drummer n'a rien perdu de ses capacités, un crack!
A la contrebasse, Marshall Wood, un shérif ayant travaillé avec la regrettée Amy Winehouse.
Au piano, Mike Renzi qui affiche des états de service pas cons, Peggy Lee, Lena Horne, Blossom Dearie, un maître arrangeur qui ne va pas te rouler dans la farine.
Gray Sargent à la guitare est simplement époustouflant, un jeu d'une fluidité naturelle incomparable.
La devise de ces messieurs: no flash, but great finesse!

Silence, une annonce grésillante enregistrée, a message from Frank Sinatra , 'ladies and gents the best singer in the business, Tony Bennett!'.
Applaudissements nourris, le crooner s'avance d'un pas assuré, une mise impeccable with a red handkerchief popping out of his breast pocket, il amorce  ' Watch what happens' qu'il a enregistré avec Natalie Cole sur 'Duets II'.
Un phrasé clair, une voix légèrement fatiguée, personne dans l'assistance ne lui donne 88 piges.
Tony Bennett, c' est un miracle ambulant!
Il enchaîne sur 'They all laughed' signé Gershwin ( George and Ira), un gentle swing sans claquettes, Fred Astaire est au paradis.
Liza Minnelli, ' Maybe this time', une ballade, fendue par un impromptu au piano, lui allant comme un gant. 
Le classique 'I got rhythm' fait place au soyeux ' Stranger in paradise'.
En fermant les yeux tu revois tes parents amoureux, c'était il y a longtemps.
Superbe moment!
Un titre des thirties, ' Sing You Sinners' de Coslow and Harling, permet à Marshall Wood de se laisser aller, le playboy grisonnant  enchaînant sur 'But Beautiful', une merveilleuse plage au répertoire of his pal Ole Blue Eyes.
Le critique avançant  "Bennett is a master of phrasing" a tapé dans le mille, Bruxelles l'a bien compris et acclame la performance.
Morceau achevé, Tony constate, isn't he wonderful, my guitar player?
Merveilleux, indeed, Tony!
'The best is yet to come' promet-il!
Il a raison, le bougre, la ballade ' The way you look tonight' t'arrache des larmes et t'es pas le seul à avoir été touché, ta voisine renifle comme une asthmatique neurasthénique.
Swing time with 'Just in time', suivi par un autre moment fort du show, l'incroyable 'Boulevard of Broken Dreams' de Hal Kemp.
Il dédie 'The Good Life' à son amie Lady Gaga, leur CD 'Cheek to Cheek' est déjà n°1 dans pas mal de charts.
Nostalgie et drame se côtoient pendant sa version de 'Once upon a time' de  Charles Strouse,  lyrics  Lee Adams.
Un nouvel instant magique illumine le Cirque lorsque Mister 17 Grammy Awards attaque 'The shadow of your smile' sur fond bossa nova irisée.
' One for my Baby '(and one more for the road) 1943, wat zeg je Gus?
De l'eau dans le verre, non je le bois sec, ket!
 'For once in my life' déjà reprise admirablement par Stevie Wnder, la rengaine de Ron Miller/ Orlando Murden n'a pas pris une ride.
Une confidence, 'I'm old-fashioned', pas tant que ça, Tony, nous aussi on aime the moonlight, un peu moins the sound of rain!
'I Left My Heart in San Francisco', il doit bien l'avoir psalmodié 3489698  fois dans sa carrière, Henriette à tes côtés remet çà...misty eyes !
Standard  suivant, '  Who Cares' (So Long As You Care For Me).
 Mike se permet  une escapade mouvementée, morceau emballé , une brave dame escalade les marches du podium pour tendre a gift à l'octogénaire, un chauve du premier rang la suit et parvient à lui faire signer un 33 tours acheté en 1952.
 Bennett sourit et se propose de chanter un morceau écrit par un résident suisse, non pas Cancellara, un certain Charlie Chaplin.
Le moment fort de la soirée: 'Smile'!
C'est un public debout qui entendra 'When you're smiling' et 'Fly me to the moon'.

Un triomphe!

Ce n'est pas une fusée qui emmènera Tony vers la lune mais une limousine qui le déposera à la Grand-Place où il est attendu par Lady Gaga!