mardi 14 mai 2024

Maï - EP - Malaka

Maï   - EP - Malaka 

 

Green Piste Records 

folk/soul

Il était deux soeurs, Laurina et Sacha  Moïsa,  arrivées toutes jeunes à Riorges ( près de Roanne) en provenance de la Guadeloupe, elles aimaient chanter, rire et  danser.

Pendant le confinement, elles décident de monter un duo, Malaka ( = pomme d'eau en créole) et de se produire un peu partout en Auvergne-Rhône-Alpes.

Elles font très vite impression et, en 2022, remportent le  1er prix régional du Tremplin musical Pulsations, les concerts se succèdent, quelques singles paraissent et en février 2024, un premier EP voit le jour: Maï!

Crédits -  Laurina Moïsa : Chant, cajon et guitare. Sacha Moïsa : Chant et guitare.

Peu de détails sont fournis quant aux éventuels musiciens, on sait qu'en concert Timothée Faure accompagne les filles à la batterie et aux percussions, le nom de Paul Baon est cité à la basse pour certains titres. 

Tracks:

1
Malaka maï
03:52
2
Swaï
03:14
3
Mauvais temps
03:18
Tino
03:52
5
Puissante
03:10

La pochette, dans  les tons gris, montre un système racinaire qui peut faire allusion aux roots des demoiselles.

'Malaka Maï': une voix douce, une voix chaude qui lui répond  pour ensuite fusionner , une guitare acoustique délicatement caressée, des percussions discrètes, un texte amalgamant le créole et le français, c'est tellement gracieux et poétique que ton coeur fond comme un glaçon au soleil.

Forcément des noms  s'imposent à l'esprit, Oriane Lacaille, Ibeyi ou plus loin, du côté du Cap Vert, Lura et Sara Tavares qui proposent toutes une musique chaloupée, fortement ancrée dans leurs racines respectives. 

Te souviens- tu de 'Sway' interprété par Dean Martin, un mambo sensuel, à damner les saints les plus ascétiques, 'Swaï' des sisters Moïsa, s'il remue  un peu moins lors de l'intro épurée, où l'acoustique accepte les deux voix sucrées, presque murmurées , change de ton lors d'un second mouvement aux relents raggamuffin.

Et puis tu as le message qui t'invite à danser, à te laisser aller  , because the body says more than words, le langage corporel est plus fort qu'un long discours stérile.

Sur un jeu de guitare sec et des percussions saccadées , 'Mauvais temps'  est bourré de métaphores: l'orage, les soldats, l'insouciance disparue, le temps qui passe, tout se lit en reflet sur l'eau d'un lac. 

Le morceau offre un petit côté Camille pas désagréable!

'Tino'   en mode groove urbain évoque aussi bien Selah Sue, que Nneka ou Ayo.

L'une chante d'un timbre rocailleux, l'autre bourdonne, puis elles se rejoignent, les percus et une basse impriment un rythme africain, soudain la guitare s'envole avant la reprise du thème et de la plainte.

 Tino, t'es parti, pourquoi ne reviens-tu pas pour prendre mon âme?

'Puissante', qui termine l'exercice, est imbibé d'une gymnastique vocale  insolente, les soeurs passant sans frémir du nu soul à un flow hip hop virant slam, le tout greffé sur un fond sonore donnant le tournis.

Avec Maï, Malaka livre un premier (mini) album d 'un haut niveau!

 Une certaine Jeanne comparait les soeurs Moïsa à des sorcières, rien de péjoratif dans cette description, pas question de créatures maléfiques mais, plutôt, à l'instar de  Liwata-Christiane Amoros de la Réberdière, des filles qui connaissent le pouvoir des éléments, de l'architecture végétale et qui peuvent t'aider à trouver le chemin de la paix intérieure et de l'harmonie.