dimanche 31 janvier 2021

Album - Bones Owens - Bones Owens

 Album - Bones OwensBones Owens

 Black Ranch Records

 

par NoPo

Lorsqu'on jette un oeil (le bon!) à la pochette du disque, on se dit 'Ah OK de la country...'. On subodore Nashville dans le stetson ou peut-être les casinos de Las Vegas à la lisière du col à frou frou de la chemise bleue.
Mais Bones Owens cache bien son jeu et son visage en baissant la tête humblement.
Pourtant, si si, il vient du Missouri, l'autre moitié du voisin (michat) Tennessee et connaît bien la country (résidant effectivement à Nashville) mais ici, non, non, même si y'en a sous la pédale, c'est pas de la pedal steel!
Jusqu'ici guitariste de sessions et live, ses faits d'armes consistent à des collaborations diversifiées avec Mikky Ekko, Yelawolf, and Carrie Underwood. Avec ce côté éclectique, on tombe sur un os, aucune piste ne nous oriente vers un style marqué.
Une 1ère écoute me faire dire que le power trio joue à la Bones franquette, simple, évident, rafraîchissant... L'enregistrement spontané s'effectue dans le jus et sur bande magnétique, adjectif qu'on peut attribuer à l'effet provoqué.
Les rapprochements?

 Il faut franchir l'Atlantique pour les trouver... Artic Monkeys me glisse Gurvan, yes of course, et Miles Kane complète-je. Pour le subtil esprit ricain, on prend la direction de Creedence (influence patriarcale).
Chacun des 12 morceaux excitants dépasse à peine les 3 minutes ce qui déclenche une forte envie de boucler et de pas la boucler... dont acte!

Roulements de tambour pour ouvrir la voie à des 'ouhouh' célestes. Le cowboy débarque sa guitare avec beaucoup d' à-propos. Son chant, au bout des cordes, file sur la mélodie la plus américaine de l'album.
'Lightning strike' le single country-blues twiste et fait mouche.

Un tambourin vient fleurir l'intro de 'Good day' au rythme mid-tempo bien marqué. L'ambiance de belle journée, obligeant aux lunettes de soleil, éclaire le morceau.
En fond de refrain, Regina Regina McCrary vient soutenir la voix du chanteur, provoquant un effet guilleret pour 2 minutes de légèreté.

'White lines' alterne les contretemps et la voix up and down. Le balancé obtenu par le riff hargneux frappe, imparable, le corps suit dans une harmonie désarticulée. Le morceau s'évanouit sur un son de guitare strident.

Rebelote avec 'When I think about love' aux cordes frottées. Le rythme, vif, emmène tout et les choeurs chatoyants séduisent par leur charme dévastateur.

'Wave' met dans le mille! La vague riffue nous submerge par son écume élégante. Le mouvement aux coups doublés fait jubiler les jambes.
La voix tendue sur les couplets, s'adoucit sur le refrain. Pourtant le titre exprime la douleur d'une trahison. Tubesque!

L'influence Artic Monkeys brille sur 'Blind eyes' avec une réussite totale. La cadence beaucoup plus lente, laisse la guitare se traîner sensuellement sur l'histoire de la période la plus décadente de Bones.
La batterie fait des claquettes sur une basse sobre et chaude. Avec détachement et légèreté (dans les 'ouhouhouh'), la voix raconte la fin d'une relation destructrice.

L'intro bluesy de 'Keep it close' s'allonge, quasi acoustique, avant que la plage, à combustion lente, trouve son rythme de croisière. Une seconde guitare glisse, tout en souplesse, sous les griffes de la première plus affutée.
Le morceau, très classique, réussit à captiver l'attention jusqu'au bout par une interprétation pleine de conviction.

'Ain't nobody' nous enlise au bord d'une rivière marécageuse envahie de moustiques. Le riff, mordant et gorgé de feeling, met à crans sur un rim-click ardent ... de crocodile.
Cette fois, un violon vient s'immiscer et apporter un air menaçant supplémentaire.

'Come my way' Une guitare zigzague entre les coups monolithiques de grosse caisse puis de caisse claire. Sans changer de rythme, l'orchestration s'enrichit d'une basse pleine.
Les choeurs omniprésents dynamisent le morceau surtout quand Regina McCrary illumine les dernières secondes (une chanteuse de gospel connue pour son travail avec Bob Dylan et Buddy Guy).

Un lick de batterie lance, après un léger larsen, un riff de guitare, bien sec, suivi d'un plaqué. Une voix nasillarde proche de la distorsion parle le 'Country man' couramment.
Les 3 instruments offrent une totale cohésion qui permet aux voix de s'exprimer sur un refrain entraînant et sensuel.

Après un départ lourd en stop and go, 'Tell me' surfe sur une mélodie efficace et langoureuse à la Artic Monkeys. La voix, une nouvelle fois, proche de la distorsion prend des airs d'Alex Turner.
La belle surprise monte de la gorge Regina McCrary en fin de morceau. Son intervention bouillonnante subjugue mais s'arrête trop rapidement.

'Keep on running' nous envoûte et nous emporte dans une ambiance toujours aussi proche des Artic Monkeys. Deux breaks courts montent dans un tourbillon de guitares (et thérémine?) avant que le morceau se termine dans une totale sérénité.
La répétition du titre s'accroche au fond de la tête et n'en sort plus. Le 2è tube, plus puissant que l'aspirine!


Il y a des sons qui vous mettent dans un drôle d'état (d'Amérique en l'occurrence). Ce doit être une alchimie de fréquences et de vibrations... mais aussi d'épiderme. Ici, l'impact est brûlant.
Avec concision (environ 40 minutes idéales) et sans démonstration jamais, Bones Owens transmet une euphorie communicative, plus près de l'os que de l'épiderme finalement, difficile à contrôler et d'ailleurs ...
à quoi bon, ce coup d' état... de grâce ressemble à un coup de coeur! Juste, écoute... c'est de la Bones, du rock à l'état pur!


LINE UP
Bones OWENS chant, guitares
Jonathan Draper (All Them Witches) Basse
Julian Dorio (Eagles of Death Metal, The Whigs) Batterie
Regina McCrary choeurs

Titres
    1  Lightning Strike
    2  Good Day
    3  White Lines
    4  When I Think About Love
    5  Wave
    6  Blind Eyes
    7  Keep It Close
    8  Ain't Nobody
    9  Come My Way
    10 Country Man
    11 Tell Me
    12 Keep On Running

samedi 30 janvier 2021

EP - The Torment Suite par Julian Shah-Tayler

  EP - The Torment Suite par Julian Shah-Tayler 


Faut être un fin limier pour dénicher une biographie de Julian Shah-Tayler, on sait que l'homme naît, un jour,  à Leeds, qu' un autre jour, bien plus tard, il a fait ses valises pour s'établir à L A.

En 2009, il semble avoir créé un blog lui permettant de s'épancher ( Impossible Things Thought Out Loud), il avoue avoir fait partie de Magic House, un Brit pop combo londonien, actif dans les nineties, ensuite il est associé à Whitey, le projet electroclash/kitsch de Nathan Joseph White.

Avec drinkme, il enregistre deux albums et un EP. 

Du genre busy bee,  il compose des chansons reprises dans différentes   productions cinématographiques dont 'Plush' ou 'Riot on Redchurch Street' ( Siobhan Fahey co-signe quelques titres).

Il enregistre un album, qui ne verra probablement jamais le jour, avec  Joaquin Phoenix, collabore en tant que musicien avec, e a,  Kerli ou Maria Celeste, pour enfin sortir des bricoles sous son nom ou les noms d'emprunt qu'il s'est fabriqué, The Singularity ou Xerox.

EP's et LP's se succèdent, en démarrant en 2010 avec ' Un Ange Passe' et  'Coito Ergo Sum'. La liste est longue, on reprend le fil en 2019, 'The Hap and Strap' et enfin en 2020 , le single 'Evolution', existant aussi sous format remix.

Le dernier effort du caméléon se nomme 'The Torment Suite', un EP cinq titres.

Pour ajouter des éléments non négligeables à ses activités musicales, nous signalons que Julian dirige les tribute bands,  The Band That Fell To Earth: a David Bowie Odyssey/ Strangelove-The Depeche Mode Experience et The Cured - The Cure Tribute Experience .

Quand il s'ennuie, il tricote en écoutant Sylvie Vartan.

