mardi 15 avril 2025

album - Survival by Karen Lee Andrews

 album - Survival by Karen Lee Andrews 

michel

self-released

 Rock, Funk / Soul, Blues.

 Karen Lee Andrews naît en 1981 à Wollongong ( New South Wales, Australie) .

OK, le nom ne sonne pas vraiment anglo-saxon, il vient d'un peuple aborigène nommé Dharawal  

Si  sur le passeport de Karen Lee  tu lis australienne, ses roots sont à chercher du côté de la Polynésie.

Sa carrière musicale débute vraiment lorsqu'en 2013 elle participe à The Voice Australia sous l'identité Ms Murphy 

Avant cela, elle reprenait des classiques gospel ou des  tubes de chez Motown.

Lors de sa campagne pour The Voice elle fait impression en interprétant  'You've Really Got A Hold On me' de Smokey Robinson ou 'I'd rather go blind', popularisé par Etta James.

A l'époque un auditeur remarque "Somebody please record this girl, that voice needs to be heard!" 

Il a été entendu, deux EP's sont gravés puis un live, 'Dirty Soul' sur lequel elle reprend notamment ' Jumpin' Jack Flash' ou  ' When a man loves a woman'.

Après un break de quelques années, elle ressurgit en 2018 et enregistre l'EP 'Far from Paradise' sous l'identité  Karen Lee Andrews .

Un nouvel EP 'Edin' pointe en 2022 et enfin un full album ' Survival' paraît en 2025.

Sa renommée Down Under  avait pris un sérieux  boost lorsque Jimmy Barnes( ex Cold Chisel) l'invite comme support act lors d'une tournée en 2019. 


Tracklist:

 Dark and Heavy · 

Borrowed Time · 

Nobody's Fool · 

Survival · 

Time Will Wash Me Clean ·

 Calling · 

All of My Lovin' ·

 I'm Yours.

Credits:

Lead Vocals, Guitar – Karen Lee Andrews 

Backing Vocals – Jade MacRae, Mahalia Barnes, Bek Jensen
Bass, Backing Vocals – Adam Ventoura
Drums – Tully Ryan, Yanya Boston
Guitar – Ben Rodgers , Daniel March
Organ, Piano – Shannon Stitt

 
Producer, Ben Rodgers 

Cover design ( très sobre, le nom de l'artiste et le titre de l'album sur fond bleu):  Jim Grimwade!  

Pour ouvrir l'album, elle propose ' Dark and heavy.

L'intitulé ne ment pas , des riffs bluesy bien épais, un choeur gospel profond  ( formidable job du trio Jade MacRae, Mahalia Barnes, Bek Jensen), un orgue bien noir à la Booker T , une basse et des drums assurant un groove lent et lancinant et puis la voix, et quelle voix, d'une puissance phénoménale, venant tout droit des entrailles pour ensorceler tes pavillons et ton âme. 

Blues and soul vont souvent de pair, la fusion proposée par Karen Lee Andrews  est magistrale.

'Borrowed time' dégage le même type d'émotions, la plage débute par un exercice à la batterie avant l'entrée en piste des claviers et d'une guitare sentant le Delta du Mississippi, le chant poignant de Karen Lee se greffe sur ce support gluant, le propos est clair... I'm getting tired, baby... tu m'aimes, mais pas assez et puis, je n'ai nulle part où aller.... A l'arrière les oooh, ooohs du choeur accentuent le désarroi de la chanteuse, I keep running est répété... I keep running to you... et pour bien montrer que cette course est vaine, la guitare vient lâcher une plainte des plus déchirantes.

Somebody save me, ainsi débute le slow '  Nobody's fool', une plage qui risque de bouleverser les âmes sensibles. 

D'une smokey voice, dégoulinant de passion, Karen Lee se confesse, elle a décidé de faire face à l'adversité et de faire preuve de résilience.. if you're gonna say my name, say it loud... je ne serai plus ta chose.

Le drumming répétitif et les backings soul collent à la voix , l'orgue papillonne, mais quand la guitare sort de l'ombre, le ton monte et le jeu de batterie gagne en puissance pour nous conduire vers un final orageux.

'Survival' qui donne son nom à l'album, surgit tambour battant, mais c'est la guitare qui donne le signal, après une intro tchik tchik tchik juteuse, la voix farouche débite son propos kit de survie.

 Un morceau funky au groove infectieux que le gouvernement se propose de joindre au manuel que les Français doivent recevoir prochainement pour les préparer à un conflit armé.

Détail important, les bouteilles d'alcool ne font pas partie de l'équipement essentiel,  les préservatifs, non plus!

Le slow 'Time will wash me clean' est de la plume de Jade MaRae.

Si Luther Vandross, susurrant 'Beacause it's really love' ou si la quasi entièreté du répertoire d'Al Green, t'arrachent des larmes, prépare-toi à souiller des tonnes de kleenex, car pendant plus de six minutes, Karen Lee Andrews et ses acolytes vont faire vibrer la corde sensible.

La guitare geint, tu y ajoutes des mellow keys et quelques lignes de basse  aux vibes  câlines, et, pour couronner le tout,  Karen Lee, une fois n'est pas coutume, croone à la manière de la petite Baby Rose dont l'EP ' Slow Burn' avait séduit tes pavillons.

A l'arrière les choristes accentuent le côté ultra smooth de la composition, bref, ce travail d'orfèvre est plus apaisant que tous les baumes à base de cire de mouches ou d'huile de cannabis frelaté que des charlatans essayent de te fourguer via le net. 

' Calling' suit plus ou moins le même chemin  que la ballade précédente, ce midtempo, à nouveau attribué à Jade, repose, au démarrage, sur un orgue discret et un jeu de batterie métronomique, la voix s'élève et prend des intonations Joan Armatrading.

 Une guitare sèche se pointe en sourdine, à l'arrière les filles introduisent un fond gospel puis une guitare électrique rejoint l'acoustique, le piano électrique se montre plus présent, la voix s'élève avant de laisser l'acoustique terminer le voyage. 

Après ces instants paisibles il est l'heure de secouer le cocotier et de remuer  les fesses, le sautillant ' All of my lovin' va t'y aider.

Amorce au piano avec un bouillonnement rock à la Little Richard ou boogie à la Otis Spann avant d'entendre le chant rythmé de la dame de Wollongong , qui se rapproche de celui de Tina Turner quand, avec Ike,  elle s'adonnait au boogie.

T'es fatigué d'avoir dansé sur ce titre tonique, tu vas pouvoir respirer et tourner précautionneusement,  en tenant madame,   sous la boule à facettes, sans toutefois quitter de l'oeil le gin tonic que t'as imprudemment laissé sans surveillance sur la table, 'I'm yours' t'y invite.   


Excellente nouvelle, kids, Karen Lee Andrews  prévoit un passage en Europe en mai, elle se produira notamment  à Rijkevorsel ( de Singer)  le 10.

Le message dit:  Verwacht diepe grooves, rauwe emotie en muziek die recht uit het hart komt, ça s'est vérifié avec l'album 'Survival'.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

lundi 14 avril 2025

Visconti Park au Chaland qui Passe, Binic, le 13 avril 2025

 Visconti Park au Chaland qui Passe, Binic, le 13 avril 2025

 

michel

L'avis du patron:  Visconti Park, c'est un duo formé par Bruno Boscolo, chanteur de ex-Nautilus et le batteur des Nus, Alain Richard (Atlas, un Titan,  se posant des questions sur l'essence de la pop music). Du bon rock qui a du pedigree en inspiration et expérience...

Du monde ( beaucoup) sur place,  moyenne d'âge: grise!

Plusieurs sont dans l'expectative et attendent les dernières péripéties ministérielles devant statuer sur l'âge de la retraite, sinon, il y avait deux gosses dans le rade!

 

Revenons aux admirateurs du  Castello Visconteo à Pavie, pendant des années, Bruno Boscolo a voyagé à bord de son sous-marin à 20000 lieues sous les mers, un collectionneur dit avoir dans un tiroir un 45t baptisé 'Venise',  il  semblerait qu'après la disparition du submarine, il ait préféré voyager dans les airs avec Sputnik Generation., chez Visconti Park, il chante, gratte une ou deux guitares et manie un échantillonneur  qui gonfle le son du duo.

Alain Richard, qui a deux chaussures, a donc joué avec Les Nus,  que tu as eu l'occasion de voir lors d'un Carnavalorock , tu l'as également croisé au sein de Shipper, il est cité chez Clew  , Ubik, Chaos Medias, Sapho, et Les Soupeurs ( il maniait une guitare).

