L'été se meurt, les compatissants se leurrent ( merci Nietzsche), les ivrognes se beurrent, à l'AB, t'es à l'heure!
Non, j'ai pas honte, oui, c'est nul...
Configuration théâtre assis pour le concert de Laura Marling et Marika Hackman.
Marika Hackman
Choisie comme model par Burberry en tant que emerging talent, la singer/songwriter native du Devon, un seul EP, ' That Iron Taste', comme bagage, a réussi à captiver l'audience, hier soir.
Un dark folk étouffant, obsédant et imagé dans la lignée Nico, Soap & Skin ou Esben and the Witch.
Les critiques anglais citent Sylvia Plath pour décrire son univers, ils n'ont pas abusé de la la Guinness, l'AB a apprécié son set pas vraiment ludique et son jeu de guitare compétent.
20:00, my name is Marika Hackman, it's my first time in Brussels, annonce-t-elle timidement.
'Bath is back', Marika comment définir ton style?
“Folk at the inner core, Kurt Cobain for the outer core, whimsical dark
madness for the mantle, and Marika Hackman for the crust”... merci, madame!
Le mois dernier, j'interprète 'Mountain Spines' somewhere in Australia, une mouche se pose sur le bout de mon appendice nasal, maintenant à chaque fois que j'interprète cette mélodie je surveille ce qui vole autour de moi.
Une voix claire, un folk aérien.
On m'a recommandé de sourire malgré mes lyrics cafardeux, some people think que je suis légèrement dérangée, la suivante a pour nom ' Cannibal'.
Une nouvelle tranche de freaky anti-folk en picking.
La ballade qui lui succède est relativement récente ( 'Itchy teeth'?), le ton sera dramatique.
Après chaque séance d'applaudissements ponctuant la fin d'un morceau, la sérieuse Marika présente sentencieusement le titre suivant, this one is called 'Cinnamon', toujours aussi obscur.
I'd like to play a new song, pas de titre, premier bain de foule..you tell lies for fun... l'entends-tu murmurer.
'Plans' encore a creepy ballad, chantée d' un timbre hypnotique te plongeant dans un monde de conte de fées, bourré de sorcières affreuses, d'anthropophages hideux, d'enfants perdus dans une noire forêt, le style Hänsel und Gretel des frères Grimm, si tu peux visualiser.
Bref, ça rigole pas des masses!
Elle nous promet a happy one.
Tu parles, 'Here I lie' est du genre film d'horreur, des cadavres encore chauds, rotting skin et autres joyeusetés médiévales.
Les nuits de Marika doivent être troublées par d'effroyables cauchemars.
La dernière,'You come down, pas moins angoissante!
Concert intéressant!
Laura Marling
18 mois après l'avoir croisée avec band, dans la même salle, Laura la blonde revient seule à Bruxelles, un quatrième album complétant sa discographie, 'Once I was an eagle'.
Pas mal pour une jeune personne affichant à peine 23 printemps.
En français: Bonjour, je m'appelle Laura...that's it, it's the only French I know, dit-elle, un sourire énigmatique illuminant son enfantin visage.
Elle démarre avec une tirade, a kind of Indian raga, dépassant le quart-d'heure, les quatre premières plages du nouveau-né: ' Take the night off' - 'I was an eagle' - 'You know' et 'Breathe'.
Un jeu de guitare rageur, des lyrics d'une maturité Joni Mitchell, voire Bob Dylan. Laura semble vouloir régler ses comptes avec le monde entier et déclare sa volonté d'indépendance.
Une grosse baffe en pleine figure, applaudie à tout rompre.
'Master Hunter' sera tout aussi ironique et agressif, tu te mets à penser à Ani DiFranco, et forcément au Zim, lorsqu'elle statue ..it ain't me, babe...
A new song ( 'David'?), elle nous fixe droit dans les yeux, consciente de sa force et de l'impact que ses lyrics acerbes ont sur notre pauvre esprit de petits bourgeois minables, quelle nana!
Quelques accords, un mouvement de tête disant non, je change de guitare, elle empoigne l'instrument de Marika en nous questionnant, did you enjoy her, sans attendre de réponse: me, too!
Un petit problème de déglutition pendant 'Ghosts' de 2007, she's human after all, elle se reprend et termine ce qui fut son premier single pour poursuivre avec le titletrack du premier LP, 'Alas, I cannot swim'.
Bon Dieu, Marika tient sa guitare fort bas, faut réajuster le strap, édicte ce Bob Dylan portant jupons.
D'un ton narratif, elle amorce 'Love be brave', la furie semble calmée et prête à la conciliation, la hargne fait place à la quiétude.
Il a fait beau aujourd'hui, n'est-ce-pas, l'automne s'annonce, I like that, surtout en Angleterre, les deux suivantes sont dédiées à ce pays dans lequel je ne vis plus désormais.
Elle démarre, un atchoum inopportun la gêne, blessings, lance-t-elle, avant de reprendre 'Goodbye England' ( covered in snow), a gentle, pure and romantic tune, tranchant par rapport aux titres précédents.
La seconde mélodie a été écrite par Jackson C. Frank, le merveilleux 'Blues Run The Game'.
Séance tuning, en français: 'ça va tout le monde', puis le tendre 'What He Wrote', datant de 2010.
'Alpha swallows', introduit par une préface hispanique, nous prouve que Laura est capable de manier une guitare à la perfection, elle enchaîne sur un 'Rambling man' aux accents country.
Un dernier switch d'instrument, en picking, 'Sophia', à la délicatesse initiale succède un jeu country rock agité.
'Narrow road' reprend le thème des relations compliquées, le titre terminé, la jeune personne nous prévient, I don't play encores, considérez que celle-ci était la dernière du set et que la suivante qui débute ainsi
I was a daddy's girl sometime
But I loved my mama till the end of the line
I am cold and I am bright
It's a curse of mine to be sad at night
It's a curse of mine to be sad at night...
est le bis!
'Where can I go' achève donc ce concert intense!
Laura ne réapparaîtra pas!