EP - Red Earth by Lisa Oribasi
self recorded
michel
Lisa Oribasi naît en Suisse ( région de Fribourg) en 1994 , toute gosse elle emprunte la guitare de maman, apprend à en jouer et chante.
Le virus a pris possession de son corps et de son âme, elle se lance dans la compétition, participe à "Stimmwunder", un Star Academy régional. A Zurich on lui propose d'enregistrer une demo 5 titres, des reprises, ensuite elle assure les backings pour Florian Ast, une star pop chez les Helvètes, pour parfaire sa maîtrise vocale et son anglais, elle prend la direction de L A et participe à plusieurs Open Mic.
Revenue dans ses Alpes, elle prend part à The Voice of Switzerland, impressionne avec une version venant des tripes de «Crazy/Rolling In The Deep».
Pas de bol, peu après, elle se tape une mononucléose qui l'oblige à prendre du recul.
Elle n'a pas abandonné son rêve, entre au BIMM à Londres, et retrouve sa voix, qui lui permet de cartonner avec le titre ' Memories' utilisé pur une pub.
Après avoir collaboré avec succès avec le groupe Pegasus , elle décide de voler de ses propres ailes et sort le single ' Mustard Yellow', un titre qui ouvrira son debut EP ( Red Earth), qui nous occupe.
RED EARTH
1. Mustard Yellow
2. Bubbles
3. Red Earth
4. Yucca
5. Water Queen
Al the songs were recorded by Lisa, she played all the instruments.
La photo de la pochette est signée Nicole Roetheli, une photographe globetrotter ayant déjà collaboré avec le groupe Pegasus.
Le cliché, montrant une Lisa inspirée , contemplant d'un air fasciné un oiseau, ou un papillon, invisible, dans un décor végétal luxuriant, est insérée dans un un cadre sur lequel le titre de l'album et le nom de l'interprète s'alignent, horizontalement dans le bord supérieur pour Red Earth, et en écriture plus souple dans le coin droit du bord inférieur pour Lisa Oribasi.
Yellow est une couleur appréciée par les chanteurs, Coldplay en a fait un tube, les Beatles ont embarqué dans le sous marin jaune d'un mec farfelu, Donovan aimait le jaune du safran , ah non , en fait, sa copine se nommait Saffron, Christie se baignait dans un fleuve jaune, Lisa s'en tient à la couleur moutarde.
Sur fond folky/jazz/world, elle nous concocte une petite perle à moitié slammée.
La basse, bien ronde, s'enroule autour d'une instrumentation variée, petite guitare frivole, percussions noires, kalimba et puis vient la voix, douce comme la caresse d'une brise irisant une mer étale.
Si un jour tu te tapes le Metropolitan Museum of Art de New- York, va jeter un oeil à la toile 'La Mer Calme' de Gustave Courbet, tu penseras à Lisa Oribasi.
' Bubbles', la suivante, pétille, quoi de plus normal, et pourtant on flaire comme un brin de mélancolie dans le chant.
Chant aérien, handclaps, sonorités végétales, certains n'hésitent pas à qualifier la jeune personne de Fribourg de néo-hippie.
Difficile de parler de Summer of Love en ces temps troubles, mais la fraîcheur de ton et l'impression d'insouciance due à instrumentation tissée par l'artiste, tentent à donner raison à ces analystes.
Chacun des titres de l'EP est associé à une couleur, la terre est rouge, ....and the 'Red Earth' burns her delicate feet... , car c'est pieds nus qu'elle évolue sur notre planète tout en chantant les vaches qui se désaltèrent ou en pensant au roi de la jungle, à la Polynésie, au monde végétal, et peut-être aux poètes glorifiant la nature: John Keats, William Blake ou Ezra Pound.
Ici encore l'accompagnement sonore ( guitare acoustique, kalimba , handpan, éléments électroniques discrets ) colore la mélodie de teintes exotiques, sans virer à la caricature.
La voix, vaporeuse, est mise en boucle, ce qui étoffe esthétiquement la composition.
Si Dick Annegarn chantait son géranium, pourquoi Lisa Oribasi ne pourrait-elle pas chanter son 'Yucca' ?
Toutes les couleurs de l'arc -en-ciel et leurs nuances multiples défilent dans ce titre radieux et optimiste, la voix glisse harmonieusement sur des rythmes virevoltants et badins, susceptibles de redonner le sourire au plus sombre nosophobe.
Après la séquence de bodypainting, vient ' Water Queen', qui évoque le travail de tUnE-yArDs ou du belge Témé Tan
Cet hymne à la féminité serpente au rythme de la rivière, tantôt tourmentée, tantôt sinueuse, les percussions africaines, omniprésentes, accompagnent le voyage de la divinité marine, tandis que Lisa débite son texte de manière saccadée.
Cinq titres , à peine quinze minutes de musique, mais on peut affirmer sans crainte que Lisa Oribasi ne compte pas en rester là et que, dans pas longtemps, ce talent éclatera à la face de la sphère musicale.
En conclusion, on partage un de ses messages: " Music truly heals & I love creating sound for YOU".