mercredi 17 février 2010

She Keeps Bees - tUnE yArDs à la Rotonde du Botanique à Bruxelles, le 16 février 2010

Les apiculteurs étaient prévus au Witloof, t'avais commandé du miel mille fleurs.
Le soir-même le concert est déplacé à la Rotonde, les Brooklynians joueront dans l'amphithéâtre avant Tune Yards.
Deux groupes pour le prix d'un. Merci qui?
Un pensée émue pour les ceusses que la ponctualité écoeurent et qui se rappliquent à 20h30', ils auront entendu un titre de:

She Keeps Bees
qui débuta son set à 20h pile.
A New-York il y a des abeilles, particularité: des deux sexes.
La grande folle, la pas mielleuse c'est Jessica Larrabee (vocaux, guitare), l'élément modérateur aux drums c'est Andy LaPlant, le boyfriend de Lara une abeille.
Ce joyeux duo a sorti les Cd 'Nests' et 'Minisink Hotel' et prépare un nouvel enregistrement.
Encore un duo guitare/drums, ça commence à bien faire,White Stripes,The Kills, Black Keys, chez nous Black Box Revelation, Madensuyu....ça craint, non?
Ben, non!
Point un Jessica est une formidable showgirl, de l'applomb, de la fantaisie, un jeu efficace et une voix à la PJ Harvey.
Point deux: leur rock tendance blues/folk habité tient plus que bien la route.
'Rrraaawr... you're so quiet'
Belle entrée en scène, suivie d'un rock rugueux et concis: 'Pile Up' . Du lo-fi blues garage bien carré.
Jess loue nos beautiful buildings bruxellois car eux, ils viennent du land of trash.
Pendant tout le set,la légèrement fêlée nous sortira des vannes pas croyables, she was in a chatty mood! Faudra qu'Andy lui fasse signe: stop talking nonsense and play, Jessica!
'Release' nouveau titre coup de poing aux senteurs Patti Smith.
'Get Gone' encore plus brutal, sera suivi de leur catchy erotical hit 'Gimmie'. Du hard minimaliste, d'une efficacité redoutable.
'Wear Red' sonne comme les titres bluesy des Doors.
'Ribbon' un gospel pour lequel elle abandonne sa guitare. Drums & vocals and handclaps: simple et efficient.
'Stutter' lourd, psychotique ..don't think I can't see what your twisted tongue is letting me see...Fort!
Merde Andy, j'ai pété une corde, qu'est ce que je fais? Donne-moi ta guitare, fille, et tiens les en haleine.
La dingue se met à courir dans tous les sens en racontant n'importe quoi. Cintrée, la madame, mais nature et attachante.
Tiens ton brol, tune it. Trois minutes de bricolage, Andy you're a genious.
'You can tell'.Nouvelle tuerie.
C'est le bordel tonight, but these people seem to like it.
T'en fais pas, darling, we love you!
'Cold Eye'', le titre le plus sec, met fin à ce set de 35' TVA incluse.

Le public conquis exige un bis!
A capella 'Burn not too bad' prévu pour le prochain CD.

tUnE-yArDs
Encore un duo mixte, sauf qu'ici le brave garçon(Nate Brenner) se tient à l'arrière-plan avec sa basse.
La figure de proue c'est Merrill Garbus ( vaut mieux le garer, et pas n'importe où près du bota, chère Merrill), basée en New- England, mais signée chez 4 AD.Un CD à ce jour:' Bird Brains'.
L'oiseau chante, quoi de plus normal, manipule un ukulele, frappe sur des éléments de batterie, utilise des effect pedals, et autre software pour transformer son gazouillis et mettre en boucles ses bidouillages simplistes.
Du homemade lo-fi freaky folk/pop, donc.
Parfois brillant, parfois casse-bonbons mais, pour le moins inventif . Bruxelles l'a bien compris et a fait un triomphe à la peinturlurée.
'Fiya' ouvre le feu. Séance tripotage pour lancer les beats, vocalises enfantines virant cantatrice violée: impressionnant!
Une Scout Niblett sachant chanter.
Le feu se consume, le bois crépite joyeusement, il ne reste que quelques braises, lorsque Merrill saisit un ukulele pour transformer le brasier en Caribbean calypsolage, virant rapidement à la techno tribale.
Morceau étonnant à structure complexe, mêlant Devendra Banhart à l'excentricité de Juana Molina.
Elle annonce le suivant 'Power' (?) qu'elle prononce 'Pouah'. Même tour de force chaotique avec référence à Blanche Neige, mais aux lyrics transformés...Mirror, mirror on the wall Can you see my face at all...
Des acrobaties vocales audacieuses, passant du folk, au rock, au rap, au hip hop voltigeant sur des couches de loops se multipliant à l'infini. Un tourbillon chaotique, un patchwork décousu dans lesquels tu cherches, en vain, le fil d'Ariane.
Tu sautes, en un clin d'oeil, d'une pirogue sur le fleuve Niger dans un bouge de Kingston, vibrant au son d'un rocksteady binaire.
Le duo nous servira encore quatre titres ethniques, issus du cd (dont 'Jamaïcan' ou 'Hatari' un safari au final trance, et le 'Do you wanna live' auquel Bxl répond en hurlant 'Ouais' ! ), toujours à construction non-conventionnelle.
A chaque fois, les prouesses vocales de Merrill épateront le public, qui poursuivra son tour du monde en 80 minutes: les Antilles, l'Arizona, le Bronx, les chutes du Niagara, la Polynésie, le Kenya ou la Tanzanie, une danse du ventre à Baghdad, et un camp scout à Donstiennes.

Public debout et trois bis:
'News' Quelles sont les nouvelles? I'm pregnant... Ecoute, Merrill t'es gentille, mais là il y a le Standard sur la Deux, raconte nous ça plus tard.
'Lions' mélodie animalière proche de Soko.
Et un dernier truc dansant(a new song) voyant La Rotonde transformée en trampoline géant.

Tune-Yards prix du public et Oscar de l'originalité!