 

 EP - The Torment Suite

 

1. All Good Soldiers
2. Beautiful World featuring David J and MGT
3. Eyes of Orion with Ava Gore/Raf Colantonio
4. Loving The Alien
5. Beautiful World (Phantom Funk Tall T Shan Remix)

CREDITS
Produced, performed, mixed and mastered by Julian Shah-Tayler
Track 2 - Additional production and guitars by MGT, bass by David J.
Track 3 - Written and sung by Ava Gore and Raf Colantonio (Weird Wolves)
Track 4 - Written by David Bowie
Tracks 1,2,5 - written by Julian Shah-Tayler
 
 Impossible Things Records
 

 
'All Good Soldiers' aurait pu être composé et chanté par David Bowie, le phrasé, précieux, est similaire à celui du Thin White Duke.  Sur la video, Julian se meut sur un background psychédélique rappelant les light-shows créés par Jo Gannon pour les débuts scéniques  de Pink Floyd.
Les guitares évoquent la grande époque David Bowie/ Mick Ronson, distorsion et candeur s'entremêlent, tandis que Julian Shah-Tayler psalmodie son synopsis, contrebalancé par des secondes voix habilement collées en background.
Une plage te donnant grande envie de réécouter tout le catalogue David Robert Jones, un artiste parti bien trop tôt!
Pour ' Beautiful World', le singulier Julian a fait appel à David John Haskins ( Bauhaus, Love and Rockets) à la basse, un autre grand admirateur de Ziggy ( l'année du décès du maître il sortait le single hommage "The Day That David Bowie Died")  et à Mark Gemini Thwaite ( The Mission, Tricky, Peter Murphy, New Disease, Spear of Destiny, Theatre of Hate, Mob Research, Gary Numan, Sex Gang Children, etc..) à la guitare.
Une nouvelle fois, l'artiste nous propose un titre qui aurait pu être écrit dans les eighties, d'ailleurs le morceau n'est pas neuf, il se trouve sur l'album 'Coïto Ergo Sum' de 2010, sur  la nouvelle version, il a effacé le piano pour transformer le nouveau beau monde en pièce plus mordante et agressive s'approchant plus des sonorités post punk, que connaissent bien ses acolytes du jour.
Une relecture édifiante.
La troisième proposition,  'Eyes of Orion' est une reprise de l' Electro Goth band texan Weird Wolves.
Raphael Colantonio et Ava Gore, les deux membres du groupe, viennent prêter main forte à celui qui déclare produire de l'intellipop,  le résultat s'avère concluant.
Pour la petite histoire Ava Lee Gore est bien la fille de Martin L., son grain de voix particulier  convient  parfaitement pour historier ce titre gothique, bourré de violons et d'imagerie mythologique. 
Puisqu'on a mentionné David Bowie, Mr Julian Shaw-Tayler en profite pour reprendre 'Loving The Alien', la plage qui ouvrait l'album 'Tonight'.
Sa version n'est pas foncièrement différente de l'original, on sent toute l'admiration que le néo-californien porte au maître, il parvient toutefois à y ajouter une touche personnelle en mettant en avant des percussions latino et, après un bridge plus calme, puis une reprise du thème, en proposant un choeur hanté opportun. 
Pour terminer l'exercice, il lui vient l'idée de soumettre une mouture remixée de la seconde plage de l'EP, ' Beautiful World' est retravaillé par Phantom Funk Tall T Shan de telle façon que les deejays puissent l'utiliser en discothèque.
Ce remix n'est pas essentiel mais cela ne signifie pas que l'on doive le considérer comme du remplissage.
 
Dommage que l' EP soit si concis car l'essai vaut le détour!






 






 

jeudi 28 janvier 2021

I need space (mini​-​album) par Mounika.

  I need space (mini​-​album) par Mounika.

 

T'en connais beaucoup des Verschueren dans l'hexagone?

Pas vraiment, ce patronyme à consonance flamande, est repéré déjà au 14è siècle, du côté d'Oostmalle il existait des Van der Schueren, de la grange si tu préfères, le nom a évolué pour devenir Verschueren , la Belgique en compte des dizaines de milliers.

Tu étais un client assidu de La Brasserie Verschueren, logique, tu supportais l'Union Saint-Gilloise et admirais profondément l'élégant  Paul van den Berg, courtisé par Anderlecht, qui a fini par le transférer.

En parlant du Sporting il y a bien sûr  Michel Verschueren, manager du club pendant un quart de siècle, sinon il y a aussi la petite Femke Verschueren, ayant représenté la Belgique au Junior Eurovision Song Contest en 2011.

Et en France?

Le nom est bien présent en 87 endroits, d'après un site spécialisé, tu vas évidemment me parler de l'accordéoniste, pas celui de Piaf, non, André, le roi du bal musette, mais son nom s'orthographie Verschuren!

L'arborescence de la filiation, on n'en a rien à cirer, on veut des faits!

Mounika n'est pas grecque, ni assyrienne, il semblerait que Jules Verschueren ait opté pour ce nom de scène en entendant Philip Glass interprété ' Opening' sur la B O de ' Breathless', la version américaine de A Bout de Souffle,Valérie Kaprisky tenait le rôle de Monica Poiccard.

 Jules de Poitiers devient Mounika ( il avait hésité pour Diane) et se lance dans la bijouterie fine lounge/trip hop/chill/downtempo.

Actif sur la scène beatmaking depuis près de dix ans, le jeune homme a pénétré plus d'une fois dans les studios pour frelater des sons  en samplant  à droite et à gauche.

Un premier EP  ' Wake Up' voit le jour en 2013, d'autres ont suivi dans la foulée,  Beats Volume 1 (EP), ' Dead Wrong (And Love Marie Laforêt)', 'Plage Beat' tous en 2014,  prolifique le gars de Poitiers sort un nouvel EP chaque année qui suit,  avant de lâcher 'How are You' un premier full album.

Son dernier crime: ' I Need Space' est sorti chez Maju.Records ( un label basé à Douarnenez et Tours).

 

Tracklist :

1. Intro (I'm Sorry)

2. Obli

3. Tender Love

4. 25h12

5. Ailleurs

 6. Deep Water

7. Feeling Good

8. Roadsky

19. Soft you

 All Songs composed by Mounika.
Recorded and Mixed by Mounika.
Digital Mastering by Senbei 

 

L'album démarre tout en délicatesse avec ' Intro' ( I'm sorry), il se sent désolé de nous avoir tiré de notre sieste et nous propose un éveil, non pas au chant rébarbatif du coq, mais sur de légères notes de piano, presque impressionnistes, le tempo est lent, il te permet quelques étirements avant de reprendre tes activités cérébrales ou physiques, une basse furtive, quelques beats sereins, s'invitent en catimini tandis qu'une voix chuchote une prière énigmatique.

Bienvenue dans un univers ouaté et vaporeux, l'écriteau sur la porte dit, " chut, do not disturb!"

Minimalisme toujours au rendez-vous sur 'Obli' . 

Un monsieur associe les compositions du petit génie électro aux oeuvres d'Erik Satie,  c'est loin d'être idiot, la gymnastique digitale de Mounika suggère les célèbres  Gymnopédies du pianiste de Honfleur.

Pour 'Tender Love' Mounika a fait appel au duo de folk intimiste canadien Ocie Elliott, les voix fragiles de Jon Middleton et Sierra Lundy embellissent cette gracile ballade, pour laquelle Jules n'aurait pas pu choisir un intitulé plus adéquat.

Beauté intemporelle évoquant un antique cliché de Robert Doisneau.

Il consulte la Hermès Cape Cod qu'il porte au poignet, Mon Dieu, il est 25h12, il est temps d'envoyer l'assemblage suivant, l'horlogerie fonctionne parfaitement, oh, un petit  à-coup imprévu, c'est quoi, c'est rien, elle repart comme si il ne s'était rien passé.

T'as bien compris que Mounika ne vit pas ici, parmi le commun des mortels, il réside ' Ailleurs'.

Où?

Dans sa tête, dans ses rêves, loin, dans un endroit où tout est feutré, dans une cité où tu peux te promener les mains dans les poches en sifflotant, puis t'arrêter pour admirer une plume qui voltige au dessus d'une flaque d'eau claire et puis y voir l'image d'une jeune fille hamiltonienne,  rêveuse  et pure.

Ailleurs, il n'existe pas de branleurs, la violence est bannie, les flics sont gentils et serviables , ailleurs!

Tu plonges?

Ecoute cette berceuse pour fonds marins, 'Deep Water' , elle va soulager ton état de stress et te relaxer, si tu croises un banc de poissons exotiques, c'est normal!  

Bien sûr, tu connais la superbe version de Nina Simone, mais le 'Feeling Good' de Mounika n'a aucun lien avec la romance signée  Anthony Newley /Leslie Bricusse.

Mounika l'avait samplée pour son morceau 'There Is a Bed in My Head', ici, il s'est contenté d'utiliser le titre  pour construire un morceau fait de collages caoutchouteux,  de voix  à la Moby,  sur fond répétitif ,de beats monocordes et de notes de piano en forme de ritournelle.

Astucieux!

Une route, déserte, le ciel d'aquarelle, lumineux, avec  un lever de soleil orangé, des nuages aux contours flous et comme bande sonore 'Roadsky'.

Tu dis, mon ange, une infusion à la fleur d'oranger, pourquoi pas? 

Avant de redescendre sur terre, Mounika nous propose une dernière rêverie ' Soft You'.

Dehors, un gamin passe sur une pétrolette mugissante, tu as souri en lui faisant un petit signe de la main.

