vendredi 27 septembre 2013

Rhinos Are People Too - Tout Va Bien @ Brussel Brost, Quai des Péniches, Bruxelles, le 26 septembre 2013

La VUB fête la rentrée académique en musique lors de la grote gratis stadsstudentenfeest, une initiative  de Br(ik  ( Brussel en ik), un collectif visant à faciliter la vie des étudiants à Bruxelles.
Où?
Sur le Quai des Péniches.
Activités diverses: deux podiums, des stands récréatifs, des stands d'information, des buvettes, de la bonne humeur, du soleil, de séduisantes jeunes personnes et, bordel...  le crampon le plus tenace de toute la capitale, la terreur de Jette, la reine des potins, le fléau ultime: RickyBilly.
Cette chose va te coller au cul pendant près de sept heures...

T'avais pointé quelques groupes  s'alignant sur l'affiche, en sachant que t'allais quitté le canal en début de soirée.
Le premier était Stella Nova, mais sur le podium tu avises un duo de deejays à casquette ( c'est mauvais signe) .
Ces drôles nous jettent en pâture une mélasse calamiteuse et hautement laxative, que pasa, où est le groupe annoncé?
RickyBilly: concert annulé, un malade, ils sont remplacés par Kohn and Arrhes que tu peux voir gesticuler sur scène!
Caca, tu dis!

16:50, Rhinos Are People Too
Euh, c'est du  Ionesco?
Non, ce quintette pratiquant un noisy indie-rock, vachement bien torché, est originaire de Peer.
RAPT est un des vainqueurs de 'De Nieuwe Lichting' un contest destiné à promouvoir de jeunes talents organisé par Studio Brussel.
Résultat, pas mal de concerts dont un passage au Pukkelpop.
L'attractive  Loes Caels ( vocals) - Ewout Decraene (bass) - Pieter Vanheeswijck ( drums) -Tim Theunissen ( guitar) et Pieter-Jan Decraene ( guitar) forment ce band se disant influencé par The National, The Joy Formidable ou My Bloody Valentine e.a.
'Until they don't', le gars à la table de mix a probablement abusé de la Palm, le son est merdique, mais t'as d'emblée pigé que le mammifère à deux cornes n'est pas du genre à te rendre cocu.
Fuzzy guitars, un noisy  wall of sound, un rouleau compresseur ne bousillant pas la mélodie: de l' indie  fabuleux tendance shoegaze.
On nous promet une reprise!
My God, quelle claque magistrale que cette cover du 'Roses' de dEUS!
Next one is a new song...I'll try to catch a fire... splendide duo vocal et petit glockenspiel subtil... I'm feeling lucky ...susurre Loes, nous aussi, petite, nous aussi!
Notre nouveau single, 'Vagabond', même puissance et saine agressivité.
Ce qui ne gâte rien, la bête ne se contente pas d'envoyer la sauce de manière statique, ça bouge sur scène.
Amorce downtempo ( Sigur Ros) pour' Pelkuri'.
Loes, wat is dat  'Pelkuri'?
C'est du suédois pour 'lâche', après l'intro sereine, les guitares s'énervent et le dégonflé s'enhardit pour gueuler sa rage.
Fameux titre.
La dernière, le groupe n'a droit qu'à 25' de set, ' Volgeling', autre titre salement percutant à la construction soignée .
RAPT, un excellent groupe et une marge de progression considérable!

Et, Jean-Luc?
Tout Va Bien, merci!
Tout Va Bien c'est Jan-Wouter Van Gestel, de Mechelen, singer-songwriter romantique et réservé.
Lui aussi dans le trio gagnant  du  Nieuwe Lichting, dans un genre tout à fait opposé à celui du solitaire de la savane: intimisme, esthétisme, sensibilité!
Jan-Wouter , caché derrière un piano électrique, est accompagné par un guitariste pas con, maniant également la lapsteel, il ne sera pas présenté.
Un set très court, violemment brouillé par les beats lourds en provenance de la main stage sur laquelle un collectif techno s'agite bruyamment, pas idéal, évidemment!
'Their Fight', pas étonnant que la presse flamande avance les noms de Perfume Genius,  Antony Hegarty (Antony and the Johnsons ) ou James Blake: émotion à fleur de peau, vocaux précieux, lenteur aristocratique.
Arty!
On ajoutera quelques noms à cette liste, Dez Mona ou Marc Almond.
'Old Love', du Oscar Wilde mis en musique.
Purée, on comprend le désarroi du poète, le bruit de fond est insupportable .
Solo, un piano modeste, ' Tall' , la comparaison avec Antony ou Gregory Frateur saute aux yeux, une merveille de délicatesse et de sobriété.
Retour de la guitare, 'Ghosts', des ombres chinoises floues et feutrées, et enfin, ici aussi, une cover superbe, 'Ne me quitte pas' du grand Jacques en anglais, lyrics Rod McKuen,  'If you go away'.
M'en vais réécouter le petit gars de Soft Cell et son 'Jacques' de 1989.
Vingt minutes, c'est bien trop court, mais Jan-Wouter, excédé par la daube servie sur le grand podium, préfère jeter l'éponge.
A revoir dans un cadre adéquat!

Il est l'heure de quitter Brussel Brost, on nous attend ailleurs!
T'as même pas dû le siffler, ni lui refiler un sucre, RickyBilly est sur tes basques.