mardi 25 février 2025

AGHOGHO - EP ’17’

 AGHOGHO  - EP  ’17’

michel

 

self-released

afropop  

Caro Abutoh vit à Mortsel , dans la périphérie anversoise, papa est nigérien, la carte d'identité de la maman mentionne, belge.

Papa est musicien, il aime Fela Kuti et danser sur l'Afrobeat, à la maison tout le monde chante.

Caro entre au Conservatoire d'Anvers, travaille sa  voix   et  se cherche un son propre.

2024, avec  son tout nouveau band,  elle est conviée  en résidence à la Bosacademie  à Anvers, elle enregistre un premier single, puis un second pour finalement, début 2025,  graver un EP comprenant 5 titres.

Il lui fallait un nom de scène, ce sera Aghogho, qui signifie ' enfant de Dieu'.

Si pendant ses études, Caro a appris à jour du piano, sa préférence va vers la basse, elle  se débrouille aux  drums.

Son groupe -   Simon Pas: drums ( un batteur de jazz ayant monté son propre quintet) , Michiel Los: guitar ( également actif dans le milieu jazz) , Côme Lenseigne:  keys ( s'ébat dans l'ambient music)  et  Julia Warmerdam: trumpet.

Milan Pauwels est aussi mentionné aux drums

Caro plays  bass and sings.

EP 17:  tracklisting

17

She's everywhere

You

I love myself more

Hod me.

L' artwork  est  signé Luna Cortes Osorio,  sur fond noir,  Caro, un  rouge agressif  colorant les   lèvres,   les  yeux  habilement  maquillés, arbore une chevelure afro et te regarde bien en face , en arborant un sourire énigmatique, l'air de dire... listen to my songs!  

A dix - sept , tu n'es plus une enfant, mais tu te cherches encore, sur le titre   '17' Aghogho  note... ..

I remember the world when I was seventeen
Just like a daydream
I didn't care about nothing
I just lived, laughed, loved..
 
Mais quand tu t'éveilles...  My life is not a fairytale... mais bon, un peu de patience, je trouverai ma place dans ce monde!
La voix est fraîche et claire, le décor musical rythmé et groovy.
La basse maniée par Caro donne la mesure dès le  départ, le drumming en cascades, les touches de guitare mousseuses,  en mode jacuzzi , les piques de  claviers  et les backings suaves, tout contribue à donner une impression de joie de vivre et à nous  inviter à tenter  un pas de danse.
On comprend quand Caro  cite Lianne La Havas   comme influence majeure, d'autres artistes telles qu' Arlo Parks ou Laura Mvula  s'ébattent dans les mêmes eaux  soul/pop.
 
La trompette de Julia fait son apparition sur ' 'She's everywhere', un downtempo jazzy  sur lequel   guitare et drums  jouent en mellow tone , tandis qu'une basse  mélodique accompagne le chant évanescent  et soyeux de Caro.
 
Après cet  afro beat  harmonieux, orné d'un choeur bulles de savon, vient  'You',  porté  à 85¨% par la basse de l'artiste.
 Une nouvelle fois, les harmonies polyphoniques sont prépondérantes et renvoient aussi bien vers Esinam ou d'autres musiques métissées nées en Belgique, celles de Zap Mama ou de Khadja Nin, par exemple.
Après une entrée en matière minimaliste, la plage prend une autre dimension avec l'entrée en piste des percussions et de quelques gimmicks  caoutchouteux.
Tu dis, Stijn?
Mooi nummer!
Inderdaad, man!
 
Retour de la trompette sur le rythmé  ' I love myself more' , Julia doit apprécier le son de Freddie Hubbard sur le fameux ' Watermelon Man' de Herbie Hancock, car son instrument  marié aux percussions et à la basse  groove méchamment.
Caro greffe sa voix sur le tempo saccadé de la composition, passant  sans problème du mode soul aux intonations hip hop.
Et que raconte-telle?
Ben, t'as lu le titre, elle ajoute..I′m feeling so strong, I′m a star in a movie scene, mais si tu prends ma main, on  peut briller ensemble!  

'Hold me' débute par des accords de  guitare  perlés, très discrètement une baguette vient effleurer une cymbale, puis elle  tambourine plus fermement caisses et toms avant d'entendre la voix murmurer .. I see the pain in your eyes... qui annonce l'arrivée d'une trompette réservée, puis c'est la basse qui accentue le rythme.
 Tout devient fluide jusqu'au break, où après un soliloque du guitariste,   un  chant  plaintif se fait entendre   sur drumming  tendu, au bout du terme, la lamentation meurt par un dernier soupir de la trompette.
 
Cinq titres, rien à jeter, Aghogho n'est ni un canular, ni un pigeon,  tu peux miser sur elle...  en 2025,  elle risque  de  rapporter plus qu'un dépôt sur ton  livret d'épargne!
 


 

 

samedi 22 février 2025

Filage de sortie de résidence : Uzi Freyja à Bonjour Minuit - Saint-Brieuc, le 21 février 2025

 Filage de sortie de résidence : Uzi Freyja à Bonjour Minuit - Saint-Brieuc, le 21 février 2025

michel

Pour peaufiner ses prochains show,  Uzi Freyja était en  résidence à  Bonjour Minuit.

Quelques privilégiés ont pu assister au filage de sortie,   prévu le vendredi 21 février à 16h.

Uzi a vu grand, pas un mini-showcase de quelques titres, mais un vrai try- out de plus d'une heure qui a laissé la cinquantaine d'invités baba.  Cette fille, c'est de la dynamite! 

Kelly Rose, en provenance du Cameroun,  arrive en France  à l'âge de 12 ans, si  l'univers musical de papa et maman  était le gospel et la soul, l'adolescente s'intéresse davantage au hip hop et au rap.

Elle s'essaie au freestyle, participe à un open mic à Nantes, fraternise avec  Stuntman5, le duo débauche Tanguy, alias FontonDanger et crée le trio Uzi Freyja.

Uzi pour l'arme à feu, Freyja pour la déesse de l'amour et de la fertilité.

Le trio grave deux EP's ( Stand et Lunacy) mixant gangsta rap, furie punk et sonorités électroniques.

Le mois dernier paraissait un premier full album, 'Bhelize Don't Cry' ( Bhelize était son prénom d'enfance) , Kelly Rose devenue Uzi Freyja est désormais seule aux commandes.

16:02, la salle est plongée dans l'obscurité, une bande brumeuse se fait entendre, des leds aveuglants agressent nos pupilles, deux ( formidables)  musiciennes émergent: à gauche, Amélie Le Roux  ( Ottis Coeur, Pierre de Maere, Noé Preszow, Adé, Jeanne Added...) aux percussions ( électroniques + caisses, fûts et cymbales), à droite, Chiera Piemonte aux machines,  baguettes et backing vocals,  elle est DJ et officie au sein du duo Doppelhandel.

Surgissant  de la nuit, la chanteuse se dévoile au centre de la scène.

Une apparition flashy  étonnante: des cheveux  d'un blond peroxydé, un bustier bariolé et une jupette froufrou.   Sur un flow casse-gueule  elle entame ' I don't love me' , une première salve abrasive, justifiant déjà le choix de l'arme reprise dans son nom,  ce sont des rafales  verbales qui sifflent à nos oreilles alors qu'elle se confesse ... mirror, mirror is my first enemy, I don't love me...  ce n'est pas elle qui jettera un sort à Blanche- Neige, devenue la plus belle fille du royaume.

De gros beats amorcent la suivante, ' Black',  un titre issu de l'EP 'Lunacy'. Sur les sonorités indus de la batterie électronique et des synthés, Kelly envoie ses punchlines  acérées évoquant un certain James Brown ( Say it loud, I'm black and proud), tout en osant un pas de danse à la fois robotique et érotique ( tout est possible).

Quand elle ne chante pas d'un timbre agressif, la voix d'Uzi se fait douce, approchez-vous , les enfants;

Elle lance ' Sale MMH' , un titre revendicatif  et explosif , suivi par le tribal 'Don't disturb me' , au texte bilingue, sur lequel tu peux coller explicit lyrics ... Je n’ai pas besoin d’une invitation  pour venir foutre le bordel dans ton cœur et ton pantalon... 

De la provoc?

Maybe , mais les filles en 2025 ne se laissent plus marcher sur les pieds! 

Un premier downtempo émerge, ' Talk sick' , ne va pas croire à une histoire d'amour toute rose, le sexe n'est pas rose, et si en entendant...I'm so toxic', tu penses à Britney Spears, elle t'a devancé, ...let me into my Britney.

Passons au moment culinaire, au chant polyglotte,  du set, ' Gyoza'  a tout  du  titre lascif, un brin exotique. Elle le  ponctue de halètements libidineux, avant de s'allonger langoureusement sur le plancher et d'ajouter un  ...  I just wanna fuck you  ... qui  n'est pas repris sur le disque.

Et dire que certains estiment que la diva queer  Peaches était la reine  de la provocation, Uzi Freyja est sur le point de la détrôner!

Monsieur l'arbitre, je lève le bras, je demande un temps mort, je sue comme un bovin de Charolles, nourri au fourrage 100% français, faut que je me désaltère, chers enfants, vous pouvez tailler une bavette ( charolaise), je reviens dans 45 secondes.

