dimanche 10 août 2025

Le retour des Jeudis avec JP NATAF à Plouha, le 7 août 2025

 Le retour des Jeudis avec JP NATAF à Plouha, le 7 août 2025

michel

 

A quelle heure, Jipé Nataf?

22:00, dit l'annonce!

On s'en jette une?

On aurait pu s'en jeter quatre car  JP et ses Jipettes se sont présentés à 22:15'.

Pour JP Nataf, il est loin le temps de 'Jodie', à 63 balais, t'es moins  Innocent.  

Tu marches un peu plus à l'ombre, tu collabores avec des pointures (Hubert-Félix Thiéfaine, Barbara Carlotti, Jeanne Cherhal  e a),  tu enregistres des albums et tu tournes sous ton nom, en petite formation acoustique.

Adieu les grandes salles, bonjour les petits bistrots, les festivals villageois et les concerts intimistes.

Pour l'accompagner, deux filles virtuoses,  Maëva Le Berre au violoncelle et backings ( vue aux côtés de Piers Faccini ou de  Cats on Trees, elle accompagne encore Albin de la Simone ou Hubert - Félix) et Anne Gouverneur au violon et backings (  vue également avec Cats on Trees -  Albin de la Simone, Bertrand Belin, Franck Monnet font aussi appel à ses cordes).

Ils se placent tous trois autour d'un micro, J P gratte une acoustique, le trio chante le magnifique ' Après toi',  à l'unisson. 

Ce French folk te renvoie aussi bien vers Simon & Garfunkel que vers les morceaux les moins pop de Joe Dassin (' Il était une fois nous deux ' ou la version française de ' Freight Train', 'Je change un peu de vent', sans oublier  ' Marie-Jeanne' l'adaptation de 'Ode to Billie Jo',  e a).

Chacun(e) à sa place, chacun(e) son instrument, pour interpréter ' Le radeau', une seconde perle folk pop intimiste, chantée d'un timbre  serein. 

Par petites touches impressionnistes, le trio crée des climats évoquant l'univers du regretté Jean-Louis Murat .  

Sur l'album ' Clair' , ' Un jour sans erreur' succède au radeau, même  topo ce soir!

Plouha, tu nous aides, tu snappes?

Non, Arnold, je n'ai pas dit tu snipes, pas besoin de viser mon oreille.

L'album se nomme ' Clair', JP Nataf travaille en chiaroscuro , aucun excès  aveuglant, pas d'éclats lumineux, mais de la sobriété et une palette délicate, sublimée par les cordes des filles.

Le violoncelle et le violon sont joués en pizzicato sur  ' Viens me le dire' , une plage pour chiens et chats car Maëva miaule tandis que des Plouhatins,un peu cabots, aboient.

Belle connivence entre le public et les artistes. 

Il qualifie 'Myosotis'  de chanson olé olé , peut-être à cause du fond hispanique, alors que la petite fleur bleue préfère les zones ombragées plutôt que la chaleur accablante de l'Andalousie ou de l' Estrémadure.

Tu dis, François?

Tu penses à Yves Simon, c'est ton droit, si  t'avais avancé Jul, je te rayais de mes contacts facebook. 

Plouha, pour vous éclater après ce concert calme,  vous aurez un deejay  là, on vous propose un slow.

' Clair' renvoie aussi bien vers les Beatles, Crowded House, Elton John,   que vers ' Clair' de Gilbert O'Sullivan .

Quelques effets de trompette buccale en sourdine et des doigts pinçant les cordes du violon et du cello habillent joliment la ballade. 

A 10 kilomètres de Lézardrieux il est normal de reprendre du Georges Brassens, la superbe version de ' Pauvre Martin'  a fait couler quelques larmes chez les plus sensibles.

 'Plus de sucre' est introduit par un chuchotement ferroviaire, ce titre, comme tous les autres, s'éloigne du format chanson commerciale, basée sur le schéma couplet, refrain, couplet, refrain.

JP Nataf a des choses à dire, il les dit bien, sans fracas et  sans élever la voix.

La suivante est une demie-reprise, car si le texte m'a été envoyé par un ami (   Hubert-Félix Thiéfaine), j'ai composé la musique de 'Confessions d'un never been'.

Une fameuse claque, cette chanson!

Il enchaîne sur la berceuse cosmique  ' La grande ourse'  avant d'achever ce concert subtil par la  grandiose mélopée  'Seul Alone' , son fingerpicking raffiné répondant aux frissons élégants des cordes.

JP Nataf, loin des émissions de variété  de la télé poubelle,   réconcilie  chanson française et respectabilité.

P S : Si les mégalithes de Carnac sont inscrits au patrimoine mondial de l'Unesco, qu'attend le comité pour faire de même avec des artistes de la trempe de JP Nataf.

 


 

 

 

 

 

samedi 9 août 2025

Le retour des Jeudis avec Sunny Inside à Plouha, le 7 août 2025

 Le retour des Jeudis avec Sunny Inside à Plouha, le 7 août 2025

michel

Après les avatars très médiatisés ayant suivi la troisième soirée du retour des Jeudis, Plouha a retrouvé  un calme relatif , mais aussi, malheureusement, une fréquentation moindre pour l'événement numéro 4.

 Pas de combat de boxe, ni d'arrosage à la bière  au menu, mais des concerts de JP NATAF et Sunny Inside.

C'est Neil Young qui chantait  My heart feels sunny inside with you babe..

C'est  Christophe Lourgouilloux, le beau  Paimpolais, qui a choisi Sunny Inside comme nom de scène.

Tu l'as vu à Paimpol, à Lantic, à Saint-Agathon, à Binic, mais jamais à Nailloux, ni à Lourgou au Burkina Faso.

Il chante William Sheller avec Rock'n' Sheller , Neil Young avec Never Too Young et ses compositions avec Sunny Inside.  

A 20h,  ils sont trois sur scène ( car Vy Cochet peaufine son discret maquillage), Christophe ( guitare, harmonica, chant),  Jérôme Pavlovsky ( batterie) et Pierre Raffa ( basse).

Le trio entame le set par ' Je vous trouve très beau' , on ignore si c'est un hommage à Michel Blanc, mais d'emblée Plouha a pu apprécier les lignes de guitare pas repoussantes du Neil Young paimpolais et  comme à chaque fois, dans l'ombre, Jérôme et Pierre abattent un boulot impeccable.

Vy se montre, elle vient se placer à droite ( pour nous) et c'est un duo vocal qui ébauche l'ode au Berliet, ' Dans ton truck' .

Le poids lourd ( 38 tonnes, c'est pas léger), qui crache des salves  de wah wah,   sillonne  les routes  de Bretagne en laissant des relents de gasoil dans l'atmosphère.

Si le Loner n'a pas vraiment chanté les camtars, on lui connaît pas mal de compositions  décrivant des aventures sur la route ( 'Roll another number for the road' sur 'Tonight's the night' est hautement recommandable).

La Bretagne n' a jamais oublié le naufrage du pétrolier Erika  qui avait provoqué une marée noire  désastreuse, ayant causé la perte de centaines de  milliers d'oiseaux , alors que des bouses de fioul souillaient le littoral du Finistère.

'Corps Mourant' ( Erika) dépeint  ce consternant fait divers,   Vy , en parlando, murmure le texte en haletant à la manière d'une Jane Birkin, la vibrato handle fait pleurer la  guitare, tandis que la  basse et  les drums prennent une tonalité dramatique.

Ton cerveau revoit les scènes affreuses de  cormorans, goélands ou mouettes englués dans cet amas noir, visqueux,  incapables de voler  et condamnés à mourir.

Ce titre coup de poing  est suivi par 'L'homme aux semelles de clous' ,  écrit après avoir observé un  homme pressé et oppressé  dans les rues de la ville ayant vu naître l'Ogresse de la Goutte d'Or.

Brassens chantait ' Cupidon s'en fout' , Sunny Inside a décidé de ' Flinguer Cupidon', une riche idée qui t'évitera de  te ruiner en achetant des fleurs, qui vont faner dans le vase ridicule  offert par une tante  dont tu as oublié le nom.

Pour être certain de ne pas manquer la cible armée d'un arc ridicule, Christophe mitraille à tour de bras.

Une amorce funky arrose  le bluesy 'Qui des deux', aux relents Jean-Louis Aubert pas désagréables. 

' Le Banc' s'entend sur l' EP ' Bordehouat', on a aimé le côté Dani du chant, les choeurs sucrés, la rythmique balèze  et la guitare  tranchante.

Euh, Vy, Plouha n'est pas Lanvollon, comme Marseille n'est pas Paris, faut faire gaffe, on a lynché des gens pour moins que ça!

Ron, que penses-tu du morceau ' Citadine'?

Une belle compo!

Indeed, et décorée  de lignes de guitare dignes de Ron Wood, voire de son copain Keith!

Place au groovy et vindicatif  ' Paranoïa'  qui  permet,  là encore, au guitariste d'étaler tous ses talents.

'Aime' propose  une autre facette de Sunny Inside,  les rockers peuvent écrire des chansons sentimentales.

Le timbre frêle de Vy convient parfaitement  à cette lovesong, aux senteurs Véronique Sanson, que la guitare vient déchirer en vue du terme.  

Ne pas se cantonner dans un seul style, c'est un leitmotiv louable, 'J'ai sorti la guitare' joue la carte country pop et ça marche.

La suivante est adressée aux lecteurs de Pif Gadget , enfin, s'ils vivent encore, ' La tanière du soleil'   chante les Cro -Magnons et Rahan,  un Tarzan  préhistorique qui n'a pas eu le bonheur de connaître Jane.

L' ' Eldorado' faut pas aller le chercher bien loin, à  Guingamp  par exemple. 

' L'indécis' est pour tous les velléitaires de la terre  

Quand Sunny adapte ' Dim' de Dada, ça donne 'Avant que ça se gâte' , et comme Christophe n'est pas gâteux, Dada,  aux couleurs Indochine, se laisse écouter avec plaisir.

Nous on veut être invité au Festival du chant de marin, donc on a composé  'Capitaine Conan'.

Du coup, tous les moussaillons du coin ont entamé un twist  marin.

On abandonne les compostions personnelles pour une suite Neil Young avant de céder la place aux suivants.

' Cinnamon girl'   a tout secoué, 'Love and only love' a déclenché des hourahs et le bis renversant , 'Rock'in' in the free world',   avec Vincent à la basse, a mis le feu !

 

Surveille la page facebook de Sunny Inside si tu veux assister à une de leur prestation, ce groupe ne chôme jamais!

 

 

 

 

 

 

 

 

mardi 5 août 2025

Fest-deiz Kuzh-heol avec La Mézanj, domaine départemental de la Roche Jagu, Ploézal, le 3 août 2025

 Fest-deiz Kuzh-heol avec La Mézanj, domaine départemental de la Roche Jagu, Ploézal, le 3 août 2025

michel

 

Après le mammouth, une mésange!

