Album - One More Dance - One Rusty Band
auto-produit
NoPo
ONE RUSTY BAND One more dance 2022
Du blues rock assaisonné aux claquettes, fallait oser! Je dirais même plus, faut le voir pour le croire!
Pour expliquer l'élaboration de ce garage blues, commençons d'abord par un bref moment d'histoire...
Après
avoir découvert une guitare cigar box chez son père musicien, Greg
Garghentini construit la sienne puis une guitare radiateur (la taille au
dessus) à partir d'un vieux chauffage.
Tant qu'à être original,
voir farfelu, il branche un vieux téléphone à fil sur un ampli guitare
si si et... Bienvenu au DIY comme le disait Pete Gab (déjà en 1978)!
Léa
Barbier fait très tôt du cirque puis se met, plus tard, aux
claquettes... le pied pour la rythmique non? Histoire d'équilibrer, elle
tape de temps à autre sur une cymbale ou un tom, voir elle révise ses
exercices circassiens.
Pour compléter, Greg, l'homme orchestre, lui
aussi ayant 2 pieds, l'un à l'arrière lui sert à frapper le cajon sur
lequel il est assis (effet grosse caisse), l'autre devant à actionner
une seconde pédale sur la caisse claire.
C'est clair ou vous voulez une photo? Quand il s'ennuie, il joue aussi de l'harmonica, ça, normal pour du blues!
Manque
plus qu'un peu d'huile, des compos bien rouillées font l'affaire. Vu
que le gars a une voix bien grasse, ça glisse dessus comme dans un
moteur.
C'est le principe de l'arbre à cames, lorsque vous y goutez,
difficile de décrocher sauf que Greg, il a le combiné lui, il peut
raccrocher!
Et comme l'huile moteur, ça salit, Léa met son bavoir
métallique (washboard) et frotte dessus pour le lavage avec ses gants de
crin ad hoc. Un capitaine, ça marche à la baguette!
Cette idée, disjonctée, germe, en 2015 à Genève, alors que Greg a monté son studio d'enregistrement.
Les
claquettes acrobatiques? "Nous préférons le terme de Rhythm’n foot car
nous les intégrons à notre musique plus comme un instrument de
percussion que pour le côté danse utilisé traditionnellement".
Ils déménagent alors à Toulouse, ils se rebaptisent Lea Jumping et Rusty Greg en 2019 et sortent leur 1er album ‘Voodoo Queen’.
Un spectacle, foot de rue, au départ qui finit par monter sur scène.
La recette donne un blues rêche et endiablé à la Dirty Deep, Left Lane Cruiser ou Catfish.
Sur
la jaquette, on retrouve le duo, en sortie de bain (orange et bleue)
mais avant la douche, je l'espère, car toujours pas en mode pause.
En plein exercice de danse, les deux se trémoussent (sans la mousse), Greg ayant gardé lunettes noirs et chapeau assorti.
Allez, on compose leur numéro sur le cadran désuet.
'Electric church' plutôt qu'Electric Ladyland (quoique) explose d'entrée et pose des bases élevées d'intensité électrique.
Un
hommage à Jimi Hendrix même si le texte 'Let's go be crazy' rappelle
'Let's go crazy' de Prince. Les vocaux passent du velours ou à la râpe à
fromage.
Un truc pour lâcher les grappes... de grenades...
Mouvements saccadés sur 'Lose control' (encore un truc pour se lâcher!). Vous êtes sûrs, ils ne sont que 2?
Quelle
voix merveilleuse de puissance et de patine! Léa, elle, ne patine pas
dans la semoule sur ce rythme béton... Et que dire de Lamin (de rien)
sur le clip qui pédale comme un Dieu!
'Why movin on' et tu
demandes ça à Léa qui n'arrête pas de gigoter? Le riff (toujours le
riff), lui-même, effectue des acrobaties. Au final, les jolis choeurs
donnent de la voix.
La suivante se la fait en mode rétro boogie, à
contre-courant (mais avec électricité) de cette 'Screen Generation'.
Alerte et bouillante, la guitare chauffe et pas que le Marcel!
Eteignez les écrans et bougez!
Faut
bien respirer de temps à autres, l'intro d''Evolution' arrive à point
nommé... La grosse caisse cogne profondément pendant que le moteur de la
gratte ronronne sur le bitume.
On ressent des kilomètres de route
défilant sur ce titre. Allez, retour du tonus (Ford Taunus?), on se
refait une petite accélération avant d'arriver?
Les claquements
collent au palm muting puis on enchaine sur un déboulé torride de
corrida donnant des fourmis dans les claquettes.
'Too hot' qu'ils
appellent ça, tu m'étonnes! Un ptit échange de politesses puis le solo
radiateur s'enflamme (si avec flammes quoi!).
La slide vicieuse
monte son bottleneck à la gorge. 'One more dance' ne s'adresse pas qu'à
la danse, 'One more drink one more beer one more evening...'.
Et pourquoi pas 'One Bourbon, One Scotch, One Beer' version Thorogood? La spéciale gorge rugueuse!
En fond de bouteille, l'harmonica souffle le chaud sur les braises piétinées par Léa et ses claquettes.
La
washboard lâche des graines, les vocaux lâchent leurs grains,
'Elsewhere' suit un courant tempétueux à la gratte qui conduit au
refrain à jolie mélodie.
Pourtant, cette chanson, lourde de sens, parle de l’immigration.
'Rage' du riff, vintage rock et légèrement keupon.
'Still
Believe It' sent le blues à plein nez avec sa guitare slide donnant de
la dureté à l'intonation. ça traine sa peine mais oui, on y croit
encore!
'Boogie Brothers', Un boogie sauce féline à l'honneur du
Quo... une compo sur les chats toutes griffes dehors avec un solo
furieux qui hérisse leurs poils!
Un blues rock du Bayou 'Raccoon Rock' pour finir . Des ratons laveurs après des chats, ça fait pas bon ménage mais ça déménage!
La partie se jouait en 12, le compte est bon et on a notre compte! Groggy mais contents!
Les hurluberlus assurent incroyablement, ils savent mordre, leur musique a du chien.
Quelle énergie et quelle maitrise dans ce contexte peu confortable! Un vrai ovni construit par de sacrés artistes...
Line Up :
Greg, alias "Rock'n'Roux", (Chant/Guitare),
Léa, alias "Tap'n'Roll", (Claquettes, Percussions, Washboard).
Tracklist :
01. Electric Church
02. Lose Control
03. Why Movin On
04. Screen Generation
05. Evolution
06. Too Hot
07. One More Dance
08. Elsewhere
09. Rage
10. Still Believe It
11. Boogie Brothers
12. Raccoon Rock
composé, enregistré, produit et mixé par One Rusty Band (Home studio)
masterisé par Alexis Bardinet Globe audio