dimanche 7 septembre 2025

No Water Please + « HAND HOP » par Scopitone et Cie, lors du lancement de la saison au Centre Culturel du Sillon à Pleubian, le 6 septembre 2025

 No Water Please +  « HAND HOP » par Scopitone et Cie, lors du lancement de la saison au Centre Culturel du Sillon à Pleubian, le 6 septembre 2025

michel

Alors qu'un peu partout en Côtes-d'Armor fleurissent  les forums des associations,  c'est vers Pleubian que tu te diriges.

 Les salles de l'Arche et du Sillon dévoilent la saison culturelle 2025/2026 en organisant une journée festive et gratuite proposant une représentation de No Water Please et le spectacle Hand Hop de la compagnie Scopitone et Cie.

Après avoir assisté à la présentation des différents rendez-vous ( théâtre, musique, cirque, création documentaire, projets participatifs)  prévus  à partir du mois d'octobre, le public est invité à rejoindre les jardins pour le show de No Water Please, des gens préférant la cervoise à l'Evian.

On les présente comme une fanfare jazz-punk tout terrain, qui sillonne la France depuis le début du siècle.

Ils sont sept comme les mercenaires, les boules de cristal, les copains de Blanche-Neige ou les merveilles du monde selon l'Unesco. 

Quatre instruments à vent, maniés par des gens ne craignant pas l'essoufflement: Laurent Dumont au saxophone baryton (   Black Rooster Orchestra, The Brassmatics...), le malicieux Julien Matrot  à la trompette ( Washington Dead Cats, Brass Timber, Cumbia Ya!, La Marcha...), Julien Varin au sousaphone ( Toundra, Zeff Orchestra, Chupa Chuva, Eddy Louiss...) , François Piriou, cheveux verts cachés par un bonnet, au trombone ( La Marcha, Wahzo Brass Band, Cumbia Ya!...) , un banjo électrifié pour  Eric Muller, un fan de bluegrass, et deux frappeurs:  Nicolas Debrie à la grosse caisse et Vincent Le Noan à la caisse claire.

Tout ces braves gens poussent la chansonnette à l'occasion. 

Ils ont enregistré une demi-douzaine d'albums mixant compositions originales et reprises trafiquées.

Remarque vestimentaire: un plus pour les T-shirts que tu ne peux te procurer chez Vinted.  

L'aubade débute par une version fanfare de ' Guns of Navarone' des Skatalites, les canons tonnent avant la nuit, les collégiens chantonnent la, la, la, la... ska alors,  ton épouse les imite.

 

Le groove dégouline de partout , c'est clair pas question de se faire chier à Pleubian, on est dans le même créneau que  Les Fils de Teuhpu!

L'intéressé l'ignorait, mais  ' Charlie Mingus was a punk rocker'.

 Les cuivres effervescents, soutenus par un banjo piquant et des percussions New-Orleans touch, bouillonnent,  ça brûle et  la fièvre est contagieuse. 

Mais comme le brave Charlie avait à son répertoire un titre baptisé ' Moanin', soudain la composition prend des allures de convoi funéraire avant de repartir au front.

Salement addictif!  

La troisième salve démarre en mode funky, avant de virer jazz fusion, le trombone sort des coulisses pour  pousser un coup de gueule, ça remue comme sur les meilleurs titres de Tower of Power.

Ce morceau a été inspiré par les embouteillages rencontrés à la Porte d'Orléans, nous dit-on!

On reste à Paris pour une reprise orphéon de 'Party in Paris' des UK Subs.

Le sax barrit, la troupe éléphantesque renchérit, le banjo place un solo, punky,  électrique, tous, ils entament un refrain moins hargneux que l'hymne des Londoniens.

Pleubian, si tu pouvais donner le départ, c'est simple, tu comptes jusqu'à quatre, pas forcément en Breton et on enchaîne.

Tout baigne, les cuivres dansent, Eric Muller, soutenu par les percus,  se prend pour Derrol Adams,  Julien la trompette cueille un truc sur le gazon, le dépose sur le snare drum, Vincent matraque le champignon ou la marguerite ( vu de loin, c'était  difficile à dire) et  transforme  la chose en purée.

Sur l'île Maurice il y a un village dénommé ' Quatre Bornes', c'est le titre de la suivante,   Nicolas et Vincent ont échangé leurs jouets, Julien souffle comme un dératé, il a les joues plus enflées que celles de Dizzy Gillespie jouant ' Groovin' high' .

Les cuivres traversent les océans, et pour éviter le mal de mer, la troupe entame un chant créole  épicé.

Tu connais ' Jeanine'?

La strip-teaseuse désormais à la retraite?

Non, une autre, on démarre mollo, elle aime les berceuses, avant d'accélérer sans dépasser la vitesse autorisée dans ce bled.

Et pour Tarzan, un grand amateur de ska, voici ' Monkey Man' ( merci The Specials).

On vous quitte avec un titre participatif, si tu pouvais sauter en reprenant  le refrain hey, hey, hey, on te sera éternellement reconnaissant.

' Groove is back' termine ce set tonique et haut en couleur.

Le soir même  les aquaphobes jouent à La Roche-Derrien!

 

 

 

 

 

  

 

 

 

samedi 6 septembre 2025

EP - Wasteland Requiem par Dominant Chain

 EP -  Wasteland Requiem par Dominant Chain

 

michel

 symphonic progressive metal

 Inverse Records.

Certains groupes, prolifiques, pondent un album ou EP tous les ans, ce n'est pas le cas de Dominant Chain, un combo originaire de Sonkajärvi,en Finlande.

Le groupe naît en 2006, mais il attendent le mois de septembre 2025 pour lâcher un premier enregistrement.

Tu te dis en 19 ans, il a eu le temps de composer une centaine de morceaux,   et bien, l'EP se compose de 5 titres, à peine!

Comme pas mal de groupes de symphonic metal, les vocaux sont assurés par une voix féminine, Simone Simons chez Epica, Floor Jansen encore une Néerlandaise, chez Nightwish ( elle a succédé à Tarja Tuunen qui voyage en solitaire, désormais),   Ambre Vourvahis chez Xandria, Sharon Janny den Adel chez Within Temptation, etc... on pourrait en citer une centaine, chez Dominant Chain, la figure centrale se nomme Marja Kettunen, un nom  sans passé musical, a priori, mais qui va gagner en renommée très rapidement.

Pour l'accompagner, une équipe soudée:   Juho Keränen - keyboards/orchestration, Jarno Keränen - guitar, Tuomas Korkatti - bass et  Toni Balk on drums.

Juho vient du classique, il peut te jouer du Debussy, du Saint-Saëns ou du  Grieg les yeux fermés en buvant du Salmiakki Koskenkorva à la bouteille, Jarno a officié chez  d'autres adeptes du progressive metal, J J Corporation, tout comme le bassiste Tuomas, et le batteur Toni Balk.

 

Track list:

  1. Wasteland Requiem
  2. The Moment
  3. Tears of the Tyrant
  4. Dirt
  5. Kissed by This Life

 Cover art by Antti Raatikainen, une peinture sur toile reflétant le titre de l'album, un requiem pour terre désertique dans laquelle trône une sorte de croix massive, on ignore si l'artiste a été inspiré par T S Eliot, mais l'image est forte!

Le disque débute sur une composition liturgique ( Wasteland Requiem) , quasi instrumentale,  en l'honneur du  pays perdu, la formation classique de  Juho Keränen le conduit à construire un titre dans la lignée des Tubular Bells de Mike Oldfield ou du formidable ' Still I'm sad ' des Yardbirds.  

Tout y est, les cloches sépulcrales, le chant grégorien, les cordes sombres, l'orgue baroque, les arrangements majestueux, là où Stratovarius travaille au clavecin, Dominant Chain préfère le synthé... le résultat est impressionnant!

Beethoven, pourtant atteint d'une surdité précoce, en est resté baba, cool, il a dit! 

'The Moment'   offre tous les éléments requis pour le symphonic progressive  metal , une entrée en matière vivace dominée par des percussions musclées , un gimmick au synthé, des riffs qui cognent et quand vient le tour de Marja Kettunen, tu craques en entendant sa voix mariant puissance et  esthétisme.

La composition, complexe, avec de nombreux changements de tempo, dépasse les quatre minutes, elle offre la possibilité à Jarno, qui n'est pas un lapin, d'étaler une belle virtuosité à la six cordes.

Au niveau lyrics, ça ne rigole pas ... Love’s a dying flame, your ghost fades away, sorrow remains, no return from this fate... le futur ne s'annonce guère brillant, point noir supplémentaire: we can never go back to the start... heureusement, il y a la voix de Marja pour faire passer la pilule.

Qui a dit qu'un tyran était intraitable et ne pleurait jamais, pas en Finlande, en tout cas,  'Tears of the Tyrant' démarre sur une succession de pas sourds, le tyran se dirige vers le salon, une guitare mélodieuse soutenue par un drumming  flegmatique accompagnent sa marche,  puis vient Marja et son chant enchanteur qui doit le soulager.