Voici,  'Pick a side'  , au moment de sortir ce titre féministe, elle écrivait sur facebook:

"Y en a marre des hommes qui se prennent pour Superman alors qu'ils se comportent comme des chiens errants ! Marre des hommes toxiques qui sont hyper sympas et sociables, et qui, une fois à la maison, te traitent comme leur esclave. Positionnez-vous, choisissez d'être du beau côté de l'histoire. Épargnez-nous des dépenses en glaces Haagen Dazs car le prix a bien augmenté, pardon mon cher !!!
Marrant comme quand tu commences à bomber le torse et utiliser le même ton qu'eux, ils se vexent et ils sont complètement perdus... Avec ce morceau, je voulais rendre un bel hommage à tous les virils que j'ai croisés, incapables d'assumer leurs mensonges et leurs fausses promesses. No drama, PICK A SIDE et viens secouer le Bunda en club avec moi !"
 
Le fond  musical est aussi  virulent que le propos oral, elle flingue et dézingue tous les machos.
 
'Love is unfair' est introduit par une voix de gamine  pré-enregistrée,  cette plage montre une autre facette de Uzi, elle peut donc se montrer tendre,  désarmée et désarmante, car la petite fille , c'est elle , quand elle était  tabassée par le nouveau compagnon de sa mère.
Chiara décore ce  morceau  poignant de jolies vocalises.
 
Retour au flow rap et aux rythmes agités avec 'Oulala' , le dancetrack sexy du show. Tandis qu'elle s'éclipse,  Chiara et Amélie nous balancent des sons à rendre malade tous les  branchés  rave parties,  pourtant habitués à danser jusqu'à l'aube sur de la  hardcore techno, de la house addictive, ou sur des rafales de  trap . 
 
Des hurlements stridents annoncent le retour de la bête qui attaque le démentiel et quelque peu effrayant  '  Burn the witch burner' .
Une tornade destructrice vient de toucher Saint-Brieuc!
 
Elle redevient enfant malheureuse  sur  'Mummy and Daddy Issues' , un remède cathartique,  car il paraît que les chansons tristes peuvent nous guérir des émotions maussades ( une affirmation que l'on doit à Aristote, qui n'avait pas l'habitude de radoter). 
 
Citation: Nous vivons sur un caillou flottant, dit-elle avant de proposer ' Anger',  un afro techno obsédant et irascible. 
Depuis le début du set, Uzi fait preuve d'un humour décapant, elle se fiche gentiment de nous,  nous trouve fades et apathiques, elle a donc décidé de nous secouer davantage avec le rap  furieux  'Fous-moi le camp'. 
 
Il y avait les Spice Girls,  elles ne font pas le poids face à la 'Spicy Mami' chantée par Kelly Rose qui achève ce set  impétueux par  'Pussy'  une dernière irrévérence scabreuse, sur flow rugueux.
En reprenant la célèbre devise de Miley Cyrus, " My pussy, my choice" , elle rejoint d'autres militantes féministes comme les Pussy Riot ,  Megan Thee Stallion ou Lil'Kim. 

Saint-Brieuc, je ne peux pas vous quitter sans rappel et comme il n'y a que des blancs dans la salle, je termine par un morceau pour les blacks, 'Medusa'.
Méduse, la première féministe,  la femme transformée en monstre par la faute de Poséidon,  ... they made me bad, now they regret it... chante Uzi, la panthère,  que plus personne ne pourra enfermer dans une cage!
 
Fin d'un  show dévastateur qui a mis le public à genoux.
 
La ( real) release party  aura lieu à La Maroquinerie ce 26 février!
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 


 


jeudi 20 février 2025

Album - Gillian Welch & David Rawlings - Woodland

 Album - Gillian Welch & David Rawlings - Woodland

michel 

Acony Records

Americana.

Si officiellement, le couple  Gillian Welch / David Rawlings  n'a jamais pris rendez-vous avec  le maire pour passer un anneau au doigt, cela fait plus de trente ans qu'ils font de la musique ensemble, après avoir été assis sur le même banc au Berklee College of Music.

Gillian, née à Manhattan d'une fille étudiante et d'un gars de passage dans le coin,  a été adoptée par un couple d'artistes qui l'emmène vivre à L A, très vite,  la musique ( country et folk)  l'attire.

Après des études de photographie, c'est  à la Berklee School of Music de Boston qu'elle poursuit son apprentissage musical.

Cupidon passait par là, flèche en plein coeur,  coup de foudre,  David Rawlings entre en piste. 

Ce dernier, guitariste, chanteur et producteur, s'entend sur tous les albums de sa compagne et si les deux  premiers ' Revival' de 1996 ( Grammy Award for Best Contemporary Folk Album) et 'Hell among the Yearlings'  ont été  produits par T-Bone Burnett, qui joue de l'optigan ( un orgue vintage) sur plusieurs titres, depuis ' Time' de 2001, David est derrière les manettes, les plaques sont d'ailleurs publiées sur leur propre label: Acony Records. 

La discographie de Gillian, désormais, se chiffre à 7  albums " officiels'' ,  les deux derniers ( All the good times ( are past and gone et ) Woodland   sont crédités Gillian Welch & David Rawlings.

A cela il faut ajouter un live et quatre bootlegs  comprenant 'Lost Songs'. 

David  Rawlings a gravé deux CD's  sous l'étiquette Dave Rawlings Machine, et un autre sous son nom.

On l'entend aussi sur des enregistrements de Ryan Adams,  Bright Eyes, Ani DiFranco, Sara Watkins,  Old Crow Medicine Show ou Robyn Hitchcock.

 

 Woodland  doit son nom au Woodland Sound Studios,  East Nashville ( célèbre pour des albums de Neil Young ou du Nitty Gritty Dirt Band), que le couple a acquis en 2002.

Des studios qui ont bien failli disparaître après la tornade de 2020  ayant  frappé Nashville. 

Track Listing:
1. Empty Trainload Of Sky
2. What We Had
3. Lawman
4. The Bells And The Birds
5. North Country
6. Hashtag
7. The Day The Mississippi Died
8. Turf The Gambler
9. Here Stands A Woman
10. Howdy Howdy

Credits;

 Gillian Welch – vocals (all tracks), guitar (tracks 1–9), bass (2), banjo (10)

 David Rawlings – vocals, guitar, production, mastering, mixing (all tracks); organ (track 1), string arrangement (2, 6), engineering (3, 4, 6, 8–10), guitjo (3), harmonica (8)

 Additional musicians

Russ Pahl – pedal steel (tracks 1, 2, 5, 6)
Chris Powell – drums (tracks 1, 2, 5, 7)
Brian Allen – bass (tracks 1, 5)
Kristin Wilkinson – section leader, viola (tracks 2, 6)
David Davidson – violin (tracks 2, 6)
Jung-Min Shin – violin (tracks 2, 6)
Mary Van Osdale – violin (tracks 2, 6)
Jenny Bifano – violin (tracks 2, 6)
David Angell – violin (tracks 2, 6)
Wei Tsun Chang – violin (tracks 2, 6)
Janet Darnell – violin (tracks 2, 6)
Annaliese Kowert – violin (tracks 2, 6)
Chris Farrell – viola (tracks 2, 6)
Monisa Angell – viola (tracks 2, 6)
Seanad Chang – viola (tracks 2, 6)
Kevin Bate – cello (tracks 2, 6)
Austin Hoke – cello (tracks 2, 6)
Jennifer Kummer – French horn (track 6)
Patrick Walle – French horn (track 6)
Ketch Secor – fiddle (track 7)

On doit la photo de pochette sur fond noir à Alysse Gafkjen, a Nashville based music portrait photographer.

La plage inaugurale  “Empty Trainload of Sky” groove mélodieusement en suivant l'allure de ce train de marchandises, désormais inutilisé,  qui traverse mollement  un tréteau surplombant la rivière.

Une image d'une autre Amérique,  pas celle de l'I A, des financiers rapaces , des oligarques mégalo, ce train expose un tableau de la tradition rurale, d'un pays où, à une époque, fleurissaient les hippies et la devise  make peace not war, et ce n'est pas par hasard que le duo fait appel à Neil Young en reprenant les lyrics...   I said hey hey, my my..

Musicalement tous les amateurs de roots music vont craquer face  aux  subtiles harmonies vocales, à la pedal steel discrète de Russ Pahl et au  jeu des guitares évoquant le  regretté J J Cale.

Déjà un classique folk rock!   

' What we had' propose une orchestration plus fournie, un ensemble de cordes habille cette ballade où la voix de David prend de formidables intonations Neil Young.

 Rejoint par sa compagne,  la romance soft rock, mélancolique,  vient gentiment bercer  ton âme avec un message lucide, ce qu'on avait, au fond,  c'était pas si mal, ... “I used to dream of something unseen/It was something that I thought I wanted so bad , aujourd'hui ce que je désire c'était what we had!

Passéiste? 

Non, lucide, on t'a dit!  

C'est en fingerpicking que David Rawlings amorce l'acoustic blues   ' Lawman' ,   dont la ligne initiale ..Sylvie gonna bring a little water ... est empruntée à une traditional  work song, notamment interprétée par Lead Belly. 

Il est question d'injustice, d'indigence, de meurtre,....musicalement un chroniqueur averti y entend des similitudes avec le grandiose 'Can't find my way home' de Blind Faith.

Le doux  “The Bells and the Birds”, chanté d'une voix cristalline par Gillian et  décoré d' accords de guitares délicats,   pastichant les ringing bells,  est  proche du British folk des seventies ( Fairport Convention, Fotheringay... ). 

Ce titre nous rappelle   au bon souvenir de Sandy Denny qui, à 31 ans,  est partie bien trop tôt , à l'instar de Terry Kath ( du band  Chicago), décédé au même âge, quelques mois plus tôt.

Il ne faut pas  confondre 'North Country' avec le titre de  'The Rankin Family' , ni avec 'Girl from the North Country' de Bob Dylan.

  La ballade composée par le duo est introduite par une guitare méditative, avant d'entendre la voix mélancolique de Gillian narrer  les soupirs  de la fille ne supportant ni le froid, ni l'éloignement de l'être aimé. 