Demain, tu seras moins zen!




 

Album - FIREFORCE - Rage Of War

 Album - FIREFORCE - Rage Of War

 

par NoPo

 

 ROAR (Rock Of Angels Records!)

 

 "Fire" et "Force" constituent souvent un pilier pour un nom de groupe métal : Rhapsody of Fire, Ironfire, Iron Force, Dragonforce, Twilight Force...
Pourquoi pas les 2 "F" pour tenter de les additionner voire les multiplier? Une idée retenue par un manga de ce nom mais la troupe qui nous intéresse ici est belge et vient de sortir son 4è obus.

La 1ère écoute fait indéniablement penser à un mélange de trash sauce métallicesque pimenté au heavy des Judas et Maiden.
D'autant que la pochette exubérante d'Eric Philippe (auteur de très beaux dessins notamment pour Mob Rules, Rhapsody ou Iron Fire) invite à la fête un lointain cousin de Eddie.
Sur un champ de bataille à décor mexicain, un lieu désertique, parsemé de cailloux saillants et de cactus véhéments, met en scène un soldat à tenue homérique (et d'Amérique période guerre de sécession) derrière une mitrailleuse à manivelle en pleine action.
Des crânes d'animaux et des corps de soldats, assaillants, jonchent le sol, en avant plan, et 3 vautours attendent de pouvoir en profiter, en arrière plan. 2 cavaliers devant les bâtiments d'un village abandonné, s'approchent à bride abattue.
Le logo du groupe, "F" 2 fois en majuscules imposantes et "R" grondants, s'insère, en haut, dans un ciel flamboyant et le nom de l'album s'accroche comme un seing marqué au centre bas.
Le visuel, plus foutraque, sur "Deguello" de ZZ Top revient à l'esprit... belliqueux et rougeoyant.

Erwin Suetens, le guitariste écrit quasi toutes les compositions à base d'histoires de guerre comme sait le faire Sabaton. La durée des morceaux colle aux canons du style (de près de 4 minutes à 5'30).
Un rapide coup d'oeil aux titres met tout de suite à l'aise dans un bain (de sang) au cas où vous n'auriez pas encore compris.
Le bataillon tire sur tout ce qui bouge et ne fait pas dans la dentelle, ni dans l'originalité, mais plutôt dans l'inspiration et le respect des gradés du genre.

Sans semonces, le morceau titre ouvre le feu avec force, comme attendu. Le chant plutôt costaud reçoit souvent le soutien d'une seconde piste vocale plus aiguë et hurleuse au bout de la voie.

Puis vient la triplette de singles.
D'abord le 3è, "March or die" décide une marche forcée sur un riff tonitruant. Le refrain hyper-simpliste, fouetté par les cordes de la guitare, donne franchement l'envie de sauter dans la fosse et exhorter la foule.
Au détour d'un break, un hurlement à gratte-sirène propulse l'instrument de prédilection dans un solo tournoyant et haletant.

Le 1er single "Ram it" annonce la couleur ... rouge et on pense forcément à "Ram it down" de Judas Priest. Des choeurs motivés soutiennent la voix principale bien virile.
La double-pédale et les guitares tranchantes enfoncent le clou.

Enfin le second, "Firepanzer" engage la même vitesse, celle de l'éclair. La souplesse du panzer écrase tout sur son passage au contraire du pont qui fignole plus joliment la mélodie avant le refrain, déterminé mais, certes, un peu criard.
Les guitares énergiques et flamboyantes (comme le visuel) argumentent en faveur d'une grande intensité.

'Running' suggère 'Run  to the hills' mais les riffs fréquentent plutôt Metallica. La course monopolise tous les instruments dont la batterie, un peu envahissante. Bizarrement, l'effet me semble moins efficace et peu captivant.

On pressentait une simili ballade avec le titre le plus long, 'Forever in time'. Bingo! Evidemment, pas de dérogations aux règles, la power-ballade, agréable, s'apparente plus à un hommage pesant aux soldats disparus et se termine d'ailleurs par l'appel d'une liste de noms.

'108-118' respire à nouveau le véloce Metallica. Les guitares, épiques à souhait, continuent d'être le point fort des artilleurs. Si le numéro correspondait à un annuaire, ce serait celui des riffs.

'Army of ghosts' couple 2 lignes vocales (la principale rappelle Rob Halford sans les aigus), encouragées parfois par des choeurs de corps velus, certainement couverts de chaînes. Sans l'ombre d'un doute, l'armée doit compter des judas parmi ses fantômes.

Les riffs musclés s'enclenchent à la poursuite effrénée des rats dans le labyrinthe. 'Rats in a maze' part dans une cavalcade à la four horsemen. La compo, affamée, déchiquète et déchire avec ses guitares tronçonneuses. Les voix modulent un peu plus que sur les titres précédents.

'A Price To Pay' continue de montrer les muscles surtout ceux du batteur, j'espère que le prix ne se paye pas à la puissance ni aux nombres de coups! La basse, robuste, suit le mouvement des baguettes et le buste, le headbang.

'From Scout To Liberator' ne dément pas la puissance de feu! Surtout pas de la berceuse de scout, Juudas reviens, Juhudas reviens! Cette plage déménage loin d'un long fleuve tranquille...

Dans 'Blood Judge', le chant frondeur harangue la foule. La combinaison basse batterie vrombit pour une grosse cylindrée de guitares. Il ne manque plus qu'à monter la moto sur scène et la chevaucher... 

'Tale Of The Desert King', légèrement orientalisant, prend une route sinueuse et valorise l'option vinyle pour cet inédit. Le tempo, plus lent, accentue le ressenti d'une respiration lourde le long d'une caravane dans le désert.
On entendrait presque des coups de fouet! La guitare vibre et sature. Cette composition se démarque assez franchement, surtout en milieu de morceau qui enchaîne les acrobaties de grattes très travaillées.


La force de ce feu repose essentiellement sur les guitares majeures. Le ton puissant et sans concessions amène son lot de jubilations. Le tout reste bien joué avec ferme intention.
La petite déception réside dans le côté répétitif des constructions et la relative facilité des refrains.
L'album aurait certainement gagné en efficacité en étant plus concis et en variant les thèmes ou l'interprétation.

LINE UP
Matt “Hawk” Asselberghs - chant, guitares
Erwin Suetens - Guitares
Serge Bastaens - Basse
Christophe De Combe - Batterie



TRACK-LISTING
01. Rage Of War
02. March Or Die
03. Ram It
04. Firepanzer
05. Running
06. Forever In Time
07. 108-118
08. Army Of Ghosts
09. Rats In A Maze (CD exclusive)
10. A Price To Pay (CD exclusive)
11. From Scout To Liberator
12. Blood Judge  (CD exclusive)
13. Tale Of The Desert King (Vinyl exclusive)



mardi 26 janvier 2021

Album - Madisyn Whajne - Save Our Hearts

 Album -  Madisyn Whajne Save Our Hearts

 Madisyn Whajne?

Tu prononces comme John Wayne, mais Madysin ne va pas jouer les Indian fighters, si la jeune dame vit désormais à Toronto, elle naît au sein d'une famille Premières Nations ( First Nations),  les premiers occupants du continent nord-américain.

Peu avant ses  deux ans, lors du tristement célèbre  Sixties Scoop  ( rafle visant à enlever les enfants autochtones pour les faire adopter), elle est arrachée du cocon familial et placée  en famille d'accueil.

Depuis, un des buts de sa vie est la découverte de son identité, de ses racines, de ses parents, son debut album 'Save Our Hearts'  selon ses propres dires  ...is really a personal journey through a time of darkness, heartache and finding myself again....

Avant la réalisation de 'Save Our Hearts', Madisyn avait enregistré quelques singles, elle est également créditée comme backing vocaliste sur plusieurs albums de Basia Bulat, cela s'explique si tu sais que son mari se nomme Bobby Bulat ( frère de Basia) et que ce brave homme, drummer de son état, joue sur les disques de sa frangine et celui de sa madame.

 

Label-  Summer Love Records

TRACK LIST
1. Summer Love
2. Killing Desire
3. One Shot
4. So In Love
5. Sweet Talk
6. Dagger
7. Don't Walk Away
8. When Morning Comes
9. Never Give In
10. Fire
11. Save My Heart

CREDITS
Madisyn Whajne: B3 Organ, Electric Guitar, Lead Vocals, Back Up Vocals
James Gray: Electric Guitar, Back Up Vocals
Jay McBride: Bass, Acoustic Guitar , Back Up Vocals
Brittany Clarke: Back Up Vocals
Bobby Bulat: Drums and Auxiliary Percussion
Produced by Madisyn Whajne and Jay McBride
Recorded and Engineered by Howard Bilerman & Shae Brossard at Hotel2Tango in Montreal
Additional recording by Jay McBride at E5 Studio in Mississauga
Mixed by Shae Brossard at Hotel2Tango
Mastered by Harris Newman at Gray Market Mastering in Montreal
All songs written by Madisyn Whajne and James Gray and published by Madisyn Whajne


L'album démarre en configuration dreampop avec le léger ' Summer Love', la voix, onctueuse, renvoie vers des groupes tels que les Bangles, Bananarama ou les Go-Go's .