Pour la petite histoire, son gamin , Franck manie aussi ( fort bien) les baguettes ( Yelle, SBRBS, Dewaere, Ne Rangez pas les jardins, etc...).  

Pour compléter les notions encyclopédiques, on signale que Ugo Boscolo fait partie de la toute nouvelle formation Archi Duck.

Démarrage musclé avec ' Sputnik Generation, un titre plus ou moins autobiographique pour B B, son copain frappe sec, les riffs de guitare crépitent sans répit....  c'est du rock, pépé!

Vu le côté minimaliste de la formation et les instruments utilisés, on aimerait citer les Black Keys, on ne le fera pas, ni les White Stripes ou le belges de Black Box Revelation , d'ailleurs.  

Ce premier titre est bien remuant et emballe Ariane, 59 balais, qui se déhanche telle une groupie émancipée, mais pour toi , l'apport des bandes, déjà,  gêne!

Même schéma pour la suivante, ' Uniform' indique le papier , le titre est probablement incomplet.

Move your bodies, qu'il dit avant d'attaquer le funky ' Dinosaures' ( get it on the beat). Le morceau inspire Ariane, déjà mentionnée, elle bouge mieux qu'un dinosaure empaillé, tout en envoyant sa chevelure, dont la couleur naturelle est légèrement rehaussée par un colorant fabriqué en France,   sur ta poitrine d'athlète retraité.

Après un blanc, ils vont se multiplier, il faut régler le sampler, c'est le downtempo bien ficelé  'Take me to the stars'   qui est lâché.

Le petit solo de guitare, bien propre,  fait de l'effet, la plage relativement longue est radiophonique malgré tout.

Il faut reconnaître une qualité certaine aux compositions!

Un drumming saccadé et des accords à la James Gang introduisent la suivante ( '21st century', sur le papier).

Pas de Schizoid Man en vue, on poursuit in French.

On énumère les titres tels qu'ils sont repris sur la liste traînant près du batteur, elle dit ' Arena',   qui pourrait être comparé aux compositions du groupe Luke.

'Tough boys' débute par une basse JJ Burnel,  invisible, ce qui n'incommode nullement les nombreuses connaissances des musiciens.

Chouette morceau d' alternative rock  , évoquant des combos tels que Sugar ou  Dinosaur Jr., mais l'usage des bandes commencent à fatiguer ton système nerveux.

Le rendu, correct pourtant,  devient prévisible et linéaire.

Ils semblent t'avoir compris, la playlist annonce ' Bored'.

T'entends un piano, il n'y a pas de piano.

Direction le bar, faut avaler une Tuborg pour digérer la ratatouille.

'Fire me' toujours pas d'étincelles, précède ' Venise' un titre de l'époque Nautilus., suivi par 'Rebel Bible'.

Ton écoute  devient dissipée, t'as bien entendu une guitare acoustique, tu l'as cherchée sans la trouver.

T'as encore supporté ' Why', et sa danger zone,' Love and music'  et  ' Incarnation'  avant de décider d'aller prendre l'air sur la terrasse,  où une trentaine de clients sirotent leurs consommation en devisant, la musique en bruit de fond. 

C'est de là que tu as ouï des bribes de 'Space friend' et du bien-nommé  'It's been a long deadly day'  en pensant à la belle Marisa Berenson, que Luchino  Visconti avait  enrôlé  pour son long-métrage ' Morte a Venezia'.

 

 

PS - Visconti Park est annoncé à Art Rock les 7 et 8 juin!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

samedi 12 avril 2025

Bee Dee Kay Drives The UFOzzz au Barbe, Plouha, le 11 avril 2025

 Bee Dee Kay Drives The UFOzzz au Barbe, Plouha, le 11 avril 2025

michel

Trump a un plan en cas d'invasion d'extraterrestres.

Trump n'est pas Breton... Macron n' a rien prévu pour garantir la sécurité des autochtones!

En ce vendredi 11 avril, ils ont débarqué, une semaine avant l'arrivée des cloches, ils ont flanqué un bordel monstre à Plouha. 

Et pourtant, les humanoïdes avaient prévenu, le message, codé, disait:  prochaine invasion, la France en avril, mais, comme dans le film 'Invaders from Mars' ( 1953), les autorités ont fait la sourde oreille.

Nous étions plus de soixante à siroter nos boissons légèrement alcoolisées dans l'abreuvoir communal, quand vers 20:40' ils ont débarqué,   Bee Dee Kay  et  ses  UFOzzz.

Non, il ne s'agissait pas de  Phil Mogg, Mick Bolton, Pete Way et Andy Parker, ni de Michael Schenker qui élevait encore des Scorpions, mais de dangereux aliens, à l'apparence humaine, dont la C I indique, nationalité française, sauf pour un égaré  qui a des papiers flamands.

Sur le podium, t'avais bien remarqué  un décorum que tu croyais être enterré depuis  la mi-sixties avec la disparition des Spotnicks  de Göteborg, un navette spatiale désuète, la fusée cabossée  de Tintin  et autres babioles piquées à un collectionneur, fan de Star Wars, mais tu ne t'attendais pas à voir arriver  un quintette affublé de fringues, ayant probablement appartenu  à Youri Gagarine.

Le chef, le plus dangereux,  se balade sur la croûte terrestre en se faisant appeler   Bee Dee Kay.

Il sévissait dans la région de Limoges avec une bande de loubards, The Blue Devils,  ou chez Dee Cats et Pump it Up, il monte une première mouture garage de ce qui allait devenir   Bee Dee Kay Drives The UFOzzz:  Bee Dee Kay & the Roller Coaster, il  en reste des traces discographiques.

Les sbires actuels ont pour nom: Grant Seeflay, ( chouette veston emprunté à Chris Isaak) que tu as connu sous l'identité  Fred Rollercoaster = Frédéric Brissaud,  chez Weird Omen,, son sax baryton ou ténor s'entendait aussi chez King Khan & the Shrines ( e a)/ le batteur  Tam Tam Terric,  parfois connu comme le Parrain ( Eric Pelle) , tambourine chez Barons du Bayou et  Bad Chili & the Crabs/ à la contrebasse, tu as  le rusé Fi-Cell, moins fragile que la porcelaine,  ( Beachbreakers, Undertakers, Gabba Heys.) / et enfin, l'immigré uit Gierle, Belgenland, désormais buveur de Cognac, le guitariste  Benny De Jongh ( Shorty Jetson & the Racketeers uit Turnhout, Cherry Divine from Australia , The Dell Limos...).

Une annonce: Ladies and Gentlemen, are you ready for the new sensation... 

INXS?

No, la guitare métallique de Benny  (sans les Jets,  Elton) couvre le message, mais il s'agit bien de  Bee Dee Kay Drives The UFOzzz !

Après l'introduction, tonitruante, le combo entame son discours rockabilly bien crade, contrebasse affutée et jeu de batterie à l'unisson, riffs de guitare à faire pleurer tous les chats errants et surtout un sax carnassier qui mugit  pire que le brame du cerf en rut et puis, t'as la bête, Bee Dee Kay ...raah, raah, raah  qu'il fait... c'mon baby... comme s'il s'adressait à toutes les nanas présentes dans le troquet, d'ailleurs il se tape une première promenade parmi nous, une sorte de repérage pour dénicher la plus sexy.

Après cet épisode ' Introducing the UFOzzz'  , ils enchaînent sur 'Buzz Saw' une  perfide attaque à la tronçonneuse, Bee Dee Kay, lui,  se permet un petit pas de danse à la Chuck Berry, mais sans guitare.

Cette gymnastique lui a ouvert l'appétit, du coup il bouffe son micro, sans ketchup. 

Il attaque, 'The Trance' un mix furieux d'Alan Vega  et de Gene Vincent.

 Bee Dee Kay ( quel abruti a ouvert la cage?) vocifère, refait le coup du micro enfoncé jusqu' à la glotte,  nous la joue Arish Ahmad Khan sans sa coiffe à plumes,    se démène comme un forcené, piqué par une sale bestiole, tandis que sa troupe balance un rock  crapuleux à flanquer la frousse à toutes les mégères en bigoudis qui pensaient écouter du Paul Anka.

Dans le public, certains ont commencé à sérieusement s'agiter, dans 20 minutes, on pataugera dans la bière. 

Sur scène, les soucoupes violentes poursuivent leur opération de curetage des oreilles, 'I got what you need' éructe, en déraillant  l'extroverti, en précisant... I'm a fool...

Le sax emballe, les autres cavalent, ça déménage méchant, ce soir.

Le train se moque des arrêts, la gare est oubliée, encore un coup de la SNCF, quand ils ne font pas la grève, ils   ignorent certaines stations jugées mesquines,  c'est parti pour l' instrumental 'Leapin' Lizards',   pour faire plaisir à  Annie, la petite orpheline.

