C'était il y a longtemps, au siècle dernier, Guy Trifin, jeune, svelte et beau, assiste à un spectacle musical.
C'est mieux que la messe, pense l'Adonis du Rouge-Cloître, très vite d'autres concerts suivent.
Dans son petit bloc-notes rose, il décide de consigner tous les événements musicaux auxquels il assiste.
En juin 2010, il atteint le chiffre 2499 et se résout à organiser le n° 2500 lui-même en invitant ses nombreux amis dans le club le plus sympa du royaume, Toogenblik.
Au programme: Spirit of the 70's et Fahy's Trio.
Avril 2013, son listing indique 2999, re-belote, toujours à Toogenblik, il rameute tous ses potes, sauf ceux qui sont au cimetière, et annonce fièrement: ce coup-ci j'ai invité une star internationale qui revient tout juste d'une tournée chez Xi Jinping, les pandas, c'est grâce à lui: Herr
Jacques Stotzem!
Les festivités débutent vers 19:30', sandwiches et boissons, bla bla bla avec les anciens combattants... t'as pas changé, t'es aussi mince qu'en 1955, et toi, je parie que tous les mecs tombent comme des mouches en te voyant... et d'autres flatteries à faire peur au renard qui drague le corbeau.
Un ou deux speeches introductifs, Guy nous montre un T-Shirt de Genesis datant de 1970, paraît qu'il rentrait dedans à l'époque, avant d'introduire l'’Artiste verviétois de l’année 2009, Jacques Stotzem!
Dernière rencontre en 2009, un showcase FNAC.
Et depuis?
'Lonely Road' et 'Catch the spirit II', une nouvelle collection d'incontournables rock à la sauce instrumentale made in Verviers.
Potée de chou rouge/saucisse?
Non, des classiques en mode "Martin Guitar" modèle "OMC Jacques Stotzem Custom Signature"!
Tu veux voir le jouet car t'as raté le concert, procure-toi le DVD 'Play like Jacques Stotzem'.
Ce soir, un programme spécial "mamies et papies sont de sortie"!
'Twenty-One' qui ouvre 'Lonely Road', de l'acoustic rock sur fond folk en picking rural.
Wouah, laisse échapper Firmin, ça me rappelle Leo Kottke et moi, Pierre Bensusan, rétorque Lucien, qui a un cousin à Paris.
L'hôte souhaitait entendre 'With or without you', Jacques satisfait à ses désirs.
Tiens, tant qu'on y est, pourquoi ne pas rappeler que John James qui avait l'habitude de visiter nos contrées dans les seventies, était lui aussi un as du fingerpicking.
A Verviers, il n'y a rien à contempler, si ce n'est les Fagnes à quelques lieues de là, et pourtant à chaque fois que je joue 'Sur Vesdre' à l'étranger, les auditeurs sont tellement émus par le côté lyrico/bucolico/mélancolique de la composition qu'ils viennent me trouver en me disant, il doit être magnifique votre pays.
Je dois les décevoir.
'Sur Vesdre' n'a déçu personne, un jeu limpide comme la rivière cavalant depuis les Hautes- Fagnes vers le barrage d'Eupen, entre les doigts du virtuose, si t'es attentif, tu peux voir des truites fario cabrioler.
On quitte la ville de Raymond Macherot, direction le Maghreb revisité par Led Zeppelin, 'Oasis' et ses sonorités d'oud.
En route pour le Rif, suivez votre guide Abdel Stotzem...Tanger, Tétouan, Oued Laou, une pointe jusqu'à Fès, t'as vu le charmeur de crotales, deux ou trois gosses quémandent une cigarette, un soleil de plomb, s'abreuver à la Fontaine Bab Guissa, il est 18h, la sieste se termine, le bled s'éveille, un grouillement humain dans la Médina, des milliers de fourmis en djellabas s'agitent...une photo, retour à l'hôtel.
Un club de jazz à Charleroi, face à moi, collé contre mon instrument, un pisse-vinaigre, pas un sourire, pas un clap clap... je n'aime pas votre musique, le gars a failli gâcher ma soirée, en sortant il m'a acheté un CD.
Des fadas, les Carolos!
Deux de mes sources d'inspiration sont Stefan Grossman et Marcel Dadi, 'Picking in Paris' a été écrit en son honneur.
Une belle tranche de ragtime/swing/musette.
Jackson Browne ' The Road' et 'Tattoo'd lady' de mon guitariste préféré, Rory Gallagher, pour achever la première mi-temps.
Pas d'oranges, des petits fours.... Guy nous empiffre!
Part two!
'Through my window' signé J S sur l'album "Lonely Road".
Sensibilité ou, d'après Horst ayant chroniqué la rondelle pour un magazine germain, de la nostalgie optimiste.
Jean, enraciné à tes côtés:
"Tout ressent de ses yeux les charmes innocents.
Jamais tant de beauté fut-elle couronnée ?..."
Je te paye un verre, Jean?
Boogie time avec 'Mercury blues', 1949, K. C. Douglas.
Ce boogie galopant est repris par Steve Miller Band, David Lindley, et euh, Meat Loaf.
On continue avec le soundtrack d'un film inexistant.
Style Mad Max?
'Love Story' est plus probable.
Seconde idole de Monsieur Jacques: Jimi Hendrix, sa version du classique des classiques, 'Hey Joe', suivie par le tourmenté et plein d'effets broussailleux 'Jungle'.
A Schiphol il y a des douaniers incrédules , Jacques n'étant pas Jésus, la maxime "Bienheureux ceux qui, sans qu’ils n’aient vu, ont cru." n'est pas d'application, pour prouver aux uniformes que la Martin Guitar est bien à lui, Jaco a été contraint de leur jouer un morceau dans le hall de l'aéroport.
Et alors, et alors...
Hé, hé... c'est bon, tu peux y aller, après applaudissements nourris.
Stotzem est disert ce soir, on est entre amis!
Il termine le gig avec une incroyable version du 'Honky Tonk Women' des Stones.
Tous les grabataires debout, une ovation, puis un bis repris en choeur par l'hospice, 'Come together'.
Les Beatles après les Stones, normal!
Tournée en avril:
le 24 à Huy - le 25, Soumagne - le 26, Vielsalm et le 30, Neuötting ( Bavière).
Stotzem ne chôme pas!