Une  pedal steel et la basse ajoutent juste assez de consistance aux deux guitares et au chant fataliste.

Cinq minutes de douceur ouatée! 

C'est la voix de David Rawlings qui s'entend lorsque ' Hashtag' est ébauché, Gillian rejoint son compagnon après une minute, puis un nuage de  cordes vient envelopper cette plage paisible,   dédiée à Guy Clark, décédé en 2016.

Gillian Welch assure les lead vocals sur ' The Day The Mississippi Died' , un country folk  track  sur lequel le violon de Ketch Secor ( Old Crow Medicine Show) suit les méandres paresseux du fleuve, alors que les guitares acoustiques tissent une toile soyeuse, que ni la basse, ni les percussions, ne vont bousiller.

Tout coulait de source jusqu'au moment où Gillian part en falsetto et te refile quelques frissons ayant le don de redresser les poils de ton épiderme.

David Rawlings a sorti l'harmonica sur 'Turf the Gambler', d'une voix nasillarde, proche du timbre de Bob Dylan, il  narre l'histoire d'un joueur de poker, qui ne dédaignait jamais  un verre de vin .

Gillian  viendra harmoniser au bout d'un moment, quant au  brave Turf, dessoûlé,  il s'éveille pour aller narrer ses (més)aventures, en les enjolivant, à toutes les serveuses du coin.

On retrouve le timbre de Gillian en vedette sur  ' Here stands a woman', une valse bluesy évoquant le passage d'une jeune fille  vers l'âge adulte. En contemplant son visage dans le miroir, elle ne se reconnaît plus.

Le superbe jeu de guitare de David Rawlings, qui s'autorise  un bridge instrumental  de plus d'une minute,  fascinera tous les  amoureux de la six cordes jouée en fingerpicking.

C'est au banjo que Madame entame '  Howdy Howdy' , un Southern gothic/ bluegrass  track décrivant leur parcours en tant que couple... You and me are always gonna be howdy howdy. You and me always walk that lonesome valley...  aucun  nuage à l'horizon!

 

Pas de surprises à attendre à l'écoute de ' Woodland'  de  Gillian Welch & David Rawlings,  mais ce nouvel exemplaire  d'old - timey roots music at its best  ne décevra aucun amateur d'un Americana décrit en ces mots par le New Yorker... their music is  at once innovative and obliquely reminiscent of past rural forms!

 

lundi 17 février 2025

Festival Paimpol Mon Amour avec Nanisca et Marion Roch , Salle des Fêtes à Paimpol, le 15 février 2025

 Festival Paimpol Mon Amour avec Nanisca et Marion Roch , Salle des Fêtes à Paimpol, le 15 février 2025

michel

 La première édition du festival « Paimpol, mon amour »  a eu lieu en février 2020, peu avant les confinements, décrétés par un gouvernement aux abois.

Au menu de  cette première manifestation, déjà du cinéma , un menu Saint-Valentin et des concerts, avec notamment  Sweet Screamin Jones!

Un défi audacieux  engagé par Amaury Collier et son équipe de bénévoles, mais une réussite totale!

Impasse sur 2021, aucune explication nécessaire, la seconde édition a eu lieu en 2022, la formule avait  fait ses preuves, elle aura dû être renouvelée, c'était sans compter sur les aléas, ce sera une édition tronquée.

Finalement la 'vraie' seconde manifestation se déroulera en 2023, Elsa Carolan ou le Trégor Blues Band, e a, sont passés par la salle des fêtes. 

2024: changement de programme,  l’édition se déroule sur une seule journée, avec notamment OozZ à l'affiche.

En 2025,  l'organisation voit grand: quatre jours de festivités, du 13 au 16 février, un menu copieux: deux films, un dîner Saint-Valentin animé par Les Simone, un double concert avec Nanisca et Marion Roch et enfin,  le dimanche, la chorale Mauve Your Body doit précéder le show  de   Louise Robard,  Philippe Dardelle et de leurs musiciens  qui revisitent le répertoire Stax et Motown .

 Samedi, 20:15,  une salle des fêtes accueillante voit arriver les premiers spectateurs, qui en attendant le premier concert se précipitent sur une assiette d'huitres, accompagnée d'un petit vin blanc.

Assis au premier rang, ( merci  à  Yoann Guillouzouic, réalisateur, agent artistique mais aussi parolier pour Marion Roch  d' avoir autorisé  à utiliser l'auto-focus et par la même occasion de nous avoir refilé la setlist), tu attends l'apparition de Nanisca.

 

A la table de mix, ils ont l'excellente idée de diffuser du Lou Reed,  du David Bowie et du Kraftwerk, il y a pire pour patienter, chez ton dentiste, c'est de la muzak qui doit couvrir les hurlements de patients charcutés, dans le pire des cas, du  James Last, dans le meilleur,  du Paul Piot et son Orchestre.

20:40 - Nanisca! 

Jeanne Feydel ou Jane Cumin, est  touche  à tout:  danseuse, comédienne, actrice , dramaturge et depuis peu , la Paimpolaise décide de chanter sous le nom de Nanisca ( une Amazone du Dahomey) .

Elle fait ses premières dents en 2024 au Tremplin d'Attrap'Sons ou à Rennes ( l'Antipode), peu après elle enregistre  deux singles, ensuite elle entre à nouveau dans les studios pour graver les maquettes d'un premier album dont la sortie est imminente ( malheureusement, sur le net, tu ne découvriras aucune trace de ce disque, donc pas de setlist).

Ce soir, Paimpol, assistera à un  seule-en-scène, les musiciens qui l'accompagnent sont restés à Paris, ils sont remplacés par des bandes.

Extinction des feux et musique symphonique  introductive dans le style des B  O spatiales, signées  Vangelis .

Les projecteurs clignotent, aveuglent l'assistance, annonçant l'apparition d'une créature  vêtue d'un cape à capuche gothique ( la cape)  , elle nous tourne le dos, puis s'avance vers le devant de la scène, se décoiffe , la bande distille de gros beats , Nanisca, à la tenue scénique suggestive,  entame un premier electro pop sensuel et dansant... tu es la femme et je suis l'homme... sur tes lèvres j'ose un baiser... un propos  et un fond sonore ( peut-être moins liturgique) évoquant 'Sadeness' d'Enigma .

Des cris enthousiastes fusent à gauche de la scène, le fan club, féminin, de l'artiste a décidé de mettre de l'ambiance, obstinées, les jeunes filles vont   soutenir la chanteuse pendant tout le set, leur énergie communicative va contaminer une bonne partie de l'assistance, qui, comme elles, montrera une adhésion totale à la performance de Jeanne.

Exit la cape pour attaquer 'Zoom'  ,  de l'electro pop lascif dans un moule Chvrches, Say Lou Lou, Austra, Dua Lipa   ou  Eugénie et Yelle en France.

Paimpol, je vous invite à célébrer l'amour sous toutes ses formes.... voici  le midtempo  explicite ' Je suis'.

Très théâtral et aguichant, le jeu de scène de la jeune femme interpelle.

La suivante est pour ceux qui ont la force de redémarrer après une tempête!

Assise sur un caisson en bois, elle narre son texte bilingue ... fly to the sun... mais fais gaffe il y a un risque... to burn your wings... remember Icare. 

Tout est fantasmes et rêves érotiques chez Nanisca, son chant en parlando et sa gestuelle ne laissent planer aucun doute.

Elle déambule, grimpe sur le second caisson,  nous rappelle que Stereo Total, en 2009 déjà, chantait ' L'amour à trois' .

Tout Paimpol bat des mains, le devant de la scène est transformé en dancefloor, ambiance boîte de nuit à Ibiza!

Et c'est là  que la jeune personne nous balance un titre plus sérieux sur beats énormes ' Petite soeur'.  

Je m'allonge sur le meuble de chez Ikea pour vous chanter la suivante, tourbillonnante,  aux relents 'Maman a tort' de Mylène Farmer, suivie par une déclaration d'amour ( non piquée à France Gall) pour ensuite  terminer la lecture de son futur album par un dernier  titre,  toujours aussi charnel,    d'inspiration Luis Buñuel.

Chaud le show de Nanisca, qui a embrasé tout  le public, groupies et non-initiés! 


Le temps d'avaler une bière et voici Marion Roch.

Une formule duo: Marion, chant, guitare et sourires enchanteurs et le formidable  Christopher Peyrafort, aux guitares, à la mandoline, au programming, il ose quelques backings et  pose un pied sur une stomp box à l'occasion.

Avant de se lancer dans la chanson, Marion, originaire du Haut-Doubs, était  éducatrice spécialisée, ce métier passionnant,  parfois ingrat, elle ne l'a pas renié , il transperce  certains de ses textes.

Depuis 2015, elle arpente les scènes hexagonales et internationales pour y interpréter les titres de ses deux albums, le dernier ' Au bout de ma table' ( produit par Renaud, un fan inconditionnel) datant de fin 2024. 

 Marion décide d'entamer son premier concert de 2025 par ' La  bête au ventre',  un morceau fabuleux introduit par la guitare bluesy  de Christopher.

Elle donne la parole à une jeune  fille du foyer,  meurtrie par la vie qui crie sa rage, sa rancoeur, les illusions perdues .

Quand  la surveillante lui dit ... il ne faut pas pleurer, tu es  une grande maintenant... bizarrement  c'est un  titre de Daniel Guichard qui traverse ton esprit.

Justesse et sensibilité et un solo de guitare déchirant, quelle entrée en matière!

Christopher manipule le laptop, c'est sur fond de piano ' que ' La petite fille qui chante'  est amorcé.

