Reprise des lunches culturels au TAG, les Soirées Cerises et les Lillois de Ginko Music s'associent pour faire tourner l'Ecossais Gus Munro sur le continent.
A midi trente, le TAG dénombre cinq paumés, singer/songwriter et technicien inclus!
On aurait pu entamer un Serbian whist..
Gus, pas rasé, petit bonnet, à la Badly Drawn Boy ,vissé sur le crâne, brown jacket, ne se démonte pas, ramasse sa guitare et entame 'City never sleeps'.
Glasgow patter indélébile, un bluesy folk décoré de quelques lignes de slide, c'est clair on n'a pas à faire à un bidouilleur mesquin, le gars baigne dans la tradition British ( let's say Scottish) folk ( qui a enfanté des Jackie Leven, Rab Noakes, Kevin McDermott, Gery Rafferty, Al Stewart ...non, Jimmy Sommerville ne trempe pas dans le même bouillon) with deep- rooted blues influences.
Il suffit de voir ce que le gars cite comme artistes admirés ( les Allman Bros, Susan Tedeschi, les Nimmo Bros...) pour comprendre qu'on va assister à un récital pas bidon.
Petit bémol, son trop grave, trop de reverb., heureusement le problème se règlera dès le second titre.
'I'll always be your Stepping Stone' pas celui de Steve Miller mais un country/folk allègre joué en picking, alterné avec le un bottleneck glissant.
As Scottish people speak like machine guns, je vais essayer de m'exprimer plus lentement, this is a blues song called 'Leaving trunk blues'.
Pendant ce titre bien torché, un peloton de bureaucrates venus déjeuner en musique fait grimper l'assistance à douze unités.
A soulful voice pour la mélodieuse ballade 'Those smiley eyes' qui sur le EP ' Stepping Stone' est décorée d'un son d'orgue séduisant.
Hit potentiel!
A l'adresse des ronds-de-cuir, this one is gonna make you chew faster: le nerveux, 'I'm glad I stayed in Scotland', un petit rock à la 'Get it on' de T-Rex, suivi d'une version personnelle du 'Everybody's talking' qui, chanté par Nilsson, figurait au soundtrack du formidable 'Macadam Cowboy' (Midnight Cowboy) avec un impeccable Dustin Hoffman et un surprenant Jon Voight.
Mise à nu de ses émotions, 'I'm suffering now' et en aparté, eh toi, tu me recommandes ce baguette/thon piquant?
Dieter: qu'est ce qu'il me veut ce gars, je comprends rien à ce qu'il baragouine!
Gus attaque ' Fortune favours the brave', aussi vrai que the early bird catches the worm, un nouvel indie folk emballant.
When I feel homesick, je chante 'I'm coming back home', un lied mélancolique ancré dans la tradition folk, celle qui a donné naissance à des Martyn Joseph, Nic Jones, ou les plus grands, Richard Thompson ou John Martyn.
Exit les employés de bureau, back to their computers, 'You gotta let love in' before you let love out.. affirme le gugusse.
Avant d'entamer la dernière, il cède contre un billet de cinq €uros un de ses CD's à un brave gars ne pouvant rester jusqu'au terme du set qu'il achève avec une déclaration d'amour à sa ville natale, 'Skye to Glasgow', dédié à ses parents...I don't get no kicks from route 66... c'est Glasgow que j'aime!
Cinquante minutes d'un haut niveau.
Gus Munro, un musicien talentueux, un mec attachant et souriant.
Le soir même il se produit au Rock Classic avant de rejoindre Lille, il a promis de revenir à Bruxelles.
Don't miss him!