samedi 24 mai 2025

Hudson Maker à la Cervoiserie, Trégueux, le 23 mai 2025

 Hudson Maker à la Cervoiserie, Trégueux, le 23 mai 2025

michel

Tu crois que du côté de Rennes, on fabriquait des Hot Rods?

Il y là-bas des gens nostalgiques, probablement collectionneurs de vieilles caisses des années 50, style la Hudson Hornet Rat Rod  ou   la Hudson Hornet Sedan,  ils se collent de la brylcreem sur le cuir chevelu, rêvent de Betty Grable,  Bettie Page, de Marilyn ou de Nancy Porter et pour faire impression décident de monter un groupe de rockabilly qu'ils baptisent tout naturellement Hudson Maker.

Leur histoire débute en 2013, à l'époque ils sont trois: une contrebasse,  une guitare ( oh, la belle Guild) et une batterie sommaire, ils écument tous les bistrots mal famés du coin, se font un nom et deviennent les chouchous des Wanda Jackson, Janis Martin  ou Linda Gail Lewis lookalikes.

Leur nom dépasse les frontières de  l'Ille-et-Vilaine, ils sont même invités au fameux Folk Blues Festival de  Binic.

Faut une carte de visite musicale,  ça tombe bien  Beast Records  leur ouvrent les portes d'un studio d'enregistrement, deux albums voient le jour: Crazy Train et Hudson Maker!

2025, ils sont toujours là, fringants et  fougueux, ils ne sont pas payés un synthé, un échantillonneur  ou d'autres brols électroniques mais ils ont engagé un petit jeune pour former désormais un quartet.

Alban ( guitares, acoustique ou électrique et lead vocals),  Francky  a pris une  retraite  anticipée, qui se chargeait des   drums,  un assemblage  qui n'a pas grand chose à voir avec le kit  impressionnant de Chris Slade), Christophe Rehault, alias Mr Tof , vu avec Wolfoni ( contrebasse) peuvent  dorénavant compter sur Killian qui manie aussi bien la guitare que le piano. 

Le placard disait 19:30', c'était sans compter sur un fastidieux exercice de balance.

Les copains dans la salle ne s'en offusquent, un plaisantin  raille gentiment Mr Tof  qui du coup se met à aboyer pire que les chiens de chasse d'un voisin troublant le sommeil nocturne de tout le quartier.

Il est 20 heures, les rockers prennent la direction du dressing-room: on se change, on se maquille, on s'asperge de sent-bon et on revient , buvez un coup en attendant!

20:10, un crochet par le bar histoire de se ravitailler  et c'est parti avec ' Rock-a-billy Boogie' de Johnny Burnette.

La rythmique bien tassée permet au jeune Killian  d'étaler  son savoir faire à la gratte, Alban l'accompagnant à l'acoustique.

Ils embrayent sur ' Honky tonk mind'  de Johnny Horton, un ballet de balais sur les caisses histoire de produire un pounding beat soutenu, ce country/rockabilly nonchalant et sautillant invite à frapper le sol du talon.

C'est n 1960 que Conway Twitty a gravé ' Long black train' , une des nombreuses train songs qu'on retrouve au répertoire   des artistes de rockbilly/ outlaw country.

Ils enchaînent sur le classique ' Blues stay away from me' de Johnny Burnette, avant d'attaquer Johnny Cash, 'Get Rhythm' et le rythme ce n'est pas ce qui manquait.

Après cette version propre et fidèle à l'original,   vient ' Just because ', un truc nerveux qu'Elvis chantait à sa copine.

Comme Carl Perkins était sans le sou, il s'est mis à chanter ' Poor boy blues', la vibrato handle ajoute un supplément de sanglots à cette  triste   histoire.

Le train de Conway était noir, celui de Johnny Cash est bleu, son ' Blue train'  ne risque pas de dérailler, vitesse de pointe 35 miles an hour.

Al l'avait annoncé par erreur  , Killian l'a repris,  mais maintenant c'est l'heure de 'Tennessee Rock 'n' Roll' qu'il attribue aux Shakin' Pyramids, des Ecossais rêvant de Nashville.

Sur leur album ' Hudson Maker II' tu peux entendre ' I want to scream', Alban ne s'en prive pas, les autres l'imitent,   everybody likes ice-cream!

 Wayne Walker, c'est un pleurnicheur, ' All I can do is cry'  est le titre préféré de Daniel Guichard.

On recommande la version de Robert Gordon pour ' Drivin' wheel', Killian n'a pas besoin d'une roue de secours pour placer un solo rutilant.

Faut pas confondre le 'All  by myself' d'Eric Carmen  avec le rockabilly track de Johnny Burnette, ce dernier remue sérieusement.

Dans la salle, un plaisantin se permet quelques réflexions perfides qui amusent la galerie mais c'est à la cravache  que la troupe propose ' When  I found you' de Jerry Reed.

I hear the train a coming, vas- y, Johnny chante nous  comment t'as abattu un mec à Reno, ' Folsom Prison Blues' reste un must pour des les amateurs de country/rockabilly.

'Old beach race' est de leur plume, et  fouette  copieusement.

Alban passe à la Guild, Killian se cale derrière les touches,  après un instrumental pas débile ( ' Cotton picking' The Night Raiders ?)   vient le classique de Carl Perkins ' Matchbox' .

C'était déjà bien nerveux, sur la lancée l'oragan ' Juke joint Johnny'  secoue tout  sur son passage.

Killian maltraite ses touches à la manière de Jerry Lee, Alban  mitraille gaiement,  la rythmique   tient le cap, Messala peine à réfréner les ardeurs de son canasson.

Un coup de Western swing pour pimenter le menu,   voici le turbulent  ' Sag, Drag and Fall' suivi par 'Broken Heart'  à faire pleurer Petula Clark.

'Me I like' s'entend sur leur première galette , il précède ' Three alley cats' de Roy Hall .

Le comique en remet une couche, Mr Tof sourit, on se pose une question, qui a laissé ouverte la porte de la porcherie,  ' Little pig'  a mis les bouts, le loup rôde.

Après les cochons, ce sont les petits oiseaux et le chien qui se pointent, 'Bird dog'.

Mer Tof  tabasse sa contrebasse,  Killian  enfonce toutes ses touches  , à droite on maintient un rythme bestial tandis qu'Alban se met à siffler comme un merle asthmatique.

C'est fou, encore une histoire de train, ils ont un contrat avec la SNCF, 'Crazy train' déboule  eet ignore les gares de province.

Avec ' Ding dong' ils pénètrent dans l'univers doo wop  et puis c'est ' Miss Bettie' qui paraît dans toute sa splendeur.

Ce combo ne manque pas de jus, ça fait 90 ' qu'ils se démènent sans sourciller,  la tension monte dans le zinc car ils balancent le monstrueux '  Whole Lotta Shakin’ Goin’ On'.

Du coup le stand up comedian est pris de tremblements convulsifs et entame une danse  spasmodique.

Après ' Rock'n'roll Ruby '   de Warren Smith , gravé chez Sun Records, c'est le King qui lâche ' A Big Hunk O' Love', sur l'original Floyd Cramer se chargeait du piano, Killian fait aussi bien.

L'établissement va fermer, vite une dernière: 'Diggin' the boogie' de Roy Hall.

Il le dit... we're gonna rock that joint tonight... c'est ce que Hudson Maker a accompli! 


En voiture, t'es attendu à Saint-Agathon pour le festival War Raok' n'  Roll!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

lundi 19 mai 2025

Pony Pracht au Chaland qui Passe, Binic, le 18 mai 2025

 Pony Pracht au Chaland qui Passe, Binic, le 18 mai 2025

michel

Un dimanche  à Binic: du soleil, un marché des créateurs, une fête foraine, quelques travaux en amont, tu additionnes le tout et tu galères pour larguer ton tacot à proximité du port. 

Sur les quais: maman, je veux une glace!

On reviendra dans deux heures, Jules, mon trésor,  jette un oeil à la queue qui se traîne jusqu'à la plage de l'avant-port. 

Jules boude, tu te diriges vers Le Chaland Qui Passe qui accueille une citoyenne de Leipzig, dénommée Lisa Zwinzscher, elle voyage en Europe sous le cryptonyme Pony Pracht, la splendeur du poney.

Tu connaissais The Stone Poneys, featuring Linda Ronstadt et Pony Pony Run Run d'Angers ou The Magnificent Seven par The Clash, pas question de s'offusquer pour un(e) Pony Pracht. 

Avant d'élever des chevaux nains, Lisa évoluait comme Sängerin au sein du band d'indietronica Elephants on Tape, effectivement, on reste au zoo, elle prête également sa voix au Philipp Rumsch Ensemble.

Dans ses petites valises, qu'un ami charitable a aidé à trimballer, il y avait un mini synthé,  un sampler, un Ponyphone pour les vocal samples, des  harmonizers,  un computer muni de différents algorithmes, et une petite souris pour tripatouiller les visuels projetés sur un écran archaïque,  qu'un habitué des lieux a déniché dans son grenier  et prêté à Arnaud qui,  à son tour, a construit un montage branlant reposant sur un fût de bitter ale ( vide).

Le décor est posé, on commence dans cinq minutes! 

Des doigts effleurent les touches du synthé, un autre appuie sur un pad du sampler, des voix célestes s'élèvent vers l'étage supérieur,  Lisa les rejoint en gazouillant en allemand , telle une souple gymnaste, elle nous  fredonne  ' Trapez' en équilibre instable, normal quand on a suivi un cursus d' Improvisierter Gesang.

La voix semble émerger d'une nappe de brouillard, comme d'un rêve éveillé, oui, on collera l'étiquette dream pop sur cette première plage, sans occulter la sphère expérimentale.

Le côté éthéré se dissipe peu à peu, de gros beats germent, la voix est trafiquée  par des effets reverb et en toile de fond les  tic tic tic d'une horloge géante, comme dans Metropolis, se font entendre, c'est   le retour de l'expressionnisme allemand.

Moins de cinq minutes se sont écoulées, nous venons de quitter une zone de confort pour nous  fondre dans l'univers étrange  de Pony Pracht.

Le downtempo vaguement trip hop ' Google poem' est murmuré en anglais .

Elle lève un coin du voile: it is  a little autumn piece that evokes memories and tells new stories.

D'emblée un nom traverse nos esprits:  Björk Guðmundsdóttir.