Les danseurs se désaltèrent, les roadies s'affairent,  le Trieux songe à Paul Signac, un habitué de l'estuaire, les rayons de l'astre se font moins ardents, Fanny rêve et puis vient l'heure du second chapitre: La Mésanj!

La Mésanj de Rennes a trois pattes, elle sort du nid en 2021 et aussitôt chante la Haute-Bretagne .

Constamment au charbon, elle chante hiver comme été, tu l'entends lors des Fest-Noz, des festivals  de musique traditionnelle, de rencontres musicales, elle récolte des prix, des trophées et d'autres distinctions, en ce doux mois d'août on l'invite au plus grand festival breton, le Festival Interceltique de Lorient.

Elle a même eu le temps de graver un album, 'Les beaux reflets'.

Quoi, trois pattes... mais oui:  Kevin Le Pennec au chant ( vu avec Bisiad et Egón), Coline Genet au violon ( elle se produit également aux côtés de Kerian Portebois) et Clémence Lenoël au violoncelle (Calico Drive,  Duo Entropique, Femti Fem).

Une scottish pour ouvrir le bal, ' Les sept anneaux', le titre ouvrant leur album.

Ce menuet courtois et mélodieux nous permet d'admirer le talent des musiciennes et le timbre sémillant de Kevin, qui accompagne  son chant par une gestuelle caractéristique des adeptes du kan-ha-diskan, qui ont l'habitude de rythmer la mélodie par des mouvements de bras vers l'avant puis vers l'arrière.

La piste est à nouveau envahie par les infatigables   ballerines et par  leurs partenaires.

Le chant populaire  'Le marchand de velours' se danse sous forme de laridé 8 temps.

Des centaines de Bretons et deux importés évoluent en synchronisation impeccable sur le plancher ou  sur le gazon, car  le parquet affiche complet!

Violoncelle et violon en pizzicato pour la suite de Loudéac,  'Au jardin de mon père'  suivie par le sombre ' La pomme d'orange', la triste histoire d'une galante blessée que le médecin envisage d'amputer,  une  version enregistrée, en 1973, par Malicorne  se nomme 'Quand j'étais fille à marier'.

La danse qui suit  est attaquée vivement par les cordes, le violon virevolte, le violoncelle grince, Kevin chante l'amour volage.

Une riquegnée du pays de l'Oust et du Lié pour suivre ' Les sabots neufs' , on ne peut qu'admirer la scansion parfaite de Kevin et l'accompagnement ardent des deux filles.

C'est ' A Locminé ' qu'il y a dix jolies filles ,  oui, mais... Yen a un' par dessus tout Oh c'est cell'-là qu'elle est à mon goût....  ce pilé menu à trois voix, célèbre dans le Morbihan, est repris en choeur par les gens du Trégor.

L'épluchage du patrimoine breton se poursuit avec une ' Ridée de Guillac' poussant à la consommation de boissons alcoolisées  avant de mettre le cap sur Châteaubriant pour un avant-deux à trois figures.

Une danse exigeant concentration, souplesse et endurance. Pour Coralie  et Richard,  des dispositions inconnues, ils s'en moquent et entament un exercice sportif plus proche du hip hop que du slow fox.

Repos pour le chanteur, Coline et Clémence proposent une valse  affable, composée par la première nommée.

Sur leur disque le rond paludier a pour nom ' Mon père aussi ma mère', d'autres adeptes de chants bretons optent pour le titre ' Sous la feuille', car c'est sous la feuille du bois que la demoiselle doit embrasser le galant. 

La transmission orale, parfois joue des tours! 

Le curé ne danse peut-être pas la polka mais il ne veut pas  que les garçons embrassent les filles, et puis on s'étonne que la messe n'a plus la cote!

Wenceslas Hervieux de Redon a composé l'Hanter-dro ' La Marionnette'  , on n'ose affirmer qu'il pensait à Christophe.

Ploëzal tourne toujours avec conviction mais soudain, crac , plus de son, en sourdine on entend le violon et le violoncelle, tandis que  le public entonne le chant d'une seule voix tout en continuant ses circonvolutions.

Les mécaniciens sont appelés à la rescousse, tout s'arrange ! 

On reprend le cours du show avec un titre in English, ' Little drummer girl' , pas le  chant de Noël  nu soul d'Alicia Keys,  mais un cercle circassien accompagné de battements de mains.

Et un chant de marin, un , '  Trois Matelots Du Port de  Brest' , on note  une pointe de cannibalisme qui n'empêche pas  de danser l'an-dro.

 ' Julie Verluisant' est serveuse dans un restaurant où les clients affluent  pour danser la mazurka et boire des petits verres.

Si t'es pas complètement beurré, tu peux attaquer l'  avant-deux de Bazouges qui  s'effectue  en quadrette.

A Bazouges on ne danse pas, on saute et on bat des mains, du coup ceux dont la condition physique est déficiente jettent l'éponge après 90 secondes. 

Pas de repos pour les braves, voici une vive ridée 6 temps   et si votre coeur tient le coup on termine avec un rond de Saint Vincent baptisé ' Paroles d'amourettes' ou comment draguer les filles en bicyclette, bien avant qu' Yves Montand ne fasse la cour à Paulette.

 

Le concert est ponctué  par une salve d'applaudissements mille fois méritée.

 

Elle : on reste ou  on rentre, n'oublie pas que nous sommes attendus?

 

Fleuves a fait un tabac aux Vieilles Charrues, ce serait dommage de partir sans avoir entendu un seul morceau.

OK, un seul, elle a dit

 

Fleuves, ce sont Émilien Robic (clarinette et clarinette basse), Romain Dubois (Fender  Rhodes et machines) et Samson Dayou ( basse cinq cordes).

Fleuves, c'est un mariage improbable de musique traditionnelle bretonne, de jazz fusion et d'électro, c'est du groove,  de la transe, de la musique improvisée, c'est la rencontre de Jozef Dumoulin et d'  Eric Dolphy, de Marcus Miller et d'Alan Stivell.

Fleuves c'est l'ouverture d'esprit et l'aventure.

Elle avait dit un morceau,  coup de bol inouï, ' Aber'  a duré près de 20 minutes, le titre  t'a baladé depuis les rias  du Finistère  vers des régions lointaines, inexplorées,   sur des sonorités envoûtantes.

Si  une bonne partie du public dansait en slow motion,  pas mal d'auditeurs sont restés assis, paupières closes pour apprécier toutes les richesses d'une composition élaborée,  permettant à ton cerveau de visionner  des levers de soleil sur l'océan,  imaginés par William Turner,  ou d'être aux côtés de Caspar David Friedrich contemplant Der Wanderer über dem Nebelmeer.

Fleuves, c'est tout ça, un pouvoir suggestif hors du commun ,  une invitation à quitter  ton corps pour flotter dans un univers parallèle.

 

En quittant La Roche-Jagu, tu t'es promis d'assister dans un avenir proche  à un set complet du groupe de Brest. 

 

 

  

 

 

 

 

 

 

  

  

 

 

 

 

 

 

lundi 4 août 2025

Fest-deiz Kuzh-heol avec Mamoutte, domaine départemental de la Roche Jagu, Ploëzal, le 3 août 2025

 Fest-deiz Kuzh-heol avec Mamoutte, domaine départemental de la Roche Jagu, Ploëzal, le 3 août 2025

michel

 Danser jusqu’au soleil couchant, le dimanche 3 août, le  domaine départemental de la Roche Jagu invite  le bon peuple breton, et les touristes, au  grand fest-deiz de l'été en proposant trois formations à la pointe de la nouvelle  scène  bretonne de la musique à danser.

Sont attendus sur le podium, avec vue sur le Trieux: Mamoutte, La Mézanj et Fleuves

 Comme chaque année, l'entrée est libre mais, attention, la jauge est limitée, dit l'écriteau, un conseil, venez tôt!

A 16:35,  déjà une foule  sidérante est agglutinée face à la grille d'entrée.

Les moins prévoyants risquent le coup de chaleur , la déshydratation ou la syncope.

La politique pratiquée par l'organisation ( ouverture des portes à 5' du coup d'envoi prévu à 17 :30)  est des plus contestable et favorise les mouvements de foule inconsidérés et une exaspération légitime.

17:25', c'est la ruée vers les places assises ou vers la buvette.

Il faudrait se taper un aller retour La Roche-Jagu/Lourdes pour que la  prestation de Mamoutte débute à l'heure prévue.

T'as bien lu, Coluche,  Mamoutte!

 Un quartet, qui n'écrase ni  les prouts, ni les prix ! 

Après une gestation de 22 mois, Mamoutte voit le jour  dans les landes de Redon.

La bête poilue se déplace sur  quatre membres:   Vanessa Berthomé : percussions ( une grosse caisse, une cymbale, un glockenspiel, un truc ressemblant à un bodhrán)/  Marie Tissier ( alias Mary Blue)  : violoncelle, qui officie encore chez Brazakuja ou Alizarina/  Jule Burguière : accordéon diatonique  pointée chez La Lampe à Folk et Carmen Leroy : flûte traversière, vue au sein de Rozètt. 

Revenues d'un voyage en Sibérie, les quatre filles ont ramené des fourrures locales, un papakha , des bottes mi-mollets,  un châle en poils de  renard roux, bref des accessoires fort utiles en cette journée où le thermomètre grimpe jusqu'à 29 degrés.

Elles ouvrent le bal par une Scottich, baptisée ' Hirsute'  , le rythme binaire a tôt fait d'attirer les danseurs/danseuses sur le plancher. 

Madame hésite encore, elle analyse la clientèle du sexe opposé à la recherche d'un potentiel cavalier,  ta maladresse congénitale t'interdisant la danse de salon.

Les fossiles agiles embrayent sur un cercle circassien, déniché dans un cirque écossais,  elles l'ont nommé ' Black -Bass'   du nom du  poisson  pêché dans la Vilaine.

Un coup de maillet sur la peau du tambour, une flûte traversière et un accordéon frivoles et un violoncelle caressé à l'archet , tout est réuni pour faire tourner Ploëzal, quelques cris de cosaques éméchés  sont lâchés, histoire d'encourager les voltigeurs.

Madame attend toujours  le prince dansant.

Mamoutte lutte pour la liberté du poil et propose une 'valse  à poil doux'.

Heureusement, les chiens n'étaient pas autorisés dans l'enceinte car  Cooper, un fox-terrier à poil dur, aurait déposé une plainte pour discrimination.

Le violoncelle grave et poilu couvre les fines touches du glockenspiel manié par  Vanessa.

Le Kost er c'hoed  est, paraît-il,  une danse du pays de Vannes ( c'est pas une salade) ,  mais  ' Muselle' a été composé dans les Alpes.

Un morceau qui demande du souffle et de l'audace, les Bretons n'ont jamais été effrayés par des sommets enneigés  et sautillent comme des chamois disciplinés.

Ce qui fait dire... c'est la danse de la guibolle ...  à Jule, sans s. 

