Septembre, la rentrée des classes et le retour dans les salles de concert!
En hors-d'oeuvre, le festival Danish Delight du 3 au 5 à Flagey.
Le meilleur du jazz danois passe par Bruxelles mais est également programmé chez nos voisins du nord, le Bimhuis à Amsterdam ou le Lantaren Venster (Rotterdam), de Oosterpoort (Groningen) et Tivoli Vredenburg (Utrecht).
Direction le Studio 1 et son acoustique impeccable, après quelques coups de fil au management des artistes, JP a le droit d'utiliser son brol sans faire usage du flash!
Jacob Christoffersen Trio ft. Jakob Dinesen.
Au pays de Søren Kierkegaard, le pianiste Jacob Christoffersen est considéré comme a musician’s musician, il n'aime pas trop se trouver sous les feux des projecteurs, pareil lorsqu'il dirige son propre trio, chaque musicien aura droit à sa place au soleil, si Jacob choisit d'interpréter quelques unes de ses compositions il n'hésite pas à refiler le micro à ses compagnons qui viennent présenter l'une ou l'autre de leurs oeuvres.
Sa disco compte trois albums ( à son nom, car on ne va pas mentionner tous les disques sur lesquels il est crédité), le dernier, 'JC3'.
Pour l'accompagner ce soir, pas des danske canards mais Kasper Vadsholt (double bass) qui a accompagné Randy Brecker, Jonas Johansen (drums) qui fut membre du Danish Radio Jazz Orchestra et, en invité, Jakob Dinesen (tenor saxofon), the most sought after tenor saxophonist in Denmark the last 20 years with 2 Grammys for Best Jazz Album in 2003 and 2007...
Un avertissement en préambule, tu ne dois pas t'attendre à du jazz à l'étiquette jazz nordique, style label ECM, les amateurs de bop ( à toutes les sauces), eux, seront gâtés.
En français, Hello, bonsoir , bienvenue à Flagey, Jacob avec C présente l'équipe et dédie la première plage à Dexter Gordon qui vécut à Copenhague, 'Long Tall'.
Du jazz de facture classique mixant bebop et swing, en s'appuyant sur une rythmique sémillante, tour à tour, le piano et le sax s'échappent pour une escapade tantôt fluide, tantôt mouvementée, le tenor apaisé invitant ses complices à mener la mélodie à bon port.
Du travail minutieux!
Une seconde pièce signée Christoffersen a reçu comme nom de baptême 'On the horizon', la ballade est ébauchée au piano, le sax arrive en douce, ce jazz prend des teintes latino, on pousse Kasper en avant-plan, il y va d'une digression épurée, c'est vachement bien torché.
Schéma connu et efficacité redoutable.
Le sax dédie la suivante à Lester Young.
Un souffle, respiration de moribond, entame le morceau, le piano, subtil, sur la pointe des pieds montre le bout du nez, l'amorce ascétique s'anime avec l'entrée en action de Kasper et de Jonas.
Cool, dit Prez du haut de son nuage.
Une seconde compo du tenor, qui nous confesse un mariage, une lune de miel à Zanzibar et une paternité, pour les singes de Zanzibar et pour le mouflet, le remuant 'Bush Baby' orné d'un solo de batterie tout en retenue et maîtrise.
Jonas se lève et explique, ' The Hat' est dédié à un admirateur de jazz, copain de la petite sirène, ne quittant jamais son couvre-chef.
Démarrage poussif, montée en puissance, le TGV file à fond de balle, le sax en apercevant la gare termine en mode moderato cantabile.
Merci de votre attention, Bruxelles, a tiny little ballad pour se quitter, le mélancolique 'Rainy day', soundtrack parfait pour un conte de Hans Christian Andersen exempt d'ogres, de brigands ou de sorcières.
Flagey a apprécié!
Sinne Eeg
La chanteuse Sinne Eeg, a déjà six albums à son actif, 'Face the Music' est sorti cette année, elle n'est peut-être pas très connue chez nous, mais c'est une star au DK, en 2008 elle reçoit le Danish Music Awards prize, the catetogy Vocal jazz album of the year pour “Waiting for Dawn”, en 2010, nouvel Award pour 'Don't be so blue'.
Au vu de la prestation de la madame hier soir à Flagey, toutes ces récompenses paraissent amplement méritées.
Un mezzo soprano impressionnant, une présence scénique tonique, l'humour n'est pas absent, une technique irréprochable et une grande complicité avec ses musiciens.
Sinne Eeg, une grande dame au propre et au figuré.
Le band, Kasper Vadsholt ( double bass) et Jacob Christoffersen (piano) n'ont pas eu l'occasion d'aller traîner au bar, ils se retrouvent à nouveau sur scène, les drums étant tenus par le formidable Lee Pearson, le gars, aussi à l'aise dans l'univers jazz que dans ceux de la soul ou du hip hop, a joué avec Erykah Badu, Wayne Henderson, Roy Ayers, Bilal...il dirige également son propre Beava's Atmosphere, pas un crabe, quoi!
Elle entame le récital par une de ses plus récentes compositions ' High up in the sky'.
Some may call it mainstream vocal jazz, mais la voix accroche, elle est du calibre Diana Krall ou Meloddy Gardot, avec un petit clin d'oeil vers Las Vegas.
La ballade initiale, menée de main de maître par le piano de Jacob, vire swing vivifiant, une première séquence de scat nous prouve que Sinne maîtrise toutes les facettes du jazz vocal.
Euh, nous avons a little probleem with the bass, et polyglotte en plus, un mécano s'affaire, soigne la bête, Miss Eeg propose a swing tune about a jazz club in Shangai où elle a eu l'occasion de se produire, ' Down on Wexing Lu'.
Et que foutait-elle chez les Jaunes?
She danced on Charlie Mingus!
A medley, because I'll sing two songs in a row...
Michel Legrand, la romance 'What are you doing the rest of your life' en duo voce/piano et l'incroyable 'Les Moulins de Mon Coeur' version British, 'Windmills of your mind'.
La chair de poule!
Début a capella...
I'm as restless as a willow in a windstorm
I'm as jumpy as puppet on a string
I'd say that I had spring fever
But I know it isn't spring...
Le classique 'It Might As Well Be Spring' de Rodgers et Hammerstein, au répertoire de Sarah Vaughan, Nina Simone, Ray Conniff et plus récemment Jane Monheit.
Nouvelle séance de scat et quelques traits humoristiques, sacrée bonne femme!
Oooh, I made a mistake in the setlist, never mind, this is a little song I wrote in my little appartment in Copenhague, it's a sad one, ' The best I ever had'.
Phrasé acrobatique et swing mouvementé agrémentent le nerveux 'New horizons' pendant lequel Lee Pearson y va d'une démonstration diabolique et souple à la fois.
Un moment fort, le duo contrebasse/voix pendant ' Comes love', Lee y ajoutant des fingersnaps nous rappelant 'Fever' de Peggy Lee.
Racé!
La dernière, people, 'What a little moonlight can do', un méchant cha cha cha swing joué en accéléré.
Bruxelles veut un bis!
OK, a tune I wrote years ago about a relationship I had with this guy in Shangai, à 9654 km de mon chez moi, I was spending my time drinking wine ( c'est mieux que de la Carlsberg), la lovesong 'Waiting for dawn'.
Bye, bye.
Clap, clap, clap, clap... pendant 5 minutes.
Second retour, if you insist...
Le standard 'Bye, bye blackbird'.
Et l'oiseau alla se coucher