Où tu m'emmènes, interroge ton frangin?
Rue Marché aux Poulets, il est tellement à la masse que t'as pas réagi lorsqu'en souriant niaisement il a souhaité savoir si t'allais marchander pour acheter un flic.
On va à l'Archipel, l'ex-Aquarium!
Ce féru d'archivages en tous genres, une Encyclopedia Britannica made in Marollenland, te sort tout l'historique du voûtement de la Senne dans son parcours urbain, en te montrant les traces d'eau polluée sur les briques du vieux café, pas que tu voulais interrompre son docte exposé mais t'as posé une pintje sous son nez, ça l'a calmé.
Steven et Anja, l'avant-poste de Curieus Schaarbeek, étaient attablés face au comptoir, d'autres têtes connues allaient débarquer.
Au menu, du bluegrass/country en provenance de Twain Harte ( Californie).
First time in Europe for The Little Fuller Band!
La fiche prédit quatre membres, Clayton Smock - Mandolin, Charlie Williams - Bass, Tim McCaffrey - Guitar, Vocals et la bouclée Kelly Jane- Tambourin, Vocals, un cinquième élément les accompagnait au fiddle.
Comme on était chez les poulets, il n'a pas fallu longtemps pour dénicher son identité: Austin pied cassé Broder, on ajoutera que la souriante Sarah Osek se chargeait du merchandising.
Un album à leur actif, 'Leftovers'.
Des petits gars connaissant la musique, respectant la tradition, deux lead singers, Kelly Jane et Tim, de temps en temps la voix grave de la superbe mandoline est poussée en avant-plan, de chouettes harmonies vocales, un petit côté néo-hippie amusant, un dynamisme à toute épreuve, pendant plus de deux heures les clients ont été transportés du côté des Appalaches anno 1955.
Tu aimes Bill Monroe, les Hillmen ou le country rock des Byrds, Flying Burrito Brothers, The Desert Rose Band, The Nitty Gritty Dirt Band.... ce Little Fuller Band might become your cup of tea.
Ils ouvrent avec l'énervé 'Revolution' featuring Tim McCaffrey aux lead vocals.
Trois voix à l'unisson, une mandoline volage, 'Do it with you'.
Tes talons ont tendance à vouloir frapper le plancher tandis que tes prunelles ne quittent pas la séduisante Kelly Jane.
Ce contry folk fringant fait de l'effet..
Un feuillet traînent aux pieds de Kelly Jane, une liste de titres qui ne t'aide en rien pour énumérer chronologiquement ce qui a été interprété, ainsi la suivante ressemblait furieusement à une cover country de 'Hard to handle' d'Otis Redding que les Black Crowes ont transformé en Southern rock poisseux.
La lecture aléatoire de leur CD se poursuit, la contrebasse appuyée par l'acoustique assure un fond rythmique chatoyant, mandoline et/ou violon vagabondent, la jolie frisée se charge des percussions tandis que trois voix narrent des contes philosophiques ou des leçons de morale, telle 'The only way to win ' is to lose.( interprété lors de la seconde partie)
Pendant cinquante minutes, ce set rafraîchissant va réjouir les désoeuvrés peuplant le zinc.
Une ballade mélancolique and a quick one before a beer break .
Set 2
Il est entamé par 'Grifters' que Kelly Jane agrémente d'une envolée au kazoo.
Le titletrack succède à ce fait d'armes, 'Leftovers', une plage à l'amorce aux relents 'St James. Infirmary'.
Cette seconde mi-temps est du même niveau que la précédente, d'éclatantes harmonies vocales, une belle maîtrise technique et un jeu enthousiaste, ces jeunes gens ne manifestent aucun signe de lassitude ni de mauvaise humeur, ils sont simplement heureux de voir du pays et de pouvoir jouer leur americana attrayant face à des auditeurs plus ou moins attentifs.
Après sept morceaux véloces, ils nous proposent leur version de 'The Weight' du Band, puis nous annoncent qu'ils seront au Thon Hotel le 23 septembre avant de terminer par l'obligatoire dernière pour la route.
Comme la route est longue, avec ton brother, t'en as encore éclusé quelques unes!