Les phrasés sont proches, le cadre sonore fait de  couches musicales immatérielles, semblant flotter dans   l'espace, et l'absence du format couplet/refrain,  la comparaison frise l'évidence.

On avance d'autres artistes tout aussi vulnérables et hors- circuit commercial, comme Emilie Simon ou les  islandaises hautement recommandables: Amiina!

' AICS - (The Game)' est étayé d'un support visuel surréaliste.

Lisa jongle non seulement avec sa voix, les différents supports sonores, mais doit également  manier la souris qui est censée régler les images sur l'écran, I need to project the right side on the screen, sorry it takes some time!

Sur background aquatique,  des violons humides épousent des vocalises  spongieuses, heureusement pas d'algues vertes à l'horizon.

L'instrumental ' Fragment' est rehaussé de halètements capricieux  émanant du Ponyphone,  il a désarçonné la dame traversant la boutique pour se diriger vers les lavatories. 

'Wie Ich Dich Halten Kann'  is about a relationship and a break up.

Mais ne sortez pas les kleenex, il y aura,  vielleicht,  une fin heureuse, regardez le personnage sur la vidéo, il danse!

Les inflexions de la langue allemande apportent un plus dépaysant   non négligeable. 

Et là tu revois  Peter Schilling  pastichant  David Bowie  avec son 'Major Tom [völlig losgelöst]'.

Ce matin avec Arnaud nous avons aperçu un phoque se baignant dans le port, c'est un peu le sujet de 'Gomb'  , ce sont les petits détails dans la vie qui peuvent donner naissance à un beau morceau.

La jolie rengaine, quasi enfantine, groove gentiment pour se conclure en bruitages saugrenus qui entament la suivante ( comme sur l'EP 'Lomb'), '  Ohhß', un morceau fait d'oscillations, de frémissements et de remous amphibies ( merci, Marcel Proust), qui ont beaucoup plu à un chien aimant l'eau.

Saviez- vous que Matthias Reim, un chanteur de schlagers, adulé   de Bonn à Dresden, a enregistré une chanson avec Bonnie Tyler?

J'ai adapté  'Ich hab' geträumt von Dir' pour  transformer le titre  en plage synth pop / trip hop.

Une réussite!

'Superhuman' has not yet been released, ce sera le morceau techno de la soirée  qui s'achève en mélopée aux relents asiatiques.

Pony Pracht a indubitablement plus d'un tour dans son sac, elle nous le prouve avec la reprise insolente de 'Computer Love' de Kraftwerk. 

Un étonnant mélange de dreamtronica, de  techno, d'EBM et de chiptune music !

A classer sur la même étagère que Devo!

Si Magma  a inventé le Kobaïa, Pony Pracht se contente  de trafiquer quelques langues pour concevoir des mots qui n'existent pas.

Sur ' Neologisme' , une  voix énumère une liste de vocables  absurdes   tandis que le sampler gronde et que Lisa vocalise.

A l'échéance, 'These words do not exist' se lit sur l'écran  

Dommage, t'avais retenu superscheiße!

 

Binic, merci de m'avoir écouté, il en reste une,  'Darf ich neben dich' , ( je peux m'asseoir près de vous) , le texte murmuré se greffe sur un mince filet électro et termine un concert hors des sentiers battus, qui a tenu le maigre public en haleine de bout en bout.

 

On reprend la description proposée par une salle de concert de Bochum pour conclure ce billet:  Zwischen Avantgarde-Pop und Dreamtronica schwebend, verbindet Pony Pracht den frischen Vibe der 2020er Jahre mit einem Hauch von Cloud-Pop und dem Mindset der Post-Trip-Hop-Generation.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

 

 

samedi 17 mai 2025

Aorenda - Warm-Up Festival Attrap'Sons à La Cervoiserie, Trégueux, le 16 mai 2025

 Aorenda - Warm-Up Festival Attrap'Sons à La Cervoiserie, Trégueux, le 16 mai 2025

michel

La cinquième édition du  festival Attrap'Sons  est prévue du 22 au 24 août, toujours à Châtelaudren.

Au fil des années, l'événement est devenu un must dans le 22, le  programme (éclectique) de  cette année devrait attirer la grande foule : Gringe, Ministère A.M.E.R, Fatal Bazooka, Pierpoljak, Styleto, Zoufris Maracas, Simone Ringer, Cut Killer, Théa, La Poison, La Cafétéra Roja, Damantra, Klara Ninn!

Fin mars, quatre groupes entraient en lice pour la finale du tremplin, le gagnant  ayant l’honneur de se produire sur la grande scène du festival .

  Point de Côté s'est imposé, les autres n'ont pas démérité, ainsi ce soir  Aorenda est invité à se produire lors d'un Warm- Up d'Attrap'Sons,  le concert se déroule à La Cervoiserie à Trégueux.

19:15', ce n'est pas la meute des grands soirs  qui se presse dans l'établissement  briochin: en cause,  l'appel de la plage, Lyon- PSG en foot féminin  sur Canal Plus, Adèle Castillon à Andel, Vincent Niclo à l'Hermione, Morgan Renaud chez Georgette... who knows!

De quoi refroidir quelque peu l'enthousiasme du combo rennais qui malgré tout se donnera à fond. 

Aorenda naît en 2023, lorsque le groupe   sacrifie Ballbreakers, trop casse-couille, pour devenir Aorenda.

 Morgane Ollivier ( chant),  Grégory Ruz ( guitare)  Frederic Potier ( guitare) ,  Gaël Monier ( basse),  Vincent Lhermenier ( drums)  ont décidé de faire moins de reprises et d'interpréter plus de compos.

Donc face à trois pelés et à quelques copains de Tif et Tondu, Aorenda entame son récital par une intro atmosphérique, rapidement interrompue afin de régler une anicroche sonore intempestive, monsieur Larsen passait dans le coin.  

Après quelques ajustements, le vrai départ est donné, 'Sans issue' permet à Morgane d'étaler de belles capacités vocales, l'élément mâle assurant un fond rock râblé, fait de riffs saignants, collés sur une façade    rythmique  sans lézardes.

Ils emboîtent sur un titre en anglais, 'Fall in' un midtempo dont le chant est entrecoupé de aah, aahs rageurs.

'Absence', sur soubassement reggae, les rapproche de Valérie Lagrange, Greg sent des fourmis lui picoter les mollets, il décide d'aller faire un petit tour dans la salle, la plage est suivie par ' Now', un morceau,  composé il y a des lustres, abordant le thème de liberté.

Le   starter signale un faux départ, retour dans les starting-blocks pour reprendre.

Au jeu des comparaisons quelques noms effleurent ton esprit, les Cranberries, les 4 Non Blondes ou Guano Apes aus Deutschland. 

La suivante est une cover, le sublime   ' Where did you sleep last night'  ou quand Nirvana adapte a traditional American folk song, née dans les Appalaches sous l'intitulé ' In the pines'.

Une version convaincante ayant fait hérisser des poils sur ton épiderme, dommage que l'assistance soit misérable et dissipée, le groupe mérite un peu plus d'attention.

Le midtempo  'So long' a été composé en mémoire de tous ceux qui nous manquent, il est là pour faire vibrer la corde sensible.

Personne ne peut reprocher  un excès d'uniformité dans l'approche du combo.

Constat: dans la vie tu côtoies tous les jours des toxiques qui polluent l'existence,  c'est le sujet de 'Toxic', un titre coup de poing  qui ne doit rien à Britney.

Gaël a droit a un petit solo de basse, les guitares grincent, Morgane s'époumone ... toxic in your brain... ça décrasse le cerveau, effectivement!

Une seconde reprise, logique vu le registre vocal de Morgane, nous vient des Pays-Bas, en 1997, Anouk  avait cartonné avec ' Nobody's wife'.  

Il n'y a pas que Zazie à chanter ' Tais-toi' , chez Aorenda c'est en mode French rock qu'on nous prie de la fermer avant de changer d'avis et de nous demander de reprendre le refrain en choeur. 

On a envie d'ajouter quelques noms à la liste des assimilés, en commençant par Mademoiselle K, Nanette Workman et,  pourquoi pas, les quasi oubliés B B Brune.

On termine le set par le très catchy 'See you again'  qu'on verrait bien passer sur Radio Activ'.

 

Ladies and gentlemen, on  revient dans 30' après la distribution de cadeaux , arrangée par les organisateurs du festival.

 

Fort bien, mais ce sera sans moi, madame vient de me laisser un message: je t'attends, et comme elle n'est pas du genre Dalida, t'as pas  intérêt à glander.

 

PS - Le groupe est annoncé à  Broons-sur-Vilaine  le 4 juin!

 


 

 

 

 

 

 

 

jeudi 15 mai 2025

Album - Je suis là par Mirthe

 Album -  'Je suis là ' par Mirthe

folk/chanson

 Enregistré par les Studios Aphrodite Musique

michel 

Mirthe Verneuil ( née  Van der Spoel ) continue son bonhomme de chemin.

Nederland is ver weg,  maar de taal is ze niet vergeten, sur le nouveau CD, le troisième après l'EP ' Eclosion' et l'album 'Astres & Stries" , elle propose deux  titres dans sa langue natale, le premier baptisé fort à propos ' Moedertaal', le second est emprunté à Boudewijn de Groot / Lennaert Nijgh,

Secondée par son conjoint, Rémy Verneuil  ( peintre, auteur, photographe, vidéaste, parolier) , elle propose 13 chansons,  onze compositions signées Verneuil ( au masculin et féminin) et deux reprises.

Polyglotte, elle chante en français, en anglais en in haar moedertaal et joue de tous les instruments:  guitare,  piano  harpe celtique, ukulélé, cajon et  percussions diverses.

 

La photo de pochette, montrant une Mirthe songeuse dans un cadre verdoyant,  est signée Rémy Verneuil .

Les titres:

 01 J'Pourrais - Radio Edit
02 Le Loup Affable
03 Leaving The Nest
04 Moedertaal
05 Cent Mille Fois
06 Illusions Perdues
07 I'd Rather Be
08 Enfants De Là
09 Machaon
10 Het Land van Maas En Waal
11 Sur Une Barricade
12 Ukraine Je t'aime
13 J'Pourrais - Intégrale 

' J'Pourrais' sonne comme du Joan Baez en français, la voix est maîtrisée, elle la module au gré de ses émotions, l'accompagnement est minimaliste, seulement une guitare acoustique épurée, jouée sans fioritures.