Hier se déroulait la Gay Pride de Pontrieux, on vous interprète   ' Trad Queen' , une bourrée à 3 temps, en l'honneur de cet événement.

Au pays des mammouths, il existe une bourrée pogo!

La gavotte de l'Aven se danse en couple, celle-ci a pour nom 'Galette' et n'est pas recommandée aux saucisses.

Après un  démarrage en douceur, la gavotte prend des accents rap, sur la piste,  Fabienne et sa copine Adeline   patinent, madame tourne seule en pensant à Axelle Red. 

Changement de registre, elles enchaînent sur une mazurka, 'Au bal du firmament' .

Pas de danseuse étoile ce soir rien que des amateurs  compétents, de tous âges.

Quelques oiseaux moqueurs accompagnent le jeu des musiciennes,  derrière-toi, Edith Piaf murmure 'tournez manège'.

La chapelloise  se danse sur un rythme de 8 mesures de 4 temps ou 16 mesures en 6/8 ( merci Wiki), celle-ci se nomme ' Brutale paillette'.

L'exercice demande de l'application et du sérieux et comme le comité organisateur n'a pas fait appel à un agent de la circulation, les collisions fortuites sont inévitables, un coup sur le pare-chocs n'effraie personne, pas besoin d'un constat à l'amiable, tout s'arrange  sans signe d'excitation.

Sur le podium,  la flûte magique de Carmen  s'autorise un emprunt à Mozart ou à Haendel,  à moins que ce soit du Bizet, tes connaissances sont réduites, avant de reprendre le fil.

Au suivant, un rondeau en couple, ' Le dindon de la farce' sur fond  'Alouette, je te plumerai'.

Pas de fest-noz dans le Poitou,, mais on y danse 'Le bal limousine', celui-ci a reçu pour nom 'Poney sauvage' .

Euh, ça se danse comment?

Tu pars vers la gauche, je crie hey et puis tu improvises, au second hey, tu repars à gauche.

Vous avez compris?

C'est très clair!

C'était pas l'anarchie, c'était pas  orthodoxe, non plus!

Pour encourager les acrobates, les mamouttes ont entamé un chant en onomatopées, à consonance équestre pour le violoncelle. 

Il en reste une, braves gens, une bourrée à deux temps  en cercle ( ' Fumée' se lit sur le papier). 

Le titre est chanté, le refrain dit... le jour vous ennuie, la nuit vous emballe... du coup pour ce Sunday Night Fever on a droit à une bousculade monstre, sur un plancher envahi par des centaines d'amateurs de bourrée, plus ou moins sobres.

La flûte débridée, l' accordéon déchaîné, les percussions folles,  accompagnent Mary Blue qui nous la joue Apocalyptica. 

Mamoutte était sur le point de regagner ses lointaines steppes quand la table leur signale qu'elles peuvent jouer un bis.

OK, un madison, alors!

Un madison débridé,   fort éloigné de celui de West Side Story, au final ébouriffant! 

Le 22 août, les filles vont faire trembler le Vercors.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  

 

 

vendredi 1 août 2025

Album - Lael Neale - Altogether Stranger

 Album - Lael Neale - Altogether Stranger

michel

 Sub Pop Records

 minimalist drone pop

Raconte Lael:

 I grew up in rural Virginia. My parents are farmers, and we all loved music. I started playing when I was young, but I never really thought it would be a career.

OK, j'écrivais des chansons mais de là à en faire un métier, bof!

Après le collège j'ai mis le cap sur L A, des gens ont entendu mes compositions, j'ai été payée pour jouer, je me suis dit, bon   je me lance!   

En 2015, paraît un premier album, 'I'll be your man'  , on ne peut affirmer que ce fut en pensant aux Black Keys.

Elle signe chez Sub Pop qui sort trois disques, le dernier  'Altogether Stranger' est relativement récent ( mai 2025) .

Tracks

 1. "Wild Waters" 2:57
2. "All Good Things Will Come to Pass" 3:09
3. "Down on the Freeway" 4:58
4. "Sleep Through the Long Night" 1:59
5. "Come On" 2:39
6. "Tell Me How to Be Here" 5:33
7. "New Ages" 4:27
8. "All Is Never Lost" 3:30
9. "There From Here" 2:54

 
ce qui fait à peine - 32:06

Lael Neale est aidée par le producteur et musicien Guy Blakeslee ( ex Entrance) , ils jouent de tous les instruments ( omnichord, guitar, bass, piano, mellotron...).

La photo de pochette en noir et blanc est de Ian Ritter, il s'est probablement inspiré de 'Time and a Word' de Yes. 

On ajoute que Lael et  Guy Blakeslee ont réalisé un film de 34' reprenant toutes les chansons de l'album, Lael y tient le rôle principal, transformée en être interdimensionnel, Ian Svenonius ( vu  sous le label   Escape-ism) apparaît en tant que Dieu et le chorégraphe Sandi Denton  dirige les Rated Z Dancers.

L'album s'ouvre avec le single ' Wild Waters'. On ne peut pas dire que les eaux dans lesquelles baignent la chanteuse soient vraiment torrentueuses, sur un tempo motorik,  cher aux artistes catalogués Kraut, l'omnichord et la boîte à rythmes  aménagent une toile de fond minimaliste et rétro sur laquelle Lael pose un chant éthéré, semblant flotter dans un univers immatériel. 

'  All Good Things Come To Pass'  nous renvoie vers le neo-psychedelia/ space rock monolithique  de Spacemen 3, la voix, fragile, évoquant Nico.

Et le message?

Le monde court à sa perte,  the ocean is a trash can.... Dieu, on te rend les clés, sorry,  on a tout foiré!

Avec ' Down on the Freeway'  , Miss Neale  te propose une errance solitaire, sur un rythme binaire hypnotique,  dans un Los Angeles déshumanisé.

De sa voix blanche, enveloppée d'un voile de réverbération, elle  chantonne en nous prenant la main, l'air de dire,    suis-moi, on prend l'autoroute, on quitte la ville , direction les plages et pourquoi pas  le centre commercial, pour se perdre dans la masse.

Le titre s'achève sur un bruit de sirène se fondant dans une nappe d' harmonium serein qui fait écho à la drum machine omniprésente. 

La berceuse, concise,   "Sleep Through the Long Night" peut faire songer à un nocturne de Chopin électro, mais des images d'un océan Atlantique, envahi par des tonnes de déchets plastiques, transforme la douce rêverie en cauchemar. 

Le côté vintage qui conditionne 'Come on'  évoque le Velvet Underground ou les soundtracks de David Lynch, la voix haut perchée minaude, et si les percussions demeurent métronomiques, les sonorités Farfisa de l'omnichord, la guitare Americana dans les tonalités graves, et les choeurs angéliques, transforment la plage en tube potentiel.

Sylvie, en ajoutant 4 secondes à 2'35", on arrive à 2'39" de bonheur! 

C'est dans un dépouillement instrumental absolu que progresse  "Tell Me How to Be Here", encore une plage aux relents Velvet Underground, chantée d'un timbre fragile.

Elle débute sur quelques accords à l'acoustique, relayés par des riffs discrets à la guitare électrique, l'omnichord zigzague, le mellotron tisse sa toile hantée, tandis que la voix lumineuse de Lael dépeint son retour, pas toujours paradisiaque,  à L A, après avoir séjourné en Virginie pendant la pandémie. 

Quand tu as vécu à la campagne, s'acclimater à la vie urbaine n'est pas une sinécure.... I can't sleep at night...confie-t-elle! 

Le sensuel  "New Ages" dépeint la soif d'amour  sur  un fond sonore à la Angelo Badalamenti.  En avant-plan  vient le timbre frêle, comme essoufflé, de Lael,  il repose sur une guitare sensible répétant le même motif lancinant en sourdine, on retrouve dans  ce morceau la même atmosphère que chez Lou Reed sur l'album 'Berlin'. ( Oh, le merveilleux ' How do you think  it feels?').

Une pointe d'optimisme illumine  'All is never lost',  un titre  à classer dans la catégorie dream pop, ethereal wave .

C'est le clin d'oeil à  Julie Andrews sur l'album! 

Pour terminer le recueil, Lael Neale propose la piano ballad mélancolique   "There From Here", qui nous invite à fuir la morosité quotidienne, à échapper aux tentacules de la ville pieuvre qui t'étouffe ou t'abrutit 

Dans le hall de l'aéroport, tu croises des milliers de gens qui comme toi cherchent à s'évader, qui tuent le temps en feuilletant des magazines qui ne les intéressent pas.

Elle ajoute... I want to go somewhere sunny and clear
But I'm sad as the last unsold souvenir
And they say you can never get there from here...

 

La pop lo-fi,  aux accents surannés, de Lael Neale  se déguste comme un bonbon acidulé , elle offre une alternative séduisante  à une production musicale de plus en plus prévisible.



 

 

 

 

 

 

 


jeudi 31 juillet 2025

Cash Savage Solo - Esplanade du Casino | Saint-Quay Portrieux, le 29 juillet 2025

 Cash Savage Solo - Esplanade du Casino | Saint-Quay Portrieux, le 29 juillet 2025

michel

 

Deux jours après la clôture de la 14è édition   du Binic Folks Blues festival, la Nef D Fous joue les prolongations. Après un concert surprise à la plage du Moulin à Etables, le Binic Australien Folks Party avec Hot Tubs Time Machine,Guy Black, Public House et Our Carlson., c'est à Saint-Quay Portrieux que Cash Savage, Hot Tubs Time Machine et Our Carlson sont attendus.

C'est face un public de connaisseurs que la madame de Melbourne aura donné un concert mémorable, à la fois bouleversant, percutant, intense et râblé.

Elle avait prévenu le public français, qui la porte aux nues:  Mates in France, I'm very happy to announce that I'm sneaking in a few solo shows while I'm in the country for DJ duties for Our Carlson. I'm feeling pretty lucky to be coming back again so soon

Seulement trois dates au menu, dont Saint-Quay - Portrieux , même à demi-mourant, un show à ne pas manquer!

Dans ses bagages deux guitares électriques, une acoustique et un mini piano électrique.

Celle qui était destinée à devenir artiste, son oncle Conway Savage ayant tenu les keyboards dans les Bad Seeds de Nick Cave, a laissé ses Last Drinks en Australie et compte proposer des versions dépouillées  d'une dizaine de ses morceaux, sélectionnés dans une discographie riche de cinq albums.

Elle ouvre avec '  Keep Working at Your Job ' de 2023, un titre qui dégage une énergie puissante, la voix est agressive, la fille est du genre écorchée vive, les accords de guitare sont secs, Saint-Quay, subjugué,  réagit au quart de tour après les dernières notes.

Cash Savage n'est pas  Shannon Wright, elle communique avec son audience, ainsi elle confie: j'ai fait une connerie aujourd'hui,  me suis fait tatouer sur le bras, bordel, ça fait mal!

"$600 Short On The Rent", dénonce la crise du logement qui sévit en Australie également.