Un nouvel exemple de chanson réaliste ( de l'Edith Piaf dépoussiéré)  qui va droit au coeur. 

Comment mixer dance pop  et propos engagé, c'est simple, écoute ' Comment tu fais?'  son flow hip hop  et ses rythmes exotiques. C'est irrésistible et quand Marion descend dans la fosse pour  chanter parmi nous, la température monte dans le rouge et Paimpol hurle.

Une guitare sèche pour Christopher, qui plaque quelques accords  à la 'Angie' des Stones  et introduit ' Au bout de ma table'.

Eh, mais, ils ont oublié le tabouret, Clément s'active, le siège arrive, Marion entame son autobiographie chantée.

C'est poing levé qu'elle crie... j'assume d'être une mère célibataire..  Sandrine Rousseau a refait son coeur avec les doigts.

' Les couleurs de Vancouver' , une carte postale  du Canada sous forme de valse,  est décorée de vocalises poignantes et d'accords de guitare dans les tons graves.

Marion a deux idoles, Renaud, son producteur et désormais ami et Kurt Cobain, pour lequel elle a composé ' Kurt'.

Kurt, un peu Rimbaud, un peu Verlaine, qui parfois chiale comme un gosse...

Au risque de se répéter, on souligne le rôle primordial de Christopher qui nous gratifie d'un solo à tomber par terre.

Quelle claque!

T'étais pas le seul à pleurer en entendant le poignant  'Avant d'avoir vécu'  ... un enfant qui meurt sera toujours le nôtre... 

Une force évocatrice incroyable, le public ne s'y est pas trompé et applaudit à tout rompre.

Christopher parti sangloter en coulisses ressurgit, ramasse sa guitare, nous joue ' Jeux interdits'  , puis sa semelle enfonce la stomp box.... boum, boum, boum , un rock, Paimpol?

'Tout un poème'  n'a de poétique que le titre car c'est d'une diatribe qu'il s'agit, et toute la salle  danse, que ce soit à la manière de Beyoncé ou du John Travolta, qu'importe , d'ailleurs on se la joue Freddie Mercury ce soir, chante avec moi!

Retour au calme après la débauche d'énergie, dans l'intimité du foyer, on fait la connaissance  d''Achille'  .

Tendresse et grâce  à fleur de peau , comment fait-elle pour être si émouvante?

Une intro Gary Moore ébauche ' Regarde' un titre impétueux  qui  vire calypso/salsa après 60 secondes.

Tandis que Christopher se la joue Carlos Santana, Marion vient se  mêler aux danseurs face à la scène, seuls les techniciens son et l'éclairagiste sont restés assis!

La fiesta se poursuit avec ' Je recommence', aux intonations Barbara, mais sur un rythme ensorcelant.

Ce titre termine ( en principe) une prestation  impeccable.

Marion  marie  le talent, la joie de vivre et l'énergie, Paimpol ne peut la laisser rejoindre les coulisses sans un rappel.

On avait tous aperçu une mandoline sur le plateau, elle n'avait pas servi, Christopher s'en empare pour ' Tes hirondelles', un titre dédié à Juliette, la grand-mère, de Marion, qui a quitté cette planète il y a peu. 

Tu ne regarderas plus jamais les hirondelles se poser sur les fils électriques sans penser à Marion Roch. 

C'est a capella que ' Le silence est d'or'  est esquissé,  très vite ce morceau, conçu pour prendre congé, affiche des accents cubains avant d'obliquer vers des tonalités celtiques, avec une mandoline évoquant Rory Gallagher, Paimpol se démène une dernière fois.

Des irréductibles veulent plus, Marion, hésite, le stock est épuisé, elle fait un signe vers son guitariste... oui, d'accord, on refait 'Comment tu fais?' 

 

Un dernier tour de manège avant de reprendre le chemin du retour, des étoiles plein les yeux!

 

 

 

 

 

  

 

 

 


 

 

 

  

samedi 15 février 2025

Lux Ornot au Barbe à Plouha, le 14 février 2025

 Lux Ornot au Barbe à Plouha, le 14 février 2025

Michel

Saint-Valentin, tu parles..

Pépère dans ton antique cabriolet, qui affiche une vitesse de pointe à peine supérieure à la traction d'Alain Souchon, tu te diriges vers le centre bourg, t'étais sur le point de contourner l'église paroissiale, quand devant toi, tu avises une dizaine de ploucs échauffés  ( pas par le soleil) qui se tabassent joyeusement.

Kung Fu fighting in Plouha, une première!

T'évites de justesse leur caisse abandonnée en plein milieu de la chaussée pour garer ton tacot loin de l'échauffourée et  te réfugier au Barbe, dont le menu annonce Lux Ornot!

Sur la fiche du café concert t'avais lu:  Lux Ornot est un auteur-compositeur-interprète, multi-instrumentiste et arrangeur rouennais.

Rouennais, OK, est-il roué?

Ni roué, ni enroué, Lucas Le Breton avant de débuter l'aventure Lux Ornot était la figure centrale du combo Delusionn, ( double le n final pour ne pas confondre avec Isaac). 

Fin 2023, il décide ' Time to shine' et entame la nouvelle aventure, moins d'un an plus tard, un premier EP est baptisé par l'archevêque de Rouen, Dominique Lebrun, un intime de François Hollande.

Jusqu'ici il ne s'était jamais produit hors des terres normandes, le voici, ce soir, chez l'ennemi héréditaire, les Bretons, toujours décidés à récupérer le Mont Saint-Michel.

 

Lux n'est pas venu seul dans le traquenard, il est accompagné par Sacha, on ne lui dira pas qu'il ressemble vaguement à Palmade, un bassiste plus que doué,  qui distille des cours pour débutants si ceux-ci peuvent débourser 20€ pour une heure de pratique.

Aux drums, T-shirt Nirvana d'une autre époque, un petit gars survolté, Noam!

T'as compté, ils sont trois et comme Lux manie la guitare ( mieux que bien) , l'étiquette Power Trio est de rigueur! 

Après la séance maquillage, ils sortent de coulisses et observent une minute de silence  en guise de concentration.

Le tocsin résonne, c'est Noam qui cogne une cymbale, la guitare et la basse réagissent au quart de tour, le bistrot se met à trembler, la limite des  100 décibels est largement  enfreinte, le son est énorme.

'Wake up call', tu parles d'un réveil, le clairon,  qui annonçait aux troufions qu'il fallait quitter le lit douillet, était plus  doux que les  get up, get up...  répétés par le chef.

Après cette entrée en matière musclée, Sacha  fait gronder sa basse pour entamer ' Overthinker' , un mix de funk metal et de hard rock qui peut évoquer Living Colour. 

Lux: on a prévu trois reprises ce soir, voici  la première 'Supremacy' de Muse .

Une version destroy entrecoupée par les  rires de  la troupe, rires que tu ne confondras pas avec  ceux de la folle du régiment, la préférée du Capitaine des Dragons.

Visiblement ces gamins s'amusent et leur joie est communicative. 

' Hoax' du rock héroïque, bien carré,  s'entend sur l'EP sorti fin 2024, un bridge assagi leur permet de respirer avant de retourner au front.

Un premier titre plus détendu, ' At the door' succède à la furie initiale.

Ne va pas croire qu'il s'agit d'une berceuse, comme élément de comparaison on avance ' Black Hole Sun' de Soundgarden.

Personne n'a applaudi au terme de la plage, la faute au batteur  qui continuait à faire trembler ses cymbales. 

' On the seaside' offre des aspects bluesy, la guitare lâchant quelques coulées Santana loin d'être idiotes.

Un hurlement pas poussif ponctue le morceau, du coup, mouettes, goélands et cormorans ont pris le large. 

On nous promet du déchaîné, effectivement 'Pride and other vices'  vient éclater dans nos pavillons, Lux descend d'une marche, taquine Hortense, une bourgeoise n'ayant pas été retenue pour Danse avec les Stars mais qui gigote impétueusement , avant de remonter sur la scène pour balancer des riffs vicieux.

Il est relayé par un solo de basse bien rond  qui vire rondo rock infernal.

Le guitar hero prend la pose, tandis que la basse et les drums  labourent ans relâche.

Eh, Sacha, à toi d'introduire ' 'Submarine surprise' !

 Il est de quelle couleur ce submersible... jaune?

Le truc  démarre rondement puis vient un épisode wah wah fulgurant, avant une envolée  à la Michael Schenker, suivi par un passage à trois, digne de la grande époque de Beck, Bogert and Appice, pas des singes!

Du muscle et de l'efficacité, Jane Fonda s'est montrée impressionnée!

Quelques réflexes de pro, Plouha, du bruit s v p  ... puis ils optent pour une seconde reprise:, ' A song for the dead', que les Queens Of The Stone Age ont imaginé comme petite musique de fond pour accompagner les funérailles.

Des cassures subites, des reprises violentes, c'est une sale beigne en pleine poire que ces Normands  nous assènent.

Ils embrayent sur le single prévu pour le prochain EP, 'Homeworld' ( c'est ce qu'a écrit Lux, pensait-il à  ses années d'école et à homework  ?).

Leur cocktail te fait de plus en plus penser à Tomahawk, un des groupes de Mike Patton.

Ce qu'on peut avancer avec certitude est que Lux Ornot a peu de chances de passer sur l'antenne de Radio Bonheur, on leur propose Radio Activ'.

C'est l'heure du dernier emprunt, et pas n'importe quoi: ' Killing in the name'  de  Rage Against The Machine.

Des enragés, ces mecs!

On termine le round et le combat par 'Crybaby' , une dernière salve pour laquelle Le Barbe est mis à contribution.