C'est connu, les lézards ça bondit plus haut que les kangourous, pour mieux sauter, B D s'est débarrassé de son blouson , il se passe la main dans sa chevelure gominée, nous concocte quelques mimiques squamates, en se disant que si Iggy joue à l'iguane rien ne m'empêche de faire le lézard, tout comme King Krule.

'Rockin soul' déboule à fond le caisson, il fixe une brave dame, lui souffle... I got my mojo working... geste à l'appui. ( Vidéo censurée).

En sueur, pire qu'Eugène qui connaît les mystères de Paris, il  annonce, let's cool it down, kids, voici ' Dark was the night'  et son sax oriental.

Quelques relents Tom Waits décorent ce voodoo track,  qu'il chante à la manière de  de Screamin' Jay Hawkins, le jeteur de sort.

D'autres noms s'imposent à ton esprit, les Cramps, le Gun Club ou  Reverend Horton Heat, le pasteur interprétant du psychobilly.

Et maintenant , folks, une reprise de  Gershwin.

George n'a pas reconnu son ' Summertime'  , façon instrumental halluciné.

Sur le deux-titres sorti en 2024, tu peux entendre ' Wake up, honey' et si cette nana ne s'éveille pas, c'est qu'elle a avalé toute la boîte de barbituriques. 

On rame quelque peu pour la setlist, on suppose que   ' Ain't that a dilly'  de Marlon Grisham est accolé à la précédente, puis vient l'  instrumental déchaîné  ' The Limp'   pour lequel Bee Dee, désormais poitrine à l'air, a saisi une paire de shakers couleur banane.

Des religieuses échelées, ayant troqué leur tenue de carmélite, pour des nippes plus aptes à la gymnastique en boîte  se démènent à nos côtés, au grand dam de Helmut Newton et David Hamilton, bousculés pendant leur shoots.

'That kind of love' précède l'explosif  'U move me baby' suivi par le downtempo 'Just that style' , introduit par la contrebasse et la batterie avec quelques licks  à la Link Wray ( remember 'Rumble' ) pour décorer , c'était sans compter sur le shouter qui, exacerbé,  pousse ses copains à accélérer le rythme tout en lâchant ... I just wanna go... 
Il n'est pas parti!

Là,  ils sont arrivés au dernier titre mentionné sur le papier, Fi - Cell  fait mine de se tirer, une nurse le ramène sur scène et c'est reparti comme en quatorze   avec un instrumental  en mode exotica,  ' Black crack'.

Sur la lancée, le combo balance encore trois salves en mode TGV,  quelques effluves Eddie Cochran parsèment l'un d'eux, le chant de  Bee Dee  vire bêlements de chèvre, nourrie aux amphétamines, il vise une madame lui susurre  I never let you go puis enchaîne sur un autre rock où il déballe ...I'm coming home... mais c'était pas le morceau de Ten Years After.

Le set s'achève par ' Do me wrong' , c'était sans compter sur  les filles en délire qui les repoussent sur scène,  malgré la contrebasse qui maugrée.

Il y aura un  triple rappel qui dépassera l'heure fatidique de 22h , celle qui fait réagir les voisines acariâtres.

' Rock with me, baby' de Billy Lee Riley ouvre la partie dessert et selon  Terric, ils ont  également joué ' Young and wild' (devenu ' Old and Wild')  et ' Do me wrong' .

L'arbitre a mis fin au combat, les cosmonautes ont bu quelques Ricard, une partie du  public du Barbe est repartie le sourire aux lèvres, en  ayant conscience d'avoir assisté à un show épique, les autres sont restés au comptoir pour étancher une petite soif, les voisines, elles,  ronflaient!

 

Prochain concert des  soucoupes le 26 avril à Capdenac, près de Figeac!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

 

 

 

 

mercredi 9 avril 2025

Album - Reminiscing · Elaine Dame

Album - Reminiscing · Elaine Dame
 
michel
 
self released
 
vocal jazz
 
Elaine Dame naît dans les sixties à Stevensville, un patelin du Michigan, avec une mère chanteuse et flûtiste, elle s'intéresse tout naturellement très vite à l'univers musical.
Du coup, elle prend des cours de chant,de flûte et de théâtre., après un passage à L A, c'est à Chicago qu'elle vient s'établir, elle y sévit dans le milieu théâtral.
Après avoir lu 'The Artist's Way' , un mode d'emploi pour gagner en confiance en  soi et développer ses aptitudes artistiques, elle se rend compte que sa vocation n'est pas Shakespeare ou Harold Pinter mais le jazz!
Elle se lance dans la fourmillante scène jazz de la ville qui ne doit pas uniquement sa renommée à Al Capone, et multiplie les concerts dans tous les clubs de la plus grande cité de l'Illinois.
Elle fait sensation en interprétant des jazz standards, on la surnomme "a jazz dynamo" ou "a gem in the city's vocal jazz scene.”
On l'invite à New York, Detroit, Minneapolis , quand elle n'est pas sur scène, elle donne des cours de chant et de piano.
 
Un jour lui vient l'idée d'enregistrer un album, 'Comes Love' paraît en 2005.
Dame combines a freshness of approach with an unaffected fondness for the music she sings, note Jazz Improv Magazine.
Une seconde livraison, 'You're my thrill' voit le jour en 2014.
Il faut écouter son interprétation de ' Shall we dance' que Rodgers et Hammerstein ont écrit pour 'The King and I' et se rendre compte que Madame Dame possède une voix pas banale. 
 
Peu avant la pandémie lui vient l'idée d'enregistrer un troisième album,  s'éloignant du Great American Songbook,  pour reprendre des titres de variété pop/rock des seventies en leur donnant un cachet Broadway.
Le covid retarde la mise en oeuvre du projet, l'album ' Reminiscing' sort, enfin, en 2025.
 
TRACKS
1. Tell Me Something Good 4:31
2. Use Me 4:06
3. Reminiscing 5:57
4. Wish You Were Here 5:30
5. Sing Child 4:33
6. Nothing Seems to Matter 5:47
7. Midnight at the Oasis 7:00
8. Last Dance 6:32
9. Love Will Find a Way 4:44 
 
 
Détails - ‘Tell Me Something Good’ (Rufus & Chaka Khan), ‘Use Me’ (Bill Withers), Reminiscing (The Little River Band), ‘Wish You Were Here’ (Pink Floyd), ‘Sing Child’ (Heart), ‘Nothing Seems to Matter’ (Bonnie Raitt), ‘Midnight at the Oasis’ (Maria Muldaur), ‘Last Dance’ (Donna Summer) et ‘Love Will Find a Way’ (Pablo Cruise).
 
 
Pour l'accompagner: Chris Madsen (tenor/soprano sax), Tom Vaitsas (piano, organ, Rhodes), Sam Peters ( stand up bass), Jon Deitemeyer (drums), Victor Garcia (trumpet), Art Davis (trumpet), Neal Alger (guitar), Alyssa Allgood and Christy Bennett (backing vocals).
 
 
Artwork: une photo, signée Thomas Cray, montrant  Miss Dame, assise sur un canapé, souriante et aux fringues 70's presque aussi flashy que toute la garde - robe de Grandmaster Flash & The Furious Five.
 
Si la voix lascive de Chaka Khan illumine le groovy ‘Tell Me Something Good’, dominé par les effets wah wah de la guitare de Rufus , Elaine Dame transforme la plage en latin jazz aux forts relents de mambo, ce qui la rapproche d'une autre grande dame d'un jazz aux couleurs sud -américaines, Eliane Elias.
La voix est chaude, effrontée et d'une musicalité impressionnante, mais c'est surtout le solo de trompette de Victor Garcia qui éclabousse tout.
Piano, contrebasse et percussions habillent habilement ce morceau composé par Stevie Wonder . Cette relecture de tubes d'avant l'ère synthétique commence fort bien.
 
Bill Withers, ce sont, e a, l'inoubliable 'Ain't No Sunshine' , 'Lean on Me', ou 'Just the Two of Us'... mais son ' Use Me' , un soul funk imparable, avec un remarquable Ray Jackson au Wurlitzer, restera une pièce maîtresse du gars doté d'un baryton somptueux.
Elaine a gardé l'enduit funky, mais ce coup-ci, ce sont la basse, le piano rocailleux et surtout le solo de guitare, au phrasé Wes Montgomery, de Neal Alger qui tirent les marrons du feu.
Quant à Elaine, elle a décidé de la jouer voix canaille, aux intonations blues à la Peggy Lee, c'est plus qu'attrayant. 
 
