Une coproduction Compagnie Dessources , Tapage Nocturne et lelac.be
Les Battesti, une lignée d'artistes: un danseur/chorégraphe: Nono Battesti - une chanteuse/danseuse, sa frangine Géraldine Battesti, qui se produit ce soir sous l'étiquette Dyna B.
La grande et féline Belgo-Haïtienne a déjà deux albums à son actif, 'Take a Break' en 2011 et le tout récent ' Soul Vibrations' qui fait un carton chez nos voisins hexagonaux.
Peu après la sortie du second recueil, elle se produisait au Pan Piper parisien, en ce venteux samedi, le vétuste mais coquet Petit Théâtre Mercelis l'accueille!
20:40', les lumières s'estompent, la musique de fond se dissipe, un trio de musiciens ( Quentin Halloy ( batterie et arrangements), Pierre Mottet ( Basse ou contrebasse) et Fabio Picci ( claviers) ) fait son apparition, ils sont suivis de Wellington Barros, Carla Jaci et de Fiona Mayeur qui assurent, magistralement, les choeurs.
Après une courte intro, Dyna B se montre, élancée, souple, vêtue d'un t-shirt rouge, d'un futal noir et chaussée de boots aussi sombres que son pantalon, la fille a tout du modèle pouvant espérer faire la couverture de Vogue.
Elle entame le tour de chant par le titre ouvrant 'Soul Vibrations', 'Hey Baby', un morceau mixant nu soul et gospel.
Pour les friands de comparaisons, on se risque à proposer Alicia Keys, Lauryn Hill ou Whitney Houston.
Dyna passe au français avec ' Née autre part' où le groove fusionne avec un nonchalant background reggae, la genèse de la chanson est à chercher dans ses origines, Géraldine est née créole avant d'aboutir dans le Brabant wallon et de faire partie de la caste Mamemo.
Une grosse claque en pleine poire avec la reprise du gospel ' Go down Moses' , un travail admirable du choir mixte et surtout un virage hip hop inattendu, ça sent le tube à plein nez!
Une nouvelle reprise magistrale succède au negro-spirituel biblique, ' Sinnerman' dans la version de Nina Simone peut être catalogué de chef-d'oeuvre, Dyna B n'a aucune raison de rougir de son adaptation poignante.
Une voix chaude, des battements de mains ayant conduit l'assistance à épauler les chanteurs et un pas de danse leste, autant d'ingrédients ayant suscité un tonnerre d'applaudissements au terme de la tirade.
Le trio de choristes rejoint Géraldine au centre de la scène pour entamer, à l'ancienne, ' Shake off you worries', popularisé par l'étonnant band de Winnipeg Chic Gamine, Fabio se permet une escapade juteuse au piano. Dry your eye chante le quartet, tu ne pleurais pas et de toute façon, t'étais à court de kleenex.
Enchaînement sur un morceau soul/jazz, ' Come back', que n'aurait pas renié Randy Crawford.
La basse pulse à mort, la température grimpe, Dyna chante ' La Fièvre', on te recommande la version enregistrée pour la formidable envolée de sax.
Une acoustique pour Wellington, voici l'autobiographique 'Reborn' et son chant récitatif, s'éloignant du schéma gospel classique pour prendre des teintes plus rock.
Avec la ballade 'Istwa Dwol' le concert adopte des coloris exotiques avant de revenir vers le reggae pendant 'Non non non' prônant la tolérance et l'acceptation de soi.
'Béton acier' et ses arrangements sophistiqués nous renvoie aussi bien vers Ayo, que vers la talentueuse Khadja Nin, ensuite la guitare sèche réapparaît pour un 'Better man' chaloupé et jazzy.
' Dance under the rain' n'a rien à voir avec Gene Kelly, cette romance de facture classique mixe les grandes voix à la Shirley Bassey ou Dionne Warwick et le chant sacré, en tenant compte du choeur liturgique.
Fiona, rejoins moi, s v p..elles attaquent à la mode féminine le hip hop de Kanye West, 'Gold digger'.
'Rise again' et le message d'espoir 'Life is good' terminent un set fort prisé par le public.
Tout naturellement l'équipe est rappelée et en guise de bis nous offre ' Mother Nature' dont les saveurs funky rappellent Stevie Wonder. pour le fond musical et Aretha Franklin pour la puissance vocale.
Il est 21:55', retour au bercail tandis que la chaussée d'Ixelles est balayée par de sournoises rafales de vent.