mercredi 5 juillet 2023

Tamikrest @Le Manège, Mons ( Dans le cadre du Festival au carré), le 2 juillet 2023

 Tamikrest @Le Manège, Mons ( Dans le cadre du Festival au carré), le 2 juillet 2023

 

 Mitch ZoSo Duterck

 

TAMIKREST - Festival au carré, Grand Manège, Mons (BEL) - 2023.07.02
 
Set List:
01.Awnafin. (Tamotaït - 2020)
02.Outamasheq. (Adagh - 2010)
03.As Sastnan Hidjan
04.(Tamotaït - 2020)
04.Azawad. (Tamotaït - 2020)
05.Timtarin. (Tamotaït - 2020) (Did Not Played)
06.War Tila Eridaran. (Kidal - 2017)
07.Imanin Bas Zihoun. (Chatma - 2013)
08.Anha Achal Wad Namda. (Tamotaït - 2020)
09.Djanegh Etoumast. (Chatma - 2013)
10.Aratane N’ Adagh. (Adagh - 2010)
11.Adagh. (Adagh - 2010) (Did Not Played)
 
Line Up:
Ousmane Ag Mossa: Lead Vocals, electric and acoustic guitar .
Nicolas Grupp: Drum, percussions.
Paul Salvagnac: Electric and acoustic guitar, slide guitar.
?: Bass Guitar
 
Deuxième concert de musique que je qualifierai d'Euro-Malienne en quatre jours puisqu'après Tinariwen, leader père spirituel et fondateur du mouvement, c'est au tour de Tamikrest, fils adoptif des précédents, de faire arrêt dans notre beau pays. En langue berbère où Tamasheq, Tamikrest signifie la "Coalition", le "Noeud", mais aussi "l'Avenir". Originaires de la région de Kidal, le groupe utilise la musique comme un véhicule, porte-parole de sa rébellion contre les pouvoirs en place qui continuent à les considérer comme des empêcheurs de tourner en rond, allant parfois jusqu'à les massacrer! Les Touaregs qui dorment encore et toujours sous leur célèbre tente Khaima sont le dernier peuple de cette espèce, des gens se déplaçant continuellement dans cette immense région formée notamment par l'Algérie, La Mauritanie, Le Mali ou encore le Niger.
 
Comme le dit Ousmane Ag Mossa, leader de Tamikrest: "La liberté, c'est de vivre tranquillement dans le désert, de vivre avec soi. Mais la réalité de notre peuple c'est aussi l'obligation de se déplacer presque quotidiennement pour trouver un nouveau point d'eau et des herbes pour nos animaux qui constituent pour nous, notre seule richesse. Lorsqu'un enfant est malade, nous devons parfois parcourir jusqu'à 300km pour trouver un hôpital ou un dispensaire qui voudra bien l'accueillir et lui prodiguer des soins! A l'heure actuelle, il faut que nos enfants puissent recevoir une éducation scolaire à la hauteur des difficultés qu'ils rencontreront dans la vie de tous les jours. Malheureusement, il y a très peu d'institutions qui leur offrent ces possibilités." Nous n'allons pas aller plus loin dans ce débat, certes passionnant mais qui mériterait une conférence à lui seul.
 
Allez, c'est pas tout, ça, il est 17.00 et le chauffeur nous signifie qu'il est temps de rejoindre la caravane des véhicules des juillettistes qui s'en vont honorer leurs locations, peu importe l'endroit, pourvu que ça soit du "all-in", le fameux truc où on écrase ses cigarettes dans des assiettes qui débordent de nourriture intacte ou presque sous prétexte que c'est gratuit! 
Sans oublier les animations pour bourgeoises en chaleur qui ne cherchent le dépaysement qu'au travers de relations inavouées avec un moniteur, pourvu que celui-ci soit couleur locale. Comme dit le proverbe "Ce qui est fait en vacances, reste en vacances." Grande première, ma charmante fille est du voyage étant donné je l'ai un peu "drillée" sur le sujet et qu'elle a accroché. C'est chouette de partager sa passion avec ses enfants.
La prudence qui nous pousse à partir bien avant l'ouverture des portes nous amène au grand Manège où nous allons succomber avec délectation à la dégustation de produits locaux estampillés St.Feuillien pour les plus téméraires d'entre nous.
Bon, la gentille dame qui nous a accueillis ayant préconisé notre présence aux portes d'entrée à 19.30, nous obtempérons. 
Ca frémit! Donc on ouvrira bientôt l'accès à l'endroit qui sera donc notre Khaima d'un soir. 
Le public arrive au compte-gouttes, c'est un peu bizarre. Est-ce-que ce que l'affiche proposée ce soir va encore faire partie de ces excellents concerts qui n'excitent pas assez la curiosité d'un public devenu trop pantouflard? 
Renseignements pris à la billetterie, il y aurait à peine 115 places vendues avant l'ouverture des guichets ce soir!
En observant la faune locale qui pénètre presque craintivement les lieux, je fais remarquer à mon digger-driver Marc que les hommes du coin ont tendance à glisser les deux mains sous l'élastique arrière de leur short estampillé "Aldi" à moins que ça ne soit "Lidl" à la suite de quoi, ils se lancent dans l'exploration complète et détaillée de tout ce qui compose la "lune" de leur postérieur. C'est pas discret mais au vu des grattages consciencieux entrepris qui déclenchent, une foule de grognements ça doit être le pied si je peux me permettre la comparaison. En tout cas ça doit être entré dans les moeurs de la région car les explorateurs ne se serrent pas la main pour se saluer, ils s'embrassent!
Au niveau assistance, les calculs effectués par notre Digger nous informent qu'il y aurait environ 250 personnes présentes! 
Une demi salle, quand je vous le disais que c'était à n'y rien comprendre.
Ils sont donc quatre en scène sous la conduite de leur leader Ousmane. 
Quatre dont trois français qui collaborent régulièrement (c'est bien connu.) Dès le départ, on sait que c'est le côté électrique qui va être prépondérant. 
Alors que Tinariwen a tendance à jouer plus "traditionnel", ce ne sera pas le cas de Tamikrest dont le côté plus européen dans son interprétation va immédiatement captiver le public pendant les 90 minutes et quelques du spectacle. 
C'est dingue ce que cette pulsation rythmique peut être envoûtante et entraînante et envoûtante à nouveau. Cette impression d'adopter le fameux pas du dromadaire, impossible de résister, des "yous-yous" d'encouragement et de plaisir se font entendre. Le temps passe à une vitesse folle, tonnerre d'applaudissements, rappel et puis passage par le merchandising pour acheter enfin "Tamotait" sixième et dernier album en date du groupe qui en compte... six (bravo) et dont le tire signifie "Espoir en langue Tamasheq. Un petit repas à l'émincé de porc, une autre collation (Merci Ann) et c'est le moment de regagner nos pénates.
On souhaite vraiment que tout s'arrange très vite pour nos frères touaregs et qu'enfin, ils aient le droit de vivre libres. 
Yallah! Hemlegh-kem.
Mitch "ZoSo" Duterck
 
note, sont annoncés  à Bruxelles en 2024
 
Ousmane Ag Mossa
chant , guitare , guitare électrique
Cheikh Ag Tiglia
chant , guitare basse , guitare électrique
Nicolas Grupp
percussions , tambour
Paul Salvagnac
guitare , guitare électrique , slide guitar
Aghaly Ag Mohamedine
chant , percussions