Quand Little River Band s'inspire de Cole Porter, ça donne ' Reminiscing'. La ballade, et ses cordes, cartonne au Canada, un peu moins chez eux en Australie.
Le côté soft est conservé chez Elaine Dame qui chante en trémolos languissants et joue à cache cache avec la trompette suave d'Art Davis, à l'arrière l'équipe adopte le mode cool bossa nova, Neal Alger en profite pour se fendre d' un solo bien propre à la guitare acoustique.
 
' Wish you where here' de Pink Floyd a été repris par pas mal de groupes: Marillion, Radiohead, Sparklehorse, Miley Cyrus, Birds on a Wire ( superbe version) ou Alpha Blondy en yaourt reggae /zouk... mais transformer la perle prog de David Gilmour/ Roger Waters en jazz waltz plaintive, avec choeur féminin éploré , c'est inattendu! 
 Sam Peters a l'occasion d'étaler son talent à la contrebasse, le piano de Tom Vaitsas parsème la ballade de taches mouchetées et le bref solo de saxophone de Chris Madsen doit ravir toutes les âmes sensibles.
 
Heart, des soeurs Wilson, sort un premier album, 'Dreamboat Annie' en 1975.
'Sing Child' est une des plages de ce disque , avec des riffs zeppeliniens et une flûte Jethro Tull, le titre avait fait impression .
L'approche rock est abandonnée au profit d'un jazz bebop haché, orné d' une chorale gospel (Alyssa Allgood et Christy Bennett ).
On retrouve des éléments de l'époque jazz de Joni Mitchell, aussi bien dans les vocaux que dans les arrangements souscrits par Chris Madsen.
 
Sur la ballade 'Nothing Seems to Matter' que Bonnie Raitt a inclus sur l'album 'Love has no pride' , le jazzman Dave Holland tient la contrebasse, le saxophone gluant est dans les mains et entre les lèvres de John Payne.
Chez Elaine Page l'accent est mis sur la douleur causée par la séparation, le chant tout en retenue se promène sur un late night jazz piano et un sax implorant .
Les comparaisons avec Billie Holiday, soutenue par le saxophone de Lester Young, ne sont pas absurdes.
 
Les Brand New Heavies avaient déjà repris ' Midnight at the Oasis' que Maria Muldaur  a enregistré en 1973.
Pas d'acid jazz chez Elaine Dame  mais une version pied sur la pédale de frein, dominée par le piano aux teintes Bill Evans de Tom Vaitsas et, naturellement, le chant contemplatif de la dame de Chicago, qui a le grand mérite de laisser un espace prépondérant à ses musiciens.
 
L'éclectisme dont fait preuve la chanteuse dans le choix  de ses reprises est étourdissant, elle passe du prog rock du Floyd au disco de Donna Summer, avec un crochet chez Little River Band ou Bonnie Raitt ,car, en effet en 1978,  'Last Dance' a été un hit pour la reine des dancefloors.
 
Remanier le swirling track de Miss Summer en ballade intimiste n'était pas donné gagnant, mais lors de la distribution des médailles, ce ' Last Dance' n'a pas été omis. 
 
Pour mettre un terme à l'exercice, Elaine a jeté son dévolu sur ' Love will find a way'  de Pablo Cruise , un groupe  comprenant des membres de Stoneground et de  It's a Beautiful Day.
Le titre d'origine,  funky en diable,   comme  pouvait l'être  un certain  rock  des seventies aux States ( Rare Earth, Kokomo, ou le 'Funk #49' de James Gang)  devient un feel good swing énergique,  basé sur un orgue Hammond purulent, enrichi d' un solo de sax  bien dodu de Chris Madsen.
Pour terminer le morceau, madame encourage ses copains à battre des mains et à se laisser aller  et c'est sur une grosse rigolade qu'ils nous quittent tous avant d'aller boire un coup.
 
Well done, lady, a nice record!

lundi 7 avril 2025

oda au Barbe, Plouha, le 5 avril 2025

 

oda au Barbe, Plouha, le 5 avril 2025
 
michel
 
Oda is a  Psych Doom trio from Paris..
Sorry, ce ne sont pas les mêmes,  et tu oublies les mangas, il ne s'agit pas de Eiichirō Oda, mais d'un duo folk/electro, originaire d'Angers.
 
Le projet est né au printemps 2022, mais Anna Bozovic  et Théo Noël-Apperry  se connaissent depuis le lycée.
Anna est franco - serbe, elle chante, danse,  monte sur les planches en tant que comédienne,  en 2020, elle sort l'EP, 'Le ciel rouge' , crédité  Ida & Anna Bozovic, on l'entend également sur un titre de l'album ' Tristo Bambino' de Chahu.
 
 Théo Noël-Apperry est cité chez Some Smoking Guys et chez Houdini.
 
Le groupe a enregistré un EP ' Le Phare' en  septembre 2024.
 
Accoudé au comptoir, une Tuborg à portée de main, tu jettes un oeil au matos impressionnant traînant sur scène: deux guitares ( l'un acoustique, l'autre électrifiée), deux basses, un drumpad, un synthé, un piano numérique , un sampler et 25 pédales à effets .
 
Vers 20:40, le duo rapplique, Noël Apperry  à la basse, Anna au synthé et au chant, d'abord murmuré.
' Great Fortune' démarre à la façon d'une symphonie électronique soutenue par un chuchotis vocal fluet.
Lorsque Anna   entame son chant, tout le Barbe fait silence, subjugué par le timbre d'une pureté étonnante, qu'elle module à foison.
D'inoffensives percussions pré-enregistrées rythment la mélodie, les nappes synthétiques et la basse discrète te renvoient vers un folk, tendance dream pop,  tel que  le pratique Neil Halstead, quand il fait des infidélités à Slowdive ou Mojave 3.
 
Des beats épais ( en l'absence du batteur qui se produit parfois avec eux)  lancent 'Hiver4' pour lequel le garçon a troqué la basse pour une guitare.
Le titre, plus rythmé, sautille aussi joyeusement qu'une averse hivernale inoffensive et  passagère.
On supporte aisément les températures fraîches de saison, car le chant limpide  d'Anna réchauffe les coeurs et les âmes. 
La suivante se nomme ' Baladavril' , formule Anna.
C 'est en français qu'on  musarde dans un cadre pittoresque, séduits par le chant des oiseaux et le bruissement léger d'un ruisseau limpide, Anna n'a jamais achevé sa phrase... dis-moi que tu, dis-moi que tu ... mais ici, tout le monde l'a aimé sur le champ.
On aurait voulu s'allonger dans l'herbe tendre, comme Michel Simon, lui  prendre la main ( pas celle du copain de Gainsbourg) et lui offrir  des pâquerettes sauvages.
 
'Anger' n'est pas repris sur l'EP, elle a ramassé la guitare sèche pour exprimer sa  colère, la peur des mots et  le désarroi  causé par le silence.
 Après ce titre mélodramatique vient 'IDK ' et sa longue intro ombragée.
Cette nouvelle ballade lancinante  s'intensifie au fur et à mesure, tous les yeux se tournent vers la chanteuse qui vit ses textes et partage ses émotions, autant par la voix que par une gestuelle dramatique.  
C'est à la basse qu'Anna  attaque 'Tetro'  au  texte, brumeux, d'un  lyrisme proche de Lautréamont.  Initialement récitée, la plage gonfle après un coup de baguette sur le drumpad, elle part en vocalises, tandis que  Théo Noël ,  à sa droite, égrène ses notes  évasives,  à la manière de Robin Guthrie chez Cocteau Twins.
Anna lève un coin du voile: Théo compose et enregistre les instruments, j'écris les textes et arrange les mélodies, voici 'L'horizon' , un morceau obsédant à l'orchestration ample et aux riches effets  de reverb sur la voix.
Voilà, il en reste une:, 'Oda'  un mot serbe qui signifie ' ode'.
Il s'agit dune ode à la vie, à l'amour, aux choses simples, qui démarre sur de fins arpèges de guitare avant d'entendre le gazouillis fragile et traficoté d Anna, couché sur des volutes évanescentes de synthé.
 
Cette dernière plage évoque toute une école nordique,  spécialisée en folk pop mélancolique, en partant de Kings of Convenience jusqu' à Whitest Boy Alive en passant par l'incroyable Lykke Li.
 
Le set, concis, a ébloui une audience, captivée du début à la fin.
 Elle  implore un bis.
 
OK, à vous de proposer un titre!
 
Lambert: tous!
Christophe: l'avant dernier!
 
Le Barbe entendra donc une seconde version de 'L'horizon'  et quand ce dernier s'évanouit , il te reste à oublier que  la journée touche à sa fin! 

