L'équipe de Roots and Roses entame la saison 2014/2015, les bénévoles ayant participé au festival du premier mai sont gracieusement conviés au double concert de Scott H. Biram et Little X Monkeys.
Le self proclaimed ‘Dirty Old One Man Band’ se produisait la veille à Hasselt où il n'a pas picolé que de l'eau plate, ce soir il va secouer le pays des Collines, le support étant assuré par les chouchous de Myriam: Little X Monkeys.
En peu de temps les Namurois sont devenus des incontournables des scènes roots, non seulement celles de notre royaume exigu, mais ils sont également appréciés chez nos voisins, que ce soit chez les compatriotes de François la Gaffe ( Cognac) ou chez les bouffeurs de maatjes (Moulin Blues).
Leur CD 'Mystic River' fait l'unanimité.
Marjorie Piret (vocals,kazoo, tambourine, metallophon and lyrics) et les boys,
Francois Xavier Marciat (lead guitar, banjo, mandoline, harmonica),
Antoine Dupagne (rhythm guitar),
Jerôme Drese (percussion)
et Justin Veronesi (bass) démarrent leur set par 'Little Creek fellowship', la plage, dominée par un banjo alerte, qui ouvre l'album.
Marjorie tapote un métallophone de poche tandis que sa voix imprime un tempo speedé à la mélodie, il n'aura fallu que 46 secondes à Lessines pour chanter ..life goes on and on and on we will be strong... avec la petite Namuroise.
Enchaînement sur l'électrique 'My Louisiana' et son harmonica nerveux.
Papa était fan des Beatles, 'Come together' est pour lui. Des 8934 adaptations du chef-d'oeuvre, celle de nos petits singes est à classer dans le top ten.
Changement de registre, a country ballad, 'All the Russian dolls' , tout démarre en mode Dolly Parton, mais lorsque les guitares saturées entrent dans la danse, ça cogne dur, les poupées russes se mettent à gesticuler comme de sauvages punkettes.
Une de leurs premières compositions, 'Black Bird', son sifflement joyeux et son banjo allègre.
Little X Monkeys ne se complaît pas dans un carcan, une touche gospel décore 'Walkin on the road', pour accompagner le solitaire, un petit kazoo enfantin!
A capella + handclaps , une chanson que maman psalmodiait avant de me coucher, a gospel children's song , 'This little light of mine' retrouvée par l'archéologue Alan Lomax.
Le band embraye, 'I wanna go' est sur les rails, la locomotive turbine sec sur fond de mandoline excitée, les vaches n'ont pas le temps de dénombrer les wagons, les gares défilent, rendez-vous à Oak Ridge.
'Let's burn it out', du boogie blues fiévreux.
Myriam, appelle les pompiers, maske... Weʼre gonna burn this house and more and more...
Allo, allo, James, quelle nouvelle?
Tout va très bien, Madame la marquise!
C'est marrant de voir Jérôme applaudir comme nous la performance de Marjorie après chaque morceau!
Il ramasse le washboard, Marjorie sort son pouet pouet, voici la joyeuse rengaine 'This is the right day', suivie par le profond 'Pumped up kicks' ( Foster The People), pendant lequel le timbre de Miss Pirouette prend des tonalités Alela Diane.
Le set s'achève par un hommage à Bill Monroe, 'Blue Moon'.
Une belle assurance et un succès mérité.
Un bis?
On peut, Myriam?
Ja... une version alternative de ' I wanna go'!
Superbe performance!
Scott H. Biram
A dirty trucker hat vissée sur le crâne, la gueule d'un mec qui n'a plus dormi depuis 48 heures et qui s'est nourri exclusivement de mauvais whisky, de bières tièdes et de vin que tu n'oserais pas utiliser pour mouiller ton coq, prend place sur un siège à 21h35. Pendant près de deux heures, il va nous asséner un mix improbable de blues/boogie/punk/thrash metal/country bien crade et hargneux.
Ce mec en a vu d'autres, des tas de pas mûres, la vie on the road il connaît, si t'étais venu pour un gentil singer-songwriter chantant des bluettes à propos de jeunes filles aux beaux yeux bleus ou de couchers de soleil carte postale sur la Chisos Mountain Range, tu t'es trompé d'adresse. Scott jure comme un charretier, t"emmène dans des roadhouse bars où tu n'oserais pas entrer au bras de ta conjugale, te narre des histoires d'ivrognes ou de vagabonds paumés, de parties de poker louches... bref, il est grand temps de coucher les mômes.
Hello, bonne nuit, en signe de salut.
Une guitare usée, un harmonica, a stomp box et cinq moinettes alignées en rang d'oignons.
Pas de setlist, le barbu joue ce qui lui passe par la tête en démarrant par une river song agitée en mode boogie/blues crasseux .
Il enchaîne sur ' Going home', un Mississippi blues truffé de sloppy riffs.
Comme lui, tu frappes le sol rageusement en secouant ton caillou en cadence.
Il bafouille quelques paroles incompréhensibles, borborygmes d'ivrogne avant d'attaque r'Graveyard shift', une sombre histoire de fossoyeur .
Sur son dernier-né, ' Nothin' but blood', la prière ' Gotta get to heaven' offre de sacrés relents Southern rock.
Lessines, let's play a slower one, il attaque la sombre confession 'Open Road' présentant quelques relents ' Camouflage' de Stan Ridgway avant de passer à l'électrique et d'envoyer une suite de blues rocks rocailleux dans la ligne Rory Gallagher.
'Just another river' , qui ouvre 'Bad Ingredients' de 2011, est proche des blues à la Lightnin Hopkins puis le versatile Scott décide de virer folk avec une cover de Woody Guthrie, le classique 'Pastures of plenty'.
I bet it's someone's birthday today, here's a birthday song, le countrysant 'Tiny had a birthday'.
Assez ri, time to rock'n roll, as a Texas tornado l'énergumène se lance dans un blues métallique et secouant avant de constater que sa voix ne commence à le lâcher, it's kind of breaking in two.
Vu la manière dont il se soigne il y a peu de chance de le voir devenir centenaire.
Toujours aussi agité , il amorce le hellraiser 'Victory Song' suivi du sulfureux 'Mean Old Frisco Blues', avant de maltraiter 'Ride like the wind' de Christopher Cross.
Il dégouline de sueur, s'éponge et propose a genuine country song, a song I thought could be a hit, même maman la trouvait smart, 'Still drunk, still crazy, still blue'.
Délicieusement out of time, le style de truc qui te pousserait à inviter la plus cruche du bar pour tournoyer sur la piste.
Une seconde romance country qu'il doit recommencer, I fucked it up, précède a brand new one, ' Red wine', une profession de foi.
Comme la soirée risque d'être longue, une bouteille de vin rouge, quelques cold beers et deux ou trois verres de whisky, voilà de quoi me tenir compagnie.
Muddy Waters, 'I can't be satisfied', à la slide et pour rester dans les vieilleries la gambling song 'Jack of diamonds' annoncent la dernière du set 'We came to party'.
Everybody came to party, for sure!
Un double bis , dont une request, l'épique et mystique ' I see the light'.
Scott H.Biram, une fameuse entrée en matière pour la nouvelle saison du CC René Magritte!