Tout coule sereinement, majestueusement même, mais après un rugissement, la belle se tait, la guitare gronde, le batteur frappe moins mou, tak tak tak, un chant guerrier digne des Valkyries de  Wagner se fait entendre, Jarno  part en arpèges prog, les synthés lui font écho, puis  Marja réapparaît pour reprendre le thème   où elle l'avait laissé avant le bridge.

Pour la petite histoire, on te signale que Noktiis Eterna, un groupe français d'Atmospheric Black Metal, avait sorti un album ( éminemment audible) nommé 'Les larmes du Tyran'.  

Retour au pays de Sibelius pour 'Dirt' , un titre apocalyptique de près de sept minutes.

Le vibrato lumineux de Maria se fond sur une instrumentation aux arrangements complexes.

Si le jeu de batterie est du style métronomique et que la basse maintient un cap  inflexible, guitare et synthé rivalisent d'ardeur lors d'un duel épique, rappelant les grands morceaux de Dream Theater .

Pour terminer l'odyssée dans le Wasteland,le groupe propose 'Kissed by this life', un titre freudien, orageux, narrant les cauchemars d'un captif souffrant d' amnésie, ...( Awakening of me betrayed by my memory...) et cédant à la panique.

Le chant lyrique, avec en background quelques growls effrayants produits par Mika Kankainen (de Shade of Sorrow) et l'instrumentation classico prog captivent de bout en bout, le mauvais rêve s'achève sur une déflagration qui n'annonce rien de bon pour l'interné.



Rien à jeter, pas de déchets dans ce 'Wasteland Requiem', un mini-album qu'on recommande à tous les fans de symphonic metal, quant à Dominant Chain, ils ont promis un nouvel enregistrement avant 2050!

 

 

   

  

vendredi 5 septembre 2025

Bonjour Minuit- Point Presse de septembre 2025

 Bonjour Minuit- Point Presse de septembre 2025

Après la trêve estivale, les choses sérieuses reprennent à Bonjour Minuit! 

Le programme annoncé jusquen décembre a tout de la brique!

septembre

Un hors mur pour commencer, une collaboration avec le tout nouveau complexe Totem Baie à Saint-Brieuc: le 12 09  un concert de Mick Strauss ( Moriarty), c'est gratuit et ça commence à 18 00.

Le lendemain, un apéro pour les bénévoles, avec présentation de la saison.

Le 20 09 au Club, l'association Goose Tension reçoit les clés pour organiser un 'Season Pulse' avec  Swear Jar et Freddy Keach & The Mop ( from London) + deejay set

Le 27 09 un spectacle de  Mosai & Vincent pour les petits,   à 9h30 et 11 00

 

octobre

le jeudi 02 la session live de Radio Activ'  mit Infurious, qui a vu le jour sur les cendres des Dandy Monkeys  

le 04:   Girlz Disorder - avec le son riot grrrl venu d’outre-Manche de Lady Rage et le punk’n’roll de Bombyx Mori. Pour la sélection locale, ce sera le quatuor pop punk The Playmatics et le glam punk de Band of Bitches.

le 11 techno night  (! interdit au moins de 18 ans)  concoctée par Astropolis Records, sacs de couchage non fournis!

le 16,   un apéro musiciennes et techniciennes pour consolider le réseau local des femmes et personnes non-binaires.

le 21, du blues:   Robert Finley ! à 19:30

le 23:  release party du nouvel album de Moundrag + Grandma’s Ashes

le 30:   le 808 Club accueille Yun Jaï, say rap, trap & r'n'b!

novembre

le premier jeudi ( le 6)  c'est Radio Activ'  mit Mata Hari, sans Margaretha Geertruida Zelle

le 9, un   super-casting féministe qui navigue entre lecture de texte et electro post-punk : le collectif Draga rassemble Lucie Antunes, Anna Mouglalis, P.R2B, Théodora Delilez et Narumi Herisson autour de l'oeuvre de la philosophe Monique Wittig. 

à découvrir!

le 13:   tournée des Trans avec Ordoneila, TazzManiacs et Margaret Tchatcheuse, tu peux laisser ta CB à la maison, c'est gratuit!

le 15: Arthur Satan t'emmène aux enfers sans mauvaises intentions!

le 21: du rap - Souffrance

le 23 la tournée d'adieu de Bagarre +  TedaAk 

 

on annonce déjà FauxX à La Passerelle en décembre 

 

résidences: l'Attrapeur, Hlm et SBRBS 

 

 

 

 

mardi 2 septembre 2025

EP - Holding The Flame par Tomb of Giants

 EP -  Holding The Flame par Tomb of Giants

michel

heavy metal

self released

Si tes compétences en jeux vidéo sont nulles, jamais tu ne trouveras la tombe des géants, par contre si tes notions en heavy metal dépassent la normale, tu sais que   Tomb of Giants est un combo allemand pataugeant dans le milieu cher aux fans de Judas Pries, Deep Purple, Accept, Doro, Helloween et autres  Scorpions:  le traditional heavy metal.! 

Un modèle qui depuis près de 60 ans rassemble des aficionados de toutes les générations, il n'est pas rare au Hellfest, par exemple, de croiser un gamin de 14 ans accompagné par papy, qui se tape allègrement 75 balais et qui a vu Ronnie James Dio au sein de Elf en 1968, pendant que son cousin jetait des pavés sur les CRS.

 Tomb of Giants n'a pas connu cette glorieuse époque, le groupe d' Osnabrück voit le jour en 2013, sa discographie n'est guère abondante: deux albums, .« Tomb Of Giants » en 2017 et « Legacy Of The Sword» en 2023, et tout récemment l'EP " Holding The Flame".

Un line-up mouvant, de la formation initiale demeurent   Oliver Nienhüser ( guitare et songwriting, au départ il se chargeait aussi des vocaux), Mirco Nienhüser ( son frangin)  aux drums, Daniel Melchior à la basse,  en 2019, Yannik Moszynski remplace  le guitariste Sven Mengler qui avait succédé à Ian Waters, depuis 2024, Kai Roarside ( Reptyle, Crimson Glow and Scarecrow 13)  se charge des vocaux, sur les albums, c'était Sergio Cisternino, un  gars qui s'est évanoui dans la nature!

 

Track Listing

1. The Flame
2. Evilnator
3. Midnight Devil
4. When Destiny Calls

L'  artwork ( une toile souterraine)  est signé  Timon Kokott,  quatre statues monumentales semblent surveiller la tombe des géants, éclairée par un flambeau dans une sombre crypte, un aventurier, interprété  par Mel Gibson ou Harrison Ford, contemple des ossements gisant   au pied du mausolée.

'The Flame'  s'embrase dès les premiers coups de baguettes   survoltés de Mirco, dont les pieds écrasent allègrement la double pédale de la grosse caisse, les guitares rivalisent de riffs héroïques, la basse maintient un rythme infernal, la voix de Kai   est de celle qui effraie toutes les cailles et, comme il est secondé par la troupe, qui glapit des refrains corrosifs, les rapaces aussi se tirent. .

L'ombre d'Iron Maiden plane dans le caveau, tu parles d'un démarrage sur les chapeaux de roue.

Une longue intro heavico lyrique amorce le midtempo ' Evilnator'  chanté d'un timbre démoniaque par Herr Roarside, quand tu sais que "roar" se traduit par rugir, t'as pigé qu'il n'y a pas intérêt à entrer dans la cage aux lions.

Les guitares hurlent, la rythmique matraque sans répit,   la troupe, salement énervée,  scande I am evil,   il y a comme des relents de NWBHM et de thrash dans le rendu, évoquant un groupe tel que Diamond Head qui en 1980, déjà, se demandait ' Am I evil'!

'Midnight Devil', à ne pas confondre avec la daube ' Les démons de minuit', évoque, aux niveaux lyrics, le fameux ' The Hunter' de Free,   le titre avait déjà été enregistré en 2017, il a reçu un traitement  plus 'moderne' sans perdre de sa force de frappe.

Le chorus scandé soutient le chant puissant du lead singer, le midtempo repose sur une progression de riffs râblés, qui précèdent un solo liquide, une basse au groove épais et un  drumming  accentué, forment un background indéracinable mettant en lumière le sérieux de la métallurgie teutonne.

'When destiny calls' .

L'appel de destin démarre pacifiquement par un solo de guitare mélodieux,  c'était pour nous endormir, après 30 secondes, Mirco donne le signal de la cavalcade, les guitares changent de ton et partent au galop,  la basse vrombit et Kai vocifère tel un forcené!

Un gang chant à l'arrière mène les troupes au combat, sus à l'ennemi, ça va saigner, Mathilde!

 

Pour la sortie de l'EP, le groupe avait  décrété: “Where darkness rules, a flame will always burn. And you keep it alive!