 
 
 
 
 
 

vendredi 4 avril 2025

Album - Aisling par Sun Gazol

  album - Aisling par Sun Gazol

 

michel 

(Label : Petite Pilule)

folk pop psychédélique.

Du soleil pour produire du carburant,  pas con!

Sun Gazol naît à Tours, la ville la plus ensoleillée d'  Indre-et-Loire, en 2017.

A l'origine, il fallait tremper sa plume dans l'encrier pour analyser les productions des Tourangeaux, ils sévissaient  sous l'appellation Ink ( un EP ' Leviathan) ) .  

Un hic, des métalleux kangourous  utilisaient  déjà cette identité, à Columbus ( USA) un autre Ink, punky, amuse les kids et enfin, l'affiche de Pukkelpop, en 1999, mentionne un Ink mené par Stephan Barbery (   Digital Dance, Snowy Red, Marine, Kid Montana ...)

L'encre est  abandonnée au profit de l'énergie solaire.

On voit le groupe sur scène, notamment au festival Terres du Son,  ils enregistrent un premier album, ' Nick Alvani' en 2020, ce Nick, tout comme Nick Carter, mène des enquêtes.

On a lu...  sources d’inspiration du groupe:Radiohead, Sonic Youth,  Half Moon Run, Tame Impala ou  Slint.

C'est mieux que  Rika Zaraï ou David & Jonathan!

Mars 2025, parution d'un nouveau recueil:  Aisling!

Signification,  au choix: un prénom féminin irlandais ou, plus érudit, Aisling, in Irish literature, a poetic or dramatic description or representation of a vision.  

Tracks:

 1.Halo 04:29
2.Thalassophobia 04:03
3.Magic Jellyfish 05:13
4.The Sun 04:09
5.The Shore 05:57
6.Bonfire 05:13
7.The Line 05:40


Line- up: Luc Jarrion (chant, guitare folk, synthétiseur), Arthur Pouchoux (guitare électrique, synthétiseur, choeurs), Edwige Thirion (basse, synthétiseur, choeurs) et Rémi Courtin (batterie, choeurs).

Artwork:  une linogravure raffinée,  signée Léa Denis,  une illustratrice, graphiste, et professeur de dessin . 

' Halo' est amorcé tout en douceur par un synthé éthéré, sur lequel se greffe des arpèges subtils, basse et percussions restent en retrait pour ne pas déséquilibrer la mélodie. La voix de Luc Jarrion,  d'une légèreté de plume de colombe,  vient  gentiment caresser tes pavillons et le titre, introspectif, poursuit son bonhomme de chemin en mode dreampop  à la Beach House.

Un morceau idéal pour profiter des températures printanières, tout  en rêvassant et en écoutant le chant des tariers pâtres en pleine parade nuptiale. 

'Thalassophobia', une névrose ignorée des skippers participant au Vendée Globe, mais aussi de Louison Bobet, un cycliste reconverti en hôtelier/thérapeute marin.

Sun Gazol nous invite à une plongée dans les profondeurs de l'océan, sur fond musical d'inspiration Eric Serra.

 Tu dis, Alain?

Moi aussi,  au fond des criques, j'ai fait la cour à des murènes...

 Alain, ici, il est question d'une méduse, léchant la jambe du plongeur.

 Des guitares incisives et des percussions vives viennent déchirer la sérénité, que dégage la muse maritime, elle est caractérisée par des synthés flottants, un chant apaisé, une basse sombre et un choeur aérien.

Si  la luminothérapie réduit les effets du stress, la mer est tout aussi relaxante et bénéfique pour la santé mentale, Sun Gazol, l'a bien compris!

 Revoilà la méduse, 'Magic Jellyfish', celle dont Poséidon est tombé amoureux. 

Après une amorce fond de mer,  relaxante et  rassurante, effectuée au synthé,  une guitare tentaculaire distille des arpèges pointillistes, avant d'entendre la voix sensible de Luc égrener son laïus ouaté.

Dans les abysses marins, ton esprit vagabonde et oublie les contingences matérialistes en se concentrant sur l'essentiel, l'élévation spirituelle.

Un titre aussi romanesque que  ' Silent Sea' de K T Tunstall.

Légèrement plus  brutal sera le réveil, ' The Sun', non seulement  darde ses rayons sur celui qui a osé braver les éléments, mais il repose aussi sur un encadrement musical plus énergique.

Tout se calme après une ouverture grinçante, les guitares sautillent, la voix s'éclaircit,  des choeurs  soyeux l'accompagnent, on se retrouve proche de l'  univers ethereal wave de groupes tels que Cranes ou Pale Saints.

  Petit à petit, le ton monte et  le morceau  finit en rumeur inquiétante.

 Loin de l'imagerie paradisiaque d'une plage de sable blanc, baignée par une eau turquoise , ' The Shore' glace le sang, à l'image de cette voix d'outre-tombe et de l'instrumentation houleuse.

Démarrage torturé, guitare décharnée, synthé soucieux, ce morceau, aux allures de post  rock  cosmique lugubre,   interpelle et se rapproche des titres les plus sombres de Sigur Rós.

Oui, Johnny?

Allumez le feu, O K , on envoie 'Bonfire'  , un feu de joie , après tous ces tourments!

Une note légère, hédoniste, qui nous renvoie vers un autre combo français, avide de compositions atmosphériques: M83.

Le jeu de batterie, sec et  précis  au démarrage, ne laissait pas prévoir la suite aérienne, mais quand les guitares gentiment caressées et  les volutes  de synthé se manifestent, en support du chant murmuré, ton esprit, emporté comme un fétu de paille par l'alizé, se sent libéré et flotte en apesanteur.

'The line' ....., bloub, bloub, bloub.... tu  émerges après avoir bu la tasse, la batterie cadence ta respiration, puis les guitares se dégagent,  tout se réalise dans une atmosphère de douceur que ne vient pas troubler le chant serein.

Oui, mais ça, c'était le premier mouvement, un effet bouillonnant   annonce une suite moins paisible, des guitares stridentes, un synthé en fusion et  un jeu de  batterie  saccadé, nous conduisent vers un final  chaotique .

Merde, où est la bouée, je me noie!

 

Avec Aisling, Sun Gazol a  conçu un album sortant des sentiers battus, qui demande une écoute attentive pour en apprécier tous les aspects.

 

Le groupe est à l'affiche de la prochaine  soirée TACKT ( T’habites A Combien de Kilomètres de Tours) ce 24 avril!

 

 

 

 

 


 

 

 

 

 


mercredi 2 avril 2025

Şatellites à Bonjour Minuit • musiques actuelles à Saint-Brieuc, le 1 avril 2025

 Şatellites à Bonjour Minuit • musiques actuelles à Saint-Brieuc, le 1 avril 2025

michel

 

Un premier avril  sans poissons, ni Lavigne,  mais avec des satellites  à Saint-Brieuc, c'est à Bonjour Minuit qu'il fallait être.

Pas de panique, il ne s'agit pas d'un satellite  espion,  manoeuvré depuis Moscou, mais d'un combo  psyché israélien ( de Jaffa, comme les oranges) produisant une musique hybride, fusionnant folk anatolien, psychédélisme oriental, électro cosmique et rock transcontinental.

On les compare volontiers à Altin Gün, des Amstellodamois ayant intégré des éléments ottomans dans leur recette, on ajoutera les fantasques Baba Zula, ou Lalalar, des stambouliotes, vus dans la même salle en 2023.

Un concert, un mardi à Bonjour Minuit, ça signifie pas d'avant-programme, afin que les ouailles puissent regagner leur lit à une heure acceptable, est-ce la raison pour laquelle le groupe a décidé d'entamer son angélus dix minutes avant les 21h annoncées, אולי ?

Les satellites ( of love, merci Lou), sont six à toupiller autour de la planète, sans casques:  Itamar Kluger - au saz bağlama, et bouzouki /  Ariel Harrosh - à la basse/   Yuli Shafriri,  à la gestuelle sinusoïdale,  aux vocaux, tambourin  et circonvolutions  sensuelles/  Tal Eyal aux percussions/ Tsuf Mishali au synthé et keys/ et l'excellent  Lotan Yaish à la batterie.

Tsuf est le premier à quitter les coulisses,  il goupille  une intro electro-dabkeh à faire danser tous les  daboia palaestinae de la planète.

Après 120 secondes, Itamar et Ariel se pointent, ils sont  suivis  par Tal et Lotan, ' Olurmu Dersim' en mode raï turc est sur les rails, quand la gracile Yuli émerge de l'ombre pour entamer son chant envoûtant, les premiers rangs l'imitent et se déhanchent  à la manière des meilleures adeptes du Raqs sharqi .