Telle une brise légère, les guitares viennent caresser les cheveux de jeunes filles souriantes et heureuses de humer un air marin vivifiant.

L'été a toujours été propice à l'amour, il suffit de se souvenir de la déferlante hippie qui, en 1967, avait convergé vers Haight-Ashbury pour célébrer la paix, la musique et la fleur bleue.

Et Scott chantait... "If you’re going to San Francisco, be sure to wear flowers in your hair…" 

'Killing Desire' est tout aussi frais, pétillant et savoureux, l'orgue bouillonne, les guitares scintillent et les choeurs, badins, invitent à la fête ( fête au lit pour Madisyn et son compagnon).  

Madisyn Whajne serait-elle le pendant féminin de Weezer?

'One Shot' s'aventure dans des territoires plus rock avec des relents Pixies, sans le côté noise, mais avec toujours un fond surf/garage  pop accrocheur et enivrant.

Sur ' So in Love' , Miss Whajne partage les lead vocals avec James Gray pour donner de la profondeur à ce dialogue amoureux dynamique,  interprété en mode uptempo.

'Sweet Talk', porté par un riff de guitare catchy et démonstratif et une  batterie pertinente, est chanté d'une voix agréablement  bubblegum.

Prévue au départ comme une  lovesong tristounette, la plage véhicule un message positif,... If this love stops baby, my heart keeps beating... aucune raison de paniquer, donc!

'Dagger', sorti en single, marie des vocaux doucereux collés sur une ligne de basse noire qui annonce un tableau rock bourré de guitares cinglantes, et  des images fortes: la dague dans le coeur , le sang sur les mains,  le dard d'une abeille.

Les relations amoureuses ne sont jamais simples.

Un critique chez BuzzMusic dresse un parallèle entre 'Don't Walk Away' et 'Sweet Child O' Mine' des Guns N' Roses, une comparaison osée, car cette rengaine pleine de peps et d'harmonies vocales veloutées, s'approche probablement plus des productions de Lush, d'Asobi Seksu ou des Sundays, que de la bande à Slash et Axl. 


Basia Bulat vient prêter main forte à sa belle-soeur sur l'harmonieuse ballade 'When morning comes'.

Layered vocals reposant sur un orgue somptueux, et un final où la guitare nous la fait ' Walk on the Wild Side',  font de cette plage un des highlights de l'album.

Et nous aussi dans le lointain on a entendu comme elle .. we heard the church bells ring,  we heard the choir sing,  they go oh oh oh... et t' as vu un ange descendre du ciel.

Ça va pas, non, tu te prends pour Saint-Jean?

O K, c'était peut-être pas un messager de Dieu, mais les cloches ont sonné!

'Never give in' ...Tu vas l'embrasser et lui souhaiter bonne nuit, mais je serai là, ..  I am never gonna give in... et tu vas souffrir, et moi ...I’ll be standing in the light... . 

Tu crois qu'elle va perdre son calme, pas du tout, elle te chante cette litanie amère d'une voix amène et gracieuse.

'Fire' aborde une autre scène de rupture, le feu s'est éteint, définitivement, elle  le conte sur un fond  musical rugueux. Les guitares crissent, le batteur cogne, mais la voix demeure espiègle.

Le bittersweet ' Save My Heart' met un terme à un album sentant bon les Pet Sounds, chers aux Beach Boys , avec des relents  d'indie pop  sucré et insouciant,  style les Raveonettes ou les Dum Dum Girls.

 

Un album sympa, à  consommer en buvant un Daiquiri ou un  Piña Colada glacé.

 

  








Album - Coddiwomple "The Walk and other Stories"

 Florian Hexagen survole les sorties musicales estampillées  2020
 
 Album - Coddiwomple "The Walk and other Stories" 
 
 


 A Tant Rêver Du Roi Records
 
 
 tracks-
 1. Pumpkin Head
2. Response
3. The Walk
4. The Plan
5. Word
6. Whisper
7. The Boat
8. Memories
9. Frau Wilke
 
 Olivier Mellano > guitar
Nicolas Lafourest > guitar
G.W. Sok > voice, ‘guitar’
 
J'aime toujours autant les histoires que raconte cet album de Coddiwomple, intitulé "The Walk and other Stories" paru chez les amis de
A Tant Rêver Du Roi
.
Plus largement, je dois le reconnaître (coming out here ), dès que G.W. Sok pousse la chansonnette, je fonds d'emblée.
Je me rappelle encore de mon émotion lorsqu'il était apparu sur scène aux côtés d'Oiseaux-Tempête
pour la superbe tournée à l'occasion de la défense du magnifique "AL​-​'AN ! الآن", j'avais été totalement transporté ailleurs et fini terrassé par tant de beauté.
Sa voix, sa présence, son charisme, alliés aux talents des musiciens qui l'entourent, quelque soit le projet, ont ce petit quelque chose de magique qui me permettent de quitter à volonté mon enveloppe corporelle et me laisser dériver vers d'autres cieux, plus merveilleux.
Et ce nouveau projet, très réussi, ne déroge pas à la règle.
J'espère vraiment avoir l'occasion de les voir sur scène un de ces jours...

 

lundi 25 janvier 2021

Longue est la liste de décès depuis le 20 décembre 2020 - part two.

Début janvier-  Australian drummer Warren McLean has passed away in Bali ( The Music Network).

Warren avait tenu les baguettes au sein des Divinyls le temps d'un album ( Temperamental), avant cela il sévissait chez Machinations, un synthpop band australien qu'il quitte en 1986.

Plus tard il tourne avec Party Boys and Eric Burdon, puis on perd sa trace.


Les metal fans pleurent la perte de Alexi Laiho, co-fondateur de Children of Bodom et Bodom After Midnight.

Fin décembre, le guitariste trépassait à Helsinki, la cause exacte du décès n'a pas été révélée.

 He was also the guitarist for Sinergy, The Local Band, Kylähullut, soulignent les webzines metal.

'Hexed' le dernier album de Children of Bodom est sorti en 2019.

Le groupe a vendu plus de 250 000 disques en Finlande.

Alexi avait 41 ans.

Le pianiste de jazz. Bobby Few est décédé le 6 janvier à l'âge de 85 ans.

Après avoir quitté Cleveland, où il est né, il s'installe à New-York et joue avec Bill Hardman, Bob Cunningham, Cevera Jefferies,  Frank Wright ou Tony "Big T" Lovano.

Plus tard c'est aux côtés de  Brook Benton, Rahsaan Roland Kirk, Jackie McLean, Joe Henderson qu'on le retrouve.

Ce pianiste apprécié par ses pairs est l'auteur de près de 20 albums sous son nom.


Jamie O'Hara, membre du duo country The  O'Kanes est décédé le 7 janvier à 70 ans.

Leur titre "Can't Stop My Heart from Loving You" avait pris la première place des charts ricains en 1987.

Le groupe se sépare 3 ans plus tard, Jamie compose, notamment pour les Judds, sa composition 'Grandpa (Tell Me 'Bout the Good Old Days)' se place à la première place du Billboard  en 1986, donc avant la séparation du duo.


Michael Fonfara remplace Barry Goldberg comme claviériste d' Electric Flag ( A long time comin', tu te souviens?) en 1967.

Il ne restera pas une éternité au sein du psychedelic combo.

Sa carrière ne s'arrête pas là, pendant 30 ans il a fait partie de The Downchild Blues Band et avant cela il participe à neuf albums de Lou Reed.


Foreigner, The Everly Brothers, Amos Garrett, Rhinoceros, Rory Block... sont quelques autres sommités ayant eu recours à ses services.

Son aventure a pris fin le 8 janvier. 


C'est en 2010, que tu fais la connaissance du guitariste anglo-saxon, Dave Killen, il avait mis le feu au Merlo à Bruxelles.

Ce guitariste discret avait joué avec pas mal de gloires locales: Bob Christopher, Charles Lee Roy Blues Band, Panopticon, Back Roots, Tuur Florizoone... il est décédé ce 15 janvier.

L'harmoniciste bruxellois Marc François a assisté aux funérailles et a publié ce message:

Wish to say, it was a very moving and beautiful ceremony in memory of our good friend Dave Killen ...
We will miss you, my friend... Sláinte and keep on rockin' wherever you are are all in peace!
 
Far Out, le 10 janvier:  Mark Keds, the singer and guitarist of pop-punk band Senseless Things, has passed away at the age of 50
Senseless Things avait défrayé les chroniques dans les nineties en enregistrant quatre albums et en plaçant deux singles dans le top ten.
Le groupe s'était reformé en 2017, après avoir jeté l'éponge en 1995.

