Album - Blue Girl Nice Day - La Faute
michel
Sony Music Publishing for licensing
La Faute, la mini-série réalisée par Nils Tavernier?
Non, le nom de scène choisi par Peggy Messing, visual artist, multi-instrumentalist singer-songwriter, de Winnipeg.
2012 est l'année où pour la première fois le nom de Peggy apparaît sur un disque, celui de Zeus, Bursting Out, on entend sa voix sur le titre 'Love in a Game'.
Il faut attendre 2019 pour assister à l'éclosion d'un premier EP ( Automata) sous le nom de plume ' La Faute' , déjà on lit... all songs written and performed by Peggy Messing..
En mai 2023 arrive l'album 'Blue Girl Nice Day' .
Pour les crédits , à peu près le même scénario:
written and performed by Peggy Messing
except for "Sorry I Can't Stay" which was written by Peggy Messing and Villemin
and "The Only Living Boy in New York" which was written by Paul Simon
and "Lullably" which was written by Walter
Schumann, from the MGM film Night of the Hunter
Elle ajoute à propos de 'Sorry, I can't stay' , Villemin created the beautiful piano part.
Tracks
1 Eraser
2 The Crown
3 Sorry I Can't Stay
4 Let it Burn
5 Blue Girl Nice Day
6 Magician's Assistant
7 A Pretty Fly ( erreur) le titre est Lullaby
8 I'm Finding Out
9 Mastermind
10 Watercolours
11 The Only Living Boy in New York
Sur la photo de pochette, Peggy, main en visière, scrute l'horizon.
Un ciel nuageux, à dominance grise, occupe 3/4 du cliché, la jeune dame, en avant-plan, paraît toute petite, sur la route, à sa gauche, s'aligne un ensemble de poteaux électriques, un paysage boisé se profile dans le lointain.
Sur bandcamp l'album débute par 'Blue girl nice day', l'exemplaire ( digital) reçu lui est amorcé par ' Eraser'.
On n'efface rien, on garde l'ordre envoyé, ' Eraser' est un premier bel exemple de dream folky pop .
La voix mélancolique et tendre s 'associe à une instrumentation acoustique tout aussi atmosphérique, une guitare sèche gentiment égrenée, puis un piano doux et précis, enfin quelques accords à la guitare électrique, dispersent un éclairage éthéré sur cette plage lumineuse.
'The Crown', le numéro 3 sur bandcamp, se lit comme un rêve éveillé, c'était moi ou un autre qui portait la couronne, étais-je éveillée ou endormie, est-ce que je rêvais... tout ça est fredonné sur un fond trip hop sombre et ensorcelant .
Pour te faire une idée, on recommande le clip pour lequel elle a utilisé des extraits du film 'Carnival of souls' ( 1962) de Herk Harvey, à déconseiller aux âmes sensibles!
'Sorry I can't stay' démarre comme une musique pour la nuit, le piano marie la profondeur de Chopin et la sensibilité romantique de Saint-Saëns, puis vient la voix, qui comme un souffle chaud, te transporte dans un monde immatériel.
Peggy nous éclaire...
'Blue Girl Nice Day', décidément Miss Messing s'avère être une cinéphile avertie, le titre lui a été inspiré par ' I... comme Icare' d' Henri Verneuil , basé sur les travaux du psychologue Stanley Milgram, qui a a mené des études sur la soumission à l'autorité.
Peggy?
"It’s quite a strange and sad experiment, in which subjects were ordered to give ever-increasing electric shocks to a “learner” who had to repeat word pairs (“Blue/Girl Nice/Day Slow/Dance Sweet/Taste Soft/Hair Sharp/Needle Blunt/Arrow True/Story)."
Introduction à la guitare acoustique, ciselée, puis une électrique bourrée de reverb accompagne le chant enivrant, un piano entre en action et ce n'est qu'au bout de 2' 45" minutes que la batterie se fait entendre pour conduire la complainte à son terme.
On ne peut parler de happy end à la fin du film, même si la gamine maniant la machine infernale a reçu un billet de cinq dollars.
Ce n'est pas un lapin qu'elle va sortir du chapeau de l'illusionniste, mais son ' Magician's Assistant' baigne un nouvelle fois dans un climat nébuleux, souligné par un fond sonore tout aussi baroque.
On a l'intention de signaler à l'agence Bark UK que les informations fournies sont pour le moins loufoques, que l'agencement des morceaux ne corresponde pas à ce qui est relayé par le net, passe encore, mais qu'un titre, en l'occurrence, 'A pretty fly' est né de leur imagination, on se demande quelle mouche les a piqués.
Sur Spotify on a trouvé ' Lullaby'.
Comme toute berceuse ou conte de fée qui se respecte, la plage, lente et reposante ( si tu fais abstraction de la guitare inquiétante) débute par... once upon a time... et c'est là qu'apparaît la fameuse mouche de chez Bark, elle n'aboie pas mais brouille sérieusement les pistes.
Comme ton petit-fils ne parvenait pas à s'endormir, tu lui as fait écouter 'Lullaby' , il a mouillé sa couche-culotte!
Une berceuse gothique, c'est une première!
'I'm finding out' se rapproche du mouvement neo/freak folk dont les représentants les plus célèbres ont pour nom Mariee Siou(x), Emily Jane White, Marissa Nadler, toutes inspirées par Joni Mitchell, Nick Drake ou Vashti Bunyan.
Guitare acoustique jouée en arpèges délicats et riffs électriques soft, claviers déliés sur fond percussif discret, tout permet à la voix cristalline de charmer nos sens auditifs .
L'immatériel 'Mastermind' voltige au gré des vents comme la plume avec laquelle son ami tente de la renverser.
... Slow motion in a play... murmure-t-elle, ne t'attend donc ni à un accès de colère, ni à une tranche de deathcore brutal, la sensibilité prime!
Le peintre a sorti sa palette, pas de couleurs criardes, son aquarelle sera tendre comme les ' Watercolours' de La Faute .
Les arrangements subtils permettent la mise en lumière de chaque instrument: de la guitare volage, au synthé liquide ou aux percussions et basse à peine perceptibles, rien ne viendra perturber l'aquarelliste, et si les fleurs à peine écloses ont des couleurs d'émois amoureux, ce n'est probablement pas dû au hasard.
Cet album moiré s'achève sur une reprise, 'The Only Living Boy in New York' de Simon et Garfunkel qui doit emplir d'aise son auteur, le grand Paul Simon. ·Avec Blue Girl Nice Day , La Faute nous délivre un sans faute qui peut lui valoir une médaille dorée.