Ils ont ajouté:  ‘The Flame‘ is our commitment to the positive power of Metal music.!

 

Une conclusion cartésienne.

Do people still listen to heavy metal, se demandait un sceptique. 

Il suffit de mentionner le Hellfest, le  Motocultor, Graspop, Festival 666, Raismes, le Damnation Festival, Monsters of Rock et des centaines de rejetons moins renommés, pour  répondre à Saint-Thomas!  

 

 

 

 

 

samedi 30 août 2025

Crazy Dolls and The Bollocks aux Jardins du Port, Saint-Quay-Portrieux, le 29 août 2025

 Crazy Dolls and The Bollocks aux Jardins du Port, Saint-Quay-Portrieux, le 29 août 2025

michel 

Concert de fin de saison estivale en mode rock'n'roll  à Saint-Quay-Portrieux.

 En provenance de Bordeaux:  Crazy Dolls and The Bollocks!

 

Préliminaire, oublie le s, il n'y a plus qu'une seule doll, baby, but she's still crazy.

Never mind the bollocks, ils sont désormais trois, chacun muni d'une paire!

21:00, ce n'est pas  la grande foule, l'organisation propose de différer le show d'un quart d'heure afin de permettre au public de digérer les moules frites.

21:15', trois barbus et un mini-short en piste!

Florian Mellin à la guitare (  Perry Gordon And His Rhythm Club, Raw Wild, The Pathfinders...) , Corentin Lagrue  à la basse ( Fhorce, Matrass) et un batteur dont  on n'a pas saisi l'identité, il ne s'agissait pas de Céline Tomé, ni de Lou Hanas annoncée  sur les feuillets de présentation.

La petite crazy doll,  très sexy dans son short noir se nomme Lynn, alias Pauline Dugravier, une fille au background blues.

Le combo agite Bordeaux et toute l'Aquitaine depuis 2013, il a gravé quelques plaques qui s'écoutent sur Bandcamp et Spotify.

Il était indiqué  rockabilly déjanté, c'est par un blues rock saignant  et non trafiqué ( Depressed gale)  que les Bordelais entament les festivités.

Le timbre rocailleux de Lynn impressionne, son jeu de jambes tout autant, les riffs de Florian claquent sèchement et la rythmique est à la hauteur.

Du coup Saint- Quay s'éloigne de la buvette pour goûter à un élixir plus pimenté.

Pas besoin de dessin, 'Go Fast' déboule  à fond la caisse, ils se disent influencés, e a, par Imelda May, il y a pire comme modèle!  

Le midtempo 'Lockdown blues' is about luck and money, avec un petit côté vaudou en prime.

Avec un timbre proche de celui de la raspy voice de  Beth Hart,  des lignes de guitare résolues, une basse  pas avare et un drumming maîtrisé, ce blues a reçu l' aval du puriste , se tenant à ta gauche.

' Miss Carter' is a lovesong, donc un slow blues, sur lequel la voix  caverneuse et effrayante ( I wear a 1000 masks) , en mode parlando, de Florian Mellin donne la réplique au contralto subtil de Pauline qui ne  scrute pas  la plage, mais fixe un  gars reluquant ses guibolles.  

En 1961, Wanda Jackson  enregistrait 'Funnel of Love' , un titre qui a inspiré Adele et des enfants de viticulteurs, le country/rockabilly track  n'a pas pris une ride,   Wanda Jackson, par contre,  s'est retirée du show- business.

Pour la suivante ' Rockabilly mind', tu bats des mains Saint-Quay, car il  faut que tu participes un peu! 

Pas évident de suivre le tempo nerveux imprimé par les roustons chauds. 

Une seconde reprise pour suivre, ' The sky is crying' d'Elmore James, Florian, très en verve, nous balance une intro digne d'Albert King, Lynn n'a pas réussi à faire pleurer le ciel mais a touché nos coeurs.

Tu dis, Gordon?  

That chick has got guts! 

C'est probablement un compliment, pendant le solo de guitare elle prend appui sur Corentin, du coup un autre poète du coin ajoute 'la belle et la bête'.

Amorcé par le batteur, ' Divine' ,  le titletrack de leur EP de 2018 , remue en mode boogie  et incite les John Travolta/ Jane Fonda  du coin à entamer une chorégraphie sportive. 

' Gore'Deedoo' est dédié aux monstres qui s'éveillent à la tombée de la nuit.  Ce psychobilly turbulent a fini par énerver un ou deux zombies qui sommeillaient sur un yacht, Florian en rajoute une couche de sa voix d'outre-tombe, tout en distillant des riffs déments.

'Country Lady', sa guitare métallique et son chant magnétique, évoque les titres les plus  dépravés de Vaya Con Dios.

Non, madame, je ne danse pas le tango, ma religion me l'interdit! 

C'est par une attaque en force que débute 'Losing game' un rock hispanique métallique au final abrupt.  

Elle a sorti un browning pour ' Colt Baby Dragoon' , elle le pointe vers un gars dans l'assistance.... bang, bang,bang... c'était pas un six coups, elle a tiré plus de vingt balles, avant de filer à toute vitesse sur son étalon fougueux. 

En route pour un madison géant avec ' Statesboro Blues' de Blind Willie Mc Tell, devenu un hit imparable pour les Allman Brothers, suivi par ' Back in the wood', en formule décoiffe-moi la moumoute, aux senteurs zeppeliennes.

Je descends  pour danser avec vous puis je regagne le podium au pas de coure.

Elle a du tonus, la fille!

Sur des tonalités ' Tobacco Road'  sidérurgiques, voici ' Lucky Penny' de JD McPherson et pour suivre un nouveau morceau qu'on a baptisé ( provisoirement) ' Tartine',  du rockabilly à beurrer!

Si tu aimes les films d'horreur, voici ' Monster of the night' , un titre effervescent, interprété sur un tempo chevauchée fantastique et émaillé de ricanements  horrifiants.

Corentin, tu leur expliques pour le refrain de  'Zombie boy'.

OK, bébé!

Il ressemble à quoi ce garçon?

He has an ugly face!

Encore du psychobilly  bien trash, dans le moule The Cramps!   

Poison Lynn tient la forme!

Bon, faut  penser à rentrer se coucher, on achève par le bien nommé, 'Night ride' c'est le blues du sextoy,   les batteries ne sont pas plates, aucun risque de panne.

Bye, bye, la Bretagne.

 

Oh, mais la famille est là, o k, rien que pour eux, une petite dernière pas encore baptisée mais salement impétueuse.

  Un show des Crazy Dolls and The Bollocks est synonyme de rock'n'roll, de  rage, de passion, de fougue, et de bonne humeur....

Monsieur, le maire?

Une superbe soirée! 

 

 

 

  

   

 

 

 

 

 

  

 

 

 

vendredi 29 août 2025

EP - Echoes of Transgression par The Giant Low

  EP - Echoes of Transgression par The Giant Low

michel 

post punk

Records DK 

Comment et pourquoi Malte Olsson,  un brave Suédois, présenté comme Indie game developer, qui a tenu la basse pendant des années au sein du groupe de noise rock Brick et, qui avait été invité par The Hellacopters pour tenir la basse sur 'I'm a Stealer'  ( Album High Energy Rock'n'Roll), a-t-il atterri à Nijmegen?

L'amour!

Quoiqu'il en soit, on le retrouve chez Annahay, un band catalogué americana/alt folk, aujourd'hui aux oubliettes et plus tard ( en 2019), il forme avec des gens du cru, le groupe The Giant Low.  

Maurcice Snijders ( Sister Johnson, The Blue Mask) tient la guitare,   John Munnich ( Stonerfront Nijmegen) s'occupe des lignes de basse, à la batterie on retrouve John Janssen ( il jouait avec le combo country Yeeehaa ).

Malte se charge des vocals et joue de la guitare. 

Un premier EP ' Wonderful and Dark' voit le jour en 2021, suivi par 'Amazone' en 2022, un deux titres sort en 2024, et tout récemment, le groupe a enregistré 'Echoes of Transgression'. 

Le band est passé par Eurosonic à Groningen, et a été invité à participer à quelques festivals intéressants aux Pays-Bas. 

 Track listing

 1 Blindness 3:43 

2 What's the Point 3:50 

3 Payments 3:39 

4 Care a Lot 4:15

 Cover art by Sander Steins, a visual artist based in Nijmegen!

Dans les tons gris, on distingue le visage d'un jeune individu, une bande brune vient déchirer le cliché en son milieu   et donne un éclairage flou sur  une partie des traits. 

'Blindness' est introduit par des nappes de synthé brumeux avant l'arrivée de l'armada post punk, des guitares stridentes, un rythme de batterie régulier et soutenu, une basse  qui pulse et un chant hypnotique en spoken pattern, plus  blanc qu'une lessive Omo, un comble pour un titre à l'ambiance sombre,  en prime,  on a droit à des backings carrés.