Tous les yeux se tournent vers  Noam qui matraque tous ses ustensiles comme un CRS qui vient d'apprendre que sa femme le trompe avec un petit con.

Le public, chaud boulette, insiste pour un bis.

Sorry, le stock est épuisé!

Arlette:  allez,un effort, et ça doit commencer par un solo de basse.

Serviable Sacha s'exécute et entame un solo funky à la Larry Graham, les copains rappliquent le morceau part en jam,  similaire à ce que Jimi   concoctait avec son Band of Gypsys,  pour  finir en seconde version de 'Overthinker'.

 Vu le nombre de knock-downs infligés aux pauvres spectateurs,l 'arbitre a désigné Lux Ornot  comme vainqueur logique,   à l'issue d'un  combat inégal !

 

 

mercredi 12 février 2025

Strange Week EP - Rebecka Reinhard

  Strange Week EP -  Rebecka Reinhard

michel  

self released

singer/songwriter

Rebecka Reinhard  a été dépeinte comme étant “Possibly the only true sad girl in Stockholm”, elle naît un jour ( on ne précisera pas l'année) dans les faubourgs de Stockholm,   à Vallentuna, where the county slogan is “every tenth citizen is a horse” et pourtant la ville compte une équipe de foot avec de vrais joueurs, aucun ne se nomme Flicka, ni Jolly Jumper .

Comme l'équitation n'était pas son passe-temps favori, elle décide de se lancer dans l'univers musical.

Après un séjour à Paris, où elle tâte de la scène, elle s'installe à Londres et publie ( en 2017) un premier EP, ' Cherry Trees' .

Un second EP ' Valentine Road' paraît deux ans plus tard , à  une époque où Rebecka transite entre la capitale du UK et la Suède. 

Pendant le Covid, on entend sa voix sur des enregistrements de Blackaby

En 2021, un troisième effort discographique, 'The Whale'  pointe le bout du nez,  comme influences, elle cite Angel Olsen, Mitski, Courtney Barnett ou Cate le Bon.

Un live enregistré à Malmö, lors des Bunker Sessions, précède son dernier ouvrage    'Strange Week', limité à trois titres.

 Tracks:  1. Strange Week 2. Give it Up 3. When I Get a Dog.

On patauge  pour les crédits: 

Sauf pour Rebecka Reinhard: vocals, guitar .

Selon les titres on a pu retrouver quelques noms:  Alexander Eldefors: samples et synth / Giovanni Velez on drums/  peut-être Åsa Johnsen  on banjo/ Kalle ( Jönsson ?): additional guitar/ Christopher ( Droste ?)  on bass.

 

Photo de pochette signée  Elvira Glänte , elle montre une Rebecka,  à la touche Françoise Hardy,  fringuée d'un T-shirt d'un rouge vif sur jeans salopette, elle arbore fièrement une Fender rutilante.

Quand un titre ( Strange week) commence par ces mots...  I′m hopeless,  that's the way I′ll always be... tu t'attends à un truc larmoyant, et déprimant , dans le style  ' Down in a hole' d'Alice in Chains  ou 'Man of constant sorrow' de Bob Dylan.

Mais non, le morceau de Rebecka vibre aux sonorités constituées de  jangly guitars, genre  Pavement, Sebadoh, Beck  ou   Courtney Barnett si tu cherches un pendant féminin.

D'une voix blasée,   la fille cherche à attirer la sympathie ( Please help me, all I need is a little sympathy.. )  tandis que  sur une mélodie catchy  les guitares ébouriffées, éperonnent,   tressaillent spasmodiquement ou   giflent fougueusement.

Scénario plus ou moins similaire sur ' Give it up', une seconde tranche de slacker pop, sur laquelle apparaît un banjo rayonnant    qui évoque Steve Martin, un copain d' Edie Brickell. Ce sont toutefois à nouveau les guitares,  bien soutenues par la basse, qui donnent le ton,  certainement après le  bridge  effervescent.

 

L'EP s'achève sur la rêverie ' When I get a dog', dominé par les lignes de basse mélodiques de Christopher, tandis que les guitares brodent gentiment, que la batterie maintient le  cap  en souplesse,  et que quelques effets de synthé ajoutent une pointe futuriste à la plage.

Rebecka chantonne ou vocalise délicatement tout en contemplant le ciel, qu'elle imagine  étoilé,  pendant ce temps Rufus Thomas promène le clébard.

En  onze minutes,   on a pu découvrir une artiste rayonnante et subtile qui, par son authenticité et ses lyrics introspectifs, possède le don de s'adresser à ton âme.

Le moment est venu  d' accoucher d'un full album, Miss Reinhard! 

 

 

 

samedi 8 février 2025

Sammy Decoster au Barbe à Plouha, le 7 février 2025

 Sammy Decoster au Barbe à Plouha, le 7 février 2025

michel  

Tijl Uilenspiegel:  titre complet de l'épopée : De legende en de heldhaftige, vrolijke en roemrijke avonturen van Uilenspiegel en Lamme Goedzak in het land van Vlaanderen en elders..

Auteur: Charles de Coster, un écrivain franc-maçon,  dont tu peux admirer un monument commémoratif aux Etangs d'Ixelles.

Quel rapport avec Sammy Decoster?

Aucun, rien qu'en Belgique 4529 Decoster sont recensés, mais le seul Sammy Decoster musicien naît quelque part ( les historiens en herbe sont en désaccord, l'un avance Deauville, l'autre le Nord) en   1981.

Anyway, faut pas y attacher beaucoup d'importance, l'ex - Tornado, Ultra Orange  ou Verone ( devenu Facteurs Chevaux) , niche désormais  à Voiron, dans le Dauphiné.

Tu l'as croisé à Bruxelles ( Maison des Musiques, Botanique)  en 2009, à l'époque où le président de la République, qui n'avait aucun démêlé avec la justice en ces temps bénis, se nommait Nicolas Sarkozy.

Un bon souvenir!

 Seize ans plus tard tu n'iras plus le comparer à un jeune Jim Morrison, le cheveu est moins épais et  parsemé  de gris.

On avait imaginé le voir accompagner par Marion Perrichet ( une digitale sauvage)  pour sa mini-tournée bretonne, mise sur pied par son ami   Seb Uguet, pas de bol, retenue par son boulot d'enseignante, Marion sera absente.

C'est donc armé de sa six-cordes acoustique que Sammy  va  fourrager dans sa discographie personnelle ( à peine trois ouvrages long format , le dernier de 2024 enregistré avec Digitale Sauvage + quelques singles ou EP's) et entamer son récital devant un auditoire nombreux et attentif.

Une acoustique mélodieuse entame la ballade  ' Seul'  ,  aux forts relents Bob Dylan, revisité par Hugues Aufray.

Pense à 'Don't think twice it's alright' devenu 'N'y pense plus tout est bien'.

Ce folk bucolique et harmonieux berce  l'assistance  mais pourquoi soudain le jeu de Sammy part en montagnes russes, un pied écrase  une pédale à effets , du coup  la ballade s'énerve curieusement.

C'est désarmant!

'Grain de sable' a été composé  dans un monastère en Drôme , ce second downtempo,  aux senteurs Graeme Allwright sans l'accent kiwi, est bourré de reverb sur une  voix qui part en faux yodeling en vue du terme.

'L'homme sans voix '  aux arrangements soignés, dignes d' un Michel Polnareff , loin d'être aphone croone ou la joue artiste lyrique à la manière d'un Freddie Mercury, jaloux de Montserrat Caballé.

Sur scène le rendu offre bien plus d'emphase que sur l'enregistrement ( ' L'homme sans voix', s'entend sur l'album  'Sortie 21').

Comme sur le disque, ' De glace succède à  ' L'homme sans voix'.

Vocalises célestes, accords ciselés en picking,  puis riffs secs et final salement agité, on en voit de toutes les couleurs avec cet admirateur de Giant Sand.

 Déjà en 2009, le bluesy 'Je partirai me suicider à Hawaï'  était présent sur la setlist du beau ténébreux, Clothilde,  assise à 25 cm de l'artiste, connaît les lyrics par coeur  et l'accompagne en catimini.

Comme nous, elle sera surprise par la pause insérée en plein milieu du titre, je bois un coup et je reprends, indique le cabotin, qui multiplie les gimmicks.

Après ce titre rythmé vient  la folky ballad  ' Venez jouer dehors'  , suivie par le tendre et nostalgique  'Ce monde est à nous',  conçu pour accompagner la fin de vie d'un être cher.

Une merveille de sensibilité!

Après un faux départ, c'est ' Je rêve de cimes' qui nous emmène vers de hauts sommets dans le Vercors, un sifflement guilleret succède au  chant  élastique.

Il y avait une playlist, tu pensais qu'il allait y adhérer, vaste blague, soudain, c'est le plus ancien ' Tucumcari' qui déboule, un morceau épique  qui évoque les meilleurs Jean-Louis Murat.

Pris d'une inspiration soudaine, mais logique après avoir rêvé de sommets, il grimpe sur une chaise  pour terminer le morceau en force. 

Le Vercors l'inspire, le road trip  se prolonge par  une nouvelle ballade interprétée en retenue et là il a vu une âme danser dans les flammes, de belles images sentant bon un ouest américain que tu peux retrouver chez Calexico.

Imagine être une truite et écoute  'Delta', un beau titre en clair-obscur, interprété sans artifices, qui précède  le blues/rockabilly  'Micheline' , un morceau   qui donne le tournis et rend jaloux les malheureux voyageurs faisant confiance à la SNCF.

Je me paye une seconde promenade dans le bar et pour pouvoir prendre la température extérieure je la joue unplugged.

Flûte, il pleut, let's  plug it back pour terminer le voyage.