La guitare hurle ( le grunge n'est pas loin) , Cash fulmine,  son plaidoyer touche le cerveau et remue les tripes, je  ne peux payer mon loyer, I've let the rot set in.... il y a de quoi  perdre les pédales!

Après une anecdote, elle enchaîne sur la fausse  ballade, jouée à l'acoustique,   qui donne son nom  au dernier album ' So this is love' .

Comme P J Harvey, Cash Savage travaille dans l'urgence, sa voix grave  dépeint le désarroi éprouvé après un échec amoureux, sans pleurnicheries sentimentales, mais avec une profondeur pénétrante.  

  Everybody's moving to the suburbs and they're all asking if you're coming too , ainsi débute 'Good Citizens' de 2018, un alt country track poignant , proche des compostions de Wovenhand ou de 16 Horsepower.

' Good Citizens' évoque une Australie bien pensante, qui a eu du mal à accepter le mariage pour tous. 

I might do something silly, confie-t-elle, ce n'est que la seconde fois que je joue du piano sur scène,  so if you think it's shit, don't tell anyone.

It's a new song!

Le son est épais,  le chant caverneux, cette plage nébuleuse s'adresse à un être aimé ( en principe,  tu ne dis pas ' honey'  à ton boucher).

D'habitude, un membre du band accorde ma guitare, ce soir je me charge du tuning, sorry pour le blanc. 

Le rock 'Shake from the heart'   présente une nouvelle fois des caractéristiques P J Harvey, d'un  timbre déchiré, elle s'étend  sur une  blessure amoureuse qui semble insurmontable,.... meds aren't helping!

Saint-Quay, j'ai l'impression que vous avez pas mal picolé aujourd'hui, je peux donc vous demandes de chanter le refrain de 'I'm in love' avec moi.  

Quoi?

Non , 10 CC c'était ' Im not in love' et The Cure  tombe amoureux le vendredi, pas le mardi. 

Euh, Jean, tu attends le signal avant de psalmodier ooh ooh ooh !

C'est parti, elle met son âme à nu en mode ballade gospel à la Bob Dylan et Saint-Quay, comme promis, assure les choeurs.

Un morceau magique!

Elle embraye sur ' Let go' un titre épique, salement  hanté et  bourré de reverb ,  qui évoque certains morceaux de Lee Clayton.

Le temps est serré, je peux encore interpréter une chanson, je jouais  déjà ' Run with the dogs' en 2015 lors de ma première visite à la France.

Avec The Last Drinks, les chiens aboient méchamment, ce soir vous entendrez une version dénudée. 

Elle aura gardé toute sa force de persuasion animale!

Cash Savage c'est une présence scénique phénoménale et un songwriting  d'exception.

Elle dit aimer la Bretagne, la Bretagne la vénère , un rappel est inéluctable!

Alright, let me  choose   a last one, it won't be a happy song, prévient-elle, ' Everyday is the same' nous rappelle que la maladie peut frapper n'importe qui, n'importe quand!

D'une voix proche d'une Marianne Faithfull vieillissante, Cash nous débite une dernière plainte bouleversante.

 

Une prestation fascinante! 

 

 

 

 

 

 

 

mercredi 30 juillet 2025

Shelly Allone au marché bio de Pléhédel, le 28 juillet 2025

 Shelly Allone au marché bio de Pléhédel, le 28 juillet 2025

michel

Du soleil et du monde  lors  du marché bio sur le parking de l'église.

Les Graines du Goëlo ont invité   Shelly Allone pour animer l'événement.

Shelly est vraiment alone, mais dans ses bagages, tu trouvais une guitare, un ngoni,  des congas, un looper, divers shakers,   une boîte à musique et un accessoire circassien. 

Si Shelly est installée en Bretagne, tu déniches ses origines du côté des Caraïbes, La Barbade.

Shelly est polyvalente: elle chante, danse, compose, manie des instruments de musique, monte des spectacles pour enfants, potine, invective  et  amuse la galerie.

En 2024, paraissait un premier album sous son nom: ' A mal d'âme', comme nous, tu as noté la subtilité du jeu de mots! 

En mettant ses vocaux, en mode beatboxing, en boucle, elle entame le lament   'Abus de conscience', de l'afropop poétique et sensuel, non exempt de poésie humaniste. 
Pléhédel déambule et prête une oreille inattentive au chant aimable de l'artiste qui embraye sur ' A mal d'âme' , une histoire d'amitié sur rythme afro-cubain. Cette gentille salsa, agrémentée de sonorités percussives crées par les claves et autres instruments percussifs latino  est vachement perturbée par le passage bruyant d'un John Deere de 17 tonnes qui a fait trembler les homards de la poissonnière et le cidre qu'une voisine imprévoyante  avait déposé sur une table bancale.

Le calme revenu, les paumes battent les congas, puis une main gratte la guitare, le tout est mis en boucle, sauf le tracteur, tandis que Shelly psalmodie sa mélodie.

Elle chante l'injustice et l'exploitation coloniale sur  ' Afreeka'  qui mixe chants d'oiseaux, musique mandingue, chants griots, malgaches, ou originaires de Tanzanie et du Burkina-Faso.

On retrouve dans les créations de Shelly Allone les mêmes ingrédients que chez le bruxellois Témé Tan, une musique  minimaliste métissée qui invite au voyage et à la sérénité de l'âme.

La madame bouge beaucoup,  invite le public, désormais plus intéressé, à participer et à danser.

 ' Diam'  signifie ' la paix',  ( cf l'album de Ablaye Cissoko), en wolof, la langue la plus parlée au Sénégal.

La berceuse apaise en agissant comme un baume pour les peines de coeur, elle doit t'aider à gérer le stress chronique.

Du coup, Firmin a décidé d'arrêter la gnôle pour se consacrer à la danse méditative.

Elle quitte son coin pour venir sauter comme un cabri face au public, très vite elle est imitée par les plus intrépides du village ( la plus jeune vient de fêter son 79è anniversaire), faut dire que le morceau hyper remuant ( Mam?) invite aux déhanchements. 

'Parole d'homme' traite de l'esclavage, elle se souvient du discours d'un petit président à Dakar, en 2007 , sermon qui avait choqué le continent noir.

Elle place son message engagé  sur fond reggae nonchalant.

Si musicalement  'Enfant soldat'  se révèle mélodieux, le propos reste engagé et défend des valeurs de tolérance et de pacifisme.

On peut sourire et amuser les gens en tenant un langage avisé.

Si Les Glochos cherchent leur nez de clown, ils peuvent prendre contact avec Shelly Allone qui, non contente d'en affubler son pif, vient piquer le chapeau de paille de Sidonie avant de venir danser face à Alain, qu'elle avait traité de sauvage il y a 10 minutes. 

'Sauvez-moi' répète-t - elle  tout en imitant des cris d'oiseaux exotiques.

Elle ramasse le sanza artisanal qui diffuse des sons enfantins et nous chante un air pour toutes les mamans. avant d'interrompre son spectacle car les cloches de Pléhédel sonnent l'angélus ou les vêpres ( on ira s'informer auprès du pape).

15 Ave Maria plus tard, Shelly reprend son bâton de pèlerin et propose 'Passes' qui n'a rien à voir avec les occupations d'une dame dont les tarifs ne sont pas affichés en public. 

'Ya ka danser' est fredonné en lingala et décrit les diverses interdictions mettant un frein à nos libertés. 

Une basse pré-enregistré groove à mort et nous invite à bouger, car la danse soigne les inhibitions tout en améliorant les performances cardiovasculaires, ce que les  pensionnaires de la maison de repos du coin ont bien compris et ont mis en pratique en suscitant des sourires narquois de l'élément mâle, plus timoré.

Il en reste une , ' Rêves' avant de songer à regagner le toit conjugal  où madame a déjà ingurgité quatre  flûtes de kir breton.

 

 

 

 

lundi 28 juillet 2025

Archi Duck au café du commerce à Plouha, le 27 juillet 2025

 Archi Duck au café du Commerce à Plouha , le 27 juillet 2025

michel 

Trois soirées de concerts au  café du commerce à Plouha, sont annoncés. Le dimanche à 17h ( en principe) quatre canards, ni vilains, ni de luxe, ni de la famille de Chuck Berry (  baptisés  Archi Duck) , sortis d'une mare  où les palmipèdes s'adonnaient aux joies du karaoké, c'était au  printemps,  sont au programme.

Pris d'une inspiration, ce soir là,  en ayant vu le Donald Trump en caoutchouc  avec lequel s'amusait le chien de l'un d'entre eux,  ils se disent: et si on montait un groupe de rock, un Rolling Stones Tribute, la voix de Ugo est fort semblable à celle de celui qui a abandonné Bianca pour une sirène nommée Jerry Hall, on répète quelques semaines, puis on écume les bars du coin. ( coin)

 Dorothée Pinsard à la  basse et aux backings ( mentionner toutes les formations où elle a sévi n'est plus à l'ordre du jour), Colin Le Moigne à la batterie et backings ( cf la remarque pour Do) , Kévin Blouin à la lead guitar et backings ( vu chez Drive Aid, La Blanche et Personyk) ont débauché  Ugo Boscolo ( le fils d'un Visconti Park), lui ont refilé un micro et une guitare ( une belle Guild) en lui disant t'as deux mois pour maîtriser 25 titres des Stones.

Comme les cigales, le canard aristocrate a chanté tout l'été,  les fourmis d' Adam sont jalouses.

Un vin blanc, pour madame, une Stella pour toi, le temps de saluer 46 connaissances, de flatter le chien dont on t'a parlé, et Archi Duck entame la lecture de son bréviaire avec 'Jumpin' Jack Flash', un smash hit de la grande époque, celle où les Stones se composaient de Bill Wyman, Keith Richards, Brian Jones, Charlie Watts et Mick Jagger!

Premières constations : la voix est parfaite, l'instrumentation maîtrisée, c'est mieux que Les Rolling Bidochons, évidemment, on regrette les moues blasées  de Mick, le jeu feutré de Charlie et le mégot de Keith, mais il y a Dorothée, plus souriante que Bill.

Plouha ne s'y trompe pas et clame son enthousiasme. 

Sur Beggars Banquet, ' Street Fighting Man' et son riff meurtrier  confirme la première impression, ce canard n'est pas un manchot.

Une partie de dés?

OK, il manquait les  Blackberries ( Clydie King, Venetta Fields, Sherlie Matthews) pour assurer les choeurs, mais le groove infectieux de  ' Tumblin Dice'  est bien présent.

You got to roll me  laisse le même goût que  le rollin', rollin',  rollin' on the river, le refrain de Proud Mary.

En 1965, les Londoniens interprétaient pas mal de covers,   "Down Home Girl"  crédité Jerry Leiber/ Artie Butler, un morceau  r&b joué en mode laidback et décoré de lignes d'harmonica bluesy ,s'entend sur l'album The Rolling Stones n°2. 