On nous souffle Editors ou  Interpol et pour ceux qui s'en souviennent, on ajoutera  les louvanistes Customs, qui avaient cartonné avec le single 'Rex' en 2009.  

Une intro grinçante, industrielle,  et lugubre  amorce ' What's the point' , la batterie rameute les sidérurgistes, guitares irritées  et basse  trempée dans le vitriol  annoncent un chant désespéré, et tu connais l'esthétique de de Musset, approuvée par Mallarmé, ce sont les plus beaux!

Quand l'espoir agonise il ne reste que le doute et l'angoisse, il peut chanter.. bring back my hope again.. , c'est foutu,  ...What's the point to carry on anymore... et c'est sur un fracas métallique que s'achève la plage sordide.

'Payments',  qui fixe le prix à payer?

 Vais-je tout perdre..., mes biens, ma famille, mon chat, ..nothing can fix the crack... .

Non, je n'irai pas à Lourdes, je n'irai pas allumer un cierge à la Vierge, c'est fini!

Le  post punk a toujours rimé avec solitude, avec atmosphères anxiogènes, désillusion, dépression,  aliénation, The Giant Low à l'instar de groupes tels que Pink Turns Blue  de Berlin, Sad Lovers and Giants ,  les Frenchies Asylum Party ou les actuels Whispering Sons, The Ultimate Dreamers, Perverted By Language ( pour rester en Belgique), perpétue la tradition.

 ' Payments'  ses sonorités indus/cold wave et son chant détaché,   ne fait pas tache, tous les ingrédients sont réunis pour en faire un hymne post punk déterminant. 

Pour clôturer  le projet, le géant court sur pattes propose 'Care a lot', un titre robuste, porté par une basse nourrie  aux protéines qui vont régénérer ta musculature,  mais obscurcir  le soleil, John imprime un rythme étourdissant en pulvérisant toms, caisses diverses et cymbales, les guitares âcres déchirent tout, quelques touches de synthé viennent  saupoudrer le final,   tandis que la voix rêche de   Malte   aboie  son propos en Sprechgesang menaçant.

The  Giant Low  n'est pas là pour révolutionner le genre mais  le groupe dispose des bonnes cartes pour enfin percer hors du Gelderland.

En 2025, le  post punk a encore le vent en poupe, il suffit de voir le succès de combos tels que Fontaines D C,  Viagra Boys ou  Fat Dog pour s'en convaincre!

 

   

 

 

lundi 25 août 2025

The Outdoors au Chaland qui Passe, Binic, le 24 août 2025

 The Outdoors au Chaland qui Passe, Binic, le 24 août 2025

michel

 

Binic reçoit Tucson, Arizona,  pas pour un baseball game opposant The Tucson  Saguaros à l'Entente  de la Morue Binicaise, mais bien pour un double concert d'enfants natifs de l'Old Pueblo: Enid Gay, désormais Enid Pifeteau  depuis son union avec un French Cowboy chasseur de lapins et Ryen Eggleston qui se produit en cette fin d'après-midi sous l'étiquette The Outdoors.

Pascal s'est tapé la chronique du show rocambolesque et frémissant de l'imprévisible et gaie Enid ( cf report), après une pause rafraîchissement mousseux, il te passe le témoin et son stylo Parker vintage pour relater le set de The Outdoors.

 Ryen Eggleston, un Golden Boots, non nominé pour le Soulier d'Or, a monté un projet annexe il y a peu, The Outdoors, en ce mois d"août torride il se tape un trip sur le vieux continent avec des dates dans la Bundesrepublik et d'autres chez Marianne.

Au pays de  Frank-Walter Steinmeier, il était accompagné par Andrew Collberg, un Ricain établi à Cologne qui a, e a, travaillé avec Howe Gelb ou Marianne Dissard  et Nicolas Moog ( Thee Verduns de Metz), ce soir il a fait appel à Miss Enid Gay, moins sosotte derrière son piano et très performante aux backing vocals.

Ryen étant tout bonnement époustouflant à la guitare  et au chant très roots.

Sous l'étiquette Outdoors  il a sorti un EP, dont on entendra plusieurs  extraits ce soir.

Pour l'anecdote, on lui trouve physiquement une sacrée ressemblance avec Jack Nicholson.

Le set démarre avec le midtempo    “Tightwire Two-Step”, si Ryen qualifie sa musique d' " anti-imperialist country punk folk music”, on y entend surtout de l'americana/ alt country  racé,  dans la veine de Songs: Ohia, Smog ou Bonnie Prince Billy.

La voix est  distincte, le jeu de guitare accompli, le texte  dit... there's no reward at the end of the game...  du coup, ceux qui ne jurent que par les jeux où le jackpot dépasse les 100 millions d'Euros sont partis consommer en terrasse.

Enid, you take the beginning on 'Ruins of the sun'  !

Bien, chef!

Dans la même veine que le premier jet,  on contemple à la fois  les ruines du soleil, le jeu  et les backings tout en sobriété de Miss Gay et   la phraséologie posée de Ryen,  tandis que sa guitare, très lo-fi, nous emmène dans les plaines désertiques de l'Arizona.    

Next one is called ' Stranger eyes' , il s'agit d'un nouveau downtempo accommodé d'une lazy guitar et de notes de piano très cool.

Ryen, nous le confiera plus tard, most of my songs are sad songs .

On reste dans les tons mélancoliques avec ' Sweet things'  sur lequel Ryen adresse quelques reproches à une personne de sa connaissance... we don't need your treasons, you never keep your word... il n'a pas précisé s'il s'agissait d'un (e) politicien ( ne).

On y entend des relents Calexico , des gens du même coin que lui, l'Arizona doit influer sur  le psychisme des musiciens locaux qui se complaisent dans les titres désabusés.

' Hungry ghosts' fait dans le gothique americana, un genre apprécié par Johnny Cash.  

Après avoir laissé les fantômes affamés terminer leur repas, c'est le rythmé ' Empire station' ( titre à vérifier) et son solo lumineux qui déboule, pendant près de quatre minutes on se laisse emporter par cette plage d'un niveau frôlant la hauteur de  l'Empire State Building.

Pour terminer le set ( bien trop court, malheureusement), le duo reprend un titre    datant de 1867 ( d'après Ryen), de 1854 ( d'après Songs in America), 'Hard Times Come Again No More', une composition de Stephen Foster que Bruce Springsteen a également reprise à son répertoire, et qui a inspiré le fameux ' Hard times' de Bob Dylan..

It has the same vibes as some Woody Guthrie tracks, te confiera après coup le singer-songwriter ricain.

Effectivement on y retrouve la profondeur des protest songs  d'une autre époque, le titre dépeint une ère où la famine et le chômage régnaient un peu partout aux States.

Aujourd'hui c'est dans d'autres contrées que ces fléaux sévissent.  

 

L'EP des Outdoors devrait bientôt se retrouver sur le net, t'as été assez con de ne pas sortir un billet de 5 €  pour te le procurer à l'issue du concert!

Tu dis, Alain?

 Oh, des regrets, des regrets, des regrets...

 

 


dimanche 24 août 2025

EP Homebody par Frida Touray

 EP  Homebody par Frida Touray

michel

 E2 Music

jazz soul

Si Frida Mariama Touray est installée à Londres, ses origines sont à chercher en Suède et en Gambie.

En 2014, elle quitte le  BIMM Music Institute  un diplôme en main, elle devient session vocaliste professionnelle, ainsi elle collabore avec Personal Life, un collectif jazzy soul,  tourne avec e a  Lianne La Havas, Goldie, Tom Misch, Jordan Rakei , Laura Marling, ou James Bay.

Ensuite elle rejoint le groupe Native Dancer  qui propose un cocktail détonnant: electro/trip hop/ psychedelic soul/jazz.

En 2022 paraît un premier EP ' Mending' à propos duquel on a lu Frida Touray shows herself at her most vulnerable, capturing the essence of who she is and how she sees the world. 

Après une période de solitude et de silence due à des problèmes de santé menaçant ses cordes vocales, un second EP 'Homebody' , en juillet 2025, voit le jour,   a work of raw emotional clarity, dit la pub!

 

 

TRACKLIST
  • 1:     Light As A Feather
  • 2:     Ode To Friend
  • 3:     Sisters' Keeper
  • 4:     False Alarm
  • 5:     Father' s Prayer
  • 6:     Homebody
  •  
  •  Frida Touray - Vocals
    Ben Jones - Guitar
    Yves Fernandez - Bass
    Jake Edwards-Wood - Piano & Synths
    Ben Jones - Drums (Light as a feather, Ode to friend, Sisters’ keeper, Homebody)
    Daniel See - Drums (Ode to friend, False alarm)
    Yves Fernandez - Guitar (Sisters’ keeper)

    Additional vocals on 'Homebody' :
    Lianne Barnes
    Laura Roy
    Senab Adekunle Blease
    Music composed by Frida Touray, Ben Jones, Jake Edwards-Wood, Yves Fernandez, Dan See & Dan Bingham

    Produced by Ben Jones
    Co-produced by Jake Edwards-Wood except “Homebody” by Chris Hyson 

 Album artwork by Oli Bentley & Niala Crampton, 

La photo est attribuée à Jackson Ducasse, a creative and innovative thinker, he is able to to draw on a plethora of experience and influences when collaborating with fellow creatives., il a notamment travaillé pour Katie Melua, Blondie, Nile Rodgers , Dua Lipa ou Imagine Dragons.