Formed in 1960, The Vogues were a four man vocal group from Turtle Creek, Pennsylvania, consisting of Bill Burkette (lead baritone), Don Miller (baritone), Hugh Geyer (first tenor) and Chuck Blasko (second tenor).
Bill Burkette a quitté la scène en 2018, Don Miller l'a rejoint ce 11 janvier.
Un des plus gros tubes du groupe aura été une reprise de Petula Clark, "You're the One".
 
 Shingoose was inducted into the Manitoba Music Hall of Fame in 2012,
De son nom véritable, Curtis Jonnie , le singer-songwriter   ojibwé ayant joué avec Roy Buchanan ou
Bruce Cockburn, a enregistré quatre albums avant d'être partiellement paralysé après une attaque cardiaque en 2012.
Il est décédé le 12 janvier.

Vanilla Fudge, Cactus et  Beck, Bogert and Appice, ce sont trois des formations légendaires pour lesquelles Tim Bogert a tenu la basse.
Il est décédé le 13 janvier à l'âge de 76 ans.
Tu avais la chance incroyable de le voir sur scène avec Jeff Beck et Carmine Appice au Pink Pop Festival ( Pays-Bas)  en 1973, un grand souvenir.
Vanilla Fudge, pour toi, cela restera toujours cette incroyable version de "You Keep Me Hanging On".
Cactus est probablement  un des meilleurs hard rock combo's ayant jamais existé.
Cactus, pour toi c'est la version monstrueuse de "Parchman Farm", quant à Beck, Bogert and Appice, c'est évidemment ' Superstition' de Stevie Wonder.
A la fin de cette aventure, Tim Bogert joue avec Bobby and the Midnites , puis les sous-estimés Boxer, avant de faire équipe avec Rick Derringer, puis on le retrouve chez Pata, DBA, Blues Mobile Band ou Hollywood Monsters.
Tu vas nous manquer, Tim!
 
Music Row, le 16 janvier: Jason Cope ( guitar), affectionately known as 'Rowdy' and founder of Southern rock band The Steel Woods, has passed away at 42.
Le groupe  de Nashville avait enregistré deux albums.
 
Play RTS: "Actif jusquʹà tout récemment, le pianiste Junior Mance ( 92 ans)a tiré sa révérence cette semaine."
Gene Ammons , Sonny Stitt, Dinah Washington,  Cannonball Adderley,   Dizzy Gillespie  ne sont que quelques noms avec lesquels ce géant a collaboré.
Il faut plus de deux pages pour énumérer sa discographie comme leader ou comme sideman, 
Son premier album solo ( Junior) sort en 1959,  le dernier 'For My Fans, It's All About You ' paraît en 2015.
Jazz Radio: En ce qui concerne son style, Junior Mance s'illustrait dans un mélange de jazz, de soul et de blues avec son jeu souple et très technique.!

Le 21 décembre, Rich McLoughlin, guitarist for Killing Time has died ( Ghost Cult).
En dehors du hardcore band new-yorkais, Rich ( guitariste ou bassiste) avait également joué avec Breakdown.
 
Jimmie Rodgers, a singer who had two major hits in 1957 with “Honeycomb” and “Kisses Sweeter Than Wine” died on January 18th. ( 87 years old) .
Le beau Jimmie obtiendra 15 hits entre 1957 et 1967.
Après les deux monster hits déjà cités, il place encore 'Oh oh I'm falling in love again', 'Secretly', 'Are you really mine' ,  'Bimbombey', 'Ring a Ring a Lario', 'Tucumcari', 'Tender love and care' ou  'Waltzing Matilda ', puis' The Wrecck of the John B' et  'It's Over'   dans les listes, avant de voir son étoile pâlir.
Son dernier concert (  to a sell-out crowd) date de 2012. 

Le 21 janvier, Dolly Parton a annoncé la mort de son petit frère, Randy Parton (67 ans).
Randy sévissait comme chanteur country et acteur, on lui connaît trois albums. 

Uit Nederland: De zangeres Erica van der Leuv, beter bekend als Erica Yong, is op 51 jarige leeftijd overleden.
La nouvelle est tombée le 10 janvier.
Elle doit son succès au titre Goede Tijden Slechte Tijden.
 
 Sylvain Sylvain, l'avant-dernier survivant des New York Dolls est décédé le 13 janvier.
De son vrai nom Sylvain Mizrahi, Sylvain Sylvain rejoint le fameux groupe glam punk formé par  David Johansen,  Johnny Thunders, Arthur Kane, Rick Rivets et Billy Murcia, lorsque les deux derniers sont remerciés, il prend la place de Rick comme second guitariste, Jerry Nolan prendra la place de Billy aux drums.
Avant de rejoindre les Dolls, Sylvain avait fait partie de Actress ( Johnny Thunders et Billy Murcia étaient dans le coup).
Il tiendra la guitare rythmique au sein du groupe de la Big Apple jusqu'à sa dissolution en 1976, il revient en 2004 lors de la reformation.
Pendant l'intervalle, il forme The Criminals, enregistre sous son nom et fait partie des Streetwalkin' Cheetahs .
De 2004 à 2011, les N Y Dolls reprennent le chemin des salles avant le split définitif.
Sylvain fait partie de The Batusis , puis s'associe avec Glen Matlock et les deux  tournent   as the Sex Doll Tour. 
2015, nouvelle aventure: Sylvain Sylvain and the Sylvains!
2021: terminus, le cancer!

Richy Drakkar, le 21 janvier:
C’est avec une grande tristesse que nous apprenons le décès de THIERRY DELGAMBE (Batteur de Drakkar sur X Rated 1983) , et papa d’Adrien Delgambe batteur actuel du groupe DRAKKAR.
Nos sincères condoléances à toute la famille....
Thierry rejoint ainsi  le guitariste Thierry Delcane  décédé, victime d'un infarctus en 2016.
 
 


dimanche 24 janvier 2021

Longue est la liste de décès depuis le 20 décembre 2020 - part one

 Chad Stuart, du duo pop Chad and Jeremy , est décédée d'une pneumonie, le 20 décembre.

Le duo avait connu 11 top 40 dans les sixties dont  "A Summer Song,” “Yesterday’s Gone,” “Willow Weep for Me” ou “Distant Shores.”

Les albums Of Cabbages and Kings et The Ark acclamés par les critiques, par contre n'ont eu qu'un faible retentissement commercial.

Le groupe se sépare en 1968 pour se réunir en 1982 et sortir l'album 'Chad Stuart and Jeremy Clyde', quelques compil ou rééditions ont suivi; avant le décès de Chad.

La  chanteuse country K T Oslin ( Kay Toinette Oslin) est décédée, après avoir contracté le covid, le 21 décembre.

Parmi ses plus grands succès, on relève “80’s Ladies,” et “Hold Me.”.

Le 23 décembre voit disparaître un monstre du hard rock: Leslie West, il avait 75 ans.

Il débute avec le groupe The Vagrants avant de former Mountain avec Felix Pappalardi.

Le groupe enregistre rapidement trois albums qui cartonnent, il se sépare en 1972, mais revient un an plus tard avec un line-up différent: West, Pappalardi,  Allan Schwartzberg on drums et  Bob Mann aux keys et guitar.

Nouveau split en 1974, après l'album ' Avalanche' , pendant cette période anarchique Leslie West avait eu le temps de s'acoquiner avec d'autres monstres: Jack Bruce et Corky Laing, ce power/blues rock trio fait fureur et enregistre trois albums avant de se séparer.

West reprend une carrière solo, il avait sorti l'album ' Mountain' en 1969, 'The Great Fatsby' paraît en 1975.

Il pondra une quinzaine de LP's.

En 1981, Mountain ressurgit, sans Felix, abattu par sa femme, quatre albums sont enregistrés, l'aventure prend fin en 2010, Leslie, amputé de la jambe, ne fait plus de scène et reprend sa carrière solo.

« Soundcheck » de 2015 est son dernier fait d'armes.

Le 23 décembre, également, disparaissait Rika Zaraï.

Un autre style!

La chanteuse israélienne, coupable des méfaits'  Sans chemise, sans pantalon'  ou 'Alors je chante', est morte à l'âge de 82 ans.

Populaire, énergique et battante, elle s'était aussi lancée dans la diététique, publiant, notamment, "Ma médecine naturelle"!

 Tony Rice, légende du bluegrass, est décédé, se lisait un peu partout, deux jours après Noël.

Tony était surtout  connu pour avoir joué avec le groupe The New South aux côtés de Ricky Skaggs. 

 C’est avec son propre groupe, le Tony Rice Unit, que Tony Rice a réalisé certaines de ses œuvres les plus acclamées, dont 'Manzanita' en 1979.

Il a également pondu une douzaine d'albums solo et comme session musician se retrouve sur un nombre incalculable d'albums, Emmylou Harris, Bela Fleck, Mary Chapin Carpenter, e a, ont fait appel à sa guitare.

Le 26 décembre: Décès du chanteur de salsa portoricain Tito Rojas suite à une crise cardiaque.