Excellente idée que d'opter pour des titres moins connus.

'Heart of Stone' ( de la plume de Mick Jagger/ Keith Richards), tout  comme le précédent est un titre des débuts.

On a eu droit à une version judicieusement  sale, avec une basse prépondérante et des choeurs bien putes.   

A great track! 

Si je tape sur la cowbell,  devine le titre?

'Honky Tonk Women' gueule Gérard, le gars qui a ressorti  du grenier le  T-shirt mité montrant le fameux logo en l’honneur de Kali, la déesse hindoue de l’émancipation et de l’énergie.

Mais si, tu connais.... la fameuse langue rouge écarlate! 

Sinon, faut se méfier des prostituées à Memphis, elles sont capables de te fracasser le nez.

Gérard s'en fout, comme il avait terminé second au championnat d'air guitar du Trégor,  il nous fait une démonstration!

Fait chaud dans ta guinguette, t'as pas un ventilateur?

Tout ça pour introduire ' Ventilator blues'. ( Exile on Main St), sans le piano de Nicky Hopkins, mais avec un solo souple de Kevin Blouin.

Sur le même disque, les Stones avaient repris ' Shake your hips',  le boogie blues composé par Slim Harpo. 

Colin se charge des lignes d'harmonica,  la basse donne le ton, le second mouvement passe dans le rouge, Gérard s'essaie au déhanché, acrobatique mais pas esthétique. 

Si tu baptises un morceau ' Rocks Off' tu peux t'attendre à un truc aussi remuant que toute la discographie de Chuck Berry.

Balls to the wall, réagit un connaisseur qui a probablement vu les Fils de Teuphu jeudi dernier!

Une dernière avant le break,  'Ain't too proud to beg', où les Rolling Stones reprenant un tube soul monumental signé The Temptations!

Le temps de vider une mousse et les Rolling Canards reprennent place pour redémarrer en force avec ' Brown Sugar'.

Non, Adèle, il ne s'agit pas de cassonade!

Après un court temps mort destiné à un réglage de soupapes, c'est ' Under my thumb'  qui défile, suivi par le blues énervé   ' Monkey Man', écrit  en hommage à l'artiste pop italien Mario Schifano et d'après certains, une réponse de Mick Jagger à un journaliste lui trouvant  des attitudes simiesques.

Kevin Blouin y va d'un coup de slide,  destiné à amadouer Cheetah...  wouah, a fait Gérard!

 On peut admirer des chevaux sauvages du côté d'Ouessant, mais t'as plus de chances d'en apercevoir au Nevada.

 Jagger et Richards avait offert ' Wild horses'  aux Flying Burrito Brothers avant de le reprendre sur Sticky Fingers.

Quelle excellente idée, c'est carrément une de leurs meilleures compositions.

La superbe ballade ' Moonlight Mile' est considérée comme un des titres les plus sous-estimés du répertoire du groupe, merci aux canards de l'inclure dans leur set.

Mais que fait Dorothée?

On connaissait des coureurs cyclistes victimes de fringale, mais une bassiste s'enfilant des chips en plein concert, c'est loin d'être courant!

Elle dépose le sachet sur un ampli, car l'intro caractéristique de ' Paint it black', riffs de guitare psychédéliques  et drumming soutenu, est lancée. 

Tous les peintres locaux ont trempé leur pinceau dans un pot de peinture anthracite  tout en reprenant le refrain.

Dorothée abandonne la basse, ramasse un guiro , qu'elle gratte consciencieusement, c'est parti pour ' Sweet black angel', un titre au contenu politique, écrit pour Angela Davis. 

Le fond country est accentué par l'usage de shakers et d'un harmonica  dylanien.

Il arrive aux Stones de composer des chansons d'amour!

' Angie' gueule Angèle, pas de bol, ce sera  'Loving cup' toujours en mode country.

Plouha, il en reste une et pas n'importe laquelle, ' Sympathy for the devil' a déclenché des cris enthousiastes.

Nous étions prêts à emprunter la Highway to hell pour rentrer chez nous,   mais les fans   réclament un bis.

Un hic, on a répété 20 morceaux pas un de plus,  on ne veut pas vous décevoir, on rejoue 'Jumping Jack Flash'.

A la casa, n regarde un flm, elle a dit.

Ouais ' Duck Soup' avec  les Marx Brothers!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

samedi 26 juillet 2025

Le retour des Jeudis avec Les fils de Teuhpu , Plouha, le 24 juillet 2025

 Le retour des Jeudis avec Les fils de Teuhpu , Plouha, le 24 juillet 2025

michel

 

Le temps de rincer ses amygdales avant le retour face au podium pour Les fils de Teuhpu!

Les fils de la madame sont déjà sur la route depuis 30 ans, t'es donc assez surpris d'apprendre  qu'à son âge, elle arpente toujours les rues  à la tombée de la nuit, à la recherche de clients avides de plaisirs de la chair.

Madame a 6 enfants, pas forcément engendrés par le même géniteur:  Poumtchak ( Nicolas Petit) à la batterie , il sévit encore,  e a,  au sein des Touffes Krétiennes ( le band préféré du pape), Cyril Dufay ( Zorino) au banjo ou à la guitare électrique, Manu Parent au saxophone baryton, cité chez LaBulKrack, François Martin au trombone basse, encore une Touffe Krétienne, Rodolphe Sallès à la trompette et à la guitare acoustique et enfin,  Jean-louis Cianci ( Bomokeur) au sousaphone, à la basse ou à la contrebasse.

Au vu de l'instrumentation énumérée, tu ne dois pas t'attendre à de la synth pop ou à de l'ambient, on les annonce déjantés, ils le sont et le mot est faible, on nous a dit fanfare rock mixant ska, jazz, calypso, klezmer, punk, on peut ajouter funk, R&b, latino, afro-cubain, bref un melting-pot indescriptible et hautement jouissif.

Au bout de trois minutes tout Plouha dansait, poussait des hurlements, pire que ceux de Leo,  celui qui tenait une bière dans les mains a arrosé ses pompes, Josiane, qui câlinait son caniche dans les bras, l'a balancé dans les airs, heureusement, Firmin l'a rattrapé avant qu'un drone ne le transporte vers Vladivostok, le camé du coin, après avoir été cueillir des fleurs au pied de l'église pour les offrir au groupe, a arrêté la dope pour valser avec Mylène, une échappée de l'Ehpad de Plouha, c'était  le bordel intégral, quoi!

Après l'énervé  ' Kill the Moon'  et ses râles de cuivres souffrant de diarrhée, la fusée redescend sur terre, la clique nous propose  un hommage aux frères ' Bogdanov' des canons de beauté semblables à Alain Delon.

Sur un rythme cataclop cataclop soutenu, on a croisé des Tziganes heureux et  des gitanes sans filtre.

Il a fallu trois faux départs,  histoire d' énerver  le starter, en principe c'était la disqualification, avant le décollage de 'Bricoleur' , un truc  digne des Frères Jacques à la sauce Maxime Saury. 

'On est bien' est amorcé par un solo de batterie Jungle Book, t'aurais bien vu Louis Prima accompagner la clique au chant,  et Joséphine Baker entamer un charleston endiablé.

Corinne  a tenté le coup, pas de bol, elle n'avait pas la banane.  

Jusqu'ici on tournait au ralenti, voici  ' + Vite'  , et tout Plouha de répéter  grouille, grouille... jusqu'à l'essoufflement.

Stop, un corbillard, on freine pour suivre le convoi, il a bifurqué vers le cimetière, on reprend la course folle. 

Poumtchak: un peu de douceur ça fait du bien,  voici ' Sueur de pécore' avec l'apparition d'une contrebasse et d'un ukulélé.

Le gospel pour Lazare  vire cajun, ça s'énerve sec, le banjo pousse un sprint, Plouha  s'éclate.

Retour des instruments à vent pour le morceau pthirose du répertoire,  'Morpions'  , une succession de soli cuivrés  poussés jusqu'au paroxysme doit pouvoir éradiquer les parasites.

Un passage à l'électricité s'impose pour 'Petit Soldat' , un pamphlet  punk ( anti)  militariste  saccadé.

Ingrid, ta voisine légèrement siphonnée, après avoir essayé de t'expliquer ses problèmes relationnels , vient de repérer la bière de Manu, comme ce dernier est tout à son saxophone, elle entreprend de transvaser le liquide dans son gobelet désespérément vide, à l'arrière le batteur d'un roulement militaire rameute l'escadron, trop tard elle a englouti la mousse.

Tous les jazzmen ont un jour interprété 'The sheik of Arabia', les fils de la travailleuse propose un ' Chèque' en bois. 

Le trombone descend parmi la foule en délire, qui entame une chenille processionnaire  débonnaire, sans Sandrine. 

Le délire!

Ils enchaînent sur un jazz fusion brûlant  mixant Blood, Sweat & Tears, les Brecker Brothers, Zappa et Santana. Zorino est déchaîné, le Petit Nicolas le relaye pour placer un solo de batterie farouche, les cuivres rappliquent, le groove se répand jusqu'à la plage du Palus.

Puis vient le moment carré blanc, que rien ne laissait prévoir,  du spectacle , tous fredonnaient 'Awalpé' , le sax virevoltait, la trompette s'agitait, on tanguait sur un rythme reggae nonchalant,  quand soudain, la trompette donne le signal d'un striptease collectif, l'embout de son cuivre servant à cacher ce qui devait être caché, le banjo camoufle l'organe chanté par Pierre Perret, pas de problème pour Poumtchak il a ses cymbales pour planquer ses deux balles, le sax , le trombone et le sousa sont tous transformés en cache-sexe, la morale est sauvée.

Ils ont retrouvé leurs fringues, il  en reste une,  un instrumental débridé, terminé en chant berbère, il ne manquait que quelques kabyles authentiques  pour  moduler les youyous.

 

Plouha, subjugué, ne quitte pas la place de l'église, pousse des cris à faire fuir les oiseaux marins, d'ailleurs couchés à cette heure, et les enfants de  la demi-mondaine font leur réapparition pour un double rappel effervescent dont le hérissé  'Barbelés', emprunté à la gendarmerie locale. 

Jeudi prochain , les ramoneurs vont déterger les menhirs! 

 

 

 

 

 

 

 

vendredi 25 juillet 2025

Le retour des Jeudis avec Patchwork, Plouha, le 24 juillet 2025

 Le retour des Jeudis avec Patchwork, Plouha, le 24 juillet 2025

michel

 

Les Jeudis de Plouha 2025, une nouvelle équipe, exit l'organisation  des Jeudis en Fête, en place pendant deux ans et retour de l'équipe à Yann du Barbe, qui reprend la dénomination Le Retour des Jeudis.

C'est pas clair, tu dis... à Plouha rien n'est clair, ni la mer au Palus, ni la politique locale.