Très vite, les contorsions de Yuli  se muent en sauts de kangourous, échappés du parc de Gan Guru.

Le public impressionné par ce premier titre enivrant se rapproche de la scène.

Fondu enchaîné sur 'Deli Deli'  au groove tout aussi contagieux, le titre qui suit, 'Esmerim', incite à la trance , le baglama et la basse donnent le ton sur fond de percussions obsédantes.

Lotan poursuit sur la lancée  , 'Tisladi Mehmet Emmi' fond sur nous, comme un baklava capiteux, Yuli attire tous les regards grâce à sa gestuelle,  aussi gracieuse, qu'ensorcelante.

Le grand retour des  Nahed Sabry, Hülya Babuş ou  Taheya Carioca!

In English, Saint- Brieuc can you sing with us , it's easy you say ' Yar Oi'.

Va bene, Signora!

Ce titre tournoyant, aux sonorités caoutchouteuses, vire tribal avec chant zagharit!

L'instrumental anatolien 'Şaşkın' voit Yuli faire virevolter son foulard, elle poursuit ses exercices dans la salle, grimpe sur le comptoir, reprend un bain de foule pour terminer son périple en se hissant sur la batterie.

Apparition d'une flûte traversière pour décorer le nerveux, jazzy et funky ' Gizli Ajan' qu'elle termine à genoux.

Place au sinueux, 'Yok Yok' d'Erkin Koray, qui avec ses volutes stellaires, ses percussions hallucinantes et son saz électrifié , transforme Bonjour Minuit en boîte de nuit du côté des rives du Bosphore.

'Ikmiz Bir Fidaniz' est une chanson pour les coeurs blessés ( c'est celle que Petula Clark a préféré).

Entamé par un soupir, elle termine ce slow lancinant à genoux.

Une séquence de bruitages  desert sounds amorce 'Hudayda'  au chant enivrant,  bourré d'effets ondoyants, le saz  électrifié et les percussions  font  des merveilles, la basse affermit  le tout.

Après une ébauche théâtrale ' ' Zühtü' et son chant profond déboule,   mais c'est surtout le jeu de Lotan Yaish qui attire l'attention, un savoir-faire souverain.

    'Z​ü​l​ü​f D​ö​k​ü​lm​ü​s Y​ü​ze' termine le set sur une note d'  Eastern pychedelism irrésistible.

Après une petite heure de set, la troupe disparaît avant de revenir pour les rappels.

On nous promet du disco et effectivement on peut classer ' Disko  Arabesque'  dans cette rubrique.

Yuli vient allumer quelques éléments mâles dans la salle, deux filles délurées, se collent à toi avant de se dandiner à 5 cm de la scène.

La température  vient de sérieusement franchir le cap des 30°, le sensuel  ' Midnight sweat' ne va pas  faire descendre le thermomètre  et c'est par ' Seni Sen Olduğun İçin Sevdim' , son saz qui cisaille, son synthé jazzy et un effort solitaire musclé du batteur, que s'achève un concert haut en couleurs.

 

Si Tasmin Archer chantait ' Sleeping Satellite' , les Satellites  vus ce soir étaient loin d'être apathiques!

 

 

 

 

 

mardi 1 avril 2025

Ben Poole à la Grande Ourse, Saint-Agathon, le 30 mars 2025

 Ben Poole à la Grande Ourse, Saint-Agathon, le 30 mars 2025

michel

C'est la reprise des concerts blues du dimanche après-midi à La Grande Ourse. 

Avec le passage à l'heure d'été, certains clients potentiels, toujours à table, ne sont pas encore sur place.

Heureusement, comme Ben Poole  est lui même arrivé tardivement, à l'heure du kick off, la salle est bien garnie.

Après quelques dates en compagnie de  Guy Smeets, Ben Poole  a repris le European tour en trio, la caravane a prévu trois  dates dans ce beau pays, où certaines personnes sont inéligibles, la dernière à Saint- Agathon.

 Pour accompagner  Ben ( ex - guitariste de Dani Wilde) , catalogué à juste titre de one of the most impressive blues rock artists  actuels, La Grande Ourse verra deux  autres pointures, Wayne Proctor (drums) et Steve Amadeo (bass).

Tu as vu le premier comme membre de King King , Steve est très demandé, Walter l'a vu aux côtés de Ash Wilson et de Ainsley Lister.

Les enregistrements studio  de Ben peuvent se compter sur les doigts d'une main  ( sans compter son duo avec Guy Smeets), il a également pondu un 'Live in Montreux', il y a deux ans.

La setlist a probablement glissé dans la piscine, rien ne traînait sur scène. 

Pendant près de deux heures, le trio a étalé tout son talent et a mis le public, pourtant assis, à genoux.

Deux heures, tu dis, 30 à 40 titres, donc ?

Tu oublies, chaque plage interprétée, avoisinait les 10 minutes!

Dès l'entame, nous sommes secoués par un gros, très gros même, son, une intro, plus metal hulant que blues rural, précède ' Start the car', un titre emprunté à Jude Cole.

Ben combine funk et blues rock  et nous assène d'emblée une avalanche de riffs tantôt heavy, tantôt fluide, il s'autorise un duel avec Steve, tandis qu'à l'arrière Wayne maintient un tempo soutenu.

Une première séquence de handclappings secoue les fondements de l'édifice, le moteur de cette caisse tourne à plein régime et après un dernier solo tonitruant, Ben la fourgue au garage et nous permet d'applaudir à la performance.  

Wayne introduit la suivante, plus lente, 'Win you over' , chanté d'un timbre proche de celui de Lenny Kravitz.

La plage dépasse à nouveau fièrement les 7 minutes, avec un schéma classique, démarrage juteux en trio, bridge instrumental groovy, reprise du chant aux intonations ' In the midnight hour', présentation de l'équipe, message à la foule, 'ready to have some fun', réaction  ' yeah' et explosion finale.  

Effets fuzz pour attaquer ' Take it no more' , Wayne agresse ses cymbales avant de frapper les trois coups, ça pique comme le cactus, pas celui de Dutronc, non, le cactus de gens très fréquentables: Tim Bogert, Carmine Appice,  Jim McCarty et  Rusty Day.

Après une nouvelle envolée héroïque reposant sur une rythmique balèze, Ben emmène la machine jusqu'à l'entrepôt.

Saint-Agathon, this was the warm-up, plaisante-t-il, passons aux choses sérieuses!

Voici ' Longing for a woman', un morceau que je ne jouais plus depuis un petit temps 

La Stratocaster s'engage mollo avant l'arrivée de l'artillerie lourde.

Ben nous régale d'une digression qui explique l'admiration que lui portaient Jeff Beck ou Gary Moore, ce gars étale une adresse hors du commun, fretwork admirable, juicy licks et envolées cinglantes  se succèdent et nous laissent pantois.

Le drummer attaque la suivante en force, les copains ne se font prier, les noix tombent du cocotier, tous aux abris, ça mitraille sévère, ' No second chances'  est explicite, tire-toi, ne t'avise plus de  croiser  ma route!  

Ben s'éclipse pendant 15 secondes, Wayne et Steve, en tempo largo, introduisent la suivante, Ben réapparaît, ramasse un nouvel instrument, attend que l'audience acclame ses coéquipiers, avant d'entamer un slow blues en broderie anglaise, ' Don't cry for me' est le style de chanson qui réussit à faire pleurer toute l'Argentine.

Il nous régale d'un solo mystique, suivi par une éruption volcanique, nous démontrant que la guitare peut  s'avérer être une arme redoutable.

Next one is a cover, indique le tatoué, avant d'amorcer  "Dirty Laundry" ,  a song written by Don Henley and Danny Kortchmar!

Si tu veux savoir comment transformer un Southern rock en blues rock vicieux, va assister à un concert de Ben Poole. 

Sur 'The question why' , le trio  fusionne blues rock et  soul  en pimentant le tout de touches latino.

You, French people are respectful, thank you for coming on a Sunday afternoon, we really appreciate.

Nous aussi, Ben, on affectionne ton jeu, merci!

The last song is called  'Anytime you need  me', ce funk blues sera victime d'un léger accroc au niveau lyrics, uniquement remarqué par Steve,  qui lui fait un clin d'oeil.

Saint-Agathon n'y a vu que du feu .

C'est l'heure des gimmicks, ma guitare a des chatouilles, m'en vais la frotter contre le pied du micro, ziip, ziip, je te cède le relais Steve, montre leur comment tu manies la basse.

Après ce formidable solo en clair-obscur , Ben nous place une dernière intervention stupéfiante  et c'est debout que la salle implore les musiciens de revenir pour une dernière salve.