 “Mima la pululera” son premier album date de 1972, le dernier d'une très longue série, 'Un Gallo Para La Historia', est sorti en 2019.

Le soir de Noël, Tito avait encore donné un concert virtuel.

Qui a composé la B O de ' Borsalino', ' Le Magnifique', ' Les Brigades du Tigre' , etc...?

Claude Bolling!

Le jazzman,compositeur de musiques de films et chef d'orchestre est parti le 29 décembre à 90 ans.

Précoce, Claude avait créé son premier orchestre à 16 ans et enregistré son premier disque à 18 ans.

Le jeune homme qui avait joué aux côtés de  Lionel Hampton, Roy Eldridge ou  Kenny Clarke était considéré comme une référence dans le monde du jazz, il laisse une discographie abondante, en jazz, soundtracks ou musique classique, sa « Suite pour Flûte et Jazz Piano Trio » reste un must!

Phyllis McGuire, la dernière des McGuire Sisters est décédée le 29 décembre, elle rejoint ainsi Dorothy et Christine.

Le trio pourra désormais chanter ' Sincerely' au paradis!


Variety. com: Rudy Salas, who was a member of the Latin R&B band Tierra and soul group El Chicano, died on December 29.

Le guitariste était co-fondateur du band Tierra.

' Viva Tirado' ( Part 1) est un des  plus grands succès de El Chicano.

La chef-d'orchestre Maria Schneider salue son pianiste récemment décédé, Frank Kimbrough. ( jazz magazine).

Le post-bop jazz pianiste de Caroline du Nord avait fait partie du Herbie Nichols Project, avait travaillé en duo avec John Locke avant de rejoindre Maria Schneider.


Le New-York Times: Eugene Wright, Longtime Brubeck Quartet Bassist, Dies at 97 ( le 30 décembre).

C'est son jeu de basse qu'on entend sur le fameux ' Take Five'.

Durant sa longue carrière, Eugene a joué avec Monty Alexander, Gene Ammons, Sony Stitt, Paul Desmond ou Kenny Drew.

On ne lui connaît qu'un album en tant que leader, ' The Wright Groove'.

La chanteuse country Misty Morgan s'en est allée le premier janvier.

Avec son époux, Jack Blanchard, elle formait un duo ayant fait fureur dans le monde country dans les early seventies, leur single 'Tennessee Bird Walk' ayant trôné au sommet des charts.

Toujours le premier janvier: Liam Reilly, lead singer of Irish band Bagatelle, has died aged 65.

  "Second Violin", "Leeson Street Lady" ou "Summer in Dublin" sont quelques uns des titres ayant fait forte impression sur U2.

Liam avait représenté l'Irlande à l'Eurovision en 1990  avec la chanson 'Somewhere in Europe'.

 

Si tu n'as plus 20 ans depuis longtemps,  "Ferry Cross the Mersey" de Gerry and the Pacemakers est ancré dans ta mémoire.

Gerry Marsden, le leader du combo, est décédé le 3 janvier, il avait 78 ans.

 Gerry and the Pacemakers avait été le second groupe signé par Brian Epstein, peu après les Beatles.

Autre fait notoire, leur version de You'll Never Walk Alone, le chant de guerre des Reds!

Et, toi, ta préférée?

 'Don't Let the Sun Catch You Crying'.

Bye, bye, Gerry, c'était une belle époque!

 

Fin de la première partie! 





samedi 23 janvier 2021

Album- Bad Sauna - Olen rikas sillä minulla on teidät

 Album- Bad Sauna - Olen rikas sillä minulla on teidät

 

par NoPo

 Bad Sauna - Olen rikas sillä minulla on teidät 2020

label- All That Plazz - Aleksi Pahkala

'Bad' ne s'accorde pas vraiment avec un sauna en Finlande ... avec boy oui, ou avec Michael Jackson (version 87 à blouson de cuir) mais Felix Lybeck, le leader et compositeur du combo, n'est ni bad, ni noir (il pourrait faire un effort, remarquez!).
L'album, dont le titre, lucide, signifie 'Je suis riche puisque je t'ai'(et pas 'jetée'!) monte la température jusqu'à transpi (le mardi dit le ptit Q!).

D'ailleurs, la pochette s'apprête à faire la culbute... ou l'autruche... Une jeune femme, habillée d'un short en jean et d'un chemisier de toile bleu, met le nez dans le gazon (sans fumer), ptit Q en l'air, et semble déjà, vu l'état de ses vêtements et les reflets sur ses jambes,
avoir réalisé quelques galipettes (pas celles auxquelles tu penses gros dégoûtant!). Visiblement, la nuit est tombée, la photo prise au flash et le personnage pris en flagrant délirant.
Le nom du groupe en haut et le titre, en bas et en blanc, achèvent un art-work perché sobrement naturel.

La langue finnoise me fait immanquablement penser à 'LETO', le film sur le rock à Leningrad dans les années 80.
Cette prononciation frisée défie l'équilibre coulé de la langue anglaise.
Les trémolos dans les trémas et les roulés dans les 'r' fleurissent le bouquet sonore qui respire l'indie, le mardi, le mercredi ... de l'aube à l'aube et met en bonne condition lorsque l'on dîne aux aurores boréales.

Les singles sortent à 3 (mais pas ensemble, gros dégoûtant!).

Le 1er, "Moon Sun" (en anglais dans l'intitulé), offre un rock 4 temps guitares (plutôt rapidement saturées quand même!), basse, batterie... et existe dans un 'dance édit', version tube de l'été finlandais à effet proche de l'aspirine.
Une ptite note au piano s'égosille sur les crash de cymbales à 1'30 avant un passage aux intonations 70's puis un solo transperçant.
Après, ça s'envole sur quelques touches électro avant de revenir au point de départ avec un tempo bien trempé qui fait transpirer (tous les jours).

Le second, "Niin kuin se ennen oli" réveille joyeusement l'album avec une construction très spontanée. Guitares et batterie s'appellent, se renvoient la balle et s' entrecroisent, pendant qu'une voix juvénile leur répond.

Enfin, le 3è, ‘Haluun pois’, n'a rien à voir avec les petits pois mais il pèse dans la balance.
Une guitare d'abord tendue et autiste invite un drumming façon tambour avant de laisser une ligne claire danser dans l'écho sur les cordes.
Les wouh wouh (es-tu?) wouah, du refrain, bien rentre-dedans, invitent Felix à réclamer "Je veux sortir".

"Tehdään jotain tyhmää" (Let's Something Stupid), plus sombre (l'ombre des trémas?), libère une mélancolie ambiante dans une ritournelle séduisante. Le refrain, d'abord a capella, s'exprime d'une voix plaintive avant de laisser une grande liberté aux guitares écorchées.

Dans le même état d'esprit, "Pist viestii ennen kuin oot tilois" joue le rôle de la ballade triste, introduite par une guitare acoustique. La voix se traîne sur des guitares à riffs lancinants, ta da da da da, qui se déchirent, par instants, dans une débauche d'énergie.
Un clavier entraîne le titre jusqu'au bout des 6 minutes dans la douleur, fouetté par des guitares et des coups de plus en plus violents.

2è patronyme en anglais "Hey girl" glisse sa belle litanie nostalgique et répétitive. Les temps sont marqués par les guitares et la batterie avec des arrêts/reprises et des poussées en choeurs tendres. Le beau solo de guitare se veut strident, larmoyant, prenant.

"Paskat jää" fausse le jeu pendant 30 secondes d'intro avant un contre-pied (de nez) à rythme enlevé et contre-voix dans des hurlements au bout des cordes vocales, piqués par de superbes guitares aussi agiles que brèves (1'47 au total, tout mouillé).

Heureusement "Ihmeiden aika" part sur un même élan, car nous étions frustrés. Les guitares font des acrobaties désarticulées, ça gifle, ça balance, ça vole, ça bouscule.
La voix se contente d'être là pour scander les mots du titre dans un break avant que les chevaux ne soient lâchés jusqu'aux dernières secondes où la voix se répète à nouveau. 

'Rakkaus on huume' allonge sa plage jusqu'à près de 7 mns avec un sable qui apporte du grain. De manière exotique, mais dans l'esprit, le groupe se réapproprie "If Love Is The Drug, Then I Want to O.D." de The Brian Jonestown Massacre's.

Bad Sauna raconte le bad trip de la jeunesse désabusée, la fuite de la réalité dans la fête, les amphét., l'alcool et autres produits pour noyer sa tristesse et finalement se noyer elle-même.
Pourtant, le ton reste résolument détaché voire, parfois, optimiste. Les musiciens dégagent une vraie énergie communicative pleine de conviction mais tout en simplicité et bientôt l'heure de Bad Sauna!