Pour cette seconde soirée estivale, l'association a prévu trois concerts, une déambulation de la Fée de Ballons, qui a effrayé Tarzan, le chien de ta voisine Jeanne, le sempiternel marché artisanal et, évidemment, des frites, des galettes saucisses, des moules, des glaces,  de la goulash,   de la spanakopita et des caricoles pour les Bruxellois.

Le hic avec les Jeudis se situe au point de vue timing, tu navigues sans boussole, aucune indication pour esquisser un ordre de passage.

19:00 est affiché, mais c'est à 19:30 que, pour la mise en bouche, La Bordée de Plouha s'installe sur le podium, une chorale de chants de marin, constituée de gens qui n'ont jamais vu la mer, d'après un assidu du Barbe.

Après une heure de jérémiades et de souffrance, la bordée débarque et regagne le sanatorium.

Patchwork prend place, le duo n'entamera pas son aubade avant 21h, les manoeuvres consacrée aux balances ont pris un temps fou, tu parles: une guitare acoustique et un harmonica, c'est pas évident à harmoniser.

Etre scrupuleux, OK , mais il y a des limites, un excès de purisme   peut consterner, voire indigner,  les auditeurs!

Jean-Luc Thiévent ( guitare acoustique) et Pierre Ducreux, un ancien doc ( harmonica) font partie du Trio So Long ( que tu as vu à Saint-Quay-Portrieux avec d'autres protagonistes) , mené par William Prigent, l'encyclopédiste du rock à la   voix  bluesy.

Depuis 5 ans, les deux premiers tournent sous le label Patchwork et proposent un country/ folk /blues faisant la part belle au fingerpicking,  en citant Marcel Dadi et Tommy Emmanuel comme influences majeure.

On ajoutera Chet Atkins, Jack Rose et John Renbourn.

Pour rythmer son jeu, J L a quitté ses mocassins , il a enfilé des boots, c'est plus judicieux pour frapper la planche qu'il utilise comme stompbox.

La première salve sert à peaufiner le soundcheck, et permet de constater toute la finesse et la virtuosité du Monsieur ayant séjourné pas mal de temps à Saint-Pierre-et-Miquelon, ce qui lui a permis d'être auréolé du  grand prix de guitare de Montréal, en 2007.

'Autour du Lac' évoque Leo Kottke, la guitare se balade, l'harmonica  flotte, les eaux du lac sont cristallines.

Un second instrumental folky succède à la flânerie initiale,  puis vient une valse musette ( Marcel et Marcelle, de Jean-Jacques Milteau)  à consommer en sirotant un petit vin blanc frais sur les bords de la Seine.

Après quelques palabres didactiques, le duo s'attaque en mode parlando à  'Madame n'aime pas' de Francis Cabrel.

Le côté électrique fait défaut et ça patauge  à la table de mix.

L'air folklorique ' Roméo'  fait appel à la technique du rubato, la 'Valse créole' qui suit te balade du côté de La Réunion, là où le grévillaire  rouge embaume l'air de ses senteurs piquantes, méfie-toi, les gousses contiennent du cyanure d'hydrogène ( pas sulfuré).  

Techniquement le rendu est irréprochable, malheureusement un  manque certain d'âme  dérange les amateurs de  résonances plus énergiques.

Le bruit de fond mélodieux, idéal comme musique d'ambiance pour salon de thé, se poursuit: ' Méneham', suivi par une version instrumentale du fabuleux ' Ode to Billie Jo' de Bobbie Gentry.

Facétieux, Jean -Luc, annonce ' Marinette', du plus grand bluesman français.

Si tu pensais à Paul Personne ou à Patrick Verbeke, t'étais sur une voie de garage, ' Marinette' est de la plume de Georges Brassens. 

Après une ébauche escamotée des ' Feuilles Mortes', c'est 'Sous les palmiers de Saint-Pierre et Miquelon' qui est proposé.

Avec le dérèglement climatique tout est possible, un jour, t'as vu des bananes pousser  sur la banquise.

Le volatile ' Marceline' est suivi par  la danse bretonne ' Le hêtre de Kervinity' et  par ' The Sailor' qui pour une fois n'est pas bourré.

'C'est déjà ça' de Souchon reçoit un traitement moins soudanais  et après une dernière tirade allégée, le guitariste se met à chantonner ' C'est fini'.

C'était vraiment la fin.

Pierre et Jean-Luc ont rangé leurs ustensiles de couture et sont rentrés chez eux. 

 

 

  

  

 

 

mercredi 23 juillet 2025

Tō Yō au Chaland Qui Passe à Binic, le 22 juillet 2025

 Tō Yō au Chaland Qui Passe à Binic, le 22 juillet 2025

michel

Dans 3 jours Binic doit vibrer aux sons garage de la  XIVᵉ édition du Binic Folks Blues Festival.

Le Chaland qui Passe, le zinc le plus rock de la station, avait l'habitude d'organiser, pendant les trois jours de festivités, un OFF du Festival, depuis que la place de la Cloche est lamentablement ignorée par les organisateurs.  

Hélas, trois fois hélas,  pas  de OFF en 2025, suite au veto incompréhensible de la mairie.

Que fait Arnaud, il pleurniche dans son coin... c'est mal le connaître, pendant trois jours il met sur pied un Before du Non Off  et propose des  groupes de renom:   Tō Yō, from Japan, La Drave et  Prokop and the Click'n' Collectors. 

En ce mardi pluvieux, le Chaland, blindé à ras bord, plus moyen d'accueillir une souris naine, reçoit Tō Yō, un quartet originaire de Tokyo, en tournée européenne depuis le 20 juin.

Le groupe ( Eastern Sheep, in English) a sorti deux albums, 'Stray Birds from the Far East' et un Live capté au  Shindaita Fever à Tokyo.

20:30',  Masami Makino ( chant, guitare et T-shirt spécifiant  We Love Zappa,  pas un hasard), Hibiki Amano ( drums), Sebun Tanji ( guitare et quatre notes de flûte)  et Issaku Vincent ( basse cinq cordes) prennent place.

Le bassiste t'indique qu'il te faudra faire quelques pas en arrière, il prend place sur le canapé aux côtés d'une jeune dame sympathique, le manche de son instrument venant frôler tes narines. 

Hibiki assène quelques coups de maillet  feutrés sur ses peaux, les guitares, à peine effleurées, éparpillent des notes en larsen, Sebun s'amuse avec la flûte et la basse d'Issaku Vincent fait boum boum boum.

Le morceau s'intitule  tout normalement ' Jam',  c'est bien parti pour un trip psychédélique dans un moule Grateful Dead, Acid Mother Temples ( d'autres Japonais planants), Hawkwind, Ozric Tentacles ou Siena Root. 

Ce premier titre instrumental nous a déjà permis de constater la cohésion qui règne au sein d'une formation qui  va multiplier les improvisations, sans jamais tomber dans le chaos, les escapades expérimentales, souvent imprévisibles, vont tenir le public en haleine de bout en bout.

Les deux guitaristes rivalisent de trouvailles, utilisant un  nombre impressionnant de pédales à effets ( pieds nus pour Sebun) , Masami hante systématiquement  la vibrato handle, Issaku Vincent alterne le jeu en slapping et les envolées jazzy, quant à Hibiki,  c'est lui qui amorce inlassablement, sans défaillir,  les nombreux changements de rythme.

 

'Soaring', qui ouvre l'album  'Stray Birds from the Far East', démarre mollement avant, de très vite, monter en puissance, bizarrement on y sent des influences de blues touareg mixées à l'harmonic feedback, cher à Peter Green.

Binic retient son souffle pour applaudir à tout rompre en poussant des yeahs admiratifs au terme d'une composition avoisinant les dix minutes. 

On pensait être arrivés aux dernières notes  de la plage, les guitares s'étaient tues, le batteur avait relevé ses baguettes, c'était une erreur, Issaku Vincent maintenait la pression en pinçant ses cordes puis en les étouffant, du coup Hibiki reprend du service, une des guitares place une série de riffs dans les tons baryton, la seconde gratte préfère les piques aigües, la jam reprend de plus belle, ton cerveau revoit le fabuleux groupe  gallois Man, un habitué des titres interminables t'emmenant en état de transe.

Après une grosse poussée d'adrénaline, la wah wah entre en action, le dépôt est en vue,  Tō Yō dépose momentanément les armes, le Chaland les acclame généreusement.

'Mura', un blues ésotérique psalmodié d'une voix douce t'embarque pour un trip dépaysant.

Avec un peu d'imagination, tu verras le Fuji Yama, le lac Tanuki, des brèves migratrices ou des pics d'Okinawa, et tout ça sur fond dreamy  acid  évoquant le Zep,  Ali Farka Touré, Jimi, Ash Ra Temple,  Klaus Schulze ou le prog rock de Far East Family Band.

La prestation approche déjà  une  heure de bonnes vibes,  trois morceaux kilométriques ont défilé, Masami prend la parole pour remercier Arnaud et le public pour son écoute, avant d'annoncer une dernière tirade, 'Moku', un titre aéré, faisant à peine 5 minutes.

  Tō Yō regagne l'étage, en bas les  battements de mains et les cris fusent, redescendus de leurs sommets enneigés, ils reprennent leurs instruments pour dessiner de nouvelles volutes sinueuses, ' Li Ma Li'.

Au Freak Valley Festival en Allemagne, ils avaient brodé pendant près de 40 minutes sur ce morceau , ici, ils se sont contentés d'un chapelet moins fourni pour finir en crachant des flammes.

 

   Tō Yō: des virtuoses,  éminemment accessibles,  te menant dans une stratosphère où t'as pas besoin de respirer, il suffit de se laisser bercer par leurs tapisseries soniques qui font plus d'effets que certains psychotropes expérimentés par Timothy Leary.

 

 

 

 

 

dimanche 20 juillet 2025

EIGHTY - Esplanade du Casino - Saint-Quay-Portrieux , le 18 juillet 2025

 EIGHTY - Esplanade du Casino - Saint-Quay-Portrieux , le 18 juillet 2025

michel

En été, les animations ne manquent pas à  Saint-Quay-Portrieux, il y en a pour tous les goûts et tous les âges: du cirque,  des spectacles de marionnettes,  des clowns, pour les plus petits, du lyrique, du jazz, de la variété, du rock, des musiques métissées pour les autres, sans oublier les Fest_Noz, expositions diverses, brocantes, pardons, péripéties sportives... , bref il n'y a pas que la bronzette dans la vie.

Le menu du vendredi 18 prévoit à 21 :15', un concert de Eighty sur l'esplanade du Casino.

Sur place vers 20:40', tu perçois des sons engageants audibles depuis l'office de tourisme.

Tu pousses une pointe jusqu'à l'endroit d'où proviennent les notes, face à l' hôtel bar Le Kreisker, un groupe se risque à reprendre  avec un savoir-faire évident  le répertoire ( sans le trahir)  de celui qui fut l'idole des jeunes avant de devenir une légende nationale: Jean-Philippe Smet, alias Johnny Hallyday!

Tennessee existe depuis 2021 et se produit avec bonheur aux quatre coins du Breizh.