 On est dans le domaine des débuts du folk en France, le folk importé des States ( Woody Guthrie, Pete Seeger, les premiers Dylan... ) et adapté  au goût hexagonal, comme le faisaient Hugues Aufray, Graerme Allwright ou Julie Dassin , la soeur de Jo.

Une fable pour suivre, ' Le loup affable'  , un conte plus proche de Jean de La Fontaine que de 'Les loups sont entrés dans Paris', un texte de Albert Vidalie, chanté par Serge Reggiani.

Accompagnée de sa guitare, Mirthe  narre les aspirations du malheureux canis lupus qui philosophe du haut de sa colline.

Elle passe à l'anglais sur 'Leaving the nest'  une chanson inondée, à la fois de figures de style allant de la métaphore, à la personnification ou à l'allégorie, et de traits moralisateurs. 

La guitare sèche, jouée avec conviction, accompagne le chant que tu peux comparer à celui de Buffy Sainte - Marie. 

Interprété au piano, 'Moedertaal' aborde l'amour filial avec pudeur.

Si Louane chante ' Maman' avec emphase et exaltation  , Mirthe préfère  la sobriété .

 'Cent Mille Fois', qui se penche sur le désamour, pas tout à fait à la manière de Jo Dassin ( Et l'amour s'en va) ou de Françoise Hardy ( L'amour s'en va, Eurovision 1963), débute en mode parlando sur des accords de guitare tristes avant d'entendre la voix chagrinée murmurer un propos fataliste.

Heureusement, au coin d'une rue , Cupidon émerge et l'espoir renaît. 

Pas besoin d'avoir lu tous les romans de La Comédie Humaine de Honoré de Balzac pour apprécier le propos d' ' Illusions perdues' ,   qui n'épargne ni un président arrogant, ni sa cour, ni la haute finance

Guitare et percussions au cajon rythment la diatribe lucide. 

... I'd rather be a sparrow than a snail... Mirthe se contente de 'I'd rather be' me ( emprunté à Heather Nova) , elle le chante avec conviction !

Tu me veux, tu me prends telle que je suis, chante-t-elle passionnément en égrenant  consciencieusement des accords tantôt sereins, tantôt plus secs.

Dans le même ordre d'idées que ' Né quelque part'  de Maxime Le Forestier, Mirthe propose une chanson humaniste ' Enfants De Là '.

C'est en 2017 que Laurence Rossignol , alors  Ministre des Familles, de l'Enfance et des Droits des femmes, écrivait dans un manifeste: Aucun individu, enfant ou adulte, n'appartient à quiconque. Les parents ont la responsabilité de leurs enfants mais ils n'ont pas le droit de propriété. 

Quand Mirthe chante un papillon, elle ne pense pas au bagnard  Henri Charrière; ' Machaon' sert de prétexte à une réflexion sur l'amour: monogamie, polygamie,  loups de mer volages, femmes de marins délaissées...    le tout sur fond de harpe chaste et asexuée.

 Boudewijn de Groot is een van de grootste zangers en liedjesschrijvers van Nederland, aux Pays-Bas personne ne le contredira, ce n'est pas un hasard si  notre néo-Bretonne, ex- Néerlandaise, ait choisi de reprendre un de ses titres phares ' Het land van Maas en Waal.

Ce qui nous a permis de constater que Mirthe siffle aussi bien qu' un  bouvreuil pivoine. tandis que la guitare et le piano batifolent dans les prairies verdoyantes du Gelderland. 

'Sur une barricade' ne plaira pas à la gauche révolutionnaire, ni aux radicaux, partisans de la lutte armée, Mirthe se met à nu ( sans montrer une once de peau) et exprime sa  Lebensphilosophie prônant la non-violence, mais pas forcément l'acceptation aveugle.

Une protest song pacifiste, quoi! 

Pink Floyd n'est plus le seul à chanter pour l'Ukraine ( Hey Hey Rise Up, avec l'appui du chanteur de  Boombox, Andriy Khlyvnyuk, a permis de récolter un demi-million de livres ), ' Ukraine, je t'aime' n'a aucun but caritatif , la chanson se veut une prière pour soutenir un peuple en détresse.

 

Pour clôturer l'album,  Mirthe propose une version longue de ' J'pourrais'  jouée à l'ukulélé.

 

Pas de bluff, pas de grandiloquence, pas de drum machines, ni de samplers ou de sequencers, du folk joué à l'antique et à l'authentique, Mirthe est de l'espèce des oiseaux rares, qu'il nous faut protéger. 

 

En concert le 7 juin au Festival des Terres Celtes à  Boisgervilly.

 

 

 

 

 


 

 


dimanche 11 mai 2025

ALISN au Café Lutgarde,Ixelles, le 9 mai 2025

 ALISN au Café Lutgarde, Ixelles, le 9 mai 2025

michel

Le trip en transport en commun avait tout du parcours de combattant: d'Evere à Ma Campagne ( Ixelles) , il a fallu emprunter un premier bus, puis te payer une courte ambulation, au Botanique, tu grimpes dans le tram 92, après trois arrêts, un message:  tout le monde descend, travaux sur la ligne, petite marche pour rejoindre la ligne de métro dans le parc de Bruxelles, un trajet de 2' jusqu'à la station Arts-Loi, changement de rame vers la Porte Louise ( 4 gares plus loin), on reprend le 92, oui mais, il est remplacé par un bus  qui se faufile dans les tranchées partant de la Place Stéphanie jusqu'à Ma Campagne.

Halte peu avant le carrefour, à toi de te débrouiller pour dénicher le café Lutgarde sur la Chaussée de Waterloo, heureusement ton passé ( lointain) de boy- scout t'a aidé.

ALISN est annoncée à 19:30, par miracle tu pénètres dans l'établissement à 19:25, tu t'attendais à un horaire fantaisiste, pas de panique, la Lulu est fraîche et désaltérante.

Vers 20:15, un trio prend place, le guitariste Hugo Cottu , John Bonaparte ( alias John Noesen)  au synthé et à la guitare  et  entre les deux garçons, la chanteuse/ guitariste Alison Salens, alias ALISN.

Avant de se lancer solo, Alison faisait partie de Tuk Tuk Thailand, un quartet  pratiquant du trip hop en vélo taxi ( John était dans le coup, c'est lui qui actionnait la sonnette).

Le groupe a laissé quelques traces audibles sur Spotify. 

ALISN prépare un premier EP, quelques compositions s'écoutent sur YouTube. 

On peut cataloguer ' Add a little mystery',  qui ouvre le set,  de dream pop, la voix est veloutée, Alison et John grattent gentiment leurs guitares respectives, une magnifique Gretsch pour la fille, une blue and white pour le Corse, Hugo se charge de la lead en accouchant d'effets shoegaze atmosphériques proches du jeu de Robin Guthrie.

Un léger bémol, l'acoustique du café n'est pas idéale, les murs en ciment étouffent le son, on s'y fera!

Un backing track est balancé au synthé pour entamer  ' Wrong turn' , un virage qu'ils n'ont pas pris sur les chapeaux de roue, on flotte toujours en apesanteur dans un éther léger, ce que va confirmer la suivante ' Stargaze', un titre radiophonique qui pourrait cartonner.

A classer aux côtés de Portland, Cigarettes After Sex, et, éventuellement,  pas trop loin d'une autre contemplative, plus folky, Shelagh McDonald. 

Avec 'Empty Streets'  ALISN propose une ballade nu soul romantique, non dénuée de groovy vibes.

Effets de voix et fingersnaps habillent  joliment la mélodie. 

A l'origine ' Boys'  se nommait Through all the boys I've ever loved, le titre a été élagué et tu ne penseras pas à Sabrina, ce n'est pas le même créneau.

John, légèrement excédé par le bruit de fond  tapageur, demande le silence, il l'obtient, Alison murmure, le synthé répond,  après une mise en boucle, c'est la guitare de Hugo qui prend le relais avec de plaintifs effets vibrato  rehaussant délicatement  cette plage intimiste.

'Exception' est un titre datant de l'époque  Tuk Tuk Thailand, John l'introduit à la guitare, la lead prend le relais pour cisailler le morceau, le synthé frémit, la voix, fragile, se fait entendre,  le ton  monte pour engendrer un fond trip hop  renvoyant vers les débuts de Hooverphonic  ou de l'oublié Lunascape.

'Strange feeling' has an eighties vibe,  déclare Alison, la présentation se vérifie, on reste dans le domaine du trip hop.

L'uptempo ' Maze'  est construit sur des beats qui cognent, il déclenche l'enthousiasme dans le zinc,  il est suivi par une seconde plage datant de l' époque thaïlandaise, ' Transitions'.

Les bandes  maniées par John  prennent des coloris latino blues lorsque la guitare de Hugo entre en jeu, Alison passant sans  sourciller d'une voix murmurée à un chant plus consistant.

Il en reste une,  Hugo, peux-tu accorder ma guitare, please?

Sure, darling.

John Denver patiente  avant d'entendre une version limpide de ' Take me home, country roads' dont le refrain sera repris par l'entièreté de la clientèle du bistrot, du coup Ixelles se retrouve en Virginie.

Clameurs et battements de mains, un bis s'impose  pour faire taire les We Want More.

'Dreams' de Fleetwood Mac convient parfaitement au timbre d'Alison, le public l'a bien compris,   une seconde salve de We Want More retentit, et c'est de bonne grâce que le trio propose  un ' All night long' ( Lionel Richie)  brûlant.

 

 Alison, I 'm sure  this world is  not killing you, no,  you are at the right place to take it  on!

 

 

 

 

 

 

 

'

 


 


 

 

mardi 29 avril 2025

Delanie Pickering à La Grande Ourse de Saint Agathon , le 27 avril 2025

 Delanie Pickering à La Grande Ourse de Saint Agathon , le 27 avril 2025

michel

Un si grand soleil, pas à Montpellier,  mais à Saint-Agathon, pour le dernier rendez-vous blues de la saison.

Le public ne s'est pas déplacé en masse compacte, mais tous ceux qui étaient présents auront été  unanimes: un grand concert donné par une fille hyper douée, un peu timide, le visage caché derrière  a baseball cap,  qui risque  bien de devenir la sensation blues du futur.

