Quatrième passage de Cold Specks à Bruxelles, en août 2012 tu l'avais croisée aux Feeërieën dans le parc de Bruxelles, depuis un nouvel album, ‘Neuroplasticity’, est dans les bacs!
Support: Astronaute.
Valentina Terechkova?
Non, Myrthe Luyten , une Limbourgeoise au look androgyne, il t'a fallu un certain temps avant de décider de quel sexe était le(a) performer on stage, oui, elle était fringuée d'une jupe, oui, les traits étaient délicats, mais la voix pouvait semer le trouble.
En principe Myrthe est accompagnée d'un band sur les beaux podiums de notre vaste pays, ce soir elle se tape le périlleux exercice de la prestation solo, une acoustique, an intriguing voice et une présence scénique faisant preuve d'assurance.
Son set d'une trentaine de minutes était du genre bien ficelé, même si le chant paraissait de temps en temps flotter en apesanteur, sorry, maar ik ben licht verkouden!
Un EP "Myriad", sorti chez Zeal ( une preuve de qualité), téléchargeable gratuitement.
Une première ballade, classique, aux intonations James Taylor, navigue dans un univers lo-fi indie-folk cher à Bon Iver, Bowerbirds ou à nos Marble Sounds et Isbells.
Bon à savoir le prodige Gianni Marzo fait partie de son band et Christophe Vandewoude a co-produit le EP.
Et si on ajoute que Myrthe est un élément du projet Mad About Mountains de Piet De Pessemier, tu auras vite saisi que tu ne dois pas t'attendre à du Iron Maiden ce soir.
Le second titre est du même acabit que le précédent.
Le subtil 'King Winter', tout en teintes pastels, porte bien son nom, des sons étouffés... the airplanes are distant drones....et une attente patiente de la personne aimée.
Next one is called 'Lighthouse', l'AB prêt une oreille attentive à ce fluisterfolk séduisant.
Monsieur, là-haut, vous pouvez éclairer la scène, j'ai perdu mon guitar pick.
Ah, le voilà, à côté d'une effect pedal, this is 'Two Kings'.
Un coup d'oeil à la table, encore une, goed!
Sorry if I sound like a grumpy old man, je suis enrhumée, on reprend ' Sparring Rooms' ( ? pas sûr du titre) et je vous remercie pour l'écoute silencieuse.
Myrthe Luyten, un spationaute attachant.
Cold Specks
Al Spx lors de la sortie de 'Neuroplasticity'...the title of the album implies an aesthetic change!
Effectivement en 2014, le son est plus dense, encore plus mordant et plus rock , de la doom soul et des gospels tantôt psychédéliques, tantôt bluesy baignant dans des climats ténébreux, paralysants.
L'univers de Cold Specks c'est celui, sinistre, de cimetières abandonnés au plus profond d'une Amérique rurale vivant au rythme de siècles révolus, ce sont des voix qui pleurent, des cauchemars ensanglantés, c'est le mal être, la prédestination, les affres précédant le trépas....
Désormais entourée de quatre musiciens d'exception, Chris Cundy aux saxes et à la clarinette basse, Tim D'eon de Wintersleep à la guitare ( sometimes bass or keys), aux drums, également actif chez Wintersleep, Loel Campbell et à la basse/ keys, Jim Anderson, Al débute le set, seule, par 'The Mark', une plage de 'Predict A Graceful Expulsion' de 2012.
La voix, profonde, agresse à la fois tes entrailles et tes cellules nerveuses.
La jeune dame est comme habitée par quelques démons malveillants, le point lumineux rouge de ton petit compact semble d'ailleurs hautement l'importuner , après le morceau elle précise, no flash if you take pictures and no filming, je ne tiens pas à voir une piètre vidéo sur YouTube.
' A broken memory' , une clarinette basse étouffée, un orgue à la Ray Manzarek et ce chant éraillé, la plage ouvrant le nouvel album fait mouche.
' Bodies at bay' avec son tempo change étonnant rocke sec, il précède a love song ( sic) où il est question de decapitating someone in his sleep, 'Old Knives'.
Un gospel grunge.
En entendant 'Hector' ce n'est pas à Urbanus van Anus que tu penseras, la guitare grince, les drums cognent, la voix agresse, le morceau s'imprègne dans ton crâne tandis que tes mains incontrôlables se tordent.
A cover, aucune surprise, le choix se porte sur Nick Cave, 'We know who U R' , une superbe version.
Elle présente la formation et annonce 'When the city lights dim', un gospel entamé a capella, la guitare de Tim l'accompagnant pour la conduire vers le fleuve.
Elle n'ira pas se purifier chaussée, se débarrasse de ses boots, pousse un soupir et lâche it's good to be on the ground.
'A quiet chill' ne sera pas quiet, elle poursuit par un second gospel poignant , ' Exit plan'.
Un haut-parleur fait entendre de vilains craquements et tandis que le band habille la mélodie Miss Spx, expressive, nous scrute d'un regard hautain.
I love Brussels.
Come to Spain, lance Felix qui s'est tapé Barcelone - Zaventem pour assister au show.
'Let loose the dogs', c'est l'heure de la curée!
Have you heard about 'Blank Maps'?
Aucune réaction, un sourire narquois!
Un des singles du premier album qui lui a permis d' être female artist of the year en 2013.
Elle poursuit avec la plage la plus sidérante du dernier albu , le frénétique ' Absisto', bourré d'effets psychédéliques.... simmer down... répété inlassablement vient te torturer le cerveau.
'Living signs' et ' A formal invitation' achèvent ce concert intense.
Al revient seule pour finir a capella, puis carrément off-mike, avec le traditional 'Old stepstone'.