De la formation d'origine subsistent deux renards aussi futés qu'un bison:  Philippe Paleczny (basse) et Davy Jézéquel (chant).

 Lionel André à la batterie et Tino Quervarec à la guitare ont quitté les Great Smoky Mountains et sont remplacés par Richard Celle à la batterie ( William Sheller, Demis Roussos, Catherine Lara, Yves Simon.....)  et Thibault, un fabuleux guitariste ( il manie une électro-acoustique).

La voix profonde de Davy interpelle, le jeu de ses acolytes sent le vécu, leur version, de   'J'La Croise Tous Les Matins'  frise la perfection, sur la terrasse du bar  quelques ex-groupies font les yeux doux au jeune dur.

Quand ils reprennent 'Oh ma jolie Sarah' ce sont des souvenirs de vacances qui viennent hanter ton esprit alors  qu'une cohorte de nanas, aux jambes dévorées par une armée de fourmis rouges,  vient se trémousser face aux rockers.

Quand Johnny rend hommage à Elvis, cela donne ' Rock'n'Roll man' et ça secoue méchamment.

Johnny ne roulait pas en Trabant, écoute sa profession de foi sur fond blues rock  ' Possible en moto' .

Tu dis, Mélanie?

Il a la gueule de l'emploi, ouais, le blouson et les cordes vocales  aussi!

Richard va vous en chanter une, je me nettoie le gosier avec une mousse.

Johnny avait un copain, Eddy Mitchell, voici ' Sur la route de Memphis'  .

Eddy a permis de remplir le tiroir caisse de Tom T Hall.

Il est 21:13', avant de vous quitter on a décidé  d''Allumer le feu'.

Un fameux brasier, mais qui a balancé le bouquin en latin  de JJ Goldman dans les braises?

Au pas de course vers le casino, tandis que Tennessee  abreuve les clients d'une paire de bis afin d'éviter une émeute!

EIGHTY 

Du disco pour extra-terrestres  en provenance de Rennes.

Ils sont 6 et pas 80,  en additionnant leurs années de vie on dépasse 80, mais pas 299.

Tu dis, Germaine?

80, c'est la speed limit

 Pas pour eux , le compte-tour est constamment dans le rouge!

Line-up:  Patrice Arcens (alias Triss) et Didier Menou au chant, l'alpiniste Owen Rousselle à la basse, Pierre Patinec aux keys et bongos, Hélie Maujard à la guitare et au chant, et ce soir un batteur d'occase, déniché dans un squat, car Dan Voisin dort chez sa voisine,  Ronan Després  peut étaler un beau bristol:  The Sunvizors,  Cut The Alligator, Mohican, Alan Stivell , Joy Dary..

Une bande bling bling bling annonce l'arrivée des musiciens, les chanteurs sont restés sur la plage.

Owen, Pierre, Ronan et Hélie  se chargent de l'intro agitée ( Last Night)  avant d'être rejoints par Triss et ses tresses et par Did et son petit chapeau.

D'emblée tous s'agitent, sauf Ronan, qui frappe, et Pierre,  dont les doigts patinent.  

' Get down', un mix Kool & the Gang, électro disco,  bourré de gimmicks futuristes  déferle.

La basse imprime un groove de malade, Ronan se charge  des beats, Pierre s'amuse   avec le synthé, la guitare gicle, Triss et Did se partagent les vocaux, l'un d'un flow hip hop, l'autre plus funky.

Un second extrait de l'EP, le bien-nommé,  ' Turbodisco'   est déversé, ' Modjo'.

Tu oublies' I got my mojo working', tu penses Daft Punk, Modjo ( le groupe), Justice,   BT Express, Love Unlimited, Stargard, tu secoues bien et tu move en rythme.

'Right Love' ouvre l'album ' Jiggle', la recette n'a pas changé, du disco funk synthétique assaisonné à la French touch.

Il y a un mec qui était ' Born to be alive', ça lui a rapporté une fortune, chez Eighty ils sont 'Born to make disko', leur compte en banque ne gonfle pas encore.

Mais sur l'asphalte ça chauffe, ils n'ont pas dû répéter 20 fois clap your hands! 

'Dancing in the dark'   prêt pour du disco rap à la tombée de la nuit.  

Tu aimes Grandmaster Flash, De La Soul, les paillettes ou le streetwear,  Bruce Springsteen, c'est pas ta tasse de thé,  dépense-toi sans inhibition  sur le dancefloor. 

'Gourmandise' , lick your finger,  la crème coule de partout.

 Hélie  vient seconder ses deux copains d'un chant rap  haché, du coup  ça décolle grave.

En fondu ( pas bourguignon, t'es en Bretagne, gars),  voici ' Sunshine',  le titre préféré d'Obélix , qui pleurait pour une dose de potion magique.

Sur scène, ils se paient une chorégraphie débridée, à tes côtés,  Katell, 6 ans depuis hier, pastiche les mouvements de Didier, sa maman a sorti le smartphone pour immortaliser la scène.

Et la fête continue: ' Love & Roll' puis  'Jiggle' .

Owen vient d'apercevoir une mygale, pris de panique, il escalade une enceinte, posée sur un double tréteau, de là haut il peut chatouiller la lune tout en maltraitant sa basse. 

Il redescend car il a paumé son briquet, ' Lighter' , on a tous cherché, sans trouver le Zippo.

Stromae passait par là, il a proposé, alors on danse,   on a obéi, le clavier a dérapé,  la guitare a flashé, Owen a fait gronder sa basse, tant pis pour le lighter, de toutes façons t'as plus le droit de fumer sur la plage.

Que fait Marine?

La verte ou l'autre?

'She dances' , fais comme elle!

'Remember' et la dernière balle  'Shoot Again'  terminent un set explosif qui a électrisé le public.

Après les remerciements d'usage, Eighty, qui a encore du jus, propose un rappel fumant,  'The Ride'  suivi par ' Funk U' pendant lequel le bassiste siphonné se retape une seconde ascension du Mont Blanc.

Les chanteurs  viennent prendre le pouls du public, Saint- Quay exulte et après une séquence pub, c'est le mal nommé  ' Don't stop'  qui met fin à la beach party.

 

 

 

 

 

 

  

  

 

 

 

 

 

 

 

 

mercredi 16 juillet 2025

Soul Kitchen Hot Sauce au Marché de Pléhédel, place de la Liberté, le 14 juillet 2025

 Soul Kitchen Hot Sauce au Marché de Pléhédel, place de la Liberté, le 14 juillet 2025

michel

A Pléhédel , le lundi, en juillet et en août, tu manges bio grâce au marché local, tu peux aussi nourrir tes pavillons auditifs, Les Graines du Goëlo ont prévu une animation musicale.

En ce 14 juillet,  où les militaires écument les  Champs-Élysées, sans Joe Dassin, les villageois locaux  peuvent s'adonner aux joies de la danse groove , celle qui augmente le niveau de bonheur, dixit, Misty Tripoli, par la grâce de Soul Kitchen Hot Sauce, un combo biberonné au funk, au pili-pili ou au harissa bio. 

Quelques têtes connues affleurent au line- up: la stupéfiante  Marie Boulard au chant ( Les Simone),  Emmanuel Brunet ( Les Simone, Back Ouest...) à la basse, Rob Mitchell, le British de la bande aux claviers ( chef de choeur de la chorale L’Air de Rien, vu avec les Trimarantes et Coast ar Jazz), Guillaume Baurens à la guitare ( vu avec OozZ)  et le petit dernier, Julien Royer à la batterie.

Guillaume, l'élève tendance Ducobu, mentionne des  patronymes plus exotiques, style Goldfinger, Pedro El Gaucho,  ou Lord Robbie Mitchell , anobli en même temps que Mick Jagger par sa Majesté Elizabeth II, sur la lancée  il décrit la substance des plats proposés ce soir: pas de musique concrète, pas de spoken-word, pas de musique minimaliste et pas d'ambient, mais du groove  à profusion.

D'emblée grâce au 'Kiss' de Prince,  la clientèle  du marché  peut se rendre compte que les cordes vocales de Marie sont effectivement assaisonnées aux piments,  à cent lieues de celles de Cathy Claret, ayant connu un succès mineur avec  "Porque porque".

Comme point de comparaison , on ira chercher du côté de  Chaka Khan, Whitney Houston ou Anita Baker.

C'est qui le Godfather of Soul?

James Brown, of course.

Comment te sens-tu, James?

' I feel good'!

 Pour dénicher plus purulent que ça, tu peux fouiner toute ta vie.

Le  Kawai MP7SE se lâche, son escapade échauffe les esprits.

'Blame it on the boogie' un hit pour  les  Jackson  Five est bien de la plume d'un Jackson, mais pas de la famille du petit Michael, elle est attribuée à l'Anglais  Mick Jackson.  

Julien s'adonne aux backings pour le juteux ' Sing a simple song' de Sly and the Family Stone. 

Basse en évidence et petit cours de solfège, Pléhédel se charge du chorus.

Stevie Wonder ' Superstition'  et son riff d'intro légendaire  a inspiré Jeff Beck,  ça reste de la dynamite!

Intelligemment, le combo enchaîne sur  'Play that funky music' de Wild Cherry,  avec l'intro iconique qui a ressuscité Lazare une seconde fois, les pharisiens  en sont restés bouche bée.

Basse ronronnante et effets de guitare pervers pour introduire une version soul blues renversante de ' Ain't no sunshine'.

Un des highlights du set,  il  a déclenché un tonnerre d'applaudissements. 

Bill, pourtant tu t'es  gouré, le soleil est  resté  présent!

Annie n'aime pas les sous-vêtements.

' Annie don't wear no panties' chante Erykah Badu.

Tous les sans-culottes du coin ont applaudi à  ce funk torride et crasseux,   doté de lignes de basse de malade.

Et les rois du disco funk blanc ce sont ?

Les Bee Gees', ' 'Stayin alive'  est là pour le prouver!

On te dit Sister Sledge, tu réponds?

' We are family'.

Bingo!

Pedro Dos Santos va vous montrer son savoir-faire... après un solo digne de  Michael Shrieve, Lord Mitchell le rejoint, puis la basse grince,  Guillaume place quelques licks pas idiots, la voix chaude  de Marie se fond dans le chaudron, ' Uptown funk' de Mark Ronson fermente, méfiance, c'est brûlant!

La température continue à grimper dangereusement avec ' Lady Marmalade' de Labelle. 

Voulez-vous coucher avec moi, ce soir?

Un instant, je consulte mon agenda?

Sorry, lady,  demain peut-être! 

Ce qui est sympa avec  Soul Kitchen Hot Sauce est qu'ils ne se contentent pas de singer l'original, très souvent ils ont l'excellente idée d'ajouter une touche personnelle à la reprise, ainsi l'intro surprenante de Mr Mitchell pour ' I will survive' a mis tout le monde sur une mauvaise voie avant de déclencher l'enthousiasme.