L'album s'ouvre sur l'évaporé 'Light as a feather' , le morceau   dégage une sensation de vulnérabilité, caractérisée par les intonations fragiles  et le phrasé clair de la voix et par  l'instrumentation aérienne, basée sur une enveloppe acoustique, Ben Jones, maniant à la fois la guitare ( fluide) et les percussions ( discrètes) est soutenu par   Jake Edwards-Wood ( Tom Jones, Sophie Ellis Bextor, Rita Ora e a) au piano et synthé,Yves Fernandez  se chargeant des lignes de basse caressantes.

Les backings célestes ajoutant une touche immatérielles à ce nu soul track  proche des productions d' India.Arie,  d' Erykah Badu  ou des titres soft de Beyoncé. 

Daniel See a pris place derrière les drums, méthodiques,  sur 'Ode to friend'  , un titre tout aussi subtil et apaisant que le précédent. Après une intro délicate au piano et  synthé,  la voix et les choeurs  semblent flotter en apesanteur pour finir sur un murmure et des vocalises angéliques.

Le qualificatif "beau" est galvaudé, tant pis on l'utilise! 

Synthé, piano et guitare  ouatés introduisent 'Sisters' keeper', une basse bulbeuse gonfle le son, il faut attendre près de 40 secondes avant d'entendre la voix veloutée de Frida .

L'approche acoustique ( comparable  à celle qu'utilise Sting dont ses moments les plus harmonieux , ' Shape of my heart' par exemple) confère, une nouvelle fois, une sensation d'intimité,  de   chasteté presque, qui  permet de mettre la voix ( évoquant Minnie Riperton) et les backings en évidence.

Attention fragile, ne pas secouer!

' False alarm'  paraît encore plus évanescent,  avec une guitare jouée en pointillé, un piano en mode Nacht Musik,  une batterie   étouffée et la voix plus légère qu'une plume défiant la gravité pour   flotter dans un azur immaculé.

La guitare acoustique rythmant 'Father's prayer' sautille délicatement, le chant en mode narratif  suit le tempo sans sourciller, puis, après 90 seconde,  la basse intervient, une électrique  se manifeste,  Frida  module sa voix, elle frémit, l'acoustique reprend le dessus pour conduire le lament à son terme. 

S'il fallait épingler un seul mot du texte ce serait ' bittersweet', il caractérise l'atmosphère avec justesse. 

' Homebody' donne son nom au recueil et  achève la quête introspective.

La parcimonie  et la méticulosité des arrangements servent, invariablement,  à la mise  en évidence d'un timbre hypnotique, rehaussé  par des choeurs épurés ( Lianne La Havas a rendu la pareille à Frida Touray, ce coup-ci c'est elle qui joue à la backing vocaliste).

 La voix off en fin de morceau élabore un aspect cinématographique à la plage bourrée de seductive nu soul  vibes. 

 

If you're looking for soul, emotions, soft and moving instrumentation: Frida Touray could  be your  next cup of tea!

 

 

 

 

 


 

vendredi 22 août 2025

Marguerite et les circonstances - Aux Jardins du Port - Saint-Quay-Portrieux, le 20 août 2025

 Marguerite et les circonstances - Aux Jardins du Port - Saint-Quay-Portrieux, le 20 août 2025

michel

On oublie la canicule, voilà l'automne, qui n'incite pas à  déguster un sorbet à la terrasse de La Marine. 

Une scène mobile est installée sur l'esplanade à côté de l'établissement, elle doit accueillir  Marguerite et les circonstances pour un concert apéro à partir de 19h.

Marguerite Chauvin danse , joue la comédie et chante.

Elle a recruté des amis musiciens pour monter le projet   Marguerite et les circonstances.

Un album du même nom  a vu le jour, de belles salles l'accueillent , notamment le Sunset Sunside à Paris. Pour présenter son disque, elle avait opté pour un groupe ouvert aux sonorités jazzy:  Esteban Salmona à la contrebasse, Jean-Charles Wintrebert, à la batterie et son conjoint/compositeur,  Vincent  Laissy au piano.

Pour les textes elle a pu compter sur le philosophe   Fabrice Hadjadj.

Oui, mais ce soir c'est en formule piano/voix que Marguerite se présente, pas de contrebasse, pas de percussions, uniquement Vincent,  son costume sérieux, derrière le Nord Stage 4.

 

Marguerite promet un récital à deux facettes, des standards  aux couleurs Blue Note, des chansons françaises empruntées à des géants et ensuite une pléiade de compositions à entendre sur son CD. 

Assoupie, elle repose à 25 mètres, à peine bercée par des cris de goélands, ' La Mer'  et ses reflets d'argent de Charles Trenet, entame le tour de chant.

La voix est mélodieuse, le piano est sobre, l' interlude scat   n'a pas chagriné le copain de Jean Cocteau.

Le duo enchaîne sur un titre extrait de  'Snow White and the Seven Dwarfs' de Walt Disney, en version française, ' Un jour mon prince viendra',  un second scat salue le prince charmant, les nains sont partis se baigner. 

Puis vient une version tout en caresses de ' My funny Valentine, qui voit le piano prendre quelques libertés  pour s'autoriser une digression  décente.

OK, ce n'était pas du Chet Baker, mais  la voix est harmonieuse et le pianiste circonspect. 

De chaleureux  applaudissements ponctuent la tirade. 

Oui, Frank Sinatra a interprété ' Fly me to the moon'  mais la première à avoir interprété ce classique se nomme Kaye Ballard.

Marguerite  affectionne les onomatopées rythmiques, Vincent reste à  terre.

Gene Kelly et Stanley Donen ont réalisé ' Singin' in the rain', ce n'est pas le titre phare qui sera interprété ce soir mais l'acrobatique 'All I do is dream of you'. 

Pendant le bridge, Marguerite ose quelques pas de danse en mode charleston.

Derrière toi, Joséphine Baker a souri. 

La danse réchauffe, j'abandonne la veste, ainsi vous  pouvez admirer mon top à paillettes, et on attaque un titre étonnant ' Dat Dere', composé par Rickie Lee Jones, car celle qui a pondu la perle  ' Chuck E 's in love'   a également écrit pour les enfants.

La première fois que j'ai entendu ' Bye bye blackbird' c'était à Paris, depuis j'ai toujours voulu interpréter ce titre.

Le dynamisme de Marguerite compense la relative  impassibilité du pianiste.

On ne l'a pas vu sourire, une seule fois!

Jimmy Scott chante les 'Sycamore trees' dans Twin Peaks, toi, il y a longtemps,   tu as entendu mentionner un érable sycamore   dans ' Dream a little dream of me', par les Mama's and Papa's.

Le bilingue ' Taiwanese Paradise ' a été composé par  Vincent  Laissy.

Cet afternoon tea jazz  track dégage une fragrance Henri Salvador agréable.

On aborde le second chapitre du show basé sur l'album de 2017,  qui dépeint les histoires de coeur d'une femme.

Un premier titre, à la structure baroque,  est accompagné, en l'absence de percussions, par des battements de mains nerveux, il est suivi par  ' Zut Zen' à la gymnastique verbale proche de celle de Marie-Paule Belle.

Le concept album voit l'héroïne se transformer en manipulatrice , 'Pierre papier ciseaux '  est chanté d'une voix mutine.

Et puis on se dirige vers le happy end ( momentané) avec la valse  'Les circonstances'.

Si en piano voix, avec le Nord  un peu cheap, la plage semble gnangnan, sur disque, elle prend une envergure nettement plus aboutie.

Mettre 'Sensation' le poème de Rimbaud en musique est risqué, le résultat n'a pas tourné à la catastrophe.

Le public a apprécié.

Revenons au personnage du roman, ça y est, tout en blanc, elle est passée devant le maire.

Après avoir abordé le mariage, ses hésitations et ses  angoisses , vient la suite logique, 'Baby bop, baby blues', un jazz à la Michel Legrand/ Jacques Demy,  qu'elle agrémente d'une séquence de trompette buccale.

Composé spécialement pour une éternelle distraite nommée Marguerite voici ' Dans la lune'.

Dommage le côté uniforme du rendu, qui ne correspond pas à l'enthousiasme dégagé par les titres enregistrés.

 Les doutes et la jalousie s'installent,  voici 'Love Affair', quand monsieur part en voyage d'affaires avec Charlotte, sa secrétaire, très hot.

On s'éloigne du roman avec ' Compassion' écrit après le décès de sa grand-mère.

