samedi 22 juillet 2023

Les vendredis de l'été à Pontrieux ( avec Les Queen Têtes/ Madame, Madame/ Sista Zabou et BzhDissidents) , jardins de la passerelle, le 21 juillet 2023

 Les vendredis de l'été à Pontrieux ( avec Les Queen Têtes/ Madame, Madame/ Sista Zabou et BzhDissidents) ,  jardins de la passerelle, le 21 juillet 2023

 

michel

Le 21 juillet, la Belgique attend sa drache nationale, Pontrieux se prépare à assister au premier vendredi de l'été de la saison.

Au menu: un marché nocturne d’artisans d’art et de producteurs locaux, une buvette, de la petite restauration ( oui, il y aura des galettes/saucisse), du soleil ( merci Les Bronzés) et de la musique.

Deux formations sont annoncées: Madame Madame et Sista Zabou, et pour ouvrir les ébats, une scène ouverte pendant laquelle une chorale locale, les Queen Têtes, viendra faire entendre son savoir-faire.

Cinq micros, cinq filles et malgré de longs préparatifs, aucun signe de fébrilité n'est à signaler pour un groupe né il y a à peine deux mois.

Pauline Le Péculier, Véronique Chadaillac, Perrine Velledieu, Marie Madaray et Véronique Rausy vont  nous divertir en interprétant quelques chants à danser ( a capella, avec de très rares apparitions d'un melodica).

La séance débute par une Scottish, sans malt, " Celle que j'aime " , le chant, souvent en canon, est fait de cabrioles, de bonds et de culbutes audacieuses.

Pas de doute, ce quintette est au point et prêt pour les choses sérieuses.

Un rondeau pour suivre, 'La rue des lilas', aucun danseur en vue, mais un texte anti-militariste engagé, ayant été inspiré par Paul Valéry.

'Clémence en vacances'  a été interprété par Anne Sylvestre avant de devenir une bourrée 2 temps.

Ce chant féministe, prônant la paresse, a amusé l'audience, il est suivi par une gavotte de l'Aven, sans sonneur, sans biniou, sans accordéon diatonique mais avec cinq rossignols bretons.

Elles sont vachement concentrées et douées nos reines sans couronnes, elles ont décidé de reprendre le chant des sardinières, le fameux 'Penn Sardin' .

La lutte ouvrière n'est pas neuve, la grève des filles de Douarnenez date de 1924.

' La Vesina', une mazurka, chantée en occitan, signifie la fin, impromptue, de la prestation car par de grands signes, l'organisation indique qu'il faut céder la place aux suivants

Sympa, ce concert! 

 

Madame Madame.

Au sein du duo  vocal, tu as reconnu Mélina Etna, la mezzo-soprano qui assure le chant au sein d'Acoustic Ladyland.

Insatiable performeuse, elle fait encore partie de Blue Boca et  Billy Honey , quand elle n'anime pas les mariages en solo.

Chez Madame Madame, elle pianote et chante, la seconde lady a pour nom Aurélie Mingot ( chant).

Aurélie s'entend encore chez Blue Boca, Warm My Soul ou en solitaire, sous l'étiquette Orely.

Madame Madame s'adonne aux reprises soul, pop, folk et chanson française.

Entrée en matière classe avec ' Don't know why' de Norah Jones.

Les deux voix se complètent à merveille, le piano arrondit les angles.

On a beaucoup entendu ' Stand by me' de Ben E King ces derniers temps, s'il fallait choisir la cover ultime, on propose John Lennon.

Leur version du ' Temps de l'amour' de Françoise Hardy, par contre, manquait quelque peu  de fraîcheur et de légèreté.

Françoise est inimitable!

Retour à la soul avec ' Dock of the bay' d'Otis Redding, un titre qui convient admirablement au timbre profond de Mélina.

Qui se souvient du doo wop, ' Le Chat' interprété  par Pow Wow? 

Pas Mickey Mouse!

Au chapelet: Bobby Mc Ferrin, ' Don't worry, be happy' , les Ronettes, ' Be my baby' ( même remarque que pour Françoise Hardy), The Police,' Every breath you take'  et  Nina Simone, ' Feeling good'.

Le Yamaha, c'est bien , mais à la longue, une déroutante impression d'uniformité s'installe, les  down/midtempos se succèdent, les corneilles baillent,  les racines, aussi.

Dommage!

Lambert à sa voisine: elle manque un peu de tripes, cette musique.

Réaction de la dame, on n'est pas à Caen!

