Le lundi de Pâques est un jour férié...historique: " Depuis le Moyen Âge, la semaine suivant la fête de Pâques est fériée. C’est ce qu’on appelle l’Octave de Pâques.
Il faut attendre 1801, et l’accord entre le pape et l’empereur
Napoléon (appelé « concordat »), pour que seul le lundi suivant Pâques
reste férié, le reste de la semaine étant travaillée comme les autres...." merci Jolpress!
Au Magasin 4, ils n'en ont rien à cirer et ils organisent un concert, hic majeur, les Bruxellois sont à Knokke, le concert sera intimiste ( 20 à 25 pelés, les bénévoles inclus).
JP: t'as vu, ils ont ajouté un nom à l'affiche initiale, Fred Deltenre, le gig devrait débuter à 19:30...
Là, on était à huit dans l'entrepôt, un sosie de Jean Rochefort s'amène à 19:45', filiforme et fringué d'un tricot emprunté à Di Rupo.
Wie is dat?
Fred Deltenre faisait partie des Terrils.
Un carolo?
Non, un zinneke pratiquant l'humour absurde, faussement godiche sur fond musical tantôt bluesy, tantôt danse des canards, voire calembour gros sabots rock artisanal.
Première salve, un instrumental boy scout à l'ukulele puis un blues franchouillard, musique: Paul Personne/ lyrics: Antoine.
Pour suivre, le confus 'Arabo swing', un ragtime/ blues Tonton Bricolage.
Adamo chantait 'Vous permettez, Monsieur', Fred en fait une version Bourvil.
Tu veux un tango?
T'es servi.
Deltenre pratique l'aquariophilie, nourrit ses poissons avec des graines Dutronc/Antoine/Brassens/Lapointe.... ce collage dadaïste t'amuse pendant quinze minutes et donne soif, direction le comptoir.
Une lapsteel, une acoustique, un mini synthé/zither/carillon fabriqué maison, une comptine sociale intellectuelle, un viol impuni ( 'Y'a d'la joie' de Trenet), un essai philosophique et un blues rural à l'harmonica/guitare...
Le droit à la différence est un principe respectable, mais faut pas pousser bobonne!
Derek W. Dunn
Tu t'imaginais entendre l'ancien leader du .357 String Band solo avec sa guitare, sa casquette et ses binocles, mais ce sont cinq bouseux qui investissent la scène, le Ricain et quatre culs-terreux teutons préhistoriques (The Dinosaur Truckers).
Cette joyeuse compagnie aura gratifié la maigre assistance d'un show country/ bluegrass/ americana/punk d'un haut niveau festif et musical.
Derek vient de sortir un EP sept titres intitulé ' Poisonous Serpents' et tourne en Europe avec les chauffeurs de poids lourd depuis fin mars, ce Spring Tour prévoit encore quelques dates belges ( Hasselt, Liège, Geel) avant d'aller saluer François Hollande .
Le fiévreux 'Let the bones be burned' ouvre. Mandoline, banjo, contrebasse, acoustique et électrique déboulent sur les berges du canal, cette joyeuse galopade accompagnée d'un chant en harmonie ravit les poissons médusés.
Imagine les Pogues carburant à la Budweiser au lieu de la Guinness, pour te faire une idée.
Seconde salve aux couleurs outlaw country...go, get your gun... propose t-il à un cowboy énervé.
Une pedal steel décore le mélancolique 'Feels like I'm blue' aux intonations Hank Williams.
A lovesong, Brussels, 'Oh Adeline' du .357 String Band avant de revenir au trucker country trépidant du style Bob Wayne and the Outlaw Carnies.
' Pressure' is about paying the rent with a guitar, tandis que le formidable '39 Children', a new song, mixe gospel et punkabilly.
Super morceau au fond social lucide.
L'été se meurt...'Harvest is past' sera énervé, il poursuit avec la belle romance dominée par un banjo souverain, 'Black river blues', le premier titre qu'il ait jamais composé.
' Hell in Your Cold, Cold Heart' is about religious violence, il termine par le titletrack du dernier EP, ' Poisonous Serpents', l'archétype de la drinking country song.
Good job, Derek!
The Dinosaur Truckers.
Naissance en 2006, Kaufbeuren / Allgäu.
Line-up: Philip: Vocals, Banjo, Guitar / Daniel: Vocals, Steel Guitar, Lead Guitar / Till: Vocals, Mandolin, Guitar /Tobi: Vocals, Doghouse Bass .
Discographie: 2008 ' Songs for Homefolks' - 2009, Pistol Pete’s Dinosaur Truckers “Down This Road” -"The Dinosaur Truckers" en 2013.
' Burn The Place To The Ground' entame les hostilités.
This bunch of jolly Germans sets bluegrass on fire, tu tapes des talons sur le béton du magasin, secoue le crâne en suivant les rythmse effrénés, t'as pas l'intention de déguerpir même si ces hors-la-loi parlent d'incendier la baraque.
Les Pogues on disait pour Mr. Dunn, c'est encore plus vrai pour les Dinosaur Truckers.
Ils enchaînent en appuyant plus fort sur la pédale, into the red speed range..pour un deuxième rodéo hallucinant.
Tobi entame 'Fire in the woods' de manière pondérée, puis quatre voix avertissent la populace que le feu de forêt gagne la ville.. chauffe qui peut, les femmes et les enfants d'abord!
'Testify' is about life on the road, du country traditionnel, it's a new song, tout comme 'Only the devil below'.
D'exotiques sonorités mariachi/ Calexico décorent la suivante, 'Shadow Fallin' Down My Face', tandis que le 'Black Ship' semble vouloir descendre les chutes du Niagara sans qu'il y ait un canot de sauvetage amarré à la coque.
Slapping bass, mandoline folle, guitare métallique, vocaux frénétiques...faut s'accrocher pour pas tomber par dessus bord.
Changement de style, une ballade amère à propos d'une nana instable... you don't see my face when you're in company of your friends... et retour sur scène de Derek W Dunn.
C'est quoi le W?
Watery eyes?
Non, wishcraft, réplique la copine du ricain.
'Ghost on a string' sentant bon Poco ou les Eagles sera suivi d' une dernière explosion de mandoline, guitare, banjo et contrebasse, l'horloge indique 10 PM.
En principe l'heure fatidique, mais l'organisation leur accorde 15 minutes de rabiot, à la grande joie des spectateurs.
Great, we can play four more...
'500000 Years ' un washboard faisant son apparition - le subtil 'Wolves in the street' - le mélancolique ' Leave everything behind' et l'enthousiaste 'Let it roll'.
En dépit du peu de monde les Dinosaur Truckers ont donné un récital enivrant que le petit comité présent a follement applaudi.
Résultat un retour parmi nous accompagnés de Derek, unplugged, deux titres transformant le magasin en veillée autour du feu de camp.
Sympa, ce concert!