Même les homards dansaient!

Sur la lancée vient 'Le Freak' de Chic et sa slappin bass, mais que venait faire Claude François dans les parages?

C'est l'heure du medley Michael Jackson,   en commençant par ' I want you back' ( Jackson 5), suivi par une séquence Vampirella pour introduire ' Thriller', ' Billie Jean' rapplique, pour finir par ' Don't stop till you get enough'.

Un second medley porté par une basse dévastatrice est entamé par  'Rock Me Again & Again & Again & Again & Again & Again' ( Lyn Collins), qui vire Indeep,  ' Last night a D J saved my life' lui -même suivi par ' Another one bites the dust' et ' Good times' de Chic.

C'est la dernière, folks,  un truc qui sonnait comme  ' Jungle Boogie'  de Kool & the Gang  et qui a permis à la clique de divaguer sans sourciller lors d'un bridge instrumental  gluant.

Un coup de sirène retentit pour faire appel aux pompiers, il y a le feu dans la cuisine!

 

Quelques braises ont suffi à ranimer l'incendie, Sophie est invitée à se joindre à la troupe pour le bis, une chouette version de 'Without Love' des Doobie Brothers   suivie par  ' Crazy' de Gnarls Barkley!

 

Prochaine prestation: le 24 juillet à la Brasserie Philomenn à Tréguier! 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

samedi 12 juillet 2025

Fêtes patronales de Pédernec avec Tea girl and Coffee Boy et Obscur Feuillage , Parvis de l'Eglise, Pédernec, le 11 juillet 2025

 Fêtes patronales de Pédernec avec Tea girl and Coffee Boy et Obscur Feuillage , Parvis de l'Eglise, Pédernec, le 11 juillet 2025

michel

Pédernec, quelques 1890 autochtones et/ou nouveaux Pédernecois (es) , des champs au nord, au sud, à l'est et à l'ouest, des céréales ( maïs, blé, orge),  des pommes de terre,  du colza, des choux, des potirons, des courgettes, des échalotes... et aussi des prairies sur lesquelles paissent de paisibles ruminants. 

Non, les tulipes c'est du côté de Lisse, le lin, c'était  près de l'Escaut, pour  la lavande , essaie la Drôme et pour les macaroni,  va voir  le long du Pô.

Un  osservazione, Giampiero?

C'est du riz, dans les plaines du Pô,  inculte !

On retourne à Pédernec, dans le canton de Bégard , que des manants nomment la ville des fous.

Du 11 au 13 juillet s'y déroulent les fêtes patronales, le vendredi est consacré à la musique, tu peux lâcher les gosses , la fête foraine est à deux pas, de la buvette, tu peux assister à leurs chamailleries, le samedi, c'est la soirée moules, bal disco et feu d'artifice, et si tu veux gagner ton poids en andouillette, tu peux tenter de remporter le concours de boules.

On a fait le déplacement pour  Tea girl and Coffee boy et Obscur Feuillage!

20:30, pas de tea for two mais du thé pour la fille et du café pour le garçon:  Tea girl and Coffee boy!

 Claire Mocquard au chant et au violon,  Oleg Barabasz à la guitare gypsy jazz.

Claire a d'autres cordes à son violon: Klara Ninn, Acoustic Ladyland et le  Jean-Charles Guichen group.

Oleg, un as de la savate, s'agite parfois au sein de la Bande à Léon, à ne pas confondre avec celle de Bonnot.  

Le menu de la soirée prévoit du swing, du manouche, des standards jazz, et des adaptations.

Au moins deux chansons célèbres traitent des forçats enchaînés, ' Chaing gang' de Sam Cooke et 'Work song' de Nina Simone, c'est avec le titre de Nina Simone que le duo entame son set.

La guitare swingue pas low et la voix chaude et précise, déjà,  enchante.

Claire a ramassé le violon pour entamer une saudade dans laquelle il est forcément question de tristeza, le pied d'Oleg écrase une pédale d'effet qui lui permet d'ajouter  une boucle comme toile de fond à ses arpèges épicés.

La voix claire, normal, et pleine d'émotion chatouille les nerfs,  , tandis qu'Oleg  nous la joue Baden Powell en souriant.

'Isn't she lovely' de Stevie Wonder reçoit un traitement Stéphane Grappelli meets  Barney Kessel, Stevie n'y a vu que du feu.

Un bédouin et son chameau dans le désert... un mirage?

Non, 'Caravan'  de Duke Ellington, une version chantée, le violon aux couleurs gypsy a ensorcelé le cobra qui pointait une langue fourchue  hors de son panier, Oleg a mis en boucle une séquence pompe pour placer un solo poivré.

La nuit tombe, le calme revient,  Ouarzazate  s'endort, les nomades ont regagné leur bivouac.

Oleg a dû faire un cauchemar, il s'agite, calme-toi, lui souffle Claire qui propose 'Feeling good' de Nina Simone.

Le guitariste,  espiègle: t'as vu, comme quand j'étais gosse à vélo: sans les mains!

Pédernec, une valse, ça vous tente?

Non, pas en mode James Last reprend Engelbert Humperdinck, une gypsy waltz, style Paris Gypsy, le thème du film Les Valseuses ( composé par Grappelli).  

Si l'amorce de ' I got rhythm' de Gershwin est posée, très vite le tempo s' accélère et la guitare part en cascades, les chutes du Niagara c'est du pipi de chat en comparaison.

Une devinette, la chanson est devenue célèbre grâce à un film!

Indices : Almodóvar et Victoria Abril.

'Kika',  'Guaglione ' par Perez Padro.

Raté, 'Piensa En Mi' de Luz Casal dans '  Tacones lejanos', les sanglots du violon auraient dû te mettre sur la voie.

Du swing sans Django Reinhardt , c'est impensable, voici 'Coquette' en formule arrangée, on y a ajouté un zeste de Stevie Wonder.

' Bei mir bist du schön', pour la  version française  tu tapes Léo Marjane,

Pour les vocalises et les rafales de mitraillette, tu tapes  Tea girl and Coffee boy.

On retourne au ciné- club, où  on donne ' Bagdad Cafe'  avec le merveilleux ' Calling You' dans la version de  Jevetta Steele.

Sous le chêne la température indique encore 25° et pourtant tu frissonnes.

Après le standard ' Summertime' c'est pied à fond sur le champignon que le duo nous balance une version flamenco de ' These boots are made for walking'  qui ponctue un set stylé.

T'en va pas comme ça, murmure Nancy Holloway de son délicieux accent américain, du coup,  le duo nous gratifie d'un bis en mode mineur, ' Minor Swing' de Django Reinhardt. 

 

A voir à Trégastel le 23 07.

 

Obscur Feuillage.

Un jour, interviewé par un quotidien de l'Ouest , Julien Paitel déclare: « Je suis là pour faire le show »!

Le show il s'en occupait déjà à l'époque où, gilet jaune, il faisait la une des canards.

Comme Julio Iglesias, il peut chanter 'Je n'ai pas changé', toujours animé par  une âme de Don Quichotte , il devient chansonnier.

Désormais, il se produit sous le label Obscur Feuillage, pour nous asséner son message anti-clérical, anti-libéral, anti- mondialisation, anti-fric et anti- connerie,  il se fait aider par deux figures bien connues du Trégor musical (  Sophie Jobert au trombone et programming  et Charlotte Le Calvez à la guitare, deux Cheeky Nuts pas échappées d'un pot de Nutella).

Préambule: ne pas s'attendre à un concert routinier, Julien est de l'espèce imprévisible, assez fantasque sur les bords.

Si tu consultes Spotify tu lui découvres un EP, un  album et plusieurs singles. 

Une symphonie pastorale sur bande, suivie par une annonce tragico/disco/comique aussi bling bling que les interventions de Nagui, amorce ' Hollywood', un futur hit dans la lignée des Charlots, de Katerine sans banane, de Ricet Barrier, de Richard Gotainer et d'autres farfelus notoires.

A Hollywood, on fait du cinéma, Julien fait du cinéma, il saute du podium, grimpe sur un tabouret branlant, vient faire les yeux doux à Madame Rosalie , tend son micro au sacristain, vient tapoter l'épaule d'un chasseur sans fusil, à la manière de ce que Macron avait l'intention de faire avec ze king of England, really shocking, my dear,  bref il en fait des tonnes et Pédernec se bidonne.

Pourquoi faire simple quand tu peux faire ' Komplike'  , en mode Plastic Bertrand version 2025 , il propose un texte décalé vaguement scatologique, le style de truc qui plaît aux intellectuels de gauche, un peu moins aux fans de Sardou.

Il continue sa gymnastiques vespérale, Charlotte place des riffs bien gras, le trombone s'époumone, la boîte à rythmes turbine. 

Ce qui devait arriver arriva,  clac, une corde rend l'âme, pas de panique, je brode pendant la séquence raccommodage.

Appel d'offre, il nous faut un(e) volontaire. 

Anna ( nom d'emprunt) tu montes sur le podium et tu tiens la pancarte bien haut pour que ta maman, ta tata et ton tonton  puissent lire.

Il a jeté son dévolu sur la plus délurée du village, le tango ' Assaisonné aux pesticides'  sous des allures déjantées est criant de vérité ( cf. la loi Duplomb).

Pédernec, c'est l'heure du slow, pour maîtres nageurs et  barboteurs municipaux,  voici 'Piscine' ,  suivi par mon tube ( 2402 vues sur YouTube, ma maman a cliqué 1986 fois) , 'Monde idéal' avec  son refrain racoleur a fait des ravages sur la plaine.

Do you like reggae music?

I love it, ont répondu ceux de 10CC.

Je vous joue le titre  au banjo en adoptant le jeu de jambes de Zizi Jeanmaire. Après une pièce  animalière  aussi tendre qu'un ours en peluche, on aurait aimé vous interpréter du Michel Fugain, mais la machine est récalcitrante, je vais chercher un câlin chez Cédric  avant d' embrayer sur 'Pas tout oublié',  le morceau rock  aux senteurs Soldat Louis ou Les Trois Fromages du set.

Les Ramones savent compter au moins jusqu'à four, Obscur Feuillage aussi,   il vous chante les bons côtés de la vie avec ' Soleil'  pour terminer une prestation revigorante.

Julien descend parmi la foule en délire qui, à l'unanimité moins deux, réclame un bis, Marion lui pique son micro,... je te le rends si tu remontes sur le podium.

Ce qu'il fait pour proposer   l'hygiénique 'Une douche' ( fait mouche) qui incite les Claudettes locales à exécuter une chorégraphie à rendre Béjart jaloux, le titre est  suivi par le plus ancien et écologique ' La nature avec toi ' .

 

Sigismond, t'en as pensé quoi?

 L’attitude humoristique est un refuge universel fréquemment utilisé par les hommes pour tenter d’endiguer leurs peurs et leurs souffrances, quelles que soient leurs appartenances sociales ou culturelles.

 

T'es un grand comique, toi!