James Chance and the Contortions ou plutôt James Chance et les Contortions, une légende vivante au Magasin 4, l' ancien entrepôt situé au 51 B Avenue du Port.
La nouvelle a circulé dans tous les milieux alternatifs de notre riant royaume et, en moins de deux, le hangar ressemblait à une boîte de sardines arrosées d'un fumet de Gauloises, achetées (?) hors taxe.
Pour ne pas faire de jaloux, aucun nom, si ce n'est celui de Yves Hoegaerden, absent pour cause de travaux nocturnes, santé Yves!
20:05 Ray Bartok
C'est plus classe que Béla Ventura...
Antonioni?
Non, Fabienne, ni Stone et Charden...
Ray Bartok: un duo parisien (Tino Ray (sampler, voice) et Phil Ray B (drums, beatbox), chez les rosbifs, ce dernier larron devient Larry, on va pas leur faire des misères, Victor...), s'ébattant dans un univers flou de post-punk, electro jazz, white funkadelia, hip hop Scooby Snacks, Henry Mancini soundtracks etc... des plus attractifs.
Ouverture des hostilités avec 'Consumer' un TC Matic / Gang of Four/ Killing Joke white funk track méchamment saccadé.
'Say Yes', traduction: dis oui...
Merci, madame!
Même veine, encore plus dansant, du groove infectieux aux sonorités métalliques Talking Heads.
Tout à son jeu, le petit Larry en perd une de ses baguettes, un coup de fil au général Georges-Ernest, et une estafette rapplique avec une nouvelle miche, le Magasin n'y a vu que du feu.
Pour Serge: 'Là-Bas', another funky beast qui secoue salement.
Un peu de jazz traficoté et déstructuré?
' Feel Like'
On appuie sur la touche 'Like'.
' Big Land' , le grand orgue de St-Sulpice s'essayant à Booker T, un virage noise, on attelle Princesse d'Anjou pour le grand steeple-chase de Paris...belle course en vue.
Ready?
' Run Lady', un sprint hypnotique, vu en slow motion.
Un petit electro blues, Bruxelles?
'1side blues', suivi de ' No Panic', EP sorti en 2010, et titre retraçant un trajet Paris- Bruxelles épique.
Traffic jam aux couleurs jazzy.
Paris termine son set par ' Zoo'.
Une ballade taxidermiste exotique.
Un support de qualité!
James Chance et les Contortions
James Siegfried, alias James White ou encore James Chance et ses projets multiples: Flaming Youth, Teenage Jesus and the Jerks, The Contortions, James White and the Blacks, The Flaming Demonics, James
Chance & the Sardonic Symphonics, James Chance and Terminal City ou James Chance and Les (French) Contortions... le pape de la No Wave, le bâtard de James Brown ou d'Ornette Coleman, l'agent provocateur ... l'enfant terrible de la scène new-yorkaise n'a rien perdu de sa superbe.
Il a gratifié Bruxelles d'un show époustouflant, tous à genoux: gamines de 18 ans ou vétérans de toutes les guerres.
Les French Contortions, qui l'accompagnent sur le vieux continent depuis 2006, s'avèrent être des cracks: Pierre Fablet
(guitar), Jacques Auvergne (bass) and Alex Tual (drums), les derniers tournant avec Miossec.
Le responsable merchandising nous corrige d'emblée, ce trio n'est pas français, petit, ce sont des Bretons.
Costard scintillant à la Chris Isaak, James et ses acolytes entament le gig avec 'Off Black', un premier funk furieux.
Le petit James super énervé derrière le Korg, grimace et divague à foison sur fond rythmique canon et riffs de guitare grinçants.
Il ramasse son sax pour annoncer ' Designed to kill', une tuerie free funk pendant laquelle Herr Siegfried se permet un pas de danse Frankenstein.
Fablet, le bouclé, mitraille vicieusement, va falloir ramasser les cadavres à la pelleteuse.
Le titre ouvrant le dernier album ( 'Incorrigible!'), 'Dislocation' .
Il s'en prend à la table, putain, mec, there's a fucking feedback, arrange-nous ça fissa où je viens te tirer les oreilles.
Le truc sent bon le James Brown, une de ses idoles.
Let's slow it down, une superbe version de ' Home is where the hatred is' de l'énorme Gil Scott-Heron.
Il avise un gars à vingt centimètres de ses molières cirées et fait mine de lui balancer un ou deux coups de pied en pleine tronche, hargneux le presque sexagénaire, plus tard il ramassera une vidange de Jupiler pour l'envoyer en direction de la table.
Espèce de crapuleux de ma strotje..
Sur 'Off White' de 1979, 'Almost Black', aucune ride, toujours aussi pervers.
T'as un problème, Piet, pourquoi un tournevis?
Il coince le truc entre les cordes de sa guitare et l'utilise comme levier, c'est autre chose qu'un bottleneck, ça vibre horrible, la plage démarre avec quelques accents psychédéliques pour muer dirty medley Godfather of soul: ' Superbad', ' It's a Man's Man's Man's World'.
L'abondante chevelure d'une rouquine pas bidon te cingle le visage à chaque mouvement de tête dans ta direction, c'est beau la jeunesse!
If you know how to dance in Belgium ' The Splurge' is for you!
Plus groovy que la danse des canards, plus moite qu'un tango dansé par Luchini...
Les contorsionnistes assurent comme des bêtes, un final fumant.
James fulmine, we don't want no smoke, son of a b. , we need more bass et ras le chicon du feedback.
' It Depends on the Amount', aussi déjanté que Zappa.
Petit clavier racoleur, wah wah bien grasse, 'Pull the plug', impossible de ne pas se bouger les fesses.
La copine de Julie... il est trop cool, ce vioque...
James Brown, bis: ' King Heroïn', un chef-d'oeuvre!
Le punky 'Incorrigible', dans lequel se fond le hit ' Contort Yourself', termine ce set sulfureux.
En rappel:
Un boogaloo brûlant, mixant James Brown/ The Temptations/ Wilson Pickett ( avec quelques bribes de 'Hot Pants' ou de 'Funky Broadway').
Baisser de rideau!
James Chance and the Contortions funked the city!
The city loved to be funked