Pour y revenir avec  'Papa Maman'  décrivant la fin du complexe d'Oedipe.

On a eu une entrée  jazzy,  un  plat principal sans légumes,  on escamote les fromages pour passer au dessert, somptueux,  trois pâtisseries fines: ' Dis-moi quand reviendras-tu' de Barbara, ' Emmenez moi' de Charles Aznavour et ' Brave Margot' de Georges Brassens.

Un trio qui a séduit le public qui réclame le pousse-café.

' La ballade irlandaise' de Bourvil a emballé  les Normands et les nostalgiques! 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

     

 

.

 

 

lundi 18 août 2025

Album - Two Black Horses par Emily Lubitz

 Album -  Two Black Horses par Emily Lubitz

michel

country/indie folk 

self -released 

 Two Black Horses est le debut -album d' Emily Lubitz , une artiste, basée à Melboune,  que tu ne peux considérer comme une débutante, she's 42.

Avant de tenter l'aventure solitaire, Emily  a fait partie de plusieurs combos, dont Tinpan Orange ( né en 2005) , un groupe d'indie folk dans lequel on retrouvait également son frère Jesse.

  Avec Mama Kin, elle se produit avec  le duo folk We Two Thieves

La discographie de Tinpan Orange se chiffre à 5 albums , le dernier 'Love is a Dog' est encensé par la critique, on a lu  notamment "The album shares an ethereal quality created with the effective use of strings. Some songs are quite vulnerable and reflective while others resonate with a much more uplifting feel", 

Par ailleurs, leurs shows en Australie ont  souvent  affiché sold-out!

Mais tout a une fin, Emily décide d'entamer un nouveau chapitre artistique, avec son conjoint  Harry James Angus, elle compose des chansons pour enfants qu'elle chante en arrernte, une langue aborigène.

Le couple participe à des représentations organisées par Children's Ground, une association ayant pour but de venir en aide aux enfants et familles des communautés indigènes.

A la même époque, Emily Lubitz enregistre un EP sous son nom, ' Begin again'.

L'accueil est favorable et en juillet dernier paraît son premier full album:  Two Black Horses!

 Track List:
Two Black Horses Tumbling out of the Snow
Big Time
Stay Tender-hearted
Everything Good is Somewhere Else
A Kardashian Winter
My Summer Holiday
My Rita
Don’t Worry You Got Time
Too Old To Die Young  ( feat Jordie Lane)

Band:
Rod Coe – Bass
Darren Hanlon – Guitar
Freyja Hooper – Drums
Harry James – Piano, Backings 
Hollie Joyce – Bass, Backings
Holly Thomas – Drums
Sam Le Man – Guitar
Ed Bates – Pedal-steel guitar
Alex Burkoy - Violin
Loretta Miller – Backings
Bryce Gilhome – Backings.

La photo de pochette est signée  Tajette O’Halloran, an Australian photographic artist whose work explores the intricacies of interpersonal relationships within suburban and rural landscapes.

Elle montre une Emily, très élégante,  affublée d'une robe victorienne, se contemplant dans un miroir. 

 ‘Two Black Horses Tumbling out of the Snow’ a tout de la berceuse qu'une gentille maman psalmodie à ses enfants avant de voir se pointer le marchand de sable.

On aurait pu retrouver le titre sur  'Bedtime Songs and Lullabies' de Julie Andrews.

La romance débute par  un choeur angélique ( la maman d'Emily et son oncle fredonnent l'air)  aux senteurs chant de Noël. Avec l'apparition de cordes sensibles, de percussions douces, d'une guitare fluide et d'une basse plus présente, le tempo change radicalement et Emily plaque sa voix limpide sur cette orchestration majestueuse.

C'est beau et pourtant le sujet est dramatique, les deux chevaux tirent dans la neige, une calèche victorienne transformée en  corbillard,  ils emmènent le corps du  grand- père ( qu'elle n' a pas connu) décédé, vers sa dernière demeure.

Si tu fermes les yeux tu peux voir le film se dérouler sur ton écran cérébral, mais si l' imagination te fait défaut on te conseille le court-métrage ' Memento te - Stèles et Croix de cimetière au Québec' de François Brault.

' Big Time',  c'était  le rêve  d'une jeune fille de la campagne aspirant à une carrière de chanteuse.

Elle a tout sacrifié, n'a pas eu de vie de famille, pas d'enfants,   pour finir comme attraction dans un bar.

...  She got her lips fixed up drive a Mercedes Benz... évoque les ambitions de Janis Joplin, ... Oh Lord, won't you buy me a Mercedes Benz?My friends all drive Porsches, I must make amends...

Ce country track porté par une guitare acoustique, un violon typique, et des arrangements sentant bon le Nashville sound , nous renvoie vers Emmylou Harris, Linda Ronstadt, Mary Chapin Carpenter, et autres grandes dames de la country music.

La female country, ce sont aussi les ballades romantiques sur fond de valse,  “Stay Tender-Hearted,” en est un parfait exemple.

Tous les fans de Patsy Cline vont adorer. 

Madame passe furtivement dans le bureau, ... wouah, c'est exquis, on danse? 

Jamais entre les repas, tu le sais, mais il est vrai que les cordes sentimentales, le  piano   qui aurait pu être joué par Natalie Merchant, les choeurs  célestes et la voix de velours, invitent à la danse.

C'est promis, je vais essayer d' être tender-hearted! 

 “Everything Good Is Somewhere Else”est rythmé par un jeu de batterie discipliné sur lequel Emily narre ses expériences avec internet et  les séries  TV, où les dead girls se ramassent à la pelle,  au bout de 40 secondes un violon vient détendre l'atmosphère, les percussions n'ont pas dit leur dernier mot et refont surface tout comme une guitare subtile et des claviers mélodieux.

Bon, j'éteins la TV, y en a marre de voir cette fille agoniser dans la baignoire, allons prendre l'air...... tout ça est proposé sans énervement excessif!

La valse ' A Kardashian winter' est chantée en duo avec le brillant guitariste  Darren Hanlon, cette jazzy waltz dépeint les sentiments qui l'assaillent étant en villégiature loin de son chez soi et de  l'être aimé. 

La mélancolie suinte de partout, avec  une pointe d'ironie en contrepoint.  

' My Summer holiday', un titre plus paresseux que le 'Summer Holiday' de Cliff Richard,   affiche un côté Hollywood,  avec des  références à  Faye Dunaway,  prenant la pose près de la piscine du Beverly Hills Hotel, et une orchestration harmonieuse  à la Henry Mancini.

Madame réapparaît.

Oui?

J'adore les backing vocals  et l'atmosphère,  on dirait un film avec Gary Grant et Doris Day,  tu m'enregistres ce CD? 

Le client est roi, baby! 

' My Rita' is   a song written about my mum from my dad's perspective, explique-t-elle.

L'amour est plus fort que les différences religieuses!

Avec en introduction une guitare country rock évoquant à la fois des titres d'Elvis Presley   ou de Tony Joe White, ' My Rita' est la plage la plus fringante du recueil et se rapproche des meilleurs morceaux de Dolly Parton, de Roseanne Cash ou de Tanya Tucker.

Lovely Rita.... he loves you!

Un brin de philosophie ne peut pas faire de tort, '  Don’t Worry You Got Time'.

OK, on vieillit, mais pas de panique, même si tu ne ris pas à toutes mes blagues stupides, t'en fais pas, j'en ai en réserve.  

Sur le même tempo que ' Don't think twice, it's all right' de Bob Dylan, Emily psalmodie, sur fond de violon pulpeux et  de guitare acoustique,  un  titre  prônant l'espoir et  l'insouciance.

L'album s'achève sur un nouveau duet.

 '  Too Old To Die Young ', en pensant au club des 27,  est interprété par Emily et  le singer-songwriter ( clown à ses heures perdues) Jordie Lane, ici, c'est surtout le crying sound de la pedal steel d'Ed Bates qui attire l'attention. 

Note: 'Two Black Horses' squatte les Australian country charts depuis un petit mois, c'est mérité! 

 

Un souhait, Syd?

Yes, see Emily play! 

Faudra prendre un ticket pour l'Australie, on l'annonce ici:

 23 August - It’s Still A Secret, Brisbane
24 August - HomeGrown Cafe, Sunshine Coast
28 August - The Citadel, Murwillumbah
29 August - The Brunswick Picture House, Brunswick Heads
30 August - Bowraville Theatre, Bowraville
6 September - Old Stone Hall, Beechworth

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

dimanche 17 août 2025

Radio Byzance - Esplanade du Casino- Saint-Quay-Portrieux, le 15 août 2025

 Radio Byzance - Esplanade du Casino- Saint-Quay-Portrieux, le 15 août 2025

michel

Le vendredi 15 août à Saint-Quay-Portrieux, on pourra admirer le feu d'artifice de la plage du casino, face à la mer.