La toile demeure avare quand il est question de Delanie, on sait qu'elle a 28 ans, qu'elle est originaire du New Hampshire, qu'en 2017 elle est enrôlée par  Johnny Hoy pour faire partie de ses poissons bleus, des critiques l'encensent ... she  has made waves with her talent... on lui reconnaît de la profondeur et du lyrisme.

Par contre rien sur Bandcamp ou Spotify et pourtant à 18 ans, elle a sorti  l'album "Down Not Home";

Pour cette tournée européenne, qui s'achève à La Grande Ourse, elle est accompagnée par la crème des  mercenaires blues made in France: l'ineffable Denis Agenet à la batterie,  Abdell " b.bop" Bouyousfi ( vu avec James Armstrong)  à la contrebasse et Damien Cornelis aux claviers ( un gars que tu retrouves dans pas mal de bons coups: Malted Milk, Lowland Brothers, Blues Power Band, Nina Attal .... et  qui joue au session musician pour les bluesmen ricains venus goûter aux plaisirs de l'Europe: Alabama Mike, Joe Louis Walker, Kat Riggins,  pour n'en citer que 2 ou 3.

Un blanc avant de débuter le set, Delanie se concentre, les convoyeurs attendent.

Une flopée de fingersnaps donne le coup d'envoi, et c'est bien parti en mode swing blues,  avec une reprise étonnante, 'Get rich quick'' popularisé par Little Richard.

Delanie joue sans plectrum, elle s'en repentira, après 50' elle se ronge les doigts, s'est -elle blessée,  a-t-elle cassé un ongle, who knows, cela ne l'empêchera pas  de poursuivre son exercice en lâchant des riffs judicieux .

La voix est claire et elle peut compter sur le trio hexagonal  (  déjà un aparté subtil  de Damien au piano) pour l'aider à faire fortune en misant sur le bon canasson.

Avec le second titre 'Lasting Love' , au répertoire de Sugar Ray and the Bluetones ,  le public a compris que la soirée risque d'être captivante.

Elle déterre une vieillerie ' I would if I could ' de Little Sonny,  un blues  juteux aux couleurs  rhythm'n' blues de la New Orleans.

Delanie laisse de l'espace aux artisans, du coup les petits doigts de Damien s'agitent, elle savoure avant de placer un superbe solo dans les tons graves.

On passe au voodoo blues avec ' Do not disturb' ( James Harman), après une décélération et un chant murmuré, Delanie décide d'envoyer du bois, puis le piano revient en catimini, cette longue plage aux climats moites fait un effet boeuf, les caïmans  sont sortis du marais pour applaudir.   

Retour au  blues, celui qui swingue    avec ' Three times' aux senteurs West Coast,   suivi par  la lovesong  ' He's my heart's desire' qu'elle joue et chante avec Johnny Hoy & The Bluefish.

A l'arrière, Denis se fend d'un large sourire en entendant le solo racé de sa protégée, le piano embraye, la litanie reprend, le slowblues gorgé de soul  arrive à son terme, t'as à peine le temps de renifler qu'elle nous signale que Denis Agenet va nous en chanter une petite.

D'une voix de crooner, celui qui dirige son propre combo, Denis Agenet & Nolapsters,  nous susurre ... you say it's not enough to put me down... en ajoutant ...you don't believe a word I say, I should have learned my lesson... l'éternelle histoire du bluesman incompris par les dames.

Delanie reprend le collier et confesse ' I don't mind sleeping outside by myself'  un boogie  de sa composition, enregistré par Johnny Hoy and the Bluefish.

 Ça va, Delanie?

No, 'I'm worried' , elle explique tout ça en égrenant des notes précises avant de proposer un slow à la Ray Charles ' Here I Stand with My Heart in My Hand'.

Comme le papier chiffonné traînant sous ses pieds mentionne plus de trente titres ( pas complets)  et que l'absence de chronologie règne en maître des lieux,   on ne peut te garantir  l'exactitude de la playlist.

Après un titre ressemblant vaguement à 'On the sunny side of the street'  vient ' Hitchin' home', elle a passé la  nuit à picoler, elle implore ... somebody please take me home ... 

Un truc à ne pas essayer si tu ne tiens pas à te faire voler ou violer.

Dennis,  tu leur expliques  ce qu'est un screwdriver cocktail!

De la vodka, du jus d'orange, des glaçons, tu secoues ... santé!

Voilà ' Screwdrive me, baby'  , un titre imbibé  pour gens non inhibés.

Après avoir bu, on danse mieux  la rumba  'Just got to know'  les doigts blessés  grattent les cordes, le piano voltige, la rythmique arrondit les angles.

Ce band fait preuve d'un cohésion impeccable, Delanie éblouit, son talent éclabousse.

Denis, tu leur chantes un second couplet.

OK, j'ai mon ticket, ..I'm going to the station, I'm going to my lady...

Il est revenu à temps, car elle annonce we're gonna rock'n'roll them ,  ce qu'ils font avec le sautillant   'That old feeling'.  

Pour revenir peu après  au jump blues avec un sensationnel ' Stormy Weather' ,  la torch song des années 30 prend des allures tempétueuses et permet aux Frenchies d'étaler toute leur classe, le solo de batterie fuse et Abdell transforme le sien en numéro de cirque,  où les jongleries se mélangent  aux pitreries de clown facétieux.

Un grand moment!

C'est la dernière ligne droite, après une nouvelle salve juteuse , c'est ' You satisfy me baby'   qui clôture  ce show généreux;

Un show   qui a enchanté une salle qui se lève pour rappeler l'équipe,  elle revient pour l'apothéose ' Boogie with my baby' ( Nick Curran), du  rockabilly sulfureux!

 

Surgie de nulle part, inconnue de tous, Delanie Pickering a fait l'unanimité, l'Europe espère son retour  avant que les frais de douane exorbitants,  instaurés par un président salement atteint,  lui interdisent de traverser les océans.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

 

 

 

 

 

 

 

lundi 28 avril 2025

Fête de la Coquille Saint Jacques - acte trois - Soldat Louis - à Saint-Quay-Portrieux sur le Port d'Armor, le 26 avril 2025

 Fête de la Coquille Saint Jacques - acte trois  - Soldat Louis - à Saint-Quay-Portrieux sur le Port d'Armor, le 26 avril 2025 


michel

75 minutes à poireauter pour assister au concert du brave soldat de Lorient et t'as pas trop intérêt à t'éloigner de la scène, une foule compacte se presse près du podium  .

Le Télégramme exagère à peine en mentionnant...  il n'y avait plus un centimètre de libre sur l'esplanade...  comme le disait Charlie, j'y étais avec des copains de lycée il y a 25 ans, ce soir, j' y suis avec madame et ma gamine,  j'avais des cheveux à l'époque, un peu moins, aujourd'hui!

20:30, la fébrilité gagne tes voisins, un à un,  les bidasses rejoignent leur poste.

Le régiment actuel se compose de   Serge Danet, qui malgré près de quarante ans  de service n'a pas réussi à obtenir ne fusse que le grade de caporal, il est resté le Soldat Louis, il se charge du chant, de la guitare ou du banjo/   Michel « Maïkeul » Banuls, le barbu de service, ( guitares et chant), a trimballé ses poils chez Back Street ou le  Red Necks Band, il a été engagé il y a  un bon moment déjà/  Christophe « Toto » Sonnic  ( drums) moulinait avant de rejoindre le bataillon / Anthony Masselin ( cornemuse, uilleann pipes ) se disperse et officie chez Taptasmel, Gwenlann, et sonne pour Alan Stivell ,  Tri Yann et différents bagads/  Olivier Achard, le bassiste, joue, e a,   chez Dorcha Cobs et Denis Brieuc  ' Denez', ne me dites pas que je ressemble à Gilbert Montagné, se charge des claviers.

Arès les présentations, faut y aller, on n'est pas là pour  glandouiller, on embarque ' Tout l'monde à bord'.

Un morceau caractéristique du répertoire du Soldat, du Celtic rock  porté par une cornemuse fringante.

Le ton est donné, le menu de la soirée  comporte des chants de marin, des chansons à boire, des histoires de corsaires,  des textes à peine misogynes, des guitares maritimes, des tambours musclés, et une touche locale grâce à la cornemuse.

Retire la cornemuse et tu peux penser aux Levellers ou à   l'Oysterband.

Après un boulot considérable des claviers et de la batterie, le fier   'Fils de Lorient'  rapplique la tête haute.

Saint-Quay réagit au quart de tour et lance ses cris de guerre au moment approprié.

' Savannah' ,  sa tempête de guitares, son chant choral et sa cornemuse guerrière, ne calme pas les ardeurs, le public connaît tous les titres sur le bout des doigts.  

Un nouvel hymne de stade, ' Auprès de ma bande',   déclenche l'enthousiasme, puis c'est par un grondement marin que débute l'instrumental ' Soldat Louis' , agrémenté d'un jeu de scène à la Status Quo.

C'est le délire à tes côtés.

Maikeul a saisi une acoustique  pour une nouveauté ' Salut l'ami'  prévu pour un futur album, puis c'est Serge qui change de jouet, il a ramassé un banjo pour nous emmener dans les bayous bretons ' L'eau des bayons',   le titre le plus cajun du set voit Anthony Masselin manier les uilleann pipes.

Eh, Saint-Quay, tu chaloupes avec nous?

' Martiniquaise' ne doit pas être le titre préféré des féministes, ses flon flon musette, par contre,  ont beaucoup plu à tous les machos du port. 

Laquelle tu préfères,  Michou?

La Brésilienne qui s'appelle Roger. 

' Donner-nous des bars'  , pas besoin de dessin,  à boire et pas de la limonade!

Après avoir bien picolé , il faut rendre un hommage aux femmes bretonnes qui attendent le retour des marins en ne sachant jamais si la mer les a engloutis, ' Femmes de légende' avec son intro majestueuse , son solo de guitare céleste est probablement le morceau le plus lyrique du répertoire de Soldat Louis. 

Bizarrement ' Tirer des caisses' sonne comme un titre de Balavoine, , sur la lancée,  en s'appuyant sur des riffs bien hard, vient ' C'est un pays' , l'hymne de la Bretagne libre, qui  voit des poings se lever dans les cieux.

Toto relance la machine infernale, 'Tonton Louis'  va nous raconter de belles histoires, de celles qu'on étale au bistro.