Après la séquence remerciements, c'est avec le fabuleux alt  rock ( in English)  ' The Drive'  que Sammy décide de prendre congé.

La tournée bretonne s'achève, mais Sammy n'a pas rangé son baluchon au grenier, il reprend  la route  en mars.

 

 

  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

vendredi 7 février 2025

EP - Launch The Rocket - Tape Toy

 EP - Launch The Rocket - Tape Toy 

michel

Mattan Records

grunge pop /bubble grunge

 

Ils étudiaient  au Conservatoire d'Amsterdam , où  on leur donne une mission, vous quatre, concoctez - nous un truc ensemble.

Et vlan, ça a fait tilt, un groupe est né, après quelques mois de répétitions et la mise sur pied d 'un répertoire, Tape Toy remporte le Amsterdamse Popprijs .

Du coup, on les invite à se produire dans une kyrielle de festivals au pays de  Willem-Alexander, l'époux de la séduisante Máxima Zorreguieta Cerruti.

Dans la foulée,  gitarist  en zangeres Roos van Tuil, gitarist Wesley Fransen, basgitarist Maurice van de Graaf en drummer Marc van Dongen sortent leurs premiers singles: 'Crazy Bae' et 'Naive', qui cartonnent de Breda à Leeuwarden , parenthèse,  on note aussi  pas mal de ventes de l'autre côté de la frontière, les singles ayant été enregistrés à côté des vaches laitières,  dans une ferme flamande.  

Après avoir brillé au Noorderslag en 2019, être passé par Pinkkpop et le Paradiso, leur avenir s'annonce brillant, c'était sans compter  l'éclosion du  Covid, il faut attendre 2021 pour voir émerger un nouveau single, 'Tired'.

Les tournées reprennent,  un premier album ' Honey,WTF' voit le jour en 2022, suivi par l'EP ' TTYS' en 2023 et enfin , un nouvel EP ‘Launch the Rocket’ paraît  fin 2024, la release party, au Melkweg,  a fait le plein.

Une prochaine tournée est  annoncée en mai:

01/05 • FLUOR • Amersfoort
02/05 • Nobel • Leiden
03/05 • Metropool • Hengelo
08/05 • Mezz • Breda
09/05 • Simplon • Groningen
16/05 • Luxor Live• Arnhem
23/05 • Slachthuis • Haarlem
 
Tracklisting   Launch the rocket:
 
 1. Anyone, Anything · 2:29 ; 2. Swim · 2:52 ; 3. Shirt · 2:42 ; 4. Shotgun · 2:44 ; 5. Launch The Rocket · 3:37.
 
Line-up:  Roos van Tuil (vocals, guitar), Wesley Fransen (guitar, vocals), Maurice van de Graaf (bass), Marc van Dongen (drums).
 
Artwork: George Hampshire,  an English-born, Amsterdam based Animation Director and Illustrator ayant imaginé une fusée fuselée filant dans l'espace,  en évitant de peu  wolf robot like astronaute venu prendre l'air, il se sentait à l'étroit dans sa capsule.
 
La plage inaugurale '  Anyone, Anything'  sent  le frais et  fait preuve d'une envie irrésistible d'évasion.     Tu montes en retenant ton souffle, arrivé au sommet tu plonges, tu paniques un peu et vérifies si la barre de protection est bien en place... c'est ça    'Anyone; anyrthing', un rollercoaster barré, fait de guitares foraines, de lignes de basse qui pulsent, de samples judicieux et de beats juteux sur lesquels se greffe la voix juvénile de Roos.
A comparer aux Breeders ou à d'autres Néerlandais  pas niais: Bettie Serveert.
Quand au thème de la chanson, il est question de love at first sight sans en être absolument persuadé, ...   Meeting someone new
You’re not sure you’re into
You’re not sure you’ll get with
I’m not ready to commit...
 
'Swim', introduit par une batterie farouche,  vire rapidement  shoegaze marin et sautillant , les guitares prennent la main tandis que Roos, en naïade souple,  débite son texte d'un ton détaché, évoquant les filles de chez Lush.
Mais c'est à Marta del Grandi chantant ' Swim to me' que tu penses.
 
Changement de cap sur ' Shirt', amorcé par quelques accords à la guitare acoustique, ici Tape Toy 
s 'éloigne du schéma  grunge pour jouer la carte dream pop .
La batterie acoustique aérée, l'esthétique éthérée mise en évidence par  les  vocaux,  est  altérée de temps en temps par quelques riffs  de guitare plus incisifs.
Ces instants plus délicats révèlent  un autre aspect du groupe.  

Assez rêvé, avec ' Shotgun',  Roos et sa clique tirent en rafales, les guitares alignées en  peloton d'exécution  flinguent sans pitié,.
La tension est palpable, la chanteuse cadence son exposé nerveux  tandis qu'en background une chorale  enfantine scande un refrain chahuté, avec, occasionnellement, un fond de sirène servant à couvrir le bruit des balles.
 
Si le titletrack 'Launch the rocket' s'amorce tout en douceur, bizarre pour un lancement  de roquette, et que la voix de la frontlady se veut apaisante, petit à petit le ciel s'assombrit, les instruments adoptent une tonalité Sonic Youth, et l'engin spatial, filant  vers le cosmos,  génère un sifflement strident et assourdissant à rendre malade les défenseurs de l'environnement.
 
T'as été chercher  tes jumelles, mais la fusée néerlandaise  était hors de vue quand t'es parvenu à les dénicher au fond du tiroir,  too bad!
 
Du coup, t'as appuyé sur la touche replay. 

Si la tournée de Tape Toy prévoit un crochet par le Pays de Galles, jusqu'ici la France n'est pas au programme.

 
 
 
   
 
 



 

mercredi 5 février 2025

Album - It's Still Now by Carolina Lee

  Album - It's Still Now by  Carolina Lee

michel 

Marzipan Records

indie/dream pop 

Carolina Lee...

La fille du général?

 Une copine à Shaggy?

Une nana adepte du Southern rock?

Bien essayé, mais il faudra revoir ton viseur, Carolina Lee est une formation berlinoise pratiquant de l' indie/dream pop mélancolique, un brin psychédélique.

L'élément central se nomme Nadja Höhfeld, alias Nadja Carolina pour les besoins de la cause, Nadja est non seulement singer songwriter, mais encore scénariste, elle s'investit aussi dans  le Suture Soven Festival. 

Influencée par la vague slowcore, elle monte le projet Carolina Lee qui publie un premier album 'Haunted Houses ' en 2021 

Un gars,inspiré, nous informe: Zwischen Emotionalität und Humor entsteht eine Spannung, die mal an das dunkle Timbre von Karen Dalton, mal an die verträumte Schlichtheit von Mazzy Star erinnert...

De belles références!

Fin 2024, un second jet:  It's Still Now!

Pour accompagner Nadja ( vocals, guitar), sont cités: Simon Grote (Gitarre, Orgel, Gesang), Leah Corper (Bass, Gesang), elle remplace Jule Schröder, active sur le premier album,  und Lutz Oliver (Schlagzeug, Gitarre) .

Tracks:

Letting Go · Change of Mind · Savvy Heart · A Walk in the Park · If I Try · One More Day · Seven · Ahead of Me.

 

L'artwork, d'inspiration Piet Mondriaan,  est signé Laura Braun.

'Lertting go' oui, laisse-toi aller et pénètre avec Nadja et ses copains dans cet univers flou et feutré,   propice aux songes, à la méditation ou au recueillement.

HerbstMusik, signale un converti en entendant les  gentle jangly guitar riffs,  baignés dans un effet de reverb filandreux,  ces tonalités  peuvent évoquer à la fois les précurseurs, The Byrds, ou le jeu de Johnny Marr avec The Smiths, les  10 000 Maniacs rôdent dans le coin aussi.

Et puis, il y a le timbre grave de la fille qui explique ...Letting Go is a song about loss..., forcément tu ne dois pas d'attendre à une explosion de joie, tout est dans la retenue, la modération, la sobriété.

La ballade folky 'Change of Mind', décorée d'un orgue Casio vintage , offre un angle un brin kitsch, les guitares, et la rythmique restent en retrait jusqu'au petit solo de basse pudique de Leah, mais c'est toujours la voix fragile de Nadja, émergeant de la brume, qui retient l'attention.

Sur un tempo engourdi ' Savvy Heart'  vient s'imprégner dans tes cellules.

Ici la chanteuse laisse plus d'espace à ses musiciens, la guitare en profite pour placer quelques arpèges psychédéliques, tandis que Lutz Oliver  et la basse maintiennent un  cap  aux relents jazzy.

Toute la nostalgie de la plage est rendue par la sensation de Sehnsucht exprimée par la  voix caractéristique de l'artiste.

Franz Schubert a fait des émules dans le monde pop.

C'est Nico (Christa Päffgen est plus germanique)   que tu revois à l'écoute de ' A walk in the park' , un titre aérien,  doté d'une chorale angélique ( comme  descendue d'un  ciel étoilé) , et d'un orgue sonnant glockenspiel.

Dans le  Velvet Underground, il y avait Nico, mais aussi, e a,  un certain Lou Reed,  ' If I try' ,  immanquablement,  te renvoie vers Lou,   qui a d'ailleurs rendu hommage à Berlin avec  son  troisième album solo, un disque torturé qui aura servi de catharsis au génie de Long Island.

L'intro de If I try est légèrement pompée sur les accords de guitare de 'Sweet Jane', plus dans la version des Cowboy Junkies que dans celle de 'Rock'n'Roll Animal', la chanson d'amour,  interprétée tout en délicatesse est là pour   apaiser et séduire tous ceux qui ne supportent plus les débordements de violence quotidiens.  

