vendredi 25 juillet 2025

Le retour des Jeudis avec Patchwork, Plouha, le 24 juillet 2025

 Le retour des Jeudis avec Patchwork, Plouha, le 24 juillet 2025

michel

 

Les Jeudis de Plouha 2025, une nouvelle équipe, exit l'organisation  des Jeudis en Fête, en place pendant deux ans et retour de l'équipe à Yann du Barbe, qui reprend la dénomination Le Retour des Jeudis.

C'est pas clair, tu dis... à Plouha rien n'est clair, ni la mer au Palus, ni la politique locale.

Pour cette seconde soirée estivale, l'association a prévu trois concerts, une déambulation de la Fée de Ballons, qui a effrayé Tarzan, le chien de ta voisine Jeanne, le sempiternel marché artisanal et, évidemment, des frites, des galettes saucisses, des moules, des glaces,  de la goulash,   de la spanakopita et des caricoles pour les Bruxellois.

Le hic avec les Jeudis se situe au point de vue timing, tu navigues sans boussole, aucune indication pour esquisser un ordre de passage.

19:00 est affiché, mais c'est à 19:30 que, pour la mise en bouche, La Bordée de Plouha s'installe sur le podium, une chorale de chants de marin, constituée de gens qui n'ont jamais vu la mer, d'après un assidu du Barbe.

Après une heure de jérémiades et de souffrance, la bordée débarque et regagne le sanatorium.

Patchwork prend place, le duo n'entamera pas son aubade avant 21h, les manoeuvres consacrée aux balances ont pris un temps fou, tu parles: une guitare acoustique et un harmonica, c'est pas évident à harmoniser.

Etre scrupuleux, OK , mais il y a des limites, un excès de purisme   peut consterner, voire indigner,  les auditeurs!

Jean-Luc Thiévent ( guitare acoustique) et Pierre Ducreux, un ancien doc ( harmonica) font partie du Trio So Long ( que tu as vu à Saint-Quay-Portrieux avec d'autres protagonistes) , mené par William Prigent, l'encyclopédiste du rock à la   voix  bluesy.

Depuis 5 ans, les deux premiers tournent sous le label Patchwork et proposent un country/ folk /blues faisant la part belle au fingerpicking,  en citant Marcel Dadi et Tommy Emmanuel comme influences majeure.

On ajoutera Chet Atkins, Jack Rose et John Renbourn.

Pour rythmer son jeu, J L a quitté ses mocassins , il a enfilé des boots, c'est plus judicieux pour frapper la planche qu'il utilise comme stompbox.

La première salve sert à peaufiner le soundcheck, et permet de constater toute la finesse et la virtuosité du Monsieur ayant séjourné pas mal de temps à Saint-Pierre-et-Miquelon, ce qui lui a permis d'être auréolé du  grand prix de guitare de Montréal, en 2007.

'Autour du Lac' évoque Leo Kottke, la guitare se balade, l'harmonica  flotte, les eaux du lac sont cristallines.

Un second instrumental folky succède à la flânerie initiale,  puis vient une valse musette ( Marcel et Marcelle, de Jean-Jacques Milteau)  à consommer en sirotant un petit vin blanc frais sur les bords de la Seine.

Après quelques palabres didactiques, le duo s'attaque en mode parlando à  'Madame n'aime pas' de Francis Cabrel.

Le côté électrique fait défaut et ça patauge  à la table de mix.

L'air folklorique ' Roméo'  fait appel à la technique du rubato, la 'Valse créole' qui suit te balade du côté de La Réunion, là où le grévillaire  rouge embaume l'air de ses senteurs piquantes, méfie-toi, les gousses contiennent du cyanure d'hydrogène ( pas sulfuré).  

Techniquement le rendu est irréprochable, malheureusement un  manque certain d'âme  dérange les amateurs de  résonances plus énergiques.

Le bruit de fond mélodieux, idéal comme musique d'ambiance pour salon de thé, se poursuit: ' Méneham', suivi par une version instrumentale du fabuleux ' Ode to Billie Jo' de Bobbie Gentry.

Facétieux, Jean -Luc, annonce ' Marinette', du plus grand bluesman français.

Si tu pensais à Paul Personne ou à Patrick Verbeke, t'étais sur une voie de garage, ' Marinette' est de la plume de Georges Brassens. 

Après une ébauche escamotée des ' Feuilles Mortes', c'est 'Sous les palmiers de Saint-Pierre et Miquelon' qui est proposé.

Avec le dérèglement climatique tout est possible, un jour, t'as vu des bananes pousser  sur la banquise.

Le volatile ' Marceline' est suivi par  la danse bretonne ' Le hêtre de Kervinity' et  par ' The Sailor' qui pour une fois n'est pas bourré.

'C'est déjà ça' de Souchon reçoit un traitement moins soudanais  et après une dernière tirade allégée, le guitariste se met à chantonner ' C'est fini'.

C'était vraiment la fin.

Pierre et Jean-Luc ont rangé leurs ustensiles de couture et sont rentrés chez eux.