Le banjo frétille, ta voisine attrape ton bras sans demander ton avis,  et c'est parti pour une farandole  qui a fait rire Renaud.

Merde, ils prennent la tangente.

Saint-Quay hurle, revenez, bande de lâches.

Pour éviter l'émeute, ils rappliquent, d'abord le chef qui entame 'Pavillon Noir'  en solitaire avant de voir le bataillon le rejoindre.

Avec le singalong ' Survivre en ennemis'    Soldat Louis chante les hommes libres pour terminer en fanfare avec l'hymne intellectuel qui les a propulsés au sommet des hitparades ' Du rhum, des femmes'.

Sexiste, mais non,  dégradant, tu rigoles, toutes les filles sur la place ont repris la rengaine en choeur!

 

Soldat Louis,  fidèle à sa légende,  a  fait un tabac.

Comme le groupe a décidé de mettre le navire en cale en 2026,  Gwenael qui les a vus 46 fois,  a déjà pointé  huit dates dans son calendrier , il ira,  e a,  à Angers, Vic-Fézensac, Concarneau et peut-être en Suisse à Sion!


 


 

 

 

 

 

 

 

 

Fête de la Coquille Saint Jacques - acte deux -Thee Cha Cha Cha's - à Saint-Quay-Portrieux sur le Port d'Armor, le 26 avril 2025

 Fête de la Coquille Saint Jacques - acte deux  -Thee Cha Cha Cha's - à Saint-Quay-Portrieux sur le Port d'Armor, le 26 avril 2025 

michel

Après avoir goûté à la house normande, cap sur l'Australie pour danser le cha cha cha.

 Thee Cha Cha Cha's,  una mujer / hombre,  naissent à Melbourne en 2015.


Ce qui au départ semblait une simple blague pour participer à un Battle of the Bands , est devenu un projet sérieux, puisque Lluis Fuzzhound ( real name, Sanchez) ( guitare, mini drum kit, vocals) , aussi actif chez Intoxica et Midnight Woolf, et Kylie Coufos ( basse et vocals), ex The Jacknives, parcourent toutes les scènes de la planète avec leur DIY duo, mariant garage, punk, rock et power pop.
 
Pendant ces dix ans d'existence, la paire n'a pas chômé, quand ils ne squattent pas les studios d'enregistrement, leur dernier méfait, 'Temple of Mirth' date de décembre 2024, ils sont sur la route , en janvier dernier ils sillonnaient le plat pays de Jacques Brel, là, après un crochet chez les Ibères, c'est la Bretagne qui les reçoit.
 
Grâce à Kylie, tu sais maintenant qu'à Melbourne, une coquille ce n'est pas a shell,  mais a scallop.
Quoi?
Essaie, Schnitzel pour le veau!
 
16:30, We are Thee Cha Cha Cha's, we come from Australia!
 
Et c'est parti pour un premier tour dans un garage bien crade, avec Kylie an chant et à la basse groovy , (un instrument ressemblant pas mal à celui qu'utilise Paul McCartney), et pour l'aider  son compagnon  mécanicien, le fuzzhound,  une guitare salement  fuzzy en main, tandis que les pieds maltraitent a kick bass drum and a kick snare drum pour produire un beat solide ( plus carré que ce que mijote Meg White chez les White Stripes).
 
N'ayant pas accès au podium, on ne pourra pas t' octroyer de setlist, mais sache que quelques lignes de ce premier titre, fini à la cravache, pouvaient faire penser au Zep, puisque Kylie de sa voix précise a proféré... good times, bad times.
'Winds have blown' fait à peine deux minutes, mais ces coups de vent décoiffent sauvage, Marcel, ton voisin, en sait quelques chose, sa perruque a abouti dans la Manche. 
 
Le rock 'Our love' débute par quelques riffs bien cinglants envoyés par le Neil Young ou Monkees lookalike et, pour faire honneur à leur patronyme, le titre s'achève en cha cha cha ( ce ne sera pas le seul).
Ce duo nous invite donc à un plongeon dans les sixties,  un  bain de jouvence qui fait un bien fou, après avoir scandé à deux voix un rock, déchiré par une guitare métallique, c'est ' Don't lie to me' qui vient nous décrasser les pavillons, ... avec des lyrics dédaignant les méfaits de la vieillesse... I’ve been told we’re growing old and we should try to go slow... la lenteur n'est pas pour eux, non, le train déboule à fond la caisse.
 
Hey, guys, we wrote a song about the person you can see on my T-shirt, do you recognize him?
Nous sommes trop loin, Kylie, mais en visionnant les photos, on a reconnu Marc Bolan.
Voici l'incroyable 'Kalmiyh' pompé sur ' Get it on', ouah, la claque, baby!
 
On ralentit le tempo pour interpréter ' Never gonna say' suivi par une cover des Who, 'I can't explain'.
Ils font preuve de bon goût et on ajoute que Kylie se montre plus dynamique que le placide mais performant  John Entwistle , son jeu nerveux  frappe les esprits.
You should know next one, even if you, French people,  don't know much about rock'n'roll.
Te fous pas de nous, Kylie, même sans le timbre nasal, on a reconnu 'It's all over now, Baby Blue' de Bob Dylan.
Un petit punk pour suivre, les fans des Ramones ont apprécié 'Rock'n'Roll till I'm dead', nous aussi!
La souriante bassiste déclare, let's keep on trucking, c'est pied au plancher  que le duo nous assène deux nouvelles chansons  l'une furieuse, l'autre   ' Temple of Mirth' le titletrack, un brin psychédélique,  du dernier né, suivies par ' Let's take a ride' un downtempo presque country.
Après un virage punk ,  ' Running out of time',  plus Ramones que nature, Kylie s'enquiert auprès de l'organisation, can we play one more?
Un mec  écarte tous les doigts d'une main.
We've got 5 minutes, chouette, let's play a fun song, toute la place a repris ' Dirty old town' avec eux.
Ludo de La Nef D Fous se pointe:  encore dix minutes, les copains!
 ' It's  coming after you' un rock sale et minimaliste fuse, la guitare crache des flammes, la basse claque,  décidément, ce duo est infernal.
In a dream, The Beatles wrote the next one just for us, 'Send help' ... send a little help from a friend...
En voilà une que Joe Cocker ne reprendra pas!
 Toujours bien crade, voici 'I don't believe you', à la fois  une apologie de la boisson  et un cri de haine.
Allez on vous quitte avec le classique des Vibrations, repris par une centaine de groupes rock, ' Hang on Sloopy' .
C'est à tue-tête que la foule  a hurlé  le refrain ... 
Hang on, SloopySloopy, hang onHang on, SloopySloopy, hang on...
 
Merci, les copains!
 
Le groupe revient cet été, ils seront au  Binic folks blues festival , si tu ne veux pas manquer un band  combinant charisme, pertinence et  vitalité, procure-toi un billet.
 
 Thee Cha Cha Cha's, c'est de la balle!
 
 
 

 
 
 
 
 
 

 

 

  .

 

 

 

 


dimanche 27 avril 2025

Fête de la Coquille Saint Jacques - acte un - Marla Wallace - à Saint-Quay-Portrieux sur le Port d'Armor, le 26 avril 2025

 Fête de la Coquille Saint Jacques -  Marla Wallace  - à Saint-Quay-Portrieux sur le Port d'Armor, le 26 avril 2025

 

michel 

Pour assister à  la 31ème édition de la Fête de la Coquille Saint-Jacques , c'est au Port d'Armor,  à Saint-Quay-Portrieux,  qu'il faut se rendre.

L'an dernier les amateurs de pectinidés s'étaient donnés rendez-vous à Paimpol, l'an prochain, Erquy,  accueillera les milliers de touristes  gastronomes.

Comme d'habitude, le menu comprend un marché artisanal, des food trucks où la coquille se déguste sous différentes formes, des balades en mer, des évolutions d'aviron,  des animations diverses et des concerts ( p s : oui, des buvettes sont prévues).

Un rappel pour le programme musical de ces deux journées:

 

SAMEDI :
14h30-15h30 : Jaya ;
16h30-17h30 : Marla Wallace ;
18h15-19h15 : Thee Cha Cha Cha's ;
20h30-22h : Soldat Louis ;
22h30-23h40 : Dirty Deep ;
23h40-0h45 : Playmo DJ.

DIMANCHE : 
12h-13h : Avis de grand frais ;
13h-14h : Thee Cha Cha Cha's ;
14h15-15h30 : Les Gaillards d'en face ;
16h30-17h30 : Monty Picon.

T'as relégué ton carrosse rouillé  à quelques lieues du port, ce qui t' a obligé à pratiquer une promenade digestive pas inutile pour tolérer la prestation variété/soupe populaire de Jaya, un groupe que tu avais enduré à Tréveneuc il y a quelques années.

Saint-Quay a participé au karaoké,  tu as flâné,  si le thermomètre avait grimpé de 15 degrés t'aurais pu te baigner, pas de bol, il n'y avait que des touristes étourdis,  peu au courant de la météo bretonne,  à se promener en bermuda et T-shirt.

Alea Jaya Est, il nous faut patienter pendant une heure avant l'apparition de l'artiste suivant ( où est le temps béni où le festival proposait deux scènes et donc pas de temps morts).

 

16:30  Marla Wallace!

Marla fucking  Wallace sur Instagram,  Raphaëlle Gutierrez, pour les copines de lycée au Havre. fait de la musique depuis 2018, en 2021 elle lâche l'EP 'The Glitch', depuis plusieurs singles ont vu le jour.

A classer au rayon: rap, R'n'B, house, techno , drum and  bass....

Elle aime le cinéma, notamment Pulp Fiction ou Fight Club, films qui lui ont inspiré son nom.

Hello ( répété 15 fois) this is me...

Une créature au look kitsch  improbable, mini- robe scintillante descendant à peine sous le haut des fesses, bas nylon déchirés et chevelure  bicolore apparaît, à l'arrière, Ines, cachée derrière la machinerie, se charge du deejaying .

' Hello' est bien le titre du premier morceau bilingue , chanté d'un flow fluide sur bandes faites de beats exaltés.

La prochaine traite de vengeance, prévient Marla avant d'attaquer le grinçant, théâtral  et orageux  'Revenge'  qui précède ' Fantasy'  aux accents Erykah Badu, pour la voix au goût de miel, par contre le propos dénonce une relation toxique, I want to run away from you, boy...

