The Outdoors au Chaland qui Passe, Binic, le 24 août 2025
michel
Binic reçoit Tucson, Arizona, pas pour un baseball game opposant The Tucson Saguaros à l'Entente de la Morue Binicaise, mais bien pour un double concert d'enfants natifs de l'Old Pueblo: Enid Gay, désormais Enid Pifeteau depuis son union avec un French Cowboy chasseur de lapins et Ryen Eggleston qui se produit en cette fin d'après-midi sous l'étiquette The Outdoors.
Pascal s'est tapé la chronique du show rocambolesque et frémissant de l'imprévisible et gaie Enid ( cf report), après une pause rafraîchissement mousseux, il te passe le témoin et son stylo Parker vintage pour relater le set de The Outdoors.
Ryen Eggleston, un Golden Boots, non nominé pour le Soulier d'Or, a monté un projet annexe il y a peu, The Outdoors, en ce mois d"août torride il se tape un trip sur le vieux continent avec des dates dans la Bundesrepublik et d'autres chez Marianne.
Au pays de Frank-Walter Steinmeier, il était accompagné par Andrew Collberg, un Ricain établi à Cologne qui a, e a, travaillé avec Howe Gelb ou Marianne Dissard et Nicolas Moog ( Thee Verduns de Metz), ce soir il a fait appel à Miss Enid Gay, moins sosotte derrière son piano et très performante aux backing vocals.
Ryen étant tout bonnement époustouflant à la guitare et au chant très roots.
Sous l'étiquette Outdoors il a sorti un EP, dont on entendra plusieurs extraits ce soir.
Pour l'anecdote, on lui trouve physiquement une sacrée ressemblance avec Jack Nicholson.
Le set démarre avec le midtempo “Tightwire Two-Step”, si Ryen qualifie sa musique d' " anti-imperialist country punk folk music”, on y entend surtout de l'americana/ alt country racé, dans la veine de Songs: Ohia, Smog ou Bonnie Prince Billy.
La voix est distincte, le jeu de guitare accompli, le texte dit... there's no reward at the end of the game... du coup, ceux qui ne jurent que par les jeux où le jackpot dépasse les 100 millions d'Euros sont partis consommer en terrasse.
Enid, you take the beginning on 'Ruins of the sun' !
Bien, chef!
Dans la même veine que le premier jet, on contemple à la fois les ruines du soleil, le jeu et les backings tout en sobriété de Miss Gay et la phraséologie posée de Ryen, tandis que sa guitare, très lo-fi, nous emmène dans les plaines désertiques de l'Arizona.
Next one is called ' Stranger eyes' , il s'agit d'un nouveau downtempo accommodé d'une lazy guitar et de notes de piano très cool.
Ryen, nous le confiera plus tard, most of my songs are sad songs .
On reste dans les tons mélancoliques avec ' Sweet things' sur lequel Ryen adresse quelques reproches à une personne de sa connaissance... we don't need your treasons, you never keep your word... il n'a pas précisé s'il s'agissait d'un (e) politicien ( ne).
On y entend des relents Calexico , des gens du même coin que lui, l'Arizona doit influer sur le psychisme des musiciens locaux qui se complaisent dans les titres désabusés.
' Hungry ghosts' fait dans le gothique americana, un genre apprécié par Johnny Cash.
Après avoir laissé les fantômes affamés terminer leur repas, c'est le rythmé ' Empire station' ( titre à vérifier) et son solo lumineux qui déboule, pendant près de quatre minutes on se laisse emporter par cette plage d'un niveau frôlant la hauteur de l'Empire State Building.
Pour terminer le set ( bien trop court, malheureusement), le duo reprend un titre datant de 1867 ( d'après Ryen), de 1854 ( d'après Songs in America), 'Hard Times Come Again No More', une composition de Stephen Foster que Bruce Springsteen a également reprise à son répertoire, et qui a inspiré le fameux ' Hard times' de Bob Dylan..
It has the same vibes as some Woody Guthrie tracks, te confiera après coup le singer-songwriter ricain.
Effectivement on y retrouve la profondeur des protest songs d'une autre époque, le titre dépeint une ère où la famine et le chômage régnaient un peu partout aux States.
Aujourd'hui c'est dans d'autres contrées que ces fléaux sévissent.
L'EP des Outdoors devrait bientôt se retrouver sur le net, t'as été assez con de ne pas sortir un billet de 5 € pour te le procurer à l'issue du concert!
Tu dis, Alain?
Oh, des regrets, des regrets, des regrets...