Ce qui explique les gros problèmes de parking, les touristes et locaux  aspirant à mette un terme à leur séjour à la côte en emmenant leur progéniture profiter, une dernière fois, des animations proposées par la dynamique municipalité des Côtes-d'Armor.

T'étais pas venu admirer les pétards et  l'exercice pyrotechnique,  la soirée devait débuter ( à 21:15') par un concert de Radio Byzance,  un trio tourangeau pratiquant un electro dub bourré d'influences diverses: balkaniques, orientales, reggae, cumbia, salsa, reggaeton ou  techno. 

Radio Byzance naît en 2019,  ils étaient trois:  Alban Landais ( chant, machines, derbouka, theremin, cithare électrique) , un jeune homme ayant participé à la création de l'E P 'Un champ de coeurs' tout comme Chloé Netter ( chant, violon, machines, theremin et pas de danse acrobatiques), elle est citée au sein de Combo de Barrio, Ténima, Avkah, Darojka et AmoRosa Trio.  et Thierry Roustan ( sax, melodica, flûtes), ce dernier, aussi actif au sein de Tinkty Boom a cédé sa place à la pétillante  Camille Pellerin ( sax, melodica, machines, chant et acrobaties diverses) , elle s 'ébat aussi au sein de  Tito Caméléo et est venu souffler sur un morceau de l'album 'High Tide' du groupe prog Hemeroplan.

Chloé se pointe, s'active derrière l'impressionnante console pour émettre des bruissements scratchy  spasmodiques, Alban rapplique, suivi de près par Camille et son violon, le dancehall track ' Just cross the river' ( un extrait de leur dernier album )  est lancé.

Riddims infectieux ( basses énormes) , gros beats, reverb de malade,  violon euphorique et sax piquant s'associent , à tes côtés, de premiers danseurs, déjà, se démènent.

'Try to let it go' du dub skank épicé  à l'orientale  déboule, Alban y va d'un flow rap tailladé tandis que les filles chantent en minaudant.

Y a qu'à se laisser aller , c'est pas compliqué,  tu dandines en mesure. 

Alban interrompt 'Eastern Ground'  après quelques mesures pour rameuter la foule, qui vient se coller face au podium. Après avoir tapoté le derbouka, il se paye un solo de cithare, le saxophone prend le relais, puis le violon nous emmène chez les tziganes  cet electro oriental destiné aux  derviches tourneurs a atteint sa cible, Saint- Quay, chaud boulette,  pivote comme une toupille ivre.  

Saint- Quay, tu peux faire n'importe quoi, t'es filmé, écoute ce dub instrumental et bouge. Scratching et gimmicks  qui fusent, effets theremin, violon qui pleurniche, melodica enfantin,  les filles déambulent de long en large, Alban s'agite derrière les manettes , 'Kanaka ' ( ?)  a enthousiasmé tout le parterre, on a vu des albatros, sous l'effet du weed,  suspendre leur vol et battre la mesure. 

Un brin de philosophie: nos vies sont comme des vagues, éphémères ou éternelles, voici  'Positive wave'  et ses bonnes ondes.  

Après un nouveau mariage musique klezmer et techno  sur ' Borderline'  vient le thérapeutique ' Ragga medicinal'  mixant  raggamuffin et cumbia. Les filles scandent le texte, le sax pimente la sauce, le violon et le cithare se livrent à un duel sans merci, puis Alban passe derrière le derbouka pour imprimer un tempo fou, la drogue fait de l'effet, tout Saint-Quay plane!

Après un morceau d'influence hindoustanie sur percussions débridées,  que les filles agrémentent d'une séquence twerk,  vient  'Halloween' composé avec Le Faune Stepper , un autre adepte de la fusion dub/electro/ rythmes orientaux.

Chloé  nous fait un numéro tournoyant  à la Lindsey Stirling,  sa copine immortalise ses prouesses sur un smartphone, Alban joue à la citrouille.

Retour du melodica pour  'Sound System Action' , t'as pas croisé de rastafaris sur l'esplanade  et pourtant t'avais l'impression d'avoir été transporté à Kingston.

Les filles descendent dans la fosse pour danser avec la foule, une fois remontées sur le podium, la machine repart de plus belle. 

'Dangerous Times' a été enregistré avec Soom T , Chloé et Camille  converties en cheerleaders, décident de  chauffer davantage  un public déjà en sueur. 

L'instrumental ' Sound system part II' , très apprécié par Dvorak, précède 'Heart Sutra' une messe païenne évoquant le fameux  ' Bodhisattva' de Steely Dan.

Oublie le disco ou Meghan Trainor, ' Gimme da Bass', le premier single issu de leur dernier album,   en mode rub-a-dub,  remue à mort.

Et pour terminer la fête, ils balancent un dernier mantra dédié à leur ville ' T.O.U.R.S.' , l'endroit le plus cool  du Val-de-Loire selon Honoré de Balzac, Mick Jagger, lui,  préfère Pocé-sur-Cisse.

Saint- Quay leur a fait un triomphe et attend le feu d'artifice! 

 

 

vendredi 15 août 2025

Deadwood au Chaland qui Passe, Binic, le 14 août 2025

 Deadwood au Chaland qui Passe, Binic, le 14 août 2025

michel

Deadwood, la série se déroulant dans le  Dakota ?

Non!

Deadwood, du death metal canadien?

Non!

Ceux de Reims, alors?

Nullement, et ne viens pas avec le morceau de Garbage,  Deadwood, c'est de l'electro blues, un brin indus,  teinté de hip hop tendance techno, qui profite d'un Breizh Tour pour s'arrêter à Binic.

Le projet naît dans le cerveau de Jérémy Manche, un garçon ayant fait des études de musicologie, ayant tâté du cirque ( comme créateur sonore) , et ayant  traîné à Bruxelles.

Deadwood c'est son enfant, mais il décide de s'associer avec Violette Legrand, qui comme lui a fait partie du collectif  La Grosse B. et, plus tard, le duo soudoie Axel Manche pour pousser la chansonnette avec eux et éventuellement secouer des shakers ou souffler dans un harmonica.

Pour être moins laconique, on ajoutera que la formation se produit parfois en formule cuivrée, comptant près de 10 éléments, sous l'étiquette Deadwood Brass Band.

Une équipe impossible à caser dans l'espace réduit du Chaland qui Passe. 

Tu te pointes en plein soundcheck, Arnaud a refilé sa tablette à l'ingé son du groupe, tu avises le matos: une guitare, un keyboard, un theremin, quelques engins à secouer, un ordi, une souris, un portable,  et surtout une impressionnante panoplie de pédales à effets ( looper, overdrive, delay, reverb, phaser...) + toujours à même le sol, un sequencer.

Axel, se contente de peu, un micro, un harmonica,  un tambourin et quelques grelots,  Violette, chante,    tapote le synthé, frôle le theremin , ébranle un truc ressemblant à un guiro ou agite un kayamb, la guitare est dans les doigts du frangin d'Axel qui chante aussi et  se charge de l'élément électronique .

Un détail insignifiant, ils ont abandonné leurs espadrilles en rue. 

Avant d'entamer le set, le trio imagine une mise en condition, légèrement moins sauvage que le haka des All Blacks, faite d'embrassades et de cris primitifs.

Jérémy ouvre le bal en solitaire, en triturant ses pédales il produit un souffle aux caractéristiques doom, traité au drone industriel, le blues gothique ( probablement une version trafiquée de 'Way down in the hole' de Tom Waits)  est chanté d'un timbre rauque évoquant à la fois le brave Tom, Captain Beefheart  et   Clément Palant de Broken Waltz.

Violette le rejoint aux claviers puis Axel, la casquette, vient apporter son timbre, peu angélique, en support.

Le Chaland vient de comprendre que ce soir  le programme va vachement s'écarter de la variété mesquine pour suivre des sentiers  mystiques et boueux.

Si au détour d'une sente, tu crois apercevoir un zombie ou  le fantôme d' un serial killer, ce n'est pas une hallucination.

Violette entame la partie chantée de ' Deep Down'  et quand les garçons débouchent, c'est à trois que le texte allumé est scandé... Deep down the water I 'm looking at your face... un visage déformé, qui a pris les formes du scream mask.

Le trio a entamé une chorégraphie empruntée aux  Cherokees en plein   Pow Wow.

'Staying at the corner'  agrémenté de lignes d'harmonica sudistes par un Alex, dont les mimiques faciales effrayantes ont réussi à faire grogner un des chiens de la maison, est tout aussi poisseux.

Quand il abandonne le mouth harp, le garçon part en flow hip hop, que tu compares à celui de Bruce Ellison de PPZ 30,   le groupe bruxellois connu pour sa reaka-rocka-funky-dirty music.

Les bandes préenregistrées distillent un fond sonore sorti en droite ligne de catacombes  désaffectées, tandis que Jérémy tire des lignes saturées de sa guitare.