Une intro hispanisante évoquant le ' Spanish Caravan' des Doors amorce  'Time might never come' illuminé d'un solo pointilliste à faire pleurer Seurat et Pissarro.

Après dix minutes de délicatesse, le morceau prend une physionomie moins douce pour finir par un climax diluvien précédant l'outro dramatique.

Ce concert a fait l'unanimité,   quelques qualificatifs entendus à la sortie: extraordinaire, incroyable, topissime, wunderbar ( danke, Helga!), la poule aux oeufs d'or ( merci, Bigard) .

 

 

 

 


 

 

 

lundi 31 mars 2025

Romy Lwiz aux Ptits Bouchons, Lanvollon, le 29 mars 2025

 Romy Lwiz aux Ptits Bouchons, Lanvollon, le 29 mars 2025

michel

19:00, c'est l'heure de l'apéro, la foule se presse dans l'établissement de Lanvollon,  où tu te dois d'être vu,  Les Ptits Bouchons, un cave bar dans lequel tu ne dégusteras pas de  quenelles de brochet ou des tripes, mais où l'amateur de vin, de bière et de spiritueux n'a que l'embarras du choix.

C'est là qu'un duo folk  des environs,  Romy Lwiz , s'est installé entre les étagères, sur lesquelles sommeillent quelques grands crus sympathiques, pour divertir une clientèle relativement attentive. 

Romy Lwiz: car Romain Daniel ( a k a Romy McDaniels ) et Louisa Le Mézec!

La seconde joue du violon et chante, le premier manie une acoustique et chante. 

Le projet est né il y a un an,   à leur répertoire,  des compositions et des reprises ( pas forcément éculées)  en anglais et en français. 

Après l'inévitable et inexhaustible exercice des balances , c'est à 19h25, que le duo entame la première partie du gig en optant pour ' Joefy Spokes'  du groupe irlandais Four Men and a Dog.

Romain au chant et à la guitare est bientôt rejoint par la voix fluette et le violon  de Louisa, qui se charge des harmonies.

Le duo, complémentaire, fait honneur à  cette verte  ballade irlandaise.   

Ils louvoient vers le français pour la suivante, une de leurs compositions, ' Dans la villa' .

Une nouvelle fois, la voix assurée du garçon est contrebalancée par le timbre effarouché de la fille.

La guitare est bien sèche et le violon voltige, quant au texte, s'il présente un caractère réaliste, on n'ira pas le comparer aux chansons d'Edith Piaf ou d'Aristide Bruant, le propos est contemporain.

Les rôles sont inversés sur ' J'traîne des pieds' d'Olivia Ruiz, Louisa d'un timbre alizé ( e)   se charge des lead vocals, Romain la soutient aux choeurs.

En 1985, Joe Strummer sonne le glas, les Clash, c'est fini.

Il aide son pote Mick Jones sur un des albums de Big Audio Dynamite, tâte du cinéma, enregistre sous l'étiquette  Joe Strummer & the Astro Physicians ( les physiciens étant membres des Pogues),  sort quelques albums solo,  pour ensuite entamer l'aventure Joe Strummer and the Mescaleros!

Romy Lwiz a la bonne idée de reprendre 'Johnny Appleseed' datant de cette époque.

Joe, t'as entendu de là haut, c'était sympa, non?

Retour au matériau personnel avec  'Alerte aux Rhinos' ,  un folk dadaïste,  chanté avec des  intonations  Jean-Patrick Capdvielle, avant de proposer un titre d' un des plus grands chantres de la Bretagne: Michel Tonnerre .

Le refrain, pas trop bouchonné,  est repris par la chorale paroissiale et, après un tonnerre d'applaudissements, le duo enchaîne sur ' Où va le monde' du groupe La Femme .

Le violon en pizzicato et de jolis arpèges de guitare décorent cette question existentielle,  elle est suivie par un dernier titre, à la vision écologique,  avant la pause:   'Monde nouveau'    des extraordinaires Feu! Chatterton.

Le public réceptif et actif bat des mains jusqu'au terme  de la rengaine.

 

Le  set 2 connaît un démarrage agité avec ' Not' de Big Thief, un morceau sonnant comme du Del Amitri, avec un violon aussi brillant que celui de Scarlet Rivera sur le 'Hurricane' de Bob Dylan.

Romy Lwiz  a le bon goût d'opter pour des reprises  inattendues, le mélancolique morceau  'La complainte du soleil' de Laura Cahen, par exemple!

Louisa  chante cette complainte  avec toute son âme et ravit l'assistance.

Ils enchaînent  sur une pièce à la dramaturgie glaciale, 'Sur le lac gelé' , une de leurs compositions,   brassant poésie blanche et folk incandescent.

Ensuite, c'est en solitaire que Romain propose le monument,   'The partisan'  que  Leonard Cohen a adapté d'après ' La complainte du partisan' , signée Anna Marly/ Emmanuel d'Astier de La Vigerie.

Un titre qui t'a toujours refilé des frissons!

Un tendre dialogue vocal vient illustrer ' Chanteur', du groupe SuperBravo, un duo pop à l'écriture subtile et fleurie. 

Tout petit dans ses cahiers d'école, Romain griffonnait des poèmes, ' Ana et Liza' est devenu une chanson, dédiée à une jeune dame brésilienne, connue en Palestine,  désormais médecin sans frontières.

Onomatopées, chant d'oiseau et un couplet en portugais,  c'est du travail d'orfèvre!

Le bluesy ' Dernière cigarette' sent bon l'Ouest américain et, à la rigueur, l'univers de Francis Cabrel .

Ce road trip bilingue   a  déterré des images de 'Easy Rider'  enfouies dans ton cortex amorphe.

Lors d' un  final échevelé,  les  fougueux broncos ont  désarçonné, en moins de quatre secondes,  les  intrépides cowboys essayant de les  dompter.

 

Voilà, c'était la dernière Marlboro  et la dernière chanson.

 

A d'autres, les enfants,  on ne quitte pas nos chaises sans l'obligatoire rappel.

OK, voici ' Angel of Montgomery' de John Prine.

En rentrant chez toi, t'as retrouvé le 33 tours que le gars de l'Illinois avait enregistré en 1971, tu l'as posé sur la platine en te disant qu'en 2020, le monde a perdu un immense singer-songwriter.

Patron, une dernière, on peut?

Yes! 

Encore une perle, la country waltz,  ' Glasgow (No Place Like Home)' de Jessie Buckley,  que tu trouves sur le soundtrack de 'Wild Rose' ( tout comme ' Angel of Montgomery'  d'ailleurs ).

 

Romy Lwiz, à peine un an d'existence,  affirme déjà une étonnante maturité, trois titres sont à découvrir sur YouTube.

 Pas de concert annoncé dans l'immédiat, mais  tu peux te tenir au courant en consultant leur page facebook!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

samedi 29 mars 2025

Naowel au Barbe, Plouha, le 28 mars 2025

 

Naowel au Barbe, Plouha, le 28 mars 2025
 
michel 

Il était une jeune et jolie princesse bretonne, nommée Naowel, son père a décidé de la marier  à  un Viking ou à un Normand ( ça revient au même), capricieuse,  elle a refusé, voulant rester libre.
Elle a signé un pacte, non pas avec  Méphistophélès ( ça c'était Faust), non, un contrat avec la Nature, représentée par la déesse Asintmah , qui à l'époque n'avait pas besoin des Ecolos pour la défendre:
 "Je te donne ma beauté, ma jeunesse, mes cheveux blonds et ma virginité et je reste libre".
Tu réagis: et le Viking?
Il a bu des litres de bière, brassée à la pierre chauffée à blanc,  a repris son drakkar et est retourné dans ses fjords où   il a épousé Asrunn, la fille d'un bûcheron manchot.
 
 Léna Rongione ( chanteuse, joueuse de banjo et tap dancer,  que tu as eu l'occasion d'admirer au sein du groupe Dear John) ,  a choisi le prénom Naowel  pour un projet, à l'origine solo.
Après avoir enregistré, en 2022,  l'EP ' Atalante'  , elle rencontre Mickaël Flavigny, alias Mike Fly, bassiste chez Skopitone Sisko ( bonjour, Elouan) , mais également beatboxer renommé ( vice-champion de France) , le couple décide de poursuivre un tracé  musical en duo.
 
Le Barbe les accueille pour leur premier concert de 2025.
 
