Les vacances de carnaval touchent à leur terme, les éclopés du ski regagnent la mère patrie, tu t'en bats les valseuses ( merci Blier) pour te diriger vers le Bota.
JP arrivé, un petit tour au bar, on salue les habitués, puis direction la Rotonde, qui sera loin d'afficher complet lorsque Eyes & No Eyes entamera son set.
Cette pouliche de l'écurie Willkommen Records officiait auparavant sous le nom de Tristram et ne semble pas avoir grand chose en commun avec le musical 'Eyes and No Eyes, or The Art of Seeing' de W S Gilbert.
En 2011, Tristram ( alias Tristram Bawtree) sortait le EP 'Accidents & Artifice', précédé de 'Someone Told Me a Poem' en 2010, fin 2011 Tristram is becoming something new called Eyes & No Eyes.
Les Londoniens sont quatre, Tristram Bawtree (vocals, guitar), Becca Mears (cello), Marcus Hamblett (backing vocals, guitar, bass), Tom Heather
(drums), et pratiquent un experimental folk truffé d'éléments postrock .
Ce soir ils nous ont servi un set de 35' ( 6 plages), pas désagréable.
Un violoncelle grinçant, un bourdonnement, une voix récitative ' Hidden Thieves', les ceusses s'étant déplacé pour entendre le 1986è folk group de l'année en sont pour leur frais, la mixture sonne indie, le cello de Becca ajoutant l'olive au cocktail parfois noisy.
Bon début!
Le saccadé ' Autocrat', bourré d'effets spéciaux, succède aux voleurs.
Beats volatiles, orchestration soignée, ' Old Crow' .
Le charognard ayant regagné son nid, Londres attaque 'Flying Machine', normal, Icare aussi se prenait pour un oiseau.
Icare, toujours lui, s'est cassé la bobine avant de voler, idem pour Tristram, sorry, wrong setting, je recommence.
Svp, don't clap, it's a mistake, quand Rooney manque un penalty personne n'applaudit.
Jolie plage, au fond folk, permettant à ton esprit de visualiser quelques sites portuaires, tout en admirant le vol élégant d'une colonie de mouettes.
Majestueuse composition.
'Rust' indique la playlist, pas retrouvé ce titre , on peut pas assurer qu'il s'agisse de 'Dust Disturbed', on peut néanmoins affirmer que l'intro était atmosphérique et que le background sonnait Steeleye Span devenu baroque noise.
Le chef bredouille de timides remerciements et, après la pub pour ses produits, engage la dernière construction, qui comme la précédente et, malgré un travail Conan Doyle, n'a pas été retrouvée ( ' Breathe in' dit le parchemin gisant aux pieds de celui qui aima Yseult).
Sons of Noel and Adrian
Collectif de Brighton dont la géométrie est variable, ce soir le meilleur canasson de Willkommen Records se produit en octet, emmené par le guitariste, Jacob Richardson et sa voix noire, caractéristique et charismatique.
Le co-fondateur de SONAA, le guitariste Tom Cowan, semble être de la partie, le milieu de la scène est occupé par deux nanas aux voix angéliques, si l'une d'entre elles (Catherine Cardin, sans doute) se contente de percussions, la seconde ( Emma Gatrill) tout en battant un tambour, joue de la clarinette basse. A l'arrière, à la basse, probablement, Marcus Hamblett, vu avec Eyes& No Eyes, on suppose avoir reconnu Danny Green ( Laish) aux percussions et Alistair Strachan au cornet et electronics ( Cotillion) , il en manque un, tu avances, car tu peux compter jusqu'à 8, un troisième guitariste dont l'identité est indéfinie, au hasard, on avance Patrick Lawrence, mais le gars est bassiste.
Scotland Yard investigue et nous tient au courant.
Avanti pour une bonne heure d'arty folk/avant-garde inclassable, basé en partie sur le dernier album des fils d'Adrien et de Noël, ' Knots'.
'Persus' dès l'abord, le baryton de Jacob interpelle tes sens, la richesse des arrangements rappelle en toi des temps lointains, le progressive folk band Comus, que tu vis à l'aube des seventies, Salle de la Madeleine.
SONAA va plus loin en introduisant une structure déstructurée Frank Zappa à son folk expérimental.
'So Obscene' même voyage aventureux, avec chant choral pas licencieux, un break baroque à la Keith Emerson, époque The Nice, une ébauche d'opéra Brechtien, le truc interpelle ton cerveau plus que ton bas-ventre.
Une des deux filles: Bruxelles, svp, stand up, on a l'impression d'être à la messe, come closer, too, please!
Un vague rapprochement avec I Like Trains lors de l'interprétation de ' Jellyfish Bloom' , une prière embellie d'envolées postrock.
' Cathy come home' finesse mélodique et clarinette basse grave, sifflement séduisant: du folk de chambre à la majesté tragique.
Le kleine Folk-Bigband attaque la plage, kilométrique, suivante ( 'Drone' sur la playlist) , elle sera plus guillerette ( guitares en picking) , on s'éloigne du fatalisme à la Wovenhand, les donzelles s'autorisant un séduisant numéro de danse majorettes suivi d'un exercice vocal audacieux, pendant que l'élément mâle brode pour confectionner un tapis sonore aux allures de patchwork audacieux.
Nom d'un chien empaillé, ces animaux ne respectent plus la setlist.
"Come Run Fun Stella Baby Mother of the World", t'as bien lu...est annoncé, mais ils nous jouent la ballade fluviale secouée par de méchants remous, ' Big Bad Bold'.
Leur psych folk ne semble pas accessible à toutes les oreilles, le nombre des déserteurs s'accroît, ils ont tort, le groupe fait preuve de créativité.
This is our last song ...oooh ... yeah, but it's our best one... aaah...
Et le titre, bâtards?
On peut se fier à rien, ni à personne, sur le papier, on lit ' Turquey Purpey' A# capo 7, nous, on a ouï un chant caoutchouteux, une trompette frelatée, des claviers flottant... on a apprécié.
Bis
"Come Run Fun Stella Baby Mother of the World" a song about teenage pregnancy à la mise en scène hollywoodienne.
Aïe, faut recommencer..décidément, c'est le jour des floches!
Rien que cette plage valait le déplacement: un conte de fées noir et décadent.