Pontrieux ne s'en formalise pas, les buveurs picolent, les affamés bouffent, des gosses échappent à la vigilance  de leurs géniteurs, les attentifs applaudissent, poliment.

Plus intéressant, Cats on Trees qui reprend Selena Gomez , ' Love you like a love song',  

Plus étrange, Gala, ' Freed from desire' , plus fou ' Crazy' de Gnarls Barkley, plus punchy ' Back on my feet' de Kimberose.

Et,enfin, pour mettre en terme au parcours, elles ont invité Alain Chabat et Gérard Darmon à danser ' La Carioca'.

Les enfants n'ont pas eu la frousse!


Sista Zabou et Breizh Dissidents

Le groupe est en tournée en Bretagne, après Dinan, il s'arrête à Pontrieux.

Sista Zabou, son pseudo ne le laisse pas supposer, est Bretonne ( Dinan), à la mairie elle est enregistrée sous l'identité Isabelle Jacquez.

Depuis plus de quinze ans,  la Sista, qui n' a jamais fréquenté le couvent, se balade sur les scènes françaises pour délivrer son message contestataire sur fond de reggae/ska  (sans dreadlocks, ni ganja), chanté en français, dans la lignée de Pierpoljak, Danakil, Babylon Circus, Vanupié, Sinsemilia, Jo Corbeau et quelques autres.

Discographie: l'EP "Cultiv'love" et l'album " A contre-courant". 

Sur scène, elle est secondée par le groupe Breizh Dissidents, qui comprend Audrey aux claviers, Tom à la basse, Eddy aux drums et Matt à la gratte ( non pas  moi les puces).

Mise en train, merci la Sncf, avec 'Unissons-nous' ( pour un monde meilleur), un premier reggae à message humaniste, avec mise en exergue du jeu de guitare juteux de Matt.

La troupe enchaîne sur une cover retravaillée de ' You make me feel like  a Natural Woman' d'Aretha Franklin, l'adaptation, libre, a été baptisée ' Naturel Romance'.

Si tu fais abstraction de la version soul originale, tu te dis que c'est bien foutu et qu'Audrey abat un boulot judicieux aux keys.

Virage ska/zouk avec le plus commercial ' En musique' suivi par l'explicite 'Stop War', entamé par une intro liturgique.

Evidemment, quand war se prononce "ouar" tu n'es pas étonné de voir qu'Eric Burdon tique.

Sinon, le rendu est probant, une rythmique nonchalante, comme il se doit, la guitare qui place des tchik tchik baveux, un orgue aussi fringant que celui de Glen Adams des Upsetters et une voix qui, bizarrement, sonne comme celle de Véronique Sanson.

OK, le texte est légèrement téléphoné,  mais pas plus que celui d' Alpha Blondy 'La Guerre'.

On revient à l'EP de 2017 avec ' L'amour', aux lyrics  aussi verts que les propos d'une militante de la Nupes très médiatisée.

C'est du reggae, gars, donc il faut placer Babylone dans le discours, voici ' Babylon System', merci Bob!

'Pas dupe' ... tu veux me la faire à l'envers, je persévère, je le refais à l'endroit..., pigé!

' Cons qui s'adorent' ,  Fernando Cortés de Monroy Pizarro Altamirano n'a pas apprécié, Neil Young, si!

Je suis 100% naturelle,  explique-t-elle dans ' Ganja Woman'  , interprété sans la basse et la batterie.

Tom est descendu sur les graviers et incite le peuple, assez amorphe, à faire preuve de plus d'enthousiasme et à battre des mains. 

Le message a été plus ou moins compris, sauf par les clients de la buvette, il faut deux mains libres pour l'exercice!

Allumez les chandelles, un papa, légèrement entamé, vient signaler à la Sista que sa gamine fête son quinzième anniversaire aujourd'hui, le visage de la  fifille   vire au rouge vif quand le groupe entame un happy birthday  caricatural.

Après cet interlude, on a droit à 'Rêve de toit' , un hommage aux sans-abris , piqué de lyrics empruntés à Elli Medeiros.

Charles Trenet, à son tour,  est paraphrasé, le constat soumis par   'Dur France'  est édifiant.

Par contre ' Jardin d'hiver' à la sauce jamaïcaine  a dérouté tes voisines.

Nous sommes arrivés au terme du voyage, il nous reste  'Raggamuffin' ( oublie Selah)  qui après un faux départ, remue intensément.

La nuit est tombée sur le Trieux, ses lavoirs et ses canards, it's time to get back home.

 

Le 28 juillet le programme annonce Tea Girl & Coffee Boy et Cheeky Nuts.