Felix Lybeck - chant, guitares
Alisa Keränen - batterie
Santeri Hytönen - basse
Sakari Kumpula - guitares

Track list:
1. Niin kuin se ennen oli
2. Moon sun
3. Tehdään jotain tyhmää
4. Pist viestii ennen kuin oot tilois
5. Hey Girl
6. Paskat jää
7. Ihmeiden aika
8. Haluun pois
9. Rakkaus on huume
10. Olen rikas sillä minulla on teidät

jeudi 21 janvier 2021

Imogen Clark – The Making of Me EP

 Imogen Clark The Making of Me EP

 Ça va, on te voit venir, Imogène, c'est ça qui te gêne, et sur-le-champ tu évoques Catherine Frot, alias Imogène McCarthery, ou Imogène Le Dantec, incarnée par Dominique Lavanant.

Tu aurais pu avancer Imogen Heap ou la triathlète, ironwoman, Imogen Simmonds.... il est vrai que Imogène est repris dans la liste des prénoms peu communs, on n'en fera pas un fromage, Imogen se rattrape avec  Clark, the twenty-seventh most common surname in the United Kingdom.

Trêve de billevesées,  revenons à nos brebis, en automne 2020, Imogen Clark a sorti l'EP 'The Making Of Me', que l'agence Sideways Inc. te recommande.

Imogen, originaire de Bowen Mountain (Nouvelle-Galles du Sud, en Australie)  , ne peut être considérée comme une néophyte, en 2016, elle réalisait son debut album  'Love And Lovely Lies', catalogué alt.country, cette production avait été précédée par l'éclosion de quelques EP's, dont 'Sky Stands Still' ( en 2010), ' Under the Fairy Lights' ( 2011)  ou  'Stories From A Porcelain City' en 2013, ce dernier lui a valu d'arriver en finale à The International Songwriting Competition à Nashville.

Un second full album ' Collide' paraît en 2018, il confirme le talent de la demoiselle, qui désormais collectionne les nominations ( Best Female Artist, Australian Video of the Year ...)  pour la remise des country awards en Australie.

2020, après une période noire, un bouleversement émotionnel, Imogen met le cap sur Los Angeles où elle travaille avec le producteur  Mike Bloom ( Rilo Kiley, Jenny Lewis, Rachael Yamagata...) pour enregistrer le six-track EP The Making of Me.

Tracks-

 
1. My Own Worst Enemy
2. Inside Out
3. Push Me Down
4. Paper Boat
5. The Making of Me
6. Found Me 

 Label: Potts Entertainment/MGM.

 

Elle a réuni quelques grands noms pour la confection de l'objet, notamment  le sorcier des claviers Benmont Tench ( Tom Petty, Stevie Nicks, Bob Dylan, Alanis Morissette...) ou le drummer Pete Thomas ( Elvis Costello, John Stewart, Sheryl Crow, Bonnie Raitt, Tasmin Archer, on en passe et des pas bidon), Alex Lahey, qui a collaboré à l'écriture, est créditée à la guitare et au synthé sur le premier morceau, Mike Bloom, lui-même, joue de différentes guitares et de la basse, du piano,  du mellotron ou du dulcimer, le vétéran Peter Adams se charge du piano, de l'Hammond M3 ou de l'orgue, sans oublier les choristes ( Emma Swift, Anita Lester, Clare Bowen) et les percussionnistes ( Daniel Brummel et Will Golden).

Du beau monde!



"My Own Worst Enemy” a donc été composé avec l'aide d' Alex Lahey, elle aussi singer-songwriter , originaire de la ville qui a vu naître le band Crowded House, cet uptempo pop: rock ne te donne qu'une envie, celle d'accompagner la rengaine en battant le sol du talon, tandis que les copains/copines de la madame battent des mains, claquent des doigts et décorent la mélodie de petits oohs oohs attrayants.

Tu aimes Fleetwood Mac ( période américaine), Heart, Pat Benatar,  Amy Macdonald...tu risques de craquer pour Imogen Clark.

Et si t'as le temps, jette un oeil à la vidéo et essaye de reconnaître les personnalités locales s'illustrant sur le film!

'Inside out' joue la carte ballade bluesy , l'influence de Benmont  Tench y est considérable. Le morceau, sentant le Tom Petty à plein nez, est chanté d'une voix  énergique, remuant tout ton être lorsqu'elle lance...  I'll rock you inside out... une guitare en mode laidback s'oppose aux sonorités caractéristiques de l'Hammond pour transformer cette plage en must pour tout amateur de classic rock et de voix féminine à la fois vibrante et puissante.

'Push me down' est signé Imogen Clark/Emma Swift, cette dernière qui vient de sortir un album où elle reprend 8 titres de Bob Dylan, est considérée comme une des meilleures représentantes  alt-country  en provenance de the land down under.

D'une voix traînante Imogen transforme le titre en country rock imparable, Emma se chargeant des backings, mais ce sont les guitares de  Mike Bloom qui tirent les ficelles, une acoustique pour démarrer en douceur, avant la déferlante électrique, pour accentuer la touche country il a sorti la lap steel.

A powerful song!

 Imogen Clark et Anita Lester sont créditées pour la ballade ' Paper Boat', qu'un journaliste australien rapproche de certaines compositions de Joni Mitchell, un compliment ( mérité), même si vocalement les deux artistes ne travaillent pas dans le même registre.

Le texte, imagé, traite d'une relation délétère qui va te laisser sur le carreau, un bateau en papier ne peut rien qu'entre une mer démontée et infestée de requins.

Une nouvelle réussite.

Le titletrack, ' The Making of Me' est le morceau le plus minimaliste du lot, une voix et un accompagnement sobre au piano, dulcimer, moog, sur fond de drumming discret.

Il a a été écrit après une rupture, l'artiste y déballe son âme avec honnêteté, sans pathos,  ni effets de voix outranciers, la beauté réside souvent dans la simplicité. 

Le dernier chapitre 'Found Me ',  signé  Imogen Clark, Clare Bowen ( actrice connue pour son rôle dans la série Nashville) et  Brandon Robert Young ( acteur, le mari de la précédente), balance généreusement et  joue la carte fresh  pop, à la manière d'une Cindy Lauper ou de Belinda Carlisle.

 

Les six titres de 'The Making of Me'  révèlent le talent indéniable d'une artiste maîtrisant son art à la perfection, une singer/songwriter faisant preuve d'un éclectisme de bon aloi et  sachant s'entourer de musiciens brillants, musiciens ayant senti tout le potentiel  qu'elle dégage.

A 25 ans, Imogen Clark n'a pas encore atteint les plus hauts sommets, ce n'est qu'une question de temps, l'Europe ne devrait pas tarder à la découvrir et à l'apprécier! 

 


 

 

 


 

Album - Every Bad par Porridge Radio

 Florian Hexagen survole les sorties musicales estampillées  2020

 

  Album - Every Bad par Porridge Radio

Secretly Canadian.

tracks-

1. "Born Confused" 3:02
2. "Sweet" 3:42
3. "Don't Ask Me Twice" 3:21
4. "Long" 4:50
5. "Nephews" 4:21
6. "Pop Song" 5:02
7. "Give/Take" 3:53
8. "Lilac" 5:27
9. "Circling" 3:20
10. "(Something)" 1:58
11. "Homecoming Song" 2:43
Total length: 41:39
 
 Bass – Maddie Ryall/ Drums, Guitar – Sam Yardley/ Guitar – Josh Harvey /Keyboards, Vocals – Georgie Stott: lead vocals & composer, sometimes guitar & keys- Dana Margolin
 Maria Marzaioli appears on violin


Si « Every Bad » des Porridge Radio débute on ne peut mieux avec LE tube idéal type indie college 90’s “Born Confused”, très malin avec son petit côté “Warpaint des débuts” l’air de rien, la suite est également plus qu’à l’avenant.
De l’alt punk rock acidulé “Sweet” traitant de l’auto persuasion dans le domaine de la séduction qui fait parfois penser au dernier exercice de Fiona Apple, au rock shoegaze de “Don’t ask me twice” sonnant comme du Lala Lala énervé évoquant le sentiment de confusion intime qui peut arriver lors de moments de solitude, de l’indie rock déchirant de “Long” et ses dérapages noisy que n’aurait pas reniés PJ Harvey (traitant de la dépression…?) à un “Pop Song” ou cette recherche assidue de la bulle de chaleur / bonheur, dark et exquise à la fois avec cette atmosphère de mort qui rôde, en passant par un “Give/Take” qui débute quasi comme “1979” des Smashing Pumpkins (souvenirs) et enchaîne tout de suite par un virage Bowie-sque super appréciable en évoquant la perspective du désir dans une relation, sans compter la montée impressionnante toute en orchestration électrique de “Lilac” sur laquelle Dana Margolin laisse éclater son incroyable talent vocal et un “Circling” qui n’en finit plus de tournoyer de façon magistrale autour du thème de la disparition (volontaire?), c’est à un véritable tourbillon d’émotions et de chansons marquantes car profondément humaines que le quatuor de Brighton nous soumet.
Un talent brut, vraiment classe, d’autant plus qu’il succède à un “Rice, Pasta and Other Fillers” sorti en 2016 qui nous avait déjà bien fessé.
Hâte de découvrir la suite de leurs aventures musicales, Dana et ses copains de jeux musicaux semblent avoir tant à offrir…


mercredi 20 janvier 2021

Album - Baxter Dury, « The Night Chancers »

 Florian Hexagen survole les sorties musicales estampillées  2020

 

 Album - Baxter Dury, « The Night Chancers »

PIAS

 

The Night Chancers track listing
1. "I'm Not Your Dog" 2:58
2. "Slumlord" 3:24
3. "Saliva Hog" 3:06
4. "Samurai" 3:22
5. "Sleep People" 2:55
6. "Carla's Got a Boyfriend" 3:47
7. "The Night Chancers" 3:04
8. "Hello, I'm Sorry" 2:21
9. "Daylight" 2:42
10. "Say Nothing" 2:45
 
 Baxter Dury (compositeur, claviers, chant, ...) - Dan Gallagher (compositeur) - Jim Barr (basse, choeurs) - Fabienne Débarre (claviers, choeurs) - Rose Elinor Dougall (chant) - Shaun Paterson (guitare, choeurs) - Damon Reece (batterie) - Madeline Hart et Delilah Holliday ( chant)...