A l'écoute du cocktail sonore proposé par Deadwood, tu finis par comparer toute la discographie de  David Eugene Edwards à des bluettes pour nymphettes nunuches.

La plage semble être arrivée à son terme mais un bruit de fond continu nous fait hésiter, ' Jim, Jack , Joe'  est entamé sur un background de marteau piqueur, le theremin frémit, l'angoisse nous gagne, ces gens sont encore plus dingues que les membres du  Reverend Peyton's Big Damn Band qui pourtant chantent 'Devils look like  Angels'.

Violette d'une voix proche de celle de Janis Joplin a amorcé ' Creepy train', un gospel ferroviaire salement secoué.

Tu  ne portes pas la SNCF  aux nues, mais ce creepy train te flanque les boules.

Après un final démoniaque vient ' Staring at the moon', un blues lunaire qu'Axel enjolive d'envolées à la John Mayall.

Une accélération   fielleuse  nous permet de dépasser l'engin spatial piloté par Elon Musk et de lui faire un pied de nez.

 Ants directly impact the dead wood environment primarily through nesting in standing dead trees, du coup la suivante se nomme ' 'The ants' et comme Ernest passait par là on imagine entendre 'For Whom the Bell Tolls',  c'était pas du Metallica, mais ça grinçait pas mal, surtout lorsqu'une main rase l' éthérophone , inventé par Léon .

La plage vire rondo, puis vient un mouvement en pointillé, avant une course finale furieuse. 

On nous propose la visite d'une maison, une aimable  flûte traversière  sert de guide, yes, but il s'agit d'une ' Haunted House', du coup Herbie Mann goes techno, trois voix scandent un texte glauque, on nous souffle... don't be shy... I'll be your host ... tout en calmant le jeu, cette approche angélique  a servi à nous endormir car la bicoque a fini par exploser.

' Dance the boogie man'  oublie le funk de  KC and the Sunshine Band, le truc  teigneux, martelé en hip hop sauvage, arrache et  transforme les clients du zinc en pensionnaires  de l’hôpital psychiatrique vu dans One Flew Over the Cuckoo's Nest, tous se muent  en forcenés épileptiques et  entrent  en transe.

Jérémy ( merci, monsieur) t'a griffonné une setlist, tu lis ' D Press', depressed paraît plus logique , d'après le texte entendu, il s'agit d'une voisine, victime de déprime.

Pas sûr que la berceuse proposée par Deadwood va l'aider à surmonter ses problèmes,  ça cogne toujours, maintenant si la bourgeoise est fan de Cypress Hill, de Public Enemy ou  de Everlast, ça peut marcher!

Axel décide d'aller prendre l'air  pour contempler le vol des goélands et des souris chauves, le groupe poursuit en formule duo et propose 'Oktober' que U2 n'a pas reconnu, forcément du techno blues c'est pas leur truc.

Violette mime un combat de boxe avec un adversaire invisible, à tes côtés, c'est la furia,  une voisine, en plein exercice d'aerobics, t'envoie un coup de coude accidentel, heureusement t'avais enfilé un gilet pare-balles, comme toujours quand t'es de sortie en soirée.

Personne ne peut nous empêcher de jouer une valse.

C'était pas notre intention,  leur 'Dead tree waltz'  renvoie d'office des images de Tom Waits, mais on n'a pas vu  Waltzing Matilda.

Binic n'est plus baigné par l'Ic, c'est le Danube qui se jette dans la Manche.

Tiens, un revenant, Alex vient achever le set avec la famille, 'Dead bus' est sorti  d'un garage crado, ... got no time to pray... chante Violette, de toute façon le chaland n'est pas un lieu de culte, le truc tourbillonne frénétiquement, après une fausse fin trompeuse, la machine repart de plus belle pour venir s'écraser dans un râle.

 

Quoi, un bis avant de prendre congé, Axel, t'es  d'accord?

Le trio s'attaque au ' Me and the devil blues' de Robert Johnson pour le transformer en gospel hip hop dément. ( Oui, Arnaud, Soap and Skin a aussi repris ce titre, tout comme Eric Clapton ( normal), Simply Red et quelques autres)

La messe est bien finie, les   ministres du culte s'épongent et s'abreuvent avidement.

C'est devenu une routine,  les  concerts d'exception au Chaland! 

 

 


  

 

 

dimanche 10 août 2025

Le retour des Jeudis avec JP NATAF à Plouha, le 7 août 2025

 Le retour des Jeudis avec JP NATAF à Plouha, le 7 août 2025

michel

 

A quelle heure, Jipé Nataf?

22:00, dit l'annonce!

On s'en jette une?

On aurait pu s'en jeter quatre car  JP et ses Jipettes se sont présentés à 22:15'.

Pour JP Nataf, il est loin le temps de 'Jodie', à 63 balais, t'es moins  Innocent.  

Tu marches un peu plus à l'ombre, tu collabores avec des pointures (Hubert-Félix Thiéfaine, Barbara Carlotti, Jeanne Cherhal  e a),  tu enregistres des albums et tu tournes sous ton nom, en petite formation acoustique.

Adieu les grandes salles, bonjour les petits bistrots, les festivals villageois et les concerts intimistes.

Pour l'accompagner, deux filles virtuoses,  Maëva Le Berre au violoncelle et backings ( vue aux côtés de Piers Faccini ou de  Cats on Trees, elle accompagne encore Albin de la Simone ou Hubert - Félix) et Anne Gouverneur au violon et backings (  vue également avec Cats on Trees -  Albin de la Simone, Bertrand Belin, Franck Monnet font aussi appel à ses cordes).

Ils se placent tous trois autour d'un micro, J P gratte une acoustique, le trio chante le magnifique ' Après toi',  à l'unisson. 

Ce French folk te renvoie aussi bien vers Simon & Garfunkel que vers les morceaux les moins pop de Joe Dassin (' Il était une fois nous deux ' ou la version française de ' Freight Train', 'Je change un peu de vent', sans oublier  ' Marie-Jeanne' l'adaptation de 'Ode to Billie Jo',  e a).

Chacun(e) à sa place, chacun(e) son instrument, pour interpréter ' Le radeau', une seconde perle folk pop intimiste, chantée d'un timbre  serein. 

Par petites touches impressionnistes, le trio crée des climats évoquant l'univers du regretté Jean-Louis Murat .  

Sur l'album ' Clair' , ' Un jour sans erreur' succède au radeau, même  topo ce soir!

Plouha, tu nous aides, tu snappes?

Non, Arnold, je n'ai pas dit tu snipes, pas besoin de viser mon oreille.

L'album se nomme ' Clair', JP Nataf travaille en chiaroscuro , aucun excès  aveuglant, pas d'éclats lumineux, mais de la sobriété et une palette délicate, sublimée par les cordes des filles.

Le violoncelle et le violon sont joués en pizzicato sur  ' Viens me le dire' , une plage pour chiens et chats car Maëva miaule tandis que des Plouhatins,un peu cabots, aboient.

Belle connivence entre le public et les artistes. 

Il qualifie 'Myosotis'  de chanson olé olé , peut-être à cause du fond hispanique, alors que la petite fleur bleue préfère les zones ombragées plutôt que la chaleur accablante de l'Andalousie ou de l' Estrémadure.

Tu dis, François?

Tu penses à Yves Simon, c'est ton droit, si  t'avais avancé Jul, je te rayais de mes contacts facebook. 

Plouha, pour vous éclater après ce concert calme,  vous aurez un deejay  là, on vous propose un slow.

' Clair' renvoie aussi bien vers les Beatles, Crowded House, Elton John,   que vers ' Clair' de Gilbert O'Sullivan .

Quelques effets de trompette buccale en sourdine et des doigts pinçant les cordes du violon et du cello habillent joliment la ballade. 

A 10 kilomètres de Lézardrieux il est normal de reprendre du Georges Brassens, la superbe version de ' Pauvre Martin'  a fait couler quelques larmes chez les plus sensibles.

 'Plus de sucre' est introduit par un chuchotement ferroviaire, ce titre, comme tous les autres, s'éloigne du format chanson commerciale, basée sur le schéma couplet, refrain, couplet, refrain.

JP Nataf a des choses à dire, il les dit bien, sans fracas et  sans élever la voix.

La suivante est une demie-reprise, car si le texte m'a été envoyé par un ami (   Hubert-Félix Thiéfaine), j'ai composé la musique de 'Confessions d'un never been'.

Une fameuse claque, cette chanson!

Il enchaîne sur la berceuse cosmique  ' La grande ourse'  avant d'achever ce concert subtil par la  grandiose mélopée  'Seul Alone' , son fingerpicking raffiné répondant aux frissons élégants des cordes.

JP Nataf, loin des émissions de variété  de la télé poubelle,   réconcilie  chanson française et respectabilité.

P S : Si les mégalithes de Carnac sont inscrits au patrimoine mondial de l'Unesco, qu'attend le comité pour faire de même avec des artistes de la trempe de JP Nataf.