T'aurais voulu la comparer à Uzi Freya, tu hésites, la seconde semble avoir plus de potentiel, Marla joue la provoc, la réaction du public est mitigée, des applaudissements polis ponctuent chaque titre.

Après un nouveau morceau bilingue paraphrasant  Gainsbourg / Birkin vient 'Sister'  débité en saccades  sur beats  énormes.

Après ce titre addictif,  elle se propose d'arrêter les gentillesses  et envoie le lugubre  'Introspection' .

Quelques poses lascives décorent la suivante où elle reprend le propos de Roy Ayers, un des as du jazz funk, ... Everybody loves the sunshine'.

I hope you like drum and bass, sonne l'annonce,   'Wrong way'  ses basslines monstrueuses et ses percussions syncopées  ont tôt fait d'inciter quelques fans de Photek ou de MC Tali à se dégourdir les jambes.

Le show a  gagné en intensité et la reprise de 'J'aime mon pays' de Sexy Sushi a définitivement convaincu  les indécis.

On adore ce texte à prendre au centième degré , ainsi que  le doigt d'honneur affiché  par Marla.

On poursuit avec de la house , 'Realness' cogne sous la ceinture, puis elle vire techno avec ' Shame' une nouvelle claque éhontée pour terminer par ' Mirror', de la techno gothique qui sera le titre le plus dramatique du show.

Un set ramassé, pas  accessible à tous,  mais qui s'est avéré tonique!

Pause poisson rouge ( t'as le temps)  !

 

 

 

 

 

 

vendredi 25 avril 2025

EP - New Girl Syndrome by Lisa Crawley

 EP -  New Girl Syndrome by  Lisa Crawley

michel 

self released

indie-pop 

Lisa Crawley naît en Nouvelle-Zélande, à Auckland, elle baigne dans la musique depuis la plus tendre enfance, alors que ses petites copines jouent à la poupée Barbie,  elle prend des cours de piano, de clarinette et de chant.

A l'école elle s'investit dans la chorale et  les orchestres d'étudiants,  à 15 ans elle fait partie du groupe rock Velez, ensuite elle s'inscrit à New Zealand Idol , (un Ze Voice pour les Kiwis), un membre du jury la flingue, car you're "too vanilla",  elle ne se décourage pas, fait du théâtre, on lui offre un job au Japon, où elle réside pendant quatre mois,  puis elle se tape Londres où elle participe  à Slice the Pie, pas de bol, elle termine à la seconde place.

Revenue chez elle, elle enregistre un premier EP 'Shoot the night' en 2007, un second,  'Hello, Goodbye and Everything Inbetween' en 2009.

 En octobre  2011, paraît  ‘Everything That I Have Seen’ son debut  album.

Son CV prend de l'ampleur, elle se retrouve dans la distribution du show 'White Cloud' de Tim Finn ( Split Enz/  Crowded House)  avec lequel elle jouera live.

2013: l'album ' All in my head'  entre dans les N Z charts.

Désormais, elle accouche d'un disque tous les deux ans, singles, EP's, albums s'accumulent, il lui arrive comme sur ' Songs I like but did not write' de reprendre d'autres artistes. 

En 2020, elle quitte la Nouvelle-Zélande pour s'installer à L A, il ne lui faudra pas longtemps avant d'enregistrer l'EP ' Looking for Love' ( in A major) suivi par plusieurs singles et enfin, depuis ce 24 avril, une nouvelle production, ' New Girl Syndrome', est disponible sur Bandcamp, Spotify et autres plateformes.

 

Tracks

 1. What You Can Do 

2. Call It A Night 

3. The Gatekeeper 

4. Don't Wanna Be.

Credits:

 Piano, vocals ,  clarinets,, Q-Chord piano , Synths  by Lisa Crawley


Guitars, bass and backing vocals by John Spiker  qui a produit l'EP
Drums by Mark Stepro  ( (The Wallflowers, Sara Bareilles, Jackson Browne)

Pedal steel by Drew Taubenfeld ( (Kacey Musgraves, Leon Bridges)

Trombone: Benny  Lipson 

and Jimmy Corimer,  guitar solo on 'The Gatekeeper'

 

Photo de pochette: Jacqueline Day, a visual artist based in Los Angeles. 

La piano-ballad ' What can you do' ouvre l'essai.

Lisa se remet en question, émet des  doutes quand à la  pertinence de son boulot.

La voix, apaisée, berce l'âme et les pavillons, un peu à la manière de Carole King, petit à petit, grâce à l'orchestration plus sophistiquée ( apparition du synthé,  du Qchord subtil ,  de la guitare, et d'un gentle drumming), la composition  bombe légèrement du torse et entre dans le  foisonnant domaine  du piano pop , un genre pratiqué par la déjà nommée Carole King,  ou par Sara Bareilles et Vanessa Carlton.

'Call it a night', s'ouvre sur cette question " Is the joke on me?", forcément 'I started a joke' des Bee Gees te revient à l'esprit, Lisa n'a pas versé une larme, mais  elle se pose une nouvelle fois des questions, n'est-il  pas temps de mettre fin à notre relation, de clôturer le chapitre pour passer à autre chose.

La voix, en partie  en  parlando, est toujours aussi assurée et se promène sur un piano omniprésent.

 John Spiker et Lisa ont décidé d'enrichir la plage, la pedal steel plaintive  de  Drew Taubenfeld  prend le relais pour ajouter une touche roots au morceau, les percussions de Mark Stepro sont plus présentes et des cuivres paisibles  ( Benny Lipson   au trombone et Lisa à la clarinette) apportent un sentiment de majesté à cette subtile  ballade. 

Le rythme  change avec la suivante ' The Gatekeeper' ,  le morceau bouillonne au gré d'un piano groovy, joué en mode upbeat, les drumbeats méthodiques maintiennent une cadence  soutenue, la voix, plus grave, légèrement smoky, ,  joue à saute-moutons et  à l'arrière des couches de   backing vocals  viennent l'enrober d'un emballage sucré.

Tout semble couler de source mais c'est là qu'intervient  Jimmy Corimer pour placer un solo de guitare lumineux avant la reprise du thème qui doit nous amener au terminus, mais Jimmy était en embuscade , il lâche une dernière rafale  perfide.

Chouette morceau! 

L'EP s'achève par une nouvelle piano ballad que Lisa chante d'un timbre vulnérable.

L'instrumentation sur  ‘Don’t Wanna Be’ peut paraître minimaliste, Lisa se chargeant du piano, des strings au synthé,  et des clarinettes,  John Spiker manie la basse.

 Pas de drums, pas de guitare, mais un choeur  soyeux en fin de morceau et puis  il y a les quelques  notes  de piano radieuses  qui confèrent un côté espiègle à la mélodie.

 

Sur  la fiche de présentation de l'artiste, on lit : Lisa Crawley is the indie-pop artist who makes vulnerability sound effortless!

La formule s'avère opportune!

 

 

 



 

 

samedi 19 avril 2025

The Cactus Candies à la Cervoiserie, Trégueux, le 18 avril 2025

 The Cactus Candies à la Cervoiserie, Trégueux, le 18 avril 2025

michel

Une cervoiserie n'est pas un salon de thé, la clientèle est dissemblable.  

D'après une étude sérieuse, les amateurs de thé sont rentables car ils sont passionnés par la boisson préférée de certains anglais  et prêts à dépenser pour des mélanges de qualité supérieure et des expériences uniques. 

D'accord mais reprendre une Cervoiserie  peut rapporter gros, on a lu:  après 2 ans d’activité, le chiffre d'affaires potentiel atteint 600 000 €.

En poussant les portes, désolé, elles s'ouvrent sans devoir faire un mouvement du bras et de la main,  vers 19h, t'as  vite remarqué que l'établissement implanté dans la zone commerciale de Langueux a fait le plein.

Le concept,  boire un coup et déguster un burger, une pizza ou une planche de charcuterie après le boulot ( afterwork est plus  tendance) marche du tonnerre.

Service au bar, normal, tu ne vois pas  les barmen ou barmaids parcourir des kilomètres pour prendre les commandes des déshydratés, donc, tu te prends un demi et tu t'enquiers de l'heure du concert.

21:00, déclare le jeune homme.

Caca, le site annonçait 19:30!

Tu déniches une table face au podium, sirotes ta cervoise à l'aise et, surprise,  à 19:35', un quartet prend place:   The Cactus Candies!

La friandise est fabriquée à base   de figues de barbarie, tu y ajoutes de la pectine, du sucre de canne , de l'acide citrique, du citrate de sodium et un colorant.

It's gummy,  tu veux t'en procurer sur Amazon, tu liras  "This item cannot be shipped to your selected delivery location", pour t'acheter une boîte  de 240 g de ces gommes, tu prends un ticket d'avion pour l'Arizona, sur place tu débourseras 13 dollars.

Ne nous remercie pas, les clients sont rois.

Et sinon, les Cactus Candies français ne  sont pas à dédaigner,  ils sont originaires de Loire-Atlantique et pratiquent un mix de country/hillbilly/rockabilly/western swing/bluegrass/honky-tonk, importé en droite ligne des States, sans frais de douane.

Trois  enregistrements à leur actif et de nombreux concerts,  depuis leur naissance en 2015.

Ils sont quatre ce soir:  Laurence Hornecker alias Lilou au chant ( micro vintage)  et à la guitare acoustique  ( active chez The Pathfinders et Fatal Cabaret), elle est  affublée de  boots à fanfreluches et d'une robe vintage / son conjoint, Jull Gretschy ( Julien Fournier)  chante de temps en temps ou assure les backings,  ( ne pas confondre avec un piètre rappeur) et  manie habilement une   Gretsch, non il n'a pas fait partie des Brylcreem Boys, il aurait pu/ à la contrebasse et au chant,  tu as  Thibaut Chopin, un copain de George Sand/ et   à la pedal steel ou à la guitare Vassili Caillosse ( vu avec les Hawaiian Pistoleros).

Pas de violon, ce soir! 

On se pose quelques questions, comment le groupe va-t-il dominer l'indiscipline de la clientèle et   le brouhaha  intense qui l'accompagne.

Réponse après deux morceaux:  'Panhandle' ( lu sur la playlist, il s'agit peut-être de l'instrumental ' Panhandle rag' au répertoire de Bob Wills) et  de 'Texas Women' ( pas celui de Hank Williams Jr., non un truc que tu peux entendre sur leur second album, 'Candle Light Rodeo')!