 

 

"The Night Chancers", le dernier disque de Baxter Dury, se veut une ode au monde de la nuit et au cinéma, mais c’est avant tout un nouveau coup de maître…
De l’introductif “I’m not your dog”, à l’atmosphère si Gainsbourg-ienne (une réussite totale), à “Slumlord” et son petit côté “The Streets” qui, mélangé aux cordes magnifiques et la voix enivrante de Madelaine Hart, constitue un pur chef d’oeuvre pop, “Sleep People” qui donne envie de s’enrouler avec son/sa partenaire au lit, ou bien encore “The Night Chancers”, qui évoque si diablement bien les déambulations nocturnes que tout un chacun a pu connaître, on ne sait plus sur quel morceau s’enthousiasmer le plus, et du coup on finit totalement saoul de bonheur auditif.
Baxter, we love you!

mardi 19 janvier 2021

Album - Fantastic Man par Blacklisters

 Florian Hexagen survole les sorties musicales estampillées  2020

 

 Album -  Fantastic Man par Blacklisters

 Label : À Tant Rêver Du Roi

 1. Sports Drinks
2. Strange Face
3. Fantastic Man
4. Motivational Speaker
5. White Piano
6. Le Basement
7. Sleeves
8. I Read My Own Mind
9. Mambo No. 5

 Blacklisters are:
Billy Mason-Wood - Vocals
Steve Hodson - Bass
Dan Beesley - Guitar
Alistair Stobbart - Drums

 

 

Dans la catégorie noise-punk qui démâte, le petit dernier des Brits de Blacklisters, intitulé "Fantastic Man" fait beaucoup bobo à la tête.
Avec un “Sports Drinks” tellement David Yow-esque, “Fantastic Man” aka LE tube qui tâche, à mi-chemin entre Big’N et The Jesus Lizard canal historique, “Motivational Speaker” qui nous évoque ce qu’aurait pu donner Nirvana si plutôt que de se tuer Kurt avait basculé du côté obscur du noise pour laisser échapper toute sa frustration / rage d’évoluer dans ce monde de merde, “Le Basement” et sa volonté d’accélérer la tension déjà élevée pour nous baffer sévère, avec un léger côté Daughters dans la radicalité balancée à nos faces, le méga sinueux “Sleeves”, si dark, et j’en passe...
Ce disque pue les relents de bière frelatée et les baston de bars de fin du monde, l’uppercut y est automatique, et on ressort bien souvent de cette écoute rincé, lessivé, l’esprit embrumé, mais heureux d’avoir subi de tels assauts soniques.
Le gang de Leeds nous prouve avec ce troisième long paru chez les copains de
A Tant Rêver Du Roi
qu’ils en ont encore beaucoup sous la pédale malgré les années qui passent, et c’est tant mieux pour les âmes damnées irrécupérables que nous sommes!

lundi 18 janvier 2021

King Mala - Gemini EP

 King Mala - Gemini EP

 

Tu ouvres le mail, tu lis:  Billie Eilish meets Banks!

Intérêt éveillé, c'est qui, c'est quoi?

King Mala.

Pardon, le souverain de quel pays?

Il y a erreur: KiNG MALA is the moniker of El Paso born, Los Angeles based alternative soul artist Areli Castro.  

Elle nous signale que Mala signifie bad bitch et King, c'est plus viril que queen.

S'il te plaît, évite de citer Fidel, elle ne fume pas de Cohiba Esplendidos, ni de Flor de Copan Rothschild, she is a graduate of the Independent Artist program at Musicians Institute, paraît que même Jaco Pastorius est passé en ces murs.

L'EP 'Gemini',  distribué par Handwritten Records, succède à un premier effort discographique, le single' Hurricane'.

L'objet a été produit par Rob Auerbach, à ne pas confondre avec Dan, des  Black Keys, un groupe que Areli affectionne. Le mastering engineer a pour nom John Greenham, un gars ayant travaillé pour
Billie Eilish, Lindsey Stirling, Angie Stone ou Wishbone Ash.

Pour les musiciens, c'est le flou artistique, on commence à s'habituer sans le tolérer, en analysant le courrier internet de la jeune dame on a lu ..... shoutout to my pals Lauren, Raye, Devin, Tyler, Nolan, and Drew specifically.

Drew, c'est Drew  Esselstrom who plays bass and drums, Nolan, doit être Nolan Loan ( guitar, bass, keys), les deux compères sévissent aussi aux côtés de Crawford.

Lauren Shelburne est photographe, la chanteuse Raye Robinson est créditée pour le titre ' Hurricane' , l'enquête se poursuit pour Devin, probablement Devin Papadol, une autre chanteuse,  et Tyler est non répertorié à ce jour.

tracklist-

1 sugarblind


2 If I Try to Find You

3 Homebody

4 B4U

5 Give Me

6 Funeral
 
Le six-track EP débute par ' sugarblind' et ses la -la-la- la's sirupeux, musicalement la chanson baigne dans un univers pop, catchy en diable, les sonorités caoutchouteuses se marient avec le riff de basse obsédant et la fragilité d'un clavier sonnant comme un glockenspiel. Quand elle susurre ...I' m a fly caught in your honey... tu te dis que si c'était toi , tu ne la  laisserais pas s'envoler et pourtant, tu n'es pas un fervent du suc des abeilles.
'If I Try to find you', interprété d'une voix à la fois poignante et sensuelle, fait état d'une relation scabreuse entre une fraîche donzelle de 17 ans et un monsieur plus âgé ayant abusé de sa naïveté, l'aime-t-elle toujours, probablement!
Le tempo lent, basé sur une progression métronomique avec des handclaps et choeurs hantés, est soudain défoncé par un jeu de batterie agressif et répétitif, la voix se fait implorante avant un passage plus calme et un accès de lucidité... I was blind babe. Now I see...  pour se terminer par une fausse question...
Why do I still care, I still care.
Facebook a abandonné l'alternative d'indiquer les possibilités  de couple sur le statut, il y a quelques années  "Situation amoureuse : c'est compliqué" proliférait.
T'en penses quoi, Areli?
' Homebody' aborde les hésitations, le manque de confiance en soi, les états d'âme, que beaucoup d'adolescents partagent.
Musicalement, le titre, porté par un piano poppy, baigne dans le même univers que celui d'autres jeunes artistes cataloguées alt pop, style Bishop Briggs,  Zella Day ou Foxes.
Elles sont nombreuses à vouloir briguer la place de Lily Allen,  Nelly Furtado, Robyn,  Natasha Bedingfield, Katy Perry, sans parler de Britney Spears, désormais toutes déclassées dans le coeur des collégiennes.
'B4U', dégouline de  romantisme, les couches de voix samplées, l'instrumentation vulnérable et esthétique,  confèrent à la plage une  légèreté et une grâce vaporeuse, comparables aux bulles de savon s'élevant dans l'azur serein,  pour la plus grande joie des enfants.
Tu veux quoi, Areli?
Want it all out on the platter, tu peux me qualifier de glouton, je veux tout,
... I'm so tired of being tired, I want something more...
Bordel, on ne lui marche plus sur les pieds, dorénavant. 
Sur des beats obsédants, elle nous expose ses exigences, la voix passe du croon câlin à l'invective, pour revenir à la souplesse sur fond de piano mélodieux et de choeurs aériens.
Lors d'une interview, King Mala révélait que ' Funeral', qui achève l'EP, est sa plage préférée, elle met à nu sa faillibilité et ses doutes. D'une voix sans affectation,  sur fond musical sobre,  elle ouvre son âme, des voix féminines en toile de fond achèvent délicatement  ce joli morceau.
 
Aujourd'hui considérée comme rising star,  King Mala dispose d'une belle marge de manoeuvre pour se faire une place dans la jungle pop, ' Gemini' constitue assurément une belle carte de visite!