Après un passage chez la maquilleuse, histoire de se peinturlurer les joues , Léna et Mike ( tu prononces maïk ) se pointent. Sur scène, t'avais observé un banjo, une basse, quelques pédales, un looper minuscule et un truc insolite, plus grand,  ressemblant  à un drumpad, l'explication viendra plus tard, il s'agit d'un ERAE  Expressive MIDI controller & looper .
La pub dit  "designed for immersive live performances it will enrich your musical composition and become the master device", pour une fois, la pub ne ment pas, pas question de 559km  d'autonomie   bidons, mais cet engin, d'un maniement plus enfantin que celui d'un Galaxy haut de gamme,   est tout bonnement génial, il suffit d'appuyer sur de petits boutons colorés et tu peux jouer la neuvième symphonie en tenant un Big Mac dans l'autre main ( évite de renverser la sauce andalouse sur le bidule).
Démarrage en mode jazzy avec le classique ' Softly as in a morning sunrise', de  Sigmund Romberg et  Oscar Hammerstein II, un truc repris par tout le gotha Blue Note, c'est Léna qui se colle au chant, incluant un couplet in French..
On mentionnait ' jazz', mais la version proposée chez la femme à barbe peut difficilement répondre à cette étiquette, le mariage du banjo, du beatboxing et de l'électronique peut surprendre à premier abord mais se montre finalement, non seulement astucieux, mais aussi fichtrement mélodieux.
C'est bien parti! 
Mike a saisi la basse,  pour un second titre, à nouveau bilingue, au démarrage basé sur 'Dressed in black' avant de virer  bluegrass electro pour sauver l'écosystème.
Sur un tempo soutenu, le duo fusionne Earl Scruggs, Camille, CocoRosie  et  Animal Collective ou autres adeptes d'un freak folk réfractaire.
Ils enchaînent sur une  romance aux couleurs bretonnes ,  beatboxing ouaté, chuchotements timides, arpèges au  banjo , basse pour assurer le tempo et choeurs préenregistrés.
La poésie dégouline de partout, comme la bruine qui avait saisi Alain Bashung.
Après la mise en boucle d'une houle charriant  son flot de moules, Léna attaque ' L'Océan' .
La corne de brume qu'on entend naît  de l'inspiration du beatboxer qui se met à murmurer une mélopée semblable à celle de Pénélope attendant le retour d'Ulysse ( non il ne voyageait pas au pays des merveilles).
Après un  enchaînement évoquant le concerto d'Aranjuez, c'est Léna qui reprend le chant, on n'a pas compris pourquoi dans cette étendue marine,  elle a distingué des cactus, on ira demander aux Jacques ( Dutronc et Cousteau).
Ce morceau est plein d'imprévus,  une incursion orientale précède l'apparition d'un archet qui vient frotter les cordes du banjo, Homère s'est dit impressionné.... quelle odyssée!
Une amorce lyrique, suivie de handclaps, introduit la suivante... if these boots are made for walking, then these blues are made for talking... 'Revolution' , son banjo allègre, bourré de reverb, , ses craquements saugrenus, ses vocalises dramatiques, a réussi à faire danser un  voisin, mousse en  main,  qui se   transforme en ballerine russe, sans tutu, ni escarpins.
 Amour et angoisses écologiques, amorcés par des battements cardiaques,  ébauchent ' Ma Rhao', Mike  y va d'un flow rap fluide, Léna vient danser près de nous.
Naowel revisite la légende de ' La cité d'Ys'  en y apportant une touche féministe, justifiant les fantaisies de la princesse Dahut.
Léna se dirige vers la planche et entame une version ' Le lac des Cygnes' en mode claquettes.
Tu dis, Fred?
That girl is amazing!
Indeed!
La suivante est adressée aux âmes sensibles et aux filles  testostéronées, démarrage en onomatopées  et conseil " laissez vivre la colère"!
Le Barbe, prêt pour le moment clubbing, tu te dois te laisser aller, voici ' Danse' qui débute comme une valse avant de virer techno, teintée de doo wop..
Ce duo dégage une aura de sympathie incroyable, leur énergie et bonne humeur sont contagieuses, toute la clientèle sourit, un bémol, une casquette, pas rasée, a pris le message parlant d'amour à la lettre  et vient t'embrasser tendrement sur la joue ( heureusement, son rouge à lèvres était fané).
Un petit tour du côté des Appalaches pour le traditionnel ' Shady grove'  à la sauce EBM, à laquelle on a ajouté des épices arabo-andalouses.
Une nourriture, inhabituelle,   mais aussi exquise que digeste.
Au répertoire de Doc Watson, voici ' Walking boss', un titre honni par tous les PDG de ce monde! 
' Brume',  qui donne son titre au dernier EP, semble sorti d'un album de Camille , la basse groovy aux couleurs Rhonda Smith , les claquettes enivrantes, transforment ce morceau , hautement addictif, en  dance track irrésistible.
 
Voilà, on vous laisse à vos libations!
 
 Ça va pas, la tête, et les rappels!
OK, uniquement, si vous chanter  'Chabada bada' ( 'Mojo Banjo' ) avec nous, hommes et femmes, bien entendu!
Ce qui fut  fait.
Et une dernière pour la route , une seconde version, acrobatique de ... here we go all dressed in black...  enluminée d'une improvisation jazzy du meilleur effet. 
 
 
Naowel sera le  23 mai au Noktambül à Rennes!
 
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

mercredi 26 mars 2025

Bonjour Minuit- Point Presse - fin mars 2025

 Bonjour Minuit- Point Presse  - fin mars 2025

Le programme des mois d'avril, mai et juin est dévoilé.

 A noter: l'assemblée générale se déroulera le 26 avril

1) Accompagnement
15 > 16 avril : résidence de Fallen Alien,
22 > 25 avril : résidence de Ne Rangez Pas Les Jardins (en partenariat avec Art Rock),
12 > 15 mai : résidence de Brieg Guerveno,
20 > 22 mai : résidence de SBRBS
 
2)Actions culturelles
[EAC] « The Dance of Life » avec l’école du Grand Clos et la résidence autonomie
des Villages (Saint-Brieuc)
avril et mai : ateliers avec Fallen Alien à l’école
juin : restitution à la résidence
Ce projet vise à récolter des sons et des paroles entre deux générations (CE2 et seniors). Le processus de
création sera accompagné par Fallen Alien et donnera lieu à une restitution à l'EHPAD.
[EAC] « Ca sonne ! » avec le collège Jean Macé (Saint-Brieuc)
avril à juin : ateliers avec Fallen Alien à l’école
juin : restitution au collège et concert de Championne
L’artiste Championne accompagne la classe de quatrième enseignement adapté dans la création d’un
morceau afin de produire la nouvelle sonnerie du collège.
[Culture Justice] Ateliers à la Maison d’arrêt (Saint-Brieuc)
16-20 juin : ateliers rap et concert de restitution
Improvisateur et coach rap, Da Titcha intervient auprès des détenus dans le cadre d’ateliers d’écriture
rap. Le dernier jour sera consacré à un open mic et une démo de Da Titcha, en plus de la restitution.
Concert des écoles de musique de l’agglomération dans le cadre du dispositif Rock en Stock.
Visite de la salle et rencontre entre les bibliothèques régionales.
Visites de la salle avec Adalea, le CLPS, etc.
 
3) concerts
 
Avril
Le 01/04 Satellites  , un groupe psychédélique turc
le 03: la Session Live de Radio Activ'  avec DJ Zebra 
le 05: une légende du reggae:  Israel Vibrations +Nagaï
le 12:  du rap avec  Ajna et Meleonk
le 18:  release party de No Pain No Pain  + River of Bees ( leur premier concert)
 
Mai
Pas de Session Live en mai! 
Le 14: le public est invité à la sortie de résidence de Brieg Guerveno ( gratuit) 
Le 16:  en partenariat avec L'Aéronef (Lille), pour une soirée Totem [TOuch ThE Music] accessible aux personnes sourdes et malentendantes grâce au chansigne et à plusieurs dispositifs, avec le plateau rap Edge et Rambo Goyard
Le 17: un nouveau partenariat avec Galapiat Cirque , concerts hors-murs  à Robien: The Flying Bones (rock) et Julia Pertuy (chanson)
Le 20 à La Passerelle:  Gaspar Claus
 
Juin
Le 05: Session live Radio Activ' avec Hop Hop Hop Crew
Le 25: ! événement: Peter Kernel  à 18:30
 
Le 13 juin, la tournée du  Label Charrues passe à Bonjour Minuit 



Bonjour Minuit voyage:
 à Cognac ( aux Abattoirs): Bonjour Jeudi !
SBRBS + Fallen Alien + TieBreak
le jeudi 10 avril
 
et à Rostrenen  : Moundrag et Ne Rangez Pas Les Jardins rejoindront Elliot Armen, accompagné de Yuri Hu et de la chanteuse Garlonn  à Fisel Minuit, le 23 mai