Le retour des Jeudis avec Les fils de Teuhpu , Plouha, le 24 juillet 2025
michel
Le temps de rincer ses amygdales avant le retour face au podium pour Les fils de Teuhpu!
Les fils de la madame sont déjà sur la route depuis 30 ans, t'es donc assez surpris d'apprendre qu'à son âge, elle arpente toujours les rues à la tombée de la nuit, à la recherche de clients avides de plaisirs de la chair.
Madame a 6 enfants, pas forcément engendrés par le même géniteur: Poumtchak ( Nicolas Petit) à la batterie , il sévit encore, e a, au sein des Touffes Krétiennes ( le band préféré du pape), Cyril Dufay ( Zorino) au banjo ou à la guitare électrique, Manu Parent au saxophone baryton, cité chez LaBulKrack, François Martin au trombone basse, encore une Touffe Krétienne, Rodolphe Sallès à la trompette et à la guitare acoustique et enfin, Jean-louis Cianci ( Bomokeur) au sousaphone, à la basse ou à la contrebasse.
Au vu de l'instrumentation énumérée, tu ne dois pas t'attendre à de la synth pop ou à de l'ambient, on les annonce déjantés, ils le sont et le mot est faible, on nous a dit fanfare rock mixant ska, jazz, calypso, klezmer, punk, on peut ajouter funk, R&b, latino, afro-cubain, bref un melting-pot indescriptible et hautement jouissif.
Au bout de trois minutes tout Plouha dansait, poussait des hurlements, pire que ceux de Leo, celui qui tenait une bière dans les mains a arrosé ses pompes, Josiane, qui câlinait son caniche dans les bras, l'a balancé dans les airs, heureusement, Firmin l'a rattrapé avant qu'un drone ne le transporte vers Vladivostok, le camé du coin, après avoir été cueillir des fleurs au pied de l'église pour les offrir au groupe, a arrêté la dope pour valser avec Mylène, une échappée de l'Ehpad de Plouha, c'était le bordel intégral, quoi!
Après l'énervé ' Kill the Moon' et ses râles de cuivres souffrant de diarrhée, la fusée redescend sur terre, la clique nous propose un hommage aux frères ' Bogdanov' des canons de beauté semblables à Alain Delon.
Sur un rythme cataclop cataclop soutenu, on a croisé des Tziganes heureux et des gitanes sans filtre.
Il a fallu trois faux départs, histoire d' énerver le starter, en principe c'était la disqualification, avant le décollage de 'Bricoleur' , un truc digne des Frères Jacques à la sauce Maxime Saury.
'On est bien' est amorcé par un solo de batterie Jungle Book, t'aurais bien vu Louis Prima accompagner la clique au chant, et Joséphine Baker entamer un charleston endiablé.
Corinne a tenté le coup, pas de bol, elle n'avait pas la banane.
Jusqu'ici on tournait au ralenti, voici ' + Vite' , et tout Plouha de répéter grouille, grouille... jusqu'à l'essoufflement.
Stop, un corbillard, on freine pour suivre le convoi, il a bifurqué vers le cimetière, on reprend la course folle.
Poumtchak: un peu de douceur ça fait du bien, voici ' Sueur de pécore' avec l'apparition d'une contrebasse et d'un ukulélé.
Le gospel pour Lazare vire cajun, ça s'énerve sec, le banjo pousse un sprint, Plouha s'éclate.
Retour des instruments à vent pour le morceau pthirose du répertoire, 'Morpions' , une succession de soli cuivrés poussés jusqu'au paroxysme doit pouvoir éradiquer les parasites.
Un passage à l'électricité s'impose pour 'Petit Soldat' , un pamphlet punk ( anti) militariste saccadé.
Ingrid, ta voisine légèrement siphonnée, après avoir essayé de t'expliquer ses problèmes relationnels , vient de repérer la bière de Manu, comme ce dernier est tout à son saxophone, elle entreprend de transvaser le liquide dans son gobelet désespérément vide, à l'arrière le batteur d'un roulement militaire rameute l'escadron, trop tard elle a englouti la mousse.
Tous les jazzmen ont un jour interprété 'The sheik of Arabia', les fils de la travailleuse propose un ' Chèque' en bois.
Le trombone descend parmi la foule en délire, qui entame une chenille processionnaire débonnaire, sans Sandrine.
Le délire!
Ils enchaînent sur un jazz fusion brûlant mixant Blood, Sweat & Tears, les Brecker Brothers, Zappa et Santana. Zorino est déchaîné, le Petit Nicolas le relaye pour placer un solo de batterie farouche, les cuivres rappliquent, le groove se répand jusqu'à la plage du Palus.
Puis vient le moment carré blanc, que rien ne laissait prévoir, du spectacle , tous fredonnaient 'Awalpé' , le sax virevoltait, la trompette s'agitait, on tanguait sur un rythme reggae nonchalant, quand soudain, la trompette donne le signal d'un striptease collectif, l'embout de son cuivre servant à cacher ce qui devait être caché, le banjo camoufle l'organe chanté par Pierre Perret, pas de problème pour Poumtchak il a ses cymbales pour planquer ses deux balles, le sax , le trombone et le sousa sont tous transformés en cache-sexe, la morale est sauvée.
Ils ont retrouvé leurs fringues, il en reste une, un instrumental débridé, terminé en chant berbère, il ne manquait que quelques kabyles authentiques pour moduler les youyous.
Plouha, subjugué, ne quitte pas la place de l'église, pousse des cris à faire fuir les oiseaux marins, d'ailleurs couchés à cette heure, et les enfants de la demi-mondaine font leur réapparition pour un double rappel effervescent dont le hérissé 'Barbelés', emprunté à la gendarmerie locale.
Jeudi prochain , les ramoneurs vont déterger les menhirs!