1969, une baffe magistrale, ça devait être à Formule J, une émission qui à chaque fois débutait avec le 'Green Onions' de Booker T, pour la première fois t'entends un morceau d'un groupe qui allait révolutionner la musique rock, 'Good times, bad times' de Led Zeppelin.
Il a fallu fouiller pour dénicher un disquaire qui vendait le 'Led Zeppelin 1' avec ce fameux dirigeable , le Hindenburg, en feu.
Un album magistral, deux blues de Willie Dixon à la sauce heavy rock, le terme n'existait pas encore, "You Shook Me" et
"I Can't Quit You Baby" , 'Heartbreaker' de Bonham, Jones, Page, Plant, 'Dazed and Confused' de Page etc... absolument rien à jeter sur cet album monumental.
Le dimanche, l'arrière-salle du Malakoff ( Linkebeek), qui accueillera quelques grands noms sur son podium ( Machiavel, UFO pour n'en mentionner que deux), était transformée en club de jeunes, on était quelques uns à y passer nos disques ( deejaying n'avait pas encore été inventé), si certains restaient fort nunuche au niveau choix des titres ( 'Adieu Jolie Candy', 'Katy' de Marc Aryan,' Oh Lady Mary' , 'Wight is Wight'...) , d'autres, heureusement, ne juraient que par les morceaux anglo-saxons ( 'Venus' de Shocking Blue, 'The Israelites' Desmond Dekker, 'He Ain't Heavy, He's My Brother' des Hollies..) et on était deux ou trois à passer du rock, le Creedence, les Stones, les Who... tes copains sont tombés par terre en entendant la plaque du Zep, jamais on aurait osé imaginer que le groupe allait devenir énorme.
Plant vient encore de déclarer qu'il est peu probable que Led Zeppelin se reforme un jour, mais leur oeuvre se vend toujours par paquets et les tribute bands foisonnent.
Ainsi, un des meilleurs, Gallows Pole, se produisait hier au Kafka.
Les inséparables de Curieus Schaerbeek, Steven et Walter, étaient dans le coup pour organiser l'événement.
21:00, Steven agrippe le micro pour une introduction colorée dans laquelle il est question de Boerinage ( sic), de petit déjeuner Kellogg's/Vodka, de misérabilisme à faire pleurer Charles Dickens, puis place à Gallows Pole, le groupe de Mons ( Borinage), jouant du Zeppelin depuis 1994.
Franco Cravotta ( guitars), Vincent Nicotra ( drums) , Jacques Estievenart ( vocals, harmonica) , Thierry Le Bon (guitars, darbouka, mandoline, backings) , Mario Maffeo ( bass) et le dernier arrivé, Manu, aux claviers, entament la soirée avec le percutant ' Good times, bad times'.
Après à peine 62" tout le monde se regarde, s'échange quelques regards complices, c'est clair, ces mecs savent de quoi il retourne et si le duo de guitaristes est aussi chevelu que Kojak et ne ressemble en rien physiquement aux auteurs de 'Gallows Pole' , musicalement l'esprit est là.
Apparition des claviers pour 'Ramble on', ne t'attends pas à un bête copié/collé du morceau que Page et Plant ont composé pour le 'Led Zeppelin 2', les Montois accaparent la plage pour en façonner une version propre. La Gibson de Franco ne tente pas de singer la 1959 Les Paul de Jimmy et si le charisme du singer est indéniable, il n'est pas question de pasticher les mimiques de Robert.
Déjà un petit mot à propos du boulot effectué par Vincent derrière les caisses: titanesque!
... If the sun refused to shine, I would still be loving you.
When mountains crumble to the sea, there will still be you and me....
Des frissons te parcourent, 'Thank you' reste un titre magique!
La suivante 'Heartbreaker' va faire trembler les verres sur la table.
Si on n'a pas mentionné le nom de RickyBilly c'est parce que la babelutte, éberluée, pour une fois a fermé son caquet!
Un titre plus récent ( 1976) ' Nobody's fault but mine' que le Zep incluait à chaque coup dans sa playlist.
Time for a slow blues, Brussels, l'extraordinaire: ' Since I've been lovin you'.
Si un jour ça te prend de te remarier, tu le veux pour ouvrir le bal, après, le gars derrière les platines peut passer les pires cornichonneries, style Daft Punk, on lui en voudra pas!
Les sonorités orientales de 'Kashmir' ont réussi à dérider Kafka, à lui faire oublier ses délires et ses craintes.
En mode acoustique ' Friends 'et 'Four sticks' bouclent le premier set.
Pause Cristal Alken.
Quoi, Walter?
Niet slecht voor Walen...
C'est un comique, Walter!
Set 2
Pas tarte le 'Custard pie', un démarrage sur les chapeaux de roue suivi par un 'Misty Mountain Hop' enragé.
Une slide bluesy décore 'What Is And What Should Never Be' aux mouvements soft/loud imparables.
Hangman, hangman, hold it a little while... voilà le bourreau, la potence attend, l'abnégation de la petite soeur va t'éviter le ' Gallows pole'.
Une mandoline, un harmonica, un rythme lancinant ... 'When The Levee Breaks' que l'on interprète pour la première fois en public.
'Black country woman' seconde plage pendant laquelle Thierry gratte la mandoline.
Deux notes il aura fallu pour que le zinc, ayant reconnu 'Stairway to heaven' ,se mette à hurler.
Ce n'est que justice si 'Stairway to heaven' trône au sommet du Tijdloze top honderd de Studio Brussel... Metallica, Queen, Nirvana... c'est pas mal, mais, franchement, il n'y a pas photo!
Tu dis, ket... 'Mia', de Gorki,... va boire une grenadine!
Le final sera endiablé, ça fait 20 minutes que deux ou trois allumés dansent sur les tables du bistro, avec ' Black dog' et 'Whole lotta love' ces drôles frisent le délire.
Jacques fait un signe à ton voisin de table, viens chanter avec nous Mitch ( de Cover Age), les deux shouters rivalisant d'audace et de virtuosité, un grand moment de folie collective dans le troquet.
Merci, Bruxelles, on revient chez vous le 30 avril au Rock Classic, une Soirée Cerise!
Vous voulez un bis, o k, si on me paye un vin rouge.
C'est pas RickyBilly qui l'a payé mais Kafka a eu droit à un double rappel, ' Bron-y-aur -stomp' et la bombe ultime 'Rock'n Roll'.
Cinquante personnes ont déjà promis qu'on les verrait au Rock Classic!