Le printemps pointe, l'herbe repousse, la nature revit, oui  mais quelles sont tes intentions, won't you stay ' One more day' ?

Une ombre vient obscurcir l'horizon, malgré la chorale gracieuse et l'entrefilet de guitares et de claviers éthérés, la voix demeure soucieuse et chagrine.

Pas con de baptiser le septième titre ' Seven', un morceau qui tout en spirales ondule paresseusement au gré des guitares flegmatiques, d'inspiration Elysian Fields, arpèges sur lesquels se promène mollement la voix de Nadja, soutenue en écho,  en vue de terme par une chorale mixte.

La démarche introspective se poursuit sur ' Ahead of me' la dernière plage d'un album dominé par la voix laconique de la frontlady qui déballe ses sentiments  et ses idées noires sans tomber dans un  pathos grandiloquent.

 

En dépit des arrangements jansénistes et du timbre volontairement décoloré de la chanteuse, tu peux sans crainte laisser l'album 'It's still now ' remplir ton âme  pour  te perdre dans ces mélodies immatérielles.

 

 




dimanche 2 février 2025

Animal Triste et Ne rangez pas les jardins à La Grande Ourse , Saint-Agathon, le 1er février 2025

 Animal Triste et  Ne rangez pas les jardins    à La Grande Ourse , Saint-Agathon, le 1er février 2025

Samedi, le 1 février: premier ( double) concert 2025 à La Grande Ourse: du rock normand, guitares en avant, avec Animal Triste et du freak folk/ psychedelic art rock  vert costarmoricain,  avec  Ne rangez pas les jardins.

Début des hostilités annoncé à 21h, pas de bol pour les retardataires, le trio emmené par la demoiselle de Loc-Envel investit la scène à  20:53.

D'emblée une surprise attend les initiés,  un nouveau paysagiste a été engagé en lien et place de Swann Yde,  il a cédé ses baguettes à  Franck Richard, qui n'est  pas un  jeune homme associé à Didier Bourdon, Bernard Campan et Pascal Légitimus, par contre,   tu l'as déjà croisé dans bon nombre de formations gravitant du côté de Saint-Brieuc ( SBRBS, Dewaere, Yelle  ou Primates).

A gauche, Léa Digois, longue robe damier, sa basse et un archet, à droite  Louis Hamon, sans rosaire mais avec guitare et claviers, à l'arrière, en position centrale, Franck Richard et son équipement.

C'est a capella que débute le concert, Léa,  très disciplinée et grave, entame 'Denez', les convoyeurs ( pour les colombophiles) attendent.

Franck est le premier à réagir suivi de près par Louis, sa guitare prenant des tonalités menaçantes, Léa ramasse sa basse,  le son gonfle, on retrouve d'emblée le cachet spécifique de cette formation à nulle autre pareille.

Gilbert s'approche, te susurre à l'oreille: c'est drôlement bien, dis donc.

Blasé, tu rétorques, je sais, je les ai déjà vus, accroche-toi, ce n'est que le début!

Ils enchaînent sur ' Bretonne' ( c'est ce que dit la feuille dactylographiée), il te semble qu' il est arrivé à Léa de baptiser ce morceau renversant ' 100 fois' à d'autres occasions.

Les baguettes de Franck dansent le charleston, la guitare gémit, la basse arrondit les angles, imperceptiblement , la plage s'exalte, l'araignée a tissé sa toile, tu te sens comme la mouche prise dans ses fils, et puis soudain,la fin, abrupte, imprévisible!

Du grand  art!

Un avant- propos pour annoncer ' Bizarre' , quel rôle a bien pu jouer la machine agricole, ayant rasé l'arbre, pour réussir à faire capoter un morceau et lui donner une autre direction.

L'oiseau ne chante plus, la rivière ne coule plus, l'arbre est mort... cette plage tragique démarre en mode larghissimo avant d'exploser une première fois.

Bis repetita placent, on bisse le mouvement initial, avec une véhémence décuplée, au loin le rossignol chante, il a le coeur gai, comment  va-t-il  endurer le final noisy?

Tellement nerveux cet épilogue, que Louis en claque une corde!

Bon, je passe derrière les touches, décide-t - il,  avant d'entendre  Léa entamer ' Du vent dans les os' en caressant sa basse d'un archet, le texte baudelairien, interpelle .

 Louis, dont la voix transformée au vocoder, faisant  écho au chant ténébreux de Miss Digois, refont la plage en marche funèbre obsédante.

Tremblez, tremblez, tremblez... 

Bref temps mort pour rafistoler sa guitare, Léa en profite pour proposer ' Une maison vide' en solitaire ( basse/voix).

Non, ce n'était pas la même bâtisse  que celle que chantait Michel Polnareff.

'Bird', un titre bilingue,  offre plusieurs aspects, tu passes du folk aérien ( Maria Taylor, Azure Ray, Tomberlin...)  au rock déchirant, comme peut si bien le faire Shannon Wright.

La suivante sera encore plus brutale ( 'Post punk' est indiqué sur le papier) et effectivement il ne s'agit pas d'une bluette romantique ... à coups de silence le soleil se sédimente... et Léa, contrariée, entame une harangue percutante  sur fond de guitare bourrée d'effets et de drumming carnassier.

Vont-ils se calmer après cette forte poussée d'adrénaline?

C'est la dernière, nous dit la demoiselle, 'Ne rangez pas les jardins' , ou l'évangile selon Sainte Léa aux climats multiples , un   titre qui vient nous secouer une dernière fois  et, là,  on se dit que ce groupe a encore gagné en maturité ( c'est presque insolent).   Une question se pose  à quand une reconnaissance internationale?


Une bande Century Fox annonce l'arrivée d'Animal Triste, un sextet de Rouen qui a lu Monika Maron.

La formation a vu le jour avant le confinement et regroupe un clan de  chevronnés:  Yannick Marais (chanteur de La Maison Tellier), Sebastien Miel,  guitare, (La Maison Tellier), Mathieu Pigné  aux drums (Radiosofa, Darko mais aussi,Julien Doré, Grand Corps Malade ou encore Marc Lavoine. ), Fabien Senay ,  guitare ( Radiosofa), David Faisques ,  guitare, keys ( Darko,  et lui aussi, Marc Lavoine et Julien Doré) et Cedrick Kerbache ,  basse (  Dallas).

Le groupe annonce un troisième album ' Jericho' (sortie en mars), il doit succéder à 'Animal Triste' de 2020 et 'Night of the loving dead' de 2022.

Il se dit influencé par Nick Cave ou Black Rebel Motorcycle Club,  on décèle aussi des effluves Eagles of Death Metal ou The Heatbreakers, le groupe de Tom Petty.

Une  attaque   haineuse d'un des trois guitaristes lance 'Love Crimes' les partners in crime embrayent, trois guitares canonnant en même temps ça fait mal.

 La basse et la batterie rappliquent, Yannick collé près du micro joue à la sentinelle, mains dans le dos, sans prendre la position garde-à-vous, après un instant son chant expressif , couché sur les nappes de guitares, se fait entendre.

Les Vikings,  venus du Cotentin, du Calvados ou des rives de la Seine , s'extasient et ce n'est que le début.

Prévu pour ' Jericho', ' Rearview mirror ' dessine les mêmes contours: des guitares brutes, une basse inébranlable, un drumming sec et un chant habité.

Un des guitaristes ( pas Goliath) et Cedric sont fans de  Skippy the Bush Kangaroo, ils  bondissent en mesure.

David abandonne sa gratte pour prendre place derrière l'orgue, et, oh surprise, c'est 'Dancing in the dark' du Boss qui  jaillit. 

Puis vient ' Tell me how bad I am' à retrouver sur l'album de 2022 avec Peter Hayes comme guest.

Un coup de vibrato par ci, par là, ce midtempo sent bon l'ouest américain et aussi  l'univers hanté  de Nick Cave.

'Sky is something new'  et son orgue larmoyant présente quelques tonalités Celtic Rock,  voire heroïc rock à la U2., tu penses encore aux magnifiques The Church , des Australiens hautement recommandables.

Comme les guitaristes ont pillé le magasin  Music Melody à Rouen, ils disposent d'une belle panoplie d'instruments, le temps d'aller se servir au râtelier et c'est ' With Every Bird' qui déboule, un midtempo  mélodique, qui sur l'album accueillait  encore le gars de chez Black Rebel Motorcycle Club.

C'est quoi le rock?

Des bagnoles et des filles!

Mise en pratique de l' axiome avec 'Vapoline', un titre qui voit Saint-Agathon battre des mains et exprimer son enthousiasme, tandis que Yannick chante en soupirant, histoire de  draguer la nana.

Prévu pour le  futur 'album, ' River of lies' a reçu l' appui d'  Alain Johannes ( Queens of the Stone Age, Them Crooked Vultures...) ,  ce  midtempo, âpre et  entêtant, voyant la mise en évidence de la basse,  navigue sans problèmes sur  le fleuve, il ne  risque pas de  sombrer même si des tonnes de mensonges alourdissent les soutes.

On passe à la louange caricaturale   de la Vierge avec le mystique  ' Mary, full of grace ', suivi par un 'Montevideo'   où il est question de booze, c'est vache, après la prière!

Leur dernier single ' Ave Satan' termine ce  set  vigoureux  par un  sérieux coup  de poing en pleine poire.


Lucien: "ils vont revenir, ils restent deux titres sur la playlist".

Lucien est devin, le tonique  et dramatique  'Afterlife'  et le hit des débuts 'Darkette' , en mode dark wave  nous mènent  jusqu'au terminus.


Bilan: Animal Triste aura fait preuve d'efficience, de savoir-faire et d'intensité, l'élément de surprise manquait peut-être à l'appel!