Tout va bien, la  voix canaille de la souriante Lilou impressionne, la Gretsch tire en rafales, la contrebasse maintient un rythme d'enfer et les sonorités typiques de la gliding  hand sur la pedal steel guitar t'emmène du côté   d'Austin, d' El Paso  ou de n'importe quel bled,   où les gamins rêvent de Leon McAuliffe et les fillettes de Barbara Mandrell. 

Thibaut donne la réplique à Lilou sur ' No more time' , un morceau de la fratrie Maddox, cinq éléments mâles et Rose, ils  faisaient fureur en Alabama  dans les  années trente jusqu' aux fifties.

'Bawlin' Baby' narre les frasques d'une nana volage sur les bords et ailleurs, le titre était au répertoire de Johnny Horton, un gars à la voix faite pour chanter dans les montagnes du Tyrol.

Jull au chant pour le rockabilly ' Catting around'  ( Charlie Adams), ça swingue  d'Argentine jusqu'en  Bosnie-Herzégovine.

Patsy Cline a enregistré ' Turn the cards slowly' en 1955, gars,  t'as pas intérêt à tricher, il y a  mon colt à portée de main. 

Johnny Cash et l'arithmétique, c'était pas une histoire d'amour, la lecture, ça l'emmerdait, mais quand il chantait ' Straight A is in love'   et quand les Cactus Candies s'y mettent avec deux guitares, ça vibre.

Une once de hillbilly, kids?

Voici, ' I'm just too lazy', des Farmer Boys, des paysans  qui ne se tuent pas à la tâche.

Lilou et Thibaut nous chantent cette rengaine pleine d'entrain en duo.

Rose Maddox, sans ses frangins, a eu le cafard quand son mec s'est barré avec une autre greluche, résultat,  elle s'est sentie ' Down, down, down'.

Une superbe version, ce soir! 

Il y a moyen de communiquer avec sa bien-aimée en morse, il faut le code!

Le 'Morse code'   suit les battements du coeur.

Déjà dans les fifties tout allait trop vite, 'Progress' t'explique tout ça  en mode country/rockabilly .

 George Jones et  son épouse  Tammy Wynette  ont fait un tabac avec  'Milwaukee Here I Come', Lilou et son Gretschi nous refont le coup en 2025.

Un hic, depuis Nantes ça prendra plus de temps que depuis Nashville pour rejoindre Milwaukee.

Slow time avec ' Dark Moon' de Bonnie Guitar, la Gretsch en vibrato et Lilou en vibrato vocal, l'émotion est à son sommet!

Mr Gretsch au chant pour la romance ' My Hillbilly Baby', she's  the sweetest gal in town, vais l'épouser, vite fait!

La pedal steel en vedette pour le coup!

C'est parti pour une fameuse accélération avec le rockabilly ' False Hearted Girl'  (  Tennessee Ernie Ford & Ella Mae Morse ) , le titre a peut-être influencé le  ' Jackson' de June Carter et Johnny Cash. 

A tour de rôle, la Gretsch et la pedal steel mitraillent, avant un aparté judicieux de la contrebasse.

La dame se place en retrait,  'Guilty Conscience' et ' I didn't know the gun was loaded' , en mode comedy capers se succèdent.

La pedal steel cravache, les balles sifflent à nos oreilles.

En principe le set 1 s'achève ici, le contrat prévoit 90' d'affilée, ils enchaînent sur  un nouveau Farmer Boys, ' Somehow, someway, someday' aux harmonies vocales acrobatiques.

Après quelques palabres, ils optent pour la romance fleur bleue  'Crying ' time' de Tammy Wynette et George Jones,  elle est démarrée en duo, contrebasse et lap steel partent rendre visite à madame pipi, dès leur retour, la pedal steel geint à faire pleurer les mouettes,  du coup en rentrant chez toi, t'as retrouvé ' Stand by your man' de Miss Wynette  pour le déposer sur la platine et pleurnicher tel un ivrogne.

Qui dit female country, dit  Dolly Parton, voici '  Cash on the barrelhead ' qui précède un country rock ' I'm jealous'  ( de Werly Fairburn ), interprété à la manière d'Elvis Presley.

Avec ' Let the teardrops fall' de  Patsy Cline, on revient aux classiques rockabilly.

L'uptempo chanté d'une voix à la  Wanda Jackson  se  termine  par un solo à faire s'égosiller  des mouettes aphones.

 ' Daddy works so hard'   est là pour te conseiller qu'il ne faut pas se crever au boulot .

Et après une étonnante intro western swing, c'est ' Drivin' nails in my coffin' d'Ernest  Tubb qui défile.

' Don't make love in a buggy', un titre montagne russe de Jack and Daniel, grille tous les feux rouges,  du coup, la lap steel se tape un coup de frein mal calibré qui a amené le sourire chez les copains.

Personne n'aime le lundi, ni les Boomtown Rats , ni les Bangles, ni, un certain Tony Douglas, son '  Old blue Monday' t'explique tout ça!

Il en reste une car on nous attend à Saint-Brieuc  pour le concert de Lucky Pepper.

Et c'est en force que le combo termine son set généreux, ' Doggone it' de Hal Harris est capable de faire danser un paralytiqu,. Vassili termine l'exercice par un solo à faire frémir un zombie cataleptique.

 

Douze clients déchaînés exigent un bis, et c'est donc avec un supplément de chantilly que les Cactus Candies complètent leur prestation exemplaire, ' Fool I am' ( de Pat Ferguson) et son duel de guitares  ont fait valser  les verres vides sur la table.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

vendredi 18 avril 2025

GUNMOLL – Welcome to the GUNMOLL family EP

 GUNMOLL – Welcome to the GUNMOLL family EP

michel

V2 Records

surf rock/ pop 

Gunmoll - Google, t'as une idée?

 A woman who's the companion or conspirator to a gangster can be called a moll. One of the most famous molls was Bonnie Parker, of the criminal duo Bonnie and Clyde.

Il semble que "gun" est le terme  slang   pour désigner a thief, et comme l'étymologie est ton dada, Wikipedia ajoute, it is  derived from Yiddish "ganef".

On nous recommande de lire  'Mafia Moll: The Judith Exner Story', cette Judith ne connait pas Holopherne mais aurait été  la maîtresse, e a, de J F Kennedy.

On abandonne les divagations pour revenir au groupe Gunmoll, pas les punks de Floride, mais le groupe constitué par Jolien Grunberg (zang/gitaar), Bram Bol (gitaar/productie), Koen van Bemmelen (bas) en Pim de Roij (drums).

On a conservé le néerlandais car le groupe gravite du côté d'Amsterdam.

 Jolien Grunberg ( ex Furistic et auteure de l'EP   'Jolene') affiche des racines roumaines qui vont transparaître dans ses compositions, elle forme Gunmoll avec Bram Bol, qui, comme elle, a fréquenté l' Amsterdam Conservatory of Music,  et qui a fait ses armes chez  Storm Eating Cosmic Dinosaurs, Miss Pussy ou Shifting Daylight.

Le duo recrute un bassiste et un batteur,  Koen van Bemmelen ( membre d' Aloyse ) et Pim de Roij ( a singer -songwriter, too et membre de Kaya) .

Après la sortie de l'album, il semblerait que Pim ait cédé sa place à  Bas Janssen.

En 2024, le groupe fait impression sur scène, il joue notamment  à Eurosonic et Pinkpop.

 V2 les signe et sort quelques singles qui se retrouvent tous sur le premier EP "Welcome to the GUNMOLL family " sur lequel Pim tient toujours les baguettes.

Le quartet a fait appel à Jan Kooper  et  Joe Rivera pour ajouter des cuivres sur certains titres.

Tracks

 1. Welcome To The GUNMOLL-Family · 0:31 ; 2. Tata's Lie · 4:20 ; 3. L.O.V.E. · 4:02 ; 4. The Wedding · 3:19 ; 5. Gave My Love Away. 4.14;    6 Feed you to my dog.  3.30 


La  pochette film noir ( Vince van de Poel: photographer/(graphic)designer ) représente  un profil féminin barré en rouge par le nom du groupe.

 Les 30 secondes de  "Welcome To The GUNMOLL-Family", récité d'une voix off,   servent d'introduction et doivent guider l'auditeur   pour la suite du programme, qui débouche sur ' Tata's lie' , un morceau hyper énergique, mariant surf rock, érotisme oriental latent  ( argh, la voix hyper sexy de Jolien) comme t'en retrouves dans les longs-métrages de Tarantino, drumming sauvage,  basse consistante et guitares stridentes, à faire ombrage à Dick Dale, complètent le scénario.

La petite fille de l'histoire tombe sur un colt appartenant à son père, elle fantasme, le sang a coulé.... rêve ou réalité.... anyway ce film noir   tient toutes ses promesses! 

'L.O.V.E' , toujours aussi cinématographique,  débute par un sifflement , similaire à celui que tu peux entendre dans les films de Sergio Leone dont la B O est signée Ennio Morricone (remember Alessandro Alessandroni) , la guitare jouée en staccato accompagne le siffleur, déjà t'es pris au piège et quand  la voix enfantine et timorée pointe et chantonne des lo lo lo's ( love) charmeurs, le mystère s'épaissit.

La batterie féroce entre  en action, la basse gronde, ce fond musical  saccadé réunit tous les éléments  pour te tenir en haleine jusqu'au générique de fin,  avant lequel la voix de Jolien déraille sérieusement.

La tension ne va pas se relâcher avec 'The Wedding' qui associe rock vicieux, bourré de reverb , gypsy balkan music tourbillonnante et danses cosaques enivrantes.

Le timbre  puéril de  Jolien/ Lolita  vient émoustiller les fiers combattants qui tentent de l'impressionner soit,  en frappant sur caisses, toms, charleston  comme une bête aux abois, soit  en battant des mains, tandis que la guitare nous la joue désert des Tartares, des cuivres viennent gonfler le son, c'est mortel, même ton chat s'est mis à danser le kasatchok.

On découvre un  nouvel épisode des (més) aventures  de la petite Cosette roumaine  dans ' Gave my love away', au menu: innocence,   meurtres, tentatives d'empoisonnement,  vengeance...

Ce thriller est chanté d'un timbre pur de fillette apeurée qui contraste avec le fond musical âpre, intraitable, conçu par l'équipe, le jeu   de batterie est fracassant, la basse omniprésente et les guitares cinglantes.

