vendredi 22 août 2025

Marguerite et les circonstances - Aux Jardins du Port - Saint-Quay-Portrieux, le 20 août 2025

 Marguerite et les circonstances - Aux Jardins du Port - Saint-Quay-Portrieux, le 20 août 2025

michel

On oublie la canicule, voilà l'automne, qui n'incite pas à  déguster un sorbet à la terrasse de La Marine. 

Une scène mobile est installée sur l'esplanade à côté de l'établissement, elle doit accueillir  Marguerite et les circonstances pour un concert apéro à partir de 19h.

Marguerite Chauvin danse , joue la comédie et chante.

Elle a recruté des amis musiciens pour monter le projet   Marguerite et les circonstances.

Un album du même nom  a vu le jour, de belles salles l'accueillent , notamment le Sunset Sunside à Paris. Pour présenter son disque, elle avait opté pour un groupe ouvert aux sonorités jazzy:  Esteban Salmona à la contrebasse, Jean-Charles Wintrebert, à la batterie et son conjoint/compositeur,  Vincent  Laissy au piano.

Pour les textes elle a pu compter sur le philosophe   Fabrice Hadjadj.

Oui, mais ce soir c'est en formule piano/voix que Marguerite se présente, pas de contrebasse, pas de percussions, uniquement Vincent,  son costume sérieux, derrière le Nord Stage 4.

 

Marguerite promet un récital à deux facettes, des standards  aux couleurs Blue Note, des chansons françaises empruntées à des géants et ensuite une pléiade de compositions à entendre sur son CD. 

Assoupie, elle repose à 25 mètres, à peine bercée par des cris de goélands, ' La Mer'  et ses reflets d'argent de Charles Trenet, entame le tour de chant.

La voix est mélodieuse, le piano est sobre, l' interlude scat   n'a pas chagriné le copain de Jean Cocteau.

Le duo enchaîne sur un titre extrait de  'Snow White and the Seven Dwarfs' de Walt Disney, en version française, ' Un jour mon prince viendra',  un second scat salue le prince charmant, les nains sont partis se baigner. 

Puis vient une version tout en caresses de ' My funny Valentine, qui voit le piano prendre quelques libertés  pour s'autoriser une digression  décente.

OK, ce n'était pas du Chet Baker, mais  la voix est harmonieuse et le pianiste circonspect. 

De chaleureux  applaudissements ponctuent la tirade. 

Oui, Frank Sinatra a interprété ' Fly me to the moon'  mais la première à avoir interprété ce classique se nomme Kaye Ballard.

Marguerite  affectionne les onomatopées rythmiques, Vincent reste à  terre.

Gene Kelly et Stanley Donen ont réalisé ' Singin' in the rain', ce n'est pas le titre phare qui sera interprété ce soir mais l'acrobatique 'All I do is dream of you'. 

Pendant le bridge, Marguerite ose quelques pas de danse en mode charleston.

Derrière toi, Joséphine Baker a souri. 

La danse réchauffe, j'abandonne la veste, ainsi vous  pouvez admirer mon top à paillettes, et on attaque un titre étonnant ' Dat Dere', composé par Rickie Lee Jones, car celle qui a pondu la perle  ' Chuck E 's in love'   a également écrit pour les enfants.

La première fois que j'ai entendu ' Bye bye blackbird' c'était à Paris, depuis j'ai toujours voulu interpréter ce titre.

Le dynamisme de Marguerite compense la relative  impassibilité du pianiste.

On ne l'a pas vu sourire, une seule fois!

Jimmy Scott chante les 'Sycamore trees' dans Twin Peaks, toi, il y a longtemps,   tu as entendu mentionner un érable sycamore   dans ' Dream a little dream of me', par les Mama's and Papa's.

Le bilingue ' Taiwanese Paradise ' a été composé par  Vincent  Laissy.

Cet afternoon tea jazz  track dégage une fragrance Henri Salvador agréable.

On aborde le second chapitre du show basé sur l'album de 2017,  qui dépeint les histoires de coeur d'une femme.

Un premier titre, à la structure baroque,  est accompagné, en l'absence de percussions, par des battements de mains nerveux, il est suivi par  ' Zut Zen' à la gymnastique verbale proche de celle de Marie-Paule Belle.

Le concept album voit l'héroïne se transformer en manipulatrice , 'Pierre papier ciseaux '  est chanté d'une voix mutine.

Et puis on se dirige vers le happy end ( momentané) avec la valse  'Les circonstances'.

Si en piano voix, avec le Nord  un peu cheap, la plage semble gnangnan, sur disque, elle prend une envergure nettement plus aboutie.

Mettre 'Sensation' le poème de Rimbaud en musique est risqué, le résultat n'a pas tourné à la catastrophe.

Le public a apprécié.

Revenons au personnage du roman, ça y est, tout en blanc, elle est passée devant le maire.

Après avoir abordé le mariage, ses hésitations et ses  angoisses , vient la suite logique, 'Baby bop, baby blues', un jazz à la Michel Legrand/ Jacques Demy,  qu'elle agrémente d'une séquence de trompette buccale.

Composé spécialement pour une éternelle distraite nommée Marguerite voici ' Dans la lune'.

Dommage le côté uniforme du rendu, qui ne correspond pas à l'enthousiasme dégagé par les titres enregistrés.

 Les doutes et la jalousie s'installent,  voici 'Love Affair', quand monsieur part en voyage d'affaires avec Charlotte, sa secrétaire, très hot.

On s'éloigne du roman avec ' Compassion' écrit après le décès de sa grand-mère.

Pour y revenir avec  'Papa Maman'  décrivant la fin du complexe d'Oedipe.

On a eu une entrée  jazzy,  un  plat principal sans légumes,  on escamote les fromages pour passer au dessert, somptueux,  trois pâtisseries fines: ' Dis-moi quand reviendras-tu' de Barbara, ' Emmenez moi' de Charles Aznavour et ' Brave Margot' de Georges Brassens.

Un trio qui a séduit le public qui réclame le pousse-café.

' La ballade irlandaise' de Bourvil a emballé  les Normands et les nostalgiques! 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

     

 

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