 


samedi 1 février 2025

Festival Aérolithes avec Kapteyn Gaïa et Nadoz à Bonjour Minuit • musiques actuelles à Saint-Brieuc, le 30 janvier 2025

 Festival Aérolithes avec Kapteyn Gaïa et Nadoz à Bonjour Minuit • musiques actuelles à Saint-Brieuc, le 30 janvier 2025

michel  

La quatrième édition du Festival Aérolithes se déroule du 17 janvier au 9 février 2025 dans le pays de Saint-Brieuc.

 Quatre structures artistiques bretonnes (Le Logelloù 3 Centre de création musicale, l’Ensemble Sillages, l’Ensemble Nautilis et la Cie des Musiques Têtues) ont décidé de promouvoir les musiques de création qui fleurissent en pays breton.

Le 30 janvier, Bonjour Minuit reçoit deux  formations répondant aux critères du festival: Kapteyn Gaïa et Nadoz!

20:30', Nadoz,   qui fait partie de l'écurie  les Musiques Têtues, implantée à Rostrenen, ouvre les débats.

Pas besoin de retourner la botte de foin, Nadoz, qui signifie aiguille, ne s'est pas caché dans le champ, Christelle Séry, guitare, voix et  Étienne Cabaret, clarinette basse  et  colifichets percussifs, se présentent face à un public relativement maigre ( il y aura plus de monde en fin de set)   après une courte introduction d'une responsable  du festival.

La première fait aussi partie d' Ortie Brûlante et du Moger Orchestra, l'homme à la clarinette s'ébat  avec le Moger Orchestra, joue en duo avec Christophe Rocher ( qu'on verra plus tard)  , il anime les fest-noz avec ARN ou Dièse 3.

Un silence inaugural sévère nous indique que le duo est concentré, Christelle égrène quelques notes éparses, une lugubre clarinette la rejoint, on sautille consciencieusement  ' D'une roche à l'autre' .

Au bout d'un moment, Etienne abandonne l'instrument à vent pour secouer des grelots, puis, tout en soufflant de manière  méthodique, il engouffre son chapelet dans une trompe, effets biscornus garantis.

Un bref moment apaisé est interrompu par une guitare grinçante, la composition prend un caractère obsédant , quelques dérapages free jazz l'emmènent à son terme.

Le voyage proposé s'adresse davantage à l'intellect qu'aux tripes.

'La rivière jaune' suit des méandres tortueux , il est question de musique improvisée, donc, les incongruités sont autorisées, par exemple utiliser des archets pour caresser des tiges métalliques ramassées sur un chantier de construction.

En amplifiant ces sonorités, on obtient un effet similaire au crissement de la craie sur le tableau noir.

Tandis que le garçon martyrise les barres, la fille récite un texte abstrait,   faisant passer les écrits de Hegel pour un conte pour enfants.

Quand tu baptises une création ' Foggy notes' tu ne dois pas d'attendre à une composition lumineuse:  bruitages divers, constellation de notes clairsemées, les adeptes de la musique concrète, fans de  Pierre Schaeffer  ou  de la ' Music for Elevators' de Brian Eno sont à la fête, les mordus de disco, un peu moins!

'Faufilons',  et son texte destiné aux couturières, est décoré d'envolées Steve Coleman à la clarinette basse, à tes côtés Frank Zappa, qui s'est échappé de l'Eden, te souffle: interesting!

Apparition d'en ebow sur ' La lumière' , une mélopée plus ténébreuse que  radieuse.

Le morceau prend des teintes jazz fusion  avant l'extinction des feux.

'Dindan Douar' ( = sous la terre) , a été inspiré par un trajet en métro.

La clarinette en mode tchouk tchouk et la guitare d'inspiration andalouse, se moquent pas mal des resquilleurs, le poinçonneur des lilas a quitté la rame à hauteur de la porte de Bagnolet. 

A l'arrière,  tu avises un carnet  mentionnant 7 comme titre suivant,  tu revoyais quelques scènes  du film de David Fincher, tandis qu' Etienne a commencé  à effleurer des ossements avec une baguette, avant de gratter une cymbale, et puis de secouer une minuscule clochette, Christelle, à la slide, fait couiner ses cordes, soudain la terre tremble!

De manière surprenante la composition  chaotique vire gavotte jazzy pour fest noz improvisé.

Il en reste une, annonce la guitariste: ' La blanchisseuse'  , une lavandière,  qui décrasse petit linge, chemises et draps dans une eau claire sur fond rock.

Une performance étonnante demandant au public de laisser les oeillères au vestiaire. 


 Kapteyn Gaïa.

 James Lovelock, tu connais?

Oui, c'est lui l'initiateur de l'hypothèse Gaïa.

Selon ce scientifique, Gaïa ( la terre) est capable de s'autoréguler, le sociologue/philosophe  Bruno Latour , conscient  d'une catastrophe écologique imminente,  a affiné le travail du savant britannique et en Bretagne , quelques musiciens décident d'associer Gaïa à l'étoile de Kapteyn, supposée habitable , pour se produire et composer sous le label  Kapteyn Gaïa.

Ils sont cinq:  Christophe Rocher ( clarinettes , une clarinette basse et deux petites clarinettes,  dont on ignore si elles sont en ut , en mi, en ré ou en la), Nicolas Pointard ( batterie), Ngnima Sarr, alias T.I.E. ,au chant, beatmaking, samples,  Mike Ladd  au chand, beatmaking, machines et, en principe, Frédéric B.Briet à la contrebasse.

Ce dernier, absent, est remplacé au pied levé par Etienne Callac à la basse électrique, un monsieur qui a des lettres ( Brigitte Fontaine, Moustaki, un projet avec Pip Pyle, et des tas de formations de jazz).

T.I.E. , d'origine sénégalaise, a fait partie de Black Octopus ou de  Tie and the love Process, elle est non seulement rappeuse mais aussi artiste visuelle et poétesse et, vu sa dégaine à la  Skye Edwards, tu la verrais bien se promener sur le catwalk.

 Nicolas Pointard a intégré pas mal de formations jazz ( Moger, le Third Coast Ensemble, Faustine ( moins jazz) ou le Kami Octet, pour n'en citer que quelques uns).

 Mike Ladd, from Boston, a sorti un vingtaine d'albums sous son nom et ses guest appearances sont considérables ( Coldcut, Dr John, Roberto Fonseca, Daedelus, etc...) 

Enfin, le porte parole du projet,  Christophe Rocher,  est fondateur et directeur artistique de l'ensemble Nautilis, ses collaborations sont si nombreuses qu'il faudrait dix pages pour les citer. Un nom pour te faire plaisir: Steve Coleman.

Préface: aucune trace de setlist et pas de clips sur YouTube, on travaille à l'ancienne!

Une clarinette basse fluide amorce le set, puis la basse gronde, la batterie s'éveille, Ngnima entame un flow limpide , la composition prend des intonations groovy, mixant trip hop, hip hop , acid jazz, drum'n' bass, rap , un peu à la manière de Digable Planets, surtout quand le gars du  Massachusetts entre dans la danse.et lâche ... dead already our grandchildren... il est vrai que l'avenir proposé aux enfants craint légèrement.

Une seconde pièce démarre sur des sonorités aquatiques, ' Paris Brest' déménage sec,  avec des pointes free jazz mordantes, un jeu de batterie audacieux et une basse imposante, les rappeurs s'élancent,  se répondent, s'invectivent,.. le verbe est haut et éloquent.

C'est d'un niveau élevé, semblable aux productions de Guru's Jazzmatazz.

Le numéro 3  est ébauché par des ronflements électro, avant l'entrée en piste des instruments traditionnels, les chanteurs,  à tour de rôle, en spoken -word pour l'Américain,  placent leurs tirades, sur fond sonore entêtant nous rappelant The Roots, De La Soul et autres grands  interprètes de  hip hop dérivé du  jazz. 

Après un démarrage en pointillé et quelques glou glou glou bruissants, la suivante jaillit, sur  un tempo toujours aussi saccadé .

Petit à petit le ton monte, les chanteurs répètent  ... get down, get down... d'un ton n'autorisant pas la contradiction, les vagues déferlent, Mike mime un combat de boxe sans punching ball, T.I.E. se meut avec élégance , basse et drums, en retrait, impriment un rythme bourré de vibes noires tandis que la clarinette folâtre impunément.

Christophe, sous l'insistance de  Mike, présentent les protagonistes avant d'indiquer le signal de départ de la suivante, une mélopée,  sur laquelle il a décidé de jouer de deux clarinettes en même temps, tandis que T.I.E murmure un texte en français .

Soudain ' Hooker' s'énerve et adopte un rythme TGV permettant à Etienne de se mettre en évidence, c'est inouï de voir un remplaçant s'impliquer dans l'ensemble avec autant d'aisance, Mike, en retrait,  assure des backings pas putes.

Encore un morceau imparable, suivi par une pièce mariant sonorités orientales et electro  avant d'entendre le flow hip hop du Ricain  qui nous parle de nazi fuckers, de surgeons, tout en introduisant, dans son flow  pour rire, quelques bribes du 'American Pie' de Don McLean, T.I.E; prend le relais pour  chanter dans un vocable non reconnu , du wolof ou du sérère, puis la basse et la batterie entament  une joute impressionnante, chacun poussant l'autre dans ses derniers retranchements jusqu'au final.

Voilà, il en reste une .. here we are,  the last Martini with a razorblade... it's a little too beautiful tonight..

Ben oui, c'est génial  quand Saint-Brieuc prend les couleurs de Harlem!

 

The night was ooh so special...  

Oh, what a night,  répondent, en écho, Frankie Valli avec ses Four Seasons