Difficile de tirer des comparaisons avec d'autres artistes, on avance toutefois Kate ' Babooshka' Bush dont l'univers onirique montre quelques accointances avec celui de  Jolien Grunberg.

On ignore de quelle race est le chien de Jolien, mais la probabilité que ce soit un bichon maltais ou un terrier nain du Yorkshire est à peu près nulle, car la madame a l'intention de nourrir le cabot avec la bunny girl qui a flingué le petit Johnny, a  piqué ses boots et son pèze .... I will  'Feed you to my dog' avertit -elle sur un mix de sonorités orientales et de rock canin, aboiements en supplément gratuit,  elle te narre cette histoire de vengeance, d'abord d'une voix sucrée avant de scander hargneusement le refrain macabre.

Non, Henri, Zorro n'est pas arrivé et le film  n'est pas passé sur Disney Channel, et ne viens pas nous demander si Jolien a prévu un dessert pour son clebs, mais ce qu'on sait c'est que le rock incendiaire  proposé par  Gunmoll a tout pour plaire aux fans des Cramps, des B 52', de Terreur Twist, des Wave Chargers, des Chantays  et aux amateurs de série B!

 

 



 

 

 

 

 


Présentation de l’édition 2025 de Jazz Ô Château, au Kasino de Saint-Quay - Portrieux.

 Présentation de l’édition 2025 de Jazz Ô Château,  au Kasino de Saint-Quay - Portrieux.

 

Le mois de mai est à nos portes,  toute l'équipe de Jazz ô Château convie la presse et les autorités locales  au Kasino de Saint-Quay pour dévoiler la programmation du dixième festival.

 

Après le concert de Clélya Abraham, le 4 avril,   organisé conjointement avec la Passerelle ( Saint-Brieuc),une réussite,  qui demande une suite, pas moins de huit jours d'animations diverses sont prévus en mai.  

Du 3 au 11 mai, des concerts ( gratuits ou payants) se dérouleront à Tréveneuc ou à Saint-Quay  mais  le programme prévoit également pas mal d' animations: une exposition de haikus,, plusieurs séances de dédicaces du livre de Gildas Java et Anne Bergogne ( Haikus du jazz) , une conférence sur la batterie dans le jazz, des initiations au Lindy-Hop, un village d'artisanat musical, l'habituel ciné-jazz à l'Arletty ( le documentaire Jazz on a Summer's  day) , un Circle Song proposé par Pascale Branchu -Senan et un master class de chant avec Lou Rivaille, une scène ouverte  + un grand bal swing, le 8 mai  co-organisé avec la municipalité de Saint- Quay pour commémorer l'anniversaire de La Libération.

 

Les têtes d'affiche:

 Ludovic Louis/  KLT & Jessy Elsa Palma / Marco Poingt & Carolina Alabau.

Jazz au jardin: Anatole Jazz Quintet et Mesket

Les concerts gratuits: Swing de Ouf, Django Desmond, Er Jazz Trio, Gonzalo Gudiño Quintet, Stomp Stomp, Monday Night Groovers .

 

On ne change pas les bonnes habitudes, dans les jardins du Château de Pommorio il y aura du soleil, à manger ( coquilles Saint-Jacques, huître, galettes saucisses et autres friandises) et à boire,!

 

Rendez- vous le 3 mai!

 

 

 

mardi 15 avril 2025

album - Survival by Karen Lee Andrews

 album - Survival by Karen Lee Andrews 

michel

self-released

 Rock, Funk,  Soul, Blues.

 Karen Lee Andrews naît en 1981 à Wollongong ( New South Wales, Australie) .

OK, le nom ne sonne pas vraiment anglo-saxon, il vient d'un peuple aborigène nommé Dharawal  

Si  sur le passeport de Karen Lee  tu lis australienne, ses roots sont à chercher du côté de la Polynésie.

Sa carrière musicale débute vraiment lorsqu'en 2013 elle participe à The Voice Australia sous l'identité Ms Murphy 

Avant cela, elle reprenait des classiques gospel ou des  tubes de chez Motown.

Lors de sa campagne pour The Voice, elle fait impression en interprétant  'You've Really Got A Hold On me' de Smokey Robinson ou 'I'd rather go blind', popularisé par Etta James.

A l'époque un auditeur remarque "Somebody please record this girl, that voice needs to be heard!" 

Il a été entendu, deux EP's sont gravés puis un live, 'Dirty Soul' sur lequel elle reprend notamment ' Jumpin' Jack Flash' ou  ' When a man loves a woman'.

Après un break de quelques années, elle ressurgit en 2018 et enregistre l'EP 'Far from Paradise' sous l'identité  Karen Lee Andrews .

Un nouvel EP 'Edin' pointe en 2022 et enfin un full album ' Survival' paraît en 2025.

Sa renommée Down Under  avait pris un sérieux  boost lorsque Jimmy Barnes ( ex Cold Chisel) l'invite comme support act, lors d'une tournée en 2019. 


Tracklist:

 Dark and Heavy · 

Borrowed Time · 

Nobody's Fool · 

Survival · 

Time Will Wash Me Clean ·

 Calling · 

All of My Lovin' ·

 I'm Yours.

Credits:

Lead Vocals, Guitar – Karen Lee Andrews 

Backing Vocals – Jade MacRae, Mahalia Barnes, Bek Jensen
Bass, Backing Vocals – Adam Ventoura
Drums – Tully Ryan, Yanya Boston
Guitar – Ben Rodgers , Daniel March
Organ, Piano – Shannon Stitt

 
Producer, Ben Rodgers 

Cover design ( très sobre, le nom de l'artiste et le titre de l'album sur fond bleu):  Jim Grimwade!  

Pour ouvrir l'album, elle propose ' Dark and heavy.

L'intitulé ne ment pas, des riffs bluesy bien épais, un choeur gospel profond  ( formidable job du trio Jade MacRae, Mahalia Barnes, Bek Jensen), un orgue bien noir à la Booker T , une basse et des drums assurant un groove lent et lancinant et puis la voix, quelle voix, mazette, d'une puissance phénoménale, venant tout droit des entrailles pour ensorceler tes pavillons et ton âme. 

Blues and soul vont souvent de pair, la fusion proposée par Karen Lee Andrews  est magistrale.

'Borrowed time' dégage le même type d'émotions, la plage débute par un exercice à la batterie avant l'entrée en piste des claviers et d'une guitare sentant le Delta du Mississippi, le chant poignant de Karen Lee se greffe sur ce support gluant, le propos est clair... I'm getting tired, baby... tu m'aimes, mais pas assez et puis, je n'ai nulle part où aller.... A l'arrière les oooh, ooohs du choeur accentuent le désarroi de la chanteuse, I keep running est répété... I keep running to you... et pour bien montrer que cette course est vaine, la guitare vient lâcher une plainte des plus déchirantes.

Somebody save me, ainsi débute le slow '  Nobody's fool', une plage qui risque de bouleverser les âmes sensibles. 

D'une smokey voice, dégoulinant de passion, Karen Lee se confesse, elle a décidé de faire face à l'adversité et de faire preuve de résilience.. if you're gonna say my name, say it loud... je ne serai plus ta chose.

Le drumming répétitif et les backings soul collent à la voix , l'orgue papillonne, mais quand la guitare sort de l'ombre, le ton monte et le jeu de batterie gagne en puissance pour nous conduire vers un final orageux.

'Survival' qui donne son nom à l'album, surgit tambour battant, mais c'est la guitare qui donne le signal, après une intro tchik tchik tchik juteuse, la voix farouche débite son propos kit de survie.

 Un morceau funky au groove infectieux que le gouvernement se propose de joindre au manuel que les Français doivent recevoir prochainement pour les préparer à un conflit armé.

Détail important, les bouteilles d'alcool ne font pas partie de l'équipement essentiel,  les préservatifs, non plus!

Le slow 'Time will wash me clean' est de la plume de Jade MaRae.

Si Luther Vandross, susurrant 'Beacause it's really love' ou si la quasi entièreté du répertoire d'Al Green, t'arrachent des larmes, prépare-toi à souiller des tonnes de kleenex, car pendant plus de six minutes, Karen Lee Andrews et ses acolytes vont faire vibrer la corde sensible.

La guitare geint, tu y ajoutes des mellow keys et quelques lignes de basse  aux vibes  câlines, et, pour couronner le tout,  Karen Lee, une fois n'est pas coutume, croone à la manière de la petite Baby Rose dont l'EP ' Slow Burn' avait séduit tes pavillons.

A l'arrière les choristes accentuent le côté ultra smooth de la composition, bref, ce travail d'orfèvre est plus apaisant que tous les baumes à base de cire de mouches ou d'huile de cannabis frelaté, que des charlatans essayent de te fourguer via le net. 

' Calling' suit plus ou moins le même chemin  que la ballade précédente, ce midtempo, à nouveau attribué à Jade, repose, au démarrage, sur un orgue discret et un jeu de batterie métronomique, la voix s'élève et prend des intonations Joan Armatrading.

 Une guitare sèche se pointe en sourdine, à l'arrière les filles introduisent un fond gospel , puis une guitare électrique rejoint l'acoustique, le piano se montre plus présent, la voix s'élève avant de laisser l'acoustique terminer le voyage. 

Après ces instants paisibles il est l'heure de secouer le cocotier et de remuer  les fesses, le sautillant ' All of my lovin' va t'y aider.

Amorce au piano avec un bouillonnement rock à la Little Richard ou boogie à la Otis Spann, avant d'entendre le chant rythmé de la dame de Wollongong , qui se rapproche de celui de Tina Turner quand, avec Ike,  elle s'adonnait au boogie.

T'es fatigué d'avoir dansé sur ce titre tonique, tu vas pouvoir respirer et tourner précautionneusement,  en tenant madame,   sous la boule à facettes, sans toutefois quitter de l'oeil le gin tonic que t'as imprudemment laissé sans surveillance sur la table, 'I'm yours' t'y invite.   


Excellente nouvelle, kids, Karen Lee Andrews  prévoit un passage en Europe en mai, elle se produira notamment  à Rijkevorsel ( de Singer)  le 10.

Le message dit:  "Verwacht diepe grooves, rauwe emotie en muziek die recht uit het hart komt", ça s